On ne pouvait quand-même pas rester une semaine à Lanzarote sans rendre hommage à la plus illustre sommité de l'île, César Manrique. Comme on l'a dit peintre, sculpteur, architecte, né ici et mort ici, fou amoureux de son île, ami de Picasso et de toute la bande, hédoniste, très fier de lui, etc. Il a décidé et convaincu les autorités locales de faire de Lanzarote une oeuvre d'art à part entière, homogénéité des constructions, interdiction des panneaux publicitaires, aménagement des sites naturels.
Très très influencé par son époque, il s'est fendu de grandes sculptures parfois animées placées dans les giratoires, au symbolisme obscur. Son génie éclate principalement dans l'aménagement des grottes naturelles laissées dans la lave refroidie.
Au pied de son "monument aux paysans" (?) on trouve un ensemble de constructions rassemblant les éléments d'un village traditionnel et rural de Lanzarote, avec le même souci esthétique et artistique. La "fondation Manrique" occupe la maison (mais peut-on parler de maison ?) qu'il a habitée au centre de l'île. Etant tombé amoureux d'une coulée de lave percée de gouffres, il a voulu acheter l'endroit. Les propriétaires ont refusé l'argent de ce terrain inculte, et lui ont même fait cadeau de tout ce qu'il y avait autour ! Il en a fait un ensemble stupéfiant, découvrant au passage de grandes bulles dans la lave qu'il a fait communiquer par des couloirs, le tout peint en blanc. De temps à autre, une grande baie vitrée nous place devant un de ces décors magnifiques de Lanzarote.
Ce n'était pas assez, nous sommes allés l'après-midi visiter les grottes "Cueva de los Verdes" : descente abrupte au fond du gouffre et labyrinthe en trois dimensions au coeur de la lave. Il paraît que ça fait 7 kilomètres, mais les visiteurs n'en parcourent qu'un seul, en colonne grégaire malheureusement. L'aboutissement de ce cheminement se fait dans une grande salle naturelle où l'on découvre..., on ne vous dira pas quoi, car si vous allez un jour vous regretterez qu'on vous l'ait dévoilé.