Jeudi 21 mars 2019
Réveil tôt le matin, petit déjeuner express (pas terrible) , métro et bus pour nous rendre à l'aéroport de Santiago.
Un vol de près de 5 heures, et nous voici arrivés sur l'île de Pâques, à 3700 km des côtes chiliennes.
2 mots sur cette île :
Elle fait partie intégrale du Chili même si elle s'apparente géographiquement à la Polynésie. Ses habitants au nombre de 5800, l'appellent "Rapa Nui". L'origine du peuplement se situe entre le V ème et IX ème siècle.
C'est l'endroit le plus isolé du globe, puisque la terre la plus proche se situe à 1900 km de là.
Elle est classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Ses habitants s'appellent les pascuans en espagnol, (les Rapa Nui pour les locaux). Elle a une forme triangulaire de 24 X 18 X 16 km. Elle est d'origine volcanique. Ses côtes rocheuses ne comportent que 2 plages (+ une petite artificielle dans le village d'Hanga Roa) .
Le chef lieu (ou plutôt la capitale, car depuis quelques années, elle a un statut à part au Chili) en est Hanga Roa.
Elle a un climat subtropical océanique venteux, nuageux. Sa température moyenne annuelle est de 23 degrés, tout comme celle de l'océan.
Le Chili est un pays cher on vous l'a dit, mais l'île de Pâques l'est encore plus. La compagnie aérienne sud-américaine Latam a le monopole de ce vol, et malgré des recherches de prix entre décembre 2018 et janvier 2019, il n'a pas été possible de trouver des billets d'avion à moins de 750€/personne. Peut être faut il s'y prendre plus de 3 mois à l'avance ?
En tout cas, nous avons fait cette folie !
Astuce : Une voyageuse française rencontrée sur l'île, nous a dit avoir trouvé un billet en dernière minute à 150€! Elle a utilisé Google flight, qui l'a redirigée ensuite sur Latam, (forcément, puisque cette Compagnie a le monopole) ! Par contre, elle n'a pu choisir ni son jour de départ, ni celui de son retour, et passer 5 jours sur place. C'est contraignant, mais ça peut être intéressant pour ceux ou celles qui n'ont pas de contrainte de temps.
De plus, à la descente d'avion, un " comité d'accueil" vous attend et vous demande sans plus attendre 80 USD/personne (70 €). C'est le droit d'entrée et de visite des sites de l'île. Ce prélèvement se justifie par le fait que la totalité de l'île est un parc national! Comme dans beaucoup de pays (sauf en France !), les etrangers payent un prix nettement supérieur à celui payé par les nationaux.
Notre auberge, trouvée sur booking, "Mangai Rapa Nui" , se trouve dans le village de Hanga Roa. 65 € la nuit. Un accueil (avec collier de fleurs) nous attend à l'aéroport.
Sur place, on occupe une chambre très correcte où rien ne manque, pas même la TV grand écran! C'est propre, on a de l'eau chaude, et une cuisine commune à partager avec les autres occupants de l'auberge, si on veut préparer ses repas. Il y a un beau petit jardin autour, et les poules y vivent en liberté, les mangues tombent sans que personne ne les cueille ! Presque le paradis! On recommande dans cette fourchette de prix.
Un accueil très polynésien. Astuce : sauf si vous êtes blindés, il est impossible de manger au restaurant tous les jours. Les prix sont pratiquement 30 à 50 % plus chers que sur le continent! et pourtant ces restau affichent souvent complet ! Un plat type ceviche (poisson cru mariné) coûte 18.000 P. Soit 23 €. Avec une boisson (bière ou coca) et un café, c'est pratiquement 60€ pour deux.
La plupart des auberges ont des cuisines où vous pouvez préparer des plats simples, salades (les avocats sont excellents) ou des pâtes. Profitez en.
Sur l'île, il fait une chaleur étouffante et surtout humide.
XAVIER, la personne qui est venue nous accueillir est très sympa. Je lui demande si il a un bon plan pour louer une voiture. Sans peine il me trouve ça, et m'annonce 35.000 p/par jour pour un gros 4 X 4 Suzuki "Grand Nomade", automatique, air conditionné. On pourra l'avoir en fin d'après midi. Je lui fais confiance, mais la confiance n'exclut pas le contrôle : lors de notre première ballade à pied en ville, on se renseigne auprès des loueurs officiels du village. C'est 50.000 pour un tout petit SUV 2 portes. Les quads sont à 40.000 pesos et les scooters à 35.000 p. 15.000 pour un vélo.
Astuce : il faut absolument un véhicule pour se déplacer sur l'île. Un tour avec une agence d'une journée en minibus à 20 personne coûte minimum 35.000 P. par personne. Pour un couple : 70.000 P et comme pour tous les tours, on ne maîtrise rien. Préférez louer, c'est la liberté totale de l'heure du départ, du retour, du temps passé sur chaque site, du choix de la lumière pour vos photos... Et prenez un véhicule. Pas un quad, une moto ou un vélo. Les orages sont fréquents, même si ils ne durent pas, on est vite trempés, si vous voyez ce que je veux dire !
Pour notre location, on ne s'est pas fait avoir. La voiture est dans un excellent état si ce n'est quelque petites bosses et rayures. On fait un état des lieux vidéo, ça évitera les contestations.
Que visiter sur l'île ?
On vient sur l'île de Pâques surtout pour voir ses Moai et s'imprégner de cette culture de cette civilisation hors du commun qui a quasiment disparu : les Rapa Nui. (c'est aussi le nom local de l'île de Pâques)
Les Rapa Nui ont érigé entre les années 800 et 1600, d'immenses statues taillées dans la roche volcanique de l'île : les Moai. L'origine de ces statues reste mystérieuse à plusieurs points de vue. Étaient-ce des symboles religieux, des représentations divines, des marques de puissances tribales ? Aucune hypothèse n'a à ce jour fait l'unanimité.
Un beau Moai. 19 h 30, on nous remet la voiture de location ; le soleil commence à décliner, on décide d'aller voir le célèbre "spot" coucher de soleil face à la mer au village de Tahai. 3 ahu dont un surmonté de 5 Moai qui nous font face nous attendent. (Un ahu est une stelle de pierres taillées le plus souvent, sur laquelle sont érigés un ou plusieurs Moai) . Le lieu est mystique, enchanteur, reposant. Une centaine de personnes s'est donnée le mot pour assister au spectacle du soleil qui va rejoindre l'horizon, juste derrière les Moai qui, tradition oblige, tournent le dos à l'océan.
L'ahu Vai Uri. a Tahai. Le seul Moai qui voit encore ! Sur l'ahu To Ko Te Riku a TahaiJuste avant d'arriver à l'Ahu, on découvre une statue isolée, la seule de l'île, à avoir retrouvé ses yeux. Les autres ont leurs cavités oculaires vides (quelques unes sont peintes). Les yeux des Moai étaient à l'origine, constitués de corail et d'obsidienne sont soit tombés, soit plus certainement volés. L'obsidienne est de la lave volcanique vitreuse qui, polie, présente des reflets au contact de la lumière, d'où son utilisation pour figurer les yeux des monolithes de basalte.
Malheureusement ce soir, l’opération coucher de soleil aura lieu mais sans le côté flamboyant qu'on attendait, et ce à cause d'un ciel très nuageux. On mitraille, parce que c'est beau, mais il nous manque de la couleur, pour donner un cadre plus vivant à ce spectacle. Partie remise se dit on.
Vendredi 22 mars.
On poursuit notre périple en voiture et après avoir vu un ou deux sites mineurs mais néanmoins intéressantes, nous nous dirigeons vers une des deux plages de l'île. En effet, la côte de cette île volcanique est rocheuse et très découpée à 99%. La plage de Anakena est superbe. Qui aurait pu imaginer trouver une étendue de sable blanc bordée de cocotiers au détour de cette côte franchement hostile ? Et pourtant elle est là, cette plage magique. Elle nous attend. Elle nous appelle. On la distingue à travers les cocotiers. On s'en approche.
Mais avant d'aller se baigner, un Ahu de 5 Moai, presque tous coiffés de rouge nous attire. On n'a pas une très bonne lumière pour les photos. Mais le lieu est tellement beau, qu'on s'y attarde une fois de plus, les yeux grands ouverts. Comment l'homme de cette époque lointaine à t il pu transporter ces statues si lourdes depuis la carrière où elles étaient extraites, puis sculptées. Nous visiterons cette carrière demain, et elle est loin de plusieurs kilomètres ? Ces blocs pèsent plusieurs tonnes ! Une autre question restée sans réponse malgré plusieurs hypothèses avancées, pourquoi ces statues tournent elles le dos à la mer ? Mystère ! Il y a décidément beaucoup de mystères sur cette île.
Avant de profiter de la plage, nous nous asseyons sous les cocotiers pour notre pique nique, quant nous sommes attirés par une musique traditionnelle. À quelques pas devant nous vient de commencer une cérémonie Rapa Nui de mariage, là, sur la plage. On se regarde avec Flo, et le temps de prendre conscience de ce qui se passe et nous voilà partis avec nos appareils photo, abandonnant notre pique-nique sur une des tables aménagée sous les cocotiers. Une dizaine de personnes en tenue traditionnelle participent à cette cérémonie, sous une arche de tissus blanc tendue entre deux cocotiers. Un regard de l'accordéoniste et maître de cérémonie nous fait comprendre qu'on a l'autorisation d'assister et de prendre des photos ! C'est un instant rare, magique et très émouvant que nous vivons là. Nous en sommes conscients.
Les Rapa Nui, ce peuple qui a failli disparaître au début du XX ème siècle, renoue aujourd'hui avec ses traditions, sans perdre sa foi profondément chrétienne. Cette culture, ces traditions, ils entendent les cultiver et les promouvoir. Ils en sont très fiers.
Après la cérémonie, je m'approche du "chamane" et le remercie de nous avoir permis d'assister à la cérémonie. "français ?" me demande t il ? Je réponds oui. Très fier, la tête haute, il réplique : "Ancestral, ancestral" en me tendant la main. Ça oui, nous avons saisi l'importance, le poids, la force, la tradition et le symbolisme de cette cérémonie . Les jeunes mariés sont ravis de partager leur bonheur et posent avec nous, en tenue traditionnelle.
Le temps de prendre un sacré coup de soleil sur la plage
Astuce : il faut se protéger au moins avec une crème solaire indice 50 si on veut être ami avec le soleil ici ! Sur le coup, nous, on n'a pas fait ami-ami,
Nous repartons, couleur écrevisse, et rentrons tranquillement vers chez nous. Nous arrêtons au seul Ahu ou les Moas ont le visage tourné vers la mer. Nous y rencontrons une jeune aixoise, Clémentine avec laquelle le courant passe très bien.
Puis nous décidons de retourner sur le spot coucher de soleil. Malheureusement, la météo est bouchée, et le soleil semble bien vouloir rester caché derrière d'épais nuages ! Après l'échec d'hier, on se dit qu'on n'a pas de chance, et on se promet de revenir demain.
Vendredi 22 mars.
Lever aux aurores, enfin, c'est ce qu'on pense.
Notre mission du matin, assister au lever de soleil sur le plus beau site de l'île : l'Ahu Tongariki aux 15 Moai. Avant d'être détruit par les guerres tribales et par le raz de marée de 1960, il comportait 35 statues. Son Ahu (la Stelle) mesure 100 M de long. Impressionnant. Le site n'a été restauré que dans les années 2000, par les japonais.
Mais un réveil tardif de 10 mn va nous faire perdre le meilleur moment de cet instant magique. On fait quand même de bonnes photos, mais il faudra venir un peu plus tôt demain.
Astuce : bien calculer votre réveil et les délais de route pour arriver au moins 5 mn avant. Lors de nos 4 jours sur l'île, fin mars , le soleil se levait à 8 h 20.
TONGARIKI.
Samedi 23 mars 2019
Catastrophe ce matin. On n'a pas mis de réveil, et c'est notre ami le coq, qui nous dit qu'il faut se lever. Mais il est presque trop tard pour aller assister au lever de soleil sur le plus grand Ahu de l'île. Eh, le coq, il faudra passer chez l'horloger pour te faire régler!
On prend juste le temps de boire un café, et la voiture nous mène à vive allure jusqu'au site.
Ouf, à 5mn près, nous aurions raté le lever du soleil. Il y a plus d'une centaine de personnes qui nous ont précédé sur le site...il va y avoir de la bagarre pour les meilleures places... Non, en fait ça se passe toujours très bien sur les sites, chacun peut choisir son angle, sa zone, sa technique...
Les nuages clairsemés sont là. Et lorsque le soleil pointe son nez à l'horizon et commence sa lente ascension, c'est un véritable feu d'artifice de couleurs jaunes, oranges, argent et bleues qui viennent se fixer sur nos capteurs photo
10, 50, cent clichés sont pris à divers moments, divers éclairages, divers plans. Bref on en a pour notre réveil matin.
Nous retrouvons Clémentine sur ce spot. Elle nous dit qu'elle doit rendre sa voiture à 10 h et qu'elle quitte l'île le lendemain. Elle ajoute qu'elle ne sait pas quoi visiter à pied et nous demande conseil. On lui offre de partager notre voiture pour l'après midi. Elle est enchantée de cette proposition.
Sur la route, un auto-stopeur. Nous le prenons, il nous dit qu'il est canadien. Il n'a aucun bagage, pas même un sac à dos ! On lui demande où il va, il nous dit qu'il n'a pas de destination, et suivra le même chemin que nous. Bon ! On s'arrête sur un site, il descend. On repart, il repart avec nous ! Mais il ne peut pas entrer sur les sites, il n'a pas acheté le passeport donnant accès aux curiosités. Il semble perdu, mais néanmoins, n'a pas l'intention d'acheter un quelconque droit d'accès. On ne le saura que plus tard, car au hasard de nos visites, on le retrouvera assis à l'entrée d' un autre site, nonchalent, rêveur, paumé. Sans vouloir porter un jugement, venir sur l'île de Pâques, et rester à l'entrée des sites sans admirer les merveilles qu'il peut nous offrir, je ne vois pas l'intérêt. Peut être ne fume t il pas que de la moquette? 😄
Il finit de nous suivre jusqu'à l'entrée de Ana, la carrière d'où étaient extraits les blocs pour fabriquer les Moai, sur les flancs du volcan Rano Raraku, il est encore bloqué à l'entrée par les contrôleurs. On lui donne rendez vous une heure plus tard après notre visite, s'il veut pour suivre avec nous !
Cette carrière est surprenante. On comprend mieux ici l'ampleur de la tâche des sculpteurs, des transporteurs, des assembleurs. Le plus juste serait de dire qu'on n'y comprend rien, du moins les différentes théories qui ont été à avancées sur le mode de transport de ces blocs de plusieurs tonnes jusqu'à leur emplacement définitif, à plusieurs km de là ! Aucune n'est satisfaisante.
Cette carrière est surprenante à un autre titre, car ce ne sont pas une, cinq ou dix statues qui gisent abandonnées dans toutes les positions sur les flancs du volcan. Ce sont exactement 397 Moai, dont deux que nous n'avons malheureusement pas vus, très différents des autres : ils sont à genoux sur leurs talons, à la manière de rameurs dans leur pirogue(allusion au peuplement originaire de l'île ?)
De plus, cette carrière semble s'être arrêtee de façon brutale, comme si une guerre ou une épidémie avait anéanti tous les tailleurs ou sculpteurs de Moai d'un seul coup. Que s'est il passé ? Nul ne le sait. Toujours est il que pour nos yeux et nos appareils photo, c'est fantastique. L'île compterait pas moins de 1000 Moai !
Conseil pour cette visite : l'entreprendre si possible un jour ensoleillé et l'après midi pour une meilleure exposition. À noter aussi que le passeport de visite ne donne droit qu'à une seule entrée sur ce site (alors qu'ailleurs, c'est illimité), afin de le protéger d'une trop grande fréquentation qui pourrait le dénaturer.
L'après midi, nous récupérons Clémentine et nous nous rendons sur les pentes du volcan Rano Kao
Clémentine nous avait prévenus, c'est effectivement très beau. Une brume passagère nous prive de belles photos depuis un premier belvédère (mirador) Nous montons un peu plus haut, et depuis là, on a une vue extraordinaire sur l'île qu'on peut voir dans sa presque totalité, un panorama à 360 degrés. De là, on domine encore d'avantage le volcan qui fait plus de 1600 m de diamètre et 200 de profondeur. Au fond une magnifique lagune aux tons de vert, noir et bleu marine ! Magnifique.
On pousse un peu plus loin, jusqu'au bout de la route où se trouve le site du village O Rango, un site dédié au culte de l'homme oiseau. C'est le second et dernier site que l'on ne peut visiter qu'une fois (avec celui de la carrière des Moai). Le temps est incertain, et il y a une petite marche d'une demi heure. On préfère reporte au lendemain.
On décide d'aller visiter un autre lieu peu courru des touristes, les grottes de Te Pahu. La piste pour accéder à l'entrée est difficile, nous sommes heureux d'avoir un 4x4. Clémentine nous dit y être allé la veille avec son petit Suzuki, donc ça va le faire.
De l'entrée du site à la grotte, il y a 25 mn de marche, autant pour le retour. Même pas peur !
Cette grotte aurait été utilisée par certaines tribus pour échapper à un ennemi menaçant. On y accède par un étroit chenal sombre sur les premiers mètres. La grotte appelée aussi "dos ventanas" (deux fenetres) , fait environ 50 M de long, et se termine par 2 "fenetres" s'ouvrant dans la falaise avec la mer 40 M en contrebas ! Certains guides papier parlent de 100 m de long et d'une autre sortie que nous n'avons pas vue.
Conseils : Prévoir une lampe frontale, avec l'éclairage du portable, c'est pas pratique, on a notamment besoin de ses deux mains pour descendre en marche arrière dans l'étroit goulet qui mène à la grotte!
Surtout ne pas être claustrophobe ou trop en surpoids 😉.
On renonce à la visite de Ahu Maitaki Te Moa et Vai Mata. Il faudrait encore marcher 2 h aller retour, depuis la grotte. 3 h au total depuis l'entrée du site. Je sais, c'est faisable. On a été un peu faignasses sur le coup !
Il commence à pleuvoir, et on offre à notre passagère de venir partager un petit vin chilien à notre auberge avant de faire le 3eme coucher de soleil de notre séjour. Mais ce ne sera pas encore pour aujourd'hui. En dégustant ce bon vin à l'abri de notre terrasse, on se prend un terrible orage de pluie, le ciel est tellement obstrué que nous ne nous présenterons même pas sur le site. 3eme échec!
On ramène notre invitée à son camping. Et on se dit au revoir.
Notre programme nous conduit ensuite à Papa Vaca, un site déserté par les touristes, à tort, car même si ce n'est pas aussi spectaculaire qu'un Ahu ou un Moai, il s'agit d'un pan d'histoire de la civilisation Rapa Nui qui s'offre à nous. Une série de pétroglyphes nous montre les centres d'intérêt que pouvaient avoir ce peuple, proche de la mer. Poissons, requins, pirogue...
On poursuit notre périple en voiture et après avoir vu un ou deux sites, nous nous dirigeons vers une des deux plages de l'île. La côte de cette île volcanique est rocheuse et très découpée à 99%. Improbable donc de trouver du sable blanc, des cocotiers sur cette côte hostile. Et pourtant elle est là, cette plage magique, magnifique. On la distingue à travers les cocotiers. Mais avant d'aller se baigner, un Ahu de 5 Moai, presque tous coiffés de rouge se dresse, dos à la mer. On n'a pas une très bonne lumière pour les photos. Mais le lieu est tellement beau, qu'on s'y attarde une fois de plus, les yeux grands ouverts.
Comment l'homme de cette époque lointaine a t il pu transporter ces statues si lourdes, depuis la carrière où elles étaient extraites, jusqu'ici, à plusieurs kilomètres de distance? Nous visiterons cette carrière demain sans grand espoir de réponse.
Une autre question restée sans réponse : pourquoi ces statues tournent elles le dos à la mer ? Mystère ! Il y a décidément beaucoup de mystères sur cette île.
Avant de profiter de la plage, nous nous asseyons sous les cocotiers pour notre pique-nique quand nous sommes attirés par une musique traditionnelle. À quelques pas devant nous vient de commencer une cérémonie traditionnelle de mariage, sur la plage, non loin de l'ahu. On se regarde avec Flo, et le temps de prendre conscience de ce qui se passe à une centaine de mètres de nous, et nous voilà partis avec nos appareils photo, abandonnant notre pique-nique sur une des tables aménagée sous les cocotiers.
Une dizaine de personnes, en tenue traditionnelle participent à cette cérémonie, sous une arche de tissus blanc tendue entre deux cocotiers. Un regard de l'accordéoniste et maître de cérémonie nous fait comprendre qu'on a l'autorisation d'assister et de prendre des photos ! C'est un instant émouvant et rare pour le visiteur occaskinnel, que nous vivons là. Et nous en sommes conscients. Les Rapa Nui, ce peuple qui a failli disparaître, renouent aujourd'hui avec leurs traditions, sans perdre leur foi (ils sont majoritairement profondément catholiques). Ces traditions qu'ils avaient perdues jusqu'ici sont aujourd'hui de plus en plus marquées. Ce peuple a retrouvé sa fierté, ses coutumes, ses tenues vestimentaires, son langage... Après la cérémonie, je m'approche du "chamane" et le remercie de nous avoir permis d'assister à la cérémonie. "français ?" me demande t il ? Je réponds oui. Il me dit un seul mot : "Ancestral". C'est certain, oui, nous avions saisi l'importance, le poids, la force et le symbolisme de cette cérémonie. Les jeunes mariés sont ravis de partager leur bonheur avec nous, et posent pour la photo.
Après notre déjeuner sous les cocotiers, nous allons goûter l'eau de l'océan, puis retour sur le sable blond et très fin... le temps de prendre un sacré coup de soleil sur la plage
Astuce :il faut se protéger au moins avec une crème solaire force 50 si on veut être ami avec le soleil ici !
Nous rentrons tranquillement vers chez nous, et nous arrêtons au seul Ahu à l'intérieur des terres, où les 7 Moai présents ont le visage tourné vers la mer : Ahu Akivi. Nous y rencontrons une jeune aixoise vivant au Chili, Clémentine avec laquelle on sympathise en moins de 5 minutes.
Puis nous décidons de retourner sur le spot coucher de soleil.
Malheureusement, l'operation coucher de soleil aura lieu mais sans le côté flamboyant qu'on attendait, à cause d'un ciel complètement bouché. On mitraille, parce que c'est beau, mais il nous manque ce côté embrasé. Partie remise, on l'espère.
Dimanche 24 mars 2019.
Dernière chance d'être à l'heure pour le lever de soleil sur Tongariki.
Cette fois, nous la saisissons. Nous y sommes à 8 h, soit 20 mn avant l'heure. Là encore au moins 200 personnes se sont levées avant nous. Et heureusement, ce lever est beau, un peu moins certainement que celui de la veille, mais il est beau.
Je tente même un time-laps. Pour les non initiés en photo, il s'agit de prendre une séquence de photos d'au moins 20 mn à un rythme plus lent qu'on ne le ferait en film ou vidéo, , ce qui sonne un effet accéléré au temps, et visuellement, c'est assez bluffant ! Flo mitraille comme d'habitude !
9 h, c'est fini. Les spectateurs enthousiastes et comblés quittent les lieux, les 15 Moai peuvent se rendormir... Jusqu'à demain matin !
Nous repartons petit déjeuner chez nous, heureux d'avoir pu vivre ce spectacle rare une dernière fois !
Sur la route, on repasse par la plage d'Anakena pour avoir un meilleure luminosité pour photographier les 7 Moai presque tous coiffés de rouge. Belles photos.
Il fait beau. Nous décidons de faire la visite du village (restauré) d'O Rango aperçu de loin hier.
Une petite marche de 25 minutes est annoncée. On y restera plus d'une heure tellement le paysage en haut du volcan est superbe. Photos de ce paysage qui domine mer et volcan, mais aussi de ce village de 53 maisons réhabilitée dans les années 70-80, un habitat typique des Rapa Nui à l'époque où ils cultivaient le culte de l'homme oiseau au XVIII et XIXème siècle. Ce culte permettait aux chefs de clans qui s'affrontaient dans une joute sportive et périlleuse, d'asseoir, pour le vainqueur, son autorité sur le peuple Rapa Nui, et ce pendant 1 an !
Il nous reste un peu de temps pour aller voir la seconde plage signalée par les guides, celle de Ovahe. Difficile d'accès puisqu'il faut se frayer un passage entre les rochers. Elle est beaucoup plus petite que sa rivale et voisine d'Anakena, elle n'a pas de cocotiers, mais à un charme fou, avec son sable rose. Elle est sur plombée par un falaise qui permet aux courageux qui sont venus jusqu'ici, d'avoir un peu d'ombre. Essentiel sur l'île si on ne veut pas cramer !
Conseils. Être bien chaussé et assez sportif, car il y a une marche d'approche difficile d'une dizaine de minutes au milieu de rochers acérés. Avec la glacière et le parasol, ça risque d'être pénible!
Finalement, on repart sur Anakena, et ses cocotiers. Coup de soleil d'avant hier oblige, on recherchera l'ombre des arbres, et on ne se baignera pas. Petite sieste à l'ombre mobile des cocotiers. Se déplacer toutes les 10 mn nuit à la qualité de la sieste ! 😂
Il se passe toujours quelque chose sur cette plage, très courue, notamment le dimanche.
Devant nous, un ephebe presque nu entreprend d'escalader un des cocotiers à mains nues. D'une force et d'une habileté hors du commun, il parvient au sommet en moins de deux, et commence à en détacher les fruits qu'il projette sur le sable 15 mètres en contrebas. Puis il redescend tout aussi rapidement qu'il était monté, et commence à ouvrir les noix de coco pour en offrir le breuvage aux touristes moyennant un petit billet !
Retour pour notre dernière chance de voir un plus beau coucher de soleil qu'hier soir.
Ce ne sera pas le cas, record non battu !
Lundi 25.
C'est le retour. On prend notre temps puisque notre avion est en début d'après midi.
Notre aubergiste nous remet un collier de coquillages, en guise de souvenir, et nous véhicule jusqu à l'aéroport.
Très petit. Celui ci n'est même pas apte à gérer les deux ou trois départs par jour. On va passer 2 h en procédures diverses et surtout files d'attente.
Petite anecdote, Flo avait cueilli, ou plutôt ramassé quelques mangues de notre jardin, enfin celui de l'auberge. Et là, au contrôle, ça ne passe pas ! Interdit de faire entrer au
Chili toutes formes d'aliment. On le savait depuis notre retour d' Argentine. Mais là, enfin, l'île de Pâques, ce n'est pas le Chili ? Oui, nous repond-on, mais c'est une île 🏝. Bon, Excit nos excellentes mangues! Flo me dit avec un petit sourire : ils n'ont pas vu les deux autres... À l'enregistrement, rien, nothing, nada, oualou! Nous déposons nos sacs pour la soute, heureux que notre salade d'avocats prévue pour ce soir ait pu passer sans encombre.
Nous sommes dans la file d'attente avant d'embarqer, quand on entend appeler Flo au micro, pour un nouveau contrôle de valise. Mince, ils ont vu la salade d'avocats ! 10 MN après, Flo revient en me disant : il y a eu un second scan, ils nous ont saisi les deux dernières mangues ! Et la salade ? Non, ça, c'est passé. Ouf ! Espérons qu'il n'y aura pas un 3eme contrôle, ils seraient capables de nous faire péter la 💼 valise !
On est à bord lorsque j'écris ces lignes, on va 🛫 décoller, RAS!
Arrivée dans moins de 5 heures à Santiago, vers 22 h locales, avec les deux heures de décalage ! Le temps de récupérer nos bagages 23 h. Notre prochain vol vers Atacama esr à 5 h du mat. Et il faut être présent une heure avant. Inutile d'aller à l'hôtel,nous décidons se rester sur place pour ce qu'il reste de la nuit. Flo essaye de dormir tant bien que mal. Moi, je surveille les bagages et profite pour mettre mon blog à jour ! Je ne voit pas passer le temps.
4 h du mat ce 26 mars, le réveil de Flo sonne. Elle a pu dormir quelques heures, par intermittence. Je me dis que j'essayerai d'en faire de même dans 2 h 30, en plein air dans notre avion.
Ce vol, réservé avant notre départ de France avec la compagnie low cost Jet Smart via last minute. com nous coûte 90 € pour 2.(aller simple)
Astuce : ne pas hésiter à comparer les coûts des transports. Ce vol de moins de 2 h nous coûte que quelques € de plus que si on avait choisi le bus et ses 30 h de route !
À suivre : le désert d'Atacama