Carnet de voyage

Nouvelle-Zélande

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Mon préciieuuux!
Du 21 février au 31 mars 2019
39 jours
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Publié le 1er avril 2019

25 février : aprės avoir passé nos trois premiers jours dans le camping car que nous avions reservé et pris à Christchurch, nous retournons vers cette cité pour la seconde fois.

Vous ne comprenez rien ? Alors flashback !

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Nous avons decollé de Naha dans l’archipel d’Okinawa au Japon le 20… et nous sommes parvenus à la mythique Ile du sud de Nouvelle Zelande le 21. Le passage de frontière a ėtė ultra préparé ! Plus aucune nourriture, plus aucun coquillage y compris dans les poches secrètes des enfants 😏!

Alors cela a quand même duré un peu car vérification des chaussures de rando, des palmes, du couteau, des chaussures ouvertes et notamment tous les scratchs qu’on avaient oublié, oups, de gratter… mais globalement, cela a été bon enfant ! Et, je vais même rendre un quasi homage appuyé car nous avons eu des douaniers sympathiques, qui rigolent, nous posent des questions, veulent eux aussi faire un TDM !!!

En sortant de l’aéroport, on est saisi par une chaleur de quasi 30 degrés et d’une brulure par les rayons du soleil qui ici t’asticotent comme jamais je n’avais senti cela… Nous trouvons le minibus qui nous amène à notre loueur, Mighway qui est également Britz… L’ensemble des loueurs sont dans une même zone commerciale bien proprette. Questionnaires, papiers à remplir, permis à fournir, cela dure un certain temps puisque nous arrivons tous en même temps ! Vient le moment de découvrir la “bête” en vrai… car jusque là, nous avons vu trois photos.

Là, les machoires de Jéjé se détendent, genre ah la vache avec la machoire pendante ! 7m20 belle bête ! Les bras nous en tombe donc face à cette immensité de longueur et de largeur. Le préposé nous fait faire le tour de son extérieur et de son antre que l’on trouve un peu désuète. Mmmm, pourtant, parmi ceux qu’il restait le mois dernier (reoups ! On a loué tardivement), on avait pris le plus récent… Ah oui 2010 ! Je ne vois pas les années filer mais ça commence à faire quand même pour un camping car tout le temps en location…Comme je ne comprends rien à l’accent chewing gum du préposé, je le filme pour revoir ça à tête reposée, sans décalage et décodé !

Nous voilà partis ! Les zagziguettes sont folles de joie (le terme exact serait plus l’hystérie) car c’est le moment le plus attendu du TDM, un mois en camping car. Pour nous, c’est une grande première.

Pour changer, cette fois nous savons où aller : courses puis atteindre l’aire gratuite de Lyttleton afin de pouvoir tout caser. Premier repas, première déconvenue aussi… mais comment fonctionne le frigo ??? Tout ce que l’on a pris en frais va périr si l’on n’y parvient pas… Et j’ai oublié de vous dire mais le passage au Pak and save a été bluffant ! On n’a pas vu de supermarché avec autant de variétes de produits de chaque sorte depuis… heu… la France ! Oui, c’etait donc il y a 6 mois, et on est un peu comme des enfants devant un nouveau jeu ! Des étoiles de consommation dans les yeux !


Notre première nuit se passe bien mais on retourne montrer le frigo car par mail on nous conseille de repasser. Allons y ! Et bien, c’est un peu penaud que nous ressortons des locaux du loueur. Ils se sont trompés dans la redaction de l’annonce et le frigo ne fonctionne que sur secteur ! Tu parles d’un self contained… En plus, la pompe fait un vacarme assourdissant… et Jéjé me dit qu’il n’y a finalement qu’une batterie et qu’elle a un peu de mal… Bref, quand Vince nous dit "désolé on s’est trompé et on ne peut rien vous proposer avant lundi midi"… sachant qu’on est vendredi.. c’est sûr que tu prends un coup au moral !


Pourtant direction, la baie des français car nous avons un rdv !

Un hasard a fait que nous avons découvert il y a peu un groupe facebook de familles francophones en long voyage. Une aubaine pour nous qui souhaitons trouver des copains copines en fonction des pays… Le post mis pour en trouver au Japon n’a rien donné car à ce moment là, nous y étions seuls ! Mais par contre, nos dates de Nouvelle Zelande coincident avec plusieurs familles. Reste à savoir le parcours de chacun et de savoir le nôtre 😭 d’avance…


Dans ces échanges, nous sommes interpelés par une Magali qui nous demande si nous sommes les tourdumondistes copains avec une certaine Carole F, une collégue de travail en région parisienne… Interloqués mais amusés car la vie en voyage nous a déjà montré que le monde est parfois tout petit… Nous avons répondu que oui c’etait nous et là, nous nous sommes donnés rdv à Akaroa…

On rencontre donc Magali et Arnaud avec leurs 4 rejetons en plein jet lag puisqu’ils arrivent d’amérique du sud ! Deux soirées géniales, et une journée Itou avec observation de raies dans la baie depuis le ponton où est amarré le bateau du Black cat cruise qui nous emmenera tous voir les dauphins d’Hector en particulier! On espère les revoir et on leur souhaite bon vent 😂😘. Qui sait !? Peut-être avec Carole la prochaine fois !?

Akaroa, à 3 jours prés on aurait pu parler Français en NZ! Monument guerre 14-19???

Mais il est déjà dimanche et donc grand temps de reprendre la route pour retrouver Nicolas et Héléna, rencontrés dans un bus au Vietnam quelques mois plus tôt. Ils sont beaux, bronzés, en pleine forme et sont passés du statut de tourdumondistes à celui de “on s’arrête là pour l’instant et on a demissionné pour ne pas rentrer”. Admiratifs et rêveurs, nous nous demanderons si et si…. Et encore si…. Ahhhh !

Eux aussi, on les aime bien et on espère les revoir. On leur souhaite bon vent et bonne inspiration pour trouver leur bon equilibre au sens de leur vie 😘!

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Arrive notre fameux lundi midi et l’on retrouve Vince avec moins d’enthousiasme que prévu. En effet, depuis le matin, c’est échange de mails sur échange de mails avec la direction de Mighway. La solution du changement de camping car s’accompagne d’une rallonge de tarif imprevue et non négligeable. Alors, certes, Mighway enlève des frais et prend une partie à sa charge mais quand même…Bon quand on rentre dans la nouvelle bête qui date de 2015, on comprend tout de suite la différence de tarif et franchement de passer en boite manuelle ne nous fait pas peur!

Allez, on n’est plus à ça prêt, on transvase le tout par une fenêtre jusque dans la nouvelle maison roulante ! Et qu’est ce que l’on a bien fait ! Car l’avenir nous montrera que jamais on ne se raccordera à une borne electrique, que nous n’aurons qu’une seule autre fois une douche en dehors de notre motorhome ! Mais revenons en au transfert ! Tout y est, sauf nos deux gros sacs à dos sacs à dos car pas de place… En effet, c’est plus petit ! Yes ! Donc , on les reprendra au retour…

J’ai vu un douche dans les locaux de Britz… Discrètement, on passe en file indienne et bonheur de propreté Nous mettons cap au sud ! Enfin, notre vrai road trip commence !

Improvisation d’une lessive sur le plus beau site que nous ayons vu en freecamp (lac de Opahu), un peu de devoirs, puis nous sommes partis voir en premier le lac TEKAPO. Tout cela en ayant enfin baptisé comme il se doit notre CC ou maison : la ZZ MOBILE. C'est une deuxième Edition vu que nous avons changé mais celle-ci nous inspire et nous fait avoir confiance dans le bitume qui se déroule devant nous !

Avant de parvenir au lac, des paysages immenses s’offrent à nos yeux et c’est bien simple, là encore notre cerveau et notre œil ne sont pas des outils assez grands pour traiter des panoramas aussi variés. On embrasse pas le paysage ici, c‘est lui te capture la vision.

Lac Tekapo 

Premier grand lac mais ce n’est pas encore celui qui est convoité avec église, très jolies maisons en bord de rive… et l’on se rend compte que c’est ici, grâce à cette église tant photographiée que le ciel est un des plus étoilé. Impossible de rater ça, même si l’on pensait dormir plus loin, on va se garer sous les étoiles…. Avec un free camp… dans le lit d’une rivière !? Vous avez dit sécurité en NZ… Bizarre bizarre ! Peut-être qu’ils en ont assez des camping car et qu’ils cherchent à en eliminer le plus possible d’un coup ??? C’est vrai que par la suite, nous verrons des lieux et des gens bien disposés ou complètement hostiles aux motorhomes.

Allez, on va avoir de la chance et les nuages vont se pousser…

La couleur du lac est incroyable, mais l'avenir nous montrera un bleu glacier encore plus intense, frisant la perfection des bleus imaginés par nos caboches toujours en quête d’ailleurs.

Ouuuaaaah!  Lac Pukaki 

Nos nouveaux rituels s'installent doucement, avec parfois des ratés... Et tout de suite, soit à la première courbe, tu sais que tu as mal fermé un placard, ou pas rangé quelque chose quand ce dernier vole dans l'habitacle.


Deux fois déjà que la température dégringole avec force. Les cimes alentours sont toutes coiffées de blanc. Là, dans cet instant béni où l'ondée passe et/ou la violente averse s'abat, on est bienheureux de ne pas vivre plié ou de manger froid à 4 dans un campervan !


Nous avons quitté le lac et son freecamp isolé après avoir passé une gentille soirée le nez en l'air avec nos zagziguettes. Milky Way ! Nous étions juste en dessous... alors que jusque là je n'avais fait que les manger ! C'est ainsi que l’on nomme la voie lactée en british ! Comme quoi, nous apprenons toujours. Entre autre, on s'aperçoit que l'on ne saurait dire si le ciel étoilé est plus intense ici ou en Mongolie... hummmm. Quelle mémoire de crotte ! Il y a des tas de fois ou tu te sens comme un enfant et tu te dis allez, j'ouvre grand les yeux, j'enregistre avec tous mes sens car là je sais que je ne veux jamais oublier cette vue, cette sensation.... et puis... flute !


Tout ça pour dire que les étoiles nous ont fait encore nous coucher à une heure avancée ! Et sans que nous ayons fait nos devoirs du jour, soit savoir où se rendre le lendemain et écrire pour rattraper notre retard sur le blog ! Décidément, vous ne le croirez peut-être pas mais les tourdumondistes, c'est comme les retraités, toujours surbookés ! C’est vrai que voyager est souvent perçu comme des vacances. C’est complètement faux ! Depuis que les zagziguettes l’ont compris, tout va mieux car elles ne veulent plus faire comme parfois en vacances… On en reparlera peut être une autre fois !


Donc, c'est tardivement que nous reprenons la route accompagné d'une météo étrange. Il fera sur cette journée tous les temps. Soyons optimistes et dirigeons nous vers cette extrémité d'un lac paradisiaque... Oui, par là dans les nuages noirs se tient parait il l'honorable mont Cook. Pour l'instant, il gagne à cache cache.

Puisque c'est cela, nous lui préférons nos quelques pas vers le glacier Tasman... Incroyable ! Des icebergs ! Ce sont les premiers des Zagziguettes, et nous sentons poindre une petite déception chez la plus jeune qui pensait aux blancs et bleus étincelants... C'est vrai que seule la terre qui recouvre entièrement le glacier semble d'un marron immaculé ! Mais ce sont quand même de vrais icebergs !

Qui a dit que le réchauffement climatique n'existait pas? 

Puisque c'est cela, allons nous poser dans "le" seul camp autorisé mais payant (NZ$40 quand même pour un grand parking) au pied du Mont Cook...

Demain, demain peut être on te verra ! Bonne nuit à tous les campeurs autour de nous, bonne nuit aux rangers qui veillent au paiement de la nuit, bonne nuit aux petits lapins qu'on a vu passer, bonne nuit les étoiles qui sont légions !

L’homme zigzagueur ce matin est heureux ! Cette nuit, en plus de tutoyer les étoiles, il a chatouillé des constellations tellement le ciel était garni… plus qu’en Mongolie, plus que dans les Pyrénées… C’est dire ! Et c’est ainsi que vous savez que les lourds nuages ont filé plus loin.

Vue depuis le campement

Sous un soleil radieux, nous démarrons notre Hooker valley track ! On est hyper motivé mais cela fait longtemps que nous n’avons pas marché… donc… et puis dans la famille je veux les marcheurs qui se lèvent tard… je voudrai les Zagzigueurs ! On ne se refait pas 😂.

Annoncé pour 1h35 aller avec peu de difficulté, on confirme ce timing pour nous avec les pauses. Et dans ce temps, après un premier pont suspendu au dessus de flots tumultueux, se dresse le très acéré Mont Cook !

On ne s’en rend pas encore compte mais nous avons une chance incroyable car d’un bleu uni, nous passerons progressivement au grisés des nuages qui s’amoncèlent… L’aller est sympathique avec deux autres ponts plus hauts qui glacent une zagziguette qui n’aime pas trop les airs… Le lac, le Mont, l’iceberg ici encore… un paysage adéquate pour notre pique nique. Et l’homme qui a parlé cette nuit aux étoiles va plus près de ces dernières car si un sommet est au dessus, il lui faut y aller. Je sais que le Chimborazo le turlupine… il faut qu’il y parvienne… Il y a des choses comme ça que chacun doit atteindre. Moi par exemple, je sais que ce n’est pas dans cette promenade-ci… Ahhhh, le rêve des aurores boréales ! Ou australes d’ailleurs je ne suis pas sectaire. Mais je m’égare…

Aujourd’hui est aussi un grand jour car une de nos zagziguettes pulvérise des records, à commencer par les siens ! La petite dernière n’était pas connue pour sa vitesse et bien elle nous a détrompé et même en courant la grande ne l’a pas rattrapé ! Et maman non plus d’ailleurs ! La peur du vide ? Elle en fait un feu de paille et, armée de son bâton de marche, se bat contre l’adversité sur les trois ponts ! En l’occurrence, elle nous met un vent d’au moins 5 à 10 minutes ! Et avec la grande, on est redescendu en 1h15…

FIERE, et ultra fière de ma petite zagziguette !

Dans la famille, on est content, voici le père qui redescend de la montagne ! Mais sans cheval…


Allez, mamanzigzag prend le volant ! Tu as déjà vu papazigzag en mode ultra compact ?

Met sa femme au volant avec boite manuelle et conduite à gauche sur route kiwi, empêche le de respirer et tu verras un Jeje sous vide 🤣… Comment ça je conduis au milieu ??? 😭

Je nous mène à bon port, ou bon freecamp ! Tout de même, tu rêves du spot ultime comme dises les « 300 jours » (un blog que je vous recommande)… ? C’est à mourir de rire car pour éviter de payer une amende 200 NZD, on se tasse dans l’endroit autorisé, pas très glamour car en bord de route. Ok jolie vue sur les montagnes… Ce matin avec un iceberg, cet aprem avec un parc de jeu sensationnel avec notre premier pingouin, ce soir.. ben on ne peut pas gagner H24 😋

Après ça, un peu d’intendance ! Mais oui ! On est en circuit fermé donc, on évacue et on doit reremplir des eaux ! On va faire le truc le plus fun pour les eaux grises : prendre notre douche en direct sur la dump station (que tu localises hyper facilement avec ton appli campermate) ! Il n’y a que nous que ça fait rire et ceux qui connaissent, mais c’est toujours ça de moins 🤣

Après cet épisode qui te ragaillardi dans ton choix couteux du vis ma vie de je’n’ai pas choisi le combi sans douche 😂 et je prend ma douche chaude quand je veux… enfin quand je peux parce que à 4 la liberté file vite !

On enchaine les étapes découvertes de peinture rupestre, de décors magnifiques vus dans Narnia, Elefants Rocks, dans lesquels on se perd pour aboutir à la mer et nos premiers mammifères, otaries ou phoques on ne sait pas trop. Par chance, nous voyons notre seul pingouin bleu ! Magique !

Elephant rock, vers Oamaru 

Où est la zapette pour mettre en pause ? Hier iceberg, aujourd’hui, animaux et des oiseaux, et des moutons et des vaches par centaines de milles… D’hommes… peu ! C’est chouette, non ?


On trouve une petite ville aux accents victoriens toute mignonette mais il est plus de 17h30 et comme à l’accoutumée en NZ, tout est fermé hors pub après 17h !

Oamaru 

On se croirait dans un western… Façades, mines étranges… après des jeux dans un parc gratuit extraordinaire, direction le free camp du soir… Et oui, un petit bord de route ! Mais pas n’importe lequel car juste là, il y a ça

Freecamp Kakanui 

Avec bonne humeur, tu te dis qu’aujourd’hui, tu vas faire comme les autres et « bouffer » du kilomètre pour pouvoir faire le tour de l’ile en trois semaines !

Et oui !

Tu nous connais bien maintenant… ce n’est pas du tout ça qui s'est passé car évidement, on s’est remis à zigzaguer !

De pics en caps, que dis je en péninsules ! Aujourd’hui, nous étions en mode observation des otaries à fourrures ! 117 ! C’est le nombre compté par la zagziguette Malou ! Et bien, on peut te le dire, c’est très loin du compte ! On les a vu : hors eau, dans l’eau, amorphes, joueuses, avec petits, en virée de célibataires, bref nous y avons passé toutes nos heures sans les voir filer !


Et de se dire, adieu idée de faire le tour de l’ile ! Si ici, la nature nous fait des cadeaux, restons donc un peu ! Au diable les itinéraires, les plannings, les cours écrits ! Oui avec toutes ces bêtes on se doute que l’école c’est rude ! Mais heureusement les appli de révisions Itouch et Math le matheux ne donnent pas mal au cœur en roulant 👒😇🤯enfin, presque pas…

Ce soir, nous ne sommes toujours pas arrivés à Dunedin ! La faute aussi aux formations géologiques étranges (boules de Moareki )… Nous sommes dans un camping avec une ambiance gentillette où chacun met du sien entre jeunes, vieux, enfants, locaux et étrangers, tentes et camping cars dernier cri… Nous sommes littéralement encastrés sous la voie lactée sur une péninsule où on te demande de laisser la priorité à la vie sauvage, aux pingouins…. Bienheureux, nous allons dormir… A demain !

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Je me pose sérieusement la question. De trop planifier avant, nous interdit le libre changement… De ne rien planifier me laisse perplexe et presque démunie. Quand la vie t’arrange des choses, type lion de mer posé sur la sable, lui-même à côté de la route que tu empruntes, c’est parfait !

Kaka point , au fond Nugget point

Quand rien ne se passe, ne pas savoir où aller te redonne le sentiment que tu perds du temps, que tu passes surement à coté de quelque chose…

Choisir de voyager sans guide n’est pas de tout repos ! Faire des choix d’itinéraires non plus !

Alors, petit bilan de cette première partie chez les kiwis. Presque une semaine afin de pouvoir changer de camping car. En reste donc 3 avec la ZZ Mobile… C’est jouable… plein de gens exhibent un road trip de 3 semaines sur les deux îles (🤣 on en reparlera !)… Faisons le tour !

Avant de s’élancer, un tour de plage, recherche d’info sur le Milford et châteaux de sables… Direction un petit port qui a l’air kawaï pour faire un tour à la laverie ! Mignon est le bon mot, mais Port Chalmers accueille aussi d’énormes paquebots de croisière. Normal l’endroit a du cachet… Bref, une paire d’heures plus tard, à se demander si l’on va s’arrêter enfin à Dunedin et à sa péninsule d’Otago, on reçoit une super invitation à rejoindre une famille française en tdm aussi !

Et voilà que ça recommence ! On ne résiste pas et comme d’hab, changement de plan ! Du coup, à changer… on passe voir Dunedin que l’on venait juste d’éliminer des visites avec son usine Cadbury, miammmm ! Et si on attaquait, telle une diligence, le wagon frigorifique contenant certainement moult barres chocolatées ??? 🤠

Allez ! Passons sur nos délires de western moderne et filons arpenter cette Baldwin street… pas mal la pente pour notre mollet qui confirme que c’est la rue la plus pentue du monde ! Coup de bol, le dernier habitant de la rue tout en haut sort de chez lui ! Impressionnant ! Ce qui l’est d’avantage ce sont les chinois, inconscients du danger visiblement et qui sous prétexte de photographier le petit dernier le laisse planté au milieu de la rue… Une répétition avant d’amener belle maman ou beau papa dans cette rue prochainement ???

Le soleil est radieux, nous aussi, et hop un petit détour par une gare tout droit sortie d’un vieux film justement…

Miam! 

Mais il est déjà l’heure de s’engager sur la péninsule d’Otago pour aller jusqu’au bout, à Harrington point.

Peninsule Otago, albatros royal jusqu'à 3m d'envergure

Photo albatros

Là, majestueusement, un albatros royal protégé sort de la partie réserve et vient jouer dans les airs au dessus de notre parking ! C’est effectivement gigantesque ! Chanceux , mais pas au point de voir les manchots bleus hors d’un endroit payant quand même, nous allons rencontré Marine, Loïc et leurs trois extensions Dune, Jade et Azur.

C’est une troisième pour nous que de rencontrer dans la vrai vie des cyber personnes ! Une fois de plus, c’est extra et intense comme tous ces moments où le temps est compté alors, exit les fioritures orales ! Les enfants ont accroché de suite et eux aussi ont compris que le temps est précieux ! Marine et Loïc nous font un beau cadeau en nous permettant de dormir dans le jardin de cette charmante maison airbnb . Nous devons être le seul camping car sur la péninsule qui n’a pas de camping, ou d’aire de stationnement…

Décidément, la vie semble nous dire que la boucle de l’ile chez les kiwis du sud est compromise… Nous hésitons en quittant les copains sur la route à prendre car il faut beau sur les deux prochains jours… serait-ce l’heure d’aller dare dare jusqu’au Milford Sound ? C’est qu’elle est tellement belle cette côte-ci.

Et bien… non ! Car des noms sur la carte nous avait bien fait rigolé et nous nous étions dit « allons y » ! Alors, hop, direction Kaka Point et Nugget Point !

Good choice ! Notre premier lion de mer est à 5 mètres de l’asphalte ! (Cf photo début article photo intitulée Kaka point)

Cannibal bay 

Si Kakapoint et son vent démoniaque ne restera pas pour nous dans nos mémoires surchargées de belles choses, en revanche Nugget point avec ses airs de bout du monde y a toute sa place ! C’est donc avec un grand plaisir que nous y dinerons (Vive le camping car ! Et, non ! Pas de nuggets au menu 😢).

Nugget point 

Une vue du bout du monde, une nature qui nous englobe et nous aspirera au détour d’un chemin gravillonné pour la nuit qui est tombée depuis longtemps… Pas de freecamp ici, alors à l’ancienne, à la lueur des phares, on se pose sur un côté après un petit moment de recherche (et oui ! Faut pas croire que c’est facile car la Nouvelle Zélande est extrêmement clôturée, et tatillonne ! On veut bien te louer à prix d’or un camping car autonome, mais absolument pas te laisser libre de dormir où tu veux ! Vaut mieux en être prévenu !) . Encore une journée pleine de rebondissements !

Aujourd’hui, on cherche la date car nous sommes vraiment déconnectés des réalités… Gifle du 4 mars ! Déjà ! Ça me fiche un grand coup de pompe dans le moral car c’est tellement chouette ici que c’est trop court… En avant ! De ce que l’on a vu, Curio bay, Cannibal bay, cascades et petites promenades sont au programme de ce jour… Peut être que la prochaine fois que j’écrirai, je dirai encore : changement de plan !

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Je reprend l’écriture au soir du 7 de ce mois. La déconvenue fut encore plus grande lorsque nous avons retrouvé un semblant de civilisation en allant nous ravitailler en diesel et autres chocolats et que le calendrier du téléphone s’est mis à jour. Horreur, nous étions en fait le 5 !!! Mais finalement, notre programme pensé a presque été le bon et nous resterons deux jours dans les Catlins.

C’est une région plutôt délaissée dans les choix de visite et qui mériterait beaucoup plus. D’un côté, nous trouvons cela dommage car la nature y est ici incroyable et prend des atours surprenants ! D’un autre… hé hé hé ! On est bien content de ne croiser que peu de gens ! On voulait du sauvage, du quasi désert, du typique ! Nous avons tout !

Plus d’animaux que d’hommes, et de loin ! Plus de vert et de bleu que de goudron et de béton ! Des « wouahou » répétitifs tantôt pour une baie, sinon pour une forêt native, ou tout le moins la cascade… Dans les Catlins, les forets, lorsqu’il en reste, car l’homo agrico-eleveur a bien défriché en NZ, se jettent littéralement dans la mer de Tasman. Celle-ci se pare de tous les tons depuis la transparence pour atteindre en quelques nuances les froideurs du bleu sombre et profond… Mais toujours dans un ressac actif d’une marée tantôt montante, tantôt descendante, si bien que jamais le littoral n’est figé.

Les Catlins, église et prison de Waikawa

De figés, il n’y aura que nous pour n’en pas revenir de ses forets natives ou tout d’un coup chaleur et lumière sont absorbées comme dans un vortex… et de nous retrouver sous des arbres-fougères qui nous font nous sentir miniatures. C’est en se faisant tout petit que l’on pourra être les spectateurs privilégiés de cette jolie danse amoureuse du piwakawaka qui se fait en partie au sol ;

de nous sentir tout géologiquement petit en face d’une forêt pétrifiée datant de l’ère jurassique…

Tout cela se passe dans peu de kilomètres, à Curio bay : cet endroit singulier où malgré la fraîcheur de l’eau les zagziguettes vont user de leurs planches dans les vagues (15 degrés). Elles ne la verront pas mais juste derrière une vague face à elles, se trouvait une belle otarie que nous avons vu depuis notre promontoire. C’est également de ce lieu que nous observerons dans le lointain en premier des sauts de dauphins… Plus tard, accompagnant notre goûter sur l’herbe, les dauphins d’Hector passent proche de notre rivage et aussi d’un nageur « encombiné » qui par chance calorifique a pu patiemment demeurer dans l’eau jusqu’à ce qu’un petit curieux s’approche pour une brève reconnaissance. S’il était possible d’être vert de jalousie, on serait « chlorophylé » !

On hésite encore et toujours à demeurer là parmi les sandflies (et oui, tout paradis à son ombre) , ou juste aller voir Slope Point tout à coté, lorsqu’une opportune connexion internet nous permet de voir les prévisions météo. L’oracle WU dit que le vendredi 8 est sans appel « LA » journée du beau temps sur le Milford Sound.

Le Milford, c’est un peu le Graal du touriste de l’île du sud. Fjord le plus connu de Nouvelle Zélande, il est le grand représentant d’une immense région sans route terrestre qui s’explore par air ou par mer. Le Milford, c’est le point de départ d’une balade en bateau. Ce départ est au plus court à un peu plus de deux heures de route de la première ville : Te Anau ; à quelques 5 heures de la grande ville de Queenstown…

Tu l’as compris ami voyageur, aller au Milford ça ne s’improvise pas, sauf à prendre place dans un tour en bus… Mais comme ça n’a pas fonctionné à notre dernière visite guidée (malheureusement car site au Vietnam hyper intéressant 😥), dès le 7 les préparatifs vont bon train ! Déjà, on s’avance vers cette ancienne vallée glacière dans laquelle la mer s’est avancée (=définition d’un fjord 😏 que j’ai regardé juste avant que les filles ne me posent la question qui commence par« diiiis, c’est quoooooiiiiiii… ») qui est sur la côte ouest, tandis que nous étions à l’est. Objectif : dormir la nuit du 7 dans un des camping low cost (39NZ$ pour la famille) au plus proche… Soit à un minimum 1 h de route du premier navire. Nous avons repéré sur cet itinéraire tout ce qu’il faut pour vider les eaux, remplir de propre (dernier freecamp hyper chouette avec les enfants à Lumsden : Pas en pleine nature mais tu fais tout autour d’un jardin d’enfant très chouette !). Sachant que notre bouteille de gaz a été remplie hier soir car tombée en panne au milieu de nulle part 🙄, nous sommes préparés pour l’autonomie que requiert cette route cul de sac.

Avant l'expédition au Milford 

Sachant ami voyageur que tu veux éviter les groupes, y compris les bus de chinois que tes enfants ont fini par prendre en grippe puisque les chinois ignorent tout et tous… Enfin, tu comprendras après en avoir croisé plusieurs groupes… Tu te devras de prendre le premier bâtiment, lequel lève l’ancre à 9h… Les bus arrivent après 10 heures 😅 Il te faut aussi prendre en compte la « petite » marche entre le parking camping car et la flotte ! Mais ce dernier détail met encore inconnu à l’heure tardive ou j’écris. Nous sommes le jeudi 7 mars. Il est 22 heures passés de quelques minutes. Je suis assise à l’arrière de notre maison roulante (Je l’aime déjà mais par ces jours de pluie, je l’adore ). Nous nous sommes arrêtés un peu plus tôt que prévu car il pleut, je ne sais comment dire… des torrents, des déluges, des cascades et que le camping initialement élu est un champ herbeux jouxtant un cours d’eau et tout cela pour l’heure doit être bien gorgé ! J’ai oublié de vous dire que la région des fjords est un des endroits du monde où il pleut le plus. Jusqu’à 25 cm sur une journée mais avec une moyenne annuelle de 6 mètres 70 , joli, joli ! Ami voyageur, tu comprends donc que dans ces conditions la photo du Milford avec un ciel bleu est une gageure !

Nous avons donc fait camp à Deer Flat Campsite que je ne peux décrire car le ciel était bien bas à notre arrivée, les gouttes bien serrées et les degrés en moins terriblement manquants. Le ranger, figure masculine sans âge évoquant un Popeye local, est déjà venu contrôler le paiement laissé dans l’honesty box… Il est donc tant de rejoindre dans le sommeil les zagziguettes en rêvant à ce que nous réserve demain !

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Wouahou ! Wouahou ! Retour sur clavier le samedi 9 mars assise en face d’un lac sympathique, non loin de la petite ville de Cromwell, entre Queenstown et Wanaka !

Cromwell: vergers, vignes, lavande, thym, romarin...ça sent la Provence!

Ici, c’est encore un changement de plan… mais je m’interromps face à un autre changement ! Nous venons de rencontrer un couple Sandra, Frédéric et Ambre, français à l’accent chantant. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire on fait copain copain que ce soit les petits et les grands. Ainsi, je n’écrirai pas ce soir ni demain car les hasards de la vie ont fait un… changement de plan !


Cette fois est la bonne. Je suis toujours en face d’un lac, un différent. Il est cette fois, tôt le matin pour nous, mais pas pour tous ces oiseaux et autres palmipèdes qui s’affairent. Des couples de cygnes noirs déambulent si je puis dire sur l’eau, tandis que les célibataires virevoltent d’une femelle libre ou pas à une autre et entame une danse de séduction tout en plume et ailes espacées. Voila mon panorama qui me distrait quelque peu. Alors, concentration ! Ah oui, le Milford…

La nuit du 7 s’est donc déroulée sans encombre et la pluie s’est tarie. A notre réveil à 6h30, un brouillard dense nous bouche indiscutablement le champs de vision ! Comment est notre campement ? Mystère à jamais !

On a décidé de faire s’habiller les enfants et de les recoucher sur les banquettes avec ceintures, couettes et oreillers. Nous verrons pour le petit dej à l’arrivée. Elles sont déjà rendormies pour notre route d’une heure et quart. Au cours de celle-ci, la densité des lambes cotonneuses s’amoindrie et nous laissent paraitre tantôt un bout de lac, tantôt une paroi…. Tout est gris, vert… Nous roulons bien et ne sommes pas les seuls dans cette ruée vers le Milford sans groupe…

Soudain, le brouillard n’est plus. C’est vertigineux de verticalité ! De temps en temps des trouées, des cascades d’un tenant ou qui s’amusent à rebondir sur les pentes… et puis une large ouverture et ne résistant pas à la tentation un micro arrêt vers un cirque monumental coiffé d’un glacier scintillant.

Tout cela, c’est avant la plongée dans la « Moria ». L’accès au fjord ? Ben, ce n’est pas compliqué : Tu perfores la montagne sur plus d’un kilomètre avec pelles pioches et explosifs… tout ca avec moult main d’œuvre pas chère due à la grande dépression de 1880-1890.

Dans cette plongée minérale, tu as envie de dire « mon précieux » toutes les deux secondes tout en priant pour que tes freins ne lâchent pas. Tu as le temps de voir les coups de griffoirs car le tunnel est à l’état brut et ça dure et ça dure et tout d’un coup… c’est comme si tu volais sous les deux tiers de la cime que tu viens de perforer… Spectaculaire ! Sans voix ! Le tiers restant s’évapore sous quelques lacets… Je vole !

Notre plongée s’accentue dans cette vallée monumentale et ces goulets pierreux. L’apnée se poursuit dans ce que l’on pourrait appeler l’enfer vert. Tout y est vert, jusqu’au bout des branches des arbres d’une dizaine de mètres de hauteur, la mousse est la star du coin avec encore des fougères en veux-tu en voilà ! Le bleu glacier des cours d’eau rend jaloux le ciel simplement azur.

On perd bien 5 minutes à ne pas aller au bout de la route pour se garer : quelle bêtise ! En effet, sur le parking devant les informations, tout était plein et celui d’en face affichait complet. Nous ne sommes donc pas descendus plus, nous disant que plus proche de l’eau, plus occupé… Bref, étant vraiment très très loin (au niveau de l’aérodrome), on revient pour s’apercevoir que des placeurs t’indiquent l’endroit de stationnement gratuit. De là, un jeu de passerelle/sentier en bois te mène en face de cette petite baie, sur l’embarcadère. Cette marche prend environ 10 minutes, bien qu’elle soit notée 15 minutes… Bon, nous étions hyper motivés pour ne pas louper le bateau !

De notre observation, voici le plus petit bateau, qui va donc au plus proche des parois : Mitre Peak Cruise. Nous, nous sommes sur le gros catamaran Jucy, bateau low coast (120 NZD pour nous quatre en promo). Vous trouverez toutes les promos sur le site de bookme (équivalent de notre Groupon)…

Tous les bateaux font le même tour, plus ou moins proche des parois et se valent à mon sens.

Le circuit nous fait nous sentir minuscule, surtout lorsque nous passons à coté d’une très haute montagne, ou que nous sommes éclaboussés par la puissante cascade qui se fracasse face à nous. Pas de dauphins cette fois, mais des otaries en mode farniente posées sur des rochers. Après deux heures de navigation, on repart à l’assaut de cette route que nous voulons montrer aux zagziguettes ! C’est parti pour la route aux multiples arrêts en hyper vigilance car elle est dangereuse de part certains passages et par la conduite distraite des touristes… c’est vrai que le regard a souvent envie de quitter le bitume ! On a pour témoigner de cela deux véhicules accidentés qui nous ont fait froid dans le dos… Prudence donc.

On mettra plusieurs heures à retourner à Te Anau.

En conclusion de ce mythique endroit, je dirai « allez-y » rien que pour cette route qui vous l’aurez compris nous a emballé à l’unanimité ! Si vous pouvez faire la croisière, c’est bien mais la route nous a procuré autant de « wahou ! » et s’il doit y avoir un moyen de transport qui te fait vivre le Milford dans toute sa gradeur, je pense qu’il doit être aérien ! D’ailleurs, les avions et hélicos ne s’arrêtent pas, laissant peu de doute sur notre venue exploratrice du lieu !

Alors, le Milford sous un ciel bleu ? MAGNIFIQUE. Magique. Comme souvent dit par d’autres, les mots manquent pour décliner tes sentiments.

Repos bien mérité aprés cette journée de fou

Mais déjà la question de l’après se pose avec notre sempiternel « où aller » ? Retourner dans les Catlins pour continuer de les explorer ou tenter une autre région ? Bingo ! Nouveauté avec montagnes et lacs pour décors aux nouvelles rencontres et à une nouvelle activité.

Après l’enfer vert, l’enfer minéral des orpailleurs ! On a tout de même trouvé deux d’or paillettes dans nos bassines !

De l'or ! On peut continuer le voyage!

Alors d’être un chercheur d’or, Malou en dira « c’est drôlement difficile ! » et je confirme… ça fait mal aux dos ! Ici encore, la grande dépression va attirer toute une main d’œuvre et notamment une d’origine chinoise qui aura dû mal à s’intégrer ! Qui l’eut cru ? Ségrégation dans un pays où tous les peuples immigrés sont quasiment arrivés en même temps ! 🤔

D’ailleurs, pour nous aussi cela a failli être la grande dépression ! Tout content de trouver une activité qui convienne à tout le monde et pas si chère que ça pour la Nouvelle Zélande (70 NZD), on voit notre grande se renfrogner jusqu’au point de ne plus vouloir s’intéresser à la vie des mineurs 😖 ; quand au sourire de l’autre, il s’évanouit dans une prise de conscience subite : « J’ai oublié mes bracelets porte bonheur aux toilettes du freecamp ! ».

Et bien voilà ! Ça recommence ! On a tous oublié un truc important quelque part. Gaïa en Corée avec les polaires dans une voiture de loc ; Cathy en posant la tablette noire sur le tapis noir d’une voiture de location au Japon ; Jérôme en oubliant tous les permis de conduire lors du transfert des affaires d’un camping car à un autre en Nouvelle Zélande… Les grigris de Malou sont supra importants pour elle. Depuis la rencontre avec le chamanisme de Mongolie, des objets sont devenus sacrés même s’ils viennent du Vietnam et du Japon ! Ouf, comme précédemment, nous les retrouvons à l’endroit public exact où elle les avait posé pour se laver les mains… On dit merci aux kiwis 😘 qui n’ont rien touché… En France… pas sûre que les bracelets auraient été vus et non pris sur quatre heures d’attente !

Nous dormirons donc devant ce lac où se jouent les vaudevilles amoureux des cygnes noirs, les atterrissages majestueux et cacophoniques des canards. Mais comment font ils, ceux qui en trois semaines traversent les deux îles ???

Lac à côté de Cromwell 

Nous resterons dans la région de Wanaka car notre montagnard de Jéjé a vu une rando qui le chatouille. Elle est effectivement un cadeau pour le point de vue sur l’immensité du lac de Wanaka. Là encore, de ne pas courir nous permet d’observer la « cueillette » dans la terre d’insectes par un korimako aux belles plumes ! Quelle chance avons-nous avec les oiseaux en ce moment ! On se sent comme dans un documentaire animalier !

Lac Wanaka

Impossible de rester dans le coin car rien de possible pour dormir sans payer… Mais nous ne savons toujours pas où aller ensuite, nous sommes tous fatigués… un camping payant est en bord de ce lac si beau vu d’en haut ! On craque (56 NZD) ! Nous sommes le 11 mars et ce soir on va avoir une vrai douche avec de la vrai pression et pouvoir vraiment se rincer les cheveux ! Pour ce paradis, il te faut ajouter 1 dollar pour 6 minutes de bonheur aquatique chaud dans un espace plus grand que ton propre corps… où tu peux t’essuyer sans être dans le couloir chambre cuisine de ton camping car 😂 C’est géantissime ! C’est le plus beau cadeau que l’on pouvait nous faire ! Bienheureux et lavés jusqu’à trois fois d’affilé pour certains d’entre nous (les mêmes qui ne veulent pas aller à la douche quand c’est l’heure 😭), les étoiles veillent sur les canards et nous ! La félicité de cette douche et de cet immense espace autour de nous est demeurée… 20 jours sur les routes… et bien on s’arrête et on repaye ! Les zagzigueurs sont fous de joies et décident de ne rien faire, hormis : l’école, écrire, chercher où la météo va nous porter, régler quelques bidules pour chez nous, rêver au Tangariro Alpine Cross, s’imaginer notre vie future, jouer pour les zagziguettes dans le parc aux jeux, relever le défi familial de déloger les canards d’une vieille plateforme sur le lac (brrrrr c’est froid le lac translucide de Nouvelle Zélande !), d’aller jusqu’à la prochaine anse, de rêver à la chaleur de notre future étape en Polynésie….De se dire, le camping car c’est génial… tu sais c’est peut-être bien pour le Canada… Ahhhhh ! Tu as vu comme on est bien quand on ne fait rien ! 😁

Trop dur la vie! Ben oui, elle est froide... Au camping, certains laissent leur caravane à l'année d'autres leur hydravion!

Avec tout ça, je peux te le dire maintenant ! Depuis quelques jours, on oscille entre faire le tour de l’île du sud et remplir enfin cette fameuse to do list et autre top 10 de l’île… Mais tu nous connais bien maintenant, le zig et le zag nous mène. En l’occurrence, il provient fortement de la météo ! Cela nous a bien réussi jusqu’à présent par rapport à des copains qui voyagent dans les mêmes conditions mais qui passent par les points devant être vus, en un minimum de temps… A chaque contact, le moral varie en fonction des nuages et de la pluviométrie... Je n’irai pas jusqu’à dire que nous n’avons pas de pluie, mais en tout cas pas comme cela !

Alors, j’anticipe un peu sur le bilan, mais comment être heureux ici ?Et bé, en regardant où cela dégringole et en prenant la route opposée ! Et là, tu es ivre de bonheur d’être libre de pouvoir te rendre où tu veux ! Tu n’as pas tout vu ? Ben ouais, c’est balo faudra revenir ! Tu n’as pas vu les deux glaciers de la côte ouest ? Mais tu as déjà vu le Perito Moreno ? Alors de quoi tu te plains ! ?

Tu regarderais comme un extra terrestre quelqu’un qui viendrait en France métropolitaine un mois en camping car et qui te dirait : « je veux tout voir avec le ciel bleu genre la tour Eiffel, le Mont St Michel, le Mont Blanc et son glacier, la falaise d’Etretat, le marché de Strasbourg, déguster du bourgogne après une balade à vélo, faire du speed boat en face de St trop, aller en 4*4 voir les empreintes rupestres de la Vallée des Merveilles mais aussi voir la grotte de Sarlat et celle de Tautavel., me rendre à Versailles, à st Malo, à Carcassonne. Voir des petits producteurs sur un marché le samedi matin et entendre des cigales avec un parfum de lavande, observer quand l’autochtone va acheter sa baguette et renifle son fromage qui pue, voir une grève, voir un train qui bouge sans mouvement social et à l’heure…. 😭 Bref, tu le regardes et tu lui dis : « Petit, mon pays il est tellement beau et grand, que de toute une vie, tu n’arriveras pas à tout voir ! »

Et tu crois que le NeoZ, même s’il n’a que 300 ans d’histoire derrière lui, il ne pense pas la même chose ! ?

Alors, oui on zigzague encore au gré du vent sur un petit territoire. Je rigole car on a dépassé il y a longtemps les 1000 km, et non définitivement non ! On ne fera pas la fameuse boucle qui nous a pourtant beaucoup beaucoup fait envie ! Adieu veau, vache et Abel Tasman !

Mais ça, c’était avant les oiseaux, avant la contemplation du lac, avant de se dire mais qu’est ce qu’on est bien ici !

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Publié le 11 avril 2019

En matière de navigation sur bitume ici, on a que deux conseils à te donner : réalise combien de temps de trajet tu as entre deux merveilles à voir ET installe et consulte très régulièrement ton appli WU (Weather Underground).

Véritable oracle de notre road trip, Mister WU nous a évité bien des galères pathogènes pour le moral des troupes.

Ne pas faire de circuit en boucle sur l’ile du sud, veut dire re-rouler un peu sur certaines routes précédemment empruntées. C’est grave Docteur ? Naaaannnnn !

Regarde, t’es OBLIGÉ de repasser au lac Pukaki et de REVOIR sa couleur extraordinaire !!!! Et bien, sais-tu que l’on a refait tous en cœur : « WAHOU » !

En cours de route... 

Cette route est magnifique et du coup un peu différente dans l’autre sens, si bien que nous ne sommes pas lassés. C’est aussi avec plaisir que nous retrouvons notre petite aire qui nous avait tant plu. C’est toujours aussi beau même si le soleil n’est plus là !

Pour la semaine qui nous reste et avec l’appui de Mister WU, nous éviterons la côte ouest et son almanach quotidien couvert de nuages noirs noirs et de pluies assez intenses. Pas de glaciers cette fois ! Pour bien expliquer aux zagziguettes, on sera donc « obligés » de nous rendre à la Mer de Glaces… au Mont Blanc par exemple ! Hooooo, c’est vraiment trop nul !!! 😉 Et hop, un petit projet de retour car celui-ci se rapproche à grands pas…

Direction la région de Kaikoura, juste au dessus de Christchurch. Allez, on vous le dit, bien sur qu’on en a un de petit pincement au cœur ! Celui de ne pas avoir la fenêtre météo et une plus grande fenêtre temps pour aller au Parc d’Abel Tasman… mais c’est comme ça.

Tout de même, on roule, on roule plus de 500 km et en chemin, bookme (l’appli de réduction) nous indique vers où nous rendre : Ce sera Hanmer Springs ! Pourquoi ? Et bien pour ses hot pools et cela tombe bien, car nous avons loupé celles de Tekapo. En plus, il est temps de se laver 😘.

En chemin, nous rencontrons Luré, un grand marcheur, ce qui nous amène à découvrir "L"'arbre !

Kahikatea ou Totora 1000 ans, 31m de haut, 8.4m de circonférence. Luré, une super rencontre inattendue comme on aime

(Commentaire photo: Avec ce marcheur Corse on a décidé d'ouvrir une école d'art plastique. Trop de construction sur la côte! Par Jéjé)


Ami voyageur, si tu as des ados, non adeptes du wi-fi continu, après la Mongolie, viens en NZ puisque tu ne te laves pas tous les jours ! Et ça, c’est un bon argument de voyage…je dis ça, je dis 🤐

Dans ce parc de piscines et jacuzzis très bien pensé, il y a également une partie qui ravie petits et grands, à savoir, des toboggans et des tubes à bouées, tout ça avec pleins d’eau minéralisées qui en plus t’aide pour le transit si tu es un peu gêné !

Le tourbillon que Malou a adoré... 

Nous nous sommes littéralement éclatés et c’est somnolents que nous nous sommes dirigés fort tôt vers notre forêt d’accueil. Notre soirée sera un peu mouvementée car nous comprendrons qu’un attentat a eu lieu sur Christchurch et devrons donc rassurer ceux qui s’inquiètent. C’était cool de pouvoir prendre le temps d’avoir des news , beaucoup moins que ce soit pour cette occasion, mais on a été très touché de voir que l’on comptait… 😍

On décide de rester dans cette forêt sympathique. Là encore, de grands arbres. Dans le genre gigantisme arboricole… c’est impressionnant ! Nous sommes de plus en plus énamourés de ces êtres racinaires qui pour bon nombre semblent sortis de l’imagination de plusieurs dessinateurs tant ils sont parfaits pour…construire des cabanes, créer un village en leurs centres, et puis quelle vie ils abritent.

De fait, cette forêt est tellement jolie et l’on s’y sent si bien, que nous décidons de prolonger. Sortir de ton lit avec un café à la main et regarder les piwakawakas parader, quel bonheur. Noyés dans ces branchages, nous partons à l’assaut dès le marche pied descendu de moult petits sentiers. De plus, nous pensions être loin, mais nous retournons rapidement au village à pied. Incroyable, ce sera la première fois que nous passerons autant de temps dans la civilisation, mais le petit village d’Hanmer Springs est un ravissement de quiétude. Pas de clôtures, de barrières, de grilles aux fenêtres… Des vélos sont dehors et peuvent y rester. Il semble qu’il y ait ici aussi un art du vivre ensemble qui me rend nostalgique…non ! Ce n’est pas le bon mot car je n’ai pas connu. Rêveuse ? Ça doit être cela.

Pause bibliothèque à Hanmer Spring 

La marche te permet de cogiter… Qu’avons nous socialement loupé pour en être là chez nous ?

C’est aussi un temps de partage avec les poulettes dont les langues se délient et qui posent des questions auxquelles nous n’avons pas forcement de réponse. Si notre mission de leur montrer une partie de l’ailleurs est accomplie dans le pire (gestion des déchets par exemple), et dans le meilleur ( être sans vigilance pour les biens et les personnes), on leur fait entrer dans la caboche le principe de l’effet papillon et ainsi que chacun à une action à réaliser pour que tout roule mieux. Nous ne le savons pas encore, mais il y a sous peu la marche pour le climat !

C’est avec ces pensées et les questions des zagziguettes sur ce que l’on va faire au retour, que l’on aborde ma future vie professionnelle… Ça cogite fort ! Nous sommes partis avec un adage de Nicolas Bouvier en tête « le voyage te fait ou te défait »… pour l’instant, c’est dans le désordre pour moi. Je me défais de façon de faire et de penser pour être autrement. Cela correspond aussi à un tournant de vie. Abordé ensemble, il n’est pas toujours facile mais au moins on sait ce que l’on ne veut plus et c’est déjà énorme !

Alors, chemin faisant, on parle projets : les filles de fêtes, de copines, de leur espace, de leurs envies de découvertes. Jéjé rêve de proposer à copain une fête quotidienne de marche dans les Pyrénées par une grande traversée mer océan! Je nous vois bien sur les pistes cyclables de l’atlantique que je découvre au hasard d’une très généreuse rencontre avec une belle famille… Mais de commun, nous voulons tous continuer de rencontrer d’autres personnes et de nous sentir si bien, d’avoir un chez nous et d’en partir pour d’autres découvertes. Gaïa précise souvent, partir oui mais pas dans les villes ! Et de demander, où sont les villes sans pickpocket ?… Ça me rend triste de la voir fragilisée par l’épisode cambodgien. On n’avait pas envie de leur ôter de l’insouciance…

On quitte à regret notre petit bout de forêt et comme souvent lorsque l’on se sent bien, on y laisse un bout de soi. Tu serais peut-être déçu, ami voyageur, de ne pas te trouver dans la même atmosphère magique qui nous a nimbé.

Chemin faisant, nous dormons en étape au creux d’un petit val pas forcement extra mais seuls et au bord d’un mignon ruisseau impeccable pour accueillir les jeux des zagziguettes.

Notre aire de repos, Ferme type 

Pas de réseau nous permet de travailler un peu sur ce blog si décalé de notre actualité maintenant… et de regarder au réveil les vaches qui viennent paītre juste à côté. La route tortillante à souhait nous offre des panoramas féériques avec notamment une part joliment embrumée.

Nous y passons notre playliste étoffée d’ajouts au fur et à mesure des découvertes musicales. C’était peut être salvateur pour des oreilles extérieures de ne pas nous entendre car tout y est passé : du Timon et Pumba d’Hakuna Matata à Shakaponk, en passant par Mickey3d, du Zoro est arrivé d’Henri Salvador à la Kpop de Corée, un crochet par Duke Ellington et G. Gershwin, de Mort aux cons à Salut à toi, de Soprano à Big flo… un brin de lac des cygnes et encore du Dysney… Eclectique ??? Naaannnnn !

Kaikoura en vue…

J’ai regardé sur bookme et sur le site de Daulphin Encounter mais tous les créneaux de nage avec les dauphins sont pris… Je suis déçue pour Jéjé qui en rêve depuis longtemps : nager avec eux mais chez eux… Face aux tarifs pour regarder les dauphins depuis le bateau pendant la nage des autres, voler en coucou quasi privé ne semble pas exagéré. L’association Air Kaikoura nous propose en direct des réductions encore plus grandes que sur bookme (150 $NZ de moins) et nous dit départ dans 1h50 à ce tarif et remboursé à 80% si on ne voit pas de mammifères marins. Le cap’tain semble sur de lui ! Banco !

Voilà cette improbable rencontre air mer !

VIDÉO CACHALOT 1354 1361

Pour ce faire, notre avionnet s’est tout simplement mis à 80 degrés pour quelques tours à droites et hop quelques tours par la gauche ! Ton estomac n’en revient pas de la centrifugeuse que tu lui infliges mais qu’importe puisque sous mes yeux écarquillés, pour ne pas dire exorbités, il y avait là cette force tranquille de plus de 18 mètres qui reprenait sa respiration sur 10 minutes avant de replonger pour environ 40… Chanceux ! Nous le sommes puisque notre session durait 40 minutes…

Quelle majesté se dégage de sa nage… ou son vol on ne sait plus trop tant le cachalot parait massif et dans le même temps donne une sensation de fluidité. Au moment ou il reprend une très grande inspire et s’engouffre en pourfendant si facilement les flots, il balance tels des fétus des kilos de flotte et nous retenons notre respiration pour partir avec lui… Voilà… Un dernier signe par sa queue à la verticale… La surface mettra du temps à reprendre le mouvement pendulaire des vagues tranquilles. J’ai les yeux qui débordent de flots aussi que je n’ai même pas senti s’épancher. Le regard de ma moitié est à l’unisson avec le mien… On pleure comme deux gamins tandis que nos zagziguettes sont elles aussi retournées.

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Après cette magie de l’instant qui nous semble des heures, voir des dizaines, que dis-je, des centaines de dauphins autour du bateau du Dolphin Encounter me semble presque dérisoire… mais il n’en va pas de même pour le grand et la petite zagziguette, ainsi que le montrera la suite…

Le soir en freecamp à South Bay, nous contons cette incroyable aventure à de jeunes aventuriers en vans. Il nous font rêver de leur liberté et de leur jeunesse, de cette insouciance. Nous les faisons rêver également d’aventures en famille. Donc, encore de belles rencontres, et des rêves, des rêves…

C’est d’ailleurs quand Malou dira qu’elle rêve de voir les dauphins, que tout va s’accélerer. A défaut de nager avec les dauphins, notre grand zagzigueur va aller avec les phoques à fourrure. C’est en se rendant aux bureaux pour réserver qu’il comprendra avec une meilleure mesure que moi à quel point Malou rêve de voir les dauphins, alors que moi, encore les yeux pleins du survol du cachalot, je ne pense pas aspirer à plus de félicité. De surcroit, notre autre zagziguette craint de plus en plus les flots mouvants et ne souhaite pas se rendre sur l’eau pendant environ trois heures…

C’est donc désynchronisés (dans la vraie vie cela s’appelle une belle engueulade 😆) que nous allons voir le Daulphin Encounter pour que Malou puisse aller sur le fameux bateau vu d’en haut. Oui, il reste des places de spectateurs. Comment faire ? Qui l’accompagne car Jéjé doit aussi nager avec les phoques et nous devons avoir rendu le camping car à Christchurch demain, à plus de 3 heures d’ici ? Quand je dis à Jéjé de demander à tout hasard s’il n’y a pas eu de désistement pour nager avec les dauphins… on en reste ahuri, il y a une place demain à 5h50… du matin ! Seule solution pour que les deux puissent être heureux, que Gaïa accepte de venir sur le bateau car Jéjé dans l’eau Malou ne peut pas rester seule. Subjuguée par mon plus beau regard de Petshop, notre grande accepte !

Folle de joie pour les autres, on se dirige tous vers la nurserie des phoques à quelques kilomètres de Kaikoura.

Film nurserie 20 mars 1466 1390

Nous resterons en observation plusieurs heures le long de cette côte déchiquetée et rocheuse à souhait pour créer des bassins naturels. Ceux-ci, protégés des ressacs, accueillent des enfants phoques de tous les âges et c’est sur cette symphonie d’allaitements, de jeux, de cours de natation, de bagarres entre ces êtres tantôt joyeux, tantôt endormis que nous attendrons avec fébrilité la journée espérée et redoutée du lendemain…

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4h50 – 21 mars – freecamp surplombant Kaikoura.

Levés dans un monde froissé de draps chauds et de vêtements froids, nous partons en catimini du freecamp en espérant avoir réveillé le moins de dormeurs possibles. Comme souvent aux abords des endroits touristiques, il y a peu d’endroits autorisée pour dormir… Comme souvent, le freecamp se transforme alors en tétris grandeur nature pour caser tous les arrivants et déjouer la menace d’amende…

Nous avons laissé les filles endormies dans la capucine car nous allons sur le proche parking du Daulphin Encounter (on a évidement demandé si l’on pouvait y dormir…. Mais non ). Leur réveil est donc joyeux car bien sur tout ce qui est interdit semble encore plus savoureux !

Tandis qu’elles revêtent le florilège de tous leurs habits pour être en mer de nuit et au chaud, Zagzigueur père part enfiler ses couches néoprènes. L’aventure démarre donc par un petit film sur ce qu’il convient de ne pas faire en présence des dauphins et ce qui est recommandé pour leur donner envie de venir te voir (ici, pas de nourrissage ouf !). Un trajet en bus jusqu’au bateau. Tu sens une organisation rompue à l’exercice… Le personnel est sympathique et heureux de partager l’instant. Les souffles sont courts pendant que le bâtiment sur cette mer d’huile encore noire s’avance. La ligne d’horizon commence à s’éclaircir.

Durant plus de deux heures que nous ne verrons pas passer, nous allons changer de lieux plusieurs fois et être suivis, rattrapés, distancés par des centaines et des centaines de dauphins. Joueurs, ils viennent faire la course dans l’espace vide entre les deux quilles. Je suis seule à l’avant avec les filles. Nous pouvons aller et venir partout puisqu’hormis les trois personnes de l’équipage tout le monde est dans l’eau. Les rayons du soleil arriveront bien plus tard, mais nos cœurs sont bouillonnants de liesse ! Des sauts, des courses, des saltos, des nages tranquilles, des mères et leurs petits, nous verrons des centaines d’ailerons, des dizaines d’yeux qui nous semblent rieurs, des ventres lisses qui semblent soyeux et tout le temps, une fluidité sans nulle autre pareille, une dextérité à te faire pâlir d’être si peu agile avec tes dix doigts, le sentiment que lui, le dauphin, est l’illustrateur parfait de ce que veut dire le terme « accélérer ».

Dauphin Dusky 

De temps en temps , on regarde vers les nageurs qui, avec leur point de vue ne voient pas que leur groupe est littéralement pourfendu par des dizaines de dauphins…

film 1525 à couper

Et tout à coup, c’est l’excellence ! Une masse inimaginable de cétacés avancent de concert et les submergent… nous en restons médusées ! L’un deux se décroche du groupe et joue avec Jérôme et son co-nageur. On a le cœur gonflé à bloc pour lui… D’ailleurs, son regard halluciné ne trompe pas lorsqu’il regagne la plage arrière du bateau. Il est en transe de cette rencontre, il est aussi transi de froid mais enfin il est heureux…


Durant quelques minutes, l’équipage laisse apercevoir aux nageurs ce à quoi nous assistons depuis longtemps… Je ne sais pas combien de « amazing » et « oh my god » nous avons entendu fuser de tous… Je ne sais pas ce que c’est que d’être à l’eau avec ce magnifique animal, mais le collectif présent a été pantois du spectacle ! Dans la magie de l’instant, le collectif est à l’unisson et l’équipage a aussi des étoiles dans les yeux. C’est dire qu’ils aiment leur métier et peut être cela nous fait croire que nous avons la chance de notre vie parmi tous ces flots d’être à la bonne place au bon moment !

Si la partie espérée de cette fameuse journée est accomplie, dès 10h30, la course contre la montre joue et nous fait basculer dans la partie redoutée.

On range, on empaquette, on nettoie… Nous roulons trois heures, refaisons les niveaux de tout… Arrivés à temps, les check out se déroule bien. Bilan : 3372 km en 28 jours… Pas mal pour nous qui n’aspirions pas forcement à engranger du kilomètre !

Mon cœur débordant de liesse ce matin l’est encore mais à présent, il est gourd de lâcher notre camping car. J’ai le sentiment d’abandonner ma vie de liberté, de ne plus être parmi les arbres, les animaux… Cette trilogie de rencontres marines m’a transporté hors du temps, hors de moi, même hors de la famille et j’ai bien du mal à me dire que c’est fini…

Sniff! 

Mais cela s’enchaine, et malgré mes humeurs maussades, aéroport, repas insipide, vol vers Auckland, récupération de voiture , homestay sympa mais partout dans cette nuit des maisons, des bâtiments, des gens, encore et encore…

Le corps est ici mais en fait mon esprit est resté sur l’ile du sud ! A force, ça ne va plus être que du morcèlement ! Je ne sais pas si je vais réussir à revenir…


Pour s’en remettre, il nous faut un nouveau cap ! Ça tombe bien, je vous en parle bientôt mais avant…

… je ferme les yeux et me rebalade aux Caitlins , au dessus des rivières au bleu glacier, aux lacs bordés de montagnes, aux côtes sauvages remplies de vies aériennes et marines, je saupoudre le tout de forêt native, de fougères arborescentes, d’arbres millénaires, d’oiseaux aux chants enjôleurs… quelques fjords encerclent le tout et je rêve, je rêve…

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Déboussolée !

Vous vous souvenez de notre journée du 21 mars ? Une rencontre aux aurores avec les dauphins, la route jusqu’à Christchurch, rendre notre maison mobile qui ne rentrait pas dans mon sac à dos, sauter dans un avion pour Auckland, et atterir en homestay !

Après ce mois dans la nature, on s’est dit que l’on allait rencontrer un kiwi… Vous auriez dû voir notre tête quand on a rebranché le traducteur car notre hôte ne parle que… Chinois ! 😂 C’était à mourir de rire et une caméra cachée à ce moment là aurait eu beaucoup de succès. C’est raté pour cette rencontre, mais dans cette jolie maison planquée dans les fougères, nous en ferons une belle en la présence de Fred, en partance pour la France. Nous nous élançons vers notre prochaine destination, Taupo !

1ère escale prés d'Auckland 

Pas facile de savoir quoi découvrir sur cette île qui semble avoir de nombreux points d’intérets ; alors, nous nous sommes fixés deux points d’attache en fonction d’avis d’autres voyageurs en famille. Ce sera Taupo pour six nuits et Coromandel pour les quatre restantes sur le sol néozélandais…

C’est trop peu, d’autant qu’il nous faut nous réapproprier la vie en sédentaire. Génial pour l’espace autour de nous en intérieur! Les zagziguettes s’étalent tout ce qu’elles peuvent et ne rangent rien. Vu qu’on ne roule plus, ça ne risque plus de valdinguer… Bon pour ce point là, j’aimai mieux en camping car…

La douche est divine et en la faisant durer 3 minutes, elle nous semble s’étendre des heures. On a une vrai et grande cuisine où l’on fera même un gateau et pleins de légumes…

Oui, c’est un peu moins cher ici dans le nord pour la nourriture ! Et surtout… on a du wifi en continu !!! Et ça, même avec ta carte sim achetée pour, ben… dans l’île du sud il y a des progrès à faire !

Taupo est une base rêvée pour découvrir plein de choses, nottament toutes les conséquences d’une activite géothermique intense. Et ça, les zagziguettes savent ce que ça veut dire ! Hotpools !!! Il y en a partout avec aménagements ou sauvages, payants ou gratuits… Nous, on est fan des jacuzzis naturels ou pas.

C’est l’occasion d’une belle petite rencontre improvisée au détour d’une tyrolienne dans un parc surplombant un petit coin d’eau chaude dans l’energique rivière Waikato.

Et c’est parti pour une soirée prolongée avec Maxime, Aurélie, Marine, et Tim. Nous tournons dans des sens différents donc ils nous prodiguent pleins de bons conseils pour la suite! On adore quand la vie est si chouette ! Notre coeur se serre un peu car ils rentrent bientôt chez eux et nous nous devons aussi acheter les billets de retour…

Allez, un peu d’école. Bizarre, c’est plus difficile de les canaliser ici que dans le camping car finalement, puis en route pour l’école grandeur nature. Il ne nous manque plus que la petite voix en off pour les explications mais nous sommes rendus dans un épisode de “C’est pas sorcier” en direct (à Wai-O-Tapu et Waimangu). Et toutes les manifestations softs de l’activité volcanique de notre bonne vieille Terre y passent, du bouillonnant au fumant, du geyser au lac d’acide. Pour te montrer qu’il se joue là un théatre inhabituel, les couleurs sont de rigueurs avec des bleues veloutés et attirants, des verts profonds ou pales, des jaunes tranchants aux oranges tonitruants. De cette activité, l’on pourrait croire la vie exclue, mais point. Et c’est un extraordinaire foisonnement, une vrai orgie de végétation qui s’adapte à la température du sol, à son acidité aussi. C’est très beau et si l’on réflechit un peu cela fait aussi très peur… Je suis contente de n’être que de passage parce que c’est déjà bien actif comme cela, alors si la Terre se reveille un peu plus…


Wai o Tapu 


Waimangu, le lac d'eau chaude le + grand du monde 55° en moyenne 

L’eau, ici omniprésente, est un vrai fil conducteur dans toute activité. Et des activités proposées, il y en a énormément.

Rivière Waikato 

Nous, nous sommes un peu… et bien fatigués est le bon mot; alors lorsque le couperet de la météo tombe pour nos envies randos… et bien, cela laisse la place à un grand regret pour le Tongariro que nous ne pourrons pas arpenter, mais peut-être à une folle envie aussi de revenir! Ahhhh revenir passer du temps en Nouvelle Zélande… En rêver alors qu’on ne l’a pas encore quittée, on marche sur la tête 🤣

Les jours s’egrennent trop vites, et nous partons tout au nord. Non, sans un détour à la façon des zagzigueurs pour admirer une des 300 grottes de Waitomo (cave world grace une fois encore à Bookme) joliment luminescente grace à la présence de vers luisants. Magique!

Dans l'antre des vers lumineux... Pour vous donner une idée: photo du web. La couleur tendait + vers le vert

Enfin, après de nombreuses heures de routes joliment sinueuses, nous voici longeant cette fameuse péninsule des Coromandel. Nous trouvons notre “vue” avec petit chalet. Un petit havre de paix écolo ou tout fonctionne en autonomie. Oups pas de soleil… Bon !? Nous verrons bien s’il y a eau chaude ou pas…et s’il y a assez d’électricité produite quand même. Déjà, il pleut donc nous aurons de l’eau, et vu comme les alentours sont bien verts, il doit y avoir beaucoup de pluie ici… Bien sur, comme à tout paradis, il y a une petite ombre au tableau, sinon ce n’est pas drôle !

 Coromandel. Le fameux homme en botte et short. Dans une maison autonome le moulin à café est manuel. 3ème photo vue de chez nous!

Je vous laisse apprecier la dimension de la toilette sèche… Inutile de vous dire à qui cela peut faire peur ! Comment ça vous avez trouvé que pour moi aussi c’est hyper anxyogène ! ? Cela fait étonnement ressurgir un cauchemard de mon enfance… brrrr… Tiens, il n’y a pas que les enfants… Les habituels lecteurs de toilette n’y restent pas…Bizarre !

 On sent un courant d'air...mais pas d'odeur
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Un petit bilan pour nos zigs zags chez les kiwis ? Et hop, une petite synthèse toute partiale comme d’habitude !

Bien sur, impossible pour nous de trancher Ile du nord et ile du sud, sempiternelle question posée par tout voyageur désireux de venir ici. Sans conteste pour nous, l’île du sud nous est plus familière. Elle est effectivement plus sauvage, moins dense en population ou étendue urbaine.

Elle offre d’avantage d’attraits pour nous avec la présence d’animaux marins et les incroyables rencontres que l’on vous a narrée. Ici aussi les paysages ne sont pas en reste, mais le sud… grands, beaux, variés. Mer, montagnes, lacs, rivières, paturages. Des moutons en veux-tu en voilà, des biches graciles, des vaches bariolées. Des oiseaux partout ! Pingouins… peut-etre mais nous n’en n’avons vu que deux et de loin… par contre, des mamifères marins waouhou !!!!

L’homme n’est jamais très loin puisque tu es sur une route en train de silloner un île sauf dans le fjordland, mystérieux, fermé aux roues qui nous transportent. Ici, pas de construction de routes pour mener à d’anciens villages. L’histoire humaine et industrielle y est trop récente, donc peu de routes ou pistes en gravier qui ne mènent pas chez quelqu’un… je vous en reparle tout à l’heure mais ceci genère un flop pour nous, dormeurs vehiculés en self contained… Cependant, tu croises donc sur ces routes de magnifiques vehicules échappés des temps anciens. C’est un peu le Cuba de ce côté-ci de la terre ! Un petit florilège...

Photos 1494

Vous l’aurez compris dans ce final, les tops sont le sentiment de liberté dû au camping car dans des paysages époustouflants et sans cèsse changeants. La nature et les animaux sont incroyables de beauté dans cette fin d’été qui nous a accueilli. Nous étions preparés aux temperatures estivales de 19 degrès en moyenne et nous aurons eu au final de bien belles journées, grace aussi à notre adaptabilité en fonction de la météo, ce qui nous aura fait parcourir cet étrange itinéraire. Quand on croise la civilisation, on aime beaucoup aussi. En effet, aucune maison ne se ressemble. Les menuisiers alu et les constructeurs sont ici hyper inventifs et la lumière est une des composantes essentielles des maisons : il faut qu'elle rentre ! On adore cette diversité et on se dit que chez nous, un stop urgent à l'uniformisation serait bien utile !

Et s’il y a des amoureux des arbres, vous avez trouvé votre destination ! Impossible d’y rester insensible : majesté, défi au temps et à la pesanteur, source de vie, ils sont trop peu mis en avant à mon goût, témoins de l’histoire que nous partageons avec la terre… Après les avoir miré à s’en craquer les cervicales sur les deux îles, j’accepte sans difficulté les mesures imposées à l’entrée dans le pays. Certains sont malades et ce sont des pans entier de témoignage d’histoire qui disparaissent. Pensez donc, il y en a qui sont nés au moyen âge, ou qui se sont developpés en même temps que le christianisme… Epoustoufflant !


La Nouvelle Zélande avec des enfants est superbe même si tu ne peux pas faire toutes les rando que tu voudrais. Des parcs de jeux extraordinaires sont souvent plébicités par les zagziguettes et elles ont leur classement avec en tête celui de Cromwel, puis celui de Oamaru et sa charmante ville victorienne. En plus, question sécurité, tout va bien. Le pire parait-il est le French Shopping… Quelle honte j’ai ressenti à cette explication. De nos compatriotes volent ici et depuis longtemps lors de leur passage et ne se plient pas aux coutumes des honesty box (pas de controle mais prix affichés et paiement à mettre dans une boite pour les campements, les ventes directes de ferme, les services d’eau ou de dumpstation…). Du coup, les français ne sont pas toujours bien considérés. On l’a un peu ressenti pour une location airbnb lors d’un objet manquant qui avait juste été déplacé… Ça met en pétard, mais c’est vrai je crois que le côté resquilleur est prononcé chez les français...


Les flops… ou nos idées reçues ont la vie rude

Croire que la Nouvelle Zelande est un pays écolo ! D’ailleurs, ce sont les inventeurs de toutes les activités de dingue que l’on peut faire avec un moteur et si possible avec du bruit, type bateau ultra rapide sur rivière, survols de tout ce qui est possible dans n’importe quel aéronef ! Je n’ai jamais vu autant de trucs volants qu’ici!

Croire que parce que tu as un camping car dit “self contained” tu ne vas rien payer de plus ! Ami voyageur, si tu penses que parce que tu es en campervan avec un faux wc puisque bien planqué et jamais sorti de ton camper, tu ne vas rien payer de plus… tu te trompes ! Aussi, prévois dans ton budget quelques nuits à l’addition bien salée. 3 applis (ranker, campermat, wikicamp) te permettent de ne pas faire du sauvage car il y a des regions oû c’est carrement interdit comme dans les Caitlins par exemple. Et quand tu vois affiché partout le numéro de téléphone à faire pour dénoncer un stationnement de campervan ou camping car… En plus, même si le stationnement sauvage est possible, pense qu’il y a tellement de clotures qu’il est difficle de pouvoir se poser quelque part (là evidement le campervan a plus de chance de se faufiler). Tu croyais trouver LE spot, hors endroit autorisé… faisable mais risqué quand même… Alors, oui ça te permettrait de ne pas te retrouver enfilé comme une perle dans la ribambelle de lit roulant sur parfois un mauvais parking… Loin du glamour idéalisé n’est ce pas ?

C’est d’ailleurs dans ce contexte que j’ai pu croiser les pires toillettes sèches de toute ma vie! Très très violent en venant d’un Japon ultra propre de ce point de vue ! Quand ça se met à deborder tellement c’est plein… je ne vous en dis pas plus sur la vue et l’odeur !

Les sandflies font également parties des flops de l’île du sud, mais heureusement elles ne sont pas partout. Ce qui te laisse un certain répis puisque chaque petite moursure de ces sales moucherons vont être actifs pendant environ 3 semaines . Alors, chez nous en Camargue, il y a bien plus de moustiques mais ça gratte quand même beaucoup moins longtemps !

Est ce que ces flops sont redibitoires ? Naaannnnnn ! Les zagziguettes vous le disent en image.

Et moi, je réitère :, j’💖 ce que l’on a découvert !

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Pour finir quelques photos en vrac et le road trip de Jéjé

Du vin en canette?!?