Le lendemain matin, nous passons par la mini ville de Aus (photo 1) pour faire le plein sans nous y attarder, puis nous entamons notre longue route vers le nord. Sur le chemin, toujours ces étendues rocailleuses et hostiles à perte de vue... Pour la première fois et à plusieurs reprises, nous croisons des troupeaux d'oryx (ou gang des chaussettes blanches, comme j'aime les appeler ^^) et même un troupeau de zèbres (photo 12)! Au fur et à mesure que nous nous rapprochons de notre destination, le paysage se couvre progressivement d'une couche de sable plus fin...
Nous arrivons à notre campsite en milieu d'après-midi. Nous montons nos tentes, nous rafraîchissons autour ou dans la piscine du camping avec Lilly et Maria, puis partons avec le groupe pour un premier coucher de soleil dans le fameux désert. Une fois garés au pied d'une grosse dune, chacun part de son côté pour trouver son meilleur spot et profiter de la vue. Lilly, Maria et moi restons ensemble et avons la chance de voir un bel oryx d'assez près pendant notre ascension! Une fois trouvé notre petit coin un peu en hauteur et à l'abris du vent (faut dire que ça chasse vachement!), nous nous installons et profitons du début de soirée dans cet univers incroyable. Les couleurs et le mélange roches/sable me rappellent un peu le désert d'Atacama, au Chili... Décidément, j'en aurai déjà foulés, des déserts! Et ils me fascinent toujours plus...
Le lendemain, nous avons un fameux programme! Nous quittons le campsite (où nous laissons notre campement) avant les premières lueurs de l'aube et filons à grande allure vers la Dune 45 (photo 1, située à 45 km de la ville de Sesriem) pour assister au lever du soleil! Ca, ça me parle! :D Arrivés sur place, il ne faut pas traîner pour grimper sur la dune de 80 m de haut, au risque de ne pas être installés quand le soleil montrera le bout de son nez. Comme toujours avec les dunes, j'évalue très mal la hauteur et ne me rends pas compte qu'il s'agit déjà d'une fameuse ascension! Le sable est froid, les muscles des jambes tirent et le souffle est court mais il n'est pas question d'arriver trop tard! Le mental reprend là où le physique faillit. Et cela en vaut la peine! Nous sommes toutes les trois installées et avons même le temps de se ravoir avant que le spectacle ne commence :D Quelle beauté, quelle douceur de lumière, quelles incroyables couleurs! Une fois encore, je me rends compte à quel point j'ai de la chance de vivre ce moment! A l'heure convenue avec Tuhafeni, notre guide, nous entamons la redescente car notre petit-déjeuner nous attend et puis, le reste du programme de la journée! Nous petit-déjeunons au milieu de cette superbe nature puis, une fois la vaisselle faite et le barda rangé dans le camion, nous partons pour notre prochaine étape: les dunes de Sossusvlei!
Mais d'abord, quelques informations sur le fascinant Désert du Namib. Il est considéré comme le plus vieux désert du monde, car soumis à des conditions arides ou semi-arides depuis au moins 55 millions d'années. Les conditions désertiques qui y règnent sont la conséquence du courant marin froid de Benguela d'origine antarctique, qui refroidit les masses d'air océanique au large des côtes de Namibie. Lorsque ces masses d'air parviennent au-dessus des terres continentales plus chaudes, elles se réchauffent et se dilatent, ce qui les empêche de libérer l'humidité qu'elles contiennent sous forme de pluie. Le désert occupe une superficie d’environ 80.900 km² et englobe la majorité de la Namibie centrale. Il s’étend sur plus de 1 500 km le long de la bande côtière nord-sud, large de 80 à 160 km qui longe l’océan Atlantique (comprenant notamment la Skeleton Coast et Swakopmund, où j'étais une semaine plus tôt). À l’est, une zone de transition semi-aride est bordée par un plateau montagneux. Au sud, le désert du Namib se fond progressivement avec le désert du Kalahari. Dans la partie sud se trouve une immense zone de dunes mobiles qui s’étend sur 300 km. Certaines de ces dunes – dont celles de Sossusvlei – atteignent 350 m de haut et figurent parmi les plus hautes dunes du monde! Partout ailleurs, le territoire reste fidèle à son nom, namib, mot nama qui a donné son nom au pays, qui signifie "vaste plaine aride". La couleur rouge est due à l’oxydation du sable. Le site du vaste salar de Sossusvlei se forma sans doute il y a 3 à 5 millions d'années par l'accumulation de sable provenant du désert de Kalahari, charrié par le fleuve Orange jusqu'à la mer, puis déposé au nord par le courant de Benguela (Lonely Planet). Ici, le paysage change constamment: les couleurs évoluent sans cesse avec la lumière, tandis que, contrairement aux dunes anciennes du Kalahari, celles du Namib se déplacent avec le vent et adoptent des formes distinctes en perpétuelle évolution. Quelle zone fascinante! Nous abandonnons Ruben et le camion et partons pour 5 km marche qui nous mèneront à la célèbre Dune Big Daddy, qui culmine à plus de 300 m et que nous pouvons escalader si nous le désirons. Après l'ascension de la dune Elim pour le lever de soleil, je suis un peu hésitante, ayant peur de retarder le groupe... La balade est propice à la réflexion avec Maria et Lilly, qui se tâtent également. Heureusement, il est encore tôt, les températures sont encore douces, et la balade est plutôt agréable. Pour moi qui adore les déserts, c'est vraiment gai de se promener ainsi librement et sans personne à l'horizon! Nous croisons de nombreuses empreintes d'oryx (photo 2), quelques points de végétations, et caressons du regard (du moins, pour le moment...) les sommets des hautes dunes qui nous entourent. Le ciel bleu clair offre un contraste impressionnant avec les dunes géantes de sable rouge. Enfin, nous arrivons au pied de Big Daddy (photo 8, et le tracé de notre ascension, en rouge) et, encouragée par Lilly, Maria et John qui ont décidé de l'escalader, je me mets au défi d'arriver jusqu'au sommet! Temps d'ascension prévu: 1 heure...
Une fois nos peaux recrèmées et un couvre-chef installé sur nos têtes, c'est parti! Lilly, avec ses grandes jambes, et John, habitué des randonnées, partent devant, tandis que Maria et moi suivons à notre rythme. Une fois lancées, nous nous rendons compte qu'il s'agit d'une ascension par paliers. Les pentes sont raides, les muscles crient et, à chaque pas, on s'enfonce dans le sable et redescend de 20 cm, mais la motivation est là et les quelques zones de "plat" sont régénératrices! Et puis, le paysage gagne de plus en plus en majesté au fur et à mesure que l'on prend de la hauteur. Tout n’est que pur orange et rouge des dunes, bleu du ciel et blanc de la croûte saline, tachetée ici et là par les points verts des buissons du désert. Quelle incroyable beauté! Petit à petit, le Deadvlei, que nous traverserons par la suite, apparaît sous mes yeux (photo 6) et je distingue tout au loin quelques'uns de ces célèbres arbres morts depuis plusieurs centaines d'années (les ptits points noirs au fond du vlei). Et puis, au bout d'1h10 de montée, j'arrive enfin au sommet et retrouve mes trois compagnons. Quelle libération et quelle fierté d'y être parvenue!!! Et quel bonheur de pouvoir admirer le désert à perte de vue, à 360°!! Bien sûr, nous immortalisons l'instant par quelques photos en mode "warrior" :D Puis nous nous posons quelques minutes avant d'entamer (déjà! Mais nous avons peur de faire trop attendre le reste du groupe resté en-bas) la redescente.
Même expérience qu'en Mongolie après l'ascension de notre dune dans le désert de Gobi, le temps de la redescente est ridiculement court par rapport à celui de l'ascension! :D En plus, pour mettre un peu de fun, je décide de descendre en courant (sans manquer de me vautrer une fois, bien sûr) et donc, je me retrouve environ 5 grosses minutes plus tard de nouveau sur le plancher des vaches! Mais c'était VACHEMENT drôle :D Sur la photo 1, une meilleure idée de la hauteur de Big Daddy. De nouveau, Lilly et John partent devant, et Maria et moi nous faisons un petit shooting photos dans ce paysage irréel. Le Dead Vlei, cuvette au sol durci par une croûte blanchâtre salée qui fut autrefois une oasis, se distingue du Sossusvlei par son isolement du lit de la rivière. Comme son nom l’indique, le Dead Vlei ne reçoit plus l’eau de la rivière depuis que celle-ci changea soudainement son cours. Les conditions climatiques sont d'une telle sécheresse que les arbres jadis abreuvés par la rivière ne se décomposèrent jamais, au contraire, ils furent complètement dépourvus d'humidité! Tant et si bien qu'aujourd'hui, 900 ans (!) plus tard, leurs squelettes figés parsèment toujours la surface craquelée de la cuvette blanche et lui confèrent une impression de désolation absolument grandiose...
Après une bonne vingtaine de minutes dans ce stupéfiant "musée", nous retrouvons nos compagnons et regagnons gentiment le campsite. En début d'après-midi, nous tapons un brin de causette avec les filles à l'entrée du site, pour profiter des ventilateurs du bar, puis partons 2 heures plus tard en direction du Sesriem Canyon pour une balade et un dernier coucher de soleil. Le canyon, profond de 30 m et long de 3 km, a été sculpté autrefois par la rivière Tsauchab. Née dans les montagnes du Naukluft, celle-ci a creusé son lit au travers du sable du désert du Namib, dans un agglomérat de sable et de cailloux vieux de 15 millions d'années. Au milieu du XIXème siècle, elle rejoignait encore l’océan Atlantique, mais elle s’est asséchée, et les dunes de Sossusvlei lui ont fait un barrage insurmontable... La balade dans le canyon est plaisante et apporte un peu d'ombre et de fraîcheur. Une fois notre petit tour fini, nous remontons pour profiter du coucher de soleil. Je savoure chaque minute et observe avec délice le paysage se teinter progressivement d'orange, de rouge puis de rose.
Une très belle et douce façon de clôturer cet inoubliable et stupéfiant séjour dans le désert du Namib...