Myanmar

Nous voilà au Myanmar. Initialement non prévu dans notre itinéraire, les innombrables échos positifs nous ont convaincu d'y faire un tour.

Le pays, depuis son indépendance en 1948, connaît une instabilité politique certaine et de nombreux conflits armés, comme le tristement célèbre génocide des Rohingya. À l'heure actuelle, les affrontements sont encore d'actualité, certaines minorités étant opprimés par les forces armées ou les mouvements bouddhiste radicaux.

Depuis 2015, les habitants retrouvent timidement quelques droits fondamentaux, comme l'accès à l'éducation et un assouplissement progressif des libertés individuelles.

Les birmans, par conséquent, n'ont pas encore l'habitude de croiser des visages occidentaux. Ils montrent donc une certaine curiosité à l'égard des étrangers, mais surtout une immense gentillesse.

Pour découvrir ce mystérieux pays, si longtemps isolé, nous commençons par la région de Hpa An et ses paysages karstiques. La religion est ici omniprésente, et chaque colline est couronnée d'une pagode dorée. Sous une chaleur étouffante, nous gravisons les 3739 marches du mont Zwegabin afin d'atteindre l'une des innombrables stuppas qui domine la plaine.

Au Myanmar, nous croisons des pagodes dorées à chaque coin de rue. Mais c'est au cœur de Mandalay, la dernière capitale Birmane, que nous trouvons les plus belles pépites, après Bagan bien sûr.

Pourtant, au premiers abords, la ville peut paraître salle et bruyante, assaillie par la poussière et la chaleur. Afin que la magie opére il nous suffit cependant de s'engouffrer dans ce véritable capharnaüm, et au détour d'une ruelle, admirer l'un des merveilleux temples cachés. Les plus impressionnants ont été pour nous les anciens monastères en teck, avec leurs bouddhas et leurs démons sculptés dans le bois sombre.

Aux alentours de la ville, dans la plaine aride, nous trouvons les vestiges des anciennes capitales royales et au loin, nous pouvons voir des collines parsemées de toitures dorées. En fin de journée nous traversons le pont en teck le plus long du monde, qui enjambe le lac Taungthaman en saison des pluies.

Entre circulation, religion, technologie, nuisance sonore, pauvreté et joyaux artisanaux, Mandalay se révèle comme étant un condensé de l'Asie .

Nous laissons les montagnes derrière nous pour nous diriger vers le célèbre site de Bagan, où 2800 temples jonchent une vaste plaine aride.

Bagan, ou anciennement le royaume de Pagan, fut fondé par les Myanma dès le IX ème siècle. Avec la cité d'Angkor des khmers, Pagan fut le plus grand empire d'Asie du sud-est. Cependant au XIIIème siècle, la cité tombe sous le joug mongols avant de sombrer dans l'oubli. Il faudra attendre le tremblement de terre de 1975 pour que ces merveilles se révèlent au monde.

Afin de s'extasier au mieux devant la beauté des lieux l'idéale reste de trouver un point de vue avant les premiers rayons de soleil. L'aurore projète une lumière orangé sur les murs de briques tandis que la silhouette des montgolfières se détache, en contre jour, à l'horizon. Chaque matin on profite donc d'une aube magnifique, perché sur le toit d'un temple à demi en ruine. Pour les 26 ans de Théo, nous profitons du spectacle directement depuis le toit de notre hôtel, un croissant et un café chaud en main.

Malheureusement les bâtiments ne sont pas toujours bien restaurés, et le gouvernement ferme de plus en plus l'accès aux étages. À l'heure actuelle il est quasiment impossible de trouver des escaliers non condamnés, et afin de prendre de la hauteur au lever ou au coucher du soleil nous devont escalader les bâtiments.

Durant 5 jours nous sillonons à dos de notre e-bike les chemins sableux, et explorons les temples de briques et de pierres. Ici, l'ambiance mystique qui règne vous incite au silence et à la contemplation.

Nous avons beaucoup aimé découvrir Bagan et ses secrets, le joyau de ce pays pieux, humble et chaleureux. Après 3 semaines au Myanmar, nous décollons maintenant vers la deuxième nation la plus peuplée du monde, pour un dépaysement des plus complet.