Pour elle, un road trip laisse place à toutes les possibilités qu’offre le monde. Pile ou face, la gauche ou la droite, la route ou le trottoir, le bus ou la voiture…
L’improvisation en est le cœur, l’inattendu est la première base, le jamais vu, la deuxième !
Avoir un point de départ et un lieu d’arrivée sont des ingrédients essentiels au bon déroulement de leur échéance ; Oslo jeudi matin.
Alors à gauche, puis à droite. Ils voient leur grande ferme, inscrite à jamais dans leur corps, rétrécir petit à petit pour disparaître alors derrière de nombreux arbres, qui les accompagnent tout le long de leur virée inopinée.
Des arbres qualifiables de majestueux !
Majestueux de par leur taille, leur force, leur façon de se tenir si droit, et si fier. Des arbres vivants, imposants et impressionnants, qui offrent aux deux voyageurs une sensation de protection. Etant entourés de si nombreuses belles créations de la nature, il régnait sur ces routes vallonnées et interminables un encouragement silencieux provenant de ces statues gigantesques envers deux humains mobiles et attentifs.
Est-ce que vous connaissez la sensation de solitude ?
Pas la solitude déprimante et silencieuse, celle au cours de laquelle vous réalisez que trop peu de gens vous entourent, que vous pleurez sur votre sort et que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue si c’est pour être seul au monde. Non, pas celle-là. Pas celle des personnes qui ne choisissent pas d’être heureux, insatisfaits de la vie qu’ils mènent.
Ici, elle vous parle de cette solitude apaisante et agréable, ce silence qui l’enroule dans un des pulls en cachemire de sa grand-mère, cet air si pur jamais inspiré autant du haut de ses 22 jolies années, de cette toile précieuse tissée progressivement avec une mère nature qu’elle écoute et qui la fait avancer dans la bonne direction.
Cette solitude dans laquelle vous n’êtes pas seul !
Est-ce que vous connaissez la sensation de marche absolue ?
Pas cette marche de shoping éreintante qui vous démange après plusieurs magasins parcourus, ni celle entre copines le soir après le boulot où il vous manque de l’air tellement vous avez de choses à raconter, ni même celle d’une balade en famille. Non, pas celles-ci.
Ici, elle vous parle de cette marche vitale, d’une marche qui contribue à l’accomplissement d’un objectif écrit à l’encre au plus profond de vous ! Une marche qui prend tout son sens lorsque vous devez vous rendre d’un endroit à un autre grâce au plus simple appareil ; les jambes. La vitesse, la force, le dénivelé, le vent, la pluie, le sol ; tout a un sens et des répercutions.
Marcher pour marcher, mouiller son teeshirt en entier, supporter le poids mort d’un sac imposant, pour se sentir fier de soi !
Les routes sont presque toutes désertes. Les deux amoureux sont ensemble mais se retrouvent aussi seuls, en connexion avec eux-mêmes. L’une devant, l’autre derrière, ils inversent l’ordre afin que le pas soit maintenu par leurs deux rythmes.
Peu ennuyés par les voitures, ils marchent sans crainte vers de nouveaux horizons au cours de cette journée peu gâtée par une bonne météo.
Premier arrêt après 11 kilomètres sans pause. Pour être tout à fait honnêtes, ils n’ont pas senti la difficulté car l’excitation est grande et le mental est au rendez-vous. C’est avec surprise qu’ils découvrent une mignonne petite ville dans laquelle les maisons épousent les bords de mer et où les jardins se marient aux plages de manière naturelle. Comme si tout était posé là depuis longtemps.
Alex et Hugo s’arrêtent pour leur première fois sur le rebord de la route pour admirer un jardin magnifique composé d’une terrasse offrant une vue somptueuse sur la communion d’un ciel et d’une mer dans les mêmes tons.
Une jolie dame âgée se trouve à sa fenêtre et voit les deux jeunes s’émerveiller ! Des sourires et des pouces en l’air sont échangés, pour partager l’appréciation de l’emplacement du terrain de cette retraitée de bons goûts !
Il est temps de reprendre des forces petite pause au café et jus d’orange. Ils découvrent des enfants sportifs et plein d’énergie dans leur cour de récréation positionnée face à la mer. Quel luxe ! Même si tout le monde a l’air d’y être habitué, ici.
Jambes reposées et sacs réglés, ils continuent leur chemin. Passant de route en forêt, la deuxième partie de la journée s’accentue en intensité avec des chemins en montée sur plus de 8 kilomètres et une pluie fine mais glacée qui s’invite sur leurs visages entre les multiples gouttes de sueur.
C’est dur, mais ils s’encouragent, ils s’aiment, ils font cela ensemble dans les bons moments, comme dans les plus durs.
Après s’être demandé à plusieurs reprises pourquoi elle avait pris un sac à dos et non une petite valise solide à roulettes, elle n’arrête pas de réfléchir à la construction d’une petite remorque. Elle explique à Hugo qu’il serait vraiment amusant de créer une sorte de mini voiture, bien décorée et très maniable. Qu’ils pourraient construire dans leur prochain wwoofing peut-être. Qu’est ce qu’il serait pratique de n’avoir qu’à tirer leurs 30 kilos, pouvoir sauter dedans lors des descentes… The dream !
Après s’être crié dessus, avoir laissé un grand écart de plusieurs mètres entre eux, avoir fermé les yeux pour s’imaginer ailleurs, s’être embrassé, avoir ri de leur ridicule dégaine, s’être embrassé de nouveau et tout cela dans un laps de temps de 15 minutes ; ils atteignent la ville tant attendue, celle qui se voit accueillir leur magnifique tente pour une nuit au bord du fjord ; Saetre.
Affamés, ils entrent dans le premier petit café de la ville ! A vrai dire, le seul vrai café. Car en longeant le fjord pour rejoindre Oslo, ils ont emprunté le chemin le plus long d’une part, et passent par un ensemble de petits villages dotés d’un café et d’une station essence, pour les plus chanceux. Mais ils s’en fichent, ce sont les paysages qu’ils sont venus capturer. Et je vous prie de croire qu’ils en prennent plein les yeux…
Les norvégiens sont toujours relativement choqués lorsqu’ils voient débarquer deux jolis français avec d’énormes sacs à dos et un air épuisé, tout en étant contents d’être là où ils sont. Ils commandent en anglais deux bons sandwichs tant convoités au cours des horribles montées sous la pluie…
Tout le monde est bilingue ici. Ils possèdent tous un vocabulaire riche, connaissent les tournures de phrases correctes de ces fourbes d’anglo-saxons et se débrouillent avec une réelle aisance.
Bien repus, direction le super marché. Ils rient et s’interpellent sur chaque produit mangé chez Arve ! Que de jolis souvenirs autour de ces repas interminables qui leur manquent déjà. C’est amusant de découvrir les prix exorbitants pour quelques bouts de fromage… La vie est vraiment trop chère, ici ! Les norvégiens doivent se comparer à Crésus lors de passages en France…
Place au moment le plus intéressant de la journée : chercher l’emplacement parfait pour une nuit magique en camping sauvage norvégien ! « Je veux vraiment trop que l’on fasse un feu, Hugo. Que l’on devienne de petits aventuriers le temps d’une nuit. Tu veux aller pêcher ? ». En redescendant sur terre, ils craquent tous les deux en même temps sur un superbe terrain d’herbe relativement moelleuse juste en face du fjord, pour contempler le jour se coucher...
Alex aime beaucoup lorsque Hugo devient le maître de la situation ! Plutôt occupée à se balader sur les différents pontons, à admirer les sublimes villas au dessus de leur tête et à rêver à la nuit qu’ils vont passer, Hugo décide de monter la tente rapidement ! Avec l’aide très assidue de son assistante…
Rapides et efficaces, ils ont leur maison sauvage en un claquement de doigt…
Plongeant dans un sommeil profond dès 21H, ils se réveillent à 08H le lendemain matin sans lever de soleil malheureusement, mais en explosant de rire à cause de corps tout courbaturés ! La nuit a été mouvementée, entre les draches, le froid, la petite bête (qui restera un mystère) qui grattait la tente au niveau de leur tête… Mais, à part tout cela, ils ont dormi comme des bébés !
Ils bouclent leur deuxième peau et c’est parti pour un petit déjeuner de dingue dans le même café que la veille, pour se régaler de ces petits cakes à la vanille.
Une fois assis, il se passe dans la vie de ces deux voyageurs, quelque chose de magique ! Une personne âgée s’avance près du café en sortant les courses de son chariot. Pas très respectueuse, elle laisse ce joli véhicule vert juste à côté des deux jeunes. En train de dévorer les diverses pâtisseries offertes par son chéri, ils réalisent la chance qui leur pend au nez !
Les chariots en Norvège sont en libre service, pas besoin d’y mettre une pièce ! Ils sautent sur l’occasion et embarquent leur nouveau compagnon de voyage nommé KIWI sur les prochains 17 kilomètres qui les séparent d’Asker…
Quelle joie ! Quelle liberté ! Quelle facilité !!!
Courbaturés de partout, ils revivent en poussant leur pote de villages en villages. Ils prennent des départementales pour que le bitume soit le plus plat possible. Tous les conducteurs leur sourient, leur font signe et les amoureux s’imaginent appeler sur les radios norvégiennes « Deux jeunes se baladent au milieu de la route avec un caddie vert du supermarché, faîtes attention à vous ».
Après une bonne partie de la route, ils arrivent dans un mignon petit café ! Il est l’heure de rendre à Kiwi sa liberté et de troquer ses belles roulettes contre des roues de voiture. Après 45 secondes, la troisième voiture qui passait par là, s’arrête pour déposer les deux jeunes à Asker... Un réel bonheur et un record de rapidité inscrits dans la tête.
Ils découvrent une ville agréable et chic qui les fait rêver le temps d’une nuit.
En portant cette nouvelle casquette de voyageurs et d’aventuriers en herbe, les deux amoureux se découvrent chaque jour. Et s’aiment de plus en plus…
Ils vous laissent pour l’épisode « OsloCity » dans les prochains jours…
État d’esprit du moment : Maître de son destin, il est facile d’oser choisir ! Choisir de vivre de belles choses et d’en accomplir de grandes. Toujours en restant soi-même et dans un souci de reconnaissance quotidienne.