Sejour à la Côte d'Opale

La Côte d'Opale englobe le littoral nord ouest français soit 120 km de côtes entre la frontière belge et la frontière française
Octobre 2018
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Notre première destination lors de ce week-end est Boulogne-Sur-Mer.

Cette station balnéaire est née en Angleterre au milieu du 18ème S. A cette époque, la grande vogue était de prendre des bains de mer. Cette tendance se développe d’abord dans le nord-ouest de l’Europe. Elle n’atteint Boulogne-Sur-Mer qu’à la fin du 18ème siècle. Ralenti par le contexte historique difficile (révolution, affrontement franco-britannique, …), le phénomène balnéaire ne prend son essor en France que dans les années 1820. Des structures hôtelières apparaissent dès 1814 et des structures de loisirs se développent (Casino Debayser. Sports nautiques, …). L’essor de cette ville vient sans doute avec l’arrivée du chemin de fer.

« Je lui disais toujours que je l’emmènerais à Boulogne, prendre des bains de Mer » F. Dostoïevski, La Douce, 1876

Nous nous arrêtons face aux Fortifications de Boulogne-Sur-Mer. Celle-ci succédèrent aux enceintes d’un camp romain, aujourd’hui elles sont les témoins de l’architecture médiévale du nord de la France. Elle date du 13ème S. Les portes, ouvertes sur chaque flanc, succèdent aux entrées du camp romain. Nous empruntons la porte des Dunes pour nous diriger vers la Basilique Notre Dame. Il existe également un château lié à ces fortifications mais celui-ci n’est pas notre destination. Peut-être lors d’un autre séjour à la côte d’Opale.

La Basilique Notre Dame a été construite au 19ème s. sur les ruines de la cathédrale médiévale. Elle est dédiée à la Vierge Nautonière. L’Eglise actuelle est construite en 1827 par l’Abbé Haffreingue, architecte autodidacte. Les travaux s’échelonneront sur un demi-siècle. En 1879, elle est élevée au titre de basilique. Au niveau architectural, la Basilique Notre Dame est une production originale inspirée de l’architecture religieuse de la Renaissance et des temps classiques. L’autel Torlonia est la pièce maîtresse du mobilier. Il a été offert en 1866 par le Prince Torlonia. On peut également signaler l’Autel Retable du Sacré-Cœur dans un style néo-Baroque.


Nous découvrons la Crypte grâce à une visite guidée.

Il s’agit d’une des plus grandes cryptes de France. Un vrai petit bijou. On parle ici de 100 mètres de longueur et d’une surface d’environ 1400 mètres carrés. C’est la découverte de l’ancienne crypte romane qui a motivé la construction d’une crypte s’étendant sur toute la superficie de la Basilique. On y trouve un dédale de galeries et de salles. On ne peut que s’extasier devant le programme pictural. Malheureusement, l’environnement humide et le temps ont altéré considérablement les œuvres des différents murs. Lors de la dernière restauration, il n’a pas été possible de les réhabilités car les délais et le budget ne le permettait pas cette fois ci. Peut-être un jour, en espérant limiter les différentes dégradations. Les peintures murales regroupent 160 scènes figuratives consacrées à l’Ancien et au Nouveau Testament ainsi qu’à l’Histoire de Notre Dame de Boulogne. Il s’agit en majorité d’une restauration de la crypte romane par l’Abbé Haffreingue qui se déroulera sur une vingtaine d’années. Au fur et à mesure des différents aménagements, les murs ont été recouverts par différents artistes mais leurs noms demeurent encore aujourd’hui inconnus.

Après l’effondrement des voûtes de la Basilique en 1921, la crypte sera contrainte d’accueillir le culte. Plus-tard, lors de la 2ème Guerre Mondiale, elle servit d’abri à la population. C’est en 1980 que l’on enrichit ces lieux d’une collection d’art sacré. Elle est composée de certaines œuvres de la paroisse de Boulogne et des environs. On y trouve également des objets d’orfèvrerie, des peintures, des sculptures, des ivoires, des objets antiques issues de fouilles archéologiques.

Signalons également la salle des portraits d’évêques : 12 évêques se sont succédés entre 1556 et 1791, soit à la fermeture de la cathédrale avant la basilique. Huit de ceux-ci ont été enterrés sous la cathédrale. On retrouve leurs portraits dans cette salle.

Entre 2010 et 2015, la crypte subit revalorisation. La crypte restaurée a été inaugurée le 19 mai 2015.

Nous terminons notre visite afin de nous diriger vers notre restaurant pour le lunch de midi. Notre halte se déroulera à la Brasserie Hamiot à Boulogne-Sur-Mer. Un vrai délice pour nos papilles.

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Après ce copieux repas, nous reprenons le car quelques minutes afin de rejoindre Nausicaa, notre dernière destination de la journée avant de rejoindre notre hôtel.

Le fil conducteur de notre visite guidé fut un voyage en haute mer. Nausicaa possède le plus grand aquarium d’Europe. Les cinq océans qui nous entourent ont de tout temps fascinés l’Humanité tout entière. Ces espaces marines ne forment en réalité qu’un seul océan, dans lequel évolue une infinité d’être vivant. L’Océan est à la fois cœur et poumon de notre planète L’Homme exploite l’Océan pour se nourrir, pour voyager, pour le transport de marchandises et désormais comme source d’énergie. L’Océan produit également de l’Oxygène.

Notre voyage en Haut Mer nous a permis de découvrir de nombreuses espèces aquatiques mais pas que… En effet, c’est également une remise en question de nos pratiques. Notre environnement tel que nous le connaissons est en pleine mutation. Le réchauffement climatique, ce n’est plus une projection, un article dans une revue scientifique ou un souvenir de nos manuels scolaires, il est là ! Mais quelles en seront les conséquences ? De tout temps le Monde s’est adapté. Certaines adaptions furent nécessaire pour notre survie mais l’Humanité à elle-même engendrer des cycles via des manipulations dangereuses. Le monde tel que nous le connaissions est sur le point de disparaitre. Je n’ose imaginer ce que nous laissons à nos descendants. Le problème de l’Homme n’est pas qu’il fait des erreurs mais qu’il les reproduit sans cesse. Aucune erreur n’est impardonnable mais lorsque l’erreur devient une habitude, peut-on vraiment être pardonné ?


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Après une nuit à l’hôtel Ibis Cathédrale situé face aux remparts de la vielle ville nous reprenons le car. Notre matinée nous permettra de découvrir les deux caps : Le Cap Gris-nez et le Cap Blanc-Nez (23 km de côtes entre Boulogne et Calais).

Nous rejoignons notre guide qui nous accompagnera toute la matinée.

Petit retour sur notre visite guidée en car :

Boulogne-Sur-Mer était occupé par les romains, Jules César est même passé par là. Les romains ont laissé leurs traces grâce à un de leur camp fortifié. Aujourd’hui cet espace est occupé par une fortification médiévale datant du 13ème S.

On trouve à Boulogne un port de pêche et un marché aux poissons (Criée à 4h30). C’est le 1er port de pêche en France. Sur ce port, on peut apercevoir les deux géants rendant hommage au personnages mythiques de la marine boulonnaise : Baptiste portant un filet de pêche sur son épaule et son épouse Zabelle repérable à sa coiffe de dentelle. Autour du port, on retrouve beaucoup de rues en escaliers où vivaient les pêcheurs. On peut également apercevoir la statue de San Martin, un général et homme d’Etat Argentin, un des héros des indépendances sud-américaine. Il est décédé en 1850 à Boulogne-Sur-Mer.

Nous longeons la Digue Vaneau : Un brise-lames de 2 km 700. Cette digue protège le port de l’ensablement. Les vagues peuvent atteindre jusqu’à 20 m de haut en hiver. Lors de notre périple, nous pourrions caractériser Boulogne comme vallonné.

Nous réalisons notre premier arrêt en haut de la falaise, face à la mer afin d’accéder à l’une des poudrières du Camp de Boulogne (Barraque de l’Empereur). On peut apercevoir au loin la côte de Douvres (Angleterre). C’est le dernier vestige militaire napoléonien de la région. Elle marque la présence de la Grande Armée à Boulogne. Cet édifice se présente sous forme d’une petite maison de forme rectangulaire. Elle servait de lieu de conservation de barils de poudre à canon. Napoléon possédait 2 camps dans les environs, nous sommes sur le camp droit.

Sur ce lieu, on aperçoit également le Calvaire des marins. Son architecture évoque la coque d’un bateau qui tombe dans la mer. C’est ici que les femmes de marins venaient attendre leur mari parti en mer. Il s’agit d’un sanctuaire dédié au souvenir des marins disparus en mer. La chapelle est décorée d’Ex-Voto en l’honneur des disparus. Pour la construction de cette bâtisse il a fallu l’autorisation du Sémaphore car il ne pouvait pas obscurcir la vue (poste de la défense national).


Nous remontons dans le car direction le lieu dit « la Crèche ». De là nous pouvons apercevoir les digues qui ferment le port de Boulogne et Wimereux, une station balnéaire que nous traversons. Nous apercevons également la Pointe aux Oies, c’est un site naturel aux alentours de Wimereux. C’est un lieu attrayant pour les vacanciers, avec un peu de chance on peut y observer des phoques. Nous continuons notre traversée de Wimereux par la rue Carnot, la rue principale. En 2003, Wimereux a rendu hommage au Lieutenant-Colonel canadien John McCrae, auteur du célèbre poème « In Flanders Fields » qui décéda le 28 janvier 1918 à l’hôpital militaire britannique de Wimereux. Nous continuons notre road trip en passant par l’estuaire de la Slack. Il constitue l’un des milieux marins les plus riches en biodiversité.

Sur notre route, nous croisons des épaves de flobart. Il s’agit d’un bateau d’échouage capable de flotter dans moins de trente centimètres d’eau et utilisé pour la pêche sur la côte d’Opale jusqu’à la fin du 20èmes.. Notamment à Wissant (Lieu de villégiature de Charles de Gaulles), ville que nous traversons également. La technique était d’attendre les marrées hautes puis le flobart était ramené par des chevaux ou des hommes. Maintenant, ce système est davantage un loisir qu’une méthode de pêche commercial.

Nous réalisons un nouvel arrêt afin de profiter des nombreux sentiers de randonnée présents sur la côte d’Opale. Nous empruntons donc une partie du GR 120 du Littoral sur le Cap Gris-Nez. Une chouette petite balade à la découverte des paysages de la Côte d’Opale. Nous rencontrons également sur notre chemin des photographes animaliers à la recherche de prises de vue des migrations des oiseaux. Il existe à la Côte d’Opale deux types de dunes l’une picarde et l’autre flamande. Les deux caps sont classés sites naturels protégés.


Après s’être dégourdi les jambes direction Calais, notre destination ultime. Calais est une commune française du département du Pas-de-Calais. Elle est située face sud-est de l’Angleterre. Son port (premier de France pour son transport de passager) et le tunnel sous la manche en font la principale ville française de liaison avec la Grande-Bretagne. Ces dernières années la ville de Calais fait malheureusement l’actualité car elle est le passage privilégié pour la Grande-Bretagne vue comme la destination rêvée par les migrants en quête de sécurité.

Nous avons pu apercevoir lors de notre passage à Calais son théâtre, son hôtel de ville et sa dentelle. Le premier théâtre calaisien a été construit en 1725. Pierre Quillacq, propriétaire de l’hôtel d’Angleterre propose à la ville d’offrir une salle de spectacle au fond de son jardin. En 1825, Calais achète le Théâtre. En avril 1838, le théâtre a des dettes. Les limites du théâtre se font sentir (Mauvais son, chaises inconfortables, …). En 1885, l’unification de Saint-Pierre et de Calais renouvelle l’idée d’un théâtre municipal. Le projet architectural est confié à Malgras-Delmas. A son ouverture le théâtre contenait 1390 places.

Dernière étape de notre visite, l’hôtel de ville et son beffroi. Ils sont situés place du Soldat inconnu de Calais. Son beffroi est inscrit au patrimoine de l’Unesco en 2005. En face de ceux-ci on peut admirer « Les Bourgeois de Calais ». Les Bourgeois de Calais est un groupe statuaire d'Auguste Rodin commandé par la Ville de Calais où a été inauguré le premier exemplaire en bronze en 1895. C’est une des œuvres les plus célèbres de Rodin.

Nous faisons une halte pour le déjeuner au Coq d’Or sur la Grand-Place de Calais. L’estomac bien rempli, nous embarquons à bord du Calais Majest’in. Un petit tour en bateau avec un équipage très accueillant.

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Nous faisons une halte pour le déjeuner au Coq d’Or sur la Grand-Place de Calais. L’estomac bien rempli, nous embarquons à bord du Calais Majest’in. Un petit tour en bateau avec un équipage très accueillant.

Notre dernier arrêt est le musée international de la dentelle de Calais : Au programme une visite libre : Façonnée par son industrie dentellière datant du début du 19ème s., Calais lui rend hommage à travers un musée qui prend place dans une usine de dentelle. Différentes sections sont consacrées à la fabrication de la dentelle (A la main, mécanique), aux métiers de la dentelle et à l’évolution de la mode. Nous avons même eu droit à une démonstration avec la mise en marche d’une machine à dentelle. Nous avons terminé notre visite par l’exposition temporaire consacré à la haute couture.