Konichiwa, lecteurs!
Voici mes aventures en pays nippon! Mais d'abord, quelques informations sur le pays: Superficie: 377 915 km² (plus de 12 fois la Belgique) Population: 126 451 398 habitants (plus de 11 fois la population belge) Densité: 334,6 habitants/km² Fondation de la nation: 11 février 660 av. JC Monnaie: le Yen
Après 6 heures dans l'A380 (oui, oui, celui à deux étages :D), je débarque à Tokyo! Moi, le ptit pioupiou qui avais peur de partir en Erasmus en Allemagne, je débarque seule à Tokyo avec mon sac plus grand que moi et je me rends à mon auberge comme une grande (ah ben oui, les taxis de l'aéroport au centre-ville coûtent à peu près 300eur, donc ça met les choses en perspective), merci les 8 mois dans le métro berlinois! :) Et voici mes premières impressions du Japon: une geisha toute dans son rôle dans le métro, une "chambre" de 3m carrés "fermée" par un rideau et un lit d'une cinquantaine de cm de large qui ressemble plus à un divan, des toilettes avec des manettes de OUF que je m'empresse de tester (bon, faut avoir les fesses sur la planche pour que ça fonctionne donc j'avoue, je n'étais pas rassurée), une chambre commune (lits encerclés de rideaux, donc) où l'on ne peut pas mettre de réveil, il faut demander à la réception de venir nous réveiller chaque matin (...) et... j'avais déjà une petite idée de ce qui m'attendait en ayant été voir la tête des douches avant mon souper et en ayant vu un peu trop de corps (de femmes, pas de fantasme!) nus à mon goût mais mon subconscient, mon inconscient, mon conscient et tout le monde dans ma tête refusaient de faire face à cette découverte disons originale, dépaysante et tropicale: des douches communes YIPIE!! Oui, j'avais réservé un lit dans un spa (option la moins chère) féminin, mais quand même, il était pas mis non plus que les douches étaient joyeusement prises en communauté... alors oui, j'avoue, l'idée de ne pas prendre de douche m'a traversé l'esprit mais puisque j'avais réservé 3 nuits dans ce havre de nudité, ça risquait d'être problématique au bout d'un moment. Donc bon, j'ai empoigné mon courage à deux mains (ben oui le reste, je ne pouvais pas le prendre dans la salle de douche...), j'ai laissé ma dignité au vestiaire avec mes habits (j'vous aimais bien, les gars!) et surtout, surtout, j'ai enlevé mes lunettes et essayé de me convaincre que, vu que moi je ne voyais rien sans mes lunettes, sans doute que personne ne pouvait me voir non plus... naïve, allez-vous dire, mais ça a plus ou moins marché: non, je n'ai pas fini par m'habituer, mais au moins, j'ai réussi à me laver tous les jours, victoire! :D
Le lendemain, je me rends tout d'abord à l'office du tourisme de la ville pour accomplir ma grande tâche du jour: réserver mes premiers déplacements dans le pays. Sur place, je me rends vite compte que ça va être galère car ce sont les vacances japonaises (pile pendant mes deux semaines, chouette hasard...) et qu'énormément de transports sont déjà plein. Je décide donc de réserver tous mes déplacements ce jour-là pour ne pas avoir de blague et je finis par passer... 3h30 à l'office du tourisme avec une adorable petite dame qui parle très bien anglais, qui est super drôle et qui se décarcasse comme elle peut pour trouver des solutions qui collent au parcours que j'avais imaginé. J'étais tellement gênée de l'avoir monopolisée aussi longtemps et elle avait été d'une telle aide que j'ai fini par aller lui chercher un petit bouquet de fleurs pour la remercier. Et vu sa réaction, ça valait vraiment la peine :)
Les déplacements enfin règlés, je m'apprête à commencer ma journée de visite vers 16h quand je me fais aborder en anglais par deux petites dames qui me demandent où je vais et m'indiquent le chemin. Quand je les remercie, elles me demandent si j'ai un peu de temps. M'attendant à quelque chose comme un sondage et ayant quand même déjà perdu la majorité de ma journée, je dis que oui. Et là, elles me demandent si je serais d'accord de les accompagner à leur église (interdiction à quiconque de penser au monsieur qui veut montrer les petits chats dans sa voiture...). Etant dans une bonne vibe suite à ma journée à l'office du tourisme avec ma nouvelle amie, étant surprise de recontrer des japonais(es) qui parlent anglais et me disant que je vais pouvoir découvrir leur culture d'une façon plus personnalisée, je leur dis que je suis d'accord. Et là (c'est peut-être à ce moment précis que j'aurais du sentir l'oignon), ça a l'air de leur faire suuuper plaisir! Je me dis "cool, encore des gens à qui j'aurai fait plaisir aujourd'hui". Nous partons toutes les trois prendre le métro et on papote: une des deux parle un peu français car sa fille vit à Paris et qu'elle y est déjà allée plusieurs fois (mais elle ne parle pas anglais) et l'autre est prof d'anglais (mais ne parle pas français), on essaie donc de communiquer comme on peut et j'avoue que le mix d'anglais et de français à la sauce de l'accent japonais, j'acquiesce et souris beaucoup mais ne capte pas tout. Bref, je comprends quand même qu'elles font partie d'une paroisse chrétienne et là je me dis que "mince, je connais déjà mais que bon, peut-être que je vais enfin rencontrer Jésus, dans une paroisse chrétienne dans la banlieue de Tokyo, qui sait?". Dans leur petite église, je suis accueillie à grands coups d'alléluia (jpensais que c'était "konichiwa" moi, mais bon), et on nous sert un thé glacé. Une dame en tailleur nous rejoint et me pose quelques questions sur moi et me souhaite la bienvenue. Elle m'explique ensuite que leur manière de prier est la suivante: répéter en boucle le mot "alléluia" très vite et à voix haute (sinon c'est pas drôle) pendant plusieurs minutes et quand on n'arrive plus à dire distinctement "alléluia", c'est que Jésus est rentré en nous (aïe) (non, non, ce n'est pas parce qu'on le dit super vite). Et nous commençons donc à prier ensemble. D'abord, j'arrive à me concentrer et puis les secondes passent et je commence à avoir une très forte envie de rire, je me demande ce que les parents diraient s'ils me voyaient là, je me dis que c'est une situation dinguissime, je pense que heureusement que je suis seule sinon j'échangerais sans doute des regards éloquents avec mon compagnon de voyage et que ça serait encore pire, mais en pensant à ces regards, ça me donne encore plus envie de rire, du coup j'ai des hoquets qui se glissent dans mes "alléluia" et là j'ai peur qu'elles se vexent et puis en plus, notre hôte se penche de temps en temps vers moi pour écouter si je dis bien "alléluia" ou plutôt si je n'y arrive pas, donc je redeviens un peu plus sérieuse mais quand même la situation est vachement cocasse donc je me force à penser à des trucs tristes, je me mords les joues et puis, enfin, mes copines se taisent et notre hôte termine la prière. Ouf, sauvée!
Après cette première étape intense, je ne suis toujours pas au bout de mes surprises. Notre hôte me demande si je crois en Jésus, question piège! Je lui réponds que c'est pas facile et que j'aimerais bien mais que bon voilà quoi, il se laisse un peu désirer. Vu qu'elle parle très peu anglais, autant parler à un sourd et, en voyant les points d'interrogation dans ses yeux, je finis par dire que oui (version courte). Elle me dit que la Bible est la parole de Jésus (oui bon, j'ai aussi une autre perspective là-dessus mais pour des raisons identiques à ma réponse à la question précédente, je me tais), et que donc il faut faire ce qui est dit dans la Bible. Mais encore...? Et là, nous commençons à parler baptême, Jean-Baptiste, immersion complète dans l'eau et tout le tintoui. Je commence à devenir un peu dubitative quand elle me dit que la prière et les alléluia, c'était la première partie et que la deuxième partie, c'est le baptême. Je fais l'innocente genre je comprends pas (un peu comme quand je voulais pas comprendre que c'était des douches communes) et elle m'éclaircit directement en disant "oui oui, maintenant, il faut te baptiser, en immersion complète dans l'eau" et là BAM, je lui sors la carte du "mais je suis déjà baptisée" (sourire d'ange, merci papa et maman) et je pense m'en sortir comme ça. Oui, mais pas en immersion complète, or il est mis dans la Bible (et BAM, elle va me chercher une Bible en anglais et elle me lit le passage) que le baptême est en immersion complète comme avec l'ami J-B (non, pas Justin Bieber) et tu peux aller dans le vestiaire te déshabiller. Et là, juste là précisément, moi qui n'ai jamais dit non à rien de culturel depuis le début de mon voyage, même si j'étais pas toujours convaincue, ça devenait vraiment beaucoup trop de nudité en trop peu de jours et j'ai dit non. Aïe, malaise, petits rires gênés. Oui mais, tu crois en Jésus et ce sont les mots de Jésus et patati, on est repartis pour un tour. Et mon désir de ne pas les vexer ou les blesser se transforme tout doucement en impatience: Non. Bon, on est un peu dans une impasse mais c'est clair dans ma tête et je pense qu'elles voient bien que je ne changerai pas d'avis donc, petite pirouette: "maybe next time?" hehe on finit par faire un petit tour dans leur chapelle et on se reprend une salve d'alléluia (j'arrive à être un peu plus concentrée, occupée à remercier tous les dieux, Zeus, Allah, Grand Mère Feuillage et leur clique que ça se soit solutionné comme ça) et puis on s'en va toutes les trois et elles me ramènent à l'endroit où elles m'avaient recontrée, une heure plus tôt, sans oublier de me donner la carte de visite de l'église et de me dire "tu reviendras hein, et là, peut-être que tu te feras baptiser!" hahaha quelle expérience! Finalement, je n'aurai pas recontré Jésus (peut-être qu'il m'attendait dans la bassine, je ne le saurai jamais), mais ça reste un épisode vachement gag de ma vie que je pourrai toujours ressortir aux moments opportuns.
Je reprends donc où j'avais été interrompue et me rends aux deux tours (Tolkien, sortez de ce corps) des bureaux du gouvernement métropolitain de Tokyo qui offrent gratuitement (alors là, faut en profiter doublement!) une vue sur la ville depuis leur 48e étage. Enfin, je commence à avoir une idée un peu plus concrète de la ville :) Après cette prise de hauteur parmi les gratte-ciels, je redescends de mes nuages et vais manger un bol de niboshi ramen chez Nagi, dans le petit quartier typique de Golden Gai. Rues piétonnes étroites, bâtiments avec maximum un étage, de quoi me plaire plus que les géants de béton que l'on voit partout à Tokyo. Et je découvre un mini resto où l'on fait la file dans l'escalier (ah ben oui, c'est assez populaire et il doit y avoir une douzaine de places assises!), et où l'on commande son plat dans une machine électronique (heureusement, les cuistots, eux, ne sont pas électroniques, et je les regarde virvolter de l'autre côté du bar).
Pour mon deuxième et déjà dernier jour à Tokyo (il m'en restera un et demi à la fin de mon séjour au Japon), je décide de commencer tôt la journée au plus grand marché de poisson au monde, le marché Tsukiji. Selon le guide, il faut se pointer vachement tôt donc je demande à la réception qu'on vienne me réveiller à 6 heures. Bon moi, il me faut trois réveils pour me lever donc après que la dame m'ait secoué les jambes et soit repartie, je me retourne et me rendors, malheureusement... je me réveille une heure plus tard en catastrophe et me mets vite en chemin. J'avais lu dans le guide que le marché changerait d'endroit dès novembre 2016 et donc, toute contente d'avoir lu ces infos précieuses, je me rends bien en dehors du centre, au nouvel endroit indiqué par le guide. Dans le métro, je revérifie quand même sur la carte de la ville fournie par l'office du tourisme et constate qu'il n'y a aucune metion de ce changement d'endroit, je commence à douter. Je finis par descendre à mi-chemin et par demander à quelqu'un qui me confirme bien que le marché est toujours à son emplacement initial, merci Lonely Planet... Je refais donc le chemin en sens inverse et arrive, non sans une grosse déception, aux abords du marché vers 10h30 (faut savoir qu'à 11h, y a quasiment plus personne...) et à l'entrée, un super panneau indiquant que le marché est fermé pour cause de jour férié... Comme quoi, j'ai bien fait de ne pas me lever à 4h du mat et c'était pas si grave que je me rendorme ou que je me plate de chemin, j'ai au moins pu voir la baie de Tokyo (photo 1). Pour compléter le tableau, il se met à dracher et je suis obligée de rentrer à l'auberge. Décidément, y a quelque chose qui veut m'empêcher de visiter Tokyo! Vers 13h, la pluie s'est arrêtée et je retente ma chance en partant vers Yanaka, un des rares quartiers de Tokyo à avoir conservé ses maisons datant d'avant la deuxième guerre mondiale. Là, je suis la balade du Lonely Planet qui m'emmène dans des petites rues de maisons typiques quasi désertes, avec des temples et des cimetières à tous les coins de rue! Quel calme, quel charme! :) Photo 9: Je riais, au début, de voir ces distributeurs tous les 500m, même dans des petits quartiers tout ce qu'il y a de plus tranquille, et puis je me suis vite rendue compte qu'il tombait bien à point, vu le rythme avec lequel je descendais mes bouteilles d'eau, vu la chaleur. Photo 12: une ancienne fabrique de saké, restaurée à l'identique de l'extérieur.
Du quartier de Yanaka, je fais un bon au quartier de Ueno, avec son grand parc et ses temples. Photo 3: une idée de la tête du parc automobile japonais, faudrait pas que les voitures soient trop larges! En tout cas, on peut dire qu'ils savent faire peur preuve d'unen vachement grande rentabilité de l'espace... ;) Photo 4: un petit bureau de police. Car oui, au Japon, les bâtiments n'ont pas d'adresse propre: on les renseigne à l'aide du nom de leur quartier, mais peu de rues ont des noms et si les maisons portent un numéro, c'est en fonction de l'ordre dans lequel elles ont été construites par rapport aux autres. D'où ces petits bureaux de police où l'on peut s'adresser pour avoir de l'aide pour trouver une adresse. Photo 5: il est interdit de fumer en rue. Au Japon, les campagnes anti-cigarette ne se focalisent pas sur la déterioration de la santé du fumeur dûe à la cigarette, mais plutôt sur celle des ges autour du fumeur (dans la culture japonaise, l'intérêt de la communauté passe avant l'intérêt individuel) et donc, il est interdit de fumer en rue pour ne pas incommoder les autres; et il existe donc des espaces fumeurs en rue, oui oui :) Photo 9: une idée de la hauteur des nuages... vous avez dit "brouillard"? Photo 14: un espace de joueurs en ligne, très populaire ici!! Je n'ai pas osé rentrer pour prendre des photos. Photo 15: on se croirait presque de retour à Berlin :)
Le lendemain, je quitte enfin tout ce béton pour plus de verdure: direction la région du mont Fuji et des cinq lacs!