Nous pensions être essouflés, fatigués avec l’altitude, et un peu désorientés comme à chaque nouveau pays… Le sacerdoce du voyageur zigzaguant au long cours est d’être sans cesse en reconstruction de ses repères sitôt une frontière franchie, que celle-ci s’avère administrative ou touristique d’ailleurs ! Ainsi, tu te dois de vite prendre des repères de monnaie, de valeurs, de quartier, de nourriture, de réseau, de relations sociales, des modalités de transport…
Dans notre frénésie d’avancées, nous ne préparons que peu et si nous avons sans doute des reflexes de voyageurs antiques, le temps où internet n’était pas un outil de voyageurs justement, maintenant il en va tout autrement. Aussi, premier réflexe, les applis ! Quels outils fonctionnent ici ?
Ici, c’est à présent l’Equateur !
Bien, Uber pour commencer, et son concurrent un poil moins cher easytaxi ; l’incontournable Whatsapp. Décidement, je me dis que lorsque en Europe les consommateurs auront aussi pris le pli du whatsapp, les opérateurs à l’international vont souffrir, hi, hi, hi…
Après repérage, il semblerait que à offre équivalente, Agoda propose moins de frais que Booking, MAIS attention pour les familles car parfois les tarifs d’Agoda n’incluent pas les enfants…bien lire donc 😉
Dans les 1ers trucs aussi, la carte sim, l’opérateur historique ici est CNT, nous on a pris Claro sur les conseils de locaux… Je me demande quelle couverture il peut bien y avoir dans un pays ayant des reliefs si variés ! A voir…
Pour se poser donc, et voir la réaction de notre organisme à l’altitude de Quito qui oscille entre 2800m et 3100m, nous avons élu domicile dans un des petits appartements de la Casa Bella Vista. Elle est bien nommée ! C’est propre, confortable, un rien surannée…Des gens y vivent à l’année.
Quartier : San Blas. Sécure en journée, mais attention à la nuit. Nous, peu importe car avec les enfants, la nuit on est à la Casa, où dans un de nos deux QG attenants qui nous régalent les papilles, et à droite de la porte il y a notre épicerie avec tout ce qu’il faut, sourire en plus ! Pour vous donner un ordre d’idée, c’est environ 38 US$ la nuit. Attention pour les improvisateurs, comme partout en Equateur, lors des weekends les hébergements et transports sont pris d’assaut…
Comme vous l’a conté Gaïa, une période difficile nous a accaparé les trois premiers jours… Ce n’est pas obligatoire, ça dépend…ben de rien justement et c’est cela qui est dur car tu ne peux rien prévoir. Pour nous adultes, cela s’est manifesté par un énorme essoufflement, même pour rire ! Quelques céphalées, et surtout la surveillance constante de nos zagziguettes qui nous a bien mis à plat.
Après cela, nous avons peu rayonné dans cette ville ruban, longue de plus de 40km.
De San Blas, tu fais l’essentiel à pied avec donc une belle vue panoramique depuis le haut du parc Itchimbia qui nous surplombe et qui nous offre notre premier colibri rencontré ! Si vous repensez à l’altitude, c’est juste incommensurable pour nous qu’il y ait cette vie ici !
Le centre colonial juste à côté nous a procuré de belles balades, mais en mode vigilent tout de même (nombreux vols à l’arraché dont on nous a mis en garde, ou racontés lors des rencontres de locaux ou voyageurs)
Gaïa a ici choisi de nous faire visiter la Iglesia de la Compania de Jesus.
Il n’y a pas de mots pour d’écrire ce lieu si ce n’est que l’adjectif « ostentatoire » me parait faiblard au regard de ce que tes yeux appréhendent de dorures, de sculptures, peintures, influence maures, hispaniques, et la touche andine quand même. Je crois que incomparable est un terme approprié. Ce lieu, nous a permi d’aborder le thème encore une fois des styles architecturaux et je pense qu’avec la maxime qui s’applique bien « Le baroque, c’est pas du toc ! » Elles vont le reconnaitre, chez nous en Europe assez facilement ! 😅
Pour suivre, j’ai choisi la plaza San Francisco : incontournable de beauté avec une grande place piétonne emplie de pigeons que les enfants coursent, une belle légende pour la construction du parvis ( un marché avec le diable en personne et une pièce manquante salvatrice) qui a captivé les zagziguettes, et un magnifique ensemble couvent-église.
Si la partie musée d’art religieux intéresse moins tout le monde, alors on se transforme en chercheur du plus vieil objet, du manuscrit datant du 17 ou 18ème siècle écrit en chiffre romain… Aujourd’hui pas d’école, mais avec cet apprentissage là in situ, je culpabilise un peu moins…
C’est en sortant de cette place que l’on s’est rendu compte de l’organisation urbaine. Comme souvent tout fonctionne en cuadra, mais il reste à Quito des traces visibles de l’organisation corporatiste d’une ville comme ce que nous connaissons de l’urbanisation moyen-âgeuse. Et cette réflexion, nous la devons aux Piñatas !
En effet, une rue partant de cette place ne propose que des boutiques de piñatas et des officines de pharmacie. Alors ce jour là, nous nous sommes amusés à dresser la liste de toutes les rues spécialisées et je vous la livre tout de suite :
Couture ; laines ; tissus ; chaussures ; artisans ; restaurants ; maillots de football ; glace ; papeterie ; fruits et légumes ; œufs ; sac à dos ; boucherie ; bonbons ; farine ; composition florale…
Un autre jour, c’est Jérôme qui choisit de prendre de la hauteur en utilisant le Téléférico au dessus de la ville pour t’emmener à 4000 mètres en 18 minutes. Malou a beaucoup hésité de peur d’être encore malade mais elle s’est lancée et est revenue ravie de sa balade !
Rendez-vous compte qu’elle aura fait, je pense, un tour de balançoire le plus haut de toute sa vie 😉
Pendant ce temps, avec Gaïa, nous avons été subjuguées par le travail et le savoir faire d’un peintre sur plume prénommé Abraham, et une partie de son travail s’apprécie… à la loupe ! Quelle minutie !
Malou cette fois-ci s’est laissé portée puisqu’elle a choisi notre prochaine destination. Ce voyage est une grande révélation pour elle, mais je vous en reparlerai dans l’article suivant… pour l’instant, Gaïa est aux commandes et direction Pululahua. Elle veut voir le cratère volcanique habité ! Oui, oui, vous avez bien lu : un cratère de volcan, pas tout à fait inactif, habité et cultivé. Nous aurions pu y dormir mais manque de motivation pour y aller juste une nuit… cependant je pense que cela en vaut la peine tant le site semble enchanteur.
Nous nous y sommes rendus avec Walmer, un adorable chauffeur Uber rencontré plus tôt, qui par effet mécanique dû à son âge s’est vu remercié de ses fonctions dans le secteur jeunesse (hélas, ça aussi cela se mondialise 😤) et se consacre donc à cette nouvelle activité. Nous partagerons un grand moment lorsqu’il nous donnera un cours d’origami japonais, une de ses passions qu’il sait divinement partager !
Enthousiastes, entre deux pliages, nous filons aussi à la Mitad del Mundo !
Proche de Quito, cet endroit très touristique nous a vraiment surpris ! On pensait être assailli de marchands et échoppes à souvenirs chinoisant… c’est un peu le cas mais pas tout à fait non plus : on a plutôt été littéralement envahi de poussière car c’est le secteur des carrières et que les exploitations vont bon train ! Ami asthmatique voyageur, organise toi donc car en plus de l’altitude beaucoup de fines particules se respirent ici !
Malgré tout, nous nous sommes « éclatés » et avons pu voir pour de vrai des forces de la nature à l’œuvre ! Entre la centripète et celle de Coriolis, on a testé, expérimenté et bien sur FORCÉ !
Si vous êtes de passage et même sans enfants, n’oubliez pas de venir vous amuser en sciences géographiques au musée Solar Inti Ñan à ciel ouvert ! Extra, on vous en met quelques extraits et interdiction de rigoler bien sur !!!! On est devenu incollable sur la ligne équatoriale aussi 😅
Petit bilan pour Quito donc par Jéjé : « pas desagréable grace à notre vue ouverte sur la ville… Si on avait été dedans enfermé, on l’aurait moins bien vécu ! ».
J’ajoute qu’il ne faut pas hésiter à marcher avec un tour de cou pour se couvrir la bouche ! Pas de masques asiatiques arrivés jusqu’ici mais on a quand même eu l’impression de revivre les respirations d’Oulan Bator, et c’était peut-être même d’avantage beuuurrrkkkk qu’en Mongolie. Je crois que maintenant, on a tous une peur des bus bleus qui démarrent en côte !!! 🧐