Cette journée sera la moins chargée, mais aussi la plus riche en émotions avec la vue des aurores boréales. Dans la journée, nous comptons rallier Vík à Jökulsárlón, en passant par Reynisfjara, Foss á Siðu, Dverghamrar, la randonnée de Skaftafell et Fjallsárlón.
Nous commençons par rejoindre Reynisfjara, sur laquelle nous admirons le lever du soleil. La plage, que vous avez sûrement déjà aperçue dans nombre de films, est régulièrement citée parmi les plus belles au monde. Il est certain que ses orgues de basalte, son sable volcanique ainsi que la vue sur un océan Atlantique particulièrement sauvage en font un lieu hors du commun.
C'est avec regret que nous quittons Reynisfjara pour Foss á Siðu. Il s'agit d'une cascade touchant presque le bord de la route, posée dans un joli cadre verdoyant où se trouvent des habitations. Encore une fois l'accès au pied de la cascade est fermé, car glacé. Cependant nous la voyons très bien depuis notre position. Le soleil se reflète dans les volutes de glace et d'eau, tandis que le vent fait vibrer la fine cascade, qui chute de 70 mètres.
Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons au Dverghamrar, "les falaises du nain". Comme sur la plage de Reynisfjara, on retrouve d'imposants orgues de basalte, en plus grand nombre. Encore une fois, nous sommes complètement seules - la chance nous aura suivi tout le voyage. Le lieu fait un peu féérique, avec le petit chemin encadré par les orgues et la cascade de Foss á Siðu en arrière plan. Une agréable surprise.
Après ces trois sites, nous accédons au parc national de Skaftafell, où nous allons entreprendre notre dernière randonnée du séjour - et pas la moindre. Skaftafell est le deuxième plus grand parc national d'Islande après Thingvellir. Son originalité réside dans sa localisation : il est encadré par trois langues glaciaires. De nombreuses randonnées sont proposées, dont une marche sur le glacier Vatnajökull, une promenade jusqu'à une cascade mythique ou encore un trek de douze heures. Nous choisissons la randonnée d'une heure (aller et retour compris), qui nous mènera jusqu'au glacier Skaftafellsjökull.
Nous ne sommes pas dans la bonne saison, la végétation qui encadre le chemin de sable noir est donc encore très morne. Cependant plusieurs cascades, certaines complètement gelées, fournissent de beaux points d'arrêt.
Plus nous avançons, plus le glacier que nous voyions au loin se précise. Enfin, nous arrivons au bout du sentier. Une pancarte nous autorise à aller plus loin, à nos risques et périls. Nous marchons donc un quart d'heure de plus dans les dunes volcaniques avant d'atteindre le pied du glacier. L'endroit est sublissime. A droite, un gigantesque lac gelé s'étend jusqu'à l'horizon ; à gauche, des falaises bordent le site ; droit devant nous, le glacier, immense, magistral.
Direction l'Est ; nous semblons avoir changé de pays. Ici, plus de terre, d'herbe ou de rochers ; seulement de la neige, de la glace et des glaciers. Nous avons atteint la Fjallsárlón, un lac pro-glaciaire alimenté par la fonte du plus grand glacier d'Europe, le Vatnajökull.
Le lac est grandiose. Gelé en grande partie, des icebergs se détachent devant le glacier. Plus proche de nous, le soleil fait briller les plaques de glace. Ici, tout est silencieux et pur. Encore une fois, très peu de touristes sont au rendez-vous. Ce site me paraît indispensable à voir lorsqu'on passe par le Sud-Est de l'île.
Enfin, quelques kilomètres plus loin, nous atteignons la très célèbre Jökulsárlón.
Nous commençons par le chemin au-sommet des hautes dunes entourant le plus connu des lacs pro-glaciaires. Ce ne fut pas une erreur car ce sentier nous permet d'avoir une vue d'ensemble sur Jökulsárlón, qui est immense (18km² !).
Ici, pas un seul touriste. C'est seulement lorsque nous arrivons à la principale entrée de la Jökulsárlón, celle donnant directement au niveau du lac, que la fréquentation devient plus élevée. La majorité des personnes marchent sur les icebergs, ce qui était très fortement déconseillé par plusieurs panneaux. L'un d'entre eux nous a d'ailleurs fait rire, promettant entre autres une mort douloureuse en l'espace de quelques minutes en cas de chute dans l'eau.
Bon, je l'avoue, cela ne nous a pas empêché de marcher sur les plaques de glace qui bordaient le lac. La vue était d'ailleurs à couper le souffle : des kilomètres de glace, d'icebergs et de glaciers.
Avec la voiture, nous nous arrêtons sur un parking un peu plus haut, donnant toujours sur la Jökulsárlón, mais sur sa partie liquide et non gelée. Énorme surprise : une dizaine de phoques longent le rivage, à quelques mètres de distance ! Cette rencontre fut exceptionnelle. Jökulsárlón sera l'un de mes meilleurs souvenirs. Je la conseille évidemment à tous ceux qui aimeraient venir en Islande.
Après cette superbe journée, nous rejoignons un gîte très pittoresque où nous cohabitons pour la première fois avec d'autres touristes. L'endroit est superbe, perdu en pleine nature. Ce soir, nous partirons à la chasse aux aurores boréales.