Iles RODRIGUES et MAURICE

Souvenirs de ces deux joyaux de l'Océan Indien
Décembre 2009
2 semaines
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L'île Maurice, autrefois l'Isle de France en anglais Mauritius, est une île située dans le sud-ouest de l'océan Indien, au cœur de l'archipel des Mascareignes entre La Réunion à l'ouest et l'île Rodrigues à l'est. La population est composée de plusieurs ethnies, les Indiens, Africains, Chinois et les Européens

Rodrigues est la plus petite des trois îles de l’archipel des Mascareignes.

L'île se situe à 560 km à l’est de Maurice, presque isolée au milieu de l’océan Indien. D’une superficie de 109 kilomètres carrés, elle mesure 18 kilomètres de long sur 8 de large et présente la particularité d’avoir un lagon d’une surface deux fois supérieure à celle des terres émergées.

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Arrivée à l’aéroport Sir Gaetan Duval à Rodrigues , le petit aéroport local desservi uniquement depuis Maurice. Là, agréable surprise, nos bagages ont suivi malgré les différents déboires et retards subis depuis notre départ...

 Aéroport de Plaine Corail - Ile Rodrigues

Nous prenons la route direction l'Anse Saint François ou nous allons passer une petite semaine.

Premier constat frappant pour moi, à l’instar de Maurice que l’on connait bien, Rodrigues est beaucoup moins développée…j’ai la curieuse impression de redécouvrir l’Ile de la Réunion où j’ai vécu il y a plus de trente ans…

Après avoir traversé une bonne partie de l’ile, qui est très petite, elle ne fait que 18 kms de long sur 8 kms de large on arrive sur notre lieu de villégiature. On est ici au bout du monde. La seule route qui y mène est à peine carrossable tellement les rafistolages en tous genres rendent la route chaotique...

Nous voila donc arrivés et installés chez nos hôtes, ou plus exactement dans une case annexe de la maison principale tout au fond de l'anse St François sur la côte Est de l'île.

 Notre home pour quelques jours.

Pour notre première journée, on se contente de découvrir notre environnement…Mais pour l’instant, une bonne nuit de sommeil est nécessaire, il faut récupérer, il y a près de trente six heures que l’on a quitté la Haute-Savoie.

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Après une nuit de sommeil réparateur, on se rend très vite compte que pour découvrir l'île Rodrigues, il n’y a que 2 possibilités : la route (très aléatoire) ou la marche à pieds....Donc on va visiter les environs à pieds et on projette uniquement la visite de Port Mathurin, la capitale, par la route un de ces prochains jours.

 Palmiers et filaos vers la plage de Saint François. 

L’Anse St François est pourvue d'un lagon assez vaste avec en son centre une passe (zone plus foncée sur la photo ci dessous) qui permet au lagon de se remplir et surtout de se vider au gré des marées.

C’est dans ce lagon que nous ferons quelques plongées en « snorkelling », malheureusement un cyclone étant passé sur Rodrigues il y a une dizaine de jours, la mer est agitée et l’eau exceptionnellement n’est pas aussi cristalline que d’habitude.

Bernard, notre hôte nous racontera qu’à la sortie de cette passe il a déjà eu l’occasion de voir des requins-baleines.

Il nous raconte également que le lagon, suite au tsunami du 26 décembre 2004 qui s'est produit au large de l'île de Sumatra, s’est complètement vidé, jusqu’à la barrière de corail.

 Baliste-Picasso, oursins bleu et poisson coffre photographiés dans le lagon et un diodon échoué sur la plage...
L'eau en plongée n'est pas si cristalline en revanche en surface elle est simplement magnifique... 

Ce matin, on part à pied, à la découverte des environs…

Il n’existe aucune route pour accéder aux perles de la nature que sont les nombreuses petites criques cachées le long du littoral. Chaque anse est une invitation à la baignade…

Pour accéder aux criques voisines, une marche à travers les sentiers escarpés du Mont Cabris est nécessaire, mais à l’arrivée, le spectacle en vaut la peine.

Rencontres sur les sentiers du Mont Cabris, le bien nommé…

Située à environ 30 minutes de marche de Saint François, on découvre l’Anse bouteille, crique superbe à l’eau turquoise avec strictement personne…je n’aurais jamais penser que des endroits pareils existaient encore…

La magnifique Anse Bouteille 

Après avoir plongé et s’être rafraichi dans ce petit coin de paradis, nous continuons notre balade à la découverte d’autres criques toutes aussi sympathiques…

Le Trou d’ Argent , pas mal non plus…avec la plage toute aussi déserte  
Et d'autres criques tout autant remarquables. 
                                   Le sentier des « criques », et la nature avoisinante. 

En principe, le midi on emporte quelques « provisions », pour s’improviser des pique-nique sommaires, mais nous avons à proximité de notre case, un petit "restaurant" (restaurant c'est un peu présomptueux) mais cet endroit est particulièrement agréable...Les menus sont ici composés en fonction des produits frais disponibles au marché de Port Mathurin et selon leur arrivage...Nous garderons longtemps en mémoire les salades d’ourites que l’on a plusieurs fois savourées ici.

  la traditionnelle salade d’ourites 


Les ourites à Rodrigues, en salade, en vindaye (plat froid, légèrement vinaigré), en cari (terme qui désigne tout plat épicé avec du riz)… ce mollusque fait l’objet d’une pêche à pied dans le lagon, qui est , qui est surtout l’apanage des femmes.

C’est l’aube, les piqueuses d’ourites se signent avant d’entrer dans la mer, pour conjurer le mauvais sort en général et les morsures de murènes .La traque aux ourites peut commencer . Armées d’une seule fouenne (pique d’où leur nom), elles vont chercher le poulpe dans sa « case », dans une anfractuosité du corail.

La pêche aux ourites, une activité culturelle ancestrale. 
Séchage des ourites, dernière étape avant de finir dans les assiettes. 
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Nous consacrons une journée à la visite de Port Mathurin. Pour y aller il faut d’abord marcher environ 2 kilomètres afin de récupérer la route principale et y prendre le bus, car ce dernier ne vient pas au fond de l’anse qui est vraiment située au bout du monde…

La route pour Port Mathurin

Le nombre de routes ici doit pouvoir se compter sur les doigts d'une main et à peine 50 % du réseau dispose d'un revêtement digne de ce nom. Le parc automobile est constitué principalement de gros Pick-Up 4x4, de camionnettes en tous genres et quelques petites berlines classiques. Faut dire que ces dernières ont naturellement une durée de vie courte sur l'ïle tellement les routes sont rares et défoncées....

Donc arrivés sur la route principale, nous attendons le bus quand, contre toute attente, un pick up s’arrête et bien que nous ne fassions pas de stop, le chauffeur, originaire d’ Afrique du sud, nous propose de nous amener à Port Mathurin… plutôt sympas avec les rares touristes les Rodriguais...

Port Mathurin 

Port Mathurin accueille le siège de l'Assemblée régionale ainsi que les uniques cour de justice, station-service et pharmacie de Rodrigues. Les habitations se concentrent autour de ce noyau, dans les lieux dits Fond la Digue, Baie Lascar, Montagne Fanal, Camp du Roi, et autres Pointe Monier.

Première chose à faire en arrivant, passage à l’office du tourisme qui ne manque pas de charme...

Ensuite, on se promène dans les rues de Port Mathurin…ou nous passons la journée.

Ambiance de rue, très colorée … on est vraiment dans les iles…. 
 Promenade sur le marché

Après cette journée passée à déambuler dans port Mathurin, on se dirige vers « la gare routière » pour cette fois-ci prendre le bus qui va nous ramener à Saint François.

Le bus est le moyen de transport le plus utilisé par les Rodriguais. Les engins ne comptent plus les tours au compteur mais arrivent toujours à bon port, mais il ne faut pas être pressé, pour parcourir les 10 km qui séparent Port Mathurin de St Fançois il faut compter au minimum 45 minutes…mais l’expérience vaut la peine.

Retour à l’Anse Saint François en fin de journée 
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Départ très tôt le matin pour l'île Maurice

Je cherche, avant de partir, une statuette de dodo de l’ile Rodrigues…ce que je trouve dans une petite boutique de l’aéroport. Le Dronte de Rodrigues est une espèce aujourd'hui disparue d'oiseaux, qui vivait autrefois sur l'île Rodrigues. Ses ailes atrophiées ne lui permettaient pas de voler. Il nichait au sol et ne pondait qu'un seul œuf par nichée. C'était une espèce assez proche du Dronte de Maurice, également exterminé.

Les dodo de Rodrigues et celui de Maurice   
 Embarquement pour l’ile Maurice
  Bye bye Rodrigues…..                                  Good morning Mauritius   

Ile Maurice : Nous voila revenus dans cette île que nous connaissons bien maintenant, puisque c’est notre 3ème séjour ici.

On prend possession de notre appartement, a la pointe aux cannoniers, situé au rez de chaussée avec accès direct à la mer.

 Notre home a Maurice

On reprend très vite nos marques et on apprécie toujours autant la douceur de vivre ici, bien que l’ on sente quand même une évolution au fil des années. Il y a beaucoup plus de voitures, les prix ont sensiblement augmentés, mais les Mauriciens sont toujours aussi souriants. Il nous arrive même une anecdote assez sympathique, dès notre première sortie dans le village, nous sommes interpellés par Satien, un Mauricien qui tient un modeste « restaurant » et qui nous a reconnu après 2 ans et qui nous demande des nouvelles de notre famille dont il se souvient…


Nous sommes ravis de voir qu’il est toujours en activité car il cuisine super bien et il livre ses plats à domicile…tout ce qu’il nous faut.

        Des langoustes cuisinées et livrées par Satien … Parfait pour un 31 Décembre sous les tropiques...
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Ce 1er jour de la nouvelle année, on décide d’aller au marché de Port Louis, pèlerinage obligatoire à chacun de nos séjours à l’ile Maurice. Le chauffeur de notre taxi est hindou et une partie de sa famille réside en Inde. Du coup pendant le trajet on parle de l’Inde, de Bénarès et des fantastiques souvenirs que ce pays nous a laissé quand on l’a visité il y a 3 ans...(Deux récits de voyage sur mon blog relatent ce séjour). Dès lors il se prend de sympathie pour nous et nous informe que aujourd’hui, c’est la fête de Cavadee et nous invite à ne pas trop nous attarder à Port Louis et de plutôt faire priorité à cette cérémonie exceptionnelle qu'il se propose de nous faire vivre...

Chaque année, à la première pleine lune de janvier, le Cavadee rassemble la communauté tamoule de l’île Maurice. Cette fête religieuse originaire du sud de l’Inde se déroule dans toute l’île Maurice, mais elle est particulièrement importante dans le nord de l‘île. Donc où nous sommes...

Première halte vers un temple pour nous imprégner de l’ambiance…il ne s’agit pour l’heure que de voir les préparatifs. Le souvenir inoubliable de cette cérémonie va venir plus tard…

 Rituel purificateur, de l’eau (en référence au Gange) versée sur un dieu Tamoul

Cette petite halte est une simple mise en bouche de ce qui nous attend plus tard…Pour l’instant on va à Port Louis ou on ne va pas trainer très longtemps…notre curiosité est trop forte.

Ambiance des rues de Port Louis

On fait un tour dans le marché couvert, sur le port et dans la ville.

 Le marché couvert, un must... un passage obligatoire pour qui souhaite s'imprégner de la culture mauricienne.
 Ici, on peut absolument tout soigner par les plantes... 

En ville, un sculpteur Mauricien expose ses créations vers le Caudan.

 Des sculptures assez originales...

Après cette brève escapade dans la capitale, nous récupérons notre taxi qui nous attend et nous retournons à Triolet pour assister à Cavadee...

Cavadee, cette cérémonie aux étranges rites tribaux naquit en effet d’une ancienne légende tamoule. C’est l’histoire d’ Idumban, un nom hautement symbolique, puisqu’il veut dire “orgueilleux”. Cet homme était un bandit repenti, disciple du gourou Agattiyâr. Celui-ci ordonna: “ Pars dans les montagnes et ramène-moi les deux cimes ! Tu les attacheras à chaque extrémité d’un cavadee " ( le cavadee, est une simple palanche, c’est à dire un bâton qui sert à transporter des charges ). Idumban, obéissant et fidèle, partit avec sa femme et attacha solidement les deux sommets à sa palanche puis entreprit de les ramener. Mais en chemin, le dieu Muruga, se métamorphosa en petit garçon et se cacha dans un des sommets pour en alourdir la charge. Indumban le découvrit bien vite et dans sa fureur, car bien entendu il ne put reconnaître son dieu, il commença à se battre avec lui. Mais Muruga le transperça de sa lance et l’homme mourut. Par leurs prières, le sage Agattiyâr et bon nombre de fidèles demandèrent avec insistance la grâce d'Idumban, si bien que leur dieu accepta de le ressusciter. Pour le remercier de sa bonté, il fut décidé que tous ceux qui porteraient le cavadee jusqu’au temple verraient leurs voeux exaucés, et par ce geste le remercieraient aussi des faveurs accordées tout en se rapprochant de lui, de sa sagesse et de sa bonté.

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La fête a lieu plusieurs fois dans l'année, mais la plus grande et la plus connue est celle du "Thaipoosam Cavadee", qui est célébrée en janvier.

Notre chauffeur nous amène d’ abord au Temple de Triolet ou les préparatifs sont en cours pour la fin de la journée.

Le temple Tamoul de Triolet et la préparation de la marche dans le feu ...

On peut circuler librement parmi les participants, il n’y a aucune restrictions… une seule exigence, ne pas toucher les personnes vêtues de sari couleur safran, ce sont les fidèles qui ont faits pénitence jusqu'à aujourd’hui et il est impératif de les respecter.


Les pénitents en sari couleur safran, ceux qui vont marcher sur le feu... parfois même très jeunes.

Procession rituelle

Les fidèles se préparent au Cavadee en faisant pénitence dix jours avant la célébration.

Le jour de la cérémonie, les rituels se succèdent: prières, offrandes et bain purificateur, après les ablutions dans la rivière ou dans la mer. La plupart des dévots sont habillés en couleur safran, certains hommes sont torse nu. Le front, les épaules, le dos et la poitrine sont enduits de cendres sacrées.

Les enfants ouvrent de grands yeux amusés ou inquiets, car arrive l’heure du sacrifice.


Notre chauffeur, qui est toujours avec nous, est à la recherche de l’endroit ou va se passer une autre partie de la cérémonie…et qu’il veut absolument nous faire découvrir.


Après avoir tourné quelque temps dans le village, il nous dépose devant une bâtisse qui ressemble vaguement à une école…là il nous invite à entrer et nous précise que nous sommes les bienvenus, on peut prendre des photos et circuler librement mais une discrétion minimum est souhaitée.

Au milieu des Tamouls, on est les seuls européens… 

Dans cet endroit, l’ambiance est très particulière… Des gens prient, brûlent des encens, se recueillent, tout est très calme…

Prières, offrandes  et odeurs d'encens entêtantes...

Des hommes, des femmes, des enfants semblent attendre on ne sait quoi… il règne a ce moment une atmosphère très particulière, pesante, lourde, surréaliste…comme si le temps était suspendu... et on devine aisément que quelque chose va se passer...

Puis soudain, tout bascule...des femmes hurlent, s’agitent dans tous les sens, comme possédées…elles sont en transe...à ce moment on se retrouve dans un autre monde...

D’un seul coup la situation est surréaliste…J’aperçois une vieille femme qui se fait percer la langue, à sa demande, par un « prêtre » muni d’une aiguille très impressionnante.

Nous sommes très impressionnés par une femme proche de l’hystérie juste à côté de nous... Nous mettons un moment à réaliser ce qui est en train de se passer et garder assez de lucidité pour immortaliser ces moments exceptionnels.

Un peu plus loin, d'autres pénitents se font transpercer les joues, la langue…puis partout c’est la même scène ...

On apprendra, un peu plus tard, que les dévots offrent leur chair aux “vels”, de fines aiguilles, mais aussi de longues piques de métal ou d’argent, avec lesquels ils se transpercent les joues, le front et la langue, car les croyants font aussi vœu de silence ! Les vels symbolisent la lance de Muruga qui tua Idumban, elle doit donc être plantée dans leur dos, leur torse, leur ventre, leurs jambes...

 Les vels que chaque pénitent possède.
Outre les vels, des piques métalliques sont encore plus impressionnants... 

Certains se font planter des dizaines de fines aiguilles alignées sur le torse ou sur le dos. D’autres, piquées dans la bouche sont reliées à des chaînettes qui se balancent lentement sous les mentons, voire des "hameçons" au bout desquels sont accrochés des citrons...

Il n’y a ni cris, ni pleurs, ces hommes et ces femmes restent dignes et stoïques, car la souffrance n’est rien et dieu est tout. Les enfants, qui dès six ans ont décidé de participer au Cavadee grimacent en silence, une aiguille plantée dans la langue. C’est la victoire du bien sur le mal, dit-on.

La concentration les aide à ne plus ressentir de douleur, et l’on assure que l’effet de la lumière sur les aiguilles est bénéfique pour le corps…

Phénomène très étonnant...aucun saignement ? 

La pénitence est rude, la chaleur intense...Nous on est là immergés dans un autre monde auquel on ne s’est pas préparé, complètement fascinés et subjugués….on a pleinement conscience d’assister à un moment rare et exceptionnel…qu’il faut savourer et que l'on ne reverra probablement pas de sitôt...


Mais la journée n’est pas terminée… Après s’être infligés ces souffrances, les hommes comme les femmes qui sont à jeun depuis la veille se regroupent à l’extérieur. La route est longue jusqu’au temple. une heure de marche sous un soleil de plomb. C’est l’été à Maurice en janvier. Il fait plus de trente degrés.

La procession avance d’une allure régulière, traversant le village décoré de guirlandes de palmes et d’anthuriums. Les habitants qui ne participent pas à la procession la regardent passer avec respect.

La foule multicolore avance lentement, au rythme des chants religieux diffusés par des haut-parleurs installés sur un véhicule qui ouvre le cortège. Des Tamouls suivant la procession offrent des boissons fraîches aux gorges brûlantes, d’autres arrosent les pieds nus et endoloris par la route brûlante de soleil.

 De l’eau versée sur les pieds  pour atténuer les brulures de la route  

Les pénitents pénètrent dans le temple où trônent les statuettes bienfaitrices de leurs dieux et déesses ainsi que celle du dieu Muruga qui affiche un léger sourire satisfait.

Des petites lampes sont allumées: la lumière, victoire du bien sur le mal, est offerte au dieu Muruga. Fidèles et pénitents déposent leurs offrandes de noix de coco, bananes, camphre, encens, fleurs, aux pieds des dieux admirés ou craints. Musique, chants et prières accompagnent l’extraction des crochets et des vels de leur peau luisante de sueur, tendue de douleur. Mais, étonnement, le sang ne coule pas. Ce sacrifice leur a assuré la purification de l'âme.

En temps normal la cérémonie s’arrête là mais aujourd’hui on a beaucoup de chance, la cérémonie se prolonge par Le Theemedhi (marche sur le feu) qui fait partie du culte tamoul.

Le Theemedhi est un acte de foi pour remercier la déesse Amen et pour purifier son corps et son âme. Beaucoup de dévots tamouls marchent sur le feu pour honorer une promesse qu’ils ont faite à la déesse Amen. Certains souhaitent se sortir d’une épreuve difficile, d’autres font le vœu d’avoir un enfant, d’autres encore veulent réussir à un examen. Chacun fait la promesse à Amen de marcher sur le feu si son vœu se réalise.

Les prêtres entourent les braises de pétales de flamboyants, de lilas… Ils font plusieurs prières au son des tambours et des chants. Ensuite, les dévots qui vont marcher sur le feu s’avancent vers le tapis de braise.

Le prêtre va marcher en premier dans les braises, mais auparavant il marche sur des sabres tenus par des fidèles.

 Marche sur les sabres, un acte de dévotion et don de sa souffrance à la Déesse de la Santé.

Ensuite il bénit chaque fidèle qui passe , un à un, sur ce tapis gris de braises brûlantes. Les dévots marchent, parfois les mains sur la tête, impassibles, sans ressentir de douleur, c’est tout simplement hallucinant.

 Le prêtre marche en premier...

Suivi par tous les autres pénitents...

Ils marchent sur les braises, apparemment sans aucune douleur...

Et pourtant, quand on est à côté du tapis de braises, la chaleur est très intense...

Le tapis de feu se termine par un petit bassin creusé dans la terre et rempli de lait, qui apaise les brûlures. “Ce bassin de lait est aussi une façon de se laver de toutes les négativités après qu’on les a brûlées sur le charbon. On se lave de nos pêchés”, dit un pénitent

Durant cette cérémonie tribale où l’on veut croire que la souffrance terrestre peut être vaincue grâce à la foi, tous auront été au plus près de leur dieu, au plus loin dans leur courage, au plus fort de leur être. Toute cette souffrance est-elle réellement fondée et nécessaire? Il ne nous appartient sans doute pas d’en juger. Et puis la foi on le sait, peut déplacer des montagnes…

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A l'issue de cette marche dans le feu, on récupère notre taxi et on rentre à la Pointe aux Canonniers…

Cette journée restera à jamais gravée dans notre mémoire… Le sommeil ne va pas venir facilement cette nuit, on va être longtemps hantés pas ces images impressionnantes.

Personnellement j’avais déjà assisté à une marche dans le feu à l'île de la Réunion il y a une trentaine d’année, mais peut-être qu'à l’époque j’étais trop jeune pour apprécier et prendre pleinement la mesure de ces moments exceptionnels…

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La plus grande partie de nos vacances à Maurice est axée sur le repos et le farniente…Cette ile on commence a bien la connaître pour y avoir passé plusieurs séjours...

En effet si vous avez la chance de séjourner à Maurice, il serait dommage de ne pas visiter quelques sites majeurs... cités ici en vrac...

Le jardin de pamplemousse, connu du monde entier et visité par les gens les plus illustres, dont certains ont laissé leur trace en y plantant leur arbre, comme François Mitterrand, Nelson Mandela ou encore Indira Gandhi…alors pourquoi pas vous.

D'une superficie de 37 hectares, ce jardin botanique tropical vous dévoilera ses nombreuses espèces originaires des 4 coins du monde qui vous émerveilleront par leurs essences envoûtantes et leurs somptueuses couleurs. C'est l'excursion la plus connue de l'ile Maurice.

L'ilòt Gabriel qui est l'une des réserves naturelles du pays, on s'y rend en bateau depuis Grand Baie, ses plages de sable fin et son eau turquoise en font un paradis naturel à ne pas manquer.

Dotée d'un magnifique lagon où la baignade et la plongée en apnée sont incontournables.

Grand baie et l'ilôt Gabriel. 

Le petit village de Cap Malheureux doit son nom à tous les naufrages qui ont eu lieu sur ses côtes. Mais le symbole de ce village, c'est son église au toit rouge devant la baie. Un véritable paysage de carte postale qui en fait l'une des excursions les plus pittoresques

On y bénéficie d'une vue imprenable sur le Coin de Mire 

Dans le district de la rivière noire, les Terres des sept couleurs de Chamarel se colorent d'une lumineuse palette de tons orangés. Ces dunes de sable multicolores sont nommées les "Seven Colored Earth" car elles semblent posséder toutes les couleurs de l'arc en ciel. Un paysage unique en son genre qui est devenu un symbole de l’île Maurice.

Enfin pour terminer ces "incontournables" Mauriciens, une visite de Curepipe, la deuxième ville de l'ile, s'impose. Pour la petite histoire, le nom Curepipe vient du fait que, durant la période napoléonienne, les soldats de l'Empereur y avaient installé une garnison : leur occupation principale consistait à fumer la pipe et à la curer lorsqu'elle était bouchée.

On trouve ici de nombreux magasins de maquettes de bateaux, qui est l'un des produits artisanaux les plus connus de Maurice. Les maquettes de bateaux constituent le fleuron de l'artisanat de Mauricien. Depuis 1970, des ateliers se sont spécialisés dans la fabrication et la vente de ces ouvrages. L'île Maurice est même devenue numéro 1 sur la fabrication et l'exportation des maquettes de bateaux en modèle réduit.

 Les maquettes de bateaux à Maurice, un savoir faire indéniable...

Mais pour nous, cette fois-ci on ne refait pas ces visites que l'on a déjà faites lors de précédents séjours ici, donc on privilégie le repos.

Plage…bronzette et snorkelling restent l'essentiel de nos journées.

Les plages de Maurice 
 Fin de jour sur la pointe aux canonniers

Ainsi s'achève ce périple dans les Mascareignes...

 Au revoir Mauritius, on se reverra très probablement… 
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A bientôt …