Carnet de voyage

Chine et Thaïlande 2020

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Chine et Thaïlande 2020
Du 25 janvier au 13 février 2020
20 jours
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Cela fait cinq mois que l'on attendait cet instant. Le commandant de bord nous annonce qu'en raison du brouillard sur Paris, le décollage sera retardé d'une heure. Je me dis que tout va bien se passer, que c'est juste une annonce pour mettre un peu de piquant à notre voyage.

A propos de piquant, le coronavirus sera notre invité non désiré pendant notre séjour en Chine. Certes invisible, nous le traquerons sans relâche, sans l'approcher de près évidemment, nous garderons la distance car nous n'avons pas été présentés. S'il pense perturber ou nous causer du souci, il se trompe car on fera ce que l'on a à faire malgré son envie de nous piquer.

Finalement nous devons encore patienter quinze minutes au lieu d'une heure avant de quitter le sol lyonnais où un ciel bleu voilé s'affiche au travers du hublot.

Nous survolons à présent la France sous un épais brouillard, je n'arrive pas à deviner les agglomérations sous mes pieds. Moins de 30 minutes après le décollage, le commandant annonce le début de l'atterrissage. Nous aurons le temps sans doute de prendre un déjeuner sur le pouce.

L'aéroport apparaît difficilement au travers du hublot, le brouillard persiste. Quelques minutes avant, nous avons aperçu Paris, la Tour Eiffel comme un pic dans un nuage blanc, le quartier de la Défense au milieu d'un parterre brumeux, au loin la tour Montparnasse telle un grain de beauté sur un visage pâle.

La piste se dessine sous l'appareil, enfin, mais brusquement le commandant remet les gazs, l'Airbus pointe son nez en l'air. Atterrissage impossible, un autre avion n'a pas terminé son "landing". Nous étions vraiment très bas. Le personnel nous demande seulement d'éteindre totalement tous les appareils quels qu'ils soient. Trop de brouillard. L'équipage demande de bien respecter la consigne, nous sommes partis pour un tour autour de Paris. Pas grave, il vaut mieux cela que de caresser l'arrière d'un autre engin à la traîne. Le deuxième tour sera le bon, atterrissage tranquille mais cette c'est nous qui ne sommes plus zen. Dans moins de quarante minutes notre avion pour Shanghaï doit décoller, il va falloir se bouger le popotin. Sortis de la cabine, nous devons nous diriger sans trop réfléchir vers le terminal 2 EM porte 28. "Damned", la douane, une file impressionnante, deux guichets ouverts seulement où des fonctionnaires impeccables scrutent scrupuleusement les passeports des ressortissants stressés, tous les avions sont en retard.

La douane se termine, nous aurons patienté environ quinze minutes, pas de mal. Nous suivons en courant les indications de cette porte. Un ascenseur est là, il faut le prendre. Un vrai jeu de pistes mais ce n'est pas fini. Maintenant un bus ronronne crachant ses gazs dans une atmosphère puante de gazole. Les portes de l'ascenseur s'ouvrent, précipitation dans le nouvel engin, re attente. Au bout de cinq minutes, le chauffeur lance son cinquante places debout. Petite virée au milieu des pistes, tunnels, engins de levage, personnel à pied. Le chauffeur parle à deux habitués de Roissy :

- Trois cent mille personnes travaillent ici et un autre terminal est en construction. Dit-il d'un air joyeux.

Personnellement cela ne met pas en joie.

Nous passons le temps comme nous pouvons. Après un menu certes plutôt sympa mais frugal, nous plongeons nos regards dans des films et pendant ce temps l'avion file à mille cent kilomètres à l'heure à une altitude de douze milles mètres.

Il est 22h00 heure française, il nous reste encore deux mille cinq cents kilomètres à parcourir et pour la première fois de ma vie je survole le désert de Gobi. Mandalgovi, Erenhot, Dalanzadgad, des villes de ce fichu désert qui me fait toujours rêver. Aujourd'hui j'observe cette immense étendue à une altitude vertigineuse, un jour peut-être, marchant dans ce désert de solitude je lèverai la tête et je verrai passer haut dans le ciel un avion. Peut-être y aura t'il dans cet engin quelqu'un qui rêve aussi de marcher dans ce désert, je lui ferai signe de la main et je poursuivrai mon chemin.



Qui est qui ?

Nous voilà arrivés dans la salle des bagages. Ils sont bien venus avec nous. Nous avions un doute, la logistique est parfaite.

Nous patientons quelques instants Elise se pointe toute fraîche, ce qui n'est pas notre cas. Séquence émotions et embrassades.

Tellement de choses à se dire ! 
Sur le chemin de l'hôtel

Nous allons directement de l'aéroport à l'hôtel où nous nous reposerons un peu. Effectivement, nous n'avons pas dormi pendant les douze heures de vol et si nous voulons nous caler à l'horloge physiologique chinoise cette journée de dimanche car nous sommes dimanche sera une journée normale avec une toute petite pause avant de déjeuner.

Check-in fait rapidement à l'hôtel : après l'enregistrement classique des passeports, l'hôtesse a mesuré notre température. Je vous laisse imaginer si nous avions eu quelques degrés de plus que la normale. Trente-sept degrés sera notre laissez-passer.


Petit dessert après le déjeuner, toujours incognito

La pluie sera notre compagne pour l'après-midi. Une pluie fine qui mouille bien, la température sera clémente. Chose pour nous étonnante, les shanghaiais ont disparu. La ville présente un aspect de fin du monde, personne dehors, personne dedans non plus. Les magasins habituellement bondés n'accueillent que le personnel oisif et habillé de costumes ou de tailleurs impeccables. Les habitants sont dans leur famille, les rares voitures se propulsent pour la plupart à l'électrique. Un calme règne et dire qu'il y a vingt cinq millions de "petits chinois" qui grouillent dans cette immense mégalopole. Nous sommes vraiment surpris de cela. Je pense que dans trois semaines après un périple dans l'ouest de la Chine, cette ville tentaculaire aura retrouvé ses compatriotes.

Shanghaï sous la pluie en fin d'après-midi.

Vers 16h00, un petit coup de mou se fait sentir, nous décidons d'aller boire un thé dans un bar bien au chaud situé dans cette rue piétonne qui est un peu les Champs Élysées de Shanghaï. Nous y resterons presque deux heures. Les forces reviennent et les coups de sommeil disparaissent, nous retournons vers la sky-line, de là une vue incroyable sur les gratte-ciel de la ville séparés par un fleuve. Il est 18h00, tout est illuminé, grandiose, un vrai feu d'artifice car les lumières n'éclairent pas seulement, elles offrent un spectacle féérique de brillance, de couleurs et d'acrobaties lumineuses. Lyon et sa fête des lumières paraissent bien moroses à côté de ce tourbillon multicolore.

The Bund 

Nous finirons la soirée dans un restaurant à quelques stations de métro de l'hôtel : dégustation de quelques spécialités de la cuisine chinoise sans prendre de risque inconsidéré. Elise est aux anges et nous aussi. Retour à l'hôtel après presque trente heures d'agitation, nous éteignons notre lampe de chevet. Demain sera un autre jour, départ pour Guilin, trois heures de vol intérieur.

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La nuit a été réparatrice, l'alarme du téléphone lance la musique "Gnossienne" d'Eric Satie pour nous réveiller, rien de tel pour être en forme.

Le programme de la matinée est simple : petit déjeuner puis préparer les valises déjà déglinguées et ensuite en route pour l'aéroport de Shanghaï.

A l'hôtel ils ne servent pas de petit déjeuner, ils nous faut arpenter les rues autour de l'université pour pouvoir remettre un peu de calories dans nos corps malmenés depuis deux jours.

Après quelques recherches infructueuses, nous nous rabattons sur un MacDo vide de clients.


Ne bousculez pas ! Merci

Notre analyse est simple, les gens sont calfeutrés chez eux par peur du contact et en plus c'est le nouvel an chinois c'est-à-dire qu'ils sont en famille mais toujours calfeutrés. Les stations sont vides et si vous ne me croyez pas, regardez la photo suivante. Incroyable.


Cool le métro en Chine

Il est un peu moins de onze heures et nous nous dirigeons déjà dans le métro direction l'aéroport. Ce matin en naviguant dans mon téléphone je m'aperçois que nos deux réservations d'hôtel pour Chengdu et Pékin ont été annulées. Motif : le virus.

Nous décidons tout de même de maintenir notre programme après notre séjour à Guilin. Le virus ne nous gâchera pas les vacances même si les locaux chamboulent leur organisation.

Elise nous apprend qu'un de ses collègues de l'université a été refoulé de son logement d'étudiant où loge Elise. Motif, il a dit qu'il rentrait de vacances de Thaïlande. Le gardien lui a interdit l'accès à son appartement. Elise a dû récupérer des affaires dans sa piaule et il est reparti chez lui en Serbie. Une fois en Serbie il reprendra un avion pour Shanghaï et là il pourra réintégrer sa chambre. Elle est pas belle la vie en Chine ! Ils sont fous ces chinois.

Trop cool le métro....

Après plus de une heure trente de métro, nous cherchons le bureau de l'enregistrement pour Guilin. Les contrôles de passeports, des faciès et du corps occupent un espèce temps non négligeable. Entre la sortie de l'hôtel et la salle d'embarquement à l'aéroport à destination de Guilin, pas moins de cinq contrôles. J'allais oublier la prise de température à distance au cas où une petite fièvre serait apparue spontanément. Pas de bol pour moi, je porte actuellement une ceinture dorsale pour protéger les lombaires des nombreux déplacements, presque à chaque passage le ou la contrôleuse zélé sursaute lors du contrôle manuel. Ici tout le monde contrôle tout le monde. Les femmes contrôlent les femmes et les hommes et réciproquement. Tout est occasion à contrôle. Les chinois sont patients, disciplinés et toujours bienveillants, cela compense l'inconvénient d'une organisation quasi militaire de la vie citadine. Tout est sous contrôle, le hasard n'est pas de mise. Trop risqué sans doute pour diriger ou manipuler presque deux milliards d'individus.

Le hall de l'aéroport des vols intérieurs

Guilin, huit cent mille habitants, le paysage de la région de Guilin compte parmi les plus poétiques de Chine. De nombreux pitons en pierre calcaire aux formes ciselées jaillissent de terre même en plein centre ville.

Assis à nos places dans l'avion nous préparons notre virée dans cette région montagneuse. Certainement nous nous éloignerons de la ville principale pour profiter d'une promenade en radeau dans les environs de Yángshuò ou bien flâner au milieu des rizières en terrasses de Lóngjī.

Nous portons toute la journée un masque de chirurgie comme la très grande majorité des pékins (jeu de mot facile mais il fallait que je le place quelque part) que nous croisons lors de nos sorties quotidiennes. Hormis quelques rares personnes tout le monde en porte, des blancs, des noirs, des très techniques, des plus simples. Le soir lorsqu'on franchit la porte de la chambre d'hôtel le premier réflexe est de lancer presque rageusement cet E.P.I. (équipement de protection individuelle).

Impossible de deviner une expression du visage derrière ce masque, seuls les yeux expriment quelque chose. Il m'arrive aussi à certains moments de ne pas me rendre compte que l'on s'adresse à moi. Déjà la barrière de la langue marque entre eux et nous une distance aussi importante que la muraille de Chine est longue. Ce fichu virus ne nous facilite pas les choses.

Au moment de manger chacun retire cette fausse barbe de tissus imprégnée des particules volatiles et à cet instant là tout le monde s'en fout du Corona virus. Il n'existe plus et pendant que l'on mange chacun est certainement persuadé qu'il ne se balade pas dans les parages.

Ce matin alors que nous allions nous sustenter, un jogger n'en portait pas. Il courrait lentement mais d'une foulée d'habitué sans cet accessoire devenu aussi commun que de porter des chaussures ou de s'embellir d'un chapeau. Sauf que c'est moche.

Il peut encore passer par l'ouverture de la manche.

Malgré tout nous avons quand même croisé des centaines de personnes mais un couple venait de mettre un peu plus d'insolite dans cette situation de bal masqué, mais sans la musique. En effet nous étions dans la navette qui nous menait à l'avion, un couple de chinois, plutôt ancien portait des gants. Non pas des gants mettant en valeur une tenue appropriée au voyage, non ! des gants comme ceux servis gracieusement dans les stations-service de gasoil ou bien ceux fournis lorsqu'on manipule des produits dangereux pour la peau. Visiblement ces braves gens ressentaient le besoin d'une protection maximum. Si on y regarde de près sur la photo, ce troublion de virus peut encore passer par l'ouverture de la manche. Je ne les ai pas apostrophés pour ce petit détail car premièrement mon vocabulaire me manque un peu vous vous en doutez et deuxièmement pourquoi les affoler, ils me paraissaient bien assez anxieux enfin je n'ai pas de troisièmement.


A l'hôtel mais indien

Il est 20h00, assis à table prêt à manger indien. Elise s'affaire à retrouver un hôtel pour notre prochaine destination dans trois jours : Chengdu.

Demain rizières, montagnes en forme de pic et paysages de toute beauté. Guilin première destination touristique des chinois. Ça promet.

J'ai peu de photos à vous proposer car nous n'avons fait que du déplacement en avion et en bus de nuit. Demain nous partagerons ces paysages magnifiques avec vous.

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La matinée démarre sur une mauvaise nouvelle pour notre périple : le train pour Kunming est annulé. Ce virus commence à me courir, nous avons quelques villes étapes à visiter et trouver un plan B à chaque fois va nous compliquer sérieusement le voyage.

Malgré tout, nous décidons de passer la journée dans les rizières mais pour cela il nous faut prendre un bus.

Vers huit heures nous nous présentons à la réception pour le petit-déjeuner. Je vous passe les détails du petit-déjeuner à l'hôtel : pas de petit-déjeuner, c'est plus rapide. Les gérants dorment ou du moins personne à l'horizon.

Tout est compliqué.

Nous arpentons la ville de Guilin vide de ses habitants. Tous les magasins sont fermés, les rideaux tirés, personne dehors hormis le personnel de nettoyage des rues qui sont propres, pas de feuilles, pas de papiers, pas de piétons. La ville est aseptisée et nous aussi à force de se laver les mains et de prendre des précautions en tout genre. Entre les masques, les lavages de mains, les contrôles, les prises de température j'ai l'impression d'être un rat de laboratoire sélectionné pour tester un vaccin. Cette année en Chine c'est l'année du rat !


Guilin

Nous prenons un semblant de petit-déjeuner dans une petite boutique misérable : des petits pains et des simili brioches feront l'affaire pour ce matin. Faut pas être difficile. Ici on apprend la patience et la simplicité.

Pour se rendre à la gare de bus nous commandons un taxi avec la même méthode que pour les Uber. Arrivés en gare, achat de billets pour Longji, rebelote un contrôle de température. Elise est bloquée : 37.5 °C. L'équipe médicale sort les grands moyens en passant du contrôle laser infrarouge au contrôle classique sous le bras. On ne va pas tout de même restés bloqués pour un demi degré. L'équipe médicale relâche Elise, tout est ok.

La gare de Guilin

Dans le bus nous sommes trois, dans la gare sensée être bondée : personne. Tout cela donne une impression de fin du monde. Drôle de vacances.

9h40, le bus demarre, nous sortons de la ville de Guilin cité dessinée avec de larges avenues bordées d'immeubles en construction semblant déjà anciens.

Le paysage est monotone, quelques collines boisées de bambous et de pinèdes à perte de vue colorent un décor sans intérêt. Les paysages supers sont distants à plus de deux heures de bus. La beauté ça se mérite.

Entre temps Elise a pu réserver des billets pour Kunming et se faire rembourser ceux qui avaient été annulés.

11h30, arrivée dans une grande ville où nous devons reprendre un autre bus. Recontrôle des températures. Nous ne sommes toujours pas malades, super les vacances peuvent se poursuivrent. Si par malheur on venait à avoir une poussée de fièvre, ne serait-ce que par énervement, ils nous mettraient dans le premier avion pour la France sans nous donner notre reste. Surtout ne pas éternuer ou encore plus grave tousser : la France direct. Youpi les vacances.

Renseignements pris à la gare et auprès d'un taxi, le spot rizières est fermé. Circulez il n'y a rien à voir. Site touristique donc fermé. Évidemment à la gare de Guilin ce matin personne ne s'est empressé pour nous prévenir.

Nous tentons de déjeuner, premier bouiboui on refuse de nous servir. Deuxième bouiboui on daigne nous servir mais dehors, pas question de rentrer dans le restaurant. Vive les vacances.

Ni une ni deux nous voilà repartis retour à la case départ. Re bus, re paysage monotone et pour ce qui est des photos magnifiques allez sur Internet, nous ça ne le fait pas. Restons zen. Bien sûr re température, la mienne affichait 34°C , en principe j'aurais dû être mort ou pas loin du comas. Ils me laissent passer. Super la technique chinoise.

Arrivée à Guilin, recontrôle de la température à la sortie du bus. Nous décidons d'aller à pied à l'office du tourisme, une heure de marche, ça nous occupera l'esprit et ça calmera nos nerfs. Zen, zen, zen. J'aime bien ce mot.

Centre commercial en vue, nous y pénétrons dans l'espoir de se réchauffer. Raté, à l'intérieur c'est gelé. Les chinois ne chauffent plus rien, tout est froid. Les trois heures de bus se sont déroulées à basse température, j'adore la Chine. Nous nous introduisons à l'intérieur, re température. Youpi. Nous sommes à la recherche d'un endroit chaud. A contre coeur nous nous rabattons dans un Starbucks café aseptisé mais chaud. Trois capuccinos nous feront du bien, heureusement que les italiens nous sauvent la mise.

Elise est déçue, toute cette organisation préparée depuis des mois et le sort qui s'acharne sur nous. Mais les chinois ne savent pas sur qui ils sont tombés. On ne va pas se décourager après deux jours de vacances un peu bizarres.


Vive le Starbucks

Après ce réchauffement de culture et boissons américaines notre décision est prise, faire le tour des lacs et peut-être grimper sur la montagne aux couleurs accumulées. Nous sommes impatients de voir le concept d'accumulation des couleurs. Cherchez pas, ça n'existe pas en France. Il n'y a que les chinois qui peuvent se le permettre. C'est un concept comme leur écriture.

Pêcheur insolite

Sur le parcours une colline se détache des autres et de plus elle domine cette ville de larges avenues, de centres commerciaux flamboyants mais vides.

Vers 17h00 même le soleil se pointe réchauffant nos corps à nouveau refroidis par un petit vent frais. Le ciel se découvre vers cette fin de journée laissant apparaître un décor dentelé de collines en forme de pain. Chacune d'elles pointent vers le ciel d'un bleu encore un peu palichon.

Nous longeons la rive d'un lac bordé de verdures en tout genre et de statuettes massives représentant des animaux ou des divinités inconnues pour nous.


Le long de la rive du lac

Nous approchons du pied de cette colline. La pente semble très raide même si des escaliers permettent de démarrer notre ascension. Nous croisons des chinois ou des touristes étrangers ayant retiré leurs masques. Nous faisons de même car la respiration à travers ce filtre est rendue plus difficile. En nous élevant la ville apparaît dans sa plus grande étendue alternant groupe d'immeubles de hauteur vertigineuse et ensembles d'habitations plus modestes.

Guilin vue panoramique

Nous devons à présent faire un peu de grimpette à travers les rochers, la ville s'ouvre devant nous parsemée de ces pains pointant leur quignon vers un ciel de plus en plus bleu. L'air est vif mais cet instant sportif nous a réchauffés.

La vue impressionnante nous réconcilie de cette matinée un peu ratée. Plus de trois heures de bus pour rien c'est pas cool.

Nous sommes à quelques mètres du sommet mais nous préférons nous arrêter là, la dernière longueur à grimper me paraît trop près du précipice sans aucune protection.

Vu d'en haut c'est très beau. 

Heureux de cette excursion montagnarde, nous redescendons doucement, il est environ 18h00 et la nuit va recouvrir le paysage de son manteau noir dans une vingtaine de minutes.

Nous longeons à nouveau la rive du lac pour nous diriger vers un autre lac bordé lui aussi de verdures, de statuts et de temples formant une île infranchissable.


Temples du soleil et de la lune.
Illuminations

Il est un peu plus de dix-neuf heures, il est temps de trouver un restaurant, le déjeuner de midi a été un peu frugal et ce temps très frais à pomper nos calories. Sur notre chemin un petit fast-food attire nos papilles affamées. Nuggets, hamburgers, frites, maïs et poulet viendront nous rassasier et du Pepsi pour nettoyer les intestins qui pour l'instant ne nous perturbent pas.


Oui un poulet entier.

Demain nous tenterons la ville de Yangshuo, ballades dans les rizières et sur la rivière Li. Enfin nous tenterons ?

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Lever à 7h30, nous attendons patiemment, mot magique en Chine, le petit-déjeuner assis près de la porte d'entrée. Dehors ce matin il fait trois degrés, dans la salle du petit-déjeuner il doit faire à peine une dizaine de degrés, ils laissent tout ouvert, technique curieuse qui consiste soit à tuer le virus par le froid en aérant soit à le faire pénétrer dans les habitations en laissant tout ouvert. Mystère.

Après un petit-déjeuner copieux agrémenté de gnocchis (dumplings) chinois nous réservons un taxi pour nous rendre à Yangshuo, ville mouillée par le fleuve Li et au milieu des montagnes en forme de pains.


Breakfast à la chinoise

Après quasi une heure trente de voiture nous y arrivons. C'est une petite ville avec un style un peu exotique, le fleuve ou la grosse rivière coule paisiblement formant un grand serpentin d'une eau claire. En toile de fond les jolies montagnes aux parois raides recouvertes d'une végétation tropicale de bas en haut. Ces reliefs créent une atmosphère particulière à la fois de sérénité et de tourments. Elles sont en harmonie avec l'espace même si elles sont issues d'un mouvement tellurique intense.

Yangshuo et la rivière Li 

Les bateaux ne longent pas le fleuve pour cause de ce que vous savez. Donc nous marcherons le long, c'est aussi chouette et il faudra s'en contenter.


Ballade dans Yangshuo 

Nous marchons environ trois kilomètres et assez rapidement quelque chose nous dit que ça ne va pas le faire. En effet nous devons nous rendre sur un site mais la distance est trop importante et le chemin qui y mène devient moins joli.

Nous faisons marche arrière pour louer des vélos et pas des scooters (interdit car on n'est pas chinois). Youpi.

Le loueur nous convaincra de ne pas y aller et de faire une promenade dans le coin. En voilà un au moins qui ne court pas après l'argent et est honnête avec ces pauvres touristes désespérés.

On a envie d'y grimper

On n'est même plus dépité, nous acceptons notre sort comme une bête va à l'abattoir.

Un peu comme celle-là

A partir de ce moment là une idée jaillit de nos esprits un peu contrariés mais pas découragés. On se casse de la Chine mais pour aller où ? Vietnam, Thaïlande, Laos, Népal ? Nous avons l'embarras du choix parmi les 197 pays du monde sauf la Chine.

A partir de ce moment, nous bâtissons des scenari nous permettant de poursuivre nos vacances dans de meilleures conditions de déplacement et de visite. Les Chinois sont sympas mais là c'en est trop.

Retour à Guilin

Nous reprenons un taxi pour Guilin, le chauffeur roule à vive allure en prenant l'autoroute. A la bretelle de sortie, petit contrôle de température. Ça manquait.

Nous repassons à l'hôtel à notre arrivée à Guilin poser quelques affaires et faire une passegiata dans la ville. Nous dégustons au détour d'une rue des crêpes fourrées à l'oignon et un fruit du dragon très goûteux.

Fuit du dragon

Vers 18h30 nous rentrons à l'hôtel pour annuler tous les hôtels, avions, trains et choisir une destination issue d'une réflexion et d'informations venant de toute part. Ça sera la Thaïlande et plus précisément Bangkok. En moins d'une heure tout est annulé quasi sans frais, merci le virus.

Notre avion pour Bangkok est réservé, il ne nous manque qu'un hôtel. Ça ne va pas être compliqué pour nous. Depuis quatre jours nous n'arrêtons pas de réserver des hôtels qui nous annoncent quelques heures plus tard qu'ils ne pourront pas nous recevoir. Mais ça c'était la Chine, la Thaïlande pas besoin de Visa, pas de problème d'après le ministère des affaires étrangères. Donc banco, on y va et on verra bien.


Petit coucher de soleil

Nous avons eu le temps de faire un petit tour dans un marché de légumes sans animaux. Trop dangereux les animaux en Chine surtout dans les marchés.

Un marché à Guillin 

Demain nous prendrons le train pour Kunming, dernière destination chinoise, d'où nous repartirons pour Bangkok samedi matin. Ciao la Chine.

J'ai aussi annulé mon retour Shanghaï-Lyon. Inch'Allah on verra bien. Je repartirai dans deux semaines et demie de Bangkok ou d'ailleurs. Aucune importance. Je vous avais dit, ils ne savent pas sur qui ils sont tombés.

En moins d'une journée tout a été chamboulé. Il ne faut vraiment pas se faire de films. Le jour le jour c'est pas mal non plus.

5

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas du tout. Hier matin nous ne nous doutions pas que vingt-quatre heures plus tard notre voyage serait chamboulé. Au fond c'est pas plus mal. Ras le bol de ces contrôles de passeport, de ces prises de température absurdes; ce matin à la gare de trains de Guilin j'avais trente-cinq degrés : technologie stupide, procédures systématiques déconcertantes. Ras le bol de vouloir se déplacer pendant des heures pour ne trouver que des sites fermés et aussi ras le bol de porter ce masque toute la journée, de ne voir que les yeux et les fronts des pékins que l'on croise.

Lever tôt à 6h00, trente minutes plus tard un didi (taxi en chinois) nous prend en charge, nos bagages dépassent du coffre, qu'à cela ne tienne en route pour la Nord de Guilin à neuf kilomètres de l'hôtel. Les rues désertes (mais à cette heure là c'est normal) ne font aucune différence avec la journée où elles sont abandonnées aussi. Quoique hier en fin de journée quelques rues affichaient une poignée d'individus masqués déambulant le regard fixé sur leur téléphone.


Gare de Guilin

Arrivés en gare, petit contrôle de routine de la température pour se mettre dans le bain et pour ne pas oublier cette situation pesante, nous avons une heure trente d'attente dans une grande salle gelée réservée pour notre train à huit heures trente-trois.

Les écrans de la salle d'attente passent en boucle les consignes du port de masque et des bestiaux à éviter. Il y en a deux principalement : la chauve-souris et la civette.

Bon pour la chauve-souris sans vouloir trop m'avancer on ne devrait pas en croiser des masses sur notre chemin. Dans tous les cas, si une chauve-souris frappe à notre porte d'hôtel on n'ouvrira pas et si par mégarde elle venait à nous croiser, on fera mine de ne pas l'avoir vue, question de ne pas la vexer. Pour la civette, petite bestiole ressemblant à une marmotte aucune chance (ou malheur) d'en croiser une. Quelle idée d'avoir des civettes dans les marchés. A t'on des marmottes dans nos foires à bestiaux. La pauvre bestiole a gagné le gros lot de l'animal le plus détesté de Chine (plus de un milliard et demi d'individus). Pas de bol pour elle.


Pas de bousculade

Enfin confortablement assis dans le TGV chinois nous profitons d'une douce chaleur envahissante. Il m'en faut plus que ça pour me réconcilier avec la Chine. Nous aurons presque huit heures de train pour faire mille kilomètres, il faut dire qu'il s'arrête souvent.

Inside

Que dire de l'ambiance du compartiment du TGV chinois. Il est spacieux, c'est la première chose qui me vient, très propre avec sensiblement la même organisation que dans nos trains. Des écrans évidemment diffusent en permanence la propagande gouvernementale sur les mérites de la technologie chinoise mais aussi la culture, l'éducation, l'agriculture, l'armée, tout y passe. Les cerveaux doivent être conditionnés même lorsqu'ils voyagent. Se détendre est peut-être subversif.

Derrière nous un gamin ou un adulte joue avec son inséparable mobile laissant échapper des sons d'une bataille ou d'un quelconque jeu abrutissant qui par la même occasion nous abrutit aussi. Maintenant c'est d'une petite voix stridente que nous profitons pendant un long moment, en fait c'est une petite fille de cinq ou six ans scotchée devant son écran au son maximum se fichant pas mal d'un paysage sans grand intérêt pour elle.

Une ville sur le passage !

Il est 16h00 notre train arrive en gare pile à l'heure. A la sortie de la gare mon intuition me dit que ça ne va pas être simple. La ville de Kunming est quadrillée de policiers et militaires. Très peu de voitures alors que cette mégalopole compte plus de six millions d'habitants. Le taxi nous laisse au pied de l'hôtel après dix minutes de course. Là un gardien sanitaire nous barre le passage. Elise tente d'appeler la réception qui est à quelques mètres. Échanges de phrases traduites via l'application du téléphone, au bout de vingt minutes le réceptionniste daigne se déplacer. Re discussion. Finalement au bout de dix minutes le quidam nous explique que le propriétaire ne veut laisser rentrer personne. Voilà autre chose. Fin de l'échange.

Sans plus attendre nous décidons d'aller directement à l'aéroport pour tenter de trouver un hôtel qui veuille bien nous héberger. De plus nous devons absolument avoir un billet retour France depuis la Thaïlande sinon on ne pourra pas entrer dans le pays. Pas belle la vie !

L'aéroport est quasi vide comme d'habitude et comme nous n'avons rien mangé depuis hier soir nous nous dirigeons vers un MacDo. Eh oui y a pas autre chose !

Mon téléphone ne veut pas se connecter au wifi local, difficile de prendre un billet dans ces conditions. Ces soucis techniques nous mènent à finalement chercher un hôtel proche de l'aéroport. Une hôtesse du bureau d'information nous en indique un qui accueille des réfugiés de notre genre. Réfugiés et sans domicile.

Pour cela nous prenons un taxi. Erreur, il ne faut pas prendre un taxi mais un Uber local. Nous sommes tombés sur un gredin. Ce n'est pas 6 km que nous faisons mais au moins une vingtaine. Retour à Kunming, là où l'on était arrivé à la gare.

Nous l'avons fait arrêter au milieu d'une grande voie de circulation vide. Une fois la voiture vidée de nos bagages nous l'avons menacé d'appeler la police. Il a reconnu la supercherie et il voulait s'excuser. J'ai pris en photo sa plaque en insistant sur la menace policière.


Rechercher le chauffeur, merci

Il ne nous restait plus qu'à reprendre un Uber direction de l'hôtel vers l'aéroport. Elles sont pas belles les vacances.

21h30, nous sommes enfin dans la chambre de l'hôtel, le wifi fonctionne et il ne nous reste plus qu'à aller souper et réserver nos billets retour France pour moi et retour Shanghaï pour Elise et Guylaine.

22h47, tout est ok. J'ai mon billet retour pour le 13 février en passant par Londres. J'ai failli faire deux fois le tour de la planète avec ces conneries.

Les filles ont leur retour à Shanghaï et une fois à Shanghaï elles aviseront.



Repas léger ce soir

Journée nulle en visite, que du déplacement, du suspense, des menaces envers les taxis chinois mais nous avons un lit et des billets retour. Ouf.! Journée finie.

6

Ce matin nous avons traîné au lit, ces tracasseries chinoises ou plutôt ces casse-têtes chinois nous ont fatigués physiquement et moralement.

La réception de l'hôtel nous transportera jusqu'à l'aéroport vers midi, notre avion n'est qu'à 18h30 mais je crois qu'on a qu'une chose en tête : foutre le camp de la Chine.

Nos billets pour le retour sont réservés, on peut dès à présent profiter du temps qui nous reste de vacances pour décompresser et se fondre dans l'ambiance thaïlandaise.


Même le soleil est au rendez-vous.

Nous avons deux heures à passer dans cette petite ville déserte proche de l'aéroport. Une petite faim nous incite à explorer cette bourgade pour rechercher un endroit où nous pourrons satisfaire notre fringale.

A quelques dizaines de mètres nous croisons l'hôpital du bled. A l'entrée deux blouses blanches font les cents pas, un type avec un pulvérisateur désinfecte le trottoir, un policier nous dévisage tout le temps de notre passage. Ils doivent bien se demander ce que l'on fait dans ce trou perdu, nous avons le même questionnement mais dans six heures ciao la Chine.

Un petit restaurant typique où des chinois prennent leur petit-déjeuner est juste en contrebas de l'hôpital. Ce sera notre lieu de petit-déjeuner pour aujourd'hui, nous ferons aussi quelques provisions pour passer la journée à attendre.

Petit-déjeuner quelque part dans un trou perdu. 

L'aéroport de Kunming je commence à le connaître, trois tours déjà depuis notre arrivée dans cet espace garni de boutiques de souvenirs. Les souvenirs de ce lieu et de la Chine je vais les laisser ici, ils seront plus à leur place que dans mon esprit. Une semaine déjà que nous sommes partis de France j'ai le sentiment de n'avoir rien fait. En faisant le choix de quitter ce pays en difficulté nous espérons pouvoir reprendre goût aux vacances. Tout y est interdit, tout est contrôlé, les déplacements très aléatoires, il y règne un air de méfiance lourde. Heureusement nous avons eu quelques promenades tranquilles sans perturbateur officiel.

Il est 17h30 nous nous dirigeons vers la porte 78. Le 8 en Asie est porte-bonheur et notre vol le 8L801 doit nous mener vers une destination plus propice aux vacances et aux plaisirs de la vie.



Formalités passées.

Nous décollerons en principe à 18h20 pour deux heures trente de vol, de plus nous changerons de température de 10°C à 32°C. Nos habits pour notre voyage chinois ne sont plus adaptés, pas grave on quitte ce pays et c'est tant mieux.

Comme prévu arrivés à Bangkok sans difficulté, l'accueil au contrôle comme une lettre à la poste. Métro puis Uber en moins de 45 minutes nous sommes à l'hôtel. Total dépaysement, accueil parfait. Nous commandons nos repas tranquillement assis à table avec une bière pour accompagnement.

Ciao la Chine.

Nous avons eu la bonne idée de partir de Kunming. Bangkok a l'air super. Ce soir repos, demain sera un autre jour.

Ça valait le coup.
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Petit résumé d'histoire depuis Wikipedia car sinon vous n'aurez pas le courage de chercher sur internet, je le fais pour vous car en Thaïlande pas de censure sur la toile. Don Bangkok (thaï : บางกอก) est la capitale de la Thaïlande. La ville a également le statut de province.

La ville occupe une superficie de 1 569 km2 dans le delta du fleuve Chao Phraya en Thaïlande centrale et son nombre d’habitants est supérieur à 9 millions, plus de 19 millions de personnes habitent l’aire métropolitaine de la capitale, soit plus que tous les autres centres urbains du pays.

Les racines de Bangkok remontent à un petit comptoir commercial créé durant le Royaume d’Ayutthaya au XVe siècle au bord du fleuve Chao Phraya qui prend de l’importance avant de devenir le site d’une première capitale, Thonburi, en 1768. Mais la date officielle de sa fondation par Rama Ier, premier roi de la dynastie Chakri, est le 6 avril 1782, sur l’autre rive du fleuve. Bangkok s’inscrit au XIXe siècle au cœur du mouvement de modernisation du royaume de Siam, alors que le pays subit la pression des nations colonisatrices européennes. La ville est ensuite au XXe siècle le théâtre de l’évolution politique de la Thaïlande, notamment avec l’abolition de la monarchie absolue, l’adoption d’une constitution, et plusieurs soubresauts politiques parfois violents. La ville a connu une formidable croissance à partir des années 1960 et exerce aujourd’hui une influence centrale sur la vie politique, économique, culturelle, universitaire et médiatique de la Thaïlande.

Le boom économique asiatique des années 1980 et 1990 a amené beaucoup d’entreprises multinationales à installer leur siège régional à Bangkok. La ville est un important pôle d’affaires. C’est également une plateforme internationale pour les transports et la santé, tout comme pour les arts, la mode, les spectacles et le tourisme. Bangkok fait partie des villes les plus visitées au monde.


En plein travail. Addicts.

Ce matin nous avons bien pris du temps , la journée d'hier malgré une journée d'errance dans l'aéroport nous avait fatigués.

Petit-déjeuner copieux puis en route pour le marché de Chatuchak où nous devrions y trouver des vêtements, des chaussures et autres accessoires plus adaptés à la température ambiante de trente degrés.

En route pour le marché

Comme nous avons du temps nous y allons à pied : erreur. Le parcours de sept kilomètres est semé d'édifices militaires, de casernes et autres baraquements de l'armée thaïlandaise avec toujours à l'entrée le roi dans des parures invraisemblables.


Il nous surveille toute la journée.

Bangkok c'est comme ces grandes villes immenses où l'on se déplace de quartier à quartier avec un moyen de locomotion rapide et ensuite on fait le quartier à pied. Nous pensions que le parcours était intéressant, on a eu chaud mais nous sommes finalement arrivés dans cet antre du commerce.

Chatuchak, le marché du week-end à Bangkok. 

Essayages, re essayages de pantalons, de tuniques, de chaussures, de vestes et de toutes sortes de parures multicolores.

Sortie du marché.

Un petit rafraîchissement s'impose, le soleil tape durement malgré un marché presque totalement couvert organisé en petites ruelles avec des boutiques les unes touchant les autres sur des centaines de mètres.

Le jardin.

Nous flânons dans un immense jardin longeant la rivière saumâtre, l'eau y coule paisiblement contrastant avec le vacarme des véhicules et de la foule de touristes.

Le parc près du marché. 

Retour en bus.

Retour en bus. 

Soirée dans un restaurant local, risqué mais on tente quand même, juste du riz et du porc bien cuit.

Street food la nuit. 

Petite ballade autour de l'hôtel, notre quartier pullule de temples, de stuppas et autres divinités bouddhistes bien que sur notre parcours allant au marché nous avons croisé des établissements scolaires chrétiens.


Notre quartier de résidence. 

La soirée se termine sur la planification de notre séjour thaïlandais : complexe.


Pont Rama 8 à Bangkok la nuit. 
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Levés à huit heures, programme du jour : le marché flottant de Bangnamphueng, China Town de Bangkok et un restaurant recommandé par Bastien : le Samsara.

Petit-déjeuner thaïlandais.

Pour le marché flottant il faut prendre un bus pendant vingt minutes puis le BTS (métro aérien) ensuite trente minutes de marche, on aurait pu prendre un grab (Uber thaïlandais), c'est pas fini, un bateau pour traverser un fleuve, enfin un minibus sur quatre kilomètres. Bref presque deux heures de transport différents.

En route pour le marché flottant.

Le marché flottant n'a rien de flottant, en fait il repose sur pilotis, couvert, très aéré, très achalandé pour un dimanche. Nous y passons un bon moment, quelques essayages, quelques achats de bricoles. Pause déjeuner au bord d'un canal où nous dégustons du riz au porc fameux.


Le marché flottant.

Il est quatorze heures, malgré nos jambes fatiguées, nous reprenons le chemin pour China Town, re minibus, re bateau, re BTS.

China Town à Bangkok.

Nous nous attardons dans cet endroit propice à la flânerie sans avoir pour autant de la nostalgie pour la Chine.

Tout seul comme un grand !

Non loin de ce quartier pittoresque et animé, un parc nous donnera l'instant pause bien mérité. Le parc s'insère au milieu des immeubles et des temples bouddhistes. Une foule de gens courent à vitesse lente autour d'une pelouse déjà grillée par un soleil de plomb. Nous y voyons des personnes faire du yoga, d'autres de la musculation, du badminton, des exercices de gymnastique. Il y règne à la fois une ambiance sportive et nonchalante de fin de journée très chaude et humide.

Il est dix-huit heures l'hymne national retentit, tous arrêtent leur exercice ou promenade, ceux assis se lèvent, ceux qui parlent se taisent. Tout le monde est piqué droit, muet, sans sourire jusqu'à à la fin de ce concert national inattendu. Quelques minutes plus tard, la vie reprend son cours, le roi de Thaïlande laisse entendre à qui veut bien l'écouter qu'il est omniprésent et qu'il peut se permettre de figer toute la population à heure fixe (18h et 8h). Sauf que nous à huit heures on dort.


Petit tour dans un magasin de jouets

La fin de soirée nous la passerons à nouveau à China Town et au restaurant recommandé par Bastien. Merci Bastien, un peu trop épicé pour nous mais la vue vaut le détour et l'ambiance est cool.

Le restaurant Samsara

Re passage par le quartier chinois aux mille couleurs brillantes et bondé de touristes pressés.

China town la nuit.

Il est 21 heures, retour à l'hôtel en taxi fatigués mais la journée a été profitable, pleine de couleurs vives , d'odeurs agréables et suspectes, de sons relaxants et terribles, de poussières suffocantes et d'ambiances climatisées dans les centres commerciaux luxueux et noirs de monde. On aurait dit un jour de semaine.

Le jardin tranquille.
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La journée va être une vraie journée de vacances, le programme est bouclé, les visites organisées et les moments de pause insérés de façon à récupérer entre les temps de transport et les périodes de visites. Il ne fait que vingt-neuf degrés mais l'humidité vient alourdir cette atmosphère poisseuse dans un air malgré tout très pollué.


Moment petit-déjeuner après la première visite.

Nous prenons un Uber local pour nous rendre au complexe Wat Pho, un ensemble de temples tous plus beaux les uns que les autres arrangés soigneusement dans une parfaite harmonie.


Wat Pho 

Le Wat Pho est un des plus grands et des plus anciens temples bouddhistes de Bangkok en Thaïlande.

Son nom officiel est Wat Phra Chetuphon Vimolmangklararm Rajwaramahaviharn.

La construction du temple actuel a débuté en 1788, sur le site d'un temple plus ancien, le Wat Phodharam, Wat Pho, est une contraction de son ancien nom.

Il a été étendu, avec d'importantes restaurations, sous le règne de Rama III(1824-1851) et a été restauré à nouveau en 1982.

D'une superficie de 8 hectares, ce temple est situé à l'est du fleuve Chao Phraya, immédiatement au sud du Palais royal.

Le complexe du temple abrite la plus grande collection d' images de Bouddha en Thaïlande, y compris un bouddha couché de 46 m de long.

Les bouddhas ne sont pas une décoration.

La visite durera plus de deux heures sous une chaleur écrasante mais se promener dans ces allées reliant des temples gigantesques, des stuppas pointant toute leur longueur vers le ciel et des alignements de Bouddhas en or nous fait oublier la fatigue de nos jambes et la sécheresse de nos gorges.

Bouddhas, bouddhas, bouddhas,... 

Après cette superbe visite, nous prendrons un petit-déjeuner près du complexe. Il est presque dix heures du matin et nous pensons déjà à la prochaine visite qui sera le Grand Palais situé à quelques centaines de mètres du premier site. Là, Elise malgré tous les préparatifs doit s'accoutrer d'un pantalon et d'un tee-shirt orné d'éléphants car dans ce lieu la tenue "correcte" est de rigueur.

Palais royal. 

Le Palais Royal a été construit en 1782 par le roi Rama Ier sur la rive gauche (orientale) de la Chao Phraya.

Il abrite non seulement la résidence royale et la salle du trône, mais aussi un grand nombre de bureaux gouvernementaux et le temple du Bouddha d'Émeraude (Wat Phra Kaeo).

Le site abrite Le Bouddha d'Émeraude qui est une statue en jadéite vénérée dans toute la Thaïlande, elle se trouve dans la chapelle royale du Grand Palais (Wat Phra Si Ratana Satsadaram).

Le Bouddha d'Émeraude est l'emblème religieux et symbolique de la dynastie Chakri, le palladium du pays.

Palais royal suite. 

Il est 14 heures et il va falloir se reposer à nouveau. Mais avant de prendre ce temps indispensable nous nous dirigeons vers notre troisième lieu de visite qui sera un havre de paix et de verdure : la maison thaïlandaise de Jim Thompson, un américain né en 1906 à Greenville, architecte à New-York, il quittera les Etats-Unis pour s'installer en Thaïlande. Il se passionne pour la soie tissée à la main et grâce à ses dons de dessinateur et de coloriste il devient un acteur incontournable de cette industrie artisanale.

Maison de Jim Thompson 

Il deviendra célèbre avec la construction de sa résidence de six bâtiments en teck, tous représentatifs des meilleurs styles de l'architecture traditionnelle thaïlandaise. Il disparaîtra mystérieusement en 1967 lors d'une visite chez des amis en Malaysie. Visite inoubliable.

Nous sortons de cet endroit merveilleux car une fringale nous rattrape. Non loin de ce petit paradis une petite gargote nous attend.


Les canaux près de la maison de Jim.

Nous dégusterons un plat typique thaï, le pad thaï, un mélange de pâtes au riz, d'œufs brouillés, de légumes cuits avec des brisures de cacahuètes : excellent.

L'envie nous prend de naviguer dans ces canaux. Ni une ni deux nous voilà partis pour chevaucher ses bateaux rapides faisant sans cesse des aller-retour sur cette eau très ragoûtante.

Retour en bateau. 

Le parcours sera assez court juste assez pour profiter d'un air frais ou quasi frais. Notre but est d'aller prendre un verre sur un roof top. Pour les non initiés il s'agit d'aller boire sur la terrasse élevée d'un restaurant au bord du fleuve pour y admirer Bangkok mais aussi le site des temples.

Au roof top bar, c'est top ! 

La terrasse est bondée nous nous contenterons d'un espace nous permettant tout de même d'admirer les splendeurs de ce matin vues du ciel.

Sur le bateau du retour. 

Comme la journée n'est pas finie, nous souhaitons retourner dans le China Town de Bangkok. Un bateau rapide y va presque directement. Nous voilà repartis pour ce haut lieu d'abondance et de couleurs.

De l'autre coté du fleuve. 

Le voyage se fera dans la pagaille la plus totale, c'était le dernier bateau du soir.

Arrivés dans le quartier chinois, la recherche d'un restaurant nous prendra un peu de temps. Nous délaissons les restaurants de fruits de mer, trop risqués, pour se rabattre vers du plus classique : du riz et du porc.

21 heures retour à l'hôtel, achat de bouteilles d'eau pour la nuit, préparation des valises car demain nous partirons pour Koh Samet, une île au sud-est de Bangkok. Le voyage nous prendra une bonne partie de la journée. Nous y resterons deux jours.


Restaurant chinois.
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Le lever fut très matinal pour des vacances, le départ en bus étant prévu à 7h30, le réveil sonnera à 6h00. Déjà dans la chambre règne une température de 29 degrés, très vite la climatisation s'active permettant d'évacuer une transpiration corporelle permanente.

Le départ en bus ne se situe qu'à vingt minutes de marche, cette petite balade matinale nous mettra en jambe, la journée se déroulera une partie en autocar et une partie en bateau.

Départ pour Koh Samet

Le bus démarre presque à l'heure et comme nous sommes dans le centre de Bangkok et que l'île baigne au sud-est du pays nous traverserons une grande partie de cette mégalopole déjà agitée de bon matin.

Koh Samet (thaï : เกาะเสม็ด), est une île thaïlandaise située dans le golfe de Thaïlande, à environ 220 kilomètres au sud-est de Bangkok, capitale du pays.

Sa proximité avec Bangkok, sa facilité d'accès en transports, son climat, ses plages de sable blanc, ses coraux exotiques et ses eaux cristallines, en font une destination prisée par les touristes et les Thaïlandais. Les visiteurs apprécient les activités sportives qu'on y trouve, au même titre que la cuisine locale.

Il est 12h30 nous investissons notre chambre d'hôtel alors que nous devions y arriver vers 15h00, cela nous laissera du temps pour profiter d'une petite sieste. Il fait chaud et l'air de la mer nous donne à la fois cette sensation de vacances méritée et de fraîcheur bienvenue.

Arrivée à Koh Samet

Après la sieste nous retournerons dans la ville portuaire pour y dénicher des maillots de bain. Et oui, nous n'avions pas ce genre d'ustensile, notre périple chinois écourté nous joue encore des tours.

Les vacances ça peut ressembler à cela.

Première sieste après dix jours de vacances, elles démarrent vraiment difficilement. Les chambres spacieuses et confortables nous permettent d'apercevoir la mer toute proche. Cette distance toute relative permet aussi d'atténuer le bruit des remous des vagues et plus particulièrement la nuit. L'île forme un triangle très allongé du nord au sud, de petites collines tropicales assez asséchées couvrent l'espace totalement hormis les étendues de plage de sable blanc très fin. La ville principale offre tous les services, l'ambiance y est agréable, les touristes déambulent et les thaïlandais travaillent sans relâche à cuisiner, nettoyer et transporter toutes sortes de marchandises sur des routes bétonnées, probablement à cause de la chaleur.

La plage 

Vers 15h00, nous prenons notre courage à deux mains pour rejoindre à pied le centre ville éloigné à environ quarante-cinq à cinquante minutes de notre hôtel. Nous découvrons d'un pas serein le site malgré un soleil brûlant bien au rendez-vous.

Le long du parcours des cahutes proposent des morceaux de viande frits, du poisson au barbecue, des insectes grillés, des jus de fruits locaux et autres babioles pour se détendre à la plage.

Nous trouvons une plage longue sur notre passage pour enfin baigner nos corps chauds et un peu fatigués par ces déplacements inévitables.

Notre lieu de baignade. 

Nous terminons notre soirée dans un restaurant en plein centre ville avant de rentrer à pied à l'hôtel. Nous prendrons notre plat préféré phat thai l'un des plats thaïlandais les plus connus hors du pays. Il est devenu le plat national de la Thaïlande à la suite de la récession économique qui a touché le pays après la Seconde Guerre mondiale. Pour réduire la consommation de riz, le gouvernement, sous l'impulsion de son Premier ministre, Phibunsongkram, a lancé une campagne pour la production de pâtes de riz en distribuant la recette du plat à travers tout le pays.

Pour la recette traditionnelle, il faut faire sauter des nouilles de riz au wok, à feu vif, avec des œufs, diverses graines germées, du tofu émietté, des haricots jaunes, des oignons nouveaux et des crevettes grillées trempées dans de la sauce poisson nam pla. Le tout est servi avec une sauce sucrée à base de tamarin et de citron vert. En Thaïlande, il est servi avec un morceau de fleur de banane fraîche à côté.

Régalez-vous !


Path Thaï 
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Les vacances c'est aussi le farniente car plutôt que de courir pour se remplir les mirettes de "belles" choses, il est tout aussi satisfaisant d'apprécier, de déguster et de saisir chaque moment d'un espace limité à la portée immédiate de ses yeux, de ses oreilles et de son nez. C'est un peu comme manger un bon plat fait avec tout le génie d'une recette bien décrite que l'on va apprécier voire s'en délecter avec grand plaisir et celui de mordiller un petit grain de raisin sec que chaque papille prendra grand soin d'en tirer la moindre substance subtile et d'en faire durer la saveur le plus longtemps possible dans notre palais presque pour l'éternité.


Farniente et coups de soleil. 

Ce matin, après un bain de mer dans une eau paisible et déjà chaude, le petit-déjeuner a été d'autant plus apprécié. Le self-service était copieux, varié avec des œufs au plat, en omelette, riz, pad thaï, toasts, beurre, confiture de fruits tropicaux, jus d'orange, café (pas buvable) et thé Lipton. Et oui, difficile de se servir de vrai thé qui est somme toute cher en Thaïlande.

Après ce moment agréable et rempli de bonnes choses dégustées avec lenteur, nous décidons de fondre sur la plage de cet hôtel exotique et calme où le temps paraît suspendu à pas grand chose, juste à ce petit vent nous séchant rapidement à chaque sortie de bain de mer. Alternant lecture et rafraîchissement marin, la vie semble couler plus facilement au rythme des flux et reflux des vagues provenant d'un horizon noyé dans un ciel à la fois grisonnant et d'un bleu pastel rappelant les tableaux des impressionnistes d'antan.

Eau de coco et les coco girls. 

Nous cramons à la plage jusqu'à 13h30 malgré des parasols bien alignés et suffisamment larges pour nous protéger sagement et directement du soleil juste au-dessus de nous.

Direction une petite bicoque non loin de notre hébergement à dix minutes à pied, certes il fait chaud mais nous avons le courage de nous lancer sur cette route vallonnée et sinueuse. Nous nous restaurerons sur le pouce d'un fried rice et de coco water.

Chemin faisant. 

Nous sortons de la route pour prendre un sentier longeant le littoral, la mer où plutôt le golfe de Thaïlande est d'un beau bleu presque émeraude. La trace bordée de plantations asséchées surplombe d'une dizaine de mètres des rochers en contrebas où se fracassent des petites vagues inoffensives laissant échapper une musique marine rythmée et lancinante.

Plage de Ao Nun 

L'eau semble encore plus chaude et plus agréable que ce matin ; les petites vagues nous porteront délicatement comme une berceuse endort l'enfant avant de dormir. L'endroit est d'un calme reposant, d'une douceur relaxante, le temps s'arrête, nous ne sortons plus de ce bain paradisiaque.

Mais le temps ne s'est pas arrêté pour autant. Il est 17h00, nous repartons pour vingt minutes de marche en direction de notre hôtel un peu plus bas sur l'île pour être aux premières loges du coucher du soleil. Nous sommes parmi les premiers et effectivement l'endroit est un promontoire de rochers surplombant l'ouest de cette petite île.

Coucher de soleil. 

Le soleil décline lentement pour plonger à l'horizon dans une mer bleu outremer, les nuages ne gênent pas cette descente inexorable de l'astre, ils donnent même un tableau violacé et rougeoyant qui fera basculer la clarté du jour vers une nuit proche et certaine.


Couleurs du coucher. 

Cet instant est toujours empreint de magie pour notre œil et notre esprit. On ne se lasse jamais de ce spectacle quotidien quelqu'en soit l'endroit sur terre que l'on soit en altitude ou comme ici en bord de mer.

Doucement mais sûrement. 

Notre œil et notre esprit rassasiés, nous rentrerons nous doucher, heureux d'avoir passé une journée où le temps s'était arrêté pour mieux être dégusté comme le petit grain de raisin sec dans notre bouche que l'on garde le plus longtemps possible pour en apprécier tous les bienfaits.

Diner aux chandelles 

C'était une belle journée.

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Le lever du soleil est annoncé à six heures trente et comme nous avons rempli de beauté nos yeux et notre esprit de la lumière du coucher du soleil d'hier nous ne voulons pas manquer ce moment où ce jour naissant est un autre jour.

L'aube où blanchit... la plage...

Installés sur une terrasse bien aménagée surplombant la mer à moins d'un mètre, nous sommes prêts à accueillir l'astre calorique comme il se doit.

Ce matin la mer est haute et un peu agitée, la plage totalement recouverte du flux et du reflux des vagues laisse apparaître quelques détritus ayant certainement parcouru des milliers de miles du golfe de Thaïlande ou d'autres mers voisines.

Mon attention est pointée vers l'astre jouant à cache-cache avec les nuages gris bleu à l'horizon. Par deux fois je quitte ma loge d'observation pour récupérer des morceaux imposants en plastique et les fourrer dans une poubelle plastique (damné plastique) à proximité. Si je devais séjourner longtemps dans cet endroit isolé mais vivant, je me proposerais nettoyeur du site. Notre petite analyse fait ressortir que le problème n'est pas l'effort ou la contrainte du ramassage des déchets mais leur destruction ou leur recyclage. En effet les thaïlandais passent leur journée à nettoyer en poussant des tas d'immondices vers d'autres tas d'immondices mais ceux-ci subsistent malgré tout et font des gros tas d'immondices.

Ao Sang Thiang au lever du jour. 

Mème si ce n'est pas le plus beau lever de soleil que nous ayons vu, celui-ci sera le dernier depuis cette île paisible. Dans moins de trois heures nous la quitterons pour retrouver Bangkok et sa furie d'agitations automobiles et sa pollution bien installée.


Derniers instants sur la plage. 

Nos bagages sont vite bouclés, nous avons apporté le minimum. Pourquoi se charger dans un pays où la température reste stable à trente degrés le jour comme la nuit.

Depuis le début de ce voyage, je m'aperçois que j'écris avec les yeux. Lorsque je marche, j'écris avec les pieds. Et quand je suis assis dans un endroit paisible et sans contrainte de temps j'écris avec l'esprit. Cela demande une explication. Écrire avec les yeux revient à décrire presque sans émotion ce qui se passe autour de soi, ce que les yeux captent, ce que le cerveau enregistre mais sans digestion sensorielle ou émotionnelle. Un peu comme si on agglutinait des séquences ou des prises de vues très factuelles des instants vécus, pour ne pas les oublier, un peu comme des prises de notes, un style télégraphique moyennement élaboré mais qui permettra dans un deuxième temps d'aller chercher plus en profondeur les sensations enfouies, les peurs étouffées ou les plaisirs réduits par une logistique de voyage obligatoire.

Couvrez ce sein que je ne saurais voir.

"Couvrez ce sein, que je ne saurais voir.

Par de pareils objets les âmes sont blessées,

Et cela fait venir de coupables pensées."

Le regard de cette brave dame ou de cette sirène fait un peu peur vous en conviendrez.

Installée sur la populaire plage de Sai Kaew, cette version réinterprétée de la célèbre sirène Pra Apai Manee d’un style thaïlandais classique qui a résisté à l’épreuve du temps et inspiré de nombreux artistes et vacanciers de passage et qui était même sur la couverture de certains manuels de littérature thaïlandais devrait elle aussi subjuguer les visiteurs. Et être le décor de nombreux selfies !

Dans cette interprétation plus actuelle, Haritorn Akarapat, maître sculpteur, a puisé son inspiration de l’amour de « Nang Nguek » et « Sutsakorn », des personnages de la création littéraire classique. Combiné à la beauté naturelle de l’île, la statue reflète les liens entre Mère Nature et toutes ses créatures symbolisés par le lien qui unit une mère et son enfant.

Il est treize heures dix-sept, nous sommes à nouveau sur le continent, nous patientons chacun avec son téléphone.

Dix-sept heures trente nous arrivons à Bangkok, les nouvelles pour rentrer ne sont pas simples. Les autorités chinoises assurent que les cours pourront se prendre à distance sauf qu'Elise n'a pas ses affaires scolaires. D'après le site du ministère des affaires étrangères françaises, ceux qui ont séjourné à Wuhan seront rapatriés les autres doivent éviter cette région s'ils n'ont pas d'obligations particulières. Quelle histoire ce coronavirus !

Arrivés à notre hôtel de référence, celui réservé dès notre arrivée en Thaïlande, très bonne adresse, une faim nous démange. Depuis le petit-déjeuner à Koh Samet nous n'avons mangé que des bananes car entre la traversée en bateau, un minibus puis un bus climatisé et enfin trente minutes de marche nous n'avons presque rien avalé. Il faut dire aussi que nous n'avons pas trop fait d'efforts de toute la journée mise à part une baignade au moment du lever de soleil.

Nous posons en vrac nos affaires dans notre chambre pour reprendre immédiatement la direction d'un restaurant à proximité. Ce soir ce sera Hongkong Noodles, prix abordables mais petites rations dans une rue adjacente à la rue de l'hôtel.

Hongkong Noodles à Bangkok

On a toujours un peu l'impression de manger les mêmes choses alors que les noms des plats servis sont tous différents à chaque fois.

Un petit verre et puis dodo

Comme nous sommes un peu sur notre faim, nous entreprenons la recherche d'un bar où siroter un jus de fruit ou un mocktail (sans alcool). A quelques centaines de mètres de notre refuge un bar avec vue sur le fleuve est le bienvenu. Notre soirée se termine par la préparation de nos sacs pour un nouveau départ demain vers le marché flottant d'Amphawa à soixante-cinq kilomètres de Bangkok, nous irons en minibus.

Départ de Koh Samet
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Notre périple sera aujourd'hui Amphawa, petite ville à presque soixante-dix kilomètres de Bangkok. Lever à huit heures, petit-déjeuner comme il se doit, il est neuf heures quinze nous quittons l'hôtel où nos deux valises séjourneront patiemment pendant quatre jours. Le bus numéro 12 doit nous mener à Victory's Monument, rond point imposant par sa circulation et le non moins imposant hôpital.

Victory's Monument

Arrivés après vingt minutes de bus, le préposé à l'information locale nous apprend que le départ des bus pour Amphawa n'existe plus, il faut soit reprendre un autre bus mais une heure cinquante de trajet soit un grab en vingt minutes. Heureusement que les grab existent !

La gare centrale de bus occupe un bel espace avec ses quais de départ mais aussi des boutiques d'alimentation, de vêtements, banques et services. Nous n'avons besoin de rien et nous nous enfilons dans un minibus qui affichera complet une fois installés confortablement à l'arrière de celui-ci.

Pour deux cent dix bath (six €) nous arrivons à Amphawa, là un choukchouk nous conduit à l'hôtel à cinq kilomètres du centre ville.

La rivière verdâtre et paisible borde l'hôtel construit quasi totalement en bois. Notre chambre à l'étage avec vue sur ce cours d'eau est tapissée de portes en guise de murs. Idée géniale ! Pourquoi s'embêter à peindre des surfaces à n'en plus finir ou coller de la tapisserie à longueur de journée pour un résultat quelquefois décevant au regard du travail et de l'effort fournis.


Mais où est la porte de la salle de bain ?

Un peu de repos dans cet endroit simple et sympathique nous permettra d'avoir de l'énergie pour le marché flottant qui fermera ses portes à vingt-trois heures.

Notre hôtel à Amphawa. 

La gérante de l'hôtel nous propose gracieusement de nous conduire au marché flottant, évidemment nous acceptons cette offre bienvenue. Le marché se situe à environ cinq kilomètres de notre hébergement, il est quinze heures et le soleil cogne durement, aucun vent, une forte humidité règne dans ce paysage à l'apparence très tropical.

Floating market 

Il est donc environ un peu plus de quinze heures et il est temps de se restaurer. Notre choix se porte immédiatement vers un restaurant dont la cuisine est faite directement dans les barques. La salle de restaurant, un trottoir avec des coussins confortables donne sur le spectacle de la rivière agitée par les va-et-vient des bateaux de touristes. Malheureusement peu de bateaux sont des marchands de légumes ou autre nourriture locale.

Le restaurant flottant. 

Nous déambulons le long de ce cours d'eau tranquille, les boutiques de souvenirs alternent avec celles de vêtements ou de soins corporels, de crèmes pour le corps, de baumes d'herbes exotiques, de médecines de toute sorte, de savons coconut, au jasmin. Que des produits qui font envie de prendre soin de soi.

Le long de la rivière. 

Nous parcourons de bout en bout toute la rue ou le quai de cet endroit magique d'un pas lent pour s'imprégner totalement de cette langueur qui va si bien aux Thaïlandais.


Fleurs. 

Le temps passe doucement dans une quiétude proche de la méditation, la rue du marché flottant ne se prolonge pas à l'infini et notre marche lente nous permet de capter sans effort toutes les sensations d'un lieu propice à la douceur.

Nos cuisinières

Vers dix-huit heures nous sommes proches d'un spot pour le coucher du soleil, quelques instants à observer descendre lentement la boule de feu assis sur un banc rechargera nos batteries musculaires même si la cadence fut très nonchalante.

Crépuscule sur Amphawa. 

Avant de finir cette journée finalement bien remplie de pas grand chose, comme quoi il en faut peu pour être satisfait et d'avoir le sentiment d'avoir fait mille choses, nous optons pour un tour en bateau à touristes. Le but étant principalement de se reposer et de laisser venir doucement l'instant du repas que nous prendrons dans ce lieu que nous avons du mal à quitter.


Ballade fluviale 

Nous naviguerons sur cette rivière un peu en dehors de la cohue vers le nord de la ville. Le "capitaine" ou le gondolier thaïlandais nous montrera des arbres scintillants et illuminés de milliers de lucioles faisant penser à nos sapins de Noël dans nos contrées chrétiennes. Séquence finale d'une journée flottante.

Croyez moi sur parole, il y a des lucioles partout !
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La nuit a été calme et reposante, la climatisation a ronronné silencieusement nous accompagnant dans notre sommeil réparateur.

L'hôtel au milieu d'une verdoyante nature invite à la lenteur des mouvements, au réveil en douceur, à l'écoute des chants des oiseaux rythmés par des va-et-vient peu nombreux d'embarcations sur le cours d'eau, notre voisin de palier.

Une petite partie de la matinée sera consacrée à quelques figures de yoga sans prétention aucune, juste pour se mettre en condition et affronter les nombreux transports de la journée jusqu'à Kanchanaburi.

Réalisé sans trucage.

Un petit-déjeuner composé de riz aux crevettes, d'œufs frits, de thé (toujours en sachets, dommage), de toasts grillés avec du beurre, un peu spécial et des confitures classiques nous attend au rez-de-chaussée de notre lieu paisible.

Il est neuf heures la propriétaire de l'hôtel nous conduit à la station de bus de la ville. Là, très rapidement nous nous enfournons dans un bus benne pour une ville voisine.


Bus spécial. 

En moins de vingt minutes nous voilà arrivés à cette première étape. Nous traversons un marché curieux. En effet, au milieu du marché passe le train à heures fixes . Les commerçants doivent donc retirer leurs étalages, replier les stores leur faisant de l'ombre pour laisser libre la voie ferrée. Aussitôt le convoi passé tout reprend une vie commerciale normale. Certes ce n'est pas un TGV, mais il fallait y penser.

Autre chose, ici nous sommes en l'an 2563, c'est pour cela que nous avons, excusez du peu, cinq cent quarante-trois années d'avance sur vous. A notre retour vous risquez de ne pas nous reconnaître, vous serez restés jeune et nous nous serons des vieillards bien conservés.

Un train peut en cacher un autre. 
Voie ferrée du marché. 

Le trajet du dernier minibus durera deux heures pour soixante-cinq kilomètres, beaucoup d'arrêts et d'embouteillages prolongera un parcours sans grand intérêt. Une double voie bordée de petites boutiques, de stations d'essence, de commerces ambulants nous mènera à Kanchanaburi.

Il est 13h40, le taxi benne nous dépose devant notre hôtel qui borde la célèbre rivière Kwai. Nous sommes toujours bien accueillis avec une boisson fraîche pour nous faire attendre : la chambre ne sera prête que dans une vingtaine de minutes.

Kanchanaburi 

Le pont sur la rivière Kwaï, en thaï สะพานข้ามแม่น้ำแคว, est un pont ferroviaire de Thaïlande franchissant la Kwaï Yai à Kanchanaburi ; il est traversé par la ligne Siam-Birmanie.

Construit pendant la Seconde Guerre mondiale par des travailleurs forcés sous les ordres de l'Armée impériale japonaise, il est célèbre pour le roman de Pierre Boulle et le film qu'il a inspirés.

Durant la Seconde Guerre mondiale, afin de soutenir ses troupes dans la conquête du Raj britannique, l'Empire du Japon lance le projet ambitieux de construire une voie ferrée de 415 kilomètres de longueur à travers la Thaïlande pour rejoindre la Birmanie britannique. La main-d'œuvre, constituée de 100 000 travailleurs asiatiques et de 30 000 prisonniers de guerre occidentaux, connaît des pertes importantes en raison des mauvais traitements, des maladies tropicales et des bombardements américains et britanniques, notamment sur le pont en construction où environ 16 000 personnes trouvent la mort. C'est pour cette raison que la ligne est appelée « voie ferrée de la mort ».

Un pont en bois est d'abord construit pour assurer le franchissement de la Kwaï Yai durant la construction du pont métallique voisin. Il est achevé en février 1943. Des restes de ce pont en bois sont conservés dans le musée de la Seconde Guerre mondiale de Kanchanaburi.

Le pont métallique, toujours opérationnel depuis sa construction, est édifié avec les matériaux d'un autre pont de onze travées démonté à Java, en Indonésie, et amené sur place, près de la confluence des rivières Kwaï Yai et Kwaï Noi, à environ trois kilomètres au nord de la ville de Kanchanaburi. Ces deux rivières forment ensemble la Mae Klong.

Le pont métallique est bombardé et les deux travées centrales sont détruites en juin 1945. À titre de dommages de guerre, les Japonais les restaurent à la fin du conflit. Elles se distinguent par leur forme rectangulaire et donnent au pont son aspect très particulier ; les nouvelles travées portent une plaque attestant de cette réparation.

Le pont de la rivière Kwaï. 

Nous traversons le pont qui a coûté la vie à tant de soldats prisonniers des japonais. A l'autre bout de cette structure d'enfer un mini parc sensé être le camp des prisonniers, en fait c'est un bric à brac de boutiques de souvenirs le tout avec une musique assourdissante. C'est loin d'être un lieu de recueillement et de paix. Nous fuyons ce lieu pour nous réfugier à deux pas de là vers une enceinte remplie de divinités bouddhistes, de temples d'adoration, de gravures du Bouddha, de lotus multicolores en statut, de montagnes d'or, de dragons lanceurs de flammes. Et là, miracle, personne : il n'y a que nous.

Le temple à coté du pont. 

Nous reviendrons sur nos pas pour rejoindre l'hôtel et prendre notre repas du soir. Sur notre retour un beau coucher de soleil s'annonce sur l'ensemble des temples que nous venons de visiter tranquillement loin de la cohue touristique.

Instant de paix. 
15

Le Parc National d'Erawan se trouve au nord-ouest de Bangkok, près de la frontière birmane. Il est connu pour la cascade à 7 niveaux d'Erawan. Le parc comprend de nombreuses grottes, notamment celle de Phartat, qui contient des stalactites et des stalagmites, et celle de Ta Duang, ornée de peintures rupestres. La grotte calcaire de Wang Bah Dan comporte quant à elle 2 niveaux et un ruisseau dans sa cavité la plus basse. Des sentiers traversent le parc, où vivent des éléphants et des cerfs.

Nous nous réveillons vers huit heures malgré une nuit pas trop reposante. Est-ce les nombreux transports quotidiens, est-ce l'idée de revenir au bercail, est-ce le micmac du retour de Guylaine, Shanghaï ou pas Shanghaï ? Toutes ces questions nous traversent et nous occupent le cerveau depuis quelques jours.

Malgré ces turbulences matinales, nous ramenons cela à notre réalité quotidienne qui est plutôt sympathique. Nous allons passer deux nuits à Erawan, lieu prometteur d'une nature tropicale digne du magazine Géo ou des documentaires de la Cinq visionnés par hasard en zappant instinctivement sur la manette égarée du téléviseur heureux d'être à nouveau l'objet de notre attention.



Départ pour Erawan, tchouc-tchouc oblige.

Le bus part à l'heure prévue à 10h40. Nous roulerons une grande partie de la matinée dans cet engin d'un autre temps armé de trois ventilateurs en guise de climatisation.


Climatisation automatique. 

Secoués, ballottés, brimbalés tous les trois à l'arrière du bus, nous traversons tout d'abord un paysage urbain sans grand intérêt étalé sur une route en ligne droite à double sens se rejoignant à l'infini.

Au fur et à mesure de notre avancée, la nature bascule d'une morne plaine asséchée vers une nature plus escarpée, même un peu montagneuse un tantinet verdoyante. Le bus s'élève peu à peu dans un décor escarpé tapissé d'arbres aux feuilles brûlées par un soleil pesant et une atmosphère humide.

Il est 12h20, nous sautons du bus à un arrêt improvisé proche de notre hôtel. Nous y avons réservé deux nuitées, il côtoie la route principale très fréquentée ce dimanche. Cette artère mène au parc national de Erawan et elle suit en parallèle la rivière Kwaï. Les collines environnantes créent un espace encaissé donnant l'illusion d'un paysage de montagne mais sans pic ni sommet majestueux.

Nous faisons l'effort d'aller à pied jusque vers un groupe de restaurants boutiques distants de vingt minutes. Après un maigre déjeuner pris en deux endroits différents, la fatigue nous rattrape, nous rentrons à l'hôtel. Il est 16 heures, une sieste s'impose.

Bonjour l'accueil. 

Lecture et repos le temps de reprendre envie de poursuivre notre périple. Mais avant cela, plus d'une heure de yoga en famille, rien de tel pour découvrir ses limites, de relâcher le corps surmené et libérer l'esprit des tribulations quotidiennes même si elles se sont apaisées pour devenir enfin raisonnables.

Aujourd'hui je comprends mieux ce film de 1965 avec Jean-Paul Belmondo et Ursula Andress : "Les tribulations d'un chinois en Chine".

Un film d'aventure franco-italien réalisé par Philippe de Broca, sorti en 1965, adaptation très libre du roman éponyme de Jules Verne.

Sympathique comédie d'aventure, c'est l'histoire de Arthur Lempeureur ( Jean Paul belmondo ) un jeune milliardaire en vacances en Chine sur son voilier qui est blasé par la vie et qui semble s'ennuyer ferme . Il va se retrouver ruiné sur un coup du destin. Mille aventures se succèdent plus abracadabrantesques les unes que les autres, etc, etc....

Bon, nous on n'est pas milliardaire, on n'a pas de voilier d'un milliardaire et pour l'instant nous ne sommes pas ruinés même si les bath filent bon train.

Je vous raconte tout cela, vous avez pigé que la journée ne fût pas délirante de visites ou de découvertes mais nous avons eu de bons moments ensemble et c'est là l'essentiel.

Soupe Thaï du dimanche soir

Nous avons tout de même fait un tour vers les baraquements à vingt minutes à pied pour dîner léger si l'on veut rester en forme pour une nouvelle séance de yoga plus courte au coucher.

Sur le chemin du retour malgré une nuit claire, c'est la pleine lune, des feux dans les forêts avoisinantes éclairent le paysage et une fumée non suffocante s'étale dans la vallée.

La fumée résulte de la culture sur brûlis, une pratique répandue qui consiste à brûler les surfaces agricoles pour leur apporter de l’engrais avant une nouvelle mise en culture. Sauf qu'ici c'est en forêt, sur les hauteurs des collines proches, une odeur de cramé ou de barbecue géant imprègne nos vêtements. Je vais réaliser un film : "les tribulations d'une petite famille en Chine et en Thaïlande" avec comme actrice principale Guylaine Bonneton et la jeune nominée Elise Dalmasso. On aura un César c'est sûr.

Respirez à fond, nous on est en apnée. Bonne nuit.

Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire.  

《 Car le feu qui me brûle est celui qui m'éclaire. 》

Étienne de la Boétie.

C'est chaud. 
16

En me levant, je me dis qu'il faut réussir la journée, c'est la dernière hors de Bangkok et il ne reste plus que deux jours avant de retourner dans notre froid pays.

A 8h00 exactement, nous voilà autour d'un petit-déjeuner servi par notre hôte. Soupe Thaïlandaise, savoureuse, un peu épicée, ça réveille les papilles, la suite ça se gâte un peu, thé en sachet, deux misérables tartines grillées, de la confiture de fraises industrielle. C'est tout. Je ne compte pas les calories ingurgitées pour ce festin matinal je risque d'être déçu.

Le proprio nous propose de nous mener aux waterfalls (chutes d'eau) dans le parc en compagnie d'une jeune allemande voyageant seule. L'hôtel remonte dans mon estime. Quinze minutes plus tard nous roulons à allure moyenne vers le parc distant de quelques kilomètres.

Entrée du parc, 300 bahts par personne, normal. Le chauffeur nous dépose au parking, 50 bahts par personne, pas normal. L'hôtel redescend dans mon estime.

Bon, on ne va pas se gâcher la journée pour quelques bahts. C'est le principe de la proposition arrangeante qui n'est que intéressée.

La cascade d’Erawan ou chute d’eau d’Erawan est une cascade située dans le parc national d'Erawan, dans le district de Si Sawat, dans la province de Kanchanaburi.

Son nom est une référence à l'éléphant mythologique Erawan.

Nous décidons d'aller directement à la chute la plus éloignée, il y en a sept en tout. La septième chute d'eau demande de parcourir environ deux kilomètres dans une jungle parfaitement aménagée pour accueillir des centaines de touristes en même temps.


Un peu de fraîcheur ! 

Nous avançons à un rythme lent et sûr, il suffit de suivre un chemin d'abord en béton puis plus ou moins taillé dans le rocher alternant avec des escaliers en bois rudimentaires équipés d'une main courante bringueballante par tant de mains supportées dans une journée.

Il faut se jeter à l'eau ! 

Notre cadence soutenue nous a permis d'atteindre l'ultime point d'eau rapidement, heure à laquelle le gros de la troupe de touristes est encore coincé sur le parking de l'entrée du parc. Sans plus attendre nos tenues de bain sont vites enfilées et nous nous immergeons doucement dans une eau émeraude où de paisibles poissons font leur promenade matinale sans se soucier de nous


Retour aux sources. 

Les plus petits poissons se tassent autour des pieds et des mains dans l'eau pour venir "picorer" de la peau de nos membres immergés. Une petite sensation de chatouilles et de picotements très agréables me disent qu'il faut prolonger cet instant subtil pour laisser ces "professionnels" pédicures et manucures vous dévorez avec douceur et intensité.

La séance pédicure a bien duré une quinzaine de minutes, vient le moment où il faut carrément se jeter à l'eau.

Les pro du pied. 

L'eau est un peu trouble mais on peut aisément apercevoir les gros poissons qui ne semblent pas intéressés ni par les pieds ni par les mains des baigneurs et c'est tant mieux.


Jaillissement. 

Les baigneurs affluent au fil du temps, nous avons bien pris nos aises, nos corps ont été gentiment grignotés par ce menu fretin glouton, nous allons redescendre vers d'autres waterfalls en aval.

Au gré de notre descente, nous nous tremperons dans un autre spot tout aussi agréable et vivifiant pour nos corps vite réchauffés par une température extérieure suffocante.

Superbe nature. 

Doucement nous nous approchons de l'entrée du parc, il est presque treize heures, toutes ces sensations ont ravivé une faim légitime. Tout est prévu dans le moindre détail, pour manger copieusement, pour les toilettes au cas où, pour déposer ses bouteilles en plastique à l'entrée c'est le côté écolo du parc , pour ceux qui souhaitent avoir un gilet de sauvetage. A chaque spot, des gardes ou des policiers sont là pour faire respecter les agissements de certains qui prendraient un peu trop leur aise et en cas d'accident aussi. Beaucoup de monde partout,ça monte, ça descend mais ce n'est pas la cohue, chacun respecte l'autre, sans doute un des avantages du bouddhisme ?

Nous avions opté pour un retour à pied à l'hôtel d'environ une heure quinze de marche. La chaleur et un certaine fatigue des baignades successives ont eu raison de nous. Nous prendrons le bus à 15h00, bus bondé, nous ne sommes pas les seuls dans ce cas et en majorité des touristes. Les français ne sont pas les plus nombreux mais on les entend de loin.

La chambre a été refaite parfaitement avec application, les lits nous attendent. Un repos s'impose avant la séance de yoga de dix-sept heures.

Picnic improvisé.

Par manque de temps nous renoncerons aux visites des grottes du parc national de Erawan, je confirme la journée a été une réussite alliant découvertes de tableaux paysagés avec toutes les nuances de vert, de plaisir des yeux, de discussions familiales, d'activités sportives (la marche) et spirituelles (le yoga intériorisé), de rigolades et de mille simplissimes choses survenues pendant cette excursion tropicale.

La maman et la fille. 

Vers 19h00, retour aux baraquements pour notre dîner : pad thaï et poulet. Retour à l'hôtel. Ainsi s'achève cette journée dans la jungle du parc national de Erawan. Demain retour à Bangkok pour notre presque dernière nuit thaïlandaise.

17

La journée va être en partie occupée par les transports d'abord de Erawan à Kanchanaburi puis de Kanchanaburi à Bangkok South Bus Station et enfin un bus pour le quartier de l'hôtel où nous avons laissé nos deux grosses valises remplies de vêtements inappropriés pour les températures locales.

Lever à 7h00, petit-déjeuner plus copieux qu'hier et plus conforme à nos habitudes françaises composé de fried rice, un œuf au plat, bananes, thé en sachet.

La jeune allemande qui nous accompagnait hier pour le parc fait déjà les cents pas sur la terrasse de l'hôtel. Il n'est que 7h00 passé, le bus ne passera qu'à 8h45, elle n'a pas pris son petit-déjeuner de peur de rater le bus. Angoisse quand tu nous prends !!

Le bus est quasi à l'heure. 10h15 nous sommes à Kanchanaburi, 10h40 départ pour Bangkok, tout s'enchaîne parfaitement.

Pourquoi se créer des angoisses inutiles alors que tout est organisé en Thaïlande et dans la majorité des pays pour transporter quotidiennement des millions d'usagers sans contrainte de réservation, il suffit de se présenter en sortant du bus il y aura toujours quelqu'un pour vous renseigner et le cas échéant vous conduire pour la bonne destination.

Il est 13h15, le grab nous dépose devant l'hôtel.

Notre chambre à notre arrivée la 204.

Nous récupérons nos lourdes valises à la consigne. Comme il fait très chaud cet après-midi, nous démarrons par le tri et le rangement des affaires pour notre retour. L'après-midi se poursuivra par une flânerie dans Bangkok, il nous reste encore quelques bricoles à acheter et les massages thaïlandais à organiser.

Les valises sont presque prêtes, nous pouvons repartir pour Icon Siam, un ensemble commercial sur le bord de la rivière. On y va en prenant un bateau régulier.

Sur le chemin

Énorme et spectaculaire centre commercial au bord de la rivière.

Fontaines et restaurants au dessus de l'eau.

Les commerces sont des marques de luxe comme Ferrari et tout ce qui coûte cher.

Bien pour se promener et manger à un prix abordable. Nous y ferons nos emplettes de dernière minute.

Icon Siam Center 

Sur le parcours les buildings pointent leur antenne vers un ciel dégagé, la chaleur alourdit notre marche, une fois dans le centre commercial on recommence à mieux respirer.

Ancien et moderne. 

En quelques heures nous sommes passés d'une jungle montagneuse luxuriante à un ensemble urbanisé poussé presque à l'extrême, l'écart entre ces deux mondes opposés en si peu de temps est rude. Ici le luxe est partout, là-bas la forêt était luxuriante. L'abondance est le point commun de ces deux espaces antagonistes, le premier était un paradis où l'on pouvait s'y perdre facilement, ici dans ce royaume de l'inutile nous engloutirons les bahts restant dans notre bourse.

Icon Siam la nuit.

Le dîner dans un restaurant au bord de la rivière près de l'hôtel et des temples nous pousse à aller prendre un dernier verre sur un roof bar. Nous voilà repartis en grab pour siroter un dernier cocktail avec vue imprenable sur les temples et une partie de Bangkok. Il est 22h00, nous rentrons. C'était la journée du grand écart.

Romantique. 
18

Dernière journée à Bangkok, lever sept heures, petit déjeuner très léger, massages obligent, se faire triturer dans tous les sens le ventre plein on doit moyennement apprécier la chose.

Pour y aller, un bus presque une heure de trajet dans Bangkok, rendez-vous à dix heures précises.

Deux masseurs et une masseuse nous prennent en main, c'est le cas de le dire.

Nous enfilons une tenue appropriée, légère, en coton gris, nous ressemblons à des détenus d'une prison bangkokienne mais ici le lieu est un petit paradis.

Salle climatisée, nous sommes allongés dans des fauteuils imposants et moelleux.

D'abord les pieds et le bas des jambes pendant une heure. C'est à la fois long et c'est à la fois court, tout dépend du degré de tension de vos petons. Globalement c'est agréable surtout que mon masseur ne fait pas semblant, il y va de toute son énergie en me jetant de temps à autre un regard approbateur. Le signe acquiescant que je lui envoie lui redonne de l'énergie. Mes pieds sont ravis.

L'heure suivante se passe dans une autre pièce sur un matelas et là je pense que les choses sérieuses vont démarrer. Car maintenant il s'agit de malaxer, pardon masser, tout le corps. Les pieds en ont eu pour leur argent.

Le professionnel du muscle et de l'articulation démarre par les jambes, une après l'autre avec des flexions appuyées de tout son poids sur mes guiboles musclées, heureusement. A côté, c'est à dire Guylaine et Elise, je sens bien quelques craquements venant d'une articulation récalcitrante. Rien ne casse, tout s'assouplit avec un fond de musique zen. Évidemment le rock métal ou métal rock comme musique de fond je vous laisse imaginer la séance. Je plaisante bien sûr.

Ensuite viennent les bras, les mains où chaque doigt fait un craquement en rythme avec la musique zen.

Pourquoi a t'on des épaules et un dos ? S'il n'y en avait pas, on ne serait pas obligé de les masser. Mon haut a fait presque un angle droit avec mon bassin et ma colonne a craqué comme un roulement de tambour. Rien de cassé.

Avez-vous déjà eu deux genoux d'un gars plutôt costaud s'appuyant de tout son poids sur votre cage thoracique que vous pensiez frêle et innocente. Et bien moi oui. Tout s'est bien passé. Il aurait pu y en avoir un deuxième, même pas mal.

En fait, la séance était super, jamais un kinésithérapeute professionnel en France ne m'avait fait autant de bien que ce masseur thaïlandais professionnel aussi. Ils savent dénicher les points de tension et avec ténacité et douceur aussi, ce point disparaît comme par enchantement.

J'avais entendu parler des massages thaïlandais, pour être honnête il ne s'agissait pas de ceux-ci mais dans ce studio de massage recommandé par Bastien, des vrais pro.

Ici, tout est propre, clean, bien rangé, zen et avec un accueil parfait.

L'autre jour dans les marchés où nous flânions, il y avait aussi des boutiques de massages et pendant que les filles essayaient des robes, jupes, et autres accoutrements vacanciers j'observais une séance de massage. Car oui dans les marchés vous êtes exposés comme de la barbaque mais vivante. Enfin certains massés semblaient à demi-mort affalés sur des fauteuils douteux. Séance terminée, la masseuse a replié la serviette qu'elle a consciencieusement déposée sur le fauteuil encore plus douteux. Et au suivant !

Faut vraiment faire une sélection rigoureuse des massagest thaï. Merci Bastien pour cette adresse.

Tous les trois avons été ravis de cet espace de détente. Quand on s'occupe de soi avec un tel doux acharnement, on en redemande.

Que choisir ? 

Il est 12h30 nous partons en quête d'un restaurant pour notre déjeuner ce matin nous l'avons chunté allègrement pour ne pas avoir une remontée de riz ou de crevettes pendant une séance de torsion improbable.

Le quartier du lieu de massage, pas terrible, on a peiné pour trouver une guinguette attirante et en plus vu la chaleur à cette heure là nos guiboles n'arrivent plus à suivre.

Si on a réussi la séance massage on a raté le moment déjeuner : pas terrible et en plus de l'eau tièdasse en guise de boisson. La première fois où l'on n'est pas bien servi, visiblement ils en avaient rien à faire de nous.

On a laissé un des plats, personne n'a réussi à le finir.

Victory's Monument Place 

On raccompagne Elise toujours dans le quartier des massages jusqu'à l'entrée du métro. Bon, je ne vous décris pas la scène. Séquence émotion avec coulées Rimmel sur le visage même si elles n'avaient pas de Rimmel aujourd'hui.

Cette séquence prévisible terminée, Guylaine et moi décidons de retourner à l'hôtel un peu en bus et beaucoup à pied : distance environ cinq kilomètres, température trente six degrés, jambes anémiées, ventre vide, pas d'eau. Rien ne nous fait peur, on se lance et en plus sans internet.

Il faut dire que si vous n'avez pas de téléphone ou bien si vous l'avez mais sans internet autant appeler SOS assistance touristes en perdition sans attendre. Rien ne peut se faire sans cet outil maléfique mais indispensable. Pour payer vous pouvez retirer du cash partout mais pour se déplacer sans Google Maps ou d'autres applications équivalentes point de salut. Repartez de là et allez visiter la Creuse vous vous perdrez aussi mais au moins c'est perdu pour la France.


Nos valoches usées

Arrivés à l'hôtel vers 17h00. Petite douche et on reprend un tuk-tuk pour le métro aérien nous conduisant tout droit à l'aéroport.

Dans le hall, séquence habillage tenue londonienne où le fog et le froid seront peut-être au rendez-vous.

En route pour Londres. 

Passage des contrôles passeports sans problème, il nous reste trois heures à traîner notre vie dans cet aéroport immense.

Il est 22h30, dans une heure embarquement.

La journée a été longue, la nuit sera encore plus longue.

Désolé pour les erreurs d'orthographe ou de grammaire ou les mots improbables, entre la fatigue et le téléphone qui fait ce qu'il a envie de faire, il y a quelques coquilles.

A demain à Londres.

19

Décollage comme prévu jeudi matin à 0h15. C'est un A380-800 avec quasi 500 passagers. L'écran placé devant notre siège nous permet de suivre le vol mais aussi le direct du décollage ou de l'atterrissage, entre les deux il fait nuit donc rien à voir dans les cieux.

Le repas est servi rapidement après le décollage, nous avons plus de douze heures de vol il va falloir dormir ou s'occuper à quelque chose.

Guylaine a dormi pendant plusieurs heures et moi j'ai enchaîné la saison 1 et 2 de Gomorra, série sur la mafia napolitaine et leurs aventures bienfaisantes.


Notre avion à travers le vitrage.

Nous survolons l'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Russie, la Pologne, l'Allemagne et bien d'autres pays. Arrivés à 50 km de Londres, nous tournons en rond à cause du vent, de la pluie et de l'encombrement aérien.

Arrivés avec 15 minutes de retard sur 12500 kilomètres, on n'en tiendra pas rigueur.

Dans l'aéroport aucun contrôle de température sauf bien sûr les passeports. Ce sont des automates qui remplacent les douaniers, fini les coups de tampons, les "hi" ou "buon giorno" ou autres bonjours humains. C'est beau le progrès.

Bagages récupérés, nous optons pour le Underground d'abord et pour finir le train régional pour passer d'un aéroport à un autre. Trois heures de transfert. C'est beau le progrès.

Dans les couloirs de Stansted Airport nous faisons comme les romanichels, nous étalons nos deux valises pour transférer des affaires de l'une vers l'autre et équilibrer les poids car l'une d'elle était en surcharge.

Petit tour au Burger King,, le ventre réclame car on ne sait même plus l'heure à laquelle nous avons mangé pour la dernière fois. On était certainement encore à 12000 mètres d'altitude et à une vitesse de 900 km/h au-dessus d'un pays digne des contes oniriques de Transylvanie.

Il nous reste presque sept heures à patienter dans ce petit aéroport londonien. Heureusement on échange avec Elise qui a récupéré ses affaires à Shanghaï et qui s'apprête à rentrer à Strasbourg via Moscou et Francfort. Le bilan carbone des Dalmasso Bonneton cette année c'est la catastrophe écologique totale. En plus, je pars dix jours en Inde (yoga, méditation et course à pied en pleine conscience) en octobre prochain. Je me rattraperai dans deux ans lorsque j'irai en Asie à pied.

Ci-dessous quelques photos de Shanghaï de ce matin prises par Elise.

La chinoise a des surchaussures, un masque de plongée, deux masques chirurgicaux, deux paires de gants en latex et un K-way. Elle aurait dû louer une combinaison de plongée ou un scaphandre.


Une chinoise et son inséparable masque

Dans le métro à Londres, dans le train régional et dans les aéroports de Heathrow et de Stansted personne ne porte un masque, aucun contrôle de température. De là à me dire que cela me manque, je n'irai pas jusque-là.

C'est mon dernier post, il ne me reste plus qu'à vous remercier pour vos messages, vos encouragements tout le long de cet épisode vacancier épique.

Sans doute j'aurais eu moins de choses à dire sans ce Coronavirus maléfique.

Nos quatorze jours d'incubation sont passés nous ne sommes donc plus potentiellement nuisibles. Il ne me reste plus qu'à faire mes vaccins qui sont restés bien au frais dans le frigo de Pizay. J'en rage !