L’Inde du Nord fait partie, pour moi, de ces endroits qui envoûtent et qui fascinent...
Pour un grand nombre de voyageurs, un voyage en Inde du Nord est synonyme de Rajasthan, des palais des Maharajas à l’architecture délicate, des forteresses Rajput, les couleurs flamboyantes des saris, des marchés et des odeurs enivrantes d'épices…
Mais un séjour en Inde du Nord, c’est d'abord l’extraordinaire Taj Mahal ... C'est l'une des sept nouvelles merveilles du monde.
Le Taj Mahal, qui signifie « Palais de la Couronne », est situé au bord de la rivière Yamunâ . C'est un mausolée de marbre blanc construit par l'empereur Shâh Jahân en mémoire de son épouse Mumtaz Mahal, qui signifie en persan « la lumière du palais ».
Ce magnifique édifice prend des teintes différentes selon l'ensoleillement... tantôt très blanc et à un autre moment il prend des teintes orange...
Le dôme central du tombeau est entouré par quatre minarets identiques, qui s'inclinent vers l'extérieur de telle sorte qu'en cas de tremblement de terre, ils s'écroulent dans la direction opposée au tombeau.
A l'avant du monument se trouvait le charbâgh traditionnel persan, soit « quatre jardins » planté d'arbres, et où poussaient des fleurs en abondance. Le vice-roi britannique a remplacé ce jardin par des pelouses typiquement britanniques.
La visite du Joyau le plus parfait de l'art musulman en Inde, un must à faire une fois dans une vie de voyageur...
Autre lieu à ne pas manquer, une découverte de Varanasi ... l’une des sept villes saintes de l’Inde en bordure du Gange, le fleuve sacré de l’hindouisme, et la c'est un autre monde qui vous attend...
Avant toute arrivée à Varanasi, un survol de la chaine de l'Himalaya constitue également un grand souvenir de voyages.
Varanasi ou Bénarès est une ville située tout entière sur la rive gauche du Gange, face au soleil levant, l'autre rive étant dénuée de toute construction.
La ville de Varanasi est surtout célèbre pour ses ghāts, berges recouvertes de marches de pierres qui permettent aux dévots hindous de descendre au fleuve pour y pratiquer ablutions et pūjās.
La pūjā est une cérémonie d'offrande et d'adoration où il est rendu hommage à la divinité.
L'invocation, réalisée par le pûjari (l'officiant), débute par le tintement d'une clochette, qui appelle la divinité. Elle se poursuit par l'offrande de fleurs fraîches, de denrées, d'encens, accompagnée de musique et de la récitation de mantras.
C'est aussi sur des ghāts spécialisés, le plus fameux étant Manikarnika, que l'on pratique les crémations à Vārānasī.
Dans le religion hindoue, mourir c'est se libérer de l'état où nous sommes actuellement pour passer à un état meilleur. Pour cette raison, le sens de la mort est si peu dramatique pour les Hindous, qu'ils souhaitent finir leurs jours au bord du Gange, et veulent après être incinérés, que leurs cendres se mêlent à l'eau du fleuve sacré.
Une phrase de Pasolini extraite de « L’odeur de l’Inde » illustre parfaitement cette ambiance unique,
"... Autour des bûchers, nous voyons beaucoup d'Indiens, recroquevillés, avec leurs inévitables guenilles. Aucun ne pleure, aucun n'est triste, aucun ne se préoccupe d'attiser le feu : tout le monde semble simplement attendre que le bûcher s'éteigne, sans impatience, sans le moindre sentiment de douleur, ou de peine, ou de curiosité..."
Près de 400 défunts effectuent quotidiennement leur dernier voyage. Nuits et jours, la fumée des bûchers nimbe d'une funeste odeur la cité millénaire...
Par plus de 30 degrés, le mélange de détritus, d'urine et de bouses de vaches dégage une odeur nauséabonde. Tous nos sens sont stimulés. En s'approchant du lieu où se tient la majeure partie des crémations, l'odeur de chair brûlée et la vision de corps en flammes, si peu familière, nous déroute... On est hors du temps.
On déambule entre vaches sacrées et mendiants, dans une cour des miracles qui, la nuit aidant, se veut moins rassurante. La rue appartient alors à quelques accros aux substances hallucinatoires et autres marginaux pestiférés.
Très tôt le matin , quand, avec le soleil, les ghâts s'animent à nouveau, un autre spectacle commence. Celui des dévots qui se baignent dans le Gange, espérant laver leurs pêchés grâce au fleuve sacré.
Et pour finir le spectacle que nous offrons nous, touristes intrus et médusés, dont la rétine et la mémoire resteront à jamais marquées par ces lieux uniques au monde et que l’on ne reverra probablement jamais...