ARGENTINA le Nord-ouest

Ce voyages est le second volet de notre voyage de 2 mois, qui nous conduit de la Bolivie au désert d'Atacama au Chili.
Avril 2023
18 jours
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Quelles péripéties pour traverser cette frontière, avec les routes bloquées côté bolivien!

Mais ouf!, nous voici en Argentine.

Un taxi nous amène jusqu'à la gare routière à quelques centaines de mètre de là pour 500 pesos. (En gros, 1,50 euros)

J'ai quelques difficultés à m'adapter à la nouvelle devise, le pessos argentin estampillé $, après un mois passé en Bolivie.

Bon, il faut que je vous parle de la conversion d'argent dans ce pays qui depuis l'année dernière, présente un taux d'inflation de 100 %. Incroyable! Avec nos 20%, nous faisons figure de petits joueurs😆.

Alors, depuis quelques temps un taux de change parallèle s'est instauré dans le pays. C'est en quelque sorte du marché noir, sur lequel le gouvernement argentin ferme les yeux, du moins en apparence. Ça s'appelle le " blues dollar". En gros, si vous payez en carte visa ou en blue dollar, vous aurez 2 fois plus de pesos que si vous allez changer vos dollars dans une banque Argentine! De même, avec votre compte à la banque western union (indispensable lorsque vous voyagez) vous envoyez depuis la France 100 euros sur votre compte, et vous aurez 43.200 pesos au lieu de 22.600 pesos au taux officiel! (chiffres approximatifs, Sachant que le taux change tous les jours)

Incompréhensible que le gouvernement argentin ferme les yeux! Du moins avec mes connaissances très modestes en économie!

Donc il va nous falloir jongler avec ces chiffres. En gros, il faut toujours payer avec les pesos fournis par western Union ou en carte Visa (attention, certaines banques n'appliquent pas le taux Blue, nous avons une carte Boursorama pour nos voyages à l'étranger. Avec elle, ca marche.

Vous avez compris ces subtilités? 🤔

Petit saut en arrière, le voyage hier depuis la frontière Bolivienne s'est bien passé. Depuis le Terminal Omnibus (ça s'appelle comme ça ici!) De la quaica, a la frontière, nous avons opté pour un bus jusqu'à San Salvador de jujuy, puis nous avons changé à ce terminal pour prendre un autre bus pour Salta, soit 5 h 15 + 2 h 15 de trajet soit 7 h 30! Heureusement que les bus sont confortables. Il y avait bien un bus direct pour Salta, mais il partait 2 h plus tard. Nous avons opté pour un changement qui nous a fait gagner une h à l'arrivée. 😄

Attention à ne pas descendre lorsque le conducteur annoncé "Jujuy". Il y a 2 terminaux dans la ville. Le premier arrêt se fait à l'ancien terminal, il faut continuer dans le même bus jusqu'au Terminal Nuevo à 15 mn de là. On a failli se faire avoir!🤨

Prix payé pour les 2 trajets 5000 $ + 400 $ de taxe de Terminal + 400$ pour la manutention des bagages et 4320 $ + 20 bolivianos qui nous restaient. Soit environ 25 euros pour nous 2 ) au lieu de 50 si nous avions payé au taux officiel!🤨

Il ne vous a pas échappé que l'on paye ici le gars qui met vos bagages en soute dans le bus. Si on ne paye pas la "propina" ( le pourboire) le gars vous le rappelle de facon assez soutenue!😬

Nous arrivons à près de 20 h 30 à Salta. Nous revenons à une altitude raisonnable, après notre séjour sur la Cordillère des Andes, où nous étions presque en permanence entre 3000 et 5000 m d'altitude. Ici nous sommes à 1187 m, la ville compte plus de 550.000 hab. Température moyenne 20 degrés en ce début avril .

Notre hôtel appartamentos Ref, choisi non loin du terminal de bus, pour plus de commodités, offre un confort moyen. Propre, mais bruyant, avec des petits restaurants à proximité. Son prix 11.000 pesos (25 eurosl) assez bon rapport qualité prix. Petit dej. (plutôt frugal) inclus. Nous devrions changer pour mieux dans la journée.

Voici donc pour cette première approche. Nous partons visiter la ville.

Ah, j'allais oublier, nous n'avons plus que 5 h de décalage horaire avec la France.

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Il faut une petite journée pour faire le tour du centre historique, le reste de la ville ne présentant que peu d'intérêt. Mais notre réputation de passer à travers les gouttes va s'arrêter ici! La météo s'annonce un peu catastrophique pour les 2 ou 3 jours qui suivent.

Nous décidons donc de ne pas nous presser pour cette visite du centre. Nous prenons un taxi. Il y a 2 type de taxis (les taxis eux même, souvent des indépendants et les "Remis" qui appartiennent a des groupes- comme G7 à Paris, d'après ce que je comprends) ont tous un compteur, donc le prix affiché est le prix à payer. La première fois, nous avons demandé le prix avant la course, le chauffeur a répondu : "nous avons des compteurs ici", semblant affirmer que nous étions dans un pays moderne ☺️, pas comme en Bolivie alors!

Le taxi est plus cher qu'en Bolivie, mais ça reste raisonnable (compter moins de 2 euros la course en ville).

Nous voici donc sur la plaza de 9 de Julio, une jolie place centrale complantée d'arbres centenaires et de jolis parterres fleuris. Quelques travaux et panneaux empêchent d'en profiter pleinement.

Après notre petit déjeuner frugal, nous décidons de nous offrir un bon jus d'orange. Nous nous attablons à la terrasse d'un snack et demandons le prix du jus d'orange. "1200 pesos pour un litre" nous répond le garçon!

Bigre, ca marche au litre, les jus d'orange ici? Et pour 1/2 litre? Cest 800 pessos. "Mais ça fait a peine 2 verres" nous répond le garçon. Bon, va pour le litre!🤪

 Excellent ce litre de jus d'oranges

Sur un côté de la place, est édifiée la catedral de Salta, qui date de la seconde moitié du XIXème siècle. Elle remplace la précédente totalement détruite par un tremblement de terre. De style baroque néocolonial, elle jouit d'une décoration très riche, surtout en son cœur. La croisée du transept est surmontée d'une jolie coupole posée sur un haut tambour percé de fenêtres.

À notre arrivée sur la place, un haut parleur diffuse en direct la messe qui est dite en cette cathédrale. Nous sommes visiblement le jour des rameaux (pardon de ne pas être un assidu du calendrier catholique ! J'ai pourtant été enfant de cœur - il y a DES décennies 😅) la cathédrale est bondée, de quoi faire fantasmer tous les prêtres de chez nous! La ferveur qui règne dans ces lieux nous prend les tripes. Des gens tendent leurs rameaux pour les faire bénir, d'autres sont agenouillé, les mains jointes, les yeux au ciel, d'autres prient discrètement, d'autres pleurent... d'autres se confessent...La religion catholique est plus suivie ici à Salta, que dans les autres villes nous dira un salteño un peu plus tard. Et en Argentine plus que dans les autres pays d'Amérique latine aussi.

Nous sortons en même temps que les fidèles, pour aller déjeuner sur la place. Ben croyez-le, une seconde messe s'en suit, qui draine autant de fidèles que lors du "premier tour". Impressionnant!

Nous nous attablons á la terrasse d'un restaurant, la peña, du groupe "Vaca club"! C'est tout un programme! Et là, nous faisons connaissance avec la réputation de "viandard" de l'argentin.

Nous avons commandé une Parrillada (barbecue) de viande pour 2 ou 3, avec son accompagnement de frites et de sauces.

Un barbecue copieusement garni est amené sur notre table! Bigre! Comment manger tout ça? Ça sent terriblement bon. Le barbecue continue à crépiter devant nous pendant tout le repas.

Nous n'en sommes pas venus à bout...

Prix payé 4999 $ soit moins de 13 euros pour deux. Il y aurait eu à manger pour 4. Et pourtant nous ne sommes pas de petits mangeurs!




Nous partons à 10 m de là, visiter le musée de Haute Montagne (MAAM) créé après la découverte en 1999 de 3 momies d'enfants Incas sur le Llullaillaco, le plus haut volcan d'Argentine, et l'un des plus hauts au monde en activité (6739m). Ces 3 momies ont été conservées dans la glace depuis 500 ans, sans aucune technique préalable de momification. Ces enfants de famille nobles auraient été "emmurés" vivants selon des rites sacrificiels, avec des jouets et des statues en or pour les accompagner dans l'au-delà.

Pour ceux qui me suivent sur MyAtlas, j'avais raconté (dans mon blog " ce Pérou, c'est pas le Pérou" édité en 2020) ce même genre d'histoire, avec des momies d'enfants trouvées dans la région d'Arequipa au Pérou.

Captures dimages sur une vidéo diffusée dans le musée.  Les photos sont interdites dans la salle des momies.

Attention le musée est fermé le lundi.

Nous avons changé d'hôtel comme prévu. Nous partons dans une chambre d'hôtes " la Nube" à San Lorenzo, quartier résidentiel de Salta. Un peu plus cher que le précédent, mais en pleine nature, un beau jardin, une vraie maison d'architecte avec piscine. En plus des hôtes chamants travaillant tous deux dans le milieu du cinéma...Bref la maison idéale pour y séjourner. Sauf qu'elle se situe à près de 15 km du centre, et nous sommes à pied! Un taxi nous a amené ici moyennant une fortune. Rendez-vous compte 2000 pesos ($)... Bon, c'est vrai que c'est 5 €!😄



Pour suivre notre programme, ici à Salta, nous avons prévu de louer une voiture. Avec elle, ce sera un peu plus commode. Parce qu'ici, il n'y a aucun restaurant où magasin à proximité. Certes, nous pouvons utiliser la cuisine de nos hôtes, mais quid de l'approvisionnement?

Et en plus, il pleut depuis le milieu de l'après midi ☔️🌧🌧. Et nous en avons au moins pour 2 ou 3 jours!

Nous rencontrons un autre problème à Salta. L'accent de la langue espagnole. Après un mois de Bolivie, nous comprenions 90 % de ce que l'on nous disait. Ici, nous sommes dans le Nord de l'Argentine, c'est un peu comme chez nos ch'tis (je les aime!) On ne comprend pas toujours ce qu'ils disent. Par exemple le verbe appeler se dit "llamar" qui se prononce partout dans le monde hispanophone "liamar". Eh bien i ci, ça se prononce "chamar"! Cafayate, une ville que nous devons visiter dans le sud, se prononce "Cafatchaté". Bonjour les difficultés de compréhension 🙃.

Le second jour de notre préparation, nous nous sommes démenés pour louer une voiture pour nos randonnées à venir. Nous n'avions pas prévu que nous étions en plein dans la Semana Santa, et qui dit semaine sainte dit vacances et donc pour résumer, tout est réservé en matiere touristique! Nous avons eu du mal à trouver une voiture à louer, tout le monde (Argentins et touristes) veut louer une voiture pour profiter de ses vacances et découvrir le charme des paysages aux alentours, et ce n'est pas ce qui manque ici!

Bien faire attention au choix des dates pour vos réservations, que ce soit voitures de location ou hôtels! Qui dit fêtes religieuses dit vacances en famille. Tout est pris d'assaut! Ou alors prenez vous y en avance, pas comme nous.😄.

Donc, de nombreux touristes n'arrivent pas à louer ces jours ci. Nous avons eu la dernière voiture d'un des plus grand louer de la ville, avec l'aide de Rodrigo, notre hôte.

 la dernière voiture a louer chez Fit, 215 caseros.

Flo avait mis une petite annonce pour trouver quelq'un pour partager cette voiture, et réduire ainsi les frais (du co-voitutage en quelque sorte! 😀). En moins d'une journée, nous avions Christelle, une française qui voyage en solo, qui nous contactait. Rendez vous sur le parvis de la cathédrale à 13 h, et déjeuner barbecue près de L'édifice. Bingo, elle est intéressés.

Fait du hasard, Flo et Christelle se connaissaient ou du moins avaient été en contact professionnel il y a quelques années dans des boites différentes! Le monde est vraiment petit!

Il est quasi indispensable d'avoir une banque "internationale " comme Western Union (pub non rémunérée) pour pouvoir disposer de fonds rapidement. Il suffit de transférer de l'argent depuis votre compte en France sur cette banque, et de le retirer dans le pays visité. A Salta, par exemple, il existe pas loin d'une centaine de bureau de WU pour retirer votre argent.

De plus, comme je l'ai écrit hier, WU, dans ce pays, vous redonne votre argent avec un taux de change très avantageux (presque x 2) par rapport à une banque officielle!

Par contre, ici comme en Bolivie, outre votre passeport, il faudra fournir une photocopie de celui-ci. Donc courir après une photocopieuse publique dans les rues de La ville!

Nous avons un peu de temps pour visiter la basilica menor y convento San Francisco, l'église San Francisco, non loin du centre ville.

La basilique actuelle date du XVIIIe siècle. Son style à l'italienne et ses couleurs rouge, ivoire et blanc en font un véritable trésor architectural de la ville.

Son clocher de 54 mètres est considéré comme le plus élevé d'Amérique du Sud.

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Après la visite de Salta, nos pas, nos routes vont nous amener dans le nord de la région pour une randonné plus connue par les voyageurs sous le nom de "boucle nord " de Salta.

Avant de partir, nous avons subi un jour entier de déluge. Heureusement, nous étions dans "notre" résidence de San Lorenzo, magnifique maison d'architecte, bien à l'abri, pour avancer nos réservations pour la suite de notre voyage.

Villa la Nube (le nuage)

Nous partons donc 4 jours et 3 nuits, une boucle de plus de 500 km au nord de Salta, avec notre voiture de location, et Christelle qui s'est jointe à nous pour ce périple.

Notre périple : Salta> Jujuy> Purmamarca> Tilcara> Humahuaca> Hornocal> puis redescente vers Pumamarca> Salinas-Grandes> Pumamarca et retour Salta.

C'est une Fiat qui nous est confiée par Fit, location de voitures.

Cette voiture nous coûte 60 euros /jour chez Fit, 215 Caseros, non loin du centre. Je pense qu'il est possible de trouver un prix meilleur en s'y prenant plus en avance et en évitant la Semaine Sainte ou les vacances scolaires.😏. ( ce prix relativement bas est obtenu grâce au change avantageux du "blue dollar" 🤑)

Une heure 30 après notre départ, nous atteignons Sans Salvador de Jujuy (prononcer rourouille). Route sans intérêt jusque là. Mais quelques kilomètres plus loin, une manifestation qui barre le route nous oblige à nous arrêter.

Décidemment la France a de la concurrence en matière de revendications. Nous n'avons pas su si c'était contre l'augmentation de l'âge de la retraite.😉

Mais une quarantaine de km plus loin, la route s'enfonce dans une quebrada ( gorge) d'un côté le Rio Grande, de l'autre des montagnes colorées et découpées par l'érosion qui se dressent devant nous.

Premières photos.

Et nous arrivons enfin au premier pueblo digne d'intérêt. Cela se comprend au nombre de touristes qui errent dans ce village et à celui de boutiques et d'artisans proposant des souvenirs.

Nous sommes à Purmamarca

Ce village est connu pour sa montagne aux 7 couleurs. En fait, je crois qu'on nous a menti sur le nombre. Il y en a bien plus!😁

C'est magnifique

Petite balade dans le village célèbre aussi pour sa petite église Banche entourée d'arbres magnifiques, et surtout pour sa charpente en bois de CACTUS!

Nous découvrons aussi de belles demeures, de beaux hôtels parfaitement intégrés dans le paysage!

Nous contournons cette montagne multicolore pour essayer d'avoir une meilleure exposition au soleil. Nous prenons des dizaines de clichés pour immortaliser ce moment magique!

Nous filons ensuite vers Maimara.

Ce pueblito, lui est reputé pour 2 choses.

-La paleta del Pintor (la palette du peintre), couleurs magnifiques des plis géologiques d'une partie de ses montagnes.

Je vous laisse admirer.


- La Bodega de Fernando Dupont un vignoble confidentiel avec ses vignes à 2500 mètres d'altitude. (Vu le nom du domaine, on devine la nationalité d'origine du maître des lieux!) Nous arrivons trop tard pour la visite. Nous pourrons cependant avoir quelques précisions sur ce vignobles (cépage essentiellement Malbec), et à repartir avec une bouteille.

Comptez 2800 pesos pour la bouteille la moins chère, et 7500 pour la plus chère (7 à 19 euros environ). La visite que nous n'avons pu faire aurait duré une heure et aurait couté1200

Nous goûterons notre bouteille demain.


Nous rejoignons ensuite notre hôtel (trouvé sur booking) qui est en fait une chambre d'hôtes.

Puis, suite à un renseignement obtenu au sein de la population (la Gendarmerie est l'arme du renseignement, non? 😉) nous filons sur le prochain village (à notre programme demain normalement), Tilcara. C'est à peine à une douzaine de km d'ici. Nous avons appris que dans le cadre de la Semaine Sainte, une procession religieuse était prevue dans les rues du village. Au passage, une petite pause devant la paleta del pintor, et ses magnifiques couleurs.

Tilcara. C'est un hauts lieux de pelerinage, non seulement dans la quebrada où nous nous trouvons, mais dans tout le pays. Tous les ans, pour la Semaine Sainte, le village est "envahi" par des milliers de personnes, pieuses ou non, pour célébrer ou participer à cet événement.

La préparation, la participation, la mystique et la dévotion restent importantes pour faire revivre la Passion du Christ. Les habitants viennent parfois de très loin, de leurs villages, en traversant des vallées et des cols à 4000m d’altitude pour participer aux festivités.

La dévotion à la vierge de Nuestra Señora de Copacabana date de 1583. La vierge est accueillie dans le village de Tilcara accompagnée par les Sikuris et embellie par les Ermitas.

- Les Sikuris forment des groupes de 30 à 50 musiciens qui jouent du Siku, (flûte de pan en langue Aymara), du bombo (tambour), des symbales, et une matraca (un instrument de percussion) qui rythme le début et la fin de chaque morceaux. Jusqu’à 3000 musiciens se réunissent certaines années. cette année, il y avait plus de 80 groupes dans les rues. Nous n'en avons vu qu'une dizaine. L'origine de ces groupes est précolombienne mais les espagnols les avaient intégrées aux célébration religieuses.

- Les Ermitas sont les actrices de la Semaine Sainte. Elles préparent pendant des mois des panneau colorés pour accompagner les célébrations. Sur ces panneaux de grandes dimensions, des pétales de fleurs, graines de quinoa, barbe de maïs, grains de café, graines de fruits, terre et feuilles de différentes plantes... servent à représenter différentes scènes du Chemin de Croix et des passages de l’Évangile. De véritables œuvres d’art éphémères qui seront re-composées chaque année et dont le savoir se transmet de génération en génération. Un art naïf et qui se cultive depuis plus de 400 ans dans cette vallée multicolore inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco.

Pour en revenir à la Semaine Sainte à Tilcara, le lendemain du Dimanche des Rameaux, les processions commencent avec les groupes de Sikuris qui descendent des montagnes pour recevoir la bénédiction devant l’église de Tilcara. Puis, ils montent à l’oratoire de Abra de Punta Corral, au dessus de la Palette des Peintres, pour célébrer la “mamita del cerro” à 3560m d’altitude. Le Mercredi Saint, le soir ou nous y étions, la statue de la Vierge est descendue à Tilcara. Nous n'avons pas eu le courage d'attendre son passage prévu vers minuit. Honte à nous! Le Vendredi Saint, (nous ne serons plus là) est le jour qui réunit le plus de visiteurs, les panneaux des Ermitas sont disposés au coin de chaque rue du parcours emprunté par le chemin de croix (Via Crucis). Quand le jour disparait, le Christ est descendu de la croix et la procession continue accompagnée par la Madre Dolorosa (la Vierge des Douleurs) pour un nouveau chemin de croix. Le Samedi, les femmes de de Tilcara refont le chemin de croix, la Via Matri en portant sur leurs épaules la Vierge des Douleurs et le dimanche les décoration des Ermitas sont enlevées avant que ne disparaisse le soleil.

Pour Pâques, et du fait qu’il est presque impossible de trouver du poisson, les repas sont à base de maïs avec lequel sont préparés des “humitas”. Elles s’accompagne de mote, qui remplace le pain qui ne dure pas dans cette région sèche

 Nous terminons dans un bar musiciens live

Le lendemain.. découverte du pueblo qui nous a accueilli pour la nuit.

Et son environnement.

Puis nous partons pour la garganta del diablo (la gorge du diable). Une dizaine de km en voiture sur une piste relativement correcte, avec des paysages de dingue...

Certains font le trajet à pied depuis le pont, plus court (4km) mais au combien plus sportif! Arrivant par le bas, ils evitent donc le "péage"

Puis la route s'arrête pour nous. Plusieurs voitures sont garées là. Nous ne serons pas seuls à descendre dans ce canyon.

Un peu plus bas, nous arrivons dans le lit d'une rivière... qui nous mène au fond d'une gorge étroite qui se termine par une "cascadette". Le plus sportif étant de marcher dans le lit de la rivière, sur les rochers, de les enjamber, de sauter les petits bras de rivière sans glisser... bref, environ 20 mn d'équilibre sans filet! Tout ça pour arriver au chutes de niagara. Pardon, aux chutes de la Garganta del Diablo.🙃

Accès payant 300 pesos /personne pour cette dernière partie.

Retour à Tilcara, non sans passer par la palette du peintre à Maimara, vue depuis le café du pueblito (avec una pequeña cerveza!)

Nous regagnons notre hostal, avant d'aller dîner dans le restaurant le mieux classé de Tilcara sur les guides de voyage.

Le Serviñagu, une vraie bonne adresse gastronomique, non loin du centre ville. Après le diner, nous assistons à un concert live d'une chanteuse locale (Micaela Chauque), reputée pour son appartenance et son engagement auprès des populations indigènes Quechuas et Aymaras. (Regardez ses prestations sur YouTube).

Un excellent moment musical et émotionnel. Décidemment, le son de la flûte de pan est envoutant!

 Le tout avec un bon petit cru local!

Troisième jour, nous mettons le cap vers Humahuaca, ville la plus peuplée de la Quebrada avec plus de 20.000 habitants.

Au passage, à nous faisons une halte à Uquia pour admirer la belle petite église blanche, célèbre pour ses peintures du XVII ème siècle représentant des anges avec des armes!!!

Malheureusement, il est interdit de photographier à l'intérieur de l'église.

 Halte. Pas de photos!

Nous filons ensuite vers la Quebrada de las Señoritas (le canyons des demoiselles). Il s'agit d'un site naturel situé à 3 ou 4 km du pueblo, avec un chemin d'accès juste derrière l'église. La première partie de fait en voiture, jusqu'à l'entrée (payante) du site. Nous déboursons 300 pessos/personne. Mais ça en vaut la peine. Ce site à été modèlé par l'érosion qui s'en est donnée à cœur joie dans cette roche pourpre relativement friables. Le matin, le soleil joue avec les ombres pour nous donner des photos de toute beauté.

Plusieurs randonnées ou trek sont possible sur ce site.

Nous choisissons à regrets une balade courte, afin d'arriver assez tôt à Humahuaca.

En effet, nous souhaitons arriver avant midi sur la coquette place de Humahuaca, la plus importante cité de la quebrada avec plus de 20.000 habitants.

En effet, tous les midi "al punto", une statue grandeur nature de San Francisco Solano apparaît à la fenêtre de la tour de l'hôtel de ville pour bénir les centaines de fidèles et de curieux venus se recueillir. Là encore beaucoup de dévotion et d'émotion dans la foule! J'ai vu des couples s'étreindre en pleurant à la fin de l'apparition!🤤

La petite église de Humahuaca ouvre ses portes entre 12 et 13 h. Elle est très sobre, les photos à l'intérieur ne sont pas permises.


Son "monument monumental" sur le haut d'une colline tout prés de là , dédié à l'Indépendance, qui a suivi la guerre menée par les gauchos du nord et les populations indigènes, contre la royauté espagnole.

Nous déjeunons sur le pouce pour nous rendre ensuite sur l'attraction numéro un de Humahuaca el cerro a las 14 colores, (la montagne aux 14 couleurs).

Le meilleur moment pour les photos est la tranche horaires 12-14 heures pour un max de couleurs sur la montagne colorée.


24 km de piste montagneuse nous attendent pour arriver sur ce site situé à plus de 3500 m d'altitude. Ce sont une quarantaine de pickup qui assurent les navette, moyennant 3000 pesos/personnes (environ 7,5 euros) -plus 200 pesos à l'arrivée, pour la communauté indigène Hornocal. Il est possible d'utiliser une voiture de type citadine comme la notre. Beaucoup le font, mais ça reste imprudent surtout en cas de nplnuie.

Hornocal est le nom du peuple indigène qui occupait jadis cette magnifique montagne aux 14 couleurs.

Quelques nuages nous empêchent de profiter pleinement de ce somptueux paysage. Mais "nosotros disfrutamos" (nous en profitons) quand même. Nous restons une heure sur le site. Photos et contemplation sont nos maitres mots en ce magnifique instant.

Le soir, nous assistons à une belle procession religieuse dans les rues de la petite ville. On avait "sorti" le Christ pour cette cérémonie du vendredi Saint.

Le dernier jour, départ matinal pour les Salinas Grandes. Une longue et belle journée nous attend, repassant par Pumamarca et la très belle route 52. Nous nous arrêtons très souvent l'appareil à la main, pour cette route qui culmine à...

Nous arrivons enfin à Salinas-Grandes. Un peu decevant pour moi. Les derniers blogs que j'avais lus me laissaient penser à un lieu un peu confidentiel. Et là, nous sommes dans une usine à touristes, avec ses 3 ou 4 entrées, parking, maisson du tourisme, billetterie, guides, Restaurants par dizaines, emplacement reservés aux bus... bref le Disney land des Salinas.

Quel dommage. Il est vrai que nous sommes samedi précédent le jour de Pâques et qu'il y a foule dans la région!

Retour à Salta après une journée épuisante et fin de la "boucle nord" après près de 850 km parcourus.

Demain, départ pour la boucle sud!

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*** Premier jour de notre périple dans la région sud de Salta. Cette boucle fait partie des 3 "classicos" des circuit autour de la ville.

Après une vingtaine de km au sud (direction Cafayate) nous tournons à droite à El Carril, pour prendre la Ruta 33. Cette route m'était annoncée comme une piste. Il n'en est rien, du moins dans les premiers kilomètres. Mais assez vite, la route se met à monter, comme une route de montagne et se transforme en une piste, certes roulante, mais très poussierreuse. Dans cette montée sinueuse dite de l'Obispo (l'évèque), il est quasiment impossible de garder la fenêtre ouverte, les (nombreux). véhicules circulant en sens inverse soulèvent d'importants nuages de poussière. Entre deux, des paysages superbes, avec quelques CACTUS géants.


Au bout d'une bonne heure de route, nous atteignons le col situé à 3457 m d'altitude.

Ce col de la piedra del Molino (la meule du Moulin) va nous retenir un bon moment pour plusieurs raisons :

- un paysage fantastique.

- une chapelle. La Capilla San Rafael, minuscule mais très visitée par la pluspart des touristes argentins!

- des personnages. Et notamment un "gaucho" en tenue traditionnelle, avec son cheval.

- des stands de souvenirs et de restauration. Nous nous sommes arrêtés chez un couple qui vendait des fromages de sa production et surtout du saucisson de lama (salami de llama) que nous avions déjà testé à Purmamarca dans la boucle nord.

Ce saucisson n'a vraiment rien à envier à nos saucisson pur porc, sinon qu'il est beaucoup moins gras et est vendu à un mini prix.

Nous avons décidé de pic niquer avec les aliments achetès sur place et la bouteille de vin que nous avions ramené de Humahuaca.

Picnic insolite à plus de 3000 m. 

Nous reprenons la route vers Cachi. Nous entrons dans le parque nacional de los Cardones (parc national des cactus)

Nous aimons de plus en plus cette plante dont de nombreux spécimen ici sont centenaires et atteignent près de 4 m de haut. Son bois sec est utilisé notamment pour fabriquer des charpentes, du mobilier, des objets de décoration (nous avons acheté 3 petits specimen pas trop lourds sur le bord de la route.)

 Bois 

C'est un bois moyennement résistant et surtout très léger, d'où son utilisation en matière charpente (bois non porteur cependant).

À noter qu'aujourd'hui, l'espèce est protegée.

Utilisation originale du bois de cactus, ce confessional trouvé dans la petite église de Cachi

Ce parc est traversé par la Ruta 33 avec notamment une portion de ligne droite de 18 km appelée "Recta de Tintin" (prononcer tin'tine)

Avant d'arriver à Cachi, nous traversons d'autres paysages plus fantastique les uns que les autres!

Flo s'amuse à photographier des condors andins aux portes de Cachi.

Nous sommes maintenant dans les Vallées Calchaquíes. (Entre 2000 et 2200 mètres d'altitude).

Vignobles d'altitude, poivrons et tomates séchant au soleil et ponchos tissés à la main dans le même décor où Indiens et Espagnols se sont battus au corps à corps. De la Quebrada de las Conchas en passant par la Quebrada de las Flechas, et jusqu'à Cafayate, un impressionnant voyage de 160 km nous attend.

Nous arrivons à Cachi, petite ville de 2000 habitant, un charme fou, une tranquilité et un sentiment de sécurité règne dans ce pueblo aux maisons peintes en blanc.

Avec souvent de très jolies cours intérieures...

Sans oublier sa petite église aux voûtes en bois de cactus!!

Nous dinons dans un des meilleurs restaurants du pueblo le "bistro de Cachi" pour une dizaine d'euros/ personne, en ayant commandé une entrée à partager, 2 filet de bœuf grillés (bife de chorizo, ah le boeuf argentin!) et un risotto de pimenton, boissons comprises.

 un beau moment de gastronomie.

Nous regagnons notre chambre d'hôtes trouvée par Flo sur booking, une vraie bonne découverte, très atypique, pour moins de 25 euros la chambre. On se croirait en Grèce!

*** 2ème jour de cette boucle sud, nous mettons le cap sur Cafayate (prononcer Cafatchaté). La Route Nationale 40 depuis Cachi est en fait une piste, certes roulante, mais très poussierreuse.

Des panneaux géants annoncent de temps en temps que cette piste va être goudronnée. Difficile d'y croire, nous n'avons vu qu'un seul engin de chantier sur les quelques 160 km entre les 2 villes.

Nous sommes partis vers 9 h 30 ce matin, nous sommes arrivés à 18 h, soit 8 h 30 pour faire 160 km!!!, pauses déjeuner et photos comprises (et il y en a eu de nombreuses!).

La première partie jusqu'à Molinos, qui porte ce nom à cause de ses moulins (à vrai dire, nous n'en avons trouvé que deux, encore etaient ils hors d'état de fonctionner) Mais qui donc a volé les moulins de Molinos?😄

Une antiquité de moulin. 

J'avais noté Molinos comme ville étape entre Cachi et Cafayate. Un petit restaurant à mi-chemin entre ces deux villes? Que neni ! Molinos est une ville morte, sans âme! Il nous a fallu 4 mn 30 pour en faire le tour, et ne pas trouver de restaurant ! Nous poursuivons jusqu'à Angastaco, pueblo qui n'avait pas retenu mon attention lors de la préparation de mon carnet de route.

Et pourtant, ce village est infiniment plus animé que Molinos. Le restaurant "Pacha (mama) tout prés de l'église nous accueille pour déjeuner. Il y a déjà une bonne dizaine de français attablés.

C'était une bonne adresse que j'avais trouvée lors de ma préparation, notamment pour déguster une bonne carbonada (soupe au fromage 🧀.)

Mes renseignements devaient dater un peu, le garçon ne savait même mpas ce dont il s'agissait!🙃.

J'ai donc pris une niçoise (écrite nicoise sur le menu), donc le garçon m'a confirmé une "nikoise" 😅😅😅.

Bon, les défenseurs de la gastronomie niçoise auraient hurlé d'horreur en voyant cette spécialité de Nice ainsi bafouée !

Ma salade nikoise! 

Ce n'est que quelques km après avoir repris la route, enfin la piste, que le paysage va s'illumine! Nous entrons dans la Quebrada de las Flechas. Nous "n'arrêtons pas de nous arrêter sans arrêt". : une halte photo tous les 200 mètres tant la nature nous offre des cartes postales à tous les virages.

Mon oiseau aussi se régale !

Nous serpentons dans la Quebrada de las Flechas sur plusieurs kilomètres, appréhendant le moment où le rideau se fermerait sur ce spectacle inouï !

Nous avons adoré tout simplement!

Nous arrivons en fin d'après-midi à Cafayate, un peu épuisés par ces 8 h 30 de piste. Un petit hôtel avec piscine, choisi sur booking nous attend. Bon, pour la piscine, c'est pas tout à fait ça. C'est une grande baignoires 🛁 avec quelques algues qui y prolifèrent, en fait!

*** Troisième jour ; autour de Cafayate.

Nous devions visiter la Quebrada de las Conchas le lendemain, puisque ce Canyon se trouve sur notre route de retour vers Salta. Mais les prévisions météo pour ce jour-là, ne sont pas optimistes. Nous préférons assurer avec le plein soleil d'aujourd'hui. Nous n'allons pas le regretter! 20 km au nord de Cafayate et sur 25 km, la route N 68 qui traverse ce canyon est tout simplement superbe. Le soleil et les ombres jouent avec les roches multicolores, où le rouge domine, que des milliers d'années de vent et de pluies ont errodées ! C'est encore plus beau que la Quebrada de las Flechas que nous avions traversées la veille! Nous devions y passer une partie de la matinée, c'est la journée qu'il nous faudra, tant les arrêts photo et les incursions se sont multipliés.

 La gorge du Diable.
L'amphithéâtre. 
 Argentine 2023.
 Les 3 croix et leur mirador.
 El Fraile (le moine)
La Ventana  (la fenêtre) 
Los castillos.
Les strates, ou le gâteau  comme Flo a surnommé ces rochers stratifiés.  Avec l'aide de mon oiseau...
Et enfin, los Colorados (les colorées)  avec la magnifique lumière de fin d'après midi!

Retour sur Cafayate en fin d'après midi.

Nous avions presqu'oublié de visiter la ville, dont la principale activité est la vigne, le vin... Cafayate est en effet au centre de la seconde région viticole de l'Argentine, après Mendoza.

Nous en avons un petit aperçu ce soir en allant dîner autour de la très belle place centrale.

4ème et dernier jour de cette boucle sud. Nous sommes dans les Vallées Calchiquìes, sur la route des vins, à une altitude comprise entre 1500 et 2200 mètres.

Nous avons décidé de visiter une bodega, autrement dit un domaine viticole. La plupart des domaines offrent des visites (payantes) aux touristes argentins ou étrangers.

Nous n'avons pas choisi le domaine le plus moche! A une douzaine de km de Salta, c'est la bodega Piattelli. Ce domaine, qui s'étend sur plus de 250 ha est tout simplement magnifique. Comme partout ici, les vignes sont hautes et toutes en espaliers. Le raisin est ainsi plus facile à cueillir, mais je ne sais pas si c'est l'unique raison. Le cépage est majoritairement du Mabec.

Le malbec, tient ses origines en France. Il a été introduit en Argentine par l'agronome français Michel Pouget en 1868. Il s'est particulièrement bien exprimé sur ce terroir et donne des vins aussi fins que dans le sud-ouest de la France. Après avoir atteint 50 000 hectares, le vignoble argentin de malbec couvre aujourd'hui 25 000 hectares. On en trouve aussi 6 000 ha au Chili ainsi que des vignobles en Californie, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Italie et en Israel. Sur le plan gustatif, les vins sud-américains issus de cépage malbec partagent certaines des caractéristiques des vins de Cahors, tout en ayant une aromatique plus exubérante due à la fois au terroir d'altitude et aux pratiques œnologiques (Merci Wikipedia)

L'ensoleillement, l'altitude et le terroir en font un raisin noir de petite taille à la peau épaisse d'excellente qualité gustative. Le chai est moderne, avec ses cuves en aluminium. Les meilleurs crus sont affinés dans des fûts en chêne qui viennent directement de France. 🐓 Cocorico! 🇨🇵.

Mais le fait le plus marquant dans cette visite, ce sont les infrastructures.

Outre la cave très moderne que nous venons de visiter (700 pesos/ personne et 33550 si vous terminez par une dégustation de 6 vins différents) , ce sont des bâtiments administratifs, d'accueil, de restauration et d'hébergement qui marquent le visiteur. Les jardins, les fontaines, les bassins, les piscines... bref un luxe démesuré introuvable en France et dans d'autres pays je suppose (je n'ai pas visité tout le monde viticole, je l'avoue ! )

Jugez par vous même.

Le chai. 

Après un bon repas sur place (prix pas trop excessifs, vu la qualité des lieux,) nous rentrons sur Salta (3 heures de trajet), où nos routes avec Christelle se séparent. Elle s'est montrée une belle compagne de voyage sur les boucles nord et sud, très agréable. Nous avons beaucoup appris d'elle, elle a beaucoup appris de nous.

Nous regagnons notre maison d'hôtes dans le quartier San Lorenzo à Salta pour de nouvelles aventures dès le lendemain. Suivez nous...

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Départ en avion pour Iguazu le 13 avril 2023. Iguazu se situe à environ 1000 km à l'est de Salta.

Prix de l'avion aller-retour depuis Salta : 255 euros /pers. Il faut compter 1 h 30 de vol. C'est un peu cher, mais nous y sommes pris un peu tard, et pendant la Semaine Sainte. Il ne restait plus que 2 places - dont une en business.

C'était ça ou rester à la maison 😒🤭.

Être en Argentine et ne pas faire Iguazu, c'est comme être au Chili et ne pas se rendre sur l'île de Pâques ! Ou aller en Équateur et oublier les îles Galapagos! 😉

Nous arrivons sous un déluge. Un taxi nous amène directement à notre hôtel pour 4000 pesos (environ 10 euros). Nous aurions pu faire plus économique en prenant un minibus (taxi collectif), mais vu le temps, nous avons préféré assurer. En plus un taxi privé vous amène directement à la porte de votre hôtel, contrairement au bus qui vous laisse à l'arrêt plus proche (qui peut être assez lointain!☂️☔️

Notre hôtel secret garden (45 euros la nuit) trouvé sur booking est l'un des meilleurs de notre séjour.

Il se trouve un peu à l'écart du centre, mais au sein d'un jardin luxuriant. On se croirait dans la jungle ou en Amazonie! Les chambres sont grandes, fonctionnelles et propres -nous avions la numéro 2- le personnel est aux petits soins pour nous guider, nous renseigner. En plus, en guise de bienvenue, vers 19 h un petit apéro, toasts tomates mozarella et mojiito nous attend. Incroyable!

Nous avions choisi d'aller dîner au restaurant "el quincho del tìo querido" situé à 800 m de chez nous. Ce restaurant a de très bonnes critiques sur google maps.

En fait, sa notation est surfaite. La nourriture est très moyenne pour le prix demandé. J'avais choisi un "bife de chorizo" équivalent du filet de bœuf chez nous. J'en ai laissé un bon quart, nerveux et immangeable. J'en ai fait la remarque, et une nouvelle pièce de 🐂 m'a été servie. Bravo pour le geste commercial! Sauf que je n'avais plus d'appétit pour m'envoyer un second beef! 🤭 Flo avait commandé des raviolis (sauce à la crème) apparemment sortis d'une boîte de type buitoni argentin 🙄.

En fait, ce restaurant bénéficie d'une note élevée parce qu'il propose tous les soirs un spectacle de tango argentin assez sympa.

C'est ce qui nous avait fait choisir cet établissement. Pour résumer, restaurant très moyen et assez cher, mais beau spectacle de danse (l'un débute vers 20 h, l'autre à 21 h 30). Il faut réserver pour avoir une table non loin de la scène. Ne prenez pas place sur la mezzanine d'où on ne voit rien si on n'est pas au 1er rang!

Le Tango argentin. C'est beau. 

Los Cataratas do Iguaçu (en portugais), las cataratas de iguazu (en espagnol) sont des chutes d'eau de la rivière Iguazu à la frontière de l' Argentine, du Brésil et du Paraguay. Ensemble, elles forment le plus grand système de chutes d'eau au monde.

Pendant la majeure partie de son parcours, le fleuve traverse le Brésil puis forme la frontière entre l'Argentine et le Brésil.

Le parc d'Iguazu se compose de deux parcs nationaux , l'un à Foz de Iguaçu (Brésil) et l'autre à Puerto Iguazu (Argentine).

En 2019, le parc a accueilli quelques 1.640.000 visiteurs!

Ces chutes sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1984.

Le parc national d'Iguazu abrite de nombreuses espèces animales et une flore qui créent un important écosystème naturel relié à toute l'Amérique latine


Les chutes d'Iguazu sont plus hautes que celles du Niagara ( 82 m) et deux fois plus larges que celles de Victoria (2700 mètres). En revanche, le débit d'eau est ici inférieur aux deux autres.


Ces chutes sont classées dans les trois premières au monde avec leurs 275 cascades, dont la gorge du diable et ses 80 mètres de verticale.

Aujourd'hui, nous visitons le côté brésilien de ces chutes.

Un taxi nous prend 1200 pesos pour nous amener au terminal des Omnibus (!) De Port Iguazu. De là, un bus nous amène jusqu'à Foz de Iguçu pour 2800 pesos l'aller retour pour nous deux. (7 euros environ).


Au passage, formalités d'immigration à la frontière avec le Brésil. La police des frontières Argentine vérifie nos passeports, ça va assez vite. Par contre, aucun check côté brésilien, c'est surprenant.

Le bus nous dépose non loin de l'entrée du "parque de Foz Iguaçu" . Le chauffeur nous conseille de façon assez insistante de visiter le "Parque das aves" le parc des oiseaux. Peut être touche-t-il une petite commission de rabatteur, car il nous colle un adhésif avec un numéro sur la poitrine pour accéder au parc brésilien, alors qu'il est chauffeur argentin! 😄 Mais bon, son conseil se trouve être judicieux, nous allons faire une très belle visite.

Un joli circuit dans une jungle au climat sub- tropical (très chaud et très humide) nous permet de voir une impressionnante quantité d'animaux exotiques, principalement des oiseaux, mais aussi des crocodiles, des tortues, des fourmis, des papillons...

Mais aussi de drôles d'animaux ...

L'entrée de ce parc coûte 14 euros environ/personne, mais comme nous a dit le chauffeur de bus ( "le rabatteur"😄), ça en vaut la peine!

Nous avions décidé de nous offrir le survol des chutes en hélicoptère. J'ai à mon actif des dizaines d'heures d'hélico, mais pour Flo, c'était son baptême de l'air. Eh oui, ça s'arrose !

Face à l'entrée du parc des oiseaux se trouve un héliport. (j'avais regardé pour une réservation en ligne les jours précédents), mais outre le fait que c'était plus cher, ça m'embêtait de payer d'avance, avec une météo incertaine. Alors que là, il suffisait juste avant d'acheter le billet, de lever les yeux au ciel, voir le soleil et se dire : "go".

10 h 30 du mat, nous achetions les billets en direct (au même endroit que la billetterie pour l'entrée aux chutes), et à 11 h nous décollions! Un vol de 10 mn au total, 3 mn aller, 3 mn retour et 4 mn au dessus des chutes, notamment de la gorge du diable ! C'est court, mais ça a été fabuleux !

Vues du ciel, c'est magnifique. 

Nous avons payé un peu moins de 110 euros/ personne, nous étions 5 passagers à bord. Normalement, c'est 6! (Si vous êtes 6, évitez la place centrale à l'arrière. Demandez même monter devant, à coté du pilote)

À moment exceptionnel, dépenses exceptionnelles, non?🤩🤑.

Puis nous sommes entrés dans le parc des chutes ("parque nacional de los cararatas" d'Iguaçu.

Prix d'entrée environ 20 euros / personne. On peut payer en monnaie brésilienne (Réal), Argentine (pesos), en dollars et même en carte bancaire (tarjeta). Nous n'avons pas posé la question pour les euros !

De là. Il faut faire la queue pour pendre un bus qui vous amène sur le site des chutes à environ 13 km de là. 2 solutions : soit vous ne voulez pas marcher, et vous allez au terminus, soit vous acceptez de marcher un peu et vous descendez à l'avant dernier stop, face au très bel "hôtel des Cataratas:, et là, un cheminement d'environ 1,7 km vous conduit au point le plus impressionnant des chutes, côté brésilien, non loin de la gorge du diable, tout en ayant des vues assez sympathiques mais lointaines sur l'ensemble des cascades.

Ce cheminement vous fait arriver au point bas le plus magnifique et impressionnant de ces cascades.

L'arc en 🌈 au rendez vous. 
Rencontre avec les coatis, petits mammifères espiègles, curieux et affamés.

Un ascenseur vous permet de remonter sans trop d'efforts jusqu'à la plate-forme où les bus vous attendent. Ceux-ci vous conduisent jusqu'à la sortie du parc. Et de là, vous prenez un autre bus "Rio Uruguay" ou " Cruzeros del Norte" selon la société qui vous a conduit à l'aller. Retour côté argentin à puerto Iguazu, avant de regagner votre hôtel.

Un mojito nous attend, ainsi que les petits toasts qui vont avec!

Le lendemain, visite des chutes côté Argentin. Elles sont annoncées comme plus belles que celles du côté brésilien. Je dirais que les balades sont plus longues, mais que ces deux visites sont complémentaires. Il faut dire aussi que la météo était moins favorable aujourd'hui : temps couvert, alors qu'au Brésil, nous avions eu du soleil et quelques nuages tranchant dans le bleu du ciel.

Le prix du billet de bus depuis le terminal d'Iguazu est quasiment le même qu'hier (2600 pesos pour deux aller retour) pour environ 30 mn de trajet. Arrivés à l'entrée du parc, achat des billets : 5500 pesos par personne de nationalité étrangère. En France, on trouverait ça plutôt discriminatoire!🤔😏 Les nationaux payent 1500!

Terminal de Omnibus de Puerto Iguazu 
Les différents parcours au sein du a gare de depart à gare de départ du petit train 
 Le petit train.

*** Sur le plan ci-dessus figure une navette bateau pour rejoindre l'île Saint Martin. Celle ci n'existe plus depuis plusieurs années ! Donc on ne va plus sur cette île qui permettait me semble t il de belles vues sur l'essentiel des plus grandes chutes dont la garganta del Diablo!

*** Le petit train : il faut prendre un billet (gratuit, enfin, quelque chose de gratuit!😅) qui permet aux organisateurs de gérer le flux des touristes assez nombreux le week-end. Ce billet précise l'heure de départ de votre train. Donc ne tardez pas à le prendre lorsque vous arrivez sur le site.

Ce petit train, qui embarque environ 200 passagers à chaque rotation s'arrête plusieurs fois. Je vous conseille de descendre au terminus "Garganta del Diablo", surtout si vous arrivez très tôt, il n'y aura pas trop de monde sur le spot numéro un du parc.

Une passerelle de 1100 m de long (et autant au retour) vous fera arriver à l'aplomb des chutes de la Gorge du Diable. Et là, ça mouille! Prévoyez K-way, poncho ou imperméable et des protections pour vos appareils photo ou vos smartphone, surtout si ils ne sont pas IP68 (étanches)

Là, le spectacle est à la fois magnifique, et terrifiant tant le grondement de l'eau sur les rochers est intense. Garganta del Diablo porte bien son nom. Les embruns vous transpèrsent, mais vous ne les ressentez pas. Vous êtes captivés par le gigantisme, par le spectacle par le vacarme. L'émotion vous gagne! "J'y suis, je ne rêve pas..." c'est grandiose. Nous faisons des dizaines de photos et de vidéo, oubliant que 30 secondes avant, nous avions réalisé la même prise de vue. Puis nous rangeons nos appareils, et profitons du spectacle offert, hors le filtre de l'objectif photo . La main a tendance à chercher l'appareil dans la poche pour un nouveau cliché. Nous nous faisons violence pour ne pas l'extraire et pour profiter en direct de ce moment magique au maximum.

Nous repartons complètement trempés mais heureux d'avoir passé cette demi-heure "au front"😅.

Nota : lors de la prise du billet du petit train, il est indiqué l'heure du train pour le retour. N'en tenez pas compte, vous pouvez prendre le train que vous souhaitez, il y en a environ toutes les demi-heures.

Nous reprenons donc le train retour et nous nous arrêtons à la gare "las Cataratas" (environ 5 à 7 mn plus tard)

Cette gare permet de desservir 2 circuits piétonniers, le haut et le bas, qui, comme leurs noms l'indiquent, permettent d'observer les cascades depuis le ...haut ou le bas! Oui, je vois que vous suivez.🤣.

Nous avons parcouru successivement les deux circuits. Nous avons préféré le bas... Nous avons rencontré d'autres personnes qui, eux, avaient préféré le haut!

Ces circuits restent assez loin de la Gorge du Diable, donc ils sont évidemment moins spectaculaires. C'était un choix délibéré de notre part, choix dicté par la peur de voir le temps (nuageux) empirer, mais aussi volonté de n'être pas très nombreux sur les passerelles de la Garganta del Diablo.

D'autres pourront préférer la progression dans la qualité des vues offertes et des émotions ressenties. À vous de choisir.

Nous rentrons à regrets, les jambes un peu lourdes,🦵après 11 km de marche! 🚶‍♀️🚶‍♂️

Une bonne 🍺 nous attend à notre hôtel. Et un peu plus tard, le mojito et les toasts traditionnels du soir.

Une bonne nouvelle en arrivant, nous avons été contactés par 2 français qui accepteraient de partager notre futur randonnée vers Tolar Grande chez un tour opérateur de Salta. Celui-ci attendait que nous soyons 4 pour confirmer ce voyage de 3 jours!

Ce sera donc notre prochaine et dernière aventure en Argentine, que vous aurez le plaisir de suivre sur ce blog!

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Tolar Grande, j'en rêve depuis 3 ans. C'est une partie peu connue des voyageurs de la région de Salta, je dirais méconnue aussi des locaux.

Pourquoi?

-Parce que nombre de voyageurs viennent à Salta pour faire uniquement les boucles nord et sud.

- parceque cette "expédition" n'est pratiquement pas possible à faire par ses propres moyens, en louant une voiture sur place par exemple ; il faut au minimum disposer d'un un 4x4 en très bon état (pas de garage sur la route pour se dépanner) , il faut être autonome en carburant (pas de station service sur la route pendant 3 jours!), il faut un téléphone sattellitaire (pas de liaison possible avec un Wi-Fi, 4 ou 5 G sur la majeure partie de la route). D'autre part, il y a très peu de circulation sur les pistes que nous allons emprunter (donc pratiquement pas d'assistance possible). Et enfin les sites remarquables à visiter ne sont pas toujours repertoriés sur MapsMe (l'équivalent de Google maps, sans connexion!)

D'où un coût de voyage assez important. Les agences de Salta qui proposent Tolar Grande sont donc peu nombreuses. Les prix peuvent s'envoler jusqu'à 1300 euros pour un 4x4 pour 4 personnes avec chauffeur guide, hébergement rustique chez l'habitant, sans boisson ni nourriture !

Ces prix en découragent plus d'un...

Notre agence "Turismo responsable" est bien notée sur le net, mais nous avons failli ne pas l'avoir malgré des tractations de longue date. Ce n'est que 36 h avant le début du voyage que nous avons pu trouver un autre couple pour partager le coût de ce trip avec nous. Ce couple, de son côté, n'arrivait pas à trouver une agence pour faire ce voyage. Miracle, moins de 2 jours avant le départ, nous nous sommes rencontrés avec Maona et Erwin. Le courant est vite passé avec ce couple trentenaire qui partage nos valeurs et notre façon de voyager.

Tolar Grande c'est d'abord une petite ville minière et ferroviaire (l'un ne va pas sans l'autre) de 80 habitants. C'est aussi le nom de ce trip, au sein d'une région montagneuse et désertique qui se trouve à moins d'une centaine de kilomètres à vol d'oiseau, à l'ouest de Salta, au cœur de la Puna Salteña.(la Puna de Salta)

La puna est l’écorégion de la Cordillère des Andes située entre 3 500 et 4 800 mètres d'altitude, raison pour laquelle l'air y est très raréfié. Le climat y est froid, avec des précipitations rares et une température moyenne annuelle de 6 °C à −7 °C. Son relief est très divers et en général ondulé (wikipedia)

Le Désert du Diable, les fantastiques Ojos de Mar, l'amusant Arenal, le grand Salar de Arizaro et l'énigmatique Cono de Arita seront les points forts de ces 3 jours.

1ere journée : 9 h de route et surtout de pistes poussierreuse nous attendent. Nous nous arrêtons dans deux ou 3 villages, tous orientés vers la mine et le train.

Des villages isolés ou ne vivent parfois que 8 familles mais qui arrivent à regrouper les pueblos voisins au sein d'une école, d'un dispensaire, d'une église ...

 Bus scolaire.

Nous traversons enfin la "grande ville" de San Antonio de las Cobres et ses 15.000 habitants ou nous faisons une pause déjeuner dans un "comedore". Notre chauffeur fait le plein. Il n'y aura plus de station essence jusqu'à notre retour.

Nous mettons enfin le cap vers le bout du monde, Tolar Grande. Nous attaquons une piste qui va traverser 3 déserts pendant 5 heures. Cette piste est très praticable avec notre pick up conduit de main de maître par Pablo, notre chauffeur guide pendant ces 3 jours. Mais ne vous aventurez pas ici avec une citadine. Certains passages à guet sont difficiles, la piste est sinueuse sableuse, (de nombreux camions remplis de minerais circulent à grande vitesse, déplaçant des nuages de poussière) ... bref une piste hostile.

La première partie de cette piste n'offre aucun attrait. Nous traversons un pueblito minier ou nous pouvons acheter une bouteille d'eau (nous avions acheté une grosse bouteille de 8 litres pour toute l'expédition; elle n'a pas supporté la pression de l'altitude et à exposée dans la benne du pick up! Il faut dire que nous sommes montés à plus de 4500 m d'altitude. (Col de Abra de Alto chorillo)

Après ce pueblito minier où il ne doit pas faire bon vivre, la route devient beaucoup plus belle avec la traversée de deux déserts de sel, le pocitos et ses petites lagunes colorées,

et le fameux desierto del diablo (désert du diable) et los Colorados, je ne traduis pas? Ce désert de roches rouges et friables, est façonné principalement par le vent glacial qui souffle ici. Il est extrêmement aride (le guide nous a parlé de 800 mm d'eau par an!)

Nous arrivons enfin à Tolar Grande,

Tolar Grande a atteint son pic d'expansion dans les années1940. À cette époque, la ville se trouvait à l'extrémité de l'embranchement ferroviaire vers le Chili, prévu pour relier la ville de Salta à celle d'Antofagasta. On estime qu'à cette époque, environ 5 000 personnes vivaient dans la ville, principalement dédiées à l'activité ferroviaire. Dans le même temps, la mine La Casualidad, qui transportait les cargaisons de soufre de Mina Julia à la gare de Tolar Grande, pour les envoyer à leur destination finale, était en pleine activité à cette époque.

La fermeture de la mine, l'interruption du projet ferroviaire puis la fermeture totale de l'embranchement ont entraîné le dépeuplement de la région, avec pour conséquence la détérioration des conditions de vie des quelques colons qui ont décidé de ne pas abandonner la localité. (wikipedia)

Aujourd'hui, il ne reste plus qu'une centaine habitants ; le chemin de fer à été abandonné au profit du transport routier, grâce (ou à cause?) de l'influence du très puissant syndicat des camionneurs. Les mines exploitées exclusivement par des sociétés étrangères, extraient principalement du lithium ( vendu 53 USD le gramme nous dit notre guide- l'état argentin n'en récupérerait que 10 % et il n'y aurait aucun contrôle des quantités extraites!) La corruption à tous les niveaux serait très importante. Le seul avantage qu'en tire la région est l'emploi de la main d'œuvre locale, conclut notre guide, désabusé.

Le chemin de fer s'arrête là ! 

Dès notre arrivée, nous montons sur une colline pour profiter du coucher de soleil. 15 mn de marche, mais toute une expédition. Il est vrai que nous sommes à 3600 mètres, le souffle est court. D'autant qu'un vent extrêmement violent et glacial balaie le site, menaçant de nous projeter au sol à chaque pas !

Nous dînons (bien) dans un comedore bien chauffé, chez Mimi, avant de regagner notre petite maison, toute neuve, propre et fonctionnelle . Les habitants ont joué la carte du tourisme responsable, en créant ces petites et peu nombreuses structures d'accueil, au détriment du tourisme de masse. En semaine, il y a rarement plus d'une douzaine de visiteurs à TG.

Le week-end ce chiffre peut monter à 80, capacité d'accueil maximum du pueblo.

Il existe aussi un dortoire municipal que nous n'avons pas testé.

La nuit est très froide, le thermomètre descend à-7°C. Notre chambre n'est pas chauffée, nous dormons sous d'épaisses couvertures!

Deuxième journée. Presque la grasse matinée lever à 8 h, petit déjeuner sommaire concocté par nous même dans la cuisine du bungalow (ingrédients fournis) et départ à 9 h avec Pablo pour les visites du jour.

Nous mettons le cap sur los ojos de Mar (les yeux de mer).

C'est magnifique. Mais vu de mon oiseau, c'est un spectacle fabuleux!

Ce sont de petites lagunes au milieu du Salar de Tolar Grande.

Une découverte biologique incroyable a récemment été réalisée à cet endroit : des stromatolithes vivants (groupes de microbes photosynthétiques associés à des bactéries qui forment des roches organiques).

On pourrait dire que ce sont des pierres vivantes qui, lorsqu'elles meurent, peuvent rester dans le temps sous forme de fossiles, puisqu'elles datent de 3 milliards d'années.

Nous sommes tellement sous le charme visuel de ces ojos que nous demanderons à Pablo de nous y reconduire demain avant notre retour vers Salta.

Puis nous partons non loin de là vers l'une des zones les plus arides des environs de la ville de Tolar Grande. nous montons sur d'immenses dunes de sable rougeâtre qui se sont accumulés dans le secteur appelé "El Arenal".

Au sommet de l'une d'elles, nous avons une vue magnifique sur la chaîne de montagnes des Andes : la mine Julia (5505 m d'altitude) et le camp La Casualidad (4200 m d'altitude) ainsi que sur les montagnes qui dépassent 6000 mètres d'altitude comme Aracar, Macón, Llullaillaco, Socompa, Arizaro, entre autres.

Magnifiques dunes...

En fin de journée, nous traversons le salar d'Arizaro riche en sel commun, mais aussi en lithium, en fer, en marbre, en cuivre et en onyx. Avec plus de 2.000 km² c'est le plus grand salar d'Argentine et le troisième plus grand salar du monde, derrière le Salar de Uyuni en Bolivie et le Salar de Atacama au Chili.

Les salars

Les sels de lithium (Li2CO3) peuvent être produits à partir de saumures pompées dans les lacs salés (salars) situés sur les hauts plateaux andains, qu’on laisse évaporer pendant des mois. Le Chili (Salar d’Atacama), l’Argentine (Salar d’Arizaro) et la Bolivie (Salar d’Uyuni), forment « le triangle du lithium » et compteraient à eux seuls plus de 80% des réserves mondiales. L’extraction à outrance du lithium dans ces régions désertiques menace les écosystèmes et l’accessibilité à l’eau pour les populations locales.

Le " Cerro Cono " ou " Cono de Arita", grand relief conique presque parfait de 147 m de haut se trouve à l'extrémité sud de ce salar.

Ce cône naturel est considéré comme le plus parfait au monde, culminant à 3 689 mètres d'altitude.

Nous terminons cette magnifique journée par un coucher de soleil non loin de Tolar Grande.

Après notre dîner chez Mimi, Pablo nous fait la surprise de nous amener à l'écart du pueblo pour une observation des étoiles et de la voie lactée, sans aucune pollution lumineuse. Magnifique !

Le troisième jour de ce tour, est consacré au "retour vers la civilisation"

Le thermomètre affiche -8°C ce matin.

Départ 8h30. Première pause photo aux Ojos de Mar qui nous avaient tant plu hier. L'occasion de tester mon oiseau qui a connu hier un petit accident dû au vent violent lors du vol sur le cône d'Arita.

C'est bon, le drone n'a pas trop souffert hier. La preuve.

Nous filons ensuite à vive allure sur ces pistes poussierreuse empruntées essentiellement par des poids lourds de la mine, et des pick up de mineurs. Les poids lourds ne se rangent pas pour nous laisser passer. Nous sommes obligés de rouler longuement derrière eux, à "manger" des tonnes de poussière. Heureusement, notre véhicule est climatisé et équipé de filtres anti poussières.

Nous bifurquons quelques km avant San Antonio de las Cobres en direction du viaduc de la Polvorilla.

Le viaduc de la Polvorilla est le nom du viaduc le plus connu du « train des nuages », sur l'ancien chemin de fer Général Manuel Belgrano.

Le viaduc, construit de 1930 à 1932, est situé à 4 200 mètres d'altitude. C'est une structure d'acier de 224 mètres de long ; sa hauteur maximale au-dessus du sol est de 63 mètres et son poids de 1 590 tonnes.

Il se situe à cinq kilomètres de la localité de Chorillos, et à une dizaine de kilomètres de San Antonio de las Cobres.

Il n'est plus utilisé aujourd'hui que par un train touristique (tren a las nubes - train des nuages) entre cette ville et la fin du viaduc, soit sur une douzaine de kilomètres ! Le prix de cette excursion est de plus de 120 euros par personne pour une distance d'une vingtaine de km. Ce n'est pas tant le nombre de km qui fait le prix de ce tour, mais les sensations que procure l'arrêt de ce train en plein milieu du viaduc. Voyageurs sensibles au vertige, s'abstenir!

Reproduction internet. 

Nous regagons ensuite Salta en fin d'après midi. Fin de cette expédition à Tolar Grande. Fin aussi de notre périple dans cette belle région nord-ouest de l'Argentine.

Demain, dans la nuit, nous mettrons le cap vers le Chili, plus précisément vers le désert d'Atacama.

Continuez à suivre nos aventures sur ce lien :

https://www.myatlas.com/Dgépé/le-chili-du-nord