Le vent souffle fort quand je quitte le dortoir pour rejoindre la Rigole, non sans mal. J'avance doucement, évitant au mieux les racines et cailloux qui jonchent le chemin.
Je ne m'inquiète pas quand je croise un petit chien roux, seul, et qu'un randonneur derrière lui me prévient que ses maîtres sont derrière, et essayent de le rattraper. Je me dis que le chien va finir par faire demi-tour, et continue ma route ! C'était sans compter sur la maîtresse dudit chien, qui, voyant mon vélo avec des étoiles dans les yeux, me supplie de rattraper Lisa, la chienne donc. J'accepte, à la condition que le mari de madame garde mes sacoches, que je laisse sur le bord du chemin (moins de poids, moins de risques de crevaison, me dis-je). Et me voilà repartie en sens inverse, à rouler après un chien. Je rattrape la bestiole, mais n'arrive pas à l'attraper. Elle est apeurée, je n'aime pas beaucoup les chiens, rien n'est en place pour que le plan fonctionne. Au bout de quelques temps, sa maîtresse réussit tout de même à l'attraper, et nous revenons à pieds vers mes sacoches. Mais qui voilà au bout du chemin, qui s'approche les mains vides ? Monsieur, qui a abandonné mon paquetage, parce que bon, il n'y a pas grand monde sur cette route... Légèrement agacée, je roule à vive allure, et récupère mes affaires, qui m'attendent, heureusement, sur le bord du chemin..
La route continue, toujours pareille, et la journée est déjà avancée. Ça retarde de courir après des chiens...
Je laisse la Rigole à Revel, fatiguée, et fais un petit tour en ville, pour découvrir cette petite bastide et son superbe marché couvert.
Un petit chemin me mène à Sorèze, autre petite bastide, où je trouve cette fois non pas un marché, mais un clocher éventré, sans église..
Pour une fois, ma route ne longe aucun fleuve, du coup, il y a du dénivelé ! La voie est magnifique, elle virevolte entre des petites collines, certaines surplombées de petits villages. De plus en plus, la Montagne Noire se rapproche, impressionnante.
Au bout de 45km, je commence à vraiment fatiguer.. Je pousse Bernadette dans les montées, et manque d'énergie, même sur le plat. La signalisation est mauvaise, voire inexistante comme si chaque ville avait fait son affaire dans son coin. Je me perds un peu, monte des côtes pour rien, et retrouve finalement mon chemin, suivant mon GPS..
Après une dernière grosse côte, la route descend vers Castres où je vais passer la nuit. Je traverse la ville, et rejoins le camping, à 19h30, exténuée.
Douche rapide, popote de pâtes rapide, discusion rapide avec Franck, mon très sympathique voisin allemand, et je m'endors, tout aussi rapidement.