Escapade en Poitou Charentes

Se rendre en Poitou Charentes depuis Nice n'est pas chose aisée. En avion, n'y pensons pas. En train, encore moins, sauf, si nous nous rememorons le sketch du train pour Pau de Chevallier et Laspalès
Mai 2022
3 jours
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Nous sommes partis de Nice pour Fontenay-le-Comte. Pour y arriver, nous sommes passés par Orléans, Troyes, Lille, Paris, Orléans et enfin Fontenay le Comte.

Oh non, nous n'avons pas demandé la route à Chevallier et Laspalès (Sketch "le train pour Pau"). Rassurez vous! Nous avons décidé, puisque c'était loin et pas très pratique, d'allonger un peu la route, et d'en profiter pour aller voir la famille et les amis du nord de la France.

Pour le méridional que je suis, il est vrai que le Nord commence au dessus d'Avignon!😅

Nous voici donc, quinze jours après notre départ, à Fontenay le Comte.

Pourquoi le choix de cette petite ville, certainement pas la plus attractive de la région Poitou Charentes?

Pour tout vous dire, à ce stade-là, notre demi tour de France, doit nous mener 2 jours plus tard à Poitiers, pour une cérémonie familiale !

C'était donc l'occasion de tenter une approche de cette région totalement inconnue pour nous deux, sans trop nous éloigner de Poitiers.


Le Poitou Charente est partie intégrante de la Région de la Nouvelle Aquitaine.

Il a surtout forgé son histoire dès le Moyen Âge et la Renaissance. Cette région attire les touristes à la Rochelle, aux Iles de Ré et d'Oléron. Elle est "bordée" au nord par les Sables d'Olonne, et au sud par Rochefort.

C'est aujourd'hui une région rurale connue pour ses vignobles (Cognac et Pineau des Charentes), ses melons (dit "des Charentes"), son beurre (poitou-Chrentes) et ses produits laitiers. Les céréales constituent la majeure partie des terres cultivées que nous avons traversées.


 Paysage orageux du Poitou.
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FONTENAY LE COMTE est donc un gros village, sous préfecture de la Vendée forte d'un peu près de 14.000 âmes.

La ville en elle même présente un intérêt certain, avez son centre historique remarquable, qui lui donne une place importante dans le classement des "plus beaux détours de France"

Un marché s'y tient le samedi matin (le mercredi aussi je crois). Dans nos voyages, notamment à l'étranger, nous aimons visiter les marchés.

Ce marché est relativement petit et peu animé. Il a le mérite de se situer pile poil, dans le coeur historique de la cité. On y accède par l'avenue principale, juste après avoir traversé la rivière la Vendée.

Dans ce centre, dominent de vieilles demeures appartenant au riche patrimoine architectural de la ville, avec des façades à colombage et d'autres s'ouvrant sur la place en une succession de voûtes.

Un peu plus loin, le parc Baron permet d'admirer les vestiges d'un château féodal du XIème siècle bâti lors de l’arrivée des Comtes du Poitou.

On y pénétrait coté de la fontaine des Quatre Tias ( tia = tuyau en patois vendéen) qui date du moyen âge. Il faut descendre quelques marches pour accéder à la fontaine proprement dit.

La Fontaine des Quatre tias 

Nos pas nous mènent ensuite à l'église Notre Dame (XVè) qui prend son aspect définitif au XVIIIè siècle (gothique flamboyant), avec notamment sa flèche dominant la ville depuis ses 82 m de haut.

L'intérieur de l'église est plutôt sobre.

La chaire du XVIIIème siècle tout en bois sculpté est soutenu par une remarquable statue symbolisant « le bien » triomphant du « mal ».

Tout autour de l'église, de magnifiques demeures bourgeoises nous offrent leurs façades restaurées.


Nous quittons Fontenay le Comte, sans en avoir visité la totalité.

Il nous aurait fallu une paire d'heures de plus pour visiter le château de Terre Neuve, construit au XVIème siècle, ses boiseries provenant du château de Chambord , la chambre du roi Louis XIV et la porte de cabinet du roi François Ier.

Une nouvelle étape des plus captivante nous attend à quelques kilomètres de là.

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A quelques kilomètres de Fontenay, se trouve le village de Nieul sur l'Autise.

Nieul est une petite cité de caractère, d'origine religieuse, située entre la plaine et le marais Poitevin. Ses quelques 1200 habitants pourraient sembler endormis, malgré la luminosité de la pierre calcaire constituant son habitat. On y trouve pourtant sur la place centrale quelques commerces, deux restaurants dont la crêperie qui nous accueillera pour le déjeuner, le moulin à blé datant de 1728 et sa maison de la Meunerie (encore en activité).


Mais c'est l'Abbaye Royale de Saint Vincent qui nous a attiré dans ce village.

Fondée en 1068, cette presque millénaire est l'un des rares ensembles monastiques à avoir conservé quasiment intacts son église, son cloître et ses bâtiments conventuels. En 1141, l'abbaye accueille Aliénor d'Aquitaine, reine de France et d'Angleterre. Grâce à elle, l'Abbaye se voit attribuer le statut d'Abbaye Royale.

Les guerres de religion vont causer sa perte dès le XVIème siècle. Gravement endommagée, elle verra les moines quitter le site. A la révolution, terres et bâtiments seront vendus comme bien nationaux. Il faudra attendre la fin du XIXème pour voir le site classé monument historique, lequel sera racheté et entièrement restauré par le département en 1968.

Véritable joyau de l'art roman, cette abbaye mérite assurément le détour.

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Nous voici maintenant à Maillezais, pour visiter l'abbaye Saint Pierre. Oh, je sais, vous allez dire, encore une abbaye. Il faut dire que celle-ci est totalement différente que celle de Nieul (chapître précédent). Mais elle est toute proche, et les photos que nous avons aperçues nous ont donné envie d'y faire un saut.

Un grand parking nous permet de stationner gratuitement. Il y a pas grand monde malgré un bel après midi ensoleillé de la fin du mois de mai. Nous passons devant l'embarcadère qui permet de faire un tour de barque à la découverte du marais poitevin. Mais ce n'est pas notre objectif. Nous sommes là pour la visite de l'abbaye et son site magnifique.

Mon objectif est aussi de faire voler mon oiseau et d'obtenir des vues aériennes toujours très sympa.

L'entrée se fait par le bas, et nous permet de découvrir les bâtiments de l'hôtellerie et des convers ("Religieux non prêtres, soumis à l’obéissance monastique, dont la vie est consacrée au travail manuel". Merci Monsieur Larousse!). Ces bâtiments datent du XIVè siècle

En contournant ce bâtiment, nous tombons sur une statue gigantesque brisée et gisant au sol. Elle représente le terrible Geoffroy la grand'dent, seigneur local vivant au XIIIè siècle, repenti apres avoir pillé plusieurs fois l'abbaye. Il sera fait un siècle plus tard compagnon de Gargantua et Pantagruel avec Rabelais! C'est dire le personnage

Statue réalisée en 2000, réplique d'une statue beaucoup plus petite représentant ledit la grand' dent! 

Un éperon effilé surmonté d'une échauguette (tour de guet) montre que ce site a été fortifié, notamment pour protéger les moines lors des guerres de religion.

Notre cheminement nous mène au sommet de la colline où les vestiges de l'église devenue cathédrale nous accueillent. Tout simplement grandiose, magnifique, impressionnant. On imagine assez bien comment cette abbaye construite sur une île du marais poitevin il y a 1000 ans pouvait être un lieu spirituel, certes, mais aussi culturel, économique et social. Un véritable pôle névralgique ayant autorité sur toute la région!

Sa vocation était d'accueillir, de protéger, de vénérer, de construire et de prier.

L'église- cathédrale 

L'emplacement du cloître est occupé aujourd'hui par un carré de lavandes du plus bel effet!

Je ne peux m'empêcher de faire voler mon oiseau, pour avoir de là haut une jolie vue d'ensemble!

Autre vue

Vue d'ensemble de l'abbaye. 

Nous ressortons par les ramparts visibles sur le bas de la photo ci-dessus.

Une partie des ramparts de l'abbaye.  
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Visiter une région si riche d'histoire et de culture en si peu de temps est bien sûr utopique. Nous sommes conscient d'en avoir vu qu'un "échantillon" et nous nous promettons d'y revenir bien sûr plus longuement!