Carnet de voyage

Vézelay, chemins d'Assise

10 étapes
34 commentaires
Neuf jours pour démarrer le chemin d'Assise, il faut bien cela pour entrer en spiritualité.
Octobre 2019
9 jours
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Cet après-midi je suis parti tôt du boulot, hâte de prendre mon sac et partir pour cette petite aventure.

Je ferme la porte du studio et je pars pour la gare de Dijon à pied bien sûr. Alors qu'il pleuvait des cordes en arrivant à l'appartement, la pluie s'est arrêtée le temps d'aller jusqu'au centre ville.

Je dois être atypique avec mes chaussures de montagne, mon sac à dos et ma veste goretex rouge, je traverse la ville d'une traite. L'aventure commence.

Je change à Laroche et vers 20h00 jarrive à Sermizelle à 10km de Vezelay. Là un bus nous attend, nous sommes deux pèlerins. Une australienne et moi.

Arrivé à Vézelay il faut grimper tout en haut du village pour rejoindre le centre Sainte quelque chose, je ne m'en souviens plus. L'accueil est chaleureux. Tout de suite des pèlerins m'invitent à dîner. Ça sera mon deuxième repas. En effet j'avais un en cas dans le train.

Soeur Elisabeth me reçoit et me propose d'aller à la bénédiction des pèlerins demain matin à 7h00, petit-déjeuner ensuite. Sacré organisation. Repas pates al dente cuisinées par Samir. Nous mangeons à la table des tailleurs de pierre. La basilique est en pleine réfection. La soeur bretonne nous à fait du far breton. Très bon.

Il est 22h00, je pars pour le dortoir écrire ces quuelques lignes. Demain levé à 6h30 puis bénédiction puis petit déjeuner. Ensuite en chemin pour Marigny l'église étape de 30 km. J'espère que le temps sera clément. Demain j'irai dormir chez Lulu, gîte d'étapes moins spirituel probablement. Belle nuit à tous.

C'est mieux qu'un sandwich
La cuisine top..
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La nuit ne fut pas terrible. Mais deux compagnons de marche, le rhume et la toux m'ont bien occupé toute la nuit.

6h30, Léo Ferré me réveille comme chaque matin avec son "Avec Le Temps" immortel et mélancolique. Je n'ai aucune mélancolie car aujourd'hui démarre vraiment il cammino.

7h00, je me dirige vers la basilique de Vézelay. Autour du coeur un parterre de soeurs et de frères, quelques mamies, notre hôtesse, l'australienne et moi. Vingt minutes de cantiques chantés qui résonnent dans ce superbe édifice. Vient l'instant où les deux pèlerins sont appelés vers l'autel. Nous nous approchons presque religieusement. Là, le prêtre récite une prière pour notre nous et notre périple, les choeurs résonnent toujours. Il nous remet une petite médaille de Sainte Madeleine et un marque page où est inscrit le texte suivant :

"Les frères et soeurs de Vézelay vous accompagnent sur le chemin dans la prière".

Si avec ça il m'arrive quelque chose, c'est que je l'ai fait exprès. Nous voilà bénis avec une vingtaine de personnes comme témoins.

Un peu avant la bénédiction

C'est bien beau tout cela mais il faut se sustenter. Elisabeth, l'hôtesse (elle ressemble un peu à une bonne soeur) à tout préparer avec délicatesse. Elisabeth, l'australienne et moi dejeunons copieusement, surtout moi. Trente kilomètres cela en fait des calories brûlées.


Embrassades, 8h15, je pars. Le temps est clément. Un peu de vent à la bonne température, des nuages pas trop menaçants, temps idéal pour marcher.

Tout le monde est affairé

Cette étape traverse le Morvan en passant sans cesse d'un chemin à un autre. C'est là où il faut être vigilant. On a vite fait d'emprunter un autre sentier ce qui obligerait à revenir sur ses pas, la chose la plus terrible pour un marcheur.

Pour moi c'est le T orange.

L'insigne est facile à reconnaître. La petite colombe de la paix se promène soit à gauche (on tourne à gauche), soit à droite, bref vous avez compris. J'ai quand réussi à me tromper une fois. Je ne suis revenu en arrière, c'était une variante, pas de kilomètres en plus. Je vous dis, je suis béni.


Ok, c'est beau le Morvan !

J'avance d'un bon pas, je passe les villages de Saint Père, de Pierre Perthuis, de Saint André en Morvan où le peintre Courbet a fait une belle toile, La Cure et autres petits hameaux. Pas un bar, pas une épicerie, rien. Même pas quelqu'un dehors. Morvandiou, mais il n'y a personne dans cette contrée !

Le moulin en a perdu ses ailes

J'ai prévu de faire une halte à Villurbain, il sera environ 12h00. Je trouve un ancien lavoir où je peux poser mon sac, m'asseoir et reprendre des forces et des calories. J'ai déjà parcouru 18km, il m'en reste encore 12.

Le temps ne varie pas, juste quelques gouttes finissent de me bénir. En fait, ce matin j'ai été béni mais à sec. C'est vrai qu'il y a eu la canicule mais quand même, ils pourraient nous asperger un peu surtout à 7h00 du matin.

Saint André en Morvan
La Cure, j'avais pique-niqué là la dernière fois.

Oui, je ne vous ai pas tout dit mais en mai de cette année j'ai fait un bout du parcours mais sur 3 jours uniquement et dans l'autre sens. J'avais pique-niqué à La Cure le deuxième jour. J'avais écourté d'un jour car le déluge s'était abattu : pluie, grêle, neige, vent glacial. Normal, je n'était pas béni.

3 km avant l'arrivée de l'étape

Il est 15h00 j'envoie un sms à l'hôtesse du gîte. Je prévois d'arriver à 15h30. La fatigue se fait sentir, hâte d'arriver et de prendre une douche.

Comme prévu j'arrive à 15h30, les salamalec s d'usage. J'ai un gîte pour moi tout seul, situé place de l'église. Ainsi je ne suis pas dépaysé. Elle me tamponne la crédenciale. N'y voyez rien de subtil, c'est juste un coup de tampon (moche). On dirait un accusé de réception pour un courrier. 30 km pour ça ?

Rapidement, je prends mes aises, l'hôtesse s'en va. Il y a juste de quoi faire du thé ou du café. Sur une étagère sont alignées des belles boîtes de pâtes italiennes : vides. Damned, même pas de quoi faire une bonne pasta schuitta comme sur la Francigena. Bon j'ai du saucisson de Saint Désirat, merci Fernande, un camembert, du bon pain de Marie Blachère, des amendes, des abricots secs. Un vrai festin ce soir.

C'est pas mon lit, je dors sur un autre lit King Size

J'ai la flemme de photographier l'autre lit car j'y suis dedans. Il est 17h23, je vais peut-être faire une petite sieste car demain m'attend une belle étape jusqu'au lac des Settons. Là, grand luxe, chambre, dîner, petit déjeuner. Je suis béni. À demain.


L'autre côté du pont sur le lac du Cressent
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L'étape du jour va se compliquer à l'arrivée car je dois me rendre à la base nautique du Lac des Settons qui n'est pas sur mon tracé. J'ai estimé entre deux et trois kilomètres d'écart en plus. Ce détour me coûtera car au départ du lac, je devrai faire ces kilomètres en plus. Double peine, mais je n'ai pas trouvé mieux. Dans la Nièvre en cette saison trouver quelque chose en activité est aussi difficile que des faire la même randonnée à reculon.

Je suis parti à 7h30, le jour tarde à se lever, la température est idéale, treize degrés et le ciel quasi dégagé. Je mets ma frontale et un brassard clignotant, la nuit tous les chats sont gris, on n'est jamais trop prudent.

Je commence à y voir quelque chose

Cette étape comporte de belles traversées en forêt et passe par Dun les Places, petit bourg avec des commerces où je pourrai me ravitailler et boire une boisson autre que de l'eau dans un bar. De Marigny L'Eglise ce bourg est distant de quinze kilomètres. J'y serai donc vers 11h00 ce qui me va tout à fait.

Je traverse de grandes forêts silencieuses, le chemin est large, un peu caillouteux, les pentes ne durent jamais. A l'entrée d'une des forêts un panneau m'indique "Cueillette de champignons interdite". Effectivement, la traversée dure un long moment et le long du chemin des champignons en tous genres tapissent les bords, des bons, des mauvais et des je sais pas.


Miam miam

Ce qui est étonnant c'est que l'on rencontre personne par des vaches il y en a partout. Celles-ci me regardent comme si j'étais un martien, visiblement je les dérange pendant leur petit déjeuner.

Avant de devenir des rosbeefs

Comme prévu Dun les Places se profile à l'horizon. Arrivé dans le centre je passe à la boulangerie puis à l'épicerie et je finis au bar. Je commande un grand café avec du lait. En fait j'ai l'impression de déranger le gérant, homme très âgé lisant son journal avec un son de radio à vous percer les tympans. Chance pour moi un rayon de soleil me permet de prendre cette petite collation sur la terrasse. Quand on marche seul pendant plusieurs jours on devient un peu sauvage.

Dun les Places
Des forêts et des rivières

Mon arrêt aura duré une demi heure, le temps de laisser le corps se reprendre. Je repars sur ma lancée en me fixant l'heure du déjeuner au vingtième kilomètres donc dans un peu d'une heure.

Quelques gouttes commencent à tomber, je couvre mon sac en espérant trouver un abri pour déjeuner. Vingt et un kilomètres parcourus je profite de quelques rayons de soleil et d'une devanture d'une maison de vacances fermée pour déguster mon sandwich au jambon, une banane et une bière. Rapidement je reprend mon chemin en route pour le Saut de Gouloux petit patelin avec une petite cascade.


Le Saut de Gouloux
Un peu de poésie nivernaise.

Plus bas du Saut de Gouloux se situe le village avec une grande sculpture en bois.

Gouloux

La région est très boisée, les artisans affichent leur savoir-faire et leurs activités ancestrales.

Pas idéal pour la randonnée.
Mais qui en porte encore ?

Un panneau m'indique 5 km pour le Lac des Settons, je décide de faire au plus court en prenant un sentier qui coupe afin d'arriver au plus près du lac. J'arrive à l'endroit où mon étape à l'origine devait finir. Je suis au bord du lac et je vois le centre nautique sur la rive droite. À vol d'oiseau ça paraît près. Je prend la route qui y mène. Je pose un regard sur ma montre GPS pour calculer la distance jusqu'au centre. Un kilomètre est avalé, puis un autre. Deux kilomètres sept cents, j'arrive à la base, enfin.

La base nautique

La pagode sera mon refuge pour ce soir. Le repas est prévu à 20h. L'hôtesse m'a proposé cette heure là car à 20h30 il y aura un grand groupe. Elle a pensé que cela serait mieux pour moi. Elle a vu juste, trop d'humains d'un coup je n'ai plus l'habitude.

À demain.

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Ce matin levé plus tôt que d'habitude, la chambre malgré un radiateur électrique plutôt symbolique dégageait une grande humidité. J'ai enfilé mes vêtements, rangé mon sac et à 7h00 j'ai pris le chemin. Hier il n'y avait pas de beau coucher de soleil seuls quelques nuages laissaient une impression de temps immobile.


Le lac des Settons

Hier pour dormir à la base nautique du Lac j'ai parcouru 3 km en plus. Ce matin pour retrouver le chemin de la nouvelle étape je dois parcourir 4km en plus auquel s'ajoutent les kilomètres de l'étape soit plus de 30 km. Dommage j'aurais aimé faire une étape plus courte.

Le barrage du lac

Je traverse le barrage, là je retrouve mon étape du jour. Il suffit de suivre la rive du lac. Le chemin d'Assise et le GR13 se confondent.

La rive du lac

Le jour se lève, les nuages couvrent la quasi totalité du ciel, l'air est tempéré et le vent forcit. Vais-Je avoir encore une journée sans pluie ?


Le sentier lelong du lac

Il m'a fallu une heure pour parcourir la rive, maintenant je pénètre à nouveau dans la forêt, toujours silencieuse, très humide et sombre.

Le ciel s'obscurcit

Je traverse les forêts sur de grandes distances, je ne rencontre toujours personne, pas même un animal, juste un écureuil froussard. En sortant de la forêt je retrouve des fermes, certaines paraissent abandonnées, d'autres affichent une belle activité.

Les vaches sont curieuses

La matinée passe au rythme d'un vent qui souffle fort, quelques gouttes réussissent à me faire hésiter pour enfiler mon tarp-poncho. À chaque fois que je m'apprête à le sortir de son étui, les gouttes cessent.

Anost au loin

Il est 12h30, j'arrive dans le village d'Anost, petit ravitaillement, raisins blancs et une bouteille d'eau frizzante. Une heure avant je m'étais arrêté pour casser la croûte et finir mon camembert. Donc vers midi je n'avais pas très faim. J'ai remarqué que lorsqu'on marche on a rarement la fringale contrairement au vélo. Je parle pour moi bien sûr.

Le temps d'avaler les raisins et de rafraîchir d'eau pétillante, je repars. Il me reste environ 8 km et encore une montée avant de descendre sur Athez village de fin de cette étape.

Il est 14h00, j'appelle le gîte. L'hôtesse m'explique vaguement où se situe sa demeure. Elle m'envoie une adresse que rentre aussitôt sur Google Maps. Damned je suis allé trop loin, 1.5 km de trop. Je reviens sur mes pas et retrouve l'endroit donné par ce GAFA. Rien, pas de rue indiquée par l'hôtesse, seule une chapelle trône dans ce lieu. Je la rappelle et elle m'indique encore d'autres explications. Visiblement cette personne n'est pas capable d'indiquer clairement où elle crèche. Finalement elle prend pitié de moi et me propose de venir me chercher en voiture.

De la chapelle nous repartons en voiture direction d'où je viens. On arrive au gîte. Je m'aperçois que j'ai fait une boucle de presque 3 km pour rien. C'était sur le chemin mais il n'y avait pas de panneau ni de nom de rue. Le Morvan doit investir dans la com'.

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J'ouvre les fenêtres de ma chambre pour vérifier le temps : pas de pluie. Même la lune diffuse sa lumière, il est 7h15, je me met en route.

Le chemin passe devant le gîte et prend vite une pente un peu raide, il est large et sans cailloux. Par précaution j'ajuste ma frontale pour avoir un faisceau de lumière le plus large possible juste à un mètre devant.


Le soleil se pointe

Il fait nuit noire dans la forêt toujours aussi silencieuse, seuls les hululements d'une chouette résonnent dans cette obscurité. Cette nuit j'ai rêvé que je me défendais d'une horde de loups avec une hache. Curieux rêve. Je grimpe depuis plus d'une heure et toujours pas de loups. Ils ne viendront pas aujourd'hui.

Je traverse Roussillon en Morvan en quelques minutes et je poursuis la montée vers le col de la Croisette.

Roussillon en Morvan

En sortant de ce petit bourg un curieux panneau indicateur m'oblige à le prendre en photo.


Où est Philippe Bouvard ?

Le long du chemin champignons et fougères tapissent le bord. Beaucoup d'amanites colorent le parterre d'une belle tâche rouge.

Il me manque le panier
Le chemin est large.

Arrivé en haut du col la trace mène à Saint Prix où j'espère y trouver un bar ou une épicerie.

Saint Prix

Rien, il n'y a rien à Saint Prix, juste une église. Une dame passant devant l'église me confirme : rien. Il me faut aller à Saint Léger en Beuverey à 10 km de là.

Je commence à avoir l'habitude de m'entendre dire : "Il n'y a rien ici !". Cela fait plus de trois heures que je marche, il me faut avancer pour avoir une chance de trouver quelque chose d'ouvert. C'est lundi et ce n'est peut-être pas un jour de chance. Je peux être à Saint Léger en Beuverey vers 13h00 si je ne traîne pas.


Saint Léger en Beuverey

J'accélère un peu le pas mais pas trop l'étape est longue, je dois garder des réserves. Treize heures, je suis sur la place du village, la boulangère ferme sa boutique sans devanture (curieuse boulangerie). Elle ouvre son estancot qui lui sert de boutique. Il ne lui reste plus qu'un demi pain. C'est bon pour moi, dans le Morvan il ne faut pas faire la fine bouche.

Saint Léger en Beuverey de loin

J'ai prévu d'arriver à Brion vers 15h00, j'envoie un sms à mes hôtes. Tout est ok.


Au fur et à mesure de ma progression la forêt se fait rare. Les grandes étendues forestières laissent la place aux petites collines verdoyantes. Je crois que le Morvan c'est fini. Après Saint Léger en Beuverey c'est le début de la Bourgogne des vins mais pas de vignes pour l'instant. Un paysage vallonné, très vert sur un fond de ciel gris apparaît devant moi, l'horizon s'élargit, je ne suis plus dans le Morvan.


Pont de Laizy

Il me reste deux kilomètres à faire, je suis à Laizy où j'espérais aussi trouver un bar, tout est fermé. Autun est la grande ville la plus proche, elle aspire tout. Les villages autour sont des bourgades dortoirs avec une église bien souvent fermée.

Église de Laizy

Aujourd'hui encore je n'ai pas eu de pluie, même un peu de soleil, bien trop rare.

Le dernier kilomètre me fait traverser le petit village de Brion où trône une église cotoyant le cimetière.

J'ai une adresse précise pour ce soir, j'aperçois la maison où je dormirai ce soir. Les hôtes m'invitent aussi à dîner. C'est une très belle maison, grande et haute sur un terrain superbement aménagé de quatre hectares. Une mamie et sa petite fille me reçoivent dans un beau salon bien décoré. Je fais un peu la conversation, la dame est charmante, je suis son deuxième pèlerin.

J'ai une chambre très coquette avec tout le confort. J'ai proposé un "donnativo". "Vous ne me devez rien, je fais cela pour le plaisir de recevoir.". Il y a des gens sympas sur ce parcours.


Le top
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L'étape du jour sera composée de deux belles montées en forêt. J'ai quitté le Morvan hier et je me dis que pour la suite vallons et pâturages illustreront le paysage.

Je quitte un peu avec regrets cette belle maison bourgeoise, grande bâtisse faisant penser à un tableau de Hopper. Le petit déjeuner s'est déroulé dans la bonne humeur et toujours un grande bienveillance de mes hôtes.

Ce matin à 8h00

Quelques gouttes de pluie me font hésiter pour enfiler mon poncho-tarp. Je prend le risque de ne pas le sortir du sac. J'ai bien fait, les gouttes se sont clairsemées et Au bout d'une heure la pluie symbolique s'est totalement arrêtée.

Au début c'est du plat

Je marche depuis presque un heure sur une petite route légèrement pentue. Ce matin je n'ai pas mis mon brassard clignotant par flemme. Aussi à chaque passage de voitures ou tracteurs je me gare sur le côté et les laisse passer.

La montée dans les bois

Je quitte la petite route pentue pour un large sentier forestier assez raide. Les arbres chargés d'eau m'arrosent sur mon passage car un petit vent s'est levé. Trente minutes de montée me voilà au point culminant du jour. Ma trace redescend dans la vallée, je n'ai aucun panorama, les arbres barrent l'horizon.

Broye

La fin de la descente marque l'arrivée sur Broye. Je fais une halte à l'épicerie et un petit tour vers l'église, sobre montée sur promontoire mettant en valeur sa façade.

Je quitte rapidement le village pour Saint Sernin du Bois. Mais avant il me faut franchir une deuxième grande montée suivie d'un plateau découvert avant de redescendre vers ce village où un lac coupe les lieux en deux.

Sur le plateau.

Aujourd'hui je le sens un peu fatigué. La veille la famille m'avait reçu avec une grande gentillesse mais le repas n'était peut-être pas adapté pour une longue marche. Tartes flambées alsaciennes, salade, terrine de sanglier et chevreuil (Monsieur est chasseur) et gateau au chocolat. Tout cela fut bien appétissant mais pas assez glucidiques.

Saint Sernin du Bois

La traversée du village de Saint Sernin du Bois est originale, le village est coupé en deux parun lac un peu asséché. Tout est fermé, seule une pharmacie dont la croix verte clignote attire mon regard. Je poursuis mon chemin.

Après un quart d'heure de marche un tout petit hameau équipé d'une épicerie, bar, boulangerie, salle de jeux et bien d'autres choses encore. Je m'arrête pour un chocolat et me reposer un peu.

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Ce n'est pas le grand luxe

Un panneau m'indique St Pierre de Varennes 2,7 km, j'ai envie d'arriver pour me reposer et rencontrer les nouveaux hôtes. De quoi allons-nous parler ? J'espère ne pas trop bailler car cet après-midi j'avais sommeil en marchant. Bizarre non !

A 1 km de l'arrivée, j'avais l'adresse de l'accueil une voiture m'interpelle. C'est mon hôte qui me propose de monter avec lui en voiture. Poliment je lui dis que je souhaite aller à pied chez lui, question de principe.


Juste à côté de mon accueillant.

Voilà la journée est finie. Je retrouve la famille de l'accueillant. Les échanges sont immédiat et avec toute simplicité, je vais passer une bonne soirée je pense.

En arrière pensée je vois la journée de demain, 40 km à parcourir. Je croise les doigts.

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Il est 7h00, je suis prêt à affronter les 40 km de là journée. La nuit fut réparatrice d'autant plus que je me suis couché plus tard que d'habitude, le couple accueillants étaient très bavard.

Il fait nuit noire avec en plus un peu de brouillard mais le sentier est large, je ne marche pas sur la route, c'est plus sûr ainsi.


Je dois parcourir d'après ma montre GPS 40 km et d'après le pseudo guide de l'association Les Chemins D'Assises 38 km. Leur guide n'est pas précis, il est donc difficile de tracer le parcours exact. Je verrai bien chemin faisant. Je dois doubler de vigilance pour ne pas rater le balisage qui quelques fois manque.


Étang de Montaubry

J'évolue rapidement, le sentier est large, les pentes sont douces. Je dois tout de même faire un gain d'altitude de 750 m au total et une perte d'altitude de 900 m. Sur une longue distance je crains le pire à l'arrivée.

Écluse de St Julien / Dheune

Je passe l'écluse de St Julien sur Dheune puis le village lui-même.

St Julien sur Dheune

Pour cette étape j'ai décidé de faire une bonne halte à midi. A l'approche de Marcilly les Buxy, un tas de troncs d'arbres coupés feront mon affaire pour déjeuner : pain, fromage, saucisson de Saint Désirat et chocolat au lait. Pas très varié.

Grande ferme de Bourgogne

Le paysage varie peu, des vallons, des prés, des vaches, des taillis et de temps à autre un paysan avec son tracteur fauchant les massifs entre les prés.

Château de Pontus de Tyard.

Avant Bissy sur Fley, un très beau château se trouve juste sur le chemin : le Château de Pontus de Tyard. Le château est situé dans la partie ancienne du village à côté de l’Eglise romane du XII ème siècle.

A Bissy, je refais une pause devant la mairie fermée. Il me reste 9 km à parcourir. Mon parcours sur ma montre était plus long qu'en réalité. Je vais économiser sans doute un où deux kilomètres. Je suis preneur.

Comme suis parti tôt et malgré la distance je devrais arriver vers 16h00 chez mon accueillante Marie Noëlle.

Lors d'une petite ascension au milieu des prés, un troupeau de vaches me suit de l'autre côté du taillis. J'avance, elles avancent, j'arrête, elles s'arrêtent. On passe le temps comme on peut. Du coup à chaque arrêt je les prend en photo. Elles semblent prendre la pause, amusant.

Mes compagnes du jour.

Bon, c'est amusant tout ça mais j'ai hâte arriver.

Avant de descendre vers St Gengoux le National, le château de la Rochette domine la vallée. Le château de la Rochette est situé sur la commune de Saint-Maurice-des-Champsen Saône-et-Loire, sur un promontoire dominant Saint-Gengoux-le-National.


Château de la Rochette

J'approche de St Gengoux le National, finalement les pauses m'ont fait du bien, pas trop fatigué. A la mairie pendant mon arrêt j'en ai profité pour me faire envoyer l'adresse de l'accueillante. C'est dans le centre du village près du sentier, donc pas d'écart pour demain.

Il est 16h15, je toque à la porte, Marie-Noelle m'ouvre. Elle me reçoit dans sa petite cuisine avec quatre mamies chantant les prières du rosaire de Marie. Après les bonjours d'usage, elles m'invitent à chanter avec elles. Je décline poliment, elles reprennent en choeur la prière chantée. S'ensuit petits gâteaux, verre d'eau et échanges de prise de connaissance mutuel.

Elles sont toutes contentes que je participe à ce moment car elles trouvent que les jeunes ne participent pas assez. J'ai fait une moue de compassion car je n'ai aucune réponse à cela.

Le groupe de prières

Ça ne se voit pas sur la photo mail il y a bien une statuette de Marie sur la table.

Marie-Noëlle me montre ma chambre. Je suis au deuxième étage dans une chambre spacieuse avec salle de bain attenante. L'étage est entièrement pour moi. Elle est pas belle la vie !.


La rue de mon hôte
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Ce matin petit déjeuner avec les deux agriculteurs à la retraite, nous finissons d'échanger sur les tracasseries subies par cette catégorie de travailleurs. En quelques années ils ne sont plus devenus maître de leur savoir-faire et de leur travail. Tout est règlementé par l'administration : la taille des haies, les naissances des bêtes, le suivi médical des animaux, etc. Rien n'est laissé à l'initiative de l'exploitant et malgré cela ils aiment leur job. Pas étonnant le taux de suicide dans cette "vocation".

Juste un peu d'histoire la ville s'appelait Saint Gengoux le Royal mais après la révolution de 1789 changement de nom obligatoire. On n'avait raccourci le roi. C'est donc devenu St Gengoux le National, république oblige.

Revenons à des choses moins tristes. Il est 7h40, je dis au revoir à mes hôtes et je prends le chemin pour Taizé. Dehors c'est entre chien et loup (ils sont toujours là) mais ce matin le ciel est totalement dégagé, pas un nuage en vue, la journée s'annonce sous de meilleurs hospices que les jours précédents

St Gengoux le National, l'église

J'ai décidé aujourd'hui d'aller plus paisiblement, de modérer mon allure, j'ai du temps et je veux surtout passer par là communauté de Taizé. Ce premier relais est à 17 km de St Gengoux le National, le chemin alterne entre sentier large et petite route peu fréquentée par les voitures. Je domine une plaine où circule toutes les 10 minutes le TGV Lyon-Paris. Une si belle vallée déchirée par ce rail métallique et un bruit infernal à chaque passage.

Ma trace passe par le village de Cortevaix où une belle église imposante domine la vallée. J'espérais trouver quelques services, prendre un café et m'asseoir quelques instants mais rien de tout cela, juste un ancien qui m'invite à visiter l'église.

Cortevaix au fond

Je vais arriver tôt à Taizé ainsi je pourrais me reposer et me rendre compte de cette communauté très renommée.

Il est 10h45, j'arrive dans ce lieu sacré de Taizé. Des jeunes partout, des groupes de jeunes partout, avec des valises, des sacs à dos, des guitares accompagnent les prières chantées, des prêtres en soutane. Je dénote un peu dans ce décorum.


L'entrée de Taizé

Je profite d'un court instant où il n'y a personne pour prendre une photo et je me dirige vers l'accueil. J'étais attendu car je suis bien sur la liste des invités du jour. Une jeune fille me propose d'aller voir un film sur l'histoire de la communauté afin de mieux m'imprégner du lieu. Le film dure 15 minutes, elle me propose de prendre le temps de visiter le site et me donne rendez-vous, si je le souhaite, pour la prière à 12h20 précise.

Je fais un petit calcul, il est 11h00, la prière à 12h20, fin de la prière 13h00 et ensuite déjeuner. Sauf qu'il y a 800 jeunes, grosso modo fin de cette halte au mieux 13h30 voire 14h00. Un peu tard pour moi, de plus pas franchement mon truc cette ambiance. Je décide d'aller visiter le village d'à côté, plus tranquille, Ameugny.



Ameugny

Je déjeune tranquillement au centre de ce bourg situé à 500 m de Taizé, il me reste encore de quoi tenir jusqu'à ce soir.


Eglise de Collonges

A mi-chemin entre Taizé et Cluny, le petit village de Collonges me permet de faire une petite sieste auprès d'un ancien lavoir et un troupeau de vaches venant scruter l'intrus.


Le lavoir de Collonges

Ma pause de 30 minutes m'a requinqué, le soleil m'avait un peu assommé, plus l'habitude de cette chaleur.

Vers 16h15, j'aperçois au loin Cluny et son monastère; je vais d'abord faire quelques amplettes pour le soir et pour demain, boire une bière avant de passer un sms à Soeur Marie-Agnès de la communauté des Soeurs St Joseph. La congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny rassemble aujourd’hui 2600 sœurs, réparties dans 57 pays, 30 provinces, 418 communautés, sur les 5 continents, travaillant dans l’éducation, la santé, l’évangélisation et le social.

Il est 17h00, je rejoins le couvent, soeur Marie-Agnès m'accueille avec gentillesse, me fait visiter les lieux pour cette nuit. Je serai le seul pèlerin pour ce soir. Je prends mes aises, douche et un peu d'écriture sur My Atlas. Ce soir je me ferai des pâtes sauce tomate bien que les bons restaurants de la ville sont à quelques mètres. Pèlerin jusqu'au bout.

Grand confort
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Mon étape du jour sera courte, aussi ce matin je prends mon temps. Je suis toujours chez les soeurs de St Joseph où règne une sérénité bienvenue. Ce matin j'ai fait la grâce matinée, réveil à 7h30. Installé sans la cuisine j'ai préparé un vrai café de la marque Illy, café italien, dans le réfrigérateur du beurre et de la confiture. Grand luxe.

8h20 départ, il fait jour, le circuit est plat au moins sur 7 km jusqu'à Ste Cécile puis une belle montée me portera à plus de 500 m d'altitude.

La cuisine du couvent

Au départ de Cluny le temps me semble mitigé. Pleuvra, pleuvra pas ? Au bout d'une demi-heure de marche quelques gouttes tentent de me contrarier. Je ne vais pas sortir mon poncho-tarp-poncho le huitième jour de marche. C'était juste quelques gouttes éparses. Le soleil apparaît timidement à travers les nuages me réchauffant de l'humidité de ce matin.

Chemin faisant, je reçois un message de Lucas : Le colis italien est arrivé. En fait cet été pendant notre Via Francigena nous nous sommes délestés de quelques affaires (tente, batterie, matelas gonflables légers, etc. A la poste centrale de Pavie nous expéditions 6 kg destination chez nous.

Au retour de cette randonnée estivale nous nous étonnions de la non réception du colis. Sur Internet je suivais le colis qui restait bloqué à Pavie : documents de douanes manquants. Bonjour l'Europe ! Mail, mail et encore mail aux Poste Italiane, aucune réponse. J'ai même fait appel à notre chef d'orchestre italien Luigi (notre compagnon pèlerin de la Francigena) pour tenter de débloquer la situation.. Il y a deux Luigi m'informe que le colis a traversé la frontière. Ce matin le colis est arrivé à Pizay. Deux mois pour traverser une petite partie de l'Italie et deux jours pour aller à Pizay. Povera Italia !

Chez les soeurs
Cluny

Le chemin longe la vallée verdoyante, des vaches broutent paisiblement tout en suivant mon allure.

Heureusement qu'ils où elles sont là..

La montée se passe bien, la pente reste raisonnable et le rythme soutenu. Mon étape est courte je peux décharger mon énergie sans risquer d'être épuisé cet après-midi.

Sainte Cécile

Je regarde de temps en temps ma montre qui affiche une heure estimée d'arrivée vers 12h45. En forçant un peu je pourrais y être pour 12h30, avant que les magasins ferment. Il me reste 8 km à parcourir, J'accélère la cadence, la pente descendante m'aide dans ce sens. Je passe sous la barre des 10 minutes par kilomètre. Sur une courte distance c'est jouable, plus long c'est risqué.

Les pieds me font un peu souffrir mais la douleur est supportable. Et s'il y avait un restaurant ouvert à Tramayes ? Ce serai le top.


Çà y est, il est 12h28 je passe le panneau de Tramayes. Je me dirige vers le centre du village, un coup d'oeil par ci, un par là, un restaurant est indiqué. Il est ouvert. Chance.


Tramayes

Ce soir je serai dans un gîte, seul et sans douche. J'ai été prévenu, le gérant s'est excusé. Il y a de quoi faire chauffer de l'eau, c'est bien suffisant. Cet après-midi comme j'ai beaucoup de temps, je ferai une petite visite du bourg. Il y a un château, des magasins et bien sûr une église.

Château de Tramayes

A Tramayes s'arrête pour moi le circuit du Chemin d'Assicse. En fait le chemin se poursuit sur Ars dans l'Ain, puis Pérouges, passe par St Jean de Maurienne, le col du Mont Cenis et rejoint Assise.

Demain je prendrai la tangente pour me diriger à Charnay les Mâcon but ultime de ces neuf jours de marche. Je n'ai rencontré aucun pèlerin ni randonneur, juste une ceuilleuse de champignons ce matin. Le parcours est varié, pas difficile. Le balisage mérite une plus grande attention, il faut sans cesse être vigilant. Les villages traversés sont souvent dépourvus de services minimum, peu de fontaines, peu de bancs pour se reposer contrairement à l'Italie. Les locaux sont sympathiques mais peu causant. Il n'y a pas cet accueil rencontré sur la Francigena, ce n'est pas gênant, juste dommage.

Le profil d'altitude
L'itinéraire

Demain je pense avoir beaucoup de routes goudronnées sur les 21 km mais la récompense sera belle : retrouver la petite famille de Juju.

10

J'écris ces lignes vendredi. soir. Pour le restaurant c'est raté. "On ne sert que les personnes de l'hôtel".

Bonjour l'hospitalité, d'autant plus que ce midi j'ai déjeuné dans ce restaurant. Rien à voir avec l'Italie, ils sont nuls pour l'expédition de colis mais ils ont le sens de l'hospitalité et du business. Donc, vite au Carrefour Express pour une pizza, une bière, du chocolat au lait et deux bananes. L'avantage c'est moins cher mais dans mon estancot super dernière soirée. Leçon : ne jamais se faire des films ils sont toujours à côté de la réalité. Ça m'apprendra à imaginer l'instant d'après alors qu'il suffit de vivre l'instant présent, bien assez satisfait et riche d'enseignements.

Cette étape, hors circuit, je l'ai souhaitée comme pour finir symboliquement le périple. Je reprendrai de Tramayes une autre fois, un jour quand l'envie de poursuivre sera plus forte que le détachement d'une vie de pèlerinage.

Pour ce final, j'ai envie de vous parler de mon sac à dos et des affaires portées pendant neuf jours. D'abord, il est récent c'est un Osprey 38 litres, léger, 800 grammes, confortable, aucune transpiration du dos. Je recommande. Comme vêtements de marche : tee-shirt manches courtes en laine de Mérinos, super confortablie avec suivant le temps un vêtement technique manches longues évacuant bien la transpiration.

Pantalon élastique à séchage rapide, chaussettes en laine mi-longues, chaussures Lowa, elles me font mal, pas facile de trouver le bon laçage, pas facile de trouver la bonne chaussure en fonction de la largeur du pied. Sur le gauche la malléole interne était douloureuse malgré un laçage super light. Incompréhensible. Pas de duvet, un drap de soie, un tarp-poncho super léger 230 grammes (pas servi), un bas imperméable en cas de fortes pluies, pas servi non plus. Une trousse à pharmacie avec les trucs d'usage, une mini trousse de toilette (savon, brosse à dents, mini dentifrice, petit serviette light). Je dis trousse mais en fait c'est un sac congélation plus léger, une gourde un litre.

Des lunettes de soleil et de vue, une casquette, pas utilisée et bien sûr Ma veste Goretex, pas utilisée mais indispensable ça peut vous sauver la vie, un couteau, non mon couteau, il peut aussi vous sauvez la vie.

Une frontale avec des leds, un brassard lumineux clignotant, la prochaine fois j'amène un gilet jaune, plus efficace et puis si je traverse une manifestation je l'aurai.

Des affaires de rechanges pour le soir : un pantalon polaire qui fait pas trop pyjama, une chemise canadienne pour le côté sauvage, un autre tee-shirt en laine, pas nécessaire je lave tous les jours et c'est sec le matin, pourquoi s'encombrer de choses inutiles. Les bons câbles pour le téléphone et la montre GPS Garmin Fénix 3 HR avec les étapes chargées, pas indispensable mais pratique quelques fois. Dans mon téléphone l'application Visorando avec la trace complète comme ça je sais toujours où je suis, pratique lorsqu'on est paumé et ça arrive. Ce programme fonctionne avec la carte IGN 1/25000 et les cartes Openstreet, tranquille car il faut bien cela. En France ou ailleurs, on peut se perdre facilement; le Morvan c'est 200 km de forêts sur 100 km de large, certes avec des villages seulement visibles lorsqu'on y arrive. De plus, la nuit on peut avancer sans problème. Les bâtons de marche toujours utiles pour la montée comme pour la descente et aussi pour tenir le poncho-tarp comme abri de fortune. Enfin évidemment, argent, papiers, carte bancaire, stylo, chèques, feuille de route avec les adresses, le nom des accueillants et autres details importants ( lieux de ravitaillement, fontaines, sources, etc.).

Une paire de chaussures légère pour après la marche. C'est pas parce qu'on randonne que l'on délaisse le confort surtout pour les pieds. Pas besoin de faire un dessin. En fin d'etape idéalement il faudrait faire des étirements ou de l'eutonie, quelques postures de yoga seraient idéal. J'en ai pas fait souvent, pas bien.

Pour la bouffe, le soir idéalement sucres lents indispensable qu'il faut agrémenter de ce qui nous plaît de manger en plus.

A midi, sandwich, salade, en général pas affamé mais cela permet de faire une pause, ça requinque.

En marchant, personnellement je ne mange rien, je bois, indispensable si on veut tenir longtemps, une eau légèrement sucrée ( 1 sucre / litre) c'est encore mieux vous pouvez tenir des heures avec cela.

J'allais oublier des gants en soie, un petit bonnet de laine genre marin. C'est à peu près tout.

Je vous donne des nouvelles du rhume et de la toux, disparus, perdus quelque part dans le chemin ce qui prouve bien que ce n'est pas le vent, la pluie (même quelques gouttes ), le froid, la chaleur, la transpiration qui nous rendent malade mais ....( Je ne suis pas toubib).

Que vous dire sur ce à quoi s'occupe le cerveau pendant la marche. Tout d'abord ce qu'il y a autour de soi : la difficulté du chemin, la météo du moment, le paysage, les bruits, les odeurs. Puis les douleurs de votre corps, les pieds, les jambes, les bras (à cause des bâtons) peut-être la tête, des frissons s'il y a beaucoup de vent, trop chaud si le soleil vous assomme, trop humide si un crachin vous trempe vos vêtements, trop sec s'il y a un vent du sud. Il y a vraiment de quoi s'occuper. Malgré cela des pensées vous viennent quelquefois lancinantes, quelquefois juste de passage.

A ce moment-là je me recentre sur amoi-même et mon environnement autrement plus passionnant et riche de réalité. Le reste n'est que élucubrations, un film que l'on se fait et qui ne sera jamais projeté.

Seulement neuf jours, ce n'est pas assez pour entrer dans ce monde de présence. Il faut un mois minimum, c'estpour cela que les pèlerinages étaient sur de longs parcours, le temps de se lessiver, d'extraire l'inutile et de ne garder que l'essentiel. Ne pas donner d'importance aux pensées, ce ne sont que des pensées rien de réel. La réalité se montre autour de soi, elle vous accompagne tout le temps, elle est fidèle.



Ce matin.

Parti ce matin â 6h45, il fait nuit, c'est la dernière étape hors circuit j'ai hâte de rentrer.

Clair de lune

La route serpente sur une colline boisée, le ciel est dégagé et brille de milliers d'étoiles. Je dois passer un col avec 500 m de dénivelé, prudence quelques voitures circulent à cette heure. Je m'arrête sur le bas côté à chaque passage.

Au col après Tramayes

Je franchis le col au bout d'une heure de marche à allure soutenue. Passé le col, la vallée de la Saône se présente avec son brouillard habituel. Je vais le rejoindre sans moins d'une heure très certainement.

Après le col

C'est un trajet réalisé par un logiciel partant de Tramayes jusqu'à Charnay donc très certainement pas de sentier. J'en emprunte un mais très vite je reprends la route. Un flot incessant de véhicules circule, c'est samedi le jour des courses dans la plupart des foyers.

Les premières vignes

Petit arrêt banane dans un village encore endormi. Je presse le pas.

On est bien en Bourgogne

Dans quelques minutes je vais quitter la départementale pour me diriger vers Charnay.


Enfin arrivé où presque

800 mètres encore à marcher, neuf journées de pèlerinage qui s'achèvent, j'ai qu'une envie arriver et prendre une douche. Hier dans le gîte c'était spartiate.

L'église de Charnay les Mâcon

Je vois la maison de Julian, quelques mettre nous séparent, je franchis le portail, j'arrête ma montre, 4 heures pile de marche pour 21 km. Bon rythme. Çà y eest, cette fois c'est bien fini. 267 km, pas suffisant pour devenir un vrai pèlerin. A suivre.