Visite dans la région du Roeulx

Le Roeulx est une petite ville du Hainaut, en Belgique, situé au Nord-Est de Mons et non loin de Soignies. Le nom de cette ville vient de Ruez ( Défrichement).
3 novembre 2018
1 jour
1

J'accompagne les Amis de la Nature de Basècles en covoiturage, le samedi 4 novembre 2018, dans la région du centre et plus précisément dans la région du Roeulx. Le Roeulx est une petite ville du Hainaut, en Belgique, situé au Nord-Est de Mons et non loin de Soignies. Le nom de cette ville vient de Ruez (Défrichement). Le nom propre le « Roeulx » apparait au XII -ème s. Jusqu’au XI -ème s. une majorité du Hainaut et donc le Roeulx était recouvert par une forêt charbonnière. Peu à peu celle-ci se déchiffre par des déboisements massifs. Le domaine actuel du Roeulx est ainsi successivement recouverte de forêt, habitée puis dépeuplée. Pour l’anecdote, c’est dans cette forêt que Saint-Feuillien, un moine irlandais, est assassiné.

Pour les amateurs de bière, la région est connue pour la Saint-Feuillien mais celle-ci n’est pas notre destination du jour.


Avant de découvrir, l’ancien hôpital de la région, nous flânons dans son jardin. Une magnifique roseraie, désignée « Jardins concours de roses nouvelles ». Des roses encore maquée par la gelée de la nuit précédente.


Jardin concours de nouvelles roses

Notre matinée débute avec la visite de l’ancien Hôpital Saint Jacques. Aujourd’hui, on peut trouver le Centre d’action social de la ville ainsi que maison de repos et de soins.

Sa construction de base date de 1202 grâce au Bailli, Baudouin. C’est le moment des croisades et le Bailli n’y échappe pas. Il organise son départ et confie sa maison et ses dépendances à Eustache III alors seigneur du Roeulx. Le bailli souhaite construire un hôpital dans le but d’assurer le salut de son âme. A l’époque, on ne parle pas d’un « hôpital » mais d’un « hospital ». Hospital vient d’hospitalité. En effet, à l’époque les soins des pauvres est rudimentaire. La guérison vient davantage de la foi que de remèdes pharmaceutiques. Il faut dans un premier temps accueillir le pèlerin. Il faut attendre 1280 pour que l’hôpital prenne l’appellation Saint-Jacques. L’hôpital devient alors un lieu d’accueil du pèlerin et du pauvre. L’hôpital brasse de l’argent et met sur pied un budget. Tous les bénéfices sont reversés aux pauvres de Dieu. Au fil du temps, vers 1242, la ville se dote de fortifications, on accède notamment à la ville par la porte binchoise. La construction de l’hôpital évolue. On voit alors apparaitre une chapelle, un hôpital et une ferme. L’hôpital a une forme de quadrilatère. La présence de la chapelle est encore attestée en 1550. Au 16ème s., l’Hôpital a des dettes. C’est grâce au Comte Claude de Croy que le domaine a pu être sauvé. Il décide de confier la gestion de l’hôpital à des sœurs. Dans un premier temps, il décide de confier celui-ci à des sœurs franciscaines, du diocèse de Saint-François.

Mais le culte de Saint-François ne correspondant pas aux besoins d’un hôpital (recluse), il se tourne vers les sœurs de la Madeleine de Ath. Quatre de ces sœurs sont désignées pour diriger l’hôpital. L’arrivée de celle-ci est très mal vue par la population qui ne les trouve pas légitimes. Cela donna même lieu à un procès qui se termina en 1627. Les fonctions de la congrégation sont revues. Seulement 12 sœurs pour 10 malades seront autorisées au sein du lieu de soins. Les lits des patients se trouvaient dans les caves. L’archevêque leur accorde le voile et leur assigne la règle de Saint-Augustin. Le symbole de Saint-Augustin est un cœur, on le retrouve un peu partout dans l’édifice (Au-dessus de la porte, les serrures des armoires, …).


Au fil des siècles, l’hôpital se développe et change peu à peu de physionomie :

- 1 er construction ; Prolongation de l’enceinte de l’hôpital et de la chapelle. - En 1652 : Le bâtiment est rehaussé - Ensuite, une école voit le jour. Pour l’anecdote, un bourgeois montois accorde un financement pour la construction du nouveau bâtiment. N’ayant pas eu d’enfants et donc pas d’héritier, il demande en échange qu’à leur mort leur servante soit engagée au service du couvent. -1702 : Construction du porche -1716 : Création d’un cloître, celui-ci permet la communication entre les différentes enceintes. -1738 : La façade de rue est rehaussée - Arrivée de la révolution française, l’hôpital est à nouveau sauvé in-extremis. Un accord est octroyé afin de garder l’hôpital et la ségrégation au vue de son utilité. L’hôpital devient « l’hospice civil du Roeulx ». - Création de 2 organes : Un hospice civil (Lieu avec une fonction) et un bureau de bienfaisance (Les gens restent chez eux et de l’aide leur est apportée). - 1843 : Construction d’un nouvel hôpital avec 16 lits (8 pour femmes et 8 pour hommes) - 1925 : fusion des 2 organes. Formation commission d'assistance publique - 1974 : site classé en partie - 1976 : loi organique. Création du Centre d’action social et non plus d’aide social - 1978 : La maison de repos déménage dans le quadrilatère jusque 2001 - 2001 : Après de nombreuses batailles, un nouveau bâtiment voit le jour et accueil une MRS de 55 lits. Cela a sauvé le domaine parce que sans maison de repos, les bâtiments deviennent inutiles. La dernière sœur du couvent décède en 2001 juste avant le transfert des pensionnaires dans le nouveau bâtiment

Aujourd’hui, le lieu devient musée et accueille différentes activités culturelles. Le site est accessible au public uniquement sur rendez-vous. Le lieu est préservé grâce à l’ASBL Saint-Jacques composé d’un petit groupe de passionnés, attachés à ce lieu du passé. Le prix de la visite guidée permet la restauration des œuvres d’art du bâtiment. Le lieu accueille également tout au long de l’année gratuitement les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.


Les quatre sœurs arrivée sur la demande du Comte De Croy
Le cloître



Les chambres des soeurs

Petit arrêt au Bercha à Bray

2

Pour clôturer notre journée, nous nous dirigeons vers le Chant d’Eole. Un lieu de fabrication d’un mousseux brut. Les vignes se trouvent juste au pied des éoliennes. Un vrai petit bijou pour nos papilles. Nous avons l’occasion de visiter les installations du Champs d’Eole.

Le domaine du Chant d’Eole a vu le jour en 2010 grâce à l'association d’un viticulteur champenois et celle d’une grande famille d’exploitants agricole en région montoise. On retrouve 86000 pieds de vigne des cépages traditionnels. Pas moins de 9ha50 situé entre Harveng et Quevy ont été plantés. Orienté plein sud et majoritairement calcaire sont des conditions idéales pour ce type de plantation. Le domaine Chant d’Eole doit son nom à ses plantations situées aux pieds des éoliennes de Quévy. Celles-ci ajoutent de la qualité aux raisins. En effet, celles-ci brassent l’air doux vers le sol retardant ainsi les gelées.

Il s’agit ici d’une toute jeune production. En effet, les premières vendanges ont eu en 2013 et le mousseux du chant d'Eole a fait son entrée sur le marché des vins mousseux de qualité en octobre 2015. On peut y déguster 2 cuvées : Le brut « Blanc de Blanc », le Brut Rosé. Il produise également un apéritif « L’élixir Saint Georges ».