3 semaines pour une première expérience au Japon. A la découverte d'un pays qui m'a toujours fasciné et fait rêver.
Du 11 au 31 mars 2019
3 semaines
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Bonjour

Après 1 an, je trouve enfin le temps de me mettre à l'écriture d'un blog sur le voyage que j'ai effectué avec un ami au Japon. Fasciné par la culture asiatique, je rêvais d'aller au Japon depuis un moment et dès que l'occasion s'est présentée, nous n'avons pas hésité sur la destination.

C'est avec des rêves plein la tête et un budget relativement serré que nous nous sommes donc lancés dans ce projet. La préparation étant clef pour s'assurer de ne manquer aucune des pièces qui avaient si longtemps façonné mes rêves, nous avions réserver tous nos hébergements à l'avance et pris le temps de repérer tous les endroits qui pourraient s'intégrer naturellement dans notre périple. Dans cette phase préparatoire les sites "Kanpai" et "Vivre le Japon" se sont avérés d'une grande aide.

Nous avions également commandé les J.R pass et le pocket wifi pour gagner un peu de temps à l'arrivée. Car l'objectif (ou le secret de la réussite de notre voyage) était là: ne pas perdre de temps sur place et profiter un maximum de ce que le Japon avait à nous offrir.

Notre parcours :

6 nuits à Tokyo

2 nuits à Kanazawa

5 nuits à Kyoto

1 nuit à Miyajima

1 nuit à Hiroshima

2 nuits à Osaka

1 nuit à Koya-san

1 dernière nuit à Tokyo

C'est parti pour environ 18h de vol, avec 2 escales, ce qui est plus long que la normale, sachant que nous n'avons mis "que" 14h au retour avec une seul escale.

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Enfin arrivé dans la plus grande mégalopole du monde, et plus précisément dans le quartier d'Asakusa, où nous avons décider de poser nos sacs pour 6 nuits. Après un rapide tour par la sky tree , nous sommes allés prendre possession de nos "cabines" (grandes capsules).

Pour la petite histoire, le premier immeuble à droite de la sky tree, est en forme de bière pression, quand au second il s'agit du musée de la bière Asahi et sa sculpture en forme de flamme d'or (ou crotte de Godzilla selon certains japonais)

Tokyo sky tree (tour de diffusion numérique s'élevant à 634m , avec un point d'observation) 

L'hôtel ,bien que petit, se révèle confortable, très propre, avec une jolie vue sur la rivière Sumida. Un gros gros bonus pour les propriétaires Hiro et Erika, un couple absolument adorable avec qui nous avons pu échanger et qui nous a beaucoup aidé.

Hôtel "chapter two"

Asakusa est un quartier agréable avec quelques rues commerçantes assez sympas, mais pour être honnête, mis à part le Senso-ji, j'ai trouvé son intérêt touristique assez limité. Par contre, c'est une très bonne entrée en matière pour un séjour à Tokyo.


Quartier  Asakusa avec la rivière Sumida

Point d'orgue d'Asakusa: Senso-ji ,le plus vieux temple bouddhiste de Tokyo. Il est dédié à la bodhisattva de la compassion, Kannon. Un lieu superbe surtout à la nuit tombée. Ce quartier populaire ,tant au près des touristes que des Tokyoïtes, vaut d'ailleurs le coup de traîner un peu le soir pour y découvrir une ambiance plus calme et sereine.

Senso-ji 
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Nous commençons cette belle journée par le parc de Ueno, vaste jardin public (près de 54 ha) ouvert depuis 1873. On y trouve un étang ainsi que plusieurs temples et musées.

Pour ceux qui aiment l'histoire, en 1868, c'était un lieu de la résistance des derniers samouraïs autour duquel quelques 2000 fidèles du shogun ont affronté sans relâche les troupes impériales. Malgré leurs efforts ils finirent par perdre, et leur fief fut transformé en jardin public par le nouveau gouvernement.

C'est un parc vraiment agréable, surtout par beau temps. Un lieu bien connu pendant la floraison des cerisiers! Malheureusement pour nous, il était un peu tôt pour les observer, mais nous y sommes retournés le 31 pour le sakura ohanami (à voir à la fin de ce blog)....

Parc de Ueno 
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Akihabara 

Après le parc nous avons poursuivi notre découverte à pied jusqu'à Akihabara. Quartier électronique par excellence, c'est un lieux de rendez vous pour tous les fans de manga, rétro gaming et autre pop culture japonaise. Petit conseil: si vous vous promenez dans ce quartier, visiter la boutique "super potato" temple du rétro gaming. Seul petit regret, que nous n'ayons pas fait ce quartier le soir, avec toutes ces enseignes, les yeux doivent s'y perdre de ne plus savoir où se poser.

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Nous avons ensuite traversé Tokyo pour rejoindre l’arrondissement de Shinjuku, en commençant par les 58 ha du Shijuku Gyoen. Ce parc, absolument magnifique, possède la particularité d'être composé de 3 jardins de style japonais, français et anglais. Demeure de la famille Naito sous l’ère Edo, le site a été réaménagé après la Seconde Guerre mondiale afin de l'ouvrir au public.

A faire en période de "sakura" (=cerisier), pour profiter de ses 1500 cerisiers (malheureusement peu étaient en fleurs lors de notre visite). Il possède également une belle aire de pique nique dont nous avons bien profité.

Un petit air de central parc 

Après le parc nous nous sommes dirigés à pied vers la mairie, histoire de visiter un peu cet arrondissement, passant de quartier d'affaires à de grandes rues "shopping", sans oublier de faire un détour par la gare la plus fréquentée du monde...

Arrivés à la mairie, nous découvrons un bâtiment assez impressionnant : 51 étages avec un observatoire gratuit à 200 m d'altitude. En haut on y découvre une vue à 360°sur Tokyo s'ouvrant par temps clair sur le mont Fuji (que nous avons effectivement aperçu au loin)

Siège du gouvernement métropolitain 

Pour le dîner nous nous sommes rendus "rue Omoide Yokocho". On y trouve plusieurs petits restaurants plutôt pour les locaux (effectivement peu de menus sont traduits) mais ça vaut le coup de tenter sa chance.

Kanpai 
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Vu depuis le bus pendant le trajet 

Nous profitons d'une belle matinée pour partir en bus observer le mont Fuji. Notre choix s'est porté sur les rives du lac Kawaguchi, l'un des 5 lacs entourant le mont Fuji. Situé à moins de 2 heures en bus de Tokyo, la destination est moins chère et moins touristique que Hakone.

Si vous vous promenez au bord du lac, ne ratez pas la boutique de cookies en forme de mont Fuji.

Lac Kawaguchi 

En se promenant en ville nous avons aperçu un petit temple, qui s'est avéré être le temple d'Entsuji; pas inoubliable mais par contre totalement désert, sans aucun touriste.


Temple d'Entsuji (inauguré en 1265) 

L'objectif, restait tout de même de pouvoir contempler le Fuji-san. Par chance le ciel était suffisamment dégagé pour admirer les 3776m de ce symbole majeur du Japon.

C'est en funiculaire que nous avons pu rejoindre le promontoire du mont Kachi Kachi (1075m), lieu parfait pour profiter du spectacle.

Mont "Kachi Kachi".... Cette onomatopée ferait référence à un vieux conte japonais mettant en scène un lièvre et un tanuki (le raton-laveur japonais) et renverrait au bruit des brindilles prenant feu. Pour gravir ce mont, deux options : le téléphérique ou la randonnée.

Mont Fuji 
mascottes du mont Kachi Kachi 

L’après-midi nous avons repris le bus en direction d'un autre point de vu: Oshino Hakkai. Ce petit bourg formés de maisons au toit de chaume a obtenu son classement au patrimoine mondial depuis 2013. Pour certains, ce village serait le 6ème lac du Mt Fuji. L'endroit est agréable bien que petit et chargé en touristes.

Oshino  Hakkai 
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Aujourd’hui nous partons pour une journée rando au mont Takao (599m), montagne sacrée située à 50 km de la capitale. Il s'agirait de la montagne la plus visitée au monde avec un peu moins de 3 millions de visiteurs par an. Plusieurs chemins sont proposés pour arriver au sommet. Nous avons pris le n°1 à la montée et le n°6 pour redescendre. Le niveaux est plutôt aisé et conviendra à tout le monde. Petit conseil: en chemin goûtez les mitsufuku dango (boulettes de riz braisé, nappées de miso), la texture en bouche est particulière mais c'est bon.

Point de départ de la rando 
Chemin de rando n°1 

Au cours de cette promenade, nous avons rencontré de nombreuses représentations du Bouddha Jizô (Jisô Bosatsu en Japonais). Protecteur de l'âme des enfants décédés contre les démons, il est également connu pour être le protecteur des voyageurs. Il est souvent vêtu d'un bonnet et d'un bavoir rouge dont la couleur symbolise la sécurité et la protection. Vêtir le Bouddha Jizô est une tradition (croyance) qui permet d’interagir avec lui.

Bouddha Jizô 
Stupa du Mt Takao 

Pendant la montée (via le chemin n°1) nous traversons le Yakuôin. Ce temple érigé en 744 possède une singularité remarquable :il est dédié aux Tengu, divinités shintoïstes, alors qu'il s'agit d'un temple Bouddhiste. Comme quoi, des siècles de cohabitation et de tradition entraînent parfois quelques imbrications dans la foi.

Yakuôin  
Arrivée au sommet 

Après une petite pause au sommet, sur une place très agréable, il est temps pour nous de redescendre par le chemin n°6, qui passe au travers de la forêt et même par le lit d'un ruisseau. Dépaysement garanti par rapport à la montée.

Chemin de rando n°6 
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Nous avions choisi pour cette journée de partir à pied depuis le palais impérial pour aller jusqu'à la tour de Tokyo, ce qui nous a permis de visiter un peu le centre ville au passage.

Nous avons commencé par le parc Kitanomaru qui se trouve juste à coté du palais impérial et qui, à l'origine, constituait le jardin nord du château d'Edo.

Le parc est sympa, mais surtout nous croisons très peu de monde, ce qui est appréciable dans une ville plutôt peuplée.

Parc Kitanomaru 

Après cette courte visite, direction le palais impérial pour voir ses 2 parcs, Higashi-gyoen (les jardins de l'est) et Kokyo-gaien (le jardin extérieur). Autrefois, plus grand château du monde, il ne reste que les douves, les remparts et quelques rares bâtiments. La visite n'en reste pas moins agréable, d'autant plus que vous pouvez télécharger une application gratuite, qui vous servira de guide au cours de cette visite.

Higashi-gyoen 
Higashi-gyoen  2ème partie
Kokyo-gaien (le jardin extérieur) 

Nous en profitons ensuite pour traverser le parc Hibiya. Après avoir visité 3 parcs, nous y avons passé très (trop) peu de temps, mis à part pour admirer sa très belle fontaine.

Parc Hibaya 

Entre le palais impérial et la tour de Tokyo se trouve un petit mais très beau sanctuaire, Atago Jinja, perché à 26m au sommet d'une petite colline. Après avoir gravi les escaliers (avec une inclinaison de près de 40%) qui selon la légende apportent la réussite une fois montés. On découvre alors un "oasis" perdu entre les différents gratte-ciels dédiés principalement à la divinité shinto du feu, Homusubi no Mikoto.

Atago Jinga 

Juste à coté, on a découvert le Seisho-ji, temple bouddhiste de la secte Soto, à l'allure plutôt contemporaine. On peut aussi admirer dans son enceinte plusieurs sculptures, dont certaines sont assez impressionnantes.


Seisho-ji 

Alors que nous arrivons à la tour de Tokyo; une musique se fait entendre en direction d'un parc voisin. Curieux nous sommes allés voir, et avons eu la chance de découvrir un spectacle de dance et de musique traditionnelle à ciel ouvert. Nous avons été chaleureusement inviter à rester pour les écouter, ce que nous n'avons pas manqué de faire. Un moment hors du temps !

Après cette pause aussi inattendue que bienvenue, nous arrivons à la Tour de Tokyo, tour de radiodiffusion de 333m inaugurée en 1958. Elle possède 2 observatoires, à 150 et 250 m (nous nous sommes arrêtés au 1er). Comme la tour Eiffel pour Paris, elle est un symbole de la ville de Tokyo.

Pour les fan de l'anime et du manga One Piece, un parc ainsi qu'une boutique lui étant dédié vous attendent.

Tour de Tokyo 
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Bien qu'à la base nous avions prévu de visiter le temple Zozoji; une fois dans l'observatoire de la tour, les lumières d'Odaiba nous ont intrigué, et sans vraiment savoir ce qui nous attendait nous avons traversé le rainbow bridge pour y passer la soirée. L'endroit est un immense complexe commercial version loisirs. On y retrouve le bâtiment de la Fuji TV, une reproduction de la statue de la liberté ou encore un Gundam de 18m de haut. Clairement nous n'y avons pas passé assez de temps et j'espère pouvoir y retourner un jour afin de compléter la visite.

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Pour clôturer notre séjour à Tokyo, nous sommes allés dans l'arrondissement de Shibuya, en commençant par le quartier Harajuku et son parc Yoyogi. C'est un vaste espace vert ,assez hétéroclite, qui borde le sanctuaire Meiji-Jingu. On y retrouve une forêt constituée de plus de 100000 arbres (donnés par des habitants en l'honneur de l'Empereur), une collection de jarres à saké et de futs de chêne de vin de Bourgogne, la maison de thé Kakuuntei et son petit jardin et ,apparemment, le dimanche on peut trouver devant l'une des entrée du parc des danseurs de Rockabilly. Vêtus tout de cuir et de lunettes de soleil, ces étonnants danseurs font revivre le rock-and-roll en plein coeur du Japon. (Et pour être honnête j'aurais beaucoup aimé voir ça mais nous ne les avons pas trouvé). Une visite vraiment agréable en plein cœur de Tokyo.


Parc Yoyogi 
la maison de thé Kakuuntei et son jardin 

Après avoir traversé le parc nous arrivons à Meiji-Jingu. Ce sanctuaire est l'un des plus symbolique de Tokyo. Achevé en 1920 en l'honneur de l'empereur Meiji (1852-1912) et de l’impératrice Shôken (1849-1914), c'est un endroit très prisé des touristes et c'est également un lieu de cérémonie pour les mariages Shinto traditionnels.

Conseil : y aller un dimanche pour peut être avoir la chance d'apercevoir une de ces cérémonie (nous avons d’ailleurs été très chanceux, puisque à peine arrivés nous avons pu voir un cortège traverser le sanctuaire).


Meiji-Jingu 
Mariage Shinto traditionnel  

De l'autre coté de la gare en plein cœur du quartier d'Harajuku se trouve la Takeshita-dori, rue piétonne de 400m de long, symbole de ce quartier excentrique où les boutiques de mode s'alternent avec les salons de thé et les vendeurs de crêpes. Il n'est pas rare non plus d'y croiser des jeunes en cosplay ou des personnes au look atypique. Nous en avons profité pour aller jusqu'à la cat street, beaucoup plus calme mais avec de très jolies vitrines.

Attention: agoraphobe s'abstenir ! (je ne crois pas avoir jamais vu autant de monde dans une rue.)

Conseil : prendre le temps de déguster une crêpe garnie.

 Takeshita-dori
Cat street 
Harajuku 

Direction le carrefour de Shibuya, plus grand carrefour du monde, situé à la sortie de la gare de Shibuya. Chaque passage au vert entraîne des centaines de passants dans un ballet improbable et assez hypnotisant. Toute la zone est noire de monde et dispose de plusieurs points de vue (Starbuck ainsi qu'un immeuble commercial adjacent).

Carrefour de Shibuya 

Sur ce carrefour on trouve également la statue d'Hachiko.

Hachiko est le nom d'un chien de race Akita, compagnon d'un professeur d'université à Tokyo, dans les années 1920. Né en 1923, il accompagnait son maître Hidesaburo Ueno tous les jours à la gare de Shibuya et allait l'attendre le soir à sa descente du train. En mai 1925, le professeur mourut d'une apoplexie sur son lieu de travail. Hachiko l'attendit fidèlement tous les soirs à la gare de Shibuya pendant les dix ans qui suivirent, jusqu'à son propre décès. La légende fit grand bruit au Japon, notamment à travers la presse. On lui attribua alors le titre de 忠犬 chûken ("chien fidèle") et une statue fut inaugurée en son hommage à la gare de Shibuya en 1934. Elle y est toujours présente et plus tard, la sortie la plus proche se vit même attribuer son nom.

Hachiko 
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Départ de Tokyo, direction Kanzawa (460000 hab), capital de la préfecture d'Ishikawa, où nous avons passé 2 nuits. La vieille ville, qui se développe autour du château et du jardin témoigne du savoir-faire traditionnel japonais en matière d'artisanat, d'art et d'architecture féodale. C'est un endroit vraiment agréable et nous avons eu la chance d'y être à la période de remise des diplômes, cérémonie qui se fait en kimono. Les jeunes lauréats en profitent pour louer de belle tenue qu'ils portent pendant quelques jours pour pouvoir se prendre en photo dans les lieux touristiques, ce qui a rendu nos visites nettement plus authentiques.

Pour l'hôtel notre choix s'est porté sur une auberge de jeunesse, "The Share hotels Hatchi", auberge vraiment top qui a mis l'accent sur le local, aussi bien au travers des produits du restaurant et de la boutique,qu'au travers des œuvres qui ornent les murs et que dans le mobilier. Petit plus qui ne gâche rien, le personnel y est super sympa. Conseil: n'hésitez pas à manger sur place, c'est excellent.


L'auberge Hatchi 
Kanzawa 

Le château de Kanazawa marque l'emplacement de l'ancienne forteresse où vivaient depuis le XVIème siècle les gouverneurs du clan Meada. L'édifice a brûlé à de nombreuses reprises au cours des siècles et seules 2 tourelles et l’entrepôt qui les relie ont été rebâtis. Cette construction est assez récente, elle a même été modernisée pour accueillir pendant un temps l'université de Kanazawa, ce qui explique en partie sa couleur blanche, qui tranche avec les couleurs habituelles des châteaux Japonais.

L'une des raisons qui nous a poussé à visiter Kanazawa et son Jardin. Le Kenroku-en est l'un des 3 plus beaux jardins du Japon, et c'est vrai qu'il est absolument superbe! Dans le Japon médiéval, un jardin est avant tout un signe de puissance et de sensibilité esthétique, aussi le seigneur Maeda Narinaga(1782-1824) élabora le Kenroku-en en 1822 pour en faire l'un des lieux de déambulation les plus imposant du pays. Son nom lui-même signifie littéralement "jardin aux 6 aspects" (espace et confinement, l'artifice et l'authentique, point d'eau et panorama).

Le jardin abrite également la villa Seisonkaku, cette maison construite en 1863 fait partie des plus beaux vestiges de la fin de l’époque Edo (1603-1868). Composée d’une enfilade de salles de tatamis sur 2 étages, elle offre aussi aux visiteurs ses plafonds décorés avec des scènes de vie de la famille et des panneaux de bois travaillés en gravure ajourée. On y retrouve également tout un ensemble de collections privées. Notamment des poupées richement ornées ou des pièces plus rares comme des kimonos de cérémonies portés par les femmes du clan. Cette visite annexe vaut vraiment le coup, il est juste dommage que les photos y soient interdites.

Petite visite de la vieille ville, avec pour but le sanctuaire Oyama-Jinja. La porte de ce sanctuaire fut construite en 1875 par un architecte hollandais qui mélangea les influences des édifices religieux japonais, chinois et européens. Ce sanctuaire a également une autre particularité, mais dans son histoire cette fois ci, en effet officiellement, le sanctuaire fut consacré à la divinité Hachiman, alors qu'en réalité les habitants de la région rendaient clandestinement hommage à Maeda Toshiie fondateur du clan Maeda (le plus puissant de la région de Kanazawa) qui s'éteignit en 1599. L'esprit de ce personnage admiré fut alors déifié et le sanctuaire d'Oyama vit le jour pour honorer sa mémoire. Mais le clan des Tokugawa, alors à l'aube de sa prise de pouvoir, voyait comme une menace toute démonstration de puissance de la part des seigneurs de cette région soumis après une tentative de révolte. tous les rituels eurent ainsi lieu en secret pour déifier l'esprit de MAEDA en toute sécurité.

Quartier Nagamachi, ce quartier vit le jour lorsque l'un des plus puissants Daimyo du pays, Toshiie Maeda (1538-1599) installa ses troupes de guerriers à même la ville. La visite de ce quartier est vraiment intéressante, et il est facile de s'imaginer revenue à l'époque féodale en parcourant ces ruelles étroites guidées par des enceintes de murs faits de pierres et de boue. Certains résistent depuis plus de cent ans aux intempéries ! L'ensemble du quartier est entouré par le canal Onosho, le plus ancien de la ville. Il permettait à l'époque de pouvoir réagir rapidement en cas d'incendie et servait également à transporter les marchandises jusqu'au quartier des samouraïs.

Malheureusement nous sommes arrivés trop tard pour visiter la maison Nomura et la résidence de la famille Takeda.

Quartier Higashi Chaya, Dédale de ruelle au style inchangée depuis 180 ans où l'on circule entre les façades de bois des chaya, ces anciennes maisons de thé nippones reconverties en boutiques où il fait bon s’aventurer pour s’imprégner de l'ambiance. Il est apparemment possible d'y croiser des geishas, mais malheureusement pour nous, nous y sommes arrivés bien trop tard et tout été quasiment fermé.

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Depuis Kanzawa, nous prenons le bus, direction Shirakawago et plus précisément le village d'Ogimachi, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco pour ses habitations construites dans le respect du style gasso-zukiri propre à la région et préservées en leur état d'origine depuis prés de 250 ans. Ces maisons, reconnaissables à leur haut toit de chaumes, et dont l'intérieur et entièrement fait en bois, sont faites pour résister aux fortes chutes de neige de l'hiver. Dans ces lieux historiques, toute la famille vivait sur plusieurs niveaux, chauffée par un foyer central (aussi bien pour diffuser la chaleur que pour minimiser les risques d'incendies), alors qu'au dernier étage, on élevait des verres à soie.

Cette visite d'une journée, est vraiment dépaysante! Circuler au milieu de ces maisons traditionnelles et des rizières avec en toile de fond les forêts de cèdre et les montagnes enneigées nous ramène à une autre époque et dans un autre Japon que celui que nous avons laissé à Tokyo.

point de vue depuis les vestiges du château  

Plusieurs demeures peuvent être visitées, la plus connue étant la maison Wada. Construite vers 1800, il s'agit de la plus grande demeure de style gassho de Shirakawago.

Maison Wada 

Myozen-ji est un temple Bouddhiste du courant Jodo (ou secte de la terre pure).

L'imposante maison des moines kuri, construite il y a 200 ans, s'élève sur 5 étages de plus en plus resserrés, le rez de chaussée faisant tout de même 330 m2. Érigé sans clou ni vis, le bâtiment est pourtant très résistant : les piliers en bois de cyprès et de zelkova sont choisis pour leur solidités. Ce lieu possède la particularité d'être à la fois un temple mais également un lieu de vie et de culture paysanne.

Conseil : à moins que la visite ne se passe en été, prévoyez des chaussettes chaudes. A force d’ôter ses chaussures et de se promener sur les parquets en bois, on finit par avoir relativement (très) froid

Myozen-ji 

Un peu à l'écart juste en bordure de forêt, le Shirakawa Hachiman-Jinja, le lieu était complètement désert au moment de notre visite.

Hachiman-Jinja 

En traversant la rivière à l'aide d'une passerelle piétonne (le Deai bridge), nous avons découvert le parc musée gassho-zukiri minka-en.Il s'agit d'un musée à ciel ouvert qui conserve plusieurs édifices traditionnels de style gassho. Le musée comprend des maisons et entrepôts, un sanctuaire, un moulin à eau ainsi que le bâtiment principal d'un temple. Sur les 25 bâtiments, 9 d'entre eux sont inscrits aux propriétés culturelles de Gifu.

gassho-zukiri minka-en 
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Aujourd’hui changement de ville, direction Kyoto. Ancienne capitale du Japon nommée Heian-Kyo, de 794 jusqu'à la restauration Meiji de 1868. Cité Japonaise traditionnelle par excellence, inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, elle compterait près de 2000 sites : sanctuaires, temples, jardins et monuments.

C'est une ville extrêmement agréable, que ce soit par sa culture, son architecture ou encore sa gastronomie. Un lieu où il fait bon se promener pour tenter de découvrir tous les trésors que cette cité a à nous offrir. Elle a en plus l'avantage d'être de taille plus modeste comparée aux mégalopoles japonaises (1.5 million d'hab sur à peine plus de 800 km²). Malgré cela, les 5 jours que nous y avons passé ne nous ont permis que de survoler cette cité. Notre seul regret, les sakura, nous pensions y être au bon moment mais une petite vague de froid a frappé (nous sommes passés de 20°c à 10°c) et en a retardé l'éclosion.

Pour l'hôtel nous avons choisis le "Gion ryokan Q-beh", mix entre un ryokan et une auberge de jeunesse où nous avons passé 5 nuits. L'endroit est charmant, confortable et surtout extrêmement bien placé, juste en bordure du quartier Gion, à 2 pas du parc Maruyama. Le petit +, la possibilité de réserver le bain pour 1 heure, et je dois dire qu’après une bonne journée de marche, se prélasser dans un bain traditionnel japonais est une expérience à vivre (et vu qu'il est privatif aucun soucis avec les tatouages).

Hôtel "Gion ryokan Q-beh" 

Le quartier Gion est un super quartier, que ce soit pour les visites culturelles, pour l'achat des souvenirs, pour trouver un petit resto (je n'ai jamais autant mangé de sushi), ou encore sortir le soir, notamment dans la rue Potocho. Aussi appelé le quartier des geishas, nous n'en avons croisé en réalité que très peu (et il s'agissait probablement des maiko), et le spectacle des hordes de touristes leur courant après pour prendre une photo est assez affligeant.


Gion 
rue Potocho 
un super endroit pour aller boire un verre (ou plusieur ! ), il se trouve rue potocho

Après avoir déposé nos sacs, nous partons visiter le Kiyomizu-dera, en passant par les ruelles de Ninenzaka et de Sannenzaka (nous y retournerons d’ailleurs à plusieurs reprises durant notre séjour). Restaurants et boutiques de souvenirs bordent les allées de ces rues pavées et piétonnes qui permettent de rejoindre les temples des environs. Outre le shopping et les pauses snack, nous y avons vu beaucoup de japonais en yukata et kimono.


Ninenzaka et Sannenzaka 

Kiyomizu-dera est un complexe religieux bouddhiste et shintoïste bâti en 780 (et reconstruit en 1633 après un incendie). Il est surtout connu pour son majestueux temple principal : Kiyomizu-dera hondo (classé au patrimoine de l'Unesco depuis 1994), dont la terrasse, située à 13 mètres du sol, offre une jolie vue. Malheureusement pour nous le bâtiment principal était en travaux pour une réfection de la façade, mais l'intérieur restait accessible (j'espère pouvoir y retourner un jour histoire de le voir sans son coffrage en bambou).


Kiyomizu-dera 

Nous partons découvrir le parc Maruyama, qui se trouve juste à coté de notre hôtel. Sa note internet était plutôt bonne mais le moins qu'on puisse dire c'est que pour la première fois et seule fois, nous avons été un peu déçus. Je ne lui ai rien trouvé de particulier mais apparemment c'est un must-see en période de sakura.

Parc Maruyama 

Juste à coté se trouve le Yasaka-jinja, ce sanctuaire est selon la légende la demeure de Susano, divinité de la mer et des tempêtes et fondateur de l'archipel avec sa sœur Amaterasu, divinité du soleil. Les gens viennent sonner les cloches, qui résonnent à longueur de journée, pour invoquer la divinité afin de s'attirer ses bonnes grâces. L'endroit est agréable et il présente l'avantage d’être gratuit et ouvert 24/24h, je conseille d’ailleurs d'y aller de jour et de nuit pour en profiter pleinement.


Yasaka-jinja 

Le soir venu, nous profitons d'une nocturne pour aller découvrir ce qui restera mon véritable coup de cœur à Kyoto : le Kodaiji. Ce temple de la secte zen Rinzai possèdent des jardins qui, la nuit, sont magnifiques et particulièrement apaisants. Le bâtiment principal était autrefois recouvert de feuilles d'or mais suite à sa destruction lors d'un incendie en 1912 sa reconstruction a été faite de manière plus modeste.

Le fait de faire cette visite de nuit change vraiment le point de vue, les éléments y sont mis en valeur par des éclairages bien placés, un petit spectacle son et lumière est projeté sur un jardin sec, renforçant le sentiment de zénitude que procure cet endroit. Petit conseil : prévoyez d'y aller vers 19h pour avoir bien le temps d'en profiter car le temple ferme à 21h et on a du se presser un peu sur la fin.

Petit spectacle son et lumière 
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Ce matin nous devions partir sur Kuruma et Kibune, mais le temps nous a fait changer d'avis. Heureusement Kyoto ne manque clairement pas de sites passionnants, nous décidons donc de rester sur Gion et ses alentours pour poursuivre notre découverte.

Chion-in (siège de l'école du bouddhisme japonais jodo) est un immense temple bouddhiste aux bâtiments vraiment impressionnants. Rien que La porte d'entrée (sanmon) mesure 24m de haut pour 50 de large. Il s'agit d’ailleurs de la plus grande structure en bois de ce type encore existante dans le pays. Tout comme au château Nijo, les sols de plusieurs bâtiments ont été construits sur le système de plancher rossignol, ancien système d'alarme qui permet au plancher d'émettre un son dès que l'on marche dessus.

C'est une visite qui vaut vraiment le coup, et on y a passé toute la matinée à déambuler entre les jardins et les multiples bâtiments, à découvrir les autels, statues, fontaines, ainsi que la cloche la plus lourde du Japon (74 tonnes) disséminés un peu partout.

Petit conseil : si comme pour nous il a plu, méfiez vous de la multitude d'escalier, certains peuvent s'avérer glissant (ça m'a coûté mon téléphone, ainsi qu'une vertèbre déplacée pour l’apprendre)

j'aurais aimé le voir avant ma chute celui là  😂

Kennin-ji, l'un des 5 grands temples de la ville, fondé en 1202 par le moine Eisai, est le temple principal de la branche Rinzai du boddhisme zen. On y trouve beaucoup d’œuvres, notamment de magnifiques représentations du XVII siècle, de Fûjin et Raijin, les dieux du vent et du tonnerre. Se dévoile également aux yeux des visiteurs l’impressionnant plafond des dragons jumeaux; installé en 2002 pour célébré les 800 ans du temple. Cette peinture réalisé traditionnellement en encre sur papier épais mesure 11.4 par 15.7 mètre et aura demandé à l'artiste 2 ans de travail.

Le marché de Nishiki : marché alimentaire situé dans une étroite ruelle de 400m de long bordée d'une centaine d'échoppes est un merveilleux exemple de la diversité culinaire du Japon. Bien que l'on date l'origine de sa fondation à 1615, la première échoppe n'aurait ouvert qu'au début XIVème siècle.

On y trouve autant de locaux que de touristes et il ne faut pas avoir peur du bain de foule, mais c'est plutôt sympa de voir tous ces produits. Plusieurs boutiques proposent de goûter et on y trouve facilement de quoi s'acheter un snack (même si le déguster au milieu de la foule n'est pas très aisé)

Marché de Nishiki 

Notre petit kiff de Kyoto, le musée du samouraï et du ninja. Alors, oui c'est fait pour les touristes, mais ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à une démonstration de katana, qu'on participe à un concours de sarbacane et de shuriken et qu'on se déguise en samouraï, avec en prime un petit cours d'histoire sur le Japon féodal (en anglais) fait par un guide très sympa.

Le musée du samouraï et du ninja 

Arcade commerciale de teramashi et shinkyogoku, comme elles étaient juste à coté nous y sommes allés, mais j'ai trouvé leur intérêt assez mince.

Arcade  commercial de teramashi et shinkyogoku 
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Aujourd’hui on sort du quartier Gion pour découvrir un peu le reste de Kyoto en commençant par le château de Nijo. Il a été bâti en 1603 pour être la demeure de Tokugawa leyasu (1543-1616), premier shogun de la période Edo.

L’ensemble est constitué des douves, de murs en pierres, de plusieurs bâtiments, et de beaux jardins japonais où il est agréable de déambuler. La visite du bâtiment nous dévoile toute une enfilade de salles finement décorées, nous donnant un apperçu de ce que devait être la vie du shogunat. Bien que les bâtiments soient imposants, ce sont surtout les détails décoratifs présents un peu partout qui se laissent admirer (notamment la porte qui est sublime)

Souhaitant se prémunir des traîtres, le shogun Ieyasu fit poser un parquet dit "rossignol" dans ses couloirs : quiconque pose le pied sur ce sol entend immédiatement un son semblable au pépiement d'un oiseau et ainsi, nulle crainte d’être surpris par des intrus ou des assassins potentiels, à l’image des légendaires ninja.

C'est une des rare visite où nous avons manqué d'un peu de chance, outre le temps plutôt gris, nous sommes tombés en même temps qu'un groupe imposant de touristes, ce qui a gâché nettement la sérénité des lieux.

Nijo-jo 
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Après la visite du château, nous attrapons un bus pour un nouveau lieu inscrit au patrimoine de l'Unesco: le kinkaku-ji, "le pavillon d'or". A l'origine c'était une villa privée, bâtie en 1397 par le shogun Yoshimitsu Ashikaga (1358-1408), mais après sa mort son fils ,Yoshimochi, transforme l'endroit en temple zen pour l'école Rinzai et le nomme Rokuon-ji (Kinkaku-ji n'étant qu'un surnom qui lui sera donné plus tard).

Bien que ce temple soit un peu à l'écart de la ville, il fait partie des incontournables, et rien que pour cette vue sur ce pavillon d'or, ça vaut vraiment le coup, même si du fait de sa renommée l'endroit est très chargé en touristes.

kinkaku-ji 
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Une fois que nous arrivons à décrocher de la sublime vue du Kinkaku-ji, nous tentons de rejoindre Arashiyama à l'ouest de Kyoto. Je dis "tentons" car curieusement malgré le fait que le pavillon d'or soit très touristiqu;e il n'est pas très bien desservi, et les bus pour rejoindre Arashiyama semblent inexistants. Pas d'autre choix que de marcher un petit moment pour rejoindre la 1ère station histoire de prendre le train.

A la base nous voulions rejoindre Arashiyama, juste pour sa célèbre forêt de bambou et c'est clairement une erreur! Je pense que ce quartier mérite largement d'y passer la journée vu tout ce qu'il y a à découvrir. Malheureusement pris par le temps et par le froid (nous n'étions pas assez couvert), nous n'y avons passé que quelques heures.

Le Tenryu-ji, le premier des 5 grands temples de Kyoto, fondé en 1339 par le moine architecte paysagiste MUSÔ Soseki (1275-1351), pour le repos de l'âme de l'empereur Go-daigo. Il est le principal représentant le l'école bouddhiste zen Rinzai.

Nous avons choisi de ne visiter que le jardin, connu sous le nom de Sogenchi-teien; il est vraiment très beau avec son étang, son jardin sec, ses parterres couverts de mousse ainsi que la forêt de bambou qui le borde. Il est très agréable de s'y promener.

Tenryu-ji 

Juste à coté se trouve la bambouseraie d'Arashiyama, c'est une forêt de bambous géants que nous parcourons le long d'une allée d'environ 500m. L’environnement est magique malgré le grand nombre de touristes et de photographes. Pour la petite histoire, au Japon le bambou est considéré comme un symbole de force, il permettrait de repousser les mauvais esprits.

Bambouseraie d'Arashiyama 
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On se lève assez tôt pour aller découvrir un autre incontournable de Kyoto, le Fushimi Inari Taisha, le plus grand sanctuaire shinto du Japon. Érigé en 711, il est voué au culte de la déesse Inari, divinité kami de la croissance du riz, des affaires et du commerce. Elle est accompagnée de Kitsune, le renard mystique qui lui sert de messager, il est régulièrement représenté à travers le sanctuaire avec la clef du grenier à riz dans la gueule.

La visite s'effectue sur une jolie randonnée, accompagnée par les milliers de torii, créant parfois de véritables tunnels, avec lesquels la lumière du soleil vient agréablement jouer. J'ai un peu craint le départ de la visite, tant il y avait de monde, mais on se rend vite compte que beaucoup de personnes s’arrêtent à mi-parcourt, et sur la deuxième moitié nous nous sommes parfois retrouvés seuls sur de courtes portions, le temps d'une photo.

Les inscriptions que l'on voit sur les torii ne sont pas des prières comme je l'avais initialement cru. En réalité, il s'agit du nom de la personne ou de la société qui a financé son édification ainsi que la date de pose (je reconnais que ça a un peu démystifié les lieux de l'apprendre)

Fushimi Inari Taisha 
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Après le sanctuaire, nous reprenons le train pour Uji, petite ville à une quinzaine de kilomètres au sud de Kyoto, pour visiter le Byodo-in, magnifique temple classé à l'Unesco et trésor national du Japon. Le hall principal, érigé au milieux d'un étang en 998, abrite en son sein une représentation du Bouddha Amida de 3m de haut recouverte de feuille d'or. Pour avoir la chance de la voir il est nécessaire de réserver la visite et malheureusement nous sommes arrivé trop tard.

Ce bâtiment est aussi appelé le pavillon du phénix (Hôô-dô) car vu d'en haut, sa forme rappelle celle de l'oiseau légendaire avec ses 2 ailes déployées. On retrouve également 2 statues dorées de phénix sur le toit.

Pour la petite histoire, tous les voyageurs ont déjà vu le Byodo-in puisqu'il orne le dos des pièces de 10¥.

Uji 
Byodo-in 
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Pour notre dernier jour sur Kyoto, nous partons sur le chemin de la philosophi.... Avant d'y aller nous faisons un petit détour par le Heian-jingu, sanctuaire shinto bâti en 1895 en l'honneur de l’empereur Kammu (737-806). A partir de 1940 l'empereur Komei (1831-1867), dernier empereur à avoir résidé à Kyoto, y fut également révéré, il devint alors l'une des divinités du sanctuaire aux côtés de l'empereur Kammu.

Chaque année un grand festival historique s'y déroule, le Jidai Matsuri, où de nombreux japonais viennent pour rendre hommage à ces deux figures fondatrices de la nation Japonaise et célébrer leur histoire.

Dès l'arrivée nous sommes saisis par l'immensité du torii qui marque son entrée. Avec ses 25m de haut il est l'un des plus grand du Japon.Nous pénètreons ensuite dans un grande cour, cernée de bâtiments, dont l'un d'eux abritait une jolie exposition de créations florales. Mais le plus intéressant pour moi reste son jardin, avec son étang et les ponts qui permettent de le traverser.


Heian-jingu 

Nous avons commencé le chemin de la philosophie par le sud en démarrant par l'Eikan-do (ou Zenri-ji), temple de la branche Seizan de la secte japonaise bouddhiste Jōdo-shū (Terre pure), fondé en 863 par le moine Shinshō, élève de Kūkai. Bien que le temple soit surtout réputé l’automne pour ses érables, sa visite nous a beaucoup plu, de même que tous ses différents bâtiments (dont certains offrent une jolie vue sur Kyoto), ses élégants jardins sans oublier les diverses sculptures.

Eikan-do 

Le chemin de la philosophie est une allée piétonne bordée par un canal qui relie l'Eikan-do au pavillon d'argent. Le nom de la promenade remonte au début du XXe siècle où Le célèbre philosophe zen Kitarô Nishida (1870-1945) l'empruntait lors de sa méditation quotidienne pour rejoindre l'université de Kyoto, où il fonda l'école philosophique. La promenade est vraiment très agréable même si, une nouvelle fois, nous sommes un peu en avance sur les cerisiers. On retrouve le long du chemin quelques temples plus petits comme le Honen-in, quelques cafés ainsi que plusieurs petites boutiques très sympathiques ;c'est d'ailleurs dans l'une d'elle que j'ai trouvé ma veste de kimono (haori). ¨

Petit conseil: essayez les nikuman (petit pain garni de viande de porc)

Le chemin de la philosophie,  
Artiste de rue sur le chemin de la philosophie 

Sur le trajet, nous avons fait une halte au Honen-in, charmant petit temple qui mérite le détour! Il est assez atypique car nous y avons trouvé une exposition contemporaine de peinture. L'endroit est assez restreint et se visite rapidement puisque son bâtiment principal n'est pas ouvert au public. Dommage car d'après ce que j'ai pu en lire il organise régulièrement des manifestations musicales.

Honen-in 

Nous finissons le chemin de la philosophie au Ginkaku-ji, le pavillon d'argent, moins clinquant que le pavillon d'or mais la visite n'en ai pas moins intéressante. Érigé en 1482 par le shogun Ashikaga Yoshimasa (1436-1490), qui inquiet après 10 de guerre et une Kyoto dévastée décide d’ériger une villa dénommée Higashiyama-dono, le "Palais des montagnes de l’Est", qui survivrait à sa mort et aux siècles. A la base la villa devait être recouverte d'une fine couche d'argent afin de devenir le pendant du pavillon d'or et faire briller la ville, mais le shogun mourut en 1490 et le parement resta à l'état de projet avant de devenir légende. Elle gardera quand même le sobriquet de pavillon d'argent pour les japonais. Peu de temps après, le lieu fut transformé par l’école bouddhique zen Rinzai en temple, le Jishôji.

Beaucoup moins touristique que son homologue doré, la visite est plus zen; le travail réalisé sur sa "mer d'argent" (Ginshadan) constituée de sable blanc et de graviers est superbe! On y retrouve également un petit jardin de mousse, ainsi qu'une allée de bambous avec pour couronner le tout un joli point de vue.

Ginkaku-ji 

Pour terminer cette bonne journée, nous continuons un peu après le pavillon d'argent, pour attaquer la randonnée du mont Daimonji (466m). Une bonne petite grimpette et une volée de marches plus tard, nous voilà contemplant la magnifique vallée de Kyoto; la vue est superbe et mérite bien un petit effort. Pour la descente nous choisissons un autre chemin, préférant redescendre à travers la forêt.

Mont Daimonji 
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Nous quittons Kyoto par le train direction Hiroshima, pour pouvoir y prendre le ferry qui méne sur l’île sacrée d'Itsukushima, plus fréquemment appelée Miyajima.

Classée comme l'une des 3 plus belles vues du Japon, Miyajima (2000 hab) est un site sacré shintoïste dans son ensemble depuis le sixième siècle qui deviendra plus tard un site sacré bouddhiste également. Petite particularité, on ne trouve pas de tombe sur l'île, pour respecter l'un des précepte du kegare (le caractère impur).

Assurément notre coup de cœur pendant ce voyage, cet endroit est juste magique, dégageant une énergie très spirituelle, la vue est également à couper le souffle avec son torii, sa forêt primaire ou le sommet du mont Misen. Les cerfs, très nombreux, se promènent librement dans le village, je vous conseille d'ailleurs de mettre à l'abris toute nourriture car il n'hésiteront pas à se servir.

vu depuis le ferry 
Miyajima 

L'institution culinaire japonaise n'est pas en reste sur l’île, je vous conseille les Takoyaki (boulette de poulpe) et les momiji-manju" (un gâteau en forme de feuille d'érable fourré). Le soir on nous a recommandé un restaurant préparant des okonomiyaki (sorte d'omelette) et c'était assurément les meilleurs que nous ayons mangés.

Beaucoup d'échoppes proposent également des huîtres chaudes, mais n'aimant pas ça, je n'ai pas tenté.

Takoyaki (boulette de poulpe) 

Contrairement à de nombreux touristes, nous avons eu la chance de pouvoir dormir sur place, pour cela nous avions choisi la "guest house Mikuniya", un endroit sublime, tenue par des gens charmants qui font tout pour rendre votre séjour plus agréable, proche de toutes les activités et avec une déco géniale! Je recommande définitivement cet endroit.

Dormir sur place peut en décourager certains, car pour la plupart des hôtels sur l'île, y dormir peut s'avérer onéreux. Cependant je le conseille vraiment tant l'ambiance entre la journée et la soirée s'avère diamétralement opposées. En effet une fois les hordes de touristes parties, le village et la baie nous montrent un autre visage, beaucoup plus calme, presque désertique, seuls quelques discrest restaurants restent ouverts, et cela permet une fois la marée basse de se rapprocher du torii flottant (qui ne l'est plus du coup) et de l'avoir quasiment pour nous seuls.

guest house Mikuniya 

Le parc Momijidani "la vallée aux érables" est l'un des spot les plus célèbre pour la contemplation des momiji au Japon. C'est un endroit vraiment charmant à la lisière de la forêt avec ses cerfs shika et son point de départ pour l’ascension du mont Misen.

Le parc Momijidani 

Juste après le parc nous prenons le téléphérique (oui, nous avons été un peu fainéants pour le coup) pour nous conduire vers le sommet du mont Misen (535m), enfin presque, car il reste encore un quinzaine de minutes après l'arrivée pour atteindre le point d'observation, où la vue est à tomber. Nous sommes redescendu à pied, et grand bien nous a pris. La ballade est très sympa et nous a même permis de traverser un petit sanctuaire.

Le mont est comme tout le reste de l’île un lieu sacré.Il est d'ailleurs attaché à la légende des "Sept Merveilles du Mont Misen" qui résulte de l'entraînement du maître Kobo Daishi qui vivait sur cette montagne.

mont Misen 

Après cette agréable promenade dans la forêt, nous partons visiter ce qui restera comme le plus beau temple que nous ayons vu au cour de ce voyage; le Daisho-in, temple de la branche Shingon, créé en 806 par le philosophe, poète et religieux Kobo-Daishi (Kukai).

Décrire ce temple m'est difficile, tant les merveilles à y voir sont nombreuses, que ce soient les innombrables sculptures dont les 500 Bouddha, l'exposition de poupées traditionnelles ou encore les nombreux pavillons dont certains offrent une petite vue sur la baie... Mais son plus beau trésor reste La grotte Henjokutsu, éclairée par des dizaines de lanternes et contenant du sable appartenant aux 88 temples du pèlerinage des temples du Shikoku. Cette salle est un véritable appel au recueillement et à la méditation.

Alors que de nombreux temples se visitent à travers un "circuit", ici les visiteurs sont libres d'aller y dénicher tous ses trésors. J'aurais très facilement pu y passer ma journée en contemplation.


La grotte Henjokutsu 
Daisho-in 

Visible depuis quasiment tout le village, la pagode Goju-no-to, bâtie en 1407 et restaurée en 1533, haute de cinq étages dans un style typiquement japonais. Elle est principalement dédiée au Bouddha de la Guérison ainsi qu’aux Bodhisattva Fugen et Monju.

Juste à coté se tient le pavillon Senjokaku, édifié en 1587 à la demande du shogun Toyotomi Hideyoshi (1536-1598), qui souhaitait un lieu retiré, pour que les moines puissent retranscrire les sutras. Malheureusement, suite à la mort du shogun, le bâtiment ne sera jamais terminé, et ses colonnes resteront nues. C'est un endroit assez étrange d'un premier abord, dépourvu de mur, le toit soutenu par une centaine de colonnes, son intérêt peut passer pour limité. En réalité, outre le fait que sa situation surélevée offre un nouveaux point de vue sur la baie et les alentours, son intérêt réside surtout dans ses peintures inhabituellement accrochées au plafond, retranscrivant des scènes de batailles médiévales, des représentations bouddhiques et autres paysages et animaux.

Le pavillon Senjokaku et la pagode Goju-no-to

La raison principale de la venue des touristes sur l'île ,et du fait qu'elle soit classée parmis les 3 plus beaux points de vu du Japon, est Itsukushima-jinja et son merveilleux torii flottant. Sanctuaire bâti en 1168 pour abriter les rouleaux des sûtra, il fût érigé sur pilotis, car à l'époque, de par le caractère sacré de l'île, les fidèles n'avaient pas le droit de poser un pied à terre.

Le torii initial a été posé en 1168, mais érodé par les marées.Il fut reconstruit à de multiples reprises, la dernière version date de 1875 et mesure 16 mètres de haut pour 60 tonnes. Il est là pour marquer l'entrée du site sacré qu'est Miyajima.

Le torii offre vraiment une vue magnifique, ce mastodonte survolant les flots a vraiment quelque chose de merveilleux, et son aspect prend encore une autre forme par marée basse, quand on peut s'en approcher.

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Après une belle journée ensoleillée sur Miyajima, nous reprenons le ferry en fin d'après-midi pour découvrir un peu Hiroshima (1200000 hab). Notre visite s'est surtout concentrée sur le parc du mémorial de la paix et de ses alentours. Nous y avons passé une nuit dans une auberge ("hostel Malika") pas vraiment mémorable, sinon par la petitesse de ses cabines, mais qui avait le mérite d'être bien située, ce qui nous a permis de poursuivre notre visite sur la journée du 27.

Hiroshima, pour nous néophytes du Japon, évoquait surtout les relents d'un passé dramatique, que nous n'avons pourtant pas connus. Mais en réalité, cette ville représente aujourd’hui bien plus que cela. Bien que les stigmates de ce terrible événement reste présent, elle est devenue un symbole de paix et de renouveau.

Cet événement c'est bien sûr "little boy", la bombe atomique qui le lundi 6 août 1945, à 8h15, explosa à 600 mètres d'altitude au dessus du cœur de la ville, tuant 75000 personnes sur le coup alors que la population de l'époque est de 320000 habitants. Ce bilan meurtrier augmentera au cours des mois suivants, des suites des radiations, jusqu'à une estimation de 140000 morts. 70% des bâtiments furent rasés par le souffle, ne laissant qu'un paysage calciné. Mais malgré cela, cette ville fondée à la fin du seizième siècle, se releva tel un phénix de ses cendres, pour promouvoir la paix, et devenir l'un des fer de lance de l'anti nucléaire.

C'est une visite qui m'a profondément ému et marqué, et que je recommande à tout voyageur, car si elle devenue une ville moderne tournée vers l'avenir , elle est aussi un rappel des conséquences de la guerre.

Le parc du mémorial de la paix, fut créé suite à la loi de reconstruction d'Hiroshima du 06 août 49. L'oeuvre de l'architecte Kenzo Tange, s'étend sur 122000 m, bien qu'il fût réaménagé pour les 50 ans de la comémoration de l'explosion. On y trouve des dizaines de monuments comme :

La fontaine aux prières.

Le cénotaphe du mémorial où figurent les noms des victimes,

La flamme de la paix allumée pour la 1ère fois en 1964 (et qui malheureusement était en rénovation pour notre visite)

On y trouve aussi le musée de la paix, mais nous avons choisis de faire l'impasse, le reste du parc étant déjà suffisamment chargé en émotion pour nous.

Parc du mémorial de la paix 

Le mémorial des enfants, où sont gravés les mots "Ceci est notre cri, ceci est notre prière, pour bâtir un monde de paix". Il est dédié à tous ces jeunes morts beaucoup trop tôt dans l'explosion ou plus tard des suites de maladies, et plus particulièrement à Sadako Sasaki (1943-1955); survivante de l'explosion alors qu'elle avait 2 ans, elle découvrit qu'elle souffrait d'une leucémie alors qu'elle n'avait que 12 ans, elle se donna alors pour objectif de réaliser 1000 origamis de grue afin que ses voeux se réalisent, comme dans la légende japonaise. Elle mourut sans que son souhait de retrouver la santé ne se réalise, mais ses camarades de classe organisèrent une collecte pour lui bâtir un monument. Depuis ces origamis sont devenus un symbole, et des enfants de tout le pays viennent déposer des millions des ces oiseaux en papier au pied du monument. C'est la statue de cette jeune fille qui orne le sommet du monument.

Le mémorial des enfants 

Le dôme de Genbaku, était à l'origine un hall d'exposition pour promouvoir l'industrie Japonaise, avec sa coupole qui se trouve à 25 m du sol. Il fut l'un des rare bâtiment ayant survécut au souffle de l'explosion. Pendant la reconstruction d'Hiroshima, les japonais décidèrent de le laisser en l'état pour devenir un mémorial du souvenir et de la paix. Je dois avouer que ce bâtiment dégage quelque chose de spécial et que je n'ai pas pu m'empêcher de me recueillir devant lui à la mémoire de tous ces disparus.

Le dôme de Genbaku 

Suite à cette visite riche en émotion, nous sommes partis en direction du château d'Hiroshima, surnommé le château de la carpe, qui se trouve non loin. Érigé en 1590 par le daimyô Mori Terumoto (1553-1625) pour affirmer sa puissance sur la région; il fût complètement soufflé lors de l'explosion. Rebâtit en 1958, il sert aujourd'hui de musée et de point de vue sur la ville.

le château de la carpe 

Toujours dans la même zone se trouve le Shukkei-en, jardin traditionnel japonnais, créé en 1620, pour le seigneur Asano Iwamatsu (1586-1632). Sa disposition est faite sur le modèle du jardin Xi Hu de la ville chinoise de Hangzhou. Shukkei signifie "vue serrée", en effet ils ont joué sur les perspectives pour représenter de grands panoramas sur de petites surfaces.

Ce parc ouvert au public en 1940, se trouvait seulement à quelques dizaines de mètres du "ground zero" et fût complètement ravager, de nombreux habitants vinrent y trouver refuge après l'explosion, cependant beaucoup n'y survécurent pas et y furent inhumés. On retrouve d'ailleurs quelques stèles le long du chemin, qui sont d'autant plus saisissantes qu'on ne s'y attend pas, tant le jardin est zen.

Shukkei-en 
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Nous sommes arrivés à Osaka en fin de journée, n'ayant prévu de n'y passer que 2 soirées nous sommes restés dans le quartier de Namba, avec sa rue Dotonbori et ses immenses arcades commerçantes. Osaka est la troisième ville du Japon avec ses 2.66 million d'habitants

Dotonbori est une longue rue bordant le canal du même nom, où les enseignes rivalisent en originalité et démesure, c'est le royaume du néon.

On y trouve également l'entrée de Shinsaibachi-suji, immense arcade commerciale de 600 mètres de long datant du milieu du XVIIIe siècle, c'est un haut lieu du shopping du pays.

Pour l’hébergement, nous étions à l'hostel Enesia Namba. C'est une auberge de jeunesse avec une très bonne ambiance et très bien située à 2 pas de la rue Dotonbori.

Dotonbori 

Petit conseil : allez passer la soirée au "HK club Q international party bar". Alors oui il a un nom à rallonge mais l'endroit est top. C'est un bar club karaoké avec une super ambiance, un personnel aux petits soins et un patron qui met l'ambiance. Petit plus, on peut même se prendre pour un DJ et aller choisir sa musique. Apparemment le week-end des danseuses peu vêtues viennent mettre l'ambiance sur la barre de pole dance.

HK club Q international party bar 
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A partir d'Osaka, nous prenons le train pour passer la journée sur le parc de Nara. C'est un espace vert de plus de 500 hectares fondé en 1880, occupé par de nombreux temples, sanctuaires et musées, qui en font l'un des lieux les plus prisés des touristes au Japon. C'est également le lieux de villégiature de prés de 1400 shika (daim japonais) que la légende shintoïste élève au rôle de messagers terrestres des Kami (divinité). Ils évoluent librement dans le parc, sans crainte ni agressivité, nous faisant bien comprendre que c'est nous, touristes, qui sommes sur leur territoire et pas l'inverse.

le parc de Nara 

Kofuku-ji, est un temple lié au clan Fujiwara mais c'est également l'un des principaux temples de la branche bouddhique Hosso, bien qu'il s'agisse plus d'un complexe aux vue du nombre de bâtiments; plusieurs sont d'ailleurs classés "trésor national du Japon", comme la pagode à 5 étages, seconde plus haute du pays, culminant à un peu plus de 50 mètres de haut. Bâti une première fois en 669 à Kyoto puis transféré en 710 à Nara, il fût au cours de son histoire mouvementée, détruit, brûlé, foudroyé mais à chaque fois rebâti, même s'il compte nettement moins de bâtiments qu'à son apogée.

Premier monument à l'entrée du parc, c'est une bonne entrée en matière, mais nous avons choisi de ne pas trop nous investir dans cette visite, même si le musée parait très intéressant, sur le papier tout du moins.

Kofuku-ji 

Kasuga taisha, "le sanctuaire aux lanternes", mausolée de la famille Fujiwara, est un sanctuaire assez atypique comparé à ceux que nous avons vu jusqu'ici; après une allée bordée de centaines de lanternes en pierre où les shika viennent prendre la pose, on découvre une série de bâtiments où d'autres lanternes, en bronze cette fois, sont suspendues un peu partout, donnant à l'ensemble l'aspect d'un décor de conte merveilleux.

Pour la petite histoire, l'arbre qui siège majestueusement dans la cour est un cèdre japonais qui aurait plus de 1000 ans, d'une circonférence de prés de 8 mètres pour une hauteur de 23 mètre.

Kasuga taisha 

Todai-ji, est un grand temple bouddhiste terminé en 751, il est surtout réputé pour son Bâtiment principal, le Daibutsuden (Hall du Grand Bouddha) qui héberge une immense statue d'un Bouddha assis de 15 mètres de haut, représentation du Vairocana (« le Tout rayonnant »), le Bouddha absolu.

Le Daibutsuden, fût jusqu'en 1998 le plus grand bâtiment en bois au monde. Il a été reconstruit suite à un incendie en 1692 mais "seulement" au 2/3 de sa taille, ce qui laisse imaginer la taille impressionnante qu'il devait avoir à l'origine.

A l'intérieur de celui-ci, on découvre donc, une statue de Bouddha de 15 mètres de haut (18 avec le socle) tout en bronze et pesant 250 tonnes. Selon la légende, elle fût coulée par 2 millions de japonnais, épuisant dans le même temps les réserves en métal du pays. Elle est accompagnée de 2 gardiens sculptés en bois, ainsi que de 2 Bodhisattvas en bois dorée.

Nous sommes venus à Nara pour voir ce temple et nous n'avons absolument pas été déçus! Les qualificatifs ne manquent pas pour le décrire: impressionnant, immense, magnifique.....

Todai-ji 

Nigatsu-do, temple faisant partie du Todai-ji, sa fondation daterait du milieu du VIIIe siècle. Le pavillon principale sur pilotis, fait parti des trésors nationaux du Japon. Bien que très beau, son intérêt principal, pour moi, réside surtout dans la vue qu'il offre sur la ville. Une promenade agréable un peu à l’écart du flot de touristes.

Nigatsu-do 

Yoshiki-en, petit jardin très agréable, très peu fréquenté, qui clôture très bien notre visite de Nara et qui a la particularité d'être gratuit pour les étrangers sur présentation du passeport.

Yoshiki-en 
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Nous quittons Osaka, tôt le matin, il faut dire qu'un peu moins de 2 heures de trajet nous attendent. 1h30 de train, 5 min de funiculaire et 10 min de bus plus tard, nous voici enfin arrivé à Koyasan.

Le funiculaire automatique de Koyasan 

Koyasan est un complexe monastique dédié au bouddhisme Shingon, fondé en 816 par le maître Kobo daishi (774-835) aussi appelé Kukai, moine, poète, philosophe et figure incontournable du Bouddhisme japonais. Il est extrêmement respecté dans le pays et dans le bouddhisme en général; une fête célébre même sa naissance chaque année (l'Aoba Matsuri).

Situé dans le parc du Ryujin, dont les 8 pics forment une fleur de lotus ayant pour centre Koyasan, donnant au site, selon la tradition bouddhique, une énergie particulière. Depuis plus de 1200 ans, avec ses 110 temples ,dont beaucoup accueillent les voyageurs, le mont Koya est resté un centre monastique très actif et l'un des sites les plus sacrés du Japon (bien qu'à l'ère Edo il est compté plus de 2000 temples). D'une population de 7000 personnes, dont la moitié sont des moines, l'autre moitié étant composé de leurs familles.

J'avais lu beaucoup d'avis sur Koyasan, certains ,très positifs, mettaient en avant son aspect retraite religieuse et spirituelle, sa proximité avec les moines alors que d'autres ,plus négatifs, parlaient du coté mercantile et de faux semblant. Pour ma part j'ai adoré, je me suis senti vraiment retiré de tout, un peu l'âme d'un pèlerin sans pour autant être bouddhiste, et j'ai trouvé l'authenticité encore bien présente en ce lieu sacré.

Pour l'hébergement, nous avions choisi le temple auberge Yochi-in, on appelle le fait de dormir dans un temple: "Shukubo". C'est une expérience que j'ai adoré, le temple était superbe avec un accueil chaleureux et personnalisé (on a même eu le droit à un yukata en cadeau de bienvenue), le repas végétarien délicieux, plein de saveurs, copieux et authentique. La chambre, bien qu'un peu spartiate, était très confortable, la messe (très) matinale était une belle expérience (même si la barrière de la langue reste un gros handicap à la compréhension). Par contre comme dans toute habitation traditionnelle au Japon, les parties communes ne sont pas chauffées, et je dois reconnaître que de sortir dans le couloir le matin avec un petit 9° c'est vivifiant.

  Yochi-in

Okuno-in, plus grand cimetière du Japon, installé au milieu d'une forêt de cèdres pluri-centenaires (jusqu'à 700 ans pour les plus vieux), compte plus de 200 000 tombes shintoïste et bouddhiste. Fait athypique dans la tradition du bouddhisme Shingon, il n'y a pas de mort à Okuno-in seulement des esprits en attentes, car selon la croyance, Kobo Daishi (774-835) ne serait pas mort mais il se reposerait dans une méditation éternelle attendant Miroku Nyorai, le Bouddha du futur, alors tous ces esprits en attentes s’élanceraient à leur suite.

Une fois franchi le pont Ichi no hashi (littéralement « le premier pont ») commence alors une promenade assez irréelle d'une vingtaine de minutes sur un chemin pavé de près de 2 kilomètres, avant de rejoindre le mausolée de Kobo Daishi. Si la destination est superbe, le chemin pour y parvenir donne tout son sens au mot merveilleux, l'impression de rentrer dans un autre monde, sorte de cathédrale végétale qui impose le silence et le recueillement. Puis après le pont Gobyo no hashi (le lieu interdit toute nourriture et photo, respect oblige), le Tôrô-dô se dessine à travers les arbres. Ce pavillon rempli de lanternes, dont certaines brûleraient depuis plus de 900 ans, invite à la prière et fait complètement oublier le fait que nous sommes dans un cimetière.

Certain pourrait trouver le fait de visiter un cimetière comme curieux, voir un peu morbide, pourtant rien de tout ça ici. Nous y sommes allés de jour et de nuit, et la visite se passe comme dans un temple, il n'est d'ailleurs pas rare d'y croiser des moines faisant la visite à des touristes.

Okuno-in 

Kongobu-ji, Temple bouddhiste érigé pour la première fois en 816 par Kukai (Kobo Daishi), fût plusieurs fois modifié, détruit, reconstruit, comme lorsqu'il s'agrandit en 1131 à l'initiative de l'empereur Toba (1103-1156) ou en 1593 lorsqu’il est reconverti en mausolée pour la mère du shôgun Toyotomi Hideyoshi (1536-1598), l'un des trois unificateurs du pays. Ce n'est qu'en 1868, lorsqu'il fusionne avec le temple voisin qu'il devient le Kongobu-ji et le temple principal du Bouddhisme Shingon

Autre point incontournable de Koyasan, après Okuno-in, la visite est vraiment sympatique, outre quelques œuvres artistiques, une visite des cuisines du temples, et le plus grand jardin de pierre et de sable du pays avec plus de 2000m² (le Banryu-tei). Nous avons aussi pu assister à une petite cérémonie avec un thé gentiment offert.

 Kongobu-ji

Le Danjo garan est l'un des premier complexe bouddhiste érigé dans la ville. Par manque de temps, nous n'avons pu y faire qu'un rapide tour le soir venu qui nous a au moins permis de contempler le Konpon Daitô, « grande pagode » à un niveau reconstruite à la fin des années 1930. Selon la croyance de l'école Shingon, elle se trouverait au centre du mandala en fleur de lotus formé par les huit montagnes entourant Koyasan, elle abriterait également le Dainichi Nyorai, Bouddha cosmique.

Danjo garan 
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Après un départ quelque peu anarchique de Koyasan, en cause des bus assez rare et un train que nous avons pris à la dernière seconde grâce à la gentillesse du chef de gare, nous voilà partis pour 6 longues heures de trajet pour rentrer sur Asakusa. Nous n'y faisons qu'un bref passage, avant de nous diriger dans un premier temps vers le parc de Ueno, histoire d'assister au sakura ohanami (littéralement "la contemplation des fleurs de cerisiers). C'est une fête très célébrée à travers tout le Japon, les familles et les amis, pique-niquant dans les parcs sur des bâches bleues où ils restent souvent la journée, buvant bière et saké aux pieds des cerisiers.

Parc de Ueno 

Nous continuons un peu plus loin vers le quartier de Nippori car j'ai lu qu'il y a un très joli spot à sakura situé juste à coté du cimetière de Yanaka

quartier de Nippori 

Pour notre dernière soirée, retour à Ueno avec un petit resto super typique. Puis ce sera le départ de ce pays qui nous a enchanté, émerveillé... Seul un sentiment persiste: celui d'inachevé. En espérant pouvoir vite y retourner histoire de parachever cette découverte.