⚠️ Cet article est écrit à la 3ème personne.
Journée maussade où la pluie et le vent ne prédisent rien de bon, c’est pourtant aujourd’hui que nos deux globe-trotters Hélène et Arnaud décident de gravir le géant basaltique qu’est le Mont Fuji.
Prévenus que le toit du Japon fut fermé pour cause d’intempéries la veille et l’avant-veille, cela ne les dissuadent point et s’en remettent à leur bonne étoile.
A peine 6h que le réveil sonne, il est temps de se préparer et de prendre des forces avant que le taxi ne viennent les quérir quelques dizaines de minutes plus tard. Ils feront route en compagnie d’un couple canadien rencontré la veille dans une soirée où la bonne ambiance battait son plein.
Il faut compter bien 30min de route depuis Fujiyama, l’ascension du Mont Fuji ne débute qu’à la 5ème station, à 2400m d’altitude. Le trajet se passe sans un bruit où tous les passagers cherchent un espoir, une tâche bleue qui apparaîtrait dans ce ciel chargé de nuages sombres et lourds.
Après s’être acquittés de 5000 yens (41€) pour payer le taxi, un gardien les prévient que le Mont Fuji est actuellement fermé à partir de la 7ème old station, une station à 2h de marche mais loin du sommet... Plus qu’à espérer que le temps soit plus clément.
Hélène et Arnaud partent devant, et c’est parti pour une ascension dans le brouillard et dans le froid mais en amoureux 😃
L’ascension du Mont Fuji
De la 5ème à la 6ème station, ils montent en 20 minutes avec le même temps mais une fois passés la 6ème, le vent se lève et emporte le brouillard, c’est de bonne augure.
De la 6ème à la 7ème, les nuages sont chassés et le ciel bleu mais aussi le soleil font leur apparitions ! 😁
Entre la 7ème et la 7ème old station, le temps est estival. Qu’il est agréable de marcher dans ces conditions !
Cela fait maintenant 1h30 que nos deux globe-trotters ont commencé l’ascension et arrive enfin à la 7ème old station et ses 3000m. Une agréable nouvelle vient à eux, les stations suivantes sont ouvertes jusqu’au sommet!! 🎉👍
De la 7ème old station à la 8ème : l'enfer du Mont Fuji.
A peine ont-ils repris leur ascension que le temps change en quelques instants. Le vent hurle, la pluie bat son plein et la température ressentie chute instantanément. Monter jusqu’à la 8ème station n’est pas une partie de plaisir mais après 40 minutes de marche acharnée, ils y parviennent et trouvent refuge dans un petit local chauffé, un grand moment de bien être envahi Hélène et Arnaud.
Après cette pause revigorante, les corps réchauffés et le moral à bloc, ils continuent jusqu’à la station suivante, et rapidement, la pluie cesse et le soleil perce de nouveau les nuages. Le vent souffle toujours autant mais rien n'est plus agréable que de se sentir la chaleur du soleil qui frappe notre peau ^^
La 9ème passée sans s’arrêter, ils rejoignent directement la 9.5 culminant à 3590m (et non pas la dixième ^^) qui est la dernière station avant le sommet. Par ailleurs, ce dernier est parfaitement visible d’ici.
Cette dernière partie est la plus accidentée, le chemin jusque là praticable sans difficulté devient petit à petit une pente d’escalade où l’usage des mains est nécessaire pour franchir certains passages.
Et après 40/45 minutes pour réaliser cette dernière partie, ils atteignent enfin le sommet !!! Ou presque car une fois au « sommet », il faut encore grimper un peu pour atteindre la plus haute partie du Mont Fuji ^^
Cette fois, ça y est, le sommet le plus haut du Japon est gravi en 4 heures et 10 minutes par nos 2 globe-trotters! La vue est surnaturelle, un amas de nuages s’étend sous leurs yeux tel un océan céleste, comme si un nouveau monde existait au dessus de celui que nous connaissons.
Hormis la vue, ce qui impressionne en haut du Fuji, c’est son cratère ! Large de plus d’un demi kilomètre, et profond de 250m, on ose à peine imaginer la puissance et l’importance des explosions volcaniques qui ont précédé. Il est possible d’en faire le tour.
Après l'ascension, la descente:
Il est bien plus facile de monter le Mont Fuji que de le descendre et sans tomber de surcroît. Croyez en l’expérience d’Hélène qui s'est tordue la cheville ("heureusement" vers la 7ème station et pas avant), et Arnaud qui s’est retrouvé à terre sans le vouloir.
Après 3 heures et 20 minutes, tout sourire mais fatigués, Hélène et Arnaud se retrouvent à leur point de départ, la 5ème station. Ils prennent ensuite la dernière navette de la journée à 17h30 pour les ramener à la gare de Fujinomiya avant de reprendre leurs affaires puis partir en direction de Kyoto où une nouvelle auberge de jeunesse les attends.
Après le Mont Fuji, le drame...
C'est à ce moment que tout bascule, que tout s'enchaîne... Une fois sortis du bus et prêts à prendre le train, ils se rendent rapidement compte que leurs JR Pass (Pass pour prendre le Shinkansen et le métro) ainsi que leurs passeports ont disparu !
Fatigués de leur journée, la panique les envahies rapidement, et une question se pose, comment les récupérer ?! Une chose est sûre, les documents sont tombés dans le bus.
Leur détresse se fait sentir et une jeune femme espagnole (qui parle couramment l'anglais et le japonais) vient auprès d'eux dans l'espoir de les aider.
Heureusement que leurs chemins se sont croisés car cette femme pleine d'aplomb contacte l'agence de bus privée qui retrouve leurs papiers. De plus, elle appelle son oncle pour qu'il les amènent à la gare de Fuji où sont leurs papiers avant de les ramener à Fujinomiya station. Enfin, elle joint la responsable de leur guesthouse pour lui expliquer la situation et lui demande d'apporter leurs bagages à la gare, ce qu'elle accepte sans once d'hésitation.
Cette femme se nomme Ashily, et grâce à elle, la soirée qui s'annonçait catastrophique s'est métamorphosée en moment de joie et de réconfort. Pour nos deux globe-trotters, ces instants et Ashily resteront ancrés dans leurs mémoires.
« Ashily N. Jiménez Morel, te agradecemos desde el fondo de nuestros corazones. En esa noche que estaba tan oscuro, tú eras la estrella que lo iluminó. Esperamos verte de nuevo. Hasta pronto. »
Photos prises avec Ahily, les hôtes de la guesthouse sans oublier nos deux globe-trotters, qui leurs doivent beaucoup.
Alors que toutes ces personnes se connaissent à peine, l’émotion est forte, les adieux sont chaleureux.. et la vie continue. C’est sans doute ça, la beauté du voyage.
La soirée se termine à Nagoya à une heure de Kyoto car le Shinkansen termine son service ici. Les hôtels sont hors de prix, tels de vrais backpakers, la nuit se passera dans la gare jusqu’à ce que le Shinkansen ouvre de nouveau ses portes.
Cette journée éprouvante riche en bons moments et en galères tel un ascenseur émotionnel, restera un excellent souvenir. Le lendemain sera consacré au repos 😉.
Pour suivre les autres aventures au Japon de nos deux globe-trotters Hélène et Arnaud, rendez vous sur ce lien.