Carnet de voyage

Costa Rica, le retour

13 étapes
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Déjà vingt ans que nous avons visité ce petit pays d'Amérique Centrale. A l'époque nous campions tous les soirs, à présent nous recherchons plutôt le confort des lodges. "Tempus transit !".
Du 26 janvier au 17 février 2022
23 jours
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En voiture pour le Mosquito Coast ! On va vérifier lequel est le plus casse-pied : le moustique ou le coronavirus.Départ prévu - mais non garanti comme chacun sait depuis deux ans - mercredi 26 janvier.

A tout hasard, on fait les valises.

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Avions, pour commencer, évidemment : Nantes, Roissy, Panama City, San José. Bout à bout, disons vingt heures, et sept heures de jetlag que nos vieilles carcasses encaissent comme elles peuvent. Bref, si ça ne nous plaît pas, restons chez nous.

A l'arrivée, l'hôtel qui devait nous attendre a bouffé la consigne, et vlan, une heure de plus avant de s'effondrer dans les plumes. Réveil bien avant l'aurore et petit déj dans le jardin tout en fleurs et en fruits. Taxi, navette, et voiture de location pour nous rendre à La Pavona, un non-bled atteint après un labyrinthe décourageant dans la banlieue de San Jose et les petites routes du pays. Le Costa Rica n'a pas investi dans les panneaux indicateurs, on n'en a vu aucun, le GPS non plus d'ailleurs...

La Pavona, c'est un grand parking là où la route se termine, au bord d'une rivière et où les "lanchas" embarquent les voyageurs pour une heure et demie de navigation dans la jungle avant d'atteindre Tortuguero. Nous allons passer trois jours dans ce village incroyable, et nous vous en dirons plus bientôt.

Logement parfait dans un petit chalet en forêt, et réveil en fanfare avec un duo de coqs et de singes hurleurs.


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Ce sont les singes hurleurs qui ont lancé ce matin la chorale animalière. Un coq a enchaîné, et tous les autres ont suivi.Nous nous sommes aventurés dans la visite du Parc National. Ouais, une belle arnaque, 15 dollars pour un sentier de deux kilomètres, sans compter l'heure passée à s'enregistrer en ligne, deux lézards et une araignée. Bref, la faune si on veut la voir, il suffit de s'asseoir sur la terrasse ou de baguenauder dans les ruelles du village. Et alors là on est vraiment gâtés.

Le repas du singe hurleur 
Le toucan du jardin 
Atèles en folie 
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Tortuguero, au départ ça veut dire "chasseur de tortue". Il se trouve qu'une espèce de tortue justement vient pondre tous les ans sur la plage où elle est née . D'où le nom du patelin atypique, accessible seulement en bateau (ou en avion taxi...), coincé sur une bande de terre entre la mer et la rivière parallèle au rivage .Pas de route, pas de véhicule à moteur, et pour ainsi dire pas de rues, à part un axe central et un réseau compliqué de sentiers-ruelles. Les chasseurs de tortues se sont convertis en chasseurs de touristes, et le vivier est conséquent. L'espèce n'est pas menacée pour le moment.


Déambulation dans la rue de Tortuguero

Et à présent quelques oiseaux photographiés dans le jardin ou à proximité .

toucan de Swainson, bec jaune et noir ; toucan aracari ; trogon gorge rouge ; grand perroquet Macaw (79 cm) ; frégate
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Sarapiqui, c'est le nom de la rivière qui passe au pied de notre hébergement : une ancienne hacienda transformée en lodge, au milieu d'une forêt de plusieurs hectares . C'est un vrai paradis pour les oiseaux et pour ceux (celles) qui les aiment. Petit aperçu des visiteurs de ce matin.

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Soleil tous les jours et pluie pareil ou presque, la végétation se plaît bien ici. Et les fleurs aussi évidemment, voici un petit échantillon du bouquet du jour.

Et quelques oiseaux pour le même prix :

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Nous avons quitté le Gran Gavilan avec regret, sa flore, ses oiseaux, son restaurant et ses chaleureux aubergistes. Direction Monteverde, un haut lieu touristique du Costa Rica : 180 km, pas de quoi s'en faire apparemment. La première partie se fait dans une plaine agricole, entre les plantations d'ananas et de canne à sucre sur une très bonne route.

Le cône parfait du volcan Arenal se rapproche, il est complètement dégagé, on aperçoit les fumeroles au sommet, et on renifle le soufre. Toujours sur une chaussée bien entretenue mais bougrement sinueuse nous devons faire le tour du très grand lac Arenal, avec des panoramas superbes sur le lac et le volcan. Nous devons faire une pause pour laisser passer une troupe de coatis imprudents.

C'est après que ça se complique. Nous devons emprunter de toutes petites "routes", le bitume n'existant plus que pour délimiter les nids de poules. Et en plus, sinueuses et fréquentées par les voitures, les camions, les cars, un vrai cauchemar . On termine à Santa Elena après cinq heures de ce régime et on se jette dans un restaurant avant de se mettre à la recherche d'un logement.Nous louons un beau studio dans la nature, avec vue plongeante sur le golfe de Nicoya. Le coucher de soleil y est réputé et vers 17 heures on voit arriver des colonnes de voitures, de motos, de vélos, de piétons venant assister à ce spectacle rarissime, qui pourtant se répète tous les jours un peu partout sur la planète . Mais on perçoit bien le côté rituel et convivial de ces vêpres quotidiennes et païennes .

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Nous avons quitté Monteverde hier matin, sans beaucoup de regrets : trop vénal, trop tourné vers l'exploitation éhontée du passant. Descente en zigzag dans la vallée centrale et la route inter-américaine. Si la chaussée a été améliorée depuis notre précédent passage il y a 20 ans, y rouler est toujours une sacrée épreuve à cause du trafic de camions, les énormes camions américains, tout droit sortis du film "Duel".

Bref, on en sort quand-même indemnes et on reprend la montée vers notre cabaña plantée sur les flancs du volcan Poas : maisonnette ravissante, tout confort, parc superbe, piscine et profusion d'oiseaux dans les arbres, dont les cassiques de Montesuma... Ils chantent en abaissant leur tête à la verticale sous eux et en basculant leur queue jaune par dessus, ce qui n'est pas à la portée de tout le monde.

Ce matin, excursion au volcan Poas, une merveille de la nature. Il nous fallu une heure hier pour payer les entrées en ligne (15 $ par personne, sans compter le parking).Le site que nous avions visité tout seuls il y a 20 ans a été converti en genre de parc d'attraction américain. On nous colle un casque de chantier sur la tête et on nous inflige une vidéo nous mettant en garde contre les dangers mortels qui nous guettent. Ridicule.Mais le cratère turquoise est toujours là, les fumeroles aussi, le décor grandiose. Par contre tous les sentiers qui traversaient la forêt pluviale et menaient à un beau lac de cratère sont interdits : trop dangereux ! Tu parles...

La suite de notre journée va nous réserver de bien belles surprises. C'est d'abord la route qui contourne le massif volcanique, jalonnée de cascades, de chutes d'eau, de hameaux authentiques . C'est aussi la rencontre avec toute une troupe de coatis quémandeurs. C'est enfin la découverte du lac de cratère Hule, atteint au bout d'une piste que nous aurions bien fait de parcourir en 4x4... Mais bon, la suspension semble avoir tenu.Donc, un lac de toute beauté serti dans une jungle épaisse, des urubus, quelques kayakistes, et un restau très sympa devant ce décor inoubliable.


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Nous avons quitté notre maisonnette douillette dimanche matin, jour d'élections au Costa Rica. Les gens font la queue souvent devant les écoles, sévèrement grillagées et munies de sas où l'on n'entre pas comme dans un moulin. Souvent escortés par des supporters brandissant de grands drapeaux nous attaquons à nouveau l'inter-américaine, en plaine puis en montagne dans une forêt toujours très épaisse, la destination étant San Gerardo de Dota...

Ce non-patelin n'apparaissant même pas sur la carte est le seul lieu habité du parc national des quetzals. Ah ce quetzal, le plus bel oiseau de la Terre dit-on, le serpent à plume des Aztèques et des Mayas, ne vivant qu'ici et dans un zoo mexicain, un vrai dahu.Bref, ça monte et la route devient étroite, très étroite, sinueuse, très sinueuse. Nous ratons notre hébergement, 4 km de plus, et nous trouvons finalement le chalet attendu . Déception, il est minuscule, n'a aucun équipement . Nous négocions par watshapp (en piratant le WiFi d'un lodge voisin) et nous obtenons un grand chalet faisant très bien sur les photos... Mais bon, on est là pour le quetzal.

2500 mètres, la nuit,ça caille, et même le soir et le matin. Heureusement il y a un poêle Louis XV et une réserve de bois, on chauffe à mort cette passoire à calories.

Le lendemain, réveil à 5 heures, il fait 5 degrés . Le quetzal apparemment craint le chaud et le soleil. Au bout de quelques kilomètres nous tombons sur un groupe de plusieurs dizaines de touristes dûment encadrés par des guides lourdement armés de lunettes puissantes. Tout le monde scrute la forêt, et finalement le dieu est signalé . Nous pourrons en photographier et filmer deux, mais il faudra que Photoshop se retrousse les manches pour qu'on en sorte quelque chose !

Nous avions prévu de rester trois jours dans ce supposé repère de quetzals, mais nous décampons dare-dare, direction la côte du Pacifique. La route monte à 3500 mètres, 8 degrés, et dégringole au niveau de la mer, 31 degrés, faut s'y faire.

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Nous avons donc rejoint la côte du Pacifique, pour 3 jours de détente : plage, cascades, forêt tropicale, oiseaux et couchers de soleil pas trop minables.

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Golfito, c'est un petit patelin au bord du Golfito, lui-même partie du Golfe Dulce dans la Péninsule d'Osa, siège du parc national du Corcovado... Si avec ça vous êtes encore perdus, c'est que vous le voulez bien.

Bref, nous y avons loué un appartement avec jardin et piscine, car ici il fait chaud, très chaud, trop chaud.

Mais pour ce qui est de la faune, on est servis, des aras rouges, des agoutis, des coatis, des petits singes, des urubus, des iguanes et même rarissime parait-il, un grand hocco, un mètre au garot, vous chercherez.

Histoire de passer le temps on a pris ce matin la lancha publique pour traverser le golfe (le Dulce...) et aller à Puerto Jimenez, en face. Le patelin est encore plus perdu, mais il trempe bien dans le jus costaricien : dilettante, musique, pêcheurs nonchalants, poussière et rues défoncées .

Nous avions prévu trois jours ici, mais on va se limiter à deux, car la chaleur devient pénible. On va essayer de rejoindre une zone montagneuse. On vous dira.

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Nous quittons Golfito, son confortable logement, sa faune abondante, mais aussi sa chaleur excessive pour nos petites natures. Direction le centre du pays et ses grands volcans.

Huit heures de routes, tantôt très bonnes, tantôt épouvantables, mais toujours fréquentées par des colonnes de camions monstrueux. Nous repassons par le parc national des quetzals, où nous faisons une pause déjeuner dans un restau panoramique, avec vue sur les myriades de colibris qui se chamaillent devant nous.

Plus tard, c'est la traversée pénible de Cartago, ancienne capitale du pays, embouteillée jusqu'à la saturation. Elle a été régulièrement détruite lors des éruptions de ses voisins volcans.Justement, c'est sur les flancs du volcan Turrialba (3340 m.) que nous posons les sacs, dans un lodge plutôt backpacker, très sympa, très confo, noyé dans les plantations de café et fréquenté par toutes les espèces aviaires. 15 degrés le matin et 25 à midi, un petit déjeuner de rêve, on pense qu'on va faire des racines ici.

Munis de grands bâtons de bambou nous rejoignons des chutes d'eau à travers une forêt épaisse, sur un sentier pierreux à forte déclivité. Ça forme la jeunesse. On rentre pompés !


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Nous soomes venus ici avec l'intention d'y passer deux jours, finalement nous resterons cinq, jusqu'au retour au pays. Le climat est parfait, si l'on oublie le déluge qui s'est abattu sur nos têtes depuis hier soir jusqu'à ce matin. Le jardin magnifique, fréquenté par des nuées d'oiseaux multicolores, les propriétaires et les clients tous très sympas.

Hier matin, excursion jusqu'aux ruines préhispaniques de Guyabo. Faut dire que le Costa Rica n'est pas très riche de ce point de vue. Apparemment même ce sont les seules du pays. Elles sont nichées dans une forêt tropicale épaisse et humide. Un sentier accidenté permet de les parcourir intégralement . Fatigant mais bien.Halte restau sur les pentes du volcan, le patron nous offre le café.Le volcan Turrialba qui nous toise du haut de ses 3340 mètres est en pleine activité et crache tant qu'il peut. Du coup les pistes qui y grimpent sont interdites, et ici ce n'est pas du bidon, comme au volcan Poas (voir quelques jours plus tôt ).