Carnet de voyage

Canaries : Ténérife, El Hierro et leurs soeurs

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Nouvelle tentative de départ... Que le covid se tienne à carreau pendant deux semaines.
Du 15 au 30 octobre 2022
16 jours
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Publié le 16 octobre 2022

Nous avons loué une chouette petit maison dans un chouette petit patelin, à cent lieues des cités monstrueuses pour touristes moutonniers agglutinées autour de l'aéroport de Ténérife. Ici c'est une rue principale et de minuscules ruelles qui y convergent. Notre logement tout de blanc vêtu dispose d'une cuisine commune toute équipée et d'un superbe jardin tropical.

Nous passons notre première journée à découvrir et visiter tout un tas de villages canariens, souvent coincés dans des ravins escarpés ou accrochés à des pentes abruptes. Il faut dire que le relief ici est particulièrement mouvementé. Tout n'est que lave, plus ou moins vieille, plus ou moins décomposée et donc plus ou moins fertile. Le Teide, cet immense volcan du centre de l'île de Ténérife a modelé toute la région par ses soubresauts titanesques. Ces considérations mises à part, c'est un régal visuel que de se balader dans ces décors carrément dantesques.

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Publié le 17 octobre 2022

Journée grand écran. Le spectacle que nous offre le massif du Teide est absolument fabuleux. Sitôt passés au-dessus de la couche nuageuse nous découvrons les sommets des îles voisines qui émergent de l'ouate. Nous traversons ensuite la "corona forestal" (couronne forestière) qui encercle la totalité du volcan, jusqu'à une altitude où rien ne pousse plus, à part les lichens et la "caña brava" (herbe sauvage). La lave prend toutes les couleurs selon les minéraux qu'elle a entraînés lors de son ascension depuis les entrailles de la Terre. Et les pins d'un vert éclatant sur le noir profond ou le rouge flamboyant, pas la peine de vous en dire plus, d'ailleurs ça se voit sur les photos.

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Publié le 18 octobre 2022

Notre matinée est consacrée à de la marche dans le massif du Teide. On ne se lasse pas d'arpenter ces décors extraordinaires. Les possibilités de randonnées sont infinies, avec des parcours de toutes durées, de toutes difficultés. Nous optons d'abord pour l'ascension d'un petit cône doté d'un joli cratère. Le vent y est féroce, au point que les bâtons de marche ne tiennent pas verticalement. Comme ça ne suffit pas, nous poursuivons notre exercice par une marche dans une zone complètement plate de la caldéra, hérissée par ci par là de cônes volcaniques.Bien fatigués, nous nous contentons d'un peu de repos dans le jardin, entourés de vigne, d'amandiers, de citronniers, de piments, d'oliviers, de cactus, etc.En fin d'après-midi nous grimpons au col qui domine le village de Santiago del Teide pour assister au coucher du soleil sur la Goméra, l'île voisine. Petite déception, la couleur rose/rouge attendue a viré au jaune moutarde. La photographe de l'équipe peine à s'en remettre...

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Publié le 20 octobre 2022

Nous allons quitter l'île de Ténérife ce soir, en ferry pour rejoindre l'île de El Hierro. En attendant nous ne résistons pas au plaisir d'aller faire un tour sur la côte Nord, bigrement urbanisée depuis notre précédent voyage. Les villes y ont un peu perdu de leur cachet et de leur ambiance village pépère. Mais la traversée du massif montagneux a gardé son charme, avec ses plantations de bananes, ses église blanches, tout ça sous le regard hautain du Teide.

La traversée en ferry n'a pas été une partie de plaisir pour la moitié de l'équipe... Mais bon, malade ou pas on a débarqué la nuit tombée à El Hierro, et nous avons dû piétiner dans le village de El Tamaduste pour trouver notre logement : l'adresse était fausse et la rue annoncée n'existe pas. Bref, on est quand même très bien logés. Ce petit port est une vraie merveille, édifié autour d'une crique rocheuse. La géographie de l'île est vigoureuse, ça monte et ça descend sans cesse de mille mètres. A part la 1ère et la 2ème, les autres vitesses ne servent à rien. El Hierro est réputée pour être sauvage et peu peuplée, et nous le vérifions lors de nos balades entre les volcans de tous âges et les minuscules ports enfouis au fond de précipices vertigineux. Un régal.

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Publié le 21 octobre 2022

Plein de coins pittoresques aujourd'hui. La géographie de l'île permet à la nature toutes ses fantaisies. Ce sont des centaines de volcans de tous âges et de toutes catégories - vous savez, les stratovolcans, les fissuraux, les monogéniques, enfin tous ces trucs qu'on entend et qu'on oublie aussitôt. Tous ces monstres ont vomi tout ce qu'ils ont pu pendant des millénaires, créant ainsi un littoral stupéfiant et autorisant une végétation particulière sur leurs flancs, genévriers centenaires torturés, pins canariens à l'écorce multicolore, bruyères géantes, etc. Si l'on ajoute le vent impitoyable qui balaie tout ça en permanence, le résultat est tout simplement extraordinaire.

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Publié le 23 octobre 2022

A la playa, c'est vite dit, car l'île de El Hierro n'en a strictement aucune, rien que des falaises verticales de lave. Mais des panneaux indicateurs signalent quand même des plages... Il s'agit de "pozos" ou de "charcos", des gouffres où l'on descend par des escaliers interminables et qui retiennent la marée dans des genres de piscines naturelles. C'est très impressionnant et réjouissant à la fois de se baigner là-dedans, avec les vagues monstrueuses venant se fraccasser à quelques centimètres.

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Publié le 24 octobre 2022

La journée commence toujours par le spectacle du lever de soleil sur la mer. Notre logement est en bord de falaise, rien ne peut nous le masquer. Nous passons la journée dans la partie nord de l'île, un grand golfe né de l'effondrement d'un grand volcan, genre Santorin. Il y deux façons de s'y rendre : prendre un tunnel routier de 2,5 kilomètres ou par une route de montagne qui grimpe en lacets d'un côté pour redescendre en lacets de l'autre Nous essayons les deux. Il pleut rarement à El Hierro, mais les hauteurs sont souvent accrochées par les nuages. Cette brume dégouline des arbres et est récupérée pour alimenter des puits. Cette technique (et d'autres) vaut à El Hierro d'être récompensée par l'UNESCO qui en a fait une réserve de la biosphère.

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Publié le 24 octobre 2022

Notre séjour à El Hierro se terminera demain : ferry pour Ténérife, nuit à Los Cristianos (oui, on sait...), puis ferry à nouveau pour La Palma, l'île qui s'est fait amocher par une violente éruption il y a deux ou trois ans. Comme quoi, on n'est vraiment jamais tranquille ici.Bon, si un jour on revient aux Canaries, c'est sans doute à El Hierro que l'on posera les valises. C'est une île vraiment magnifique, aux paysages d'une variété incroyable sur un si petit territoire, d'une propreté exemplaire et surtout offrant un spectacle volcanique d'une rare densité pour qui y est sensible.

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Publié le 28 octobre 2022

La Palma est une des plus grandes îles de l'archipel. C'est aussi la plus densément peuplée et urbanisée à ce qui nous a semblé. Et pourtant son sous-sol est un chaudron incandescent qui n'attend qu'une occasion et une fissure malencontreuse pour exploser. Les éruptions sont régulières et dévastatrices, on se souvient de celle de Septembre à Décembre 2021. L'anticipation a évité qu'il y eût des victimes mais les destructions ont été considérables. Notre circuit dans l'île nous fait traverser les dernières coulées de lave, encore chaudes, où une multitude d'engins de chantier s'emploient à reconstruire une route dans ce chaos diabolique. En bordure immédiate, la vie des insulaires continue comme si de rien n'était. Le volcan responsable de tout ça, c'est la Cumbre Vieja. Si ce volcan instable glisse dans la mer, il provoquera un tsunami affectant la moitié de l'Atlantique Nord. Gare !

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Publié le 28 octobre 2022

Comme on l'a dit, l'île de La Palma est très peuplée, et sa capitale Santa Cruz en est un bon exemple. Nous visitons le très joli centre historique, mais pas vraiment seuls car un paquebot de croisière allemand vient de déverser ses 3 000 passagers dans les vieilles rues. Heureusement ils sont plus intéressés par les pâtisseries que par les balcons fleuris et ouvragés.L'après-midi nous entreprenons de parcourir une partie du littoral, par une route toute en lacets et en pentes abruptes, mais en traversant nombre de charmants villages. Nous terminons le parcours près d'un de ces fameux 'charcos" canariens, des piscines naturelles où les grosses vagues viennent se fracasser pour le plus grand plaisir des enfants, les petits et les grands.

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Publié le 28 octobre 2022

Par une interminable route de montagne se tortillant dans les forêts nous nous rendons sur la crête du grand cirque abusivement nommé "caldéra de Taburiente", ce n'est pas une caldéra, mais peut-être que vous vous en fichez. Bref, là-haut le paysage est époustouflant, on pourrait se croire dans le Colorado, ou sur Mars. Nous passons aussi devant un ensemble de télescopes chargés de scruter le fond de l'univers. Les radômes traditionnels semblent avoir cédé la place à de grands puzzles de miroirs. Mystérieux, tout ça. Retour par la côte ouest qui nous fait à nouveau découvrir le volcan "Cumbre Vieja", sous un autre angle. Il est encore tout fumant de rage et l'on voit parfaitement le parcours de la coulée de lave jusqu'à sa chute dans la mer. On avait craint que le soufre incandescent précipité dans l'eau salée provoque une réaction chimique encore plus dévastatrice, mais cette catastrophe supplémentaire n'eut pas lieu.