Carnet de voyage

Colombie

La Colombie est riche de ses paysages, de sa beautée et de sa culture. Si les conquistadors espagnols étaient persuadés que l'El Dorado se trouvait sur ces terres ce n'est peut-être pas un hasard...
Janvier 2020
4 semaines
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Une capitale haute en couleurs

Plus d'une année s'est écoulée depuis le début de notre tour du monde.. Nous avons été conquis par les paysages de l'Asie, nous avons goûté à la vie Australienne et nous avons profité de quelques semaines régénératrices en France pour les fêtes. Nous voilà de retour sur les routes !

Impatient comme au premier jour nous bouclons de nouveaux nos sacs, encore plus léger cette fois, et nous nous envolons vers l'Amérique latine. En arrivant en Colombie, nous nous attendions à un chaos semblable a l'Asie et contre toute attente, l'atmosphère qui y règne est moins dépaysante, mais non moins charmante. Nos premiers pas dans l'énigmatique ville de Bogotá sont rythmés par le tempo entraînant de la salsa. D'abord sur nos gardes, dans la peur de se faire braquer ou kidnapper, nous nous laissons vite séduire par la douceur et l'allégresse des colombiens.

Street art

A l'instar de ses habitants les rues du quartier de la Candeleria sont colorées, a chaque détour un nouveau graff ou un accès discret sur une belle cour arborée. Nous profitons de notre visite dans la capitale pour en apprendre plus sur les ancêtres de ces lieux, les Incas et leur impressionnant artisanat de l'or. Au creux des pièces uniques, vieilles de plus dun millénaire, nous découvrons des représentations fantasques et créatives dont la symbolique se trouve finalement être très poétique. La lune représente la femme, le soleil l'homme et toutes les croyances des Incas tournent autour de cet équilibre entre jour et nuit, entre chaleur et eau. Nous découvrons également au travers de l'impressionnante collection personnelle de Botero la touche artistique et humouristique des sud ameriquains.

Musées de Bogotá



Deux jours dans la capitale auront suffit a nous séduire concernant cette nouvelle aventure. Afin de prendre plus de hauteur encore, nous grimpons en haut du mont monserrate pour admirer la capitale qui s'étend sur cette immense plateau à 2600m. En contrebas nous observons la tentaculaire capitale et son agglomération, si haut perchée qu'elle fut préservée du colonialisme pendant longtemps. Ce voyage s'annonce haut en couleur, suspendu entre tradition et modernité.

Monserrate
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La cordillère orientale est une grande chaîne montagneuse qui se dresse à l'est du pays. Au pied de celles ci, Villa de Leiva, l'une des villes coloniales les mieux conservée. A quelques heures seulement de Bogotá, elle est devenue par conséquent la destination favorite des habitants de la capitale.

Nous n'avons aucun mal à comprendre pourquoi, ces rues pavées et ces vieilles bâtisses fleuries ont un charme fou. Le village s'étend à flanc de montagne, dans un décor semi arride ou la prolifération des cactus nous en ferait presque oublier que nous nous trouvons à plus de 2000 mètres d'altitude. Nous profitons de l'ambiance chaleureuse qui règne ici pour discuter avec les habitants de leur quotidien, du niveau de vie des colombiens et du réchauffement climatique. Comme quoi même au bout du monde les mêmes incertitudes et les mêmes problématiques persistent.

Villa de lleyva

Nous nous choisissons quelques fruits doux et sucrés au marché avant de rejoindre la ville de San Gil, en aval du Rio Foncé. Cette petite ville authentique, entourée de montagnes verdoyantes et de torrents tumultueux est devenue le rendez vous des amateurs de sports extrêmes. Entre ballades aux pieds des cascades ou encore dans les hauteurs arrides, c'est une region où l'on ne s'ennuie pas.

Nous cheminons dans les rues en damier de Barichara, où de chaque côté se dressent de vieilles maison couvertes de chaux, de terres et de tuiles. Le tout surplomble le canyon del Rio Saurez, et dans ce décor grandiose résonne toujours un air entraînant dont seul les latinos ont le secret.

Barichara


A quelques kilomètres de là se trouve le grand canyon de chicamocha, plus grand encore que le Grand canyon d'Arizona avec ces 2 kms de profondeur et ses 22km de long. Afin de profiter de ce panorama gargantuesque nous décidons de le survoler, tel les condors qui sont rois dans la région. Nous n'aurions jamais pu espérer décor plus idyllique pour notre baptême de parapente.

A peine le temps d'un frisson et les voiles se déploient, nous propulsant au dessus du précipice. Quel sentiment de liberté ! C'est donc dans les airs que nous profitons de nos derniers instants dans la cordillère orientale, et malgré l'ivresse des airs, nous ne vous cachons pas que nous étions soulagés de remettre les pieds sur la terre ferme.

Chicamocha
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Nous quittons la fraîcheur des montagnes afin de nous diriger vers la côte ensoleillée des Caraïbes. C'est au petit matin, après une longue nuit de bus, que nous debarquons dans la petite ville de Santa Marta.

Cette ville balnéaire n'est pas des plus jolies, mais elle a le mérite d'être authentique et pleine de vie. En son cœur se trouve notamment un petit marché des plus coloré d'où partent les bus en direction du parc de Tayrona, véritable raison de notre présence en ces lieux.

Santa Marta


Ce parc naturel compte évidemment palmiers et eaux turquoises, mais il s'en dégage surtout une beautée farouche et sauvage. Après quelques kilomètres de marche dans la forêt luxuriante nous découvrons un litoral d'une beautée à couper le souffle. Une mer agitée, un ciel sombre et une plage déserte, jonchée de pierres grises gigantesques qui se dégagent des brumes matinales composent le paysage.

De nombreux panneaux nous mettent en garde contre les forts courants mais et les caïmans qui peuplent les mangroves alentours ! C'est donc en prennant garde où l'on met les pieds que nous continuons notre avancé. Les plages se succèdent et au cours de la journée, les nuages s'éclipsent et l'atmosphère estivale s'installe et invite tous les visiteurs à la baignade. Après avoir profité de notre premier bain dans les Caraïbes, nous admirons les couleurs du crépuscule au bord de l'eau avant de rejoindre nos hamacs de fortunes pour la nuit.

Nullement perturbés par les bruits de la jungle nous nous réveillons de bonne heure afin de continuer notre exploration. Seuls, ou presque, nous profitons d'un bain matinal dans les eaux encore brumeuses avant de nous enfoncer dans la forêt humide. Pour sortir du parc, une belle randonnée nous attend sous ces arbres qui abritent un micro climat ainsi qu'une faune et flore bien spécifique. Sous une fine pluie incessante, nous profitons de l'atmosphère des lieux et caressons l'espoir, en vain, d'apercevoir la fourrure d'un jaguar.

Vous l'aurez compris, le parc de Tayrona nous a conquis. Il est aujourd'hui préservé des constructions et du tourisme de masse grâce aux tribus qui habitent et protègent ces terres, espérons le encore pour longtemps.

Tayrona

L'aventure se poursuit et nous longeons la côte jusqu'à la célèbre ville de Carthagène des Indes, la fantastique. Fondé en 1533, ce bastion espagnol fut durant des années primordial à l'extension de l'empire, accueillant or et trésors des pillages aztèques et mayas. L'air y est chaud, voir brûlant, et entre les robes traditionnelles et l'abondance des fruits, nul doute, nous sommes bien aux Caraïbes.

Ses ruelles colorées, vibrantes de jour et surtout de nuit nous invitent a nous éterniser en terrasse pour regarder les spectacles des artistes de rues.

Nous nous balladons sur la place Bolivar, le libérateur, puis le long des remparts du centre historique, ou nous voyons au loin la ville moderne. Contraste flagrant entre les beaux quartiers touristiques et les quartiers populaires, illustration parfaite des inégalités qui sont encore souveraines dans ce beau pays qu'est la Colombie.


Carthagène

Pendant un instant nous envisageons de rejoindre une île au large, mais nous décidons de nous garder ce plaisir pour plus tard dans le voyage. La côte caraïbes est très belle mais une toute autre aventure nous attend dans les collines verdoyantes de la zona caffetara.

Carthagèna
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En Asie déjà, nous avions expérimenté le woofing. Ces expériences nous avaient ravie et c'est donc naturellement que nous avons voulu renouveler l'expérience ici en Amérique du sud.

Nous nous rendons donc au sud de Medellin, la célèbre ville marqué par le règne sanglant de Pablo Escobar. Là, se trouve une région verdoyante caractérisé par sa douceur et sa beauté. Bénéficiant d'un climat doux et de beaucoup de pluie, la région est parfaite pour la culture qui fait la renommée du pays. Vous l'aurez deviné, c'est ici que nous trouvons le meilleur café arabica du monde !

Amupaï


Nous parvenons à Amupaï, et sommes accueillis par Charlie et Nathalie, nos hôtes pour les prochains jours. Ce couple franco-colombien vient de quitter la vie parisienne, pour un tout autre cadre, plus proche de la nature. A l'aube de leur beau projet, il y a beaucoup à faire pour entrenir la ferme et entamer les cabanes qui serviront aux futurs clients de l'hôtel.

La finca est destinée à devenir un lieu d'accueil pour les voyageurs de tout horizon souhaitant ce mettre au vert. Ne reste plus qu'à leur construire des chambres. Mais avant cela nous aidons Charlie à finir son atelier de bricolage fait de guana. En accord avec leur volonté de eco-construction nous recouvrant le futur toit végétal de terre et Théo apprend avec joie les bases des raccords électriques.

La culture du café

Durant une dizaine de jours, nous prenons soin des poules, puis des arbres fruitiers, en les taillant, les nourrissant d'engrais biologique et en décrochant les grappes de bananes hautement perchées. Évidemment, nous récoltons également le précieux café. Il s'agit là de leur toute première récolte, et le café nécessite énormément de savoir faire et de précision.

Afin de les aider, Don José, un vénérable expert en la matière, est venu apporter de précieux conseils. Cet agriculteur au sourire franc et à l'humeur douce est un véritable puit de savoir. Il faut dire qu'il est un pionnier régional dans la permaculture. C'est donc sous son œil espiègle que nous passons les grains de café à la machine pour enlever la peau pour ensuite les laisser sécher au soleil. La torréfaction est une phase bien minutieuse qui sera faite dans quelques semaines, dans une ferme des environs.


Salento

Durant nos deux jours de repos nous sommes allés dans le village coloré de Salento, à l'orée de la célèbre vallée des cocoras. Une belle occasion de se promener dans la jungle, observer les oiseaux et d'aller aux pieds de ces immenses palmiers haut de plus 30m qui font la fierté du pays.

Les dix jours à la ferme sont passés à toute vitesse, et pour tout vous dire nous nous sommes senti comme chez deux amis. Entre nos hôtes et les autres bénévoles francophones, nous avons fait de très belles rencontres, mais je crains que notre espagnol ne se soit pas amélioré.

Un mois s'est déjà écoulé et il est temps pour nous de rejoindre la capitale Colombienne afin de nous envoler pour de nouvelles aventures.

Filandia