Nous avons eu très chaud cette nuit…On n’est d’ordinaire pas partisan de la climatisation, mais là c’est nécessaire, la nuit prochaine on la mettra.
Le matin réveil par les makis…ils font une sacrée sarabande sur le toit, sur la terrasse et dans les arbres aux alentours.
Solide petit déjeuner face à la mer, histoire de bien commencer la journée.
Puis grande promenade sur l’immense plage oû nous sommes seuls…incroyable le peu de monde qu’il y a ici, pourtant l’endroit est exceptionnel.
Au programme de la journée, snorkelling, farniente sur la plage et découverte du parc tropical du jardin maoré…qui accueille des colonies de makis fauves et des roussettes, qui nichent dans les immenses baobabs.
Mayotte est le deuxième territoire au monde en terme de diversité spécifique des baobabs, après Madagascar.
Les espèces de baobabs sont au nombre de 2 sur l’ île. Le baobab africain, très commun, se retrouve sur tout le pourtour de l’île, principalement en forêt sèche, à proximité du littoral. En-dehors de cette zone, sa présence est anecdotique. L’espèce malgache est quant à elle beaucoup plus rare,
L’usage principal de cette espèce à Mayotte est avant tout alimentaire pour ce qui concerne ses fruits. La pulpe sèche peut être sucée tel un bonbon, ou en boisson, à consommer de préférence frais (mélange eau, graines entourées de pulpe et sucre). Il est fréquent de voir des traces d’écorçage sur certains baobabs. Ces cicatrices témoignent des prélèvements d’écorce pour la fabrication de cordage. Cette pratique tend à disparaître aujourd’hui.
Au jardin maoré, c’est surtout le terrain de jeu favori des makis et des roussettes.
Le Maki de Mayotte, appelé aussi Ankoumba en kibouchi ou Comba en shimaoré, est un primate lémuriforme considéré comme une variété du Lémur fauve (Eulemur fulvus) de Madagascar.
Eulemur fulvus mayottensis n'existe qu'à Mayotte. Il vit en groupe composé de quatre à une dizaine d'individus. Il se nourrit de fruits, de feuilles et de fleurs. Il est actif de nuit comme de jour. Il communique par différents cris (plus de 10). Sa vie sociale est très structurée et comparable à la nôtre par bien des aspects. Il enterre ses morts (ou tout au moins les recouvre de terre ou de feuilles) et c'est aussi le seul primate qui possède des mains de type humain avec des empreintes digitales. Ses deux grands yeux cernés au regard doré, son museau allongé de lévrier, un pelage très doux, variant du beige au roux, sa taille (une cinquantaine de centimètres plus une queue de 60 cm), sa sociabilité en font un animal qu'il est tentant d'apprivoiser. Il pèse de deux à trois kilogrammes, sans aucune agressivité naturelle, d'où sa vulnérabilité.
ll est omnivore, se nourrissant de petits lézards, d'œufs d'oiseaux, mais sa nourriture essentielle est composée de fruits mûrs comme les bananes, les papayes, les mangues, les jaques et baies diverses et de feuilles, ce qui explique l'animosité de certains agriculteurs à son égard. Doté d'un sens extraordinaire de l'équilibre, grâce à sa longue queue, il saute d'arbre en arbre, avec des bonds prodigieux de plusieurs mètres.
Il passe la majorité de son temps dans les arbres et ne descend que pour boire de l'eau ou pour chercher un morceau de fruit tombé à terre, il est capable d'éplucher certains fruits comme la banane.
Malgré leur caractère sauvage, ils peuvent s'habituer très facilement aux humains notamment quand ces derniers les nourrissent à la main. Les mahorais, surtout les enfants ne les considèrent pas comme des animaux, mais comme des humains transformés par Dieu, et les respectent.
La roussette est une sorte de chauve-souris aux dimensions extravagantes.
Sa taille de 25 à 30 cm à l'age adulte et 1m à 1,4m d'envergure pour un poids d'environ 700 grammes en fait une curiosité de l'archipel des Comores où elle est endémique sur trois îles (Anjouan, Mayotte et Mohéli).C'est une grande chauve-souris mais elle est diurne, on peut donc l'observer aisément durant la journée mais son heure de prédilection est la fin de journée où elle est particulièrement active. Elle vit la plupart du temps en groupes de 5 à 50 individus.
La roussette est frugivore. Elle se nourrit de papayes, mangues ou de goyaves et niche souvent dans les baobabs prenant ainsi une place importante dans la pollinisation et la dissémination des grains.
Toute la journée on alterne entre promenades sur la plage, plongées dans le lagon et farniente au soleil.
En fin de journée, nous faisons la connaissance d’Adèle, une jeune doctorante en biologie, spécialisée dans l’étude des tortues marines.
Le jardin Maoré accueille régulièrement des étudiants venus de Métropole qui ainsi peuvent étudier à moindre frais, en contrepartie, ils donnent des conférences et organisent des sorties nocturnes aux clients de l’hôtel pour connaitre un peu mieux les tortues.
Donc ce soir, Adèle donne une conférence à laquelle malheureusement peu de clients vont s’intéresser,
Seuls Laurence, son mari, sa fille, Lili et moi assisterons à cette très intéressante présentation des tortues.
Avec vidéos à l’appui, Adèle nous parle des tortues, de leurs modes de vie, les variétés présentes à Mayotte, de leur reproduction etc…
La tortue la plus répandue à Mayotte est la tortue verte :
La Tortue verte ou Tortue franche. est une tortue marine présente dans les eaux tropicales de tous les océans, mais plus ou moins rare selon les régions. Elle préfère les eaux peu profondes et riches en herbe aquatique. Les adultes parcourent de très longues distances entre les herbiers et la zone de nidification. Contrairement aux autres tortues marines, les Tortues vertes peuvent prendre le soleil sur les plages comme d'autres reptiles marins.
Cette tortue est la plus grande des tortue marines. La carapace mesure en moyenne 110 cm et l'animal pèse entre 80 et 130 kg. Certains spécimens peuvent atteindre un poids de 300 kg pour une longueur de carapace de 1,5 m.
Quand elle a atteint sa maturité sexuelle, la femelle vient pondre tous les 3 à 6 ans sur la plage où elle est née
Une autre tortue facilement visible ici, la tortue imbriquée :
La Tortue imbriquée ou Tortue à écailles, notemment , à Mayotte ou à La Réunion
Réputée et longtemps recherchée pour la qualité supérieure de son écaille, elle est pour cette raison l’une des espèces de tortues de mer les plus menacées d’extinction.
L’aspect de cette espèce est assez semblable à celui des autres tortues marines. Sa carapace osseuse, sans carène continue et très colorée est plutôt aplatie. Ses pattes sont transformées en rames. Elle est cependant facilement distinguable par ses écailles épaisses recouvrant la dossière, posées comme les tuiles d’un toit, par son bec long, étroit et crochu et par les deux griffes disposées à quelques centimètres l’une de l’autre sur l’extérieur à mi-nageoires.
L’alimentation des tortues plus particulièrement dans les récifs coralliens, est constituée surtout d’éponges.
Certaines éponges consommées sont d’ailleurs connues pour être très toxiques pour d’autres organismes.
Cette alimentation très particulière rend la viande et plus particulièrement la peau de tortue très toxique dans les régions concernées, surtout dans l’océan Indien.
Autre tortue présente à Mayotte, mais beaucoup plus rare, la tortue caouanne :
La tortue caouanne ou tortue Carette mesure en moyenne 90 cm de long quand elle a atteint sa taille adulte, bien que des spécimens dépassant les 270 cm ont été découverts. La tortue caouanne adulte pèse approximativement 135 kg, les plus grands spécimens pesant plus de 454 kg. La peau varie du jaune au marron, et la carapace est brun-rougeâtre.
La caouanne est omnivore, se nourrissant principalement d’invertébrés vivant sur le fond. Ses mâchoires grandes et puissantes sont un outil efficace pour démembrer ses proies. Les jeunes tortues sont victimes de très nombreux prédateurs, et les œufs sont particulièrement vulnérables. Mais une fois que les tortues ont atteint l’âge adulte, leur grande taille et leur carapace les protègent des grands prédateurs marins comme les requins.
La caouanne est considérée comme une espèce menacée et est protégée par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
A l’issue de cette conférence, on se donne rendez-vous après manger pour tenter d’observer une ponte de tortue, mais pour ce soir cela va s’averrer infructueux..pas de ponte cette nuit.