La matinée démarre sur une mauvaise nouvelle pour notre périple : le train pour Kunming est annulé. Ce virus commence à me courir, nous avons quelques villes étapes à visiter et trouver un plan B à chaque fois va nous compliquer sérieusement le voyage.
Malgré tout, nous décidons de passer la journée dans les rizières mais pour cela il nous faut prendre un bus.
Vers huit heures nous nous présentons à la réception pour le petit-déjeuner. Je vous passe les détails du petit-déjeuner à l'hôtel : pas de petit-déjeuner, c'est plus rapide. Les gérants dorment ou du moins personne à l'horizon.
Tout est compliqué.
Nous arpentons la ville de Guilin vide de ses habitants. Tous les magasins sont fermés, les rideaux tirés, personne dehors hormis le personnel de nettoyage des rues qui sont propres, pas de feuilles, pas de papiers, pas de piétons. La ville est aseptisée et nous aussi à force de se laver les mains et de prendre des précautions en tout genre. Entre les masques, les lavages de mains, les contrôles, les prises de température j'ai l'impression d'être un rat de laboratoire sélectionné pour tester un vaccin. Cette année en Chine c'est l'année du rat !
Guilin Nous prenons un semblant de petit-déjeuner dans une petite boutique misérable : des petits pains et des simili brioches feront l'affaire pour ce matin. Faut pas être difficile. Ici on apprend la patience et la simplicité.
Pour se rendre à la gare de bus nous commandons un taxi avec la même méthode que pour les Uber. Arrivés en gare, achat de billets pour Longji, rebelote un contrôle de température. Elise est bloquée : 37.5 °C. L'équipe médicale sort les grands moyens en passant du contrôle laser infrarouge au contrôle classique sous le bras. On ne va pas tout de même restés bloqués pour un demi degré. L'équipe médicale relâche Elise, tout est ok.
La gare de Guilin Dans le bus nous sommes trois, dans la gare sensée être bondée : personne. Tout cela donne une impression de fin du monde. Drôle de vacances.
9h40, le bus demarre, nous sortons de la ville de Guilin cité dessinée avec de larges avenues bordées d'immeubles en construction semblant déjà anciens.
Le paysage est monotone, quelques collines boisées de bambous et de pinèdes à perte de vue colorent un décor sans intérêt. Les paysages supers sont distants à plus de deux heures de bus. La beauté ça se mérite.
Entre temps Elise a pu réserver des billets pour Kunming et se faire rembourser ceux qui avaient été annulés.
11h30, arrivée dans une grande ville où nous devons reprendre un autre bus. Recontrôle des températures. Nous ne sommes toujours pas malades, super les vacances peuvent se poursuivrent. Si par malheur on venait à avoir une poussée de fièvre, ne serait-ce que par énervement, ils nous mettraient dans le premier avion pour la France sans nous donner notre reste. Surtout ne pas éternuer ou encore plus grave tousser : la France direct. Youpi les vacances.
Renseignements pris à la gare et auprès d'un taxi, le spot rizières est fermé. Circulez il n'y a rien à voir. Site touristique donc fermé. Évidemment à la gare de Guilin ce matin personne ne s'est empressé pour nous prévenir.
Nous tentons de déjeuner, premier bouiboui on refuse de nous servir. Deuxième bouiboui on daigne nous servir mais dehors, pas question de rentrer dans le restaurant. Vive les vacances.
Ni une ni deux nous voilà repartis retour à la case départ. Re bus, re paysage monotone et pour ce qui est des photos magnifiques allez sur Internet, nous ça ne le fait pas. Restons zen. Bien sûr re température, la mienne affichait 34°C , en principe j'aurais dû être mort ou pas loin du comas. Ils me laissent passer. Super la technique chinoise.
Arrivée à Guilin, recontrôle de la température à la sortie du bus. Nous décidons d'aller à pied à l'office du tourisme, une heure de marche, ça nous occupera l'esprit et ça calmera nos nerfs. Zen, zen, zen. J'aime bien ce mot.
Centre commercial en vue, nous y pénétrons dans l'espoir de se réchauffer. Raté, à l'intérieur c'est gelé. Les chinois ne chauffent plus rien, tout est froid. Les trois heures de bus se sont déroulées à basse température, j'adore la Chine. Nous nous introduisons à l'intérieur, re température. Youpi. Nous sommes à la recherche d'un endroit chaud. A contre coeur nous nous rabattons dans un Starbucks café aseptisé mais chaud. Trois capuccinos nous feront du bien, heureusement que les italiens nous sauvent la mise.
Elise est déçue, toute cette organisation préparée depuis des mois et le sort qui s'acharne sur nous. Mais les chinois ne savent pas sur qui ils sont tombés. On ne va pas se décourager après deux jours de vacances un peu bizarres.
Vive le Starbucks Après ce réchauffement de culture et boissons américaines notre décision est prise, faire le tour des lacs et peut-être grimper sur la montagne aux couleurs accumulées. Nous sommes impatients de voir le concept d'accumulation des couleurs. Cherchez pas, ça n'existe pas en France. Il n'y a que les chinois qui peuvent se le permettre. C'est un concept comme leur écriture.
Pêcheur insoliteSur le parcours une colline se détache des autres et de plus elle domine cette ville de larges avenues, de centres commerciaux flamboyants mais vides.
Vers 17h00 même le soleil se pointe réchauffant nos corps à nouveau refroidis par un petit vent frais. Le ciel se découvre vers cette fin de journée laissant apparaître un décor dentelé de collines en forme de pain. Chacune d'elles pointent vers le ciel d'un bleu encore un peu palichon.
Nous longeons la rive d'un lac bordé de verdures en tout genre et de statuettes massives représentant des animaux ou des divinités inconnues pour nous.
Le long de la rive du lacNous approchons du pied de cette colline. La pente semble très raide même si des escaliers permettent de démarrer notre ascension. Nous croisons des chinois ou des touristes étrangers ayant retiré leurs masques. Nous faisons de même car la respiration à travers ce filtre est rendue plus difficile. En nous élevant la ville apparaît dans sa plus grande étendue alternant groupe d'immeubles de hauteur vertigineuse et ensembles d'habitations plus modestes.
Guilin vue panoramique Nous devons à présent faire un peu de grimpette à travers les rochers, la ville s'ouvre devant nous parsemée de ces pains pointant leur quignon vers un ciel de plus en plus bleu. L'air est vif mais cet instant sportif nous a réchauffés.
La vue impressionnante nous réconcilie de cette matinée un peu ratée. Plus de trois heures de bus pour rien c'est pas cool.
Nous sommes à quelques mètres du sommet mais nous préférons nous arrêter là, la dernière longueur à grimper me paraît trop près du précipice sans aucune protection.
Vu d'en haut c'est très beau. Heureux de cette excursion montagnarde, nous redescendons doucement, il est environ 18h00 et la nuit va recouvrir le paysage de son manteau noir dans une vingtaine de minutes.
Nous longeons à nouveau la rive du lac pour nous diriger vers un autre lac bordé lui aussi de verdures, de statuts et de temples formant une île infranchissable.
Temples du soleil et de la lune.Illuminations Il est un peu plus de dix-neuf heures, il est temps de trouver un restaurant, le déjeuner de midi a été un peu frugal et ce temps très frais à pomper nos calories. Sur notre chemin un petit fast-food attire nos papilles affamées. Nuggets, hamburgers, frites, maïs et poulet viendront nous rassasier et du Pepsi pour nettoyer les intestins qui pour l'instant ne nous perturbent pas.
Oui un poulet entier.Demain nous tenterons la ville de Yangshuo, ballades dans les rizières et sur la rivière Li. Enfin nous tenterons ?