Carnet de voyage

Polynésie française

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Tahiti et les îles sous le vent
Du 30 mars au 1er mai 2019
32 jours
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Publié le 22 avril 2019

Nos premiers pas sont engourdis de chaleur moite, ou d’une moiteur chaude. Vous l’aurez compris, il fait chaud et ce décalage avec la Nouvelle Zélande est important ! Accueil à l’aéroport par yukulélés et une vahiné. J’avais cherché avant de venir s’il y avait des choses interdites comme pour l’Australie et la Nouvelle Zélande. Après tout, on rentre dans un monde qu’il faut surement protéger aussi… Rien, je n’ai rien trouvé : ni sur l’office du tourisme, ni sur le guide du routard, ni sur le site des douanes françaises… Et pourtant, on est accueilli par un joli panneau encadré de rouge faisant mention d’une loi BIO bidule truc ! Donc si tu as des fruits, tu les jettes… Evidemment, on lit qu’il y a aussi à faire attention pour tes chaussures si tu as été en contact avec la nature…🤣

Nous sommes écroulés de rire car bon nombre de personne ont dû y aller mais ne s’arrêtent pas devant la « table » qui sert de contrôle… c’est risible, elle est bien rangée sur le coté du passage, donc ce n’est même pas un évitement… et les douaniers qui controlent et bien… ils encadrent joliment les portes de sortie de l’aeroport… Ça me rend un peu triste… Je ne doute pas qu’ils bossent mais le sérieux des contrôles est un peu pris à la rigolade vu ainsi…

Dans ce moment, nous perdrons de vue la famille de Laureen, lilloise en tdm, que nous avons rencontré à l’aéroport d’Aukland grace au groupe Facebook de voyageurs avec enfants... On se retrouvera le lendemain soir pour un moment sympa et rigolo puisque nous serons logés dans la même résidence, nous en airbnb et eux chez une connaissance !

Didier, notre hôte airbnb, nous consacre de longues heures pour nous prodiguer des conseils, nous parler de ses voyages et nous des nôtres… Son logement est idéal pour nous quatre en rapport qualité prix ici et nous avons prévu d’y séjourner six nuits, le temps pour nous de nous imprégner du lieu, de réactiver la routine de l’école mise à mal avec le temps consacré au tri des photos de ces derniers jours… en bref, de vivre tout simplement.

La reprise est rude, comme à chaque fois que l’on interrompt les cours de quelques jours… La réactivation est surement moins douloureuse à faire ici entre vue sur la mer et la piscine que lorsqu’on aura les orteils au bord du lagon ! Alors, en avant ! Le passé composé devient notre cheval de bataille du moment ! Mais comment est-ce possible que ce soit si compliqué alors que ce temps est utilisé à l’oral sans problème !?! Réponse par des séances uniquement à l’oral, dans la piscine, où les zagziguettes vont pêcher de façon imaginaire des verbes à l’infinitif dont on trouve le participe passé entre deux plongeons et qu’on maltraite à toutes les personnes ! Ça marche… mais je me dis pourvu que ça dure parce que mes zagziguettes ont aussi de belles tétes de linottes et souvent tout s’envole…Je vais proposer cette méthode avec matériel piscine à l’Education Nationale, je pense qu’elle ferait le bonheur des élèves et des instituteurs/institutrices. Bien sur, on peut le décliner avec la luge et le ski en hiver, le speed-sail dans le nord… Voyons large !

Malgré tout, une certaine douceur de vivre accompagnée de langueur s’installe. Pas de doute nous sommes en Polynésie !

Oui mais en France quand même ! Pourquoi ? Jamais vu autant de gendarmes… C’est vrai qu’il semble y avoir de sacrés soucis, vu le nombre étendu de personnes dans la rue qui paraissent ivres ou tout autre… Des embouteillages mais alors ça qu’est ce qu’il y en a ! Comment est-ce possible de rater à ce point une urbanisation récente !? De faire des batiments si moches et sans ombres ou parties extérieures ?! Mais quand même, on n’a pas oublié de te mettre des horodateurs pour le stationnement ! De te mettre des produits genre luxe dans des pauvres devantures tout droit sortie des années 80… Vous avez vu : je râle ! Preuve que je suis bien sur un bout de chez nous !!!

L’avantage d’être en France, ben la langue pardi et en plus avec ce si bel accent chantant, on adore car on ne le connaissait pas. Et puis, nous nous sommes offert un petit luxe. Oui, oui. Direction le Majestic ! Un cinéma qui nous procure un super dessin animé climatisé que l’on a donc dégusté avec les yeux et la peau en étant bien installé pour voir Dragon 3.

Mais le bonheur français ne s’arrête pas là et nous casse déjà la tirelire… mais non, de suite vous pensez à la nourriture !

Bon, ok, ok, on s’est lâché aussi avec un saucisson Reflets de France, un camembert moulé à la louche, un savane pour le quatre heures (la vache, même nous on trouve qu’il a du goût 😂 on est gravement atteint !)… ah oui et le jambon cru !

Non ! Le saint des saints est non pas à l’église Notre Dame, mais l’Odysseum juste à côté. Une librairie immense quel bonheur ! On y reste des heures. Deux histoires polynésiennes à lire pour les zagziguettes et de nouveaux manuels français et maths car certaines notions déjà vues sont un peu oubliées et que ça va permettre de reprendre… Même ça, ça leur a plu ! Vous dire comme on est en manque même avec nos liseuses. Un livre papier ce n’est quand même pas pareil !

Papeete, la cathedrale et son beau bénitier, la mairie 

Si on sort de Papeete, ça nous plait davantage ! Faire le tour de Tahiti-Nui par la côte Est est vraiment super. Un peu à la façon jeu vidéo, tu évites les chiens, les poules Hey-hey, les vélos et scooters à contresens ou qui déboulent de toute part. Tu roules sur une petite bande d’asphalte parfois, plus large à d’autres endroits mais tu es toujours pris entre deux géants : la mer et une végétation tellement dense qu’elle semble infranchissable et indomptable. D’autant plus lorsqu’elle parvient à pousser sur une paroi verticale !

Ainsi, nous découvrons de jolis endroits : le soleil couchant depuis la pointe vénus ! Extra ! En plus, on y voit depuis le bord nos premières raies… et aussi nos premiers crabes de cocotier dans le sable noir... Wow ! Belles bêtes avec une grosse pince et les yeux façons antennes comme dit Malou… l’ombre du paradis je pense car les zagziguettes sont un peu… terrorisées.

Pointe Venus  (photo c1318, c1319) 

On l’a d’ailleurs tous été, ou plutôt tellement surpris que la famille a fait de façon simultanée un bond latéral à côté du trou du souffleur. La houle, fort présente ce jour là, s’engouffre dans un tube de lave et fait un raffuts de tous les diables à la sortie tant la pression y est forte. Pfff…

Petite Bretagne, Eglise deTavaroa regardez bien les créneaux : fleur de lys et hermine

En prenant un peu de hauteur, on peu admirer une vue époustouflante sur la jonction des deux Tahiti (plateau de Taravao). Malheureusement, pas de visibilité sur les montagnes acérées au centre de la grande Tahiti Nui car d’opaque nuages s’y accrochent quotidiennement. Le reste de la côte, celle de l’ouest, n’est pas désagréable bien que plus habitée et permet de voir de magnifiques cascades… Enfin, il parait car étouffées par la chaleur, il y a sur ce trajet trois zagziguettes aux yeux fermés et à la bouche ouverte ;)

Les plages ont l’air sympa mais on se réserve pour la suite et nous profitons de la piscine de la résidence où nous ne croisons que peu de monde… Ce soir est notre dernière nuit avec la climatisation sur cette île que nous quitterons demain pour un périple bondissant d’île en île échelonné sur les trois prochaines semaines.

En attendant, on s’allège puisque notre hôte nous permet de laisser des affaires. A plus tard donc pour d’autres aventures à raconter.

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Publié le 25 avril 2019

Notre baptème Polynésien commence par un non sens écologique. Ce sera peut être notre plus grand regret de ce voyage… constater que l’avion est desormais si bon marché que le bateau ne peut l’égaler en terme de tarif, alors que dire lorsque l’on doit acheter quatre tickets ! C’était le cas pour revenir de l’île de Jeju en Corée du Sud, ou pour passer de la Corée au Japon, et encore ici pour passer de Tahiti à Moorea. Ce vol étant compris dans le pass aérien interîles, nous ne creusons pas plus et enfouissons notre mauvaise conscience sous un coin de notre tapis cérébral. Malgré tout, ce vol en avion à hélices (selon la conscience de Jéjé cela semblerait mieux qu'il soit à hélices ) a l’avantage de nous dévoiler cette ile, symbole de féminité, sous un magnifique jour aérien.

Voler revetira toujours un caratère sacré et même si c’est le vol le plus court de notre carrière de passager, ces quinze minutes nous en mettront plein les yeux.

Je ne peux présager de la suite mais cette ile avec ses montagnes acérées, recouverte par une végétation qui s’amoncèlent et cascadent jusqu’aux rivages détient le parfum de l’ailleur polynésien. D’aussi loin que je me souvienne, la Polynésie, et particulièrement Bora Bora sur laquelle nous ne sommes pas encore, ont tenu ce rôle de l’ailleur merveilleux. Je crois revoir et entendre la voix si caractéristique du petit homme au bonnet rouge que je considerai alors comme le plus grand des explorateurs. Ses documentaires, souvent diffusés aussi au cinéma avec la banière rouge et or ont créé le désir, mon désir d’être là.

La mer du commandant Cousteau ne semblait jamais réélle ; ses instruments paraissaient futuristes ; et j’ai longtemps éré, jeunette, au musée océanographique de Monaco en espérant secrètement l’apercevoir…

Aujourd’hui, je me tiens, 30 ans plus tard, devant la mer promise et mes palmes frétillent déjà. Je me suis réservée pour Mooréa ne souhaitant pas plonger depuis Tahiti. Quand on réalise un rêve aussi vieux, on est un peu anxieuse… Le désir a été si long que la peur t’étreint…. Et si, et si… Je ne peux pas tenir plus et me sens tenue de le dire au monde, le coeur tellement gonflé de bonheur qu’il s’eparpille en partage.

Le monde du silence ne l’est pas ! Il est tout en mouvement, en déclinaison d’ombre et de lumière, de fondu trouble et de reflet cru, de juxtaposé et de lointain. De celà, explose des reflets argentés, éclate les couleurs des girelles délicates, tandis que celles des balistes picasso te transpercent la rétine.

Cette symphonie silencieuse est cacophonique, ange, papillon, poisson flute, clown… et si elle ne t’emplie pas les oreilles l’abondance rétiniène se répercute dans ta boite crânienne et y joue des notes, elles raisonnent vraiment car ta tête est sans cesse mouvante comme montée sur roulement à bille.

Et tout d’un coup, elle t’approche en volant : Madame Raie s’invite au spectacle. Jaloux, Monsieur Pointes Noires arrive en bande. En étant un observateur attentionné, comme peut l’être la petite zagziguette, tu repèreras aussi que Madame Murène à taches noires bien que, à demie cachée dans la coulisse rocheuse, a les yeux rouges…

Foisonnement et profusion : bienvenue dans le lagon de Moorea !

Alors oui, le vieux rêve se réalise et il fait un bien fou ! Je suis dans un des reportages. J’ai crevé la toile du ciné et les couleurs délavées de mes souvenirs et des écrans de l’époque . J’y suis !

En fait, c’est encore mieux car ce rêve nous amène à collectivement dépaser une limite familiale. Celle-ci tient à la nouveauté de l’hébergement. Nous arrivons chez Marie, une très belle personne qui n’a eu de cèsse de vouloir vivre en symbiose avec le monde, avec son monde, quelquesoit le pays habité, avec sa famille et avec tout son entourage. C’est à coté de la sauvage baie de Opunahu, non loin de la baie de Cook, qu’elle a crée un lieu atypique. Au pied du Tropical garden, elle nous accueille dans ce qu’elle appelle ses cabanes. Tout est ouvert, les portes n’ont pas droit de cité. J’aime à croire que la maison ressemble à la personne : le coeur de Marie doit étre grand ouvert, généreux…C’est avec un mélange de réserve et de générosité que nous passerons quelques moments d’échanges. Merveilleux. Que la liberté est belle quand elle est vecue aussi bien par la pensée que par le corps. Que de chemin parcouru pour parvenir à cet équilibre aussi bien intellectuel que physique. Comme je le lui ai dit, pour moi, Moorea aura le visage de Marie, la féminité et la force qui la caractérise et un brin du savoir faire de Mike Horn tissé à tout son parcours, et donc à sa demeure.

Il parait qu'on s'y habitue... 

Bien sur la première nuit fut épique ! Même dans une tente nous fermons le zip… Alors là, lovés dans la végétation, dur dur de ne pas imaginer les diverses petites bêtes qui pourraient nous rejoindre au gré de leurs envies puisque tout est béant. Les peurs nocturnes s’envoleront au fur et à mesure des jours qui s’égrennent vite, bien trop vite. En cela, Blanchette alias Popaa, petite résidente poilue, va nous aider à détendre l’atmosphère.

Et cette ambiance sera d’autant plus relax que nous passerons deux jours avec Stephanie et Nicolas qui, accompagnés de leur fils Pierre, sont aussi sur la même île en tour du monde. On a bien accroché à refaire le monde depuis la plage des Tipaniers dans une eau à 32 degrés ! Est ce qu'on se serait rencontrés dans la vraie vie...Mystère ! Mais l'enchantement du voyage opère et l'on se raconte dans l'urgence de ne pas avoir assez de temps !

Faire connaissance en faisant l’algue dans l’eau est fort plaisant, prolonger avec un bon resto en face de la mer l’est encore plus, et enfin se retrouver pour vivre une journée au lagoonarium atteint carrément des sommets ! Les enfants ne se font pas prier pour s’inventer milles jeux quelque soit le lieu. Mais lorsque nous serons sur un motu, plus besoin d’inventer car la magie des fonds opère : accrochés à une corde pour demeurer sur place malgré le courant, nous sommes submergés par l’homme orchestre qui joue avec les poissons, les raies et les requins. Des poissons, il y en a de toute taille, de toute couleur, de toute les formes. IN-CROY-ABLE !

Lagoonarium 

Alors, six nuits sur Moorea sont bien evidement et dans ces conditions tout à fait insuffisantes. Nous serons tout de même parvenu à fabriquer des paréos ! Chez Marie justement dont c’est le métier et que l’on recommande chaudement. Une très belle activité à entreprendre que l’on soit petit ou grand, en famille ou pas et qui se fait au gré de la météo changeante de cette île passionante.

Débutants avec l’angoisse du tissus blanc car nous ne sommes pas des artistes, Marie devient tes mains pour appliquer les couleurs de tes rêves selon un mouvement que tu imagines sur le tissus qui ne sera plus jamais imaculé. La palette des pochoirs, génereuse, te permet de créer ton morceau de tissus qui n’en sera plus un. Il va devenir ton objet de déco, ton souvenir à offrir, ta robe, ta serviette de plage, ta cape de super héros…Pendant que le soleil devient force fixatrice, tu discutes… Elle est belle la vie !

Marie +689 87 25 62 75  également sur Whatsapp [email protected]

Cette tâche accomplie, retour dans l’eau. Alors en face de chez “nous”, on longe un beau tombant pour dire bonjour à cette jolie autochtone

Lorsqu’un voisin surgit des profondeurs et s’en repart aussi surpris que moi de la présence de l’autre, je suis heureuse que Malou n’ait pas eu la tête sous l’eau. Dans ce cas là, on remercie cette sale habitante du masque, j’ai nommée la buée, de se manifester…Gaïa par contre l’a bien vu. Le requin citron.

Pas de photo car le grand zagzigueur maniait de la baguette magique nommée gopro autour d’autres riverains…

Je ne pensais pas pouvoir avoir le souffle coupé dans un tubas non obstrué, ne plus respirer automatiquement… même la décharge d’adrénaline est arrivée bien plus tard. Il faut dire que cela a été furtif, presque un songe… brrrr

Forcément en n’ayant pas de moyen de locomotion hormi nos pieds, nous n’aurons pas bouclé le tour de l’île dont environ 5km nous manquent ! Décidement, cela va devenir une spécificité des zagzigueurs ! Pas de boucle ou de lookout pour être à la mode.

Allez ! On se lance un défi pour notre prochaine destination : faire le tour de Huahiné nui et Huahiné iti ! Suspens qui sera levé dans l’article dédié à notre prochaine envolée!

Les coqs :cauchemar de Moorea, vanilleraie, apprentissage du mot enchevêtrement, bus scolaire, la crêperie du Hilton

Moura, moura en Malgache ça veut dire : tranquille, doucement

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Publié le 9 mai 2019

Encore une fois c’était…. Just in time ! Nous arrivons à l’aéroport 30 minutes avant le départ de Moorea et tels des écoliers nous nous faisons sermonner… Et si tout le monde fait pareil !!! Le monsieur à l’unique comptoir d’enregistrement n’est pas content et ça se voit 😋

Et c’est parti pour le second vol de notre jump islands : Mooréa - Huahine, 25 minutes et un décollage en avance de 10 minutes 😯 Et bien voilà de quoi faire tomber un cliché sur le farniente dans les îles ! En tout cas, un avion qui part avant l’heure je n’avais jamais vu… Bon, il faut vraiment qu’on arrête d’être en retard. Tiens ! Ce serait pas cette phrase-ci que je me répète quasi quotidiennement depuis que les enfants vont à l’école 🤪 ???

Photo 3 femme enceinte, tête, sein, ventre. Au bord du quai: ça promet...

(Commentaire photo: au pied du visage le village s'appelle Fiti. Souvenez-vous de Vaiana et de Tefiti. Le dessin animé se serait inspiré de là)

L’arrivée sur cette île encore une fois double, donc avec une partie nui (grande) et iti (qui veut dire petite) est surprenante : on peine à croire que l’on va trouver de l’asphalte sous les roues… mais finalement oui ! Inanui, prénom de la jeune femme travaillant à la pension de Tinau, notre logeur, est venue nous chercher avec deux autres locataires. Petit tour des points importants de « la » ville de l’île, Fare, et de l’autre côté de la hanse on parvient à notre appart en bout d’un très grand bungalow. C’est basique mais confortable, hyper propre, avec un grand extérieur pour manger et travailler. C’est parfait !

Tinau, Oui c'est un peu le bazar !

Pendant cette semaine, on va s’apercevoir qu’en fait nous logeons chez des « réguliers » que je me dois donc de vous présenter tout de suite .

Voici l’Enjoleur, chantant, vocalisant, « pion » qui surveille les devoirs et que nous soyons propres au moment des repas !

Voila notre hôte de terrasse, Tamatoa 1er, mais dans cette lignée nous nous apercevrons qu’il y en a trois ! Il va un peu nous compliquer l’existence car il aime bien nous piquer et tirer ce qui traine dehors et dans la famille je fais du bazar, il y a les zagzigueurs !

Et voouuuiiiii ! C’est comme je vous l’dis souvent, il y a toujours une ombre au paradis.

Huahine en est bien un de paradis. Nous avons aimé sa douceur de vivre, ses habitants tranquilles, ouverts sans être curieux ou déférents. Ils vivent leur vie sans s’occuper de toi mais sans pour autant t’ignorer : savant équilibre. En plus, ici aussi ce sont les vacances scolaires, alors les seuls endroits où il y aura beaucoup de vie ce sera la plage encore et toujours (10 personnes max en même temps), le supermarché hyper bien achalandé (encore mieux que le Carrefour de Papeete - en plus il y avait du jambon cru au piment d'espelette à 20€/kg que demander de plus! Par Jéjé) et un endroit paradisiaque tout au bout du sud de l’île dont je vous parlerai plus tard…

Mais j’en oubliais là où l’on a vu le plus de vie collective ! A l’église !!!

Et dans laquelle serait la plus judicieuse question, car en effet il y a de la ferveur par ici comme en témoigne les nombreux lieux de culte : Catholique, Protestante, Pentecotiste, Jehova, Adventiste du 7ème jour, Mormon, Evangeliste…

Au fil des jours, nous découvrons un très bon spot de snork appelé jardin de corail, à côté des restes d’un ex Sofitel. C’est la coutume ici de localiser les lieux par rapport à des complexes, des snacks… On joue avec Gaïa à se faire peur et se faire emporter dans les « bleus » par un courant diaboliquement fort, tandis que Malou et Jéjé sont partis dans le champ de « patates » (rochers recouverts de corail et donc habités par de nombreux poissons). En revenant vers notre point de départ, on prend bien soin de ne pas se faire toucher par les fruits de la cocoteraie. On les évite sur la plage et du coup on slalome également pour éviter les bernard-l’hermites. Quand la famille se réunit, on s’échange de place tant les découvertes des autres ont l’air chouette… heu non en fait, les filles jouent avec les bernards et nous on va explorer !

On a privatisé la piscine du Sofitel. Cherchez bien il y a un poisson dans le sable!
 Reprise de plongée aprés 10ans, ouf ça revient!

Bon, c’est pas le tout mais on a un défi à réaliser : faire le tour de Huahiné. Alors c’est parti, chaque jour, on s’y implique parce que bien évidement la majorité des gens font ça en une fois, si possible le premier jour, voir si c’était faisable, il l’aurait pré-fait via gglmap… Moqueuse, moi ??? 😇 Naaannn ! Juste, je réalise que nous tenons là, par le prétexte de la plaisanterie, un luxe et l’application d’une maxime bien de chez nous (et chanson pour ceux qui ne la connaitrait pas encore) « Aujourd’hui peut-être »… ou alors demain de la famille Sardou… Elle va bien aussi avec la chaleur de Huahiné.

Chemin faisant, on croise des végétaux, une route serpentante, des duels verts bleus et parfois bleus verts selon à qui tu tournes le dos qui sont époustouflants. Il est vrai que l’on n’y vient pas pour le côté terrestre, mais il est pas mal le sol polynésien ! On passe devant ce qu’on avait réservé en premier lieu (surtout, surtout à éviter en airbnb avec un package maison voiture bateau loin de Faré : loin, pas très glamour la lagune marécageuse, bourrée de moustique à notre halte, un proprio très antipathique par écrit et limite sur l’honnêteté de son annonce avec des prix qui vont s’allongeant… villas du nom de fleur)

On ne regrette vraiment pas de ne pas nous être excentré du monde et d’avoir cette fois misé sur la location d’une voiture. Ainsi, au gré de nos envies, nous découvrons par petite touche l’ensemble des points touristiques de cette grande île haute. On tente de s’intéresser aux restes archéologiques sous forme de Maraé… mais sans plus d’attraits que cela et surtout de connaissances apportées par d’autres et bien cela restera pour nous des sortes de terrasses de pierre avec quelques pierres, plates, levées… Pas plus d’info lors de l’expo au Fare pote de Maeva qui a au moins l’avantage de nous montrer de belles photos anciennes et de nous expliquer l’histoire de l’ile à partir de la colonisation, soit il n’y a pas si longtemps !

Fare pote et marae, histoire de Huahine, aucune défaite militaire, tombe de marins français, piège à poisson, encore un vestige.

Mais on vous avoue que l’on est davantage fascinés par les anguilles aux yeux bleues ! On ne saura toujours pas pourquoi elles sont sacrées car une fois encore, le /la polynésien présent nous signifie sa non connaissance de l’origine « sacrée »… C'est aussi cela de voyager sans guide, des questions demeurent...Pas grave ! Et tout d’un coup, c’est le drame !

Tu sais, à force de nous lire que notre grande zagziguette est la championne toute catégorie pour faire tomber ses lunettes de soleil là où il ne faut pas. Depuis le départ, c’est la quatrième paire… Et donc en se penchant pour admirer les "belles bêtes » en dessous, PAF, la monture déchausse du t-shirt et provoque une ondulation visqueuse et ultra énergique des demoiselles aux yeux bleus !

Alors, tranquilou, un gamin qui a assisté en direct au suicide des solaires, se met dans le ruisseau et provoque le recul de quelques unes de ses dames, suffisamment pour récupérer les binocles ! Ouf…

Misère, il manque un verre !!! Tant pis pour la paire mais comment va aller l’anguille qui a du l’avaler ? Et laquelle est-ce ? Sans m’irriter (si si je vous jure, j’ai eu une réaction quasi blasée face à cette malencontreuse habitude 🧘‍♂️ ), on continue à regarder les anguilles. Le gamin ne voulant pas de récompense, voulait qu’on lui achète plutôt du poisson pour nourir la taille de guêpes des bébêtes ! Ok, c’est parti ! Impressionnantes sont ces dernières face au repas potentiel ! Et que je te glisse pardessus pour être la première, mais non moi je te double par en dessous, l’autre par la droite… On devrait dire roublarde comme une anguille ! Pendant cette frénésie, Gaïa aperçoit une ombre et dit, « mon verre » ! Et hop, notre gamin pas apeuré plonge ses pieds dans la masse et ressort le précieux écran ! Yes ! On a bien fait de rester, à peine une petite rayure, ouf car ici en Polynésie, si tu ne sais pas encore ce que veut dire réverbération, et bien tu le vis en direct entre l’eau et le sable blanc…

Un grand Maururu (merci en polynésien) à notre sauveur du jour…

Une autre anecdote rigolote nous est également arrivée de l’autre côté de Huahiné : nous parvenons à une petite plage dont on nous a vanté la beauté marine avec des patates proches du bord. Sitôt équipés de l’attirail en règle pour rentrer dans l’eau, un garçon nous aborde pour nous demander si nous sommes en vacances… trop fort, lui aussi est en TDM et son frère et sa sœur de s’approcher. S’en suit une accroche instantanée qui nous laisse le temps de divaguer la tête dans l’ailleurs aquatique. Lorsque les enfants ne sont plus en mode arapèdes et que tu as dépassé les 200 jours en tête à tête avec eux, tu saisis chaque précieuse minute pour t'évader... Au retour, les cinq enfants sont toujours en mode « on s’connait depuis toujours et on a déjà des jeux communs », quand kn rencontre leq parents ! La mamnnousreconnait et nous demande si nous etions bien sur la plage, oups j’ai oublié le nom mais Jéjé s’en souvient « CanibalBay », avec un camping car comme ci comme ça sur l’île du sud de Nouvelle Zelande ! Euh, et bien oui ! Et en effet, nous nous étions aperçu de loin tandis que les enfants avaient joué quelques minutes ensemble… Incroyable ! Ça l’est d’autant qu’ils sont en bateau pour la Polynésie qui compte quand même 118 îles ! Face à cet extraordinaire retrouvaille des enfants, on se retrouve le lendemain, même plage, 3ème corail à gauche avant la raie joueuse et la tortue préssée. Cet endroit est celui dont je vous ai tu le nom en début d’article, la plage de l’hôtel du Mahana. Magnifique happy hour face au jour declinant ! On se croyait seuls au monde à parler avec d’autres tourdumondistes, au bord de l’eau, quand en se retournant pour partir nous nous sommes aperçus que le restaurant était bondé. C’est definitivement dans cette belle ambiance feutrée que nous verrons le plus de monde d’un coup. Les assiettes sont belles soit dit en passant, mais pas dans nos moyens. Peut-être irez-vous un jour et penserez à nous dire si c’était aussi bon que beau ! Je vous le souhaite…

Camping et pêche à la ligne dans l'eau pour les uns, kayak et cocktail pour les autres. Drôle de concombre de mer!

Huahiné restera en terme de surprise l’île où nous avons également découvert des gens passionnants et passionnés. On regrette d’y être allés si tardivement dans notre séjour, peut être aurions nous pu échanger d’avantage ! Nous avons donc eu le bonheur de rencontrer des magiciens alchimistes : ils ont inventé un art polynésien consistant à magnifier les fruits dans une savante distillation. Des liqueurs aux eaux qui chatouillent ton tréfond, ces artisans, formés par le dernier bouilleur de cru itinérant, transforment les fruits en bijoux liquides au doux parfum de Huahiné, chocolat gingembre, coco vanille et tant d’autres en passant par le citron givré.

Mais avec tout ça, il est déjà tant de partir… Dur, dur de s’extraire de cette douce Huahiné.

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Quelques photos de plus:

Ici aussi on lit la Dépèche, pamplemousse trés bon et doux, 18 mois pour faire une perle, Pâques

(Les îles sont propres à part Papeete mais rien d'alarmant. Il existe des poubelles de recyclage qui sont ensuite expédiés vers la Nouvelle-Zelande)

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Vous souvenez-vous de ce que je vous ai dévoilé de ce qui m’a fait désirer cette partie de voyage ? Mon ailleurs mystérieux, prometteur… j’ai nommé Bora Bora, ou encore la perle de la Polynésie.

Quand notre volonté de repartir s’est affirmée, que nous avons mâchouillé nos itinéraires, fait devenir possibles des impossibles, cette île revenait comme un leitmotiv !

Moi, obstinée, ne voulant pas en entendre parler car hors budget tour du monde…

Jérôme, obstiné, désirant que chacun de nous quatre puisse réaliser un de ses rêves… Bien sur il a gagné et je l’en remercie vraiment du fond du cœur… Bon, je pense qu’en terme de sacrifice pour supporter mon rêve la famille n’a pas été lésée 🤣. Mais quand ton homme te fait vivre un de tes rêves, il est chouette, adorable, merveilleux etc etc…Bref, après la remarque sur les 200 jours en tête à tête avec les enfants du précédent article, cela s’applique aussi al hombre de la familia ! Mais je l’😍 quand même !

Toutefois, pour que cela soit réaliste et réalisable, et notamment Bora Bora, nous avons tout bouclé et organisé avant de partir soit, un poil plus d’un an avant. C’est pour cela que l’on dit souvent que ce sont nos vacances de tour du monde : 4 semaines de planifiées (et qu’est ce que ça fait du bien) ! Deux choses sont enormissimes en Polynésie : le transport que l’on a voulu assurer en étant quatre donc réservation du pass aérien dès l’ouverture des ventes, et l’hébergement. Les petits budgets (🤪) sont rares donc partent vite, très vite même et si ce n’est pas par économie, c’est aussi par rareté de l’offre de qualité… Vous verrez ça au prochain jump, mais revenons en à Bora…

Bien sur, j’ai scruté tout ce qui est sur pilotis dans le lagon… pfff ; bien sur, je me suis penchée sur tous les forums pour voir s’il y avait une combine pour dégoter un pilotis en dernière minute… mais à 4 c’était mission impossible car plusieurs centaines d’euros la nuit rien que pour deux, sans rien d’autres que dormir et une fois sur ton pilotis, pas de cuisine, pas d’autre resto que celui de ton motu five stars…

Pour les avoirs vus de loin, que celui qui me dit d’un air blasé « c’est surfait » me paye le séjour parce que je peux vous le dire, c’est quand même le paradis, le surfait !

Pour rester raisonnable et pouvoir faire au moins une activité dans chaque île, j’ai donc tablé sur une chambre dans une case chez l’habitant (texto le titre de l’annonce airbnb) qui s’avèrera être étonnement le tarif le moins cher de toute la Polynésie (c'est pas vrai c'est chez Marie à Moorea). Les commentaires étaient impeccables sur la propreté mais étonnement peu loquaces. Ben, tant que c’est propre, même spartiate ce n’est pas grave pour trois nuits et puis l’intention d’être dehors ou plutôt dans l’eau m’a fait oublié tout cela. Cela m’a même fait du bien, je me suis dit chic à défaut d’être chez les riches, on sera dans la vrai vie avec des vrais gens 😀!

C’était donc payé depuis longtemps. Un petit message pour connaitre la procédure d’arrivée car nous n’avions pas d’adresse exacte… Rien ! Silence radio !

Deuxième message envoyé, idem.

Au troisième pour savoir si je peux mettre des chocolats de Pâques dans leur frigo… Soulagement car quelques jours plus tard, arrive une réponse laconique positive puis… plus rien !

Je rêve de Bora Bora depuis toujours et voilà que je stresse d’y arriver ! Un hébergement fantôme ??? Non, il y avait des commentaires et c’est un super host…

Ultime message la veille, un peu sec, pour leur redemander une adresse et le moyen de les rejoindre… Entre temps, on a réalisé Paques en avance ( ⚠️ aux commentaires pour les petits de l’école, et au grand courroux de Malou qui ne voulait pas en entendre parler, mais il s’est adouci avec les douceurs…) car on a trouvé sur Huahine de quoi faire, à des prix raisonnables pour la Polynésie, et surtout on ne savait pas si pour trois nuits nous serions SDF… J’ai regardé vite fait les hébergements restants… et….seigneur…. pourvu que… pourvu que… il ne reste que quelques pilotis dont les tarifs sont raccord avec le boum des vacances de Pâques…

Bruit de notification : message indiquant de se rendre sur le site du lodge que nous aurions déjà dû consulter pour avoir nos réponses. ???? C’est quoi cette histoire de site pro ? Je revois ma messagerie, rien de rien… Ils ont pris quoi sur cette île ?

Vite, pianotage, vite, je découvre que dans cette maison plusieurs personnes peuvent séjourner mais aucun descriptif des chambres, qu’on peut t’organiser des excursions, qu’on vient te chercher moyennant un prix que je trouve exorbitant (1000 francs par personne et les enfants comptent comme une personne, alors qu’en taxi officiel ça coute 2500)… bref, on répond urgemment qu’on se débrouillera pour venir, on nous répond cette fois-ci très vite que c’est déjà organisé… J’aurai dû ne pas me laisser faire mais quand on va chez des gens, partir sur de telles bases… et puis on a contacté un contact taxi à Bora qui a décliné gentiment notre demande car elle avait été intimidée par notre hôte qui souhaite transporter ses clients… Tu m’étonnes !

Bref, un peu noués dans l’avion avec un trajet d’environ 20 minutes, nous avons une éclaircie pour notre arrivée sur le motu-aéroport de la mythique île. Et pour t’en envoyer plein les yeux du fameux bleu lumière, il n’y a pas mieux ! Les bleus seraient plus exacts. Et là, permettez moi de vous rappeler que l’on est en Polynésie depuis 3 semaines et qu’on pensait en avoir vu des bleus…

Oh oui, nous en avons vu mais des lagons comme celui-ci et d’une telle taille… wahou ! C’est un peu moins noués que l’on récupère nos sacs pour aller à la grande navette publique (bizarre elle est gratuite) tandis que des chanceux vont sur de jolies petites navettes qui vont directement au jolis petits pilotis 😊.

Côté chance, nous ne sommes pas en reste, car cette assez longue traversée est charmante et nous fait nous sentir écrasés par cet ancien volcan si pointu ! Nous débarquons… A quelle sauce allons nous être dévorés ?

Plein de panneaux de pensions, des colliers de fleurs, des sourires, et puis il y a une grande dame polynésienne, avec une minuscule voiture qui nous harponne avec un « vous êtes la famille française de Cathy ». Voilà, on est dans le ton ! Ia orana…

On s’excuse presque d’avoir des bagages et d’être quatre, bref, on pourrait s’excuser de tout et… je me lâche parce que zut !

- Je ne savais pas que vous étiez une guesthouse !

- On n’est pas une guesthouse mais un lodge, c’est chez mes beaux parents.

- Ah, alors on va les rencontrer ?

- Ah non, ils ne sont pas là et puis ce n’est pas leur maison !

- ??? Euh, mais c’est quoi alors un lodge ?

- Ben, une maison où il y a plein de gens…


En passant :

- Voici la plage de Matira, la seule de l’île.

- Chouette, on est presque arrivé alors car c’était marqué 10 minutes à pied.

Blanc. On continue de rouler jusqu’à :

-Voici la superette la plus proche du lodge

-Heu mais ça fait 10 minutes de marche entre la plage et la superette…mais on va encore loin ?

-Mmmm, on y est presque…

🤔 wahou, il marche si vite que ça sur bora ? En plus, bien sur pas de trottoir…

On arrive, la voiture ne monte pas le petit chemin boueux puisqu’il a beaucoup plu ici aussi. On porte donc sur quelques mètres et on se retrouve nez à nez avec des tentes 2 secondes jetées sur des gros cailloux devant une « maison », plaques de bois sous des tôles.

Moi – On est combien dans ce… lodge ?

Elle en avançant – là vous devez être 15 mais rassurez vous il y a 2 wc, une salle de bain, et on a refait deux douches dehors mais il n’y a pas de lumières dehors.

On avance et je vois la salle de bain, ah oui il y a un wc et une douche dans la même pièce, et dehors, entre deux plaques de bois compressés et une porte en 45 cm un autre wc… mmmm super….

On continue dans la cuisine, ohhh des lits superposés plus deux entrées de chambres dont on aperçoit les lits entassés et les ventilos… Là, je commence à flipper grave, les filles ont le visage version masque de scream. Tout tient avec un patchwork de linos désassortis quand on ne s’enfonce pas dans le plancher…

Ce n’est pas tout ça qui m’effraie, on a dormi finalement dans bien pire parfois… C’est juste que ce n’était pas ça que j’avais réservé ! Elle ouvre, victorieuse le frigo, plein à craquer, de choses quasi vivantes et certainement là depuis longtemps, laissés par des voyageurs…

Devant la cuisine, la terrasse collective : 1 canapé 3 places défoncés, 1 ampoule, 2 tables soudées au mur face à la vue (ouf) et 8 chaises… J’oubliais 2 ukulélés, des étendoirs où du linge toujours humides demeurent, quatre minicubes en fer à cadenas abrités pour les campeurs chanceux. Vous vous souvenez on est 15 et là et bien il y a tout le monde. On nous regarde comme des erreurs du paysage. On descend une marche, un pas, on remonte une autre et voici la chambre.

Paille tressées, deux petites fenêtres sans moustiquaires, 1 porte avec un trou de serrure bien trafiqué visiblement, de belles tôles ondulées et nous surplombons la route… ah ah ah, tu te dis, pas grave, on est sur une île et en Polynésie on dort tôt ! Mais oui mais ici aussi il y a des quéqués et c’est vendredi soir et on est là pour le grand weekend de paques et le quéqué ici il s’en donne à cœur joie.

Vue de la chambre, notre case avec les tôles rouges, vue de la terrasse. Heureusement!

Bref, voir le verre à moitié plein 😱: on est pas loin de la plage 😢 on va faire des rencontres (c’est pas la peine de sortir on entend tout d’ici), on vous laisse le lit les poulettes, avec papa on se met par terre… mmmm romantique hein ? Pas de ventilos, pas de possibilités d’accrocher nos moustiquaires, des jeunes qui ont peur que notre âge ou les enfants les contaminent (ouaip, pas toujours très open les backpackers, heureusement le lendemain ça se détendra un peu).

Halte à la morosité, il reste 30 minutes avant la nuit, il faut absolument qu’on sorte de notre chambre four, plouf depuis la route… Tout est mort dans l’eau, excepté une mini patate de temps en temps… Retour : Attente pour les wc, attente pour la douche, attente pour la cuisine… Le paradis en attente à 88 euros la nuit !

Heureusement, Bora compense un peu beaucoup. En rencontres d’abord, hors de chez nous car les jeunes ont la sinistrose. Puis, on a promis aux zagziguettes une longue plage. Donc on marche motivés, et il le faut car c’est à plus de 30 minutes… sous la cagne…

Le sable est divin, fin, blanc, devant un faré public rempli de polynésiens qui se marrent tout le temps. Ça fait plaisir à entendre et c’est contagieux. Vite on jette tout et plouf ! Après s’être remis le corps à une température normale, on marche le long de la plage quasi inoccupée et replouf… ouf des poissons ! Re petite marche jusqu’au snack. Bonheur d’être à l’ombre devant un lagon de rêve, avec une mousse Hinano bien fraiche et un casse croute bon sans t’assassiner ! Ahhhh… on se détend en tchatchant avec des supers nanas ! Mais non, regarde, vite vite à l’eau une raie proche du bord.

Plage de Matira 

Retour sans enthousiasme à notre home, cette fois, on ne se fait pas avoir, cuisson des pates à 18h, douche à 18h30 et dodo tôt… Je vous ai pas dit qu’en plus de la chaleur et des moustiques, des midinettes en chaleur allument le veilleur qui n’en peut plus d’essayer de les faire boire pour parvenir à ses fins… J’ai craqué à une heure du mat en y allant pour leur dire stop ! On avait espoir qu’il conclut quand la donzelle lui dit « ahhh naaannnn z’veux pu boire un verrrreeee. Quoi tu sais pas danser le… mais si ! regarde avec la musique 1 2 3 et fesseeeeuuuuu, 1 2 et 3 fesseeeuuuu…

Ahhhh non ! Pas deux fois et je l’ai bien claironné (la vieille bique c’est moi). Deuxième nuit relativement calme donc avec un chat qui est venu nous voir car obligé de ventilé notre four chambre en dormant la porte ouverte, un truc avec plein de papattes, non identifié qui nous a marché dessus 😨, match à domicile moustique 50 – humain 2

Verre à moitié plein, verre à moitié plein, c’est mon nouveau mantra ! Je vais bien tout va bien, je suis au paradis 🤑

Mais oui, on y est, et dès qu’on sort de notre pompeux « lodge », surtout que cette fois, ça claque ! Et oui, mesdames, messieurs, en avant première, les dezagenzig sont parvenus à faire le tour de l’île en une fois et de surcroit en bateau ! Et quel bateau, un espèce de catamaran énorme où nous serons pour cette excursion 12.

Je crois que la dame du lodge a eu pitié de nous et nous a non seulement amené des croissants ce matin, mais en plus dégoté ce tour après avoir annulé l’autre. Que j’ai annulé de toute façon apprenant que le capitaine ne serait autre que notre roméo veilleur de nuit ! Ah, non ! Surement pas lui grrrr

On a bien sur failli partir avec d’autres organisateurs, quand on s’est aperçu que c’était le double du prix… mais à ce moment là elle avait du relire l’annonce pour laquelle j’avais réservé (j’ai pour une fois réussi à dire que ça n’allait pas) et vu l’énorme écart entre la formulation de l’annonce et la réalité, elle a du mettre un peu d’eau dans son vin (mais n’oublions pas qu’à Bora tout se paye, donc les transports jusqu’à l’excursion….) Ah ah ah , malgré cela nous n’avons pas été ni gagnant ni perdant.

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Mais quid de ce tour du lagon ?

G E N I A L I S S I M E

Je ne vais malheureusement pas pouvoir énumérer le nombre d’espèces poissonneuses vues, ni la quantité, bien qu’en ce terme, il me semble que Moorea et Huahiné ne soient pas du tout en reste ; malgré tout la qualité de l’eau d’une limpidité extrême, la chance d’être très peu sur notre bateau et quasi seuls aux différents stops, feront de cette excursion un moment très précieux.

Voici pourquoi !

Afin de parvenir à notre premier arrêt, nous sortons du lagon. Pour nous, c’est une première que de filer dans une passe entre deux morceaux d’une barrière de corail. C’est très émouvant d’autant que la qualité du fond se transforme. Sur 10 mètres de profondeur, depuis le bateau, nous voyons les fonds joliment arborés par du corail descendre précipitamment dans des tons de bleu électrique tirant vers le bleu nuit. Hélas, je sens bien que je manque cruellement de connaissance pour qualifier toutes ces nuances azur mais on croirait que les bleus ici sont vivants tant ils sont intenses. Si j’étais un peintre en quête de bleu, je criserai ici tant il y a à faire pour capturer et tenter de reproduire cette matière à part entière. Nous sommes visiblement tous fascinés par cette nouvelle tonalité mais nous le sommes plus encore par la perspective d’une rencontre probable avec des squales. Quand le capitaine nous annonce, petit sourire satisfait en coin, qu’ils sont bien là, les deux. Nous voyons en nombre maintenant des pointes noires, beaucoup beaucoup plus grands que tous ceux jamais observés. Et à l’étage inférieur, on les devine, plus discrets et distants de l’homme. Ni une ni deux, je saute, la première à l’eau suivis des zagziguettes qui pour le coup m’épatent de cette absence de peur ! C’est qu’elles sont réellement motivées par cette rencontre : à quelques mètres, nous avons rendez vous avec des requins citrons !

Flanqués de deux beaux poissons pilotes chacun, nos trois spécimens avoisinent les 2 mètres. Difficile néanmoins de leur octroyer précisément une taille puisque dans l’eau on voit tout plus grand. Puissants, ils ondulent avec lenteur et montent au plus proche de nous selon leurs envies. Sans aucun effort, ils nous regardent sous différents angles. Que peuvent-ils bien se dire de nous ? Sommes nous tous identiques pour eux ? Comme eux le semblent pour nous ? Entre les citrons et nous, il y a des nuées de poissons, une trentaine de pointes noires. Encore une fois, quand la beauté t’entourre tu trépignes de ton œil imparfait qui ne peut tout capter, de ton cerveau trop lent pour traiter en direct cet afflux d’information. Encore une fois, cela coupe le souffle. Cela te fait te sentir comme appartenant à cet environnement, même si ce n’est pas ton milieu naturel. Est-ce cela que l’on ressent en plongée sous marine, l’unicité ? On a depuis ce moment entendu un homme maya dire que "tant que les hommes seront ébahis, les lieux resteront magiques". Alors, par cet instant de grâce aquatique, Bora Bora est extraordinaire et magique à jamais et à refaire, même avec les déconvenues qu’on a eu, on re-signe desuite pour encore ressentir cette émotion si puissante d’être connecté au vivant.

Premiers descendus et derniers remontés, les zagzigueurs ont des étoiles dans les yeux… Jeje ne va pas tarder à avoir des branchies et s’il lui était possible de lancer des imprécations, d’étranges litanies seraient entendues… Il fixe de façon intense en alternant regard de velour implorant et froncement menaçant sa capricieuse Gopro…

Second arrêt. Nous sommes dans le lagon et glissons sur une eau peu profonde où s’alterne étendue de sable et coraux multicolores. Nous ne sommes pas encore dans l’eau que nous voici cernés par des myriades de nageoires, les poissons sont très vites bousculés par des raies empressées que notre capitaine nomment par un petit nom et cajolent comme des animaux de compagnie. Encore nimbée de la précédente rencontre, je rate complètement celle-ci avec les filles et nous remontons vite à bord car les raies trop avides nous font peur en voulant littéralement nous monter dessus. Il y en a trop et c’est trop anormal pour nous qui nous sentons agressées. J’ai bien tenté de rester un peu plus, mais à croire que je sens le poisson car une en particulier m’entreprend violement. Jérôme résiste mais se retrouve bousculé… visiblement il adore ça et sourit aux anges !

Notre catamaran file mais il n’y en a pas ou plus… Il a l’air un peu triste le capitaine de nous dire qu’il ne trouve pas de raies manta… donc on poursuit jusqu’au jardin de corail situé derrière un motu qui accueille de jolis pilotis qu’un couple très chouette sur le bateau a pu occuper pendant une nuit ! Ils ont des étoiles dans les yeux ! Ça fait plaisir à voir, une surprise pour deux décennies de mariage le tout orchestré par monsieur et divulgué à l’aéroport !

Non, les copines ! N’insistez pas, je ne donne pas les coordonnées du Monsieur qui sait organiser des surprises de rêve sans sa femme mais pour sa femme ! 👍 Mais oui, sachez que cela existe ! Il y en a au moins un sur Terre (là cher lecteur masculin je sens que tu t’étouffes d’indignation, alors avant d’écrire quoique ce soit, sache que la dite surprise a été organisée en individuel et sur 15 jours !!! Ça calme, non ? 😋). Zut, je m’aperçois que j’ai oublié de demander à Sandra si elle se chargerait de la surprise pour la 3ème décennies !?

Mais revenons en à notre survol du jardin. Celui-ci est plus en profondeur que ceux dans lesquels nous avons palmés jusqu’alors. C’est aussi l’occasion pour nous de voir un homme vêtu d’un pagne (intéressant le pagne 😇) en apnée qui dure, dure, dure… Son surnom : aquaman. Signe particulier en dehors de ne pas avoir besoin de respirer comme tout le monde, il a une copine murène qui sort complètement de son habitacle rocheux pour le voir ! Wahou ! Et bien, nous n’avions jamais vu de murène en entier… brrrr

Ce jardin est aussi riche en bénitiers très colorés, en poissons orangés observés pour la première fois. Il est aussi très fréquentés, ce qui nous renforce le sentiment d’avoir été privilégiés lors de nos arrêts de snorkling en solitaire.

Il est temps dit le capitaine de faire étape sur le motu de sa famille où il nous prépare une élégante tablée de fruits délicieux, encore des raies curieuses et puis l’heure du retour au port sonne.

Tamu, le capitaine 

Avec regrets, mais bienheureux et tout de même bien fatigués, nous rentrons à temps pour nous prendre un déluge sur les épaules qui nous dessale un peu mais qui fait évidement rater toute chance de rentrer en stop puisque nous ruisselons ! Alors, nous allons en taxi, nous échouer à notre snack de Matira pensons-nous le temps de nous régaler d’un panini nutella (faut bien se nourrir lorsqu’on ne mange pas de poissons 😂). Que nenni ! On rentre encore avec la nuit pour, une fois propres et sustentés, repartir voir le spectacle de l’intercontinental (tous les samedis soirs à 19h30, possibilité de boire un verre et d’assister au spectacle) !

Alors là, on est scotché car la troupe de danse est en mensuration mannequin et nous n’avions pas encore vu de vahinés avec une taille de guêpe (il les ont trouvé où pour de vrai, on n’en n’a jamais vu !?), ni de messieurs avec tablette de chocolat apparente. Et bien, du coup, j’ai eu l’impression que ça sonnait faux… A mon sens, il faut de la matière pour le tamouré et qu’elles sont belles les femmes avec formes et bourrelés pour cette danse hypnotique.

Aussi, le clou sera pour nous offert par notre voisin. Un gentil golgoth géant maori. Trop drôle de le voir impatient tel un enfant. Juste je dois te dire qu’il fait environ 1m75 de hauteur, qu’il a des trapèzes lui masquant le cou, qu’en tant que maori, il est savamment tatoué, que son biceps doit faire ma cuisse mais pas en version gras 😯🤪… Beau bébé !

C’est le moment ou la troupe invite des spectateurs à la rejoindre pour une mini initiation. La dame qui place au restaurant l’a bien repéré mais ne semble pas comprendre qu’il ne la comprenne pas ! Pas de doute, il y a vraiment des airs de famille entre maori et polynésien. Remise de sa surprise, elle s’essaye à l’anglais : well done ! Il n’a pas finit de dire un grand yyyeeesss qu’il est déjà en route vers la piste ! Stupeur, accolade, fraternité en quelques secondes puis vient le tour de cet invité qui nous honore d’un hakka !

Wahou ! Puis avec tous les danseurs, comme s’il avait toujours fait partis de la troupe, exécution parfaite d’un chant et danse ! Le bébé dégouline de sueur mais il a tenu le choc ! Rewahou pour le gabarit quand même ! Et tonnerre d’applaudissements pour tous !

Quelle dernière journée !

Dernier match : les visiteurs ont subi une lourde défaite avec zéro point au score contre un sans faute pour l’équipe à domicile victorieuse des moustiques ! On s’incline !

Vite, vite, on repart à la ville dans la matinée pour avoir juste le temps de retirer des sous avant de prendre la navette lagonaire pour le motu-aéroport car notre prochaine destination est une île sans banque…

Là, c’est le drame : le distributeur ne nous donne rien… A suivre !

Petit déj polynésien, vu dans les toilettes de l'aéroport 
5

Contrariés…

La navette à quai est pleine, le capitaine me dit de ne pas m’en faire que nous avons un peu de temps, on ne partira pas sans Jerome. Comme de coutume dans ce cas là, les secondes se sont déguisées en heures. Avec l’aide d’un autre marin, il tire depuis le quai un des lourds chariots contenant les bagages des voyageurs.

Voilà tout est prêt…

Agitée, je me demande encore ce qu’il peut traffiquer… il a parfois des lubies de dernier moment mais…. Je le vois au loin et lui fais de nombreux signes empressants. Essouflé mais à bord, la navette s’éloigne dans l’instant du quai voguant vers l’aéroport.

Derniers regards à cette île mais je ne m’apesenti pas sur le sentiment contrasté qu’elle génère… pour l’heure, merdum est le terme récurent, car cet enquiquineur de distributeur n’a rien voulu donner ! Rien !

Nous partons pour le dernier jump islands avec une impulsion qui doit nous mener d’ici, Bora Bora, à Maupiti, pour un séjour d’une semaine.

L’excitation d’y être enfin se mue en une boule d’énervement-irritation-angoisse… Jérôme dans une autre vie a dû être britannique. Flegmatique, il dit qu’on va pouvoir s’arranger en trouvant quelqu’un à qui faire un virement et récupérer du liquide.

Moi, dans une autre vie, j’ai dû étre spécialiste des tragédies greques et directement de l’acte final !

Alors, envahie de tous ces scenaris catastrophiques possibles, je n’apprécie guère les différentes dernières vues du piton et du lagon.

Comment dire, le lacher prise n’est pas encore aquis, voir pas même en voie d’acquisition chez moi ! Et nous aurons bien le temps d’y penser puisque notre vol n’est pas là, en fait aucun n’est là… Ah, si on avait su… tant de retard nous aurait permi d’aller querrir un autre ATM…

Halte à la morosité puisque nous retrouvons toutes les chouettes personnes avec qui nous avons echangés ici ! Les zagziguettes en profite pour se plonger discrètement dans les dessins animés de la tablette et ne bougent plus, ne font plus aucun bruit histoire qu’on ne mesure pas les temps passés devant l’écran ! Trop drôle, on leur laisse donc croire qu’elles ont reussi 😉.

Quand j’y pense… je me revois dans la cuisine d’une amie en train de lui montrer, il y a un an environ, la confirmation d’Alain ! Alain, c‘est notre hôte de Maupiti… Il a créé un lieu spécial avec une invitation à rencontrer les voyageurs au long cours. Flash back donc puisque toute la construction de notre tour des îles vient de là. Oui, oui, vous avez bien compris ! En recherchant quoi visiter, pour quel budget et la faisabilité des déplacements, on a eu des désirs prononcés. Les marquises nous faisaient rêver mais compliquées pour nous… On a decidé de se concentrer sur les îles des archipels sur et sous le vent. Il faut faire des choix et aussi cornéliens soient ils, l’option de rester dans des transports relativement fréquents et “pas trop” tributaires des évenements climatiques nous a semblé importants. Exit, les Marquises, Tuamotu, les Samoa, les Cook… Toutes les archipels nous appellent mais… d’autres fois !

Dans cette recherche donc, je tombe au hasard sur le site de Maupiti Résidence… Allez voir ! Deux magnifiques bungalows dans un endroit privilégié, tous les équipements sportifs si tu as envie, un lagon extraordinaire… une réduction bienvenue pour séjourner lorsque l’on est tourdumondiste ! Et ça, ça c’est un sacré argument.

Premier mail pour savoir les disponibilités, souvenez vous bien qu’on est plus d’un an avant… et que les billets d’avion ne sont pas encore en vente. Par rapport aux vols habituels, dans notre période indiquée, soit sur un mois, seules 7 nuits sont disponibles… Et non, ce n’est pas une blague ! D’où la construction à rebour de nos jump’islands 😉. Voilà, vous savez maintenant à quel point ce moment était attendu !

Notre vol finira donc par avoir lieu mais il n’a pas failli se faire. On apprendra en effet qu’en plus d’avoir une passe d’entrée dans le lagon difficile, ce qui exclu pour Maupiti tout tourisme de masse, l’aéroport est dans une configuration ne permettant pas l’atterissage si la piste est trop mouillée ! C’est quelle est courte la piste ! Bon, pas trop envie de savoir comment ça fait un avion en aquaplanning et c’est ce qui aurait pu se produire. J’en profite au passage pour saluer les pilotes d’Air Tahiti qui font toujours des atterissages impeccables et parfois, ça bouge même si c’est court.

L’arrivée est bien tardive et dans un aéroport singulier s’il en est ! Déjà, tu évites le genre faré qui menace de s’effondrer. Donc sur ce motu, il y a : la piste, la guérite bar, la guérite comptoir d’enregistrement, le ratelier des bagages, le quai et le bateau pour rejoindre Maupiti et…. Des cocotiers, le lagon d’un côté et la mer de l’autre ! Et voilà !

Allez, suivez moi, on embarque sur le bateau de Felix. Comment ça vous regardez le panneau limitant le nombre de personnes à 12 alors qu’on a dépassé la vingtaine ! Oui, bon la ligne de flotaison avec les bagages est bien basse mais, regardez ce magnifique coucher de soleil. Bien rougeoyant, bien lumineux…. Ben profites en fait car des 8 jours tu n’en reverras plus !🤣

Pour vous mettre dans l'ambiance! 

Alain et Nyoung sont au quai, comme tous ceux venus chercher les passagers. Tu sais, tu débarques rarement ici sans avoir rien reservé car il n’y a que des pensions et pas d’hôtels. De plus, on apprendra plus tard que par une sorte de référendum local, les habitants de Maupiti ont refusé l’installation d’hôtel et de supermarchés. Je leur tire mon chapeau de refuser une mane qui semble plus facile pour s’enrichir. Des gens eclairés qui veulent garder leur mode de vie, leur indépendance, leur environnement… Elle me plait cette île même si je vous assure que ce n’est pas toujours facile de se ravitailler quand tu ne consommes pas de poisson 😊 !


Voilà, c’est le moment de la rencontre avec nos hôtes. Wahou de magnifiques colliers de fleurs ! Chargement du pickup et halte dans la nuit à l’épicerie ! Tiens une trouvaille : du beurre demi-sel en boite de conserve ! ? Et bien très honorable…

Quincailler épicier pain et le 2ème :épicerie! La ville, le port, églises, collège 6,5ème aprés pension sur Raiatea, centrale élec

Bon on verra plus tard, on a de quoi commencer 😀 (depuis plusieurs mois on renouvelle dans le sac à minima un paquet de pâtes et si possible de la semoule)…

L’arrivée de nuit conservera donc la surprise jusqu’au petit matin.

Au reveil, wouah! 

Dans ces conditions, tu ne viens pas ici !

Parfaitement !

C’est trop nul… J’m’explique : tu es obligé de voir cette vue, de te baigner dans une eau constament à la même température… Tu ne peux pas nager sans croiser des poissons, des raies. Tu te sens tenus de faire du kayak et du paddle. En plus, te voila obligé de faire du vélo… de parler avec des gens sympa, de faire une gentille disgression cérébrale lors de ta rencontre avec le prince de la mer, Aki et son palais de coquillage…

Tu veux faire un petit bisou au poisson pierre? 

Bref, ne viens pas je te dis !!! Et comme ça quand on voudra et pourra y retourner, il y aura de la place ! En plus, vous n’aurez pas effrayé les raies manta qui y sont à demeure (Samy comme capitaine est trop bien, ne le prenez pas je vous dis !)

La journée commence bien

Et puis quel non bonheur le samedi au motu à tous partager un four, une ambiance trop nulle où tous rigolent, chantent et jouent du ukulele. Tu vois c’est horrible, les gens veulent partager avec toi leur manière de vivre, leur façon de voir ! Ils t’expliquent avec fierté à quel point leur île de Maupiti est le centre de la Polynésie, voir du monde… Vous savez quoi, ils ont bien raison !

En arrivant au motu et en repartant. Je laisse zoomer les dames 😏
Four à l'étouffé. Les gagnant(e)s du collège de la journée polynésienne  on eu le repas offert. Danse et jeu au programme

Ok, ok j’arrête ! Je ne savais pas comment le dire, mais on a A DO RÉ Maupiti et ses habitants terrestres et aquatiques. C’est une île vraiment hors du temps. Les enfants y ont trouvé, en plus de copines, d’autres compagnons de jeux avec encore les bernards l’hermitte à qui elles ont construits des palais fantastiques. Sur une semaine, on aura eu le temps aussi de lire, de voir l’excellent “C’est pas sorcier” sur la formation de la polynésie et des lagons, de faire decouvrir aux filles le vieux film de l’île au trésor… et croyez moi, c’est comme Vahiana, visionné ici cela a une toute autre saveur.

Comme de se faire dorloter par Alain et Nyoung, quelle gentillesse et discretion. Vous vous rendez compte on a eu des haricots vert tout frais du jardin, un trésor à part entière ici…

Poisson péché par Nyoung, ligne directe livraison pizza. Alain a pensé à tout, on a aussi eu 2 j de pluie, c moins glamour

L’autre trésor réside sous l’eau. Lors de cette fameuse sortie avec Samy, nous l’avons espéré mais nos espérances ont été anéanties, pulvérisées, atomisées par la réalité. Lors d’une première mise à l’eau, la très majestueuse raie manta se déploie devant nous. Nous sommes chanceux lorsqu’elle fait demie tour pour engloutir dans sa bouche béante quelques poissons nettoyeurs de bouche. Wahou ! Mais nous sommes presque en panique car Samy nous a bien recommandé de garder une position en arrière, de ne pas plonger pour ne pas les effrayer… Là, c’est elle qui a changé de direction dans ce qui est usuellement appelé la station de lavage. Et quelle station ! Les raies mantas viennent dans ces eaux peu profonde pour se faire faire une pedicure, une revision buccale aussi comme je viens de vous le dire.

La tache sombre c'est une raie... On ne se lasse pas de ces bleus...
Raie manta, raie léopard 
Je vous laisse travailler et tourner l'écran! 

La raie s’en va et nous remontons à bord pour nous rendre vers un autre lieu. Samy a un sorte de sixième sens pour les trouver. Il s’écrie tranquilement “là” et nous “largue” plus loin dans le sens du courant. Et à cet instant : tu es pantelant dans l’eau, avec la machoire pendante et les yeux exorbités.

Dans les premiers parmi les flots, on fait signe à Samy qu’il y a une raie ! Heu, non, une seconde arrive ! Ha, en fait elle est suivie d’une troisième ! Wahou, le vol de raie se compose de 4 specimens !

Ah pardon, je n’avais pas vu la cinquième. Oups ! Une manta peut en cacher une autre hi, hi, hi… Non, vous n’allez pas me croire ! C’est comme l’histoire du petit tailleur, il y en avait sept d’un coup. Nous avons litteralement été sous volé par ces animaux extraordinaires de grandeur et d’élegance, de ďeplacement feutré tout en douceur… Du coup, ton coeur aussi est comme tout léger et tout flottant et les extremités de tes lévres n’ont de césse de s’envoler ! On doit avoir l’air complétement gagatchou avec notre trace cerclante du masque imrpimé au dessus de ce sourire bienheureux.

Mauruuru Samy! 

Après cela, on vous laisse avec ce petit morceau de ukulélé (Will voir plus haut) qui nous a accompagné dans cette excursion et qui représente bien tout ce bonheur qui a perduré dans le jardin de corail, encore un autre. Magnifique, très habité au niveau piscicole, mais aussi avec des coraux à fleur d’eau rendant ces méandres aquatiques diifciles pour les zagziguettes emportées rapidement par le courant.

En voilà encore un de souvenir inoubliable, gravé à jamais dans nos êtres ! Maupiti est donc un petit paradis mais vous l’avez bien compris : n’y allez pas !!! 😘

Et pour la petite histoire des sous... Et bien, nous sommes repartis de Maupiti avec 22 francs !!! Il était donc vraiment temps. Nous en avions un peu d'avance et puis, tu croules tellement sous les magasins à Maupiti que tu dépenses énormément 🤣🤣😋🤪🤣


Mauruuru Alain et Nyoung et nana!
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Publié le 28 mai 2019

Après cet interlude paradisiaque à Maupiti, retour chez Didier à Papeete pour un intermède de deux nuits avant notre changement d’hémisphère.

Bilan émotionnel chargé donc car nous avons des coups de cœur partout et à commencer par cette culture si différente. Pas toujours compréhensible pour nous, la vie en Polynésie s’agence selon un autre rythme que celui frénétique du monde occidentalisé. Pour autant, toute la modernité peut s’y trouver, toute la simplicité aussi, et enfin tous les coqs du monde entier se sont retrouvés parachutés sur ces îles 🤪 ! J’imagine qu’ainsi à chaque voyageur, un des visages de la Polynésie peut convenir. Mais pour nous, on a l’impression que les polynésiens sont dans l’excellence pour chanter, pécher, rire, faire des apnées, jouer du ukulélé, pagayer et jouer à la pétanque !

A l’unanimité des zagzigueurs, voici les mots clés de ce séjour : magnifique, raies, poissons, les bleus, vacances, gentillesse, corail, tranquillité, crabe, musique, requin et rencontres !

Dans le détail, île par île cela donne :

- Moorea : 1er requin citron, Marie, Lagoonarium, tortue, paréo, chaton Blanchette

- Huahiné : paysage, rascasse, 1ère murène, crabe, douceur, liqueur, snork

- Bora Bora : lagon, murène, spectacle haka, requin citron, plage, les bleus

- Maupiti : raies armées, raies mantas, Bungalow, lagon, plage, vacances

Après vote chez les zagzigueurs, je vous livre le résultat suite à cette question : quelle île as-tu préféré ? A l’unanimité totale et sous le seau du secret…. Il s’agit de…. Bon, tu le sais bien, je t’ai déjà dit de ne pas y aller ! Non, tu ne sais pas… 🤣 Tu n’as plus qu’à relire, voir à lire coquinou car exit les to do list toute faite où l’on te prémachouille tout !

Sur l’ultime question que l’on se pose souvent, la Polynésie est-ce cher ?

Voici ma tête après révélation des chiffres par Jéjé, el banco y jefe de la familia : 😱

Je vous invite à compulser son article budget dans la rubrique du même nom.

Maintenant, si vous me demandez est ce que ça les vaut : je vous dis 3000 fois oui car nous n’avons rien vu de comparable au monde ! Mais nous ne connaissons pas tout et encore une fois, à chaque voyageur, des dépenses différentes….

Un dernier mot pour Tahiti enfin. Elle est incontournable car on y arrive et l’on en repart. C’est la plus, visiblement, française… oups francisée des îles. On l’a détesté en y arrivant : saleté, alcool, extrêmes qui s’y côtoient. On l’a aimé en y revenant car on y a ressenti la Polynésie découverte dans les îles mais fondue dans la ville. Comme d’hab, en étant plus ouvert et détendu, tout passe mieux ! Et pour moi, Tahiti a les deux visages bien mêlés !

Est-ce que l’on pourrait y vivre ? Voici une question récurrente pour les tourdumondistes que nous sommes. Pas longtemps ! Mais on aimerait bien tenter l’expérience peut-être, le temps d’apprendre à jouer du ukulélé par exemple ! Moi, je crois que j’aurai du mal pour l’ensemble des crabes mais je suis d’accord avec ma moitié : la douceur de Huahiné en fait une île providentielle. Maupiti est le rêve mais ayant très peu de côté Mike Horn, impossible d’y rester longtemps… On aurait surement une meilleure impression de Bora Bora en ayant eu une autre attente quant à l’hébergement. Même si celui-ci nous a déçu, il reste malgré tout le meilleur marché sur ce lieu…

A part les fonds, qui sont encore une fois génialissimes, qu’y a-t-il de fascinant ? Les gens et en particulier les femmes ! Elles sont belles, que dis-je BELLES ! Quelque soit l’âge, on voit le corps à toutes les étapes de la vie sans chichi ! Une polynésienne n’est pas heureuse en ménage, exit l’homme ! Est-ce facile ? Surement pas… Mais quand vient l’heure de la danse et du chant, corps imparfaits souvent, gorges déployées de rire toujours, la femme polynésienne est sur tous les fronts de l’inventivité pour une vie pas si aisée dans ces îles de rêve !