A l'occasion de mes dix-huit ans, j'ai choisi de faire mon premier road-trip en Islande, le long de la côte Sud. Je vous emmène avec moi sur cette terre de magie et de mystère.
Du 5 au 10 mars 2018
6 jours
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Angers, France. 5 mars 2018. Six heures et demi, le réveil sonne. Nous partons vers la gare. La première journée de la plus belle semaine de ma vie commence.

En juin dernier, lors de mes 18 ans, j'ai eu la chance de recevoir une très belle cagnotte de la part de mes proches. Mon choix s'est immédiatement porté sur un roadtrip en Islande. Seulement, un problème de taille faisait obstacle à mon projet : l'âge minimum pour louer une voiture en Islande est de... 20 ans !

L'affaire est vite réglée car ma Maman accepte de m'accompagner. Je la remercie encore de m'avoir permis de réaliser mon rêve. Par la suite, j'invite également ma petite sœur, Jane, et deux amies, Marie et Agathe. C'est à nous cinq que nous faisons le grand saut pour l'Islande.

Arrivée à l'aéroport Charles de Gaulle à Paris. Nous partons avec la compagnie WowAir et, malgré de nombreux avis négatifs sur cette dernière, je peux vous assurer que nous n'avons subi ni retard, ni problèmes de bagages. A dix heures trente, nous décollons.

En survolant l'Islande, on croirait apercevoir la surface d'une météorite car le sol est noir et nu de végétation ; c'est une étendue déserte qui semble s'étendre à l'infini.

Atterrissage à l'aéroport de Keflavík trois heures plus tard. Il faut avouer que la ville est très industrielle et manque de charme. Nous sommes prises en charge dès notre arrivée par l'agence où nous louons notre voiture. Enfin, nous prenons possession de notre compagne de route, une Toyota Rav4 (que je ne peux que vous conseiller !).

Nous voilà enfin sur les routes islandaises, et ce avant quinze heures ! Direction Reykjavík.

Le circuit que nous allons effectuer fut entièrement réalisé par mes soins, à partir du Guide Evasion Islande. Le trajet est classique mais passe par certains lieux souvent délaissés par les voyageurs. En cinq jours, nous ferons toute l'Islande du Sud en voiture, jusqu'à Jökulsárlón. A nous cinq, le voyage dans sa globalité aura coûté un peu moins de 1000 euros par personne.

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après-midi

Reykjavík. Capitale la plus septentrionale au monde, à seulement 250 kilomètres du cercle polaire arctique.

Un pur joyau. Je retiens essentiellement ses maisons faites de tôle ondulée, aux murs et aux toits de mille couleurs ; ses œuvres d'art omniprésentes, comme ses multiples statues ou ses incroyables graffitis artistiques ; ses nuits animées même au début de mars, durant lesquelles les enseignes des multiples bars pris d'assaut par les Islandais et les touristes luisent dans le noir.

Nous avons beaucoup apprécié la Hallgrímskirkja, l'église luthérienne du centre de Reykjavík. L'architecture est magnifique et très originale. Il était possible de monter à son sommet, cependant nous avons été dissuadées par la température.

Ce qui m'a le plus impressionnée, cependant, est la sculpture du drakkar viking dans le secteur de la Marina.

Malheureusement nous n'avons pu rester admirer le spectacle. Bien que la température était plutôt douce, soit environ -3 degrés, les vents venant du Cercle polaire ont vite fait descendre le ressenti à -20 degrés sur le port.

Enfin, oui, bien sûr, en bonnes touristes, nous sommes allées faire un tour au Musée national des phallus. Je ne vous cache pas que j'avais entendu beaucoup d'anecdotes sur ce musée. En dépit de son prix élevé, nous avons passé une demi-heure à rire, je ne regrette donc pas notre visite.

La nuit se couche sur la belle Reykjavík et malgré notre envie, nous ne restons pas longtemps dans ses rues. En effet, demain, direction le Cercle d'or !

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Région la plus touristique d'Islande, il était néanmoins impensable de ne pas passer par le Cercle d'or. Et quelle beauté ! En une journée, nous avons réussi à rallier Thingvellir, Geysir, Gullfoss, Kerid et le Secret Lagoon avant de rejoindre notre Airbnb à Hverargerði.

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Avant d'aborder le Cercle d'or, j'aimerais mettre l'accent sur une chose qui fut une réelle surprise, et que je n'avais repéré dans aucun de mes guides. Il s'agit tout simplement de... LA ROUTE. On peut passer en quelques minutes d'un désert infini de sable de noir à un bord de mer idyllique, une plaine verdoyante où paissent des rennes, ou encore un glacier entouré de ses lacs gelés. La route 1 rivalise de beauté avec certains sites que nous avons pu admirer. Un coup de cœur pour chacune de nous cinq.

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Nous avons commencé notre visite du Cercle d'or par le Parc national de Þingvellir, siège du premier Parlement au monde. Nous avons pu admirer le lever du soleil du haut du promontoire après une promenade d'une demi-heure. Malgré l'heure très matinale, le site était déjà bien fréquenté.

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Nous avons continué avec le parc géothermal de Geysir. Rien qu'en entrant dans le site, les fumerolles bordant le chemin nous ont émerveillées. C'était tout simplement incroyable, surtout que nous n'avions jamais vu de zone géothermique de notre vie. Les panneaux de danger indiquant une eau à plus de cent degrés détonnaient dans le décor.

Puis, au loin, nous voyons un immense colonne d'eau surgir au-dessus des arbres : c'est Strokkur, le geyser le plus actif d'Islande, qui entre en éruption toutes les cinq à dix minutes. Lorsque nous arrivons devant lui, une foule est déjà rassemblée. Je crois que c'est le lieu le plus fréquenté que nous avons visité durant ce voyage. Nous attendons tous impatiemment la prochaine explosion.

Soudain, une énorme bulle de gaz se forme et un jet d'eau bouillante est projeté à plus de vingt mètres de hauteur ! Le spectacle est fantastique. Nous décidons d'y assister plusieurs fois. A chaque essai, le geyser est différent.

Enfin, nous allons voir Geysir, qui fut le plus grand geyser au monde. Aujourd'hui, il est malheureusement éteint, ou du moins endormi - mais le détour valait tout de même le coup. Même si le parc de Geysir est très touristique, je vous conseille fortement d'y passer, surtout si vous n'avez jamais vu de geyser en activité. Cela restera l'un de mes meilleurs souvenirs.

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Après Geysir, direction la fameuse Gullfoss. Malgré son nom de "chute d'or", nous n'y avons vu aucun arc-en-ciel ce jour là. En outre, à cause des vents extrêmes, le sentier menant au pied de la chute était fermé. Cependant tout cela est passé au second plan puisque notre première pensée fut tout simplement un grand "waouh" ! La chute n'est en rien comparable aux photos que l'on peut voir. Magistrale, grandiose, enchanteresse, impressionnante sont les premiers mots qui me viennent - sans parler du gigantesque bruit que ses deux paliers de cascades produisent ! Nous nous sentions toutes petites à côté de cette force de la nature.

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Une fois les trois géants du Cercle d'or visités, nous avons pris la route pour Kerid, bien moins fréquenté. Il s'agit d'un volcan éteint dont le cratère est le mieux préservé d'Islande. En son cœur repose un profond lac, complètement gelé lors de notre visite. Ce site n'était peut-être pas le plus impressionnant mais j'y ai eu un véritable coup de cœur. Tout y était magnifique, tant les couleurs que les paysages depuis le sentier faisant le tour du cratère. Marcher sur le lac gelé était également très atypique. Ce site doit également être sublime en été.

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Enfin, nous avons terminé cette fantastique journée en beauté par le Secret Lagoon de Flúðir. Cette piscine naturelle, la plus ancienne d'Islande, se caractérise par des eaux en permanence aux alentours de quarante degrés. Bien moins touristique que le célèbre Blue Lagoon, la baignade dans ce cadre intimiste nous donne l'occasion de nous relaxer après cette intense journée.

Le gros point positif de ce lagon est qu'il est resté très naturel, on croirait se baigner au milieu d'une rivière. Les fumerolles et les minigeysers au bord du lagon sont facilement accessibles et méritent le détour. Je ne peux que vous conseiller ce lieu. Réservation obligatoire !

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Nous avons terminé notre journée en prenant un Airbnb dans la petite ville de Hveragerði. Malheureusement, pas d'aurores boréales ce soir là. Nous nous couchons tôt : demain sera la journée la plus chargée.

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Aujourd'hui, nous comptons rallier Hveragerði à Vík en passant par la randonnée de Reykjadalur, les cascades de Seljalandsfoss et Skógafoss, la randonnée du DC3 et enfin la plage de Dyrhólaey. Un beau programme qui nous fera parcourir vingt kilomètres à pied dans la journée.

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Aux premières lueurs du soleil, nous entamons la fabuleuse randonnée de Reykjadalur, à quelques kilomètres de Hveragerði (le parking est difficile à trouver, suivez bien les pancartes). Elle nous prendra environ trois heures, aller, baignade et retour compris.

Nous commençons notre ascension dans les montagnes, absolument seules. Nous étions les premières sur le parking et nous ne verrons personne jusqu'au trajet de retour, alors que celle-ci est de plus en plus touristique. Je ne peux donc que vous conseiller de réaliser cette randonnée le plus tôt possible afin d'éviter la foule.

Dès que nous atteignons les premières hauteurs, le spectacle est magnifique. J'avais l'impression de me retrouver dans la Terre du Milieu du Seigneur des Anneaux, ou dans les plaines d'Essos de Game of Thrones.

Plus nous avançons, plus la glace recouvre le sentier. C'est le moment d'enfiler les crampons ! Mis à part un endroit un peu difficile, nous avons rapidement avancé. Les sentiers montent de plus en plus haut, jusqu'au sommet des montagnes. Tout en bas, dans la vallée, nous voyons de multiples cascades et rivières. Quarante-cinq minutes après notre départ, nous arrivons dans des champs géothermiques, contrastant avec les étendues de glace que nous avions précédemment franchies. L'endroit est tout simplement époustouflant.

Attention, ne sortez surtout pas du sentier pour aller voir les fumerolles de plus près : le sol est si chaud que vos chaussures fondraient ! Il est impératif de rester entre les balises.

Enfin, nous finissons par arriver à la fameuse source chaude, serpentant entre les montagnes et les blocs de glace. Nous nous mettons rapidement en maillot de bain dans le froid polaire et entrons dans la rivière, qui devait atteindre les trente degrés. Je n'oublierai jamais cette expérience, l'une des plus belles de ma vie. Le plus dur fut de sortir de l'eau.

Le retour est plus facile car le sentier descend. C'est à ce moment que nous croisons les premiers autres randonneurs, venus par dizaines.

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Après cette fabuleuse étape, nous ne nous arrêtons pas avant Seljalandsfoss. Perdue au milieu de larges plaines, nous l'avons repérée de très loin depuis la route 1. Très honnêtement, j'ai été un peu déçue par cette cascade, en grande partie car le sentier qui permettait de passer derrière était fermé à cause de la neige. Cependant, la vue de la cascade avec les stalactites et les parois gelées était magnifique.

A gauche de la cascade, un chemin bien moins fréquenté continue sur 600 mètres. Il mène à une autre cascade, Gljufrafoss, encore plus jolie, et permet en plus d'avoir une vue d'ensemble sur Seljalandsfoss.

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Il aurait été étonnant de ne pas aller à Skógafoss après s'être arrêté chez sa sœur Seljalandsfoss. Elle aussi fut très facile à trouver depuis la route. Contrairement à sa sœur, Skógafoss m'a époustouflée, en grande partie grâce à l'arc-en-ciel formé à son pied. Impossible de le manquer !

Par chance, le chemin menant au sommet de la cascade était ouvert. La vue m'a semblé encore plus belle d'en haut, je vous conseille fortement de ne pas la rater. Cependant la photo se mérite puisqu'il faut gravir 430 marches !

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Avant-dernière et très attendue étape de la journée : la randonnée menant au DC-3. En 1973, un avion de transport américain dut atterrir d'urgence sur le Sólheimasandur, une immense plaine de sable noire entourée par la mer et les montagnes. Aujourd'hui la carcasse est devenue un site touristique, à tel point que les voitures y ont été interdites. Il est désormais nécessaire de marcher quarante minutes pour l'atteindre.

J'avais beaucoup lu qu'il était difficile de trouver le point de départ de la randonnée. En réalité, le parking côtoie la route 1, nous l'avons trouvé immédiatement. Ce que la marche fut longue ! Certes, la randonnée de Reykjadalur fut beaucoup plus longue au niveau de la distance, mais les paysages nous le faisaient oublier. Cependant, sur le sentier menant au DC-3, le paysage reste toujours le même : un infini désert de sable noir, uniforme, rocailleux.

Enfin, nous arrivons à la carcasse du DC-3. La glace mêlée au sable volcanique donne une touche post-apocalyptique au tableau. L'endroit est sublime.

Malheureusement, certains touristes ne respectent pas l'appareil et se permettent de monter sur son toit, ses ailes... J'imagine que dans quelques années l'endroit deviendra payant ou tombera en ruines. Si certains d'entre vous tiennent vraiment à visiter ce lieu, je vous conseille de ne pas trop tarder.

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Nous terminons la journée avec la plage de Dyrhólaey. Pas de chance, sûrement à cause du vent, l'accès à la plage et au phare était fermé. Nous nous sommes contentées d'arpenter le sentier surplombant les falaises, en regardant le coucher du soleil.

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Nous nous arrêtons pour la nuit dans des petits chalets à proximité de Vík. J'ai adoré le côté pittoresque de l'expérience : vivre à plusieurs dans un chalet étriqué, perdu au milieu de la nature ; chasser les aurores boréales, bien que sans succès ; voir le soleil se lever sur les plaines gelées.

J4

Cette journée sera la moins chargée, mais aussi la plus riche en émotions avec la vue des aurores boréales. Dans la journée, nous comptons rallier Vík à Jökulsárlón, en passant par Reynisfjara, Foss á Siðu, Dverghamrar, la randonnée de Skaftafell et Fjallsárlón.

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Nous commençons par rejoindre Reynisfjara, sur laquelle nous admirons le lever du soleil. La plage, que vous avez sûrement déjà aperçue dans nombre de films, est régulièrement citée parmi les plus belles au monde. Il est certain que ses orgues de basalte, son sable volcanique ainsi que la vue sur un océan Atlantique particulièrement sauvage en font un lieu hors du commun.

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C'est avec regret que nous quittons Reynisfjara pour Foss á Siðu. Il s'agit d'une cascade touchant presque le bord de la route, posée dans un joli cadre verdoyant où se trouvent des habitations. Encore une fois l'accès au pied de la cascade est fermé, car glacé. Cependant nous la voyons très bien depuis notre position. Le soleil se reflète dans les volutes de glace et d'eau, tandis que le vent fait vibrer la fine cascade, qui chute de 70 mètres.

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Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons au Dverghamrar, "les falaises du nain". Comme sur la plage de Reynisfjara, on retrouve d'imposants orgues de basalte, en plus grand nombre. Encore une fois, nous sommes complètement seules - la chance nous aura suivi tout le voyage. Le lieu fait un peu féérique, avec le petit chemin encadré par les orgues et la cascade de Foss á Siðu en arrière plan. Une agréable surprise.

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Après ces trois sites, nous accédons au parc national de Skaftafell, où nous allons entreprendre notre dernière randonnée du séjour - et pas la moindre. Skaftafell est le deuxième plus grand parc national d'Islande après Thingvellir. Son originalité réside dans sa localisation : il est encadré par trois langues glaciaires. De nombreuses randonnées sont proposées, dont une marche sur le glacier Vatnajökull, une promenade jusqu'à une cascade mythique ou encore un trek de douze heures. Nous choisissons la randonnée d'une heure (aller et retour compris), qui nous mènera jusqu'au glacier Skaftafellsjökull.

Nous ne sommes pas dans la bonne saison, la végétation qui encadre le chemin de sable noir est donc encore très morne. Cependant plusieurs cascades, certaines complètement gelées, fournissent de beaux points d'arrêt.

Plus nous avançons, plus le glacier que nous voyions au loin se précise. Enfin, nous arrivons au bout du sentier. Une pancarte nous autorise à aller plus loin, à nos risques et périls. Nous marchons donc un quart d'heure de plus dans les dunes volcaniques avant d'atteindre le pied du glacier. L'endroit est sublissime. A droite, un gigantesque lac gelé s'étend jusqu'à l'horizon ; à gauche, des falaises bordent le site ; droit devant nous, le glacier, immense, magistral.

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Direction l'Est ; nous semblons avoir changé de pays. Ici, plus de terre, d'herbe ou de rochers ; seulement de la neige, de la glace et des glaciers. Nous avons atteint la Fjallsárlón, un lac pro-glaciaire alimenté par la fonte du plus grand glacier d'Europe, le Vatnajökull.

Le lac est grandiose. Gelé en grande partie, des icebergs se détachent devant le glacier. Plus proche de nous, le soleil fait briller les plaques de glace. Ici, tout est silencieux et pur. Encore une fois, très peu de touristes sont au rendez-vous. Ce site me paraît indispensable à voir lorsqu'on passe par le Sud-Est de l'île.

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Enfin, quelques kilomètres plus loin, nous atteignons la très célèbre Jökulsárlón.

Nous commençons par le chemin au-sommet des hautes dunes entourant le plus connu des lacs pro-glaciaires. Ce ne fut pas une erreur car ce sentier nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur Jökulsárlón, qui est immense (18km² !).

Ici, pas un seul touriste. C'est seulement lorsque nous arrivons à la principale entrée de la Jökulsárlón, celle donnant directement au niveau du lac, que la fréquentation devient plus élevée. La majorité des personnes marchent sur les icebergs, ce qui était très fortement déconseillé par plusieurs panneaux. L'un d'entre eux nous a d'ailleurs fait rire, promettant entre autres une mort douloureuse en l'espace de quelques minutes en cas de chute dans l'eau.

Bon, je l'avoue, cela ne nous a pas empêché de marcher sur les plaques de glace qui bordaient le lac. La vue était d'ailleurs à couper le souffle : des kilomètres de glace, d'icebergs et de glaciers.

Les films James Bond "Meurs un autre jour" et "Dangereusement vôtre" furent tournés ici.

Avec la voiture, nous nous arrêtons sur un parking un peu plus haut, donnant toujours sur la Jökulsárlón, mais sur sa partie liquide et non gelée. Énorme surprise : une dizaine de phoques longent le rivage, à quelques mètres de distance ! Cette rencontre fut exceptionnelle. Jökulsárlón sera l'un de mes meilleurs souvenirs. Je la conseille évidemment à tous ceux qui aimeraient venir en Islande.

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Après cette superbe journée, nous rejoignons un gîte très pittoresque où nous cohabitons pour la première fois avec d'autres touristes. L'endroit est superbe, perdu en pleine nature. Ce soir, nous partirons à la chasse aux aurores boréales.

Notre gîte se situe dans les environ de Sveitarfélagið Hornafjörður (je vous laisse vous débrouiller pour la prononciation). Il est vingt-deux heures trente. Selon mon application mobile My Aurora Forecast, la probabilité de voir des aurores boréales n'est que de 17% ce soir là.

J'ai testé beaucoup d'applications prévoyant les aurores boréales ; My Aurora Forecast m'a semblé la meilleure, et de loin. Définir un lieu à l'avance ou sa position actuelle, prévoir la couverture nuageuse, l'activité solaire... L'application est complète, facile à utiliser et extrêmement fiable.

Malgré cette triste prévision, il n'y a aucun nuage et nous décidons donc de sortir chasser les aurores pour notre dernier soir en pleine campagne.

Nous nous éloignons des lumières du gîte jusqu'à atteindre un immense champ en friche, bordé d'un côté par une route déserte et de l'autre par des montagnes. L'obscurité est épaisse et le ciel parfaitement dégagé. Ainsi nous nous préparons à patienter et voyons déjà... des étoiles filantes ! Nous n'aurons pas attendu une seule minute pour voir un beau spectacle. Dix minutes passent et, loin au-dessus des montagnes, nous commençons à voir une sorte de lueur blanchâtre. On dirait la lumière de phares de voiture, en plus atténuée.

Soudain, la forme se précise et prend une teinte jaunâtre, puis vert clair. Des aurores boréales ! Faibles au départ, celles-ci ont tendance à gagner en intensité, en couleur et en mouvement. Le spectacle est extraordinaire et semble se situer hors du temps. Nous restons toutes en transe devant la beauté du phénomène.

Une demi-heure passe, puis les aurores passent derrière les montagnes, hors de notre vue. Il s'agit du plus beau moment de ma vie. La chance nous aura accompagné jusqu'au bout, au point de voir très clairement des aurores alors que les prévisions étaient minimes. Aujourd'hui, j'ai encore du mal à réaliser ce que j'ai vécu.

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En définitive, le voyage s'est extrêmement bien passé jusqu'alors : Soleil en permanence, températures clémentes tournant autour de 0 degré, spectacle des aurores boréales. Nous avons réussi à accomplir notre programme dans son intégralité et aucun lieu ne nous aura échappé. Nous décidons donc de repartir pour Reykjavík en cette dernière journée afin d'en voir davantage.

Nous prenons la route 1 dans l'autre sens et roulons durant approximativement quatre heures et demi. Nous repassons devant de nombreux sites, comme Jökulsárlón, Foss á Siðu ou Seljalandsfoss, directement observables depuis la route. Nous ne pouvons résister à nous arrêter devant la jolie chapelle Hofskirkja. Je vous la conseille grandement rien que pour son toit végétal très atypique et son cimetière épuré.

 Hofskirkja.
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Une fois à Reykjavík, nous repassons par les lieux qui nous avaient plu, comme la Hallgrímskirkja. Nous allons également jeter un coup d’œil à Hofdi, la "maison blanche" islandaise. Cette dernière est très étonnante puisqu'elle se situe au milieu d'un carrefour, sans distinction particulière ; de plus, elle ne comporte aucun rideau ! Elle me rappelle beaucoup la simplicité et l'authenticité des sites et des personnes que nous avons côtoyé ici.

La "maison blanche" islandaise, Hofdi.  

J'avais déjà évoqué l'art omniprésent dans la capitale islandaise. Une nouvelle preuve en sont les multiples petits musées souterrains qui bordent les grandes artères de Reykjavík. Décalés, colorés, ces musées dont l'entrée ressemble à une bouche de métro sont joliment déroutants.

Le musée du punk islandais et le musée de l'arcade. 

Enfin, nous arpentons une dernière fois les rues de cette ville dont je suis tombée amoureuse. Bientôt, nous devrons rendre la voiture et rejoindre Keflavík pour notre dernière nuit.

Reykjavík et l'art à chaque coin de rue.
J6
matin

Nous nous levons très tôt dans notre hôtel de Keflavík pour prendre la navette de trois heures quarante-cinq, puis le vol de six heures et demi.

Attention, si vous passez par Keflavík, il est préférable de loger en son centre pour être sûr de trouver un restaurant. Nous étions entre son centre et l'aéroport et, sans voiture, nous avons dû marcher une demi-heure avant d'arriver au premier restaurant de la ville.

Quelle surprise lorsque nous sommes sorties de l'hôtel...

Après le grand soleil que nous avions eu tout notre périple, des montagnes de neige tombaient du ciel ! En une nuit, la neige a tombé tellement dru que tout était recouvert sous une couche épaisse et rendu méconnaissable.

Ce phénomène m'a d'abord ravie avant que mon application ne se mette à vibrer incessamment en me prévenant que la probabilité de voir des aurores boréales à Keflavík était actuellement de 55%. Maudite couverture nuageuse !

Une fois arrivées à l'aéroport, tout est allé très vite. Les Islandais ont un temps d'avance sur les aéroports français : l'enregistrement se fait individuellement par le biais de bornes. Nous avions donc deux heures d'avance, que j'ai mis à profit pour surveiller les aurores boréales, malheureusement sans succès avec la neige qui continuait de tomber.

L'illumination m'est soudainement venue : nous pourrons voir les aurores quand l'avion décollera ! L'idée était bonne seulement, l'avion est resté immobilisé sur la piste pendant trois heures à cause de la tempête de neige. Nous n'avions pas la possibilité d'en sortir et quand nous avons enfin décollé, le soleil était levé.

Je garderai néanmoins un fabuleux souvenir de ce roadtrip en Islande méridionale. J'y ai passé les plus beaux moments de ma vie avec les personnes qui comptent le plus, et en prime avec des conditions exceptionnelles. J'aimerais un jour retourner sur l'île pour visiter le nord, voire les mystérieuses terres centrales. En attendant, je ne peux que pousser chacun de mes lecteurs à visiter cette terre de magie et de rêves.