MAYOTTE

Mayotte (appelée aussi Maoré) est un ensemble d’îles situé dans l’archipel des Comores, situé dans le canal du Mozambique et dans l’océan Indien.
Décembre 2016
12 jours
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Notre destination finale 

Après un vol très agréable sur Air Austral, on atterrit à l’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi. On fait la connaissance de Laurence et sa famille qui vont également au « Jardin Maoré »…On prend tous le bac pour rejoindre Mamoudzou

Notre avion d'Air Austral et la bac pour Mamoudzou 

Après une petite heure de route, on arrive au jardin Maoré, notre destination finale.

La plage de N’Gouja est la plus célèbre de toute l’île... Site « incontournable » de tout séjour à Mayotte. Et si nager avec les tortues et s’allonger sur le sable clair, sous les baobabs, sont déjà un ravissement, ce ne sont pas les seuls plaisirs de ce petit paradis situé à l’extrême sud-ouest de « l’île au lagon ».

La plage étale son sable clair le long d’une grande anse très légèrement incurvée, située sur la commune de Kani-Kéli. Une petite dizaine d’immenses baobabs, plantés majestueusement sur le sable, émergent de la végétation tropicale qui la borde.

La clarté du sable donne à l’océan une magnifique couleur qui oscille entre le turquoise et le jade, et cerise sur le gâteau, cette plage est très peu fréquentée...on est très loin du tourisme de masse des diverses destinations balnéaires ailleurs sur la planète.

Trois autres stars pour cette plage : les tortues marines, nombreuses à batifoler sans crainte à une dizaine de mètres du bord et les makis attirés par les bananes données souvent trop généreusement par les visiteurs malgré toutes les recommandations demandant de ne pas le faire…

Les  makis, inévitables 
Et les très nombreuses tortues qui font tout le charme du lagon 

Et derrière les baobabs, bien intégré, le « Jardin Maoré », doté de 18 bungalows

Il est près de midi, et dans l’attente de notre bungalow, on prend un repas au snack…qui nous vaut notre première rencontre avec les makis…

Espèce unique à Mayotte, le Lémur Fauve vit en groupe, dans un modèle social voisin du nôtre. Ses petites mains, ses yeux dorés et son doux pelage lui confèrent un air de peluche. Il n’est pas farouche et les arbres du parc tropical du Jardin Maoré en abritent plusieurs dizaines

Après manger, nous prenons possession de notre bungalow…

Notre bungalow, le Bambou, son comité d'accueil ...
Le Bambou avec une superbe vue sur l'Océan Indien ...  

A peine installés dans notre home, on se met à l’eau pour une première prise de contact avec l’environnement …et là la surprise est énorme…dans le lagon très propre et très clair on nage très rapidement avec les tortues très nombreuses ici.

On en observe au moins une dizaine au bout de quelques minutes. Vous ne pouvez les rater car il y en a vraiment beaucoup (une centaine) qui sont en permanence ici.

première rencontre magique avec les tortues vertes ... 

La plage de N’Gouja est connue pour être un lieu de ponte des tortues marines. Elles séjournent à l’année sur le site .

Le soir, un cocktail sur la plage, un bon repas et une bonne nuit de sommeil…

Fin de journée au Jardin Maoré
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Nous avons eu très chaud cette nuit…On n’est d’ordinaire pas partisan de la climatisation, mais là c’est nécessaire, la nuit prochaine on la mettra.

Le matin réveil par les makis…ils font une sacrée sarabande sur le toit, sur la terrasse et dans les arbres aux alentours.


Solide petit déjeuner face à la mer, histoire de bien commencer la journée.

Puis grande promenade sur l’immense plage oû nous sommes seuls…incroyable le peu de monde qu’il y a ici, pourtant l’endroit est exceptionnel.

       La plage de n’gouja…déserte 

Au programme de la journée, snorkelling, farniente sur la plage et découverte du parc tropical du jardin maoré…qui accueille des colonies de makis fauves et des roussettes, qui nichent dans les immenses baobabs.

Faune courante du lagon, tortue imbriquée, tortue verte avec son nettoyeur et poissons multicolores. 
Quelques baobabs  - de taille très respectable - du jardin tropical 

Mayotte est le deuxième territoire au monde en terme de diversité spécifique des baobabs, après Madagascar.


Les espèces de baobabs sont au nombre de 2 sur l’ île. Le baobab africain, très commun, se retrouve sur tout le pourtour de l’île, principalement en forêt sèche, à proximité du littoral. En-dehors de cette zone, sa présence est anecdotique. L’espèce malgache est quant à elle beaucoup plus rare,

L’usage principal de cette espèce à Mayotte est avant tout alimentaire pour ce qui concerne ses fruits. La pulpe sèche peut être sucée tel un bonbon, ou en boisson, à consommer de préférence frais (mélange eau, graines entourées de pulpe et sucre). Il est fréquent de voir des traces d’écorçage sur certains baobabs. Ces cicatrices témoignent des prélèvements d’écorce pour la fabrication de cordage. Cette pratique tend à disparaître aujourd’hui.


Au jardin maoré, c’est surtout le terrain de jeu favori des makis et des roussettes.

Le Maki de Mayotte, appelé aussi Ankoumba en kibouchi ou Comba en shimaoré, est un primate lémuriforme considéré comme une variété du Lémur fauve (Eulemur fulvus) de Madagascar.

Eulemur fulvus mayottensis n'existe qu'à Mayotte. Il vit en groupe composé de quatre à une dizaine d'individus. Il se nourrit de fruits, de feuilles et de fleurs. Il est actif de nuit comme de jour. Il communique par différents cris (plus de 10). Sa vie sociale est très structurée et comparable à la nôtre par bien des aspects. Il enterre ses morts (ou tout au moins les recouvre de terre ou de feuilles) et c'est aussi le seul primate qui possède des mains de type humain avec des empreintes digitales. Ses deux grands yeux cernés au regard doré, son museau allongé de lévrier, un pelage très doux, variant du beige au roux, sa taille (une cinquantaine de centimètres plus une queue de 60 cm), sa sociabilité en font un animal qu'il est tentant d'apprivoiser. Il pèse de deux à trois kilogrammes, sans aucune agressivité naturelle, d'où sa vulnérabilité.

ll est omnivore, se nourrissant de petits lézards, d'œufs d'oiseaux, mais sa nourriture essentielle est composée de fruits mûrs comme les bananes, les papayes, les mangues, les jaques et baies diverses et de feuilles, ce qui explique l'animosité de certains agriculteurs à son égard. Doté d'un sens extraordinaire de l'équilibre, grâce à sa longue queue, il saute d'arbre en arbre, avec des bonds prodigieux de plusieurs mètres.

Des sacrés voltigeurs ces makis... 

Il passe la majorité de son temps dans les arbres et ne descend que pour boire de l'eau ou pour chercher un morceau de fruit tombé à terre, il est capable d'éplucher certains fruits comme la banane.

 Il est aussi voleur...Faire les poubelles il s'y connait...surtout ne rien laisser traîner...

Malgré leur caractère sauvage, ils peuvent s'habituer très facilement aux humains notamment quand ces derniers les nourrissent à la main. Les mahorais, surtout les enfants ne les considèrent pas comme des animaux, mais comme des humains transformés par Dieu, et les respectent.

 Les Makis, omniprésents 

La roussette est une sorte de chauve-souris aux dimensions extravagantes.

Sa taille de 25 à 30 cm à l'age adulte et 1m à 1,4m d'envergure pour un poids d'environ 700 grammes en fait une curiosité de l'archipel des Comores où elle est endémique sur trois îles (Anjouan, Mayotte et Mohéli).C'est une grande chauve-souris mais elle est diurne, on peut donc l'observer aisément durant la journée mais son heure de prédilection est la fin de journée où elle est particulièrement active. Elle vit la plupart du temps en groupes de 5 à 50 individus.

La roussette est frugivore. Elle se nourrit de papayes, mangues ou de goyaves et niche souvent dans les baobabs prenant ainsi une place importante dans la pollinisation et la dissémination des grains.

Les roussettes, nombreuses au Jardin Maoré 

Toute la journée on alterne entre promenades sur la plage, plongées dans le lagon et farniente au soleil.


En fin de journée, nous faisons la connaissance d’Adèle, une jeune doctorante en biologie, spécialisée dans l’étude des tortues marines.

Le jardin Maoré accueille régulièrement des étudiants venus de Métropole qui ainsi peuvent étudier à moindre frais, en contrepartie, ils donnent des conférences et organisent des sorties nocturnes aux clients de l’hôtel pour connaitre un peu mieux les tortues.

Donc ce soir, Adèle donne une conférence à laquelle malheureusement peu de clients vont s’intéresser,

Seuls Laurence, son mari, sa fille, Lili et moi assisterons à cette très intéressante présentation des tortues.


Avec vidéos à l’appui, Adèle nous parle des tortues, de leurs modes de vie, les variétés présentes à Mayotte, de leur reproduction etc…


La tortue la plus répandue à Mayotte est la tortue verte :

La Tortue verte ou Tortue franche. est une tortue marine présente dans les eaux tropicales de tous les océans, mais plus ou moins rare selon les régions. Elle préfère les eaux peu profondes et riches en herbe aquatique. Les adultes parcourent de très longues distances entre les herbiers et la zone de nidification. Contrairement aux autres tortues marines, les Tortues vertes peuvent prendre le soleil sur les plages comme d'autres reptiles marins.

Cette tortue est la plus grande des tortue marines. La carapace mesure en moyenne 110 cm et l'animal pèse entre 80 et 130 kg. Certains spécimens peuvent atteindre un poids de 300 kg pour une longueur de carapace de 1,5 m.

Quand elle a atteint sa maturité sexuelle, la femelle vient pondre tous les 3 à 6 ans sur la plage où elle est née

 Tortue verte, la plus fréquente dans le lagon.

Une autre tortue facilement visible ici, la tortue imbriquée :

La Tortue imbriquée ou Tortue à écailles, notemment , à Mayotte ou à La Réunion

Réputée et longtemps recherchée pour la qualité supérieure de son écaille, elle est pour cette raison l’une des espèces de tortues de mer les plus menacées d’extinction.

Tortue imbriquée 

L’aspect de cette espèce est assez semblable à celui des autres tortues marines. Sa carapace osseuse, sans carène continue et très colorée est plutôt aplatie. Ses pattes sont transformées en rames. Elle est cependant facilement distinguable par ses écailles épaisses recouvrant la dossière, posées comme les tuiles d’un toit, par son bec long, étroit et crochu et par les deux griffes disposées à quelques centimètres l’une de l’autre sur l’extérieur à mi-nageoires.


L’alimentation des tortues plus particulièrement dans les récifs coralliens, est constituée surtout d’éponges.

Certaines éponges consommées sont d’ailleurs connues pour être très toxiques pour d’autres organismes.

Cette alimentation très particulière rend la viande et plus particulièrement la peau de tortue très toxique dans les régions concernées, surtout dans l’océan Indien.

Autre tortue présente à Mayotte, mais beaucoup plus rare, la tortue caouanne :

La tortue caouanne ou tortue Carette mesure en moyenne 90 cm de long quand elle a atteint sa taille adulte, bien que des spécimens dépassant les 270 cm ont été découverts. La tortue caouanne adulte pèse approximativement 135 kg, les plus grands spécimens pesant plus de 454 kg. La peau varie du jaune au marron, et la carapace est brun-rougeâtre.

La caouanne est omnivore, se nourrissant principalement d’invertébrés vivant sur le fond. Ses mâchoires grandes et puissantes sont un outil efficace pour démembrer ses proies. Les jeunes tortues sont victimes de très nombreux prédateurs, et les œufs sont particulièrement vulnérables. Mais une fois que les tortues ont atteint l’âge adulte, leur grande taille et leur carapace les protègent des grands prédateurs marins comme les requins.

La caouanne est considérée comme une espèce menacée et est protégée par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

Tortue caouanne, la plus rare. 

A l’issue de cette conférence, on se donne rendez-vous après manger pour tenter d’observer une ponte de tortue, mais pour ce soir cela va s’averrer infructueux..pas de ponte cette nuit.

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Ce matin la presse locale insiste sur les restrictions d’eau…

Les pénuries ont débuté à la mi-décembre en raison du manque de pluies, qui a entraîné une sécheresse. La saison sèche s’étend généralement de juin à décembre, et la saison des pluies de janvier à mars. Cette année, celle-ci subit toutefois un retard conséquent. La production en eau potable de l’ile dépend fortement des précipitations. Selon la Mahoraise des eaux, les ressources superficielles, qui « proviennent des eaux de surface des rivières et des retenues collinaires de Combani » et de « Dzoumogné », représentent 80 % de la production d’eau potable. Les forages ne représentent que 18 % de la production, et le dessalement de l’eau de mer 2 % seulement. Dans le sud de l’île, cette dépendance est encore plus importante Depuis novembre, un arrêté impose des restrictions de l’usage de l’eau, en raison de prévisions météorologiques qui annonçaient un retard inquiétant de la saison des pluies. Il est interdit aux Mahorais de laver les véhicules hors des stations, d’arroser les pelouses et terrains de sport, ou encore de remplir les piscines privées. Ces mesures ont été renforcées à plusieurs reprises.

Le Jardin Maoré, pour pallier à ce déficit, met à disposition de chaque bungalow de l’eau minérale.


Pour nous cette journée est consacrée au snorkelling et au farniente sur la plage.

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Le matin, marche sur la plage, snorkelling et farniente.


Après-midi première plongée bouteille...

45 minutes à 20 m de profondeur sur le site de la nursery: observation de poissons lion, murènes, coraux divers, gorgones, poissons anges, poissons trompettes et poissons cocher entre autres.

Gorgones et eau limpide à 20m de fond 

Au retour de plongée, l’équipe du lagon Maoré (Olivier, Carole et Xavier) est au top, punch planteur et pâtisseries histoire de reprendre des forces.

Petite sortie palmes, masque et tuba avec Lili dans le lagon jusqu’au tombant pour finir l’après midi.

Le soir, après le repas, on revêt des vêtements sombres et on part sur la plage avec l’espoir d’assister à une ponte de tortue…Sans Adèle qui n’est pas là aujourd’hui.

Coup de chance, on en aperçoit une qui remonte la plage. Un cadeau du ciel ce soir, dans cette nuit noire à peine éclairée par les étoiles .Grosse émotion, on n’est que Lili et moi, du coup on se pose a proximité en toute discrétion et on attend :


Les différentes phases de la ponte, à respecter impérativement.

Recherche du lieu de ponte : repérage sur le sable des traces des tortues qui se sont hissées jusqu’en haut de la plage pour y creuser leur « nid ». C’est le bruit du sable violemment projeté qui vous guide vers le lieu exact de la ponte. Si, durant cette recherche, une tortue est en train de sortir de l’eau ou en train de se hisser sur la plage passez très loin d’elle et toujours derrière elle

Creusement de la cavité corporelle : avec ses nageoires avant, la tortue propulse le sable vers l’arrière pour creuser un large trou. Elle s’arrête régulièrement pour se reposer. Surtout ne pas s’approcher trop près ni l’éclairer car elle peut, par peur, encore renoncer à continuer à creuser et retourner vers l’océan

Creusement du puits de ponte : avec ses deux nageoires arrière qu’elle utilise très adroitement comme des pelles souples, la tortue va creuser un puits vertical de 30 à 40 cm de profondeur. Si elle tombe sur une grosse pierre ou des racines, elle se déplacera pour recommencer un peu plus loin ou renoncera et retournera vers l’océan. Rester encore à distance

La ponte : ce n’est qu’une fois que les premiers œufs sont tombés - blanc brillant, gros comme une balle de golf – que l’on peut s’approcher et éclairer juste le puits de ponte. La tortue pond environ 120 à 150 œufs

Recouvrement du puits de ponte : avec ses deux nageoires arrière d’abord elle rebouche le trou de ponte, tasse le sable, puis avec ses quatre nageoires rebouche la cavité. Cette phase peut durer plus d’une heure

Retour à l’océan : la tortue se traîne vers l’océan, en s’arrêtant régulièrement.

 La ponte et retour à la mer une fois la mission accomplie…Bonne route…

On rentre se coucher, en ne prenant que quelques rares photos quand elle repart à la mer...Seul moment ou il est possible de photographier sans la perturber et la désorienter. Cette expérience nous laisse un inoubliable et émouvant souvenir que l’on aura eu la chance de vivre…

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Journée plage, farniente, PMT…


Le soir, on refait une sortie de nuit, dans l’espoir d’assister à une nouvelle ponte…

Cette nuit, il y a 3 tortues qui remontent pour pondre…Malheureusement, des touristes réunionnais irresponsables, qui évidement ne daignent pas assister aux conférences et autres informations concernant la reproduction des tortues, les aveuglent d’éclairs de flash…sans commentaires.


Adèle nous dira le lendemain que deux d’entre elles sont retournées à l’Océan sans avoir pu pondre, faute de tranquillité... C’est absolument lamentable et révoltant..

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Balade sur la plage à la recherche des empreintes des tortues venues pondre la nuit précédente, avec l’espoir de voir une émergence de petites tortues.

Traces du passage des tortues venues pondre cette nuit. 

« Les émergentes qui naissent sur les plages de Mayotte reviendront pondre une fois adulte sur ces mêmes plages, il est donc important de protéger les émergentes afin d’assurer la venue des femelles adultes dans quelques années »

Pour profiter de ce moment magique de façon respectueuse et sans réduire les chances de survie des petites tortues, il est essentiel de suivre quelques conseils.

Tout d’abord, il est important de savoir que les tortues marines sont des espèces protégées par la loi. Il est formellement interdit de les toucher, de les transporter ou de modifier leur comportement, mais aussi de détruire ou altérer leurs habitats.

Dans le cas des émergences, il ne faut donc pas intervenir et laisser la nature faire.

Après l’éclosion, les petites tortues peuvent rester quelques jours sous le sable en attendant les conditions propices à l’émergence. Souvent, les petites sortent en fin de journée ou pendant la nuit afin d’éviter la dessiccation au soleil et la forte prédation diurne. Provoquer une émergence en creusant dans le sable peut donc avoir des conséquences très néfastes.


Lorsque vous apercevez une émergence, n’essayez en aucun cas de creuser le nid ou d’aider les petites à rejoindre la mer, vous risquerez de les blesser ou de perturber leur comportement naturel, essentiel à leur survie. Les petites tortues ont besoin de s’activer et de courir sur la plage avant de rejoindre l’eau. Il s’agit d’une étape primordiale : le métabolisme est activé en les préparant à la première nage, la cicatrisation du cordon ombilical est facilitée lors du frottement sur le sable, et la petite tortue s’imprègne de son environnement, ce qui leur permettra de retrouver sa plage de naissance plus tard, quand elle reviendra pour pondre, une fois adulte.

 Photos internet.

Il faut veiller à ne pas se mettre dans le chemin des petites tortues lorsqu’elles se précipitent vers la mer. Elles ont besoin de voir la mer pour mieux s’orienter. Dans un nid d’une centaine d’œufs, seule une petite tortue arrivera à l’âge adulte.

Au sein du nid, le sexe des petites tortues est déterminé par la moyenne de température du nid. Selon la profondeur et la position de l’œuf dans le nid, la température d’incubation n’est pas la même. Au-dessous du seuil de 29,2-29,3°C, les petites donneront des mâles, et au-dessus des femelles.

Malheureusement nous n'aurons pas la chance d’assister à la naissance des petites tortues…

Le soir on sympathise avec Dja, un des jardiniers du Jardin Maoré, qui nous invite à assister à la cérémonie de mariage de son cousin qui aura lieu demain.

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Ce soir on fête Noël, mais d’abord, ce matin, on se rend dans le village voisin pour assister au mariage mahorais…

Le «Grand Mariage» (ou «Haroussi») , est une fête exceptionnelle d’une durée d’une semaine qui, en plus de sceller – une deuxième fois- l’union d’un couple, est l’occasion pour les familles concernées et particulièrement celle du mari de montrer à tout le village, sinon à toute l’île, sa richesse.

Une «deuxième fois» parce que ce couple s’est d’abord - et souvent plusieurs années avant qu’il puisse réunir l’argent pour célébrer cette fête – marié sans faste devant le «cadi», juge et dépositaire du droit coranique.

De la réussite de cet événement majeur, qui dure une semaine durant laquelle des dizaines de personnes (famille, amis et habitants du village du marié) sont invitées tous les jours à festoyer, dépend l’image même des familles concernées.

Les dépenses engagées sont exorbitantes : plus le mariage est coûteux, plus les familles qui le fêtent sont couvertes d’honneur !

Dès notre arrivée sur les lieux, on est immergé dans l’ambiance très particulière qui règne dans le village, tout le monde met la main à la pâte…toutes les femmes du village apportent leur contribution à la fête en cuisinant dans chaque rue.

Tout le village participe,  on ressent la bonne humeur et la joie de vivre des Maorais, un vrai bonheur…    

Le «M’chogoro» - ou marche nuptiale - est l’une des festivités majeures du « Grand Mariage » et celle que nous, voyageur invité, pouvons admirer car elle se déroule aux yeux de tous, dans les rues des villages. Il s’agit d’accompagner – très lentement ! - le marié chez sa femme qui l’attend, toujours sur son lit. Un cortège d’hommes et de femmes. Le cortège d’hommes est positionné devant le marié encadré par ses « témoins », lui ouvrant le chemin en chantant et dansant. Entêtant et lancinant ! Le marié et ses deux amis (ou frère et père) sont parés d’habits somptueux qui rappellent l’élégance des sultans. Protégés sous des ombrelles, rafraîchis par des éventails que trois femmes agitent devant eux en marchant à reculons, ils ont souvent une cigarette à la bouche, non allumée. «Un signe de puissance ». Les femmes, membres du Shama, forment derrière ce cortège un groupe qui chante et danse le M’biou.

La marche nuptiale. 

On prend congés de nos hôtes dans l’après midi en les remerciant de nous avoir fait partager ces moments exceptionnels pour nous et on rentre au Jardin Maoré qui s’apprête à fêter Noel…

Un grand merci à Dja, Jean et les siens pour ces moments de partage.... 

Pour commencer la soirée de Noël, on nous a concocté un cocktail sur la plage…avant de nous servir un excellent repas de réveillon…ambiance particulière avec une température de 30 degrés la nuit, ça change des noëls métropolitains.

 Ambiance de Noël à Mayotte…Et Ismael, fidèle au poste et toujours de bonne humeur. 

Après le repas, rendez-vous sur la plage ou les enfants attendent le père Noel, qui ici arrive par la mer, faute de cheminée

 C’est Dja qui a provisoirement quitté le mariage et qui a endossé le costume de père noël.
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Dernière partie de notre séjour…


Quelques observations animales marquantes…

Repérage, par Adèle, des nids de tortues sur la plage 

Après les très rares pluies, on peut observer les escargots…


L' Escargot géant africain, Achatine ou Achatine foulque (Lissachatina fulica, anciennement Achatina fulica) est un grand escargot dont les adultes mesurent, en général, environ 12 cm de long pour un poids allant jusqu'à plusieurs centaines de grammes.


Originaire d'Afrique, l'espèce a été largement introduite en Asie, dans les Antilles, dans les îles du Pacifique et de l'Océan Indien où sa taille et son taux de reproduction important ont rapidement posé problème en l'absence de prédateurs naturels : outre les dégâts qu'une population incontrôlée peut faire subir aux cultures, Lissachatina fulica pose aussi un problème de santé publique, étant le vecteur de parasites et d'agents pathogènes dont certains peuvent toucher les êtres humains.

Le soir ce sont les geckos et les margouillats qui montent la garde devant et dans le bungalow

Les geckos, très sympathiques lézards...très friands de moustiques... 

Originaire du nord de Madagascar, le margouillat a été introduit dans l'archipel des Comores, à La Réunion à l'île Maurice et aux Seychelles. Ce lézard vit dans un milieu tropical chaud et humide, on en trouve donc énormément à Mayotte.


Le margouillat est de couleur verte fluo avec trois traits rouges sur le dos et du bleu autour des yeux. Il a aussi des points jaunes sur le corps, d'où son nom et des ventouses aux pattes qui lui permettent de se déplacer très rapidement sur les murs et au plafond.

Il mesure environ 10 à 13 cm, quant au petit, il mesure déjà de 4 à 6 cm à la naissance.

                                    Le Margouillat, endémique de cette région du globe 

Quelques beaux spécimens de crabes...

Divers souvenirs de plongée :

Plongée dérivante sur la passe bateau nord…

60 minutes d’exploration à 20m de profondeur,

                      Poisson lion, Bernard l’ermite  dans coquillage, murène et crevette dans anémone
 Danseuse espagnole, poisson feuille et raie pastenague - (Merci à Laurence pour ces photos et la video)

Rencontres plus faciles à observer... en snorkelling dans le lagon

Tortue imbriquée dévorant du corail  et poissons divers.
 Poisson coffre  , Tortue imbriquée (amputée) et bénitiers

Et quelques couchers de soleil qui terminent immanquablement, toutes nos journées à Mayotte…

Le 29 décembre on quitte Mayotte… Direction Genève via Nairobi et Paris…

Au revoir Mayotte….

Retour à Mayotte, prévu Octobre 2017, avec notre fille et nos petits-enfants...
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A bientôt …

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