Allez, je ne résiste pas à la lecture de vos derniers commentaires à y répondre un peu collectivement et à vous raconter le retour !
Alors oui, c'est un jour, on ne se souvient même plus quand, ni ce qui a fait germé cette idée, mais un jour on se dit " et si je partais marcher sur le chemin de Compostelle ? "
J'ai souvent pensé à la lecture des différentes informations que je pouvais trouver ici et là qu'il y a une part de mythologie du chemin, sur les signes, les rencontres ; pour ma part, j'espérais surtout avoir le temps de penser, d'évacuer les pensées négatives, d'alléger l'esprit mais également alléger le corps aussi la dimension sportive était importante, étais - je capable de le faire?
Maintenant, ces presque 2000 km faits et dans la mesure où je n'ai pas eu de blessures, ni ampoules, ni tendinites, juste peut être mon sac à dos qui me pesait un peu sur les épaules, j'ai presque tendance à dire que c'était facile ! L'homme doit être finalement une machine à marcher, et du coup la dimension sportive a perdu son intérêt.
En revanche, côté spirituel, j'ai vraiment l'impression d'avoir évacué tous ce qui me chargeait.
En marchant, quand je sentais une petite douleur quelque part, j'amenais ma respiration dans mon épaule, le pied, le genou pour faire de la place, pour que les énergies circulent, c'est une méthode issu du yoga. Et bien la marche a dû également me permettre de faire de la place dans mon esprit, je prenais les idées les unes après les autres, et celles qui pesaient trop lourd, pffff, je les laissais derrière moi. Cela ne marche pas à tous les coups, quelquefois elle revenait! Et bien je la reprenais, je la regardais sous un autre angle, et pffff à jeter.
Et cela a été jusqu'au dernier jour, même à Santiago j'ai continué à faire des rencontres et à parler avec des personnes qui m'ont éclairée et nourrie.
Alors oui, j'ai trouvé dans ce chemin beaucoup de ce que j'étais venu chercher ! Je suis heureuse, fière, mais aussi reconnaissante....
Je pensais souvent aussi en cheminant que je ne deviendrai pas une Camino Addict, à repartir d'année en année, vers St Jacques...et dans le bus qui me ramenait de Finisterra, je me surprenais à penser au chemin à d'autres saisons, plus doucement, en prenant le temps d'envisager la dimension culturelle, de méditer plus ou de faire plus de yoga ! Pèlerin un jour, pèlerin toujours?
Et puis le retour est en cours, après une dizaine d'heures de bus entre Santiago et Santander pas très drôles, une arrivée à 3h30 en pleine nuit, à essayer de dormir dans la rue (je m'étais trouvé une terrasse de café près de la gare maritime un peu à l'écart).
Après un peu de shopping (OK j'avoue cela n'est plus une démarche très pèlerine ! mais 11 semaines sans un achat c'est beaucoup non? Tu es d'accord Xaviére ?) j'ai embarqué sur le Pont Aven à 14h, pris possession très rapidement de ma cabine et savouré une douche chaude et bienfaisante !
Super moments, belle mer, je peux continuer d'arpenter les ponts et admirer les paysages
Mais à peine la nuit tombée, je me suis également effondrée pour une nuit complète de presque 11h!!
Ce matin, les nuages sont revenus, et j'ai vu les anglo-normandes avant de doubler le Cap de la Hague!
Le retour est parfait, j'ai une espèce de sas qui me ramène petit à petit vers la vraie vie, vers ma vie, vers vous.
Une dernière étape, un petit temps d'attente à Portsmouth où il est 16h ce mardi 10 Octobre, puis j'embarquerai dans quelques heures pour Caen et demain je pourrai dire que je suis rentrée, mais pas que ce chemin est fini, car il va sans doute résonner encore longtemps en moi.
Petit clin d'oeil aux poulettes de Jacques (pas celui de Compostelle mais le coach de Valognes) j'espère avoir des jambes pour courir samedi et mon Jacko, je te souhaite un beau marathon ce week-end!!