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2 participants
À travers le Canada de l'est à l'ouest. Camping à la belle étoile et alimentation de l'esprit seront les principales aspirations de ce voyage.
Juin 2019
15 jours
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31
mai

Préparer son voyage, c'est déjà être un peu en voyage !

On rencontre quelques embûches, on se fait refuser des éléments clés de nos plans de départ, on réajuste, mais c'est aussi ça l'étincelle des préparatifs.

L'essentiel est de garder un seul et même objectif principal et accepter l'éventualité que les chemins empruntés peuvent diverger au fil du temps et des évènements. Parce que si c'était toujours aussi facile on n'aurait plus ce challenge du départ.

On va sûrement oublier quelque chose... mais qu'importe, nous nous contenterons des merveilleux paysages qui s'offrent à nous.

25
juin

Nous y voilà, l'aventure commence !

Comme n'importe quelle aventure il est toujours nécessaire de rencontrer quelques aléas. Et comme des mots simples ne suffisent pas, nous allons vous raconter tout ça en chanson :


La tristitude,

c'est quand tu te casse le doigt avant de partir avec Johanna

C'est quand tu te prend la flotte et que t'en as plein les bottes

C'est quand t'apprend que ton seul matelas se noie.

Et ça fait mal, mal mal

La tristitude, c'est toi, c'est moi

C'est la vie qui te dit que ça va pas du tout.

La tristitude,

C'est quand tu te fais pomper par des milliers de moustiques

C'est quand le lendemain après, ça pique

Et que en plus t'as même plus d'antiseptique

Et ça fait chier.



Alors voilà, un court résumé de notre première journée de ce long périple.

Malgré tout, après avoir parcouru 870 kilomètres, avoir eu une différence de température allant de 10 à 30°C, après avoir fait 2 pleins d'essence, 100 chansons chantées à tue-tête, rencontré notre premier animal en route (1 tortue), 10 pauses pipi et partagé notre "lit" avec 1000 moustiques, nous sommes toujours vivants et avons terminé cette dure première journée. Le dodo s'annonce court, dur (sans matelas) et de plomb. La seconde ne peut donc pas être pire (enfin on croise les doigts).


Lien chanson originale : https://m.youtube.com/watch?v=UQObMEXyhrU


Séchage des draps à 23h 
Rêve *hummm une douche chaude, un grand lit sec*
Quand même de beaux arrêts sur la ro 
26
juin

Jour 2, 440 kilomètres.

La route à été moins longue aujourd'hui, on a pris un peu plus notre temps. Nous voici dans la province de l'Ontario. Les routes, ou plutôt la seule et unique route est droite, droite, droite, dr.... À n'en plus finir ! On pourrait s'endormir en conduisant on arriverait quand même à destination.

Mais voici le court recit de nos mésaventures : Nous voilà arrivés dans la ville de Hearst, on trouve un camping pour y passer la nuit car il est interdit de s'y garer la nuit pour dormir. 15 km enfoui plus loin dans les terres nous arrivons, le camping est mignon, les hôtes accueillants, et il y a même un beau lac juste devant. Le lac... erreur fatale ! C'est le spot à moucherons et moustiques. Nous sortons de la voiture et là le combat commence. Nous voilà à lancer des claques dans les airs, Jackie Chan habite nos corps. On lance les mains, les pieds, tout ce qu'on peut pour les faire fuir. Mais que nenni ! Nous sommes dans une impasse ! Avec l'obligation de se créer une combinaison de camouflage anti moucherons! (voir photos). Impossible de parler la bouche ouverte librement, au risque d'avaler notre repas du soir composé essentiellement de moucherons. Une seconde idée de génie mais simple nous habite : il faut utiliser la bombe à mouche ! Après avoir effectué un double salto arrière pour atteindre le sac, quelques coups de pied latéraux au passage, nous attrapons la bombe, s'enfermons à double tour dans la voiture et commençons à nous asperger de bombe. Et là je sais ce que vous vous dites : mais quelle idée ! Ils ont dû s'intoxiquer. Eh bien vous avez raison mesdames et messieurs, il nous a prit une crise de toux à n'en plus finir, obligés d'évacuer la salle (en fait la voiture) et respirer l'air frais du pays Canadien.

Moralité de l'histoire : il ne sert à rien de résister contre la nature par des éléments non naturels, le karma fait toujours bien son travail.

Malgré l'orage et les moucherons/moustiques, la nuit à été longue et reposante, et au sec cette fois-ci, nous sommes parés pour le troisième jour et attendons de pied ferme le reste de la tribu mouchikutu.

Camouflage anti-mouches 
Route éternelle  
27
juin

Aujourd'hui nous avons traversé notre deuxième partie de l'Ontario. On commence à se sentir de plus en plus dans les Prairies. Le paysage s'aplanit de plus en plus. Nous nous sommes arrêtés manger sur le bord de la route à une halte routière qui nous semblait bien sympathique.


Nous y avons sorti tout notre arsenal de cuisine de la voiture dans laquelle on a tout embriqué tels des professionnels du Tetris. Après quelques minutes d'efforts, nous voilà fin prêts. C'est au moment précis où on a commencé à couper nos légumes que nos ennemis jurés nous ont retrouvé. Sachant probablement que leurs frères et sœurs n'ont pas terminé leur boulot et sont morts au combat, ils sont venus nous faire subir leur Vendetta. Armés de bombes lacrymogènes et de fumigènes, nous avons pu en effrayer quelques uns. D'autres combattants plus coriaces résistèrent toutefois et continuèrent leurs assauts. La bataille fut longue, nous peinions à nous nourrir lors de celle-ci et nos réserves furent de plus en plus limitées, nous obligeant à diminuer les rations. Même après avoir partagé une grande partie de notre repas avec nos assaillants, ceux-ci continuèrent leurs attaques mesquines et nous obligèrent à lever le drapeau blanc.


La journée fut éreintante vu les 11h de route. On a vu 1 pélican, 1 aigle et 1 biche. Nous avons accueilli le sommeil à bras ouverts dans notre halte routière avec notre villa roulante.

Un ciel digne d'une peinture abstraite  
28
juin

La journée no.4 a bien commencé. Le soleil était présent dès notre réveil. À notre étonnement, nos ennemis insectes nous ont enfin abandonnés.


Nous avons traversé le Manitoba au complet pour se rendre à Gravelbourg en Saskatchewan. Sur la route, nous y avons vu des champs verts, des prés verts, des plaines vertes, de grands espaces plats verts... Bref vous aurez compris que le paysage change très peu.


Malgré tout, le paysage y est à notre avis beaucoup plus joli que la traversée de l'Ontario. Il y a une certaine sérénité dans ceux-ci. Même les gens que nous avons brièvement rencontrés y étaient très sympathiques. Il semble y avoir ici un calme et une bonne humeur chez chacun d'eux.


Nous avons croisé sur la route deux biches, quelques chiens de prairie et une antilope d'amérique.


Arrivés près de notre destination pour la nuit, le temps a changé très rapidement. Le ciel bleu qui nous avait accompagné jusque là a laissé place à un mur de pluie, de vent et de nombreux éclairs. La pluie diluvienne nous a même forcé à nous arrêter sur le bord de la route plusieurs minutes. L'aquaplanage, visibilité réduite par les ondées intenses et le vent qui poussait le véhicule nous ont légèrement retardé.


Le soir, nous avons opté pour une nuit dans un motel. Une bonne douche chaude, un vrai lit et enfin un peu plus d'espace ont été plus qu'agréables.


Après une journée de 888 Km, un bon repos s'impose!

29
juin

Nous voici dans la belle province de Saskatchewan depuis hier. Il est temps pour nous aujourd'hui de nous rendre dans ce merveilleux Parc national des Prairies.

En route nous avons croisé un petit lot de maisons abandonnées. On prend notre temps pour s'arrêter et inspecter les lieux. Julien a la brillante idée de faire le tour d'une maison dans les hautes herbes. Définitive erreur ! Il se retrouve avec 3 tiques sur lui sirotant tranquillement son sang. Normal, c'était l'heure de l'apéro. Chacun se trouve le meilleur bar à proximité pour satisfaire ses envies d'alcoolique. Pour les tiques, Julien était leur PMU du coin préféré. Et nous voilà tels des pro-naturistes, Nus comme des vers sur la route à s'inspecter de fond en comble pour ne pas laisser s'installer la moindre tique potentielle. Au grand bonheur des quelques passants.


Après avoir parcouru des centaines de kilomètres entourés de plaines verdoyantes, accompagnés par des champs de fleurs jaunes et suivi tout le long par un beau ciel bleu et un grand soleil, nous sommes enfin arrivés au Parc. Ce parc est jusqu'à maintenant la plus belle chose que nous avons rencontré sur la route. Des plaines vallonnées à perte de vue. Aucun arbre n'y est présent, mais par contre des milliers de chiens de prairie sont là. Ces petits animaux ressemblant à de petites marmottes ne sont pas du tout dangereuses pour l'homme. Elles gambadent partout dans les plaines et guettent tout ce qu'il se passe aux alentours.

C'est après s'être émerveillés devant la splendeur du parc que nous avons lu les panneaux d'information. Il était spécifié en grosses lettres que vivaient des serpents à sonnette et des veuves noires. Nous avons littéralement pris nos jambes à notre cou jusqu'à la voiture.


Quelques kilomètres plus tard, étant en plein centre du parc, on trouve un beau et grand camping. Et camping très simpliste avec rien de superficiel qui pourrait nuire à la tranquillité de ce fabuleux cadre naturel.

La vue y était surprenante, le ciel s'offrant à nous n'a jamais été aussi grand. C'est là qu'on redécouvre l'immensité du monde, du ciel, de la nature. Une vue panoramique à 360° s'offre à nous. On s'installe, on prend notre temps, on savoure la beauté du coin. La nuit tombée nous étions bouche-bée, nous avons pû apercevoir un immense morceau de voie lactée dans le ciel. Les étoiles se comptaient par milliers, ce fut un spectacle majestueux restant gravés dans nos mémoires.

1
juil

Nous avons passé la nuit à Calgary. Ville des cow boys et de la country. Un court moment y a été passé dans cette ville, nous ne voulions pas trop nous y attarder pour se pencher plus sur ce qui nous attendais.

Nous avons dormi sur un parking en bord de parc. De nombreux voyageurs y été installés eux aussi. Nous avons fait la connaissance de certains, dans le même esprit que nous, ayant la volonté de découvrir encore et encore. Nous nous sommes fait offrir le café au saut du lit le matin, ou plutôt au saut du coffre. Nous avons rencontré aussi deux vieilles personnes âgées d'environ 80 ans. Deux belles leçons d'humanité remplis de sagesse. Leur philosophie de vie était de se contenter simplement du nécessaire et d'absorber toutes les choses gratuites que peuvent offrir le monde.


Quelques heures de route rendus plus loin, nous voilà arrivés dans le parc national de Banff. Ou plutôt dans les rocheuses telles qu'on les connaît. Un majestueux parc naturel, entourés de montagnes et de lacs à en perdre la tête. Les lacs sont d'un bleu émeraude, les montagnes enneigées encore aux sommets reflètent leur faces dans les eaux calmes des lacs. Le décor est spectaculaire !

C'est en se promenant au bord d'un de ces lacs que nous avons fait la rencontre d'un Suédois et d'une Canadienne. Ils s'apprêtaient tous deux à faire du paddle board sur le lac. Notre première réaction à été *WTF ils sont dont bin inconscients d'aller se geler les nouilles dans l'eau glaciale*. On a sympathisé avec eux puis les avons regardé se promener sur l'eau calme du lac. C'est en retournant sur la rive qu'ils nous proposent "Hey, do you want to try?". On se regarde tous les deux, on hésite, puis Ohff, on n'a qu'une vie, en route ma croûte!

Après s'être donc anesthésié chacun nos deux membres inférieurs, on monte hésitant sur le paddle, on sait pas trop comment ça marche et nos seules prières sont *Pitié, dieu Canadien, toi qui connaît par cœur les abysses du froid et de la congélation, ne nous prend pas aujourd'hui dans tes filets, laisses nous au sec, on a encore pleins de trucs à visiter*.

C'est alors que nous embarquons d'abord à genoux, puis gentiment on arrive à se mettre debout, de manière tant naturelle que les professionnels du paddle ont dû frémir de peur. Après quelques coups de pagaie : "bon c'est bon on y arrive, on se gèle, on rentre ?"

L'expérience fût d'enfer ! Dans un décor magique. Rien de plus à ajouter !


Le soir venu, comme le froid n'avait pas encore assez pénétré notre corps, il était temps pour nous de prendre enfin une douche, car sachez-le, dans un 5 mètres carrés, les odeurs sont facilement imprégnables pour le nez humain. Avec notre tendre aimée douche solaire qui nous a tant manquée, on se trouve un très beau spot, au pied des montagnes, une vue imprenable pour une bonne douche ! Oui, mais lorsqu'il fait 5°C et du vent en rafales, on oublie vite les belles montagnes.

Courageux comme Spirit, on se lance dans la douche de la mort. Une douche 1min30 est même trop long pour nous. Nous en tremblons encore maintenant. Au moins nous sommes propres et frais !