Je suis bien contente d’avoir réservé à l’hôtel Ambajador. En plus d’avoir un bon tarif pour cette ville, la gentillesse de la famille hôtelière a rarement trouvé un égal durant tout notre périple ! Et oui, car nous sommes là dans un hôtel donc ce n’est normalement pas un hôte qui prend du temps… et pourtant !
Monsieur vient nous chercher à la gare routière et on rentre tous en mini-taxi : à 6 et les sacs ficelés sur le toit. Madame a regardé qui réservait et comme il n’y a pas de chambre familiale disponible, elle nous a mis des chambres mitoyennes et nous organise en un tour de main une lessive (vous vous souvenez de notre voyage en bus qui a été pour le moins parfumé « brise de vomis » 😏). Bref, quand on est un peu remis, Monsieur accompagne Jéjé acheter une carte de tel pour avoir une connexion (et comme on va être content car maps.me ici au nord Pérou s’avèrera vraiment nullissime !) et dans un distributeur sûr car on se rend compte que Chiclayo est une ville qui « craint un peu » (⚠️ aux voleurs dans la rue et sur les marchés, on en a vu courir et ça va vite !).
Chiclayo. On a pas trop de photos, attention aux voleurs... On avait depuis Cuenca organisé la location de notre engin par 3Brent. Au lieu d’aller retirer le véhicule à l’aéroport, l’agence nous l’amène à notre hôtel ! Sans surcoût… on se sent béni des dieux, d’autant que l’hôtel paye un parking pour la nuit !
Une perle cet hôtel !
Pourquoi se base-t-on ici pour deux nuits ? Pour, en un temps mini découvrir la civilisation des Moche (prononcer motché), notamment car il n’y a pas qu’elle. La première est représentée par le seigneur de Sipan, illustre guerrier surement, découvert finalement il y a peu. En tout cas, le site est ouvert à la visite depuis la fin des annėes 2000 et est pour l’instant visité par des nationaux en quête d’histoire précolombienne.
Voici une carte qui nous a été fort utile. Comme vous le voyez les sites sont assez ėloignės les uns des autres. Nous avons décidé de commencer singulièrement par rapport aux tour-operators. Ceux-ci proposent en effet un tour dans le sens des aiguilles d’une montre, débutant par le musée.
Nous, pour susciter l’interêt des filles, nous entamerons notre découverte de ce pan d’histoire par les pyramides, direction la Huaca Rajada.
Du prévu (environ 1 heure selon nos lectures) au vécu (3 à 4 heures + déjeuner ), le temps de ce site chamboule tout l’itinéraire mais qu’importe ! Des gardiennes de tombes imprévues nous ont captivés en plus des reconstitutions des trouvailles archéologiques et d’un mini musée explicatif vraiment charmant !
Les gardiennes, les voici :
De magnifiques chouettes de terre, nombreuses, belles et qui visiblement aiment être photographiées, et elles sortent pour notre plus grand bonheur le jour😍. Elles n’ont pas détrôné le seigneur de Sipan, mais presque. Ce que l’on avait pris au loin pour une étrange montagne s’avère en fait être une pyramide, qui à l’origine devait ressembler à ceci.
Une chance que les espagnols d’alors n’aient pas trouvé les momies et leur fabuleux trésors… les Moches ont en effet déjà disparu. Comme en témoignent les objets ayant traversés les âges, on ne peut qu’admirer la finesse du savoir faire.
Mais je laisse le clavier à Malou qui nous parle à présent des tombes :
Il y a des lamas momifiés et pleins de momies humaines 😱👻et le seigneur n’était pas tous seul dans la mort. Il y avait les soldats, son prêtre et parfois on tuait ses enfants et sa femme🤢😬.
Il parait que les gens étaient volontaires pour « accompagner » le seigneur…Mmmmm. Etrange similitude avec l’omnipotence observée au travers de civilisations disparues un peu partout dans le monde…
Je trouve ce site extraordinaire et suis fascinée par le coté conservation. Ce n’est après tout fait que de briques de terre agglomérées… quand on pense au vieillissement du béton en si peu de décennies, faut peut être qu’on passe à un autre matériel…
Au détour de la pyramide (c’est charmant et le peu de groupes présents ne le font pas, surement par manque de temps….), nous sommes à nouveau en arrêt, quasi en pamoison ! Une tache de couleur impensable dans cet univers minéral vient de nous captiver la rétine et s’amuse à nous faire des cache-caches dans les contrejours des branches sous cette lumière solaire très crue.
Son petit nom, ou nom scientifique ??? Mystère ! Mais quelle majesté !
Maintenant, que nous voici emplis des lieux de sépulture, découvrons en un peu plus sur la vie des Moche.
Et pour cela rien de mieux que de les situer dans le temps, de voir leurs objets rituels…
Cherchez l'intrus On est encore une fois frappé par le côté créatif de ces lointains ancêtres et je me sens un peu piteuse de ne rien fabriquer d’aussi beau alors qu’à notre disposition nous avons des connaissances, des outils…
En route pour Sican Mais poussons jusqu’à Ferreñafe (route-piste entre Sipan et cette petite ville à environ 1 heure). Là est le siège d’un musée miroité, encadré de bougainvilliers généreux en couleurs, drôlement incongru dans un paysage rural plutôt immobile.
C’est le lieu parfait pour découvrir la civilisation Sicán !
Allons, ami lecteur un peu de concentration… Oui ! On vient de quitter le seigneur de Sipan et non les Sipan et les Sicán ne sont pas similaires ! 🤪 T’inquiètes, nous aussi on s’est emmêlés les pinceaux.
On va te l’illustrer un peu… et maintenant tu sais que c‘est différent, plus récent que le temps de Sipan… 😅
Le temps file vite quand on remonte sur des siècles en arrière… Or, si on veut avoir la chance de rentrer dans LE musée important de ce jour… celui contenant TOUS les objets découverts à Huaca Rajada ( tu suis, retour chez les Sipan 😆), il nous faut avaler les 20 minutes de route, tout laisser dans la voiture (on ne peut rentrer avec absolument rien dans ce musée, le parking est ultra gardé) ou à la consigne payante et gravir les hauteurs de cette reproduction de pyramide rouge, pour en parcourir de façon descendante le contenu.
Que de trésors ! Qu’ils doivent pester les conquistadors d’avoir loupés tout ça alors qu’ils se sont installés dans la région !!! Les missionnaires ont même construit une chapelle avec des briques de la pyramide de Sipan sur une colline voisine 🤣🤣🤣 sans se douter de ce qu’il y avait sous leurs pieds !
En arrivant une heure avant la fermeture, on drope un peu pour parcourir tous les niveaux mais on est quasi seul ce qui nous permet de pouvoir à loisir nous arrêter ou pas devant les objets, reconstitutions… Les filles ont adapté leurs jeux et évoluent en se cachant à la faveur de la pénombre dans un splendide muséographie. Noir et or, tel est le décor de leurs nouvelles aventures où elles cherchent les plus belles pièces, les plus terrifiantes momies… elles nous démontent les bras en nous tirant pour aller plus vite, plus loin, car là-bas c’est encore plus incroyable !!!
MA -GNI-FI-QUE
Mais… sans cliché, car on a que nos yeux pour enregistrer.
Toutefois, je peux vous le dire, je ne crois pas avoir jamais vu autant d’ouvrages aurifères ! C’est un musée qui n’a pas d’autre équivalent mais qui bien sur a une toute autre importance quand tu as vu le site originel en premier. Je ne saurai que trop vous conseiller donc notre sens de visite afin de faire des Waouh crescendos. Et je dois dire que les filles l’ont parcouru, picoré, vécu d’une toute autre façon que si elles avaient découvert les objets en premier ! Là, pas de « moooouai, une boucle de nez… youpiii… encore une ! » de cette charmante voix trainante, un rien dédaigneuse qui te fait monter intérieurement les tours dans le moteur de l’énervement… Enfin, quand tu es parent et que tu es face à un site extraordinaire, tu vois ce que je veux dire 😤 !
Finalement si! Quelques photos glanées sur le net: Museo Tumbas Reales Pour achever cette journée intense, retour au présent ! On a bien besoin d’air et d’espace et ce n’est pas dans la ville de Chiclayo que cela se trouve : direction Pimentel donc pour voir la mer et découvrir ce qui est considéré comme la plus belle plage du coin.
Oups ! On n’a pas la même définition de la beauté. Est-ce le fait d’être arrivé par une piste côté nord qui nous a fait traversé des montagnes de déchets et des centaines de baraques sans eau courante ni électricité ? Que le temps jouent de toutes les nuances grisâtres possibles ? Notre cœur n’est donc pas à la fête de cette station balnéaire bordée de misère que l’on vient de traverser.
Une école au milieu de rien. Au loin une ville côtièreOn regarde les fameuses embarcations traditionnelles faites de totoras (sorte de roseaux) et rentrons dans des embouteillages sans nom, qui ont dû inspiré les créateurs du jeu Tétris… Comme la veille, on préfère se faire un bon pique nique dans notre chambre, plutôt qu’un nième poulet bof bof dans cette ville grouillante et bruyante. En plus, notre petit resto du midi à Sipan était vraiment délicieux (heu… sauf la découverte de la confiture de caroubier locale qui était…. Vaut mieux que vous la goutiez pour trouver le terme approprié 😉).