Nous avons quitté notre maisonnette douillette dimanche matin, jour d'élections au Costa Rica. Les gens font la queue souvent devant les écoles, sévèrement grillagées et munies de sas où l'on n'entre pas comme dans un moulin. Souvent escortés par des supporters brandissant de grands drapeaux nous attaquons à nouveau l'inter-américaine, en plaine puis en montagne dans une forêt toujours très épaisse, la destination étant San Gerardo de Dota...
Ce non-patelin n'apparaissant même pas sur la carte est le seul lieu habité du parc national des quetzals. Ah ce quetzal, le plus bel oiseau de la Terre dit-on, le serpent à plume des Aztèques et des Mayas, ne vivant qu'ici et dans un zoo mexicain, un vrai dahu.Bref, ça monte et la route devient étroite, très étroite, sinueuse, très sinueuse. Nous ratons notre hébergement, 4 km de plus, et nous trouvons finalement le chalet attendu . Déception, il est minuscule, n'a aucun équipement . Nous négocions par watshapp (en piratant le WiFi d'un lodge voisin) et nous obtenons un grand chalet faisant très bien sur les photos... Mais bon, on est là pour le quetzal.
2500 mètres, la nuit,ça caille, et même le soir et le matin. Heureusement il y a un poêle Louis XV et une réserve de bois, on chauffe à mort cette passoire à calories.
Le lendemain, réveil à 5 heures, il fait 5 degrés . Le quetzal apparemment craint le chaud et le soleil. Au bout de quelques kilomètres nous tombons sur un groupe de plusieurs dizaines de touristes dûment encadrés par des guides lourdement armés de lunettes puissantes. Tout le monde scrute la forêt, et finalement le dieu est signalé . Nous pourrons en photographier et filmer deux, mais il faudra que Photoshop se retrousse les manches pour qu'on en sorte quelque chose !
Nous avions prévu de rester trois jours dans ce supposé repère de quetzals, mais nous décampons dare-dare, direction la côte du Pacifique. La route monte à 3500 mètres, 8 degrés, et dégringole au niveau de la mer, 31 degrés, faut s'y faire.