Afghanistan / Turquie

Afghanistan Avril 2018

Avril 2018
10 jours
Dernière étape postée il y a 2536 jours
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Publié le 4 avril 2018

C’est parti!

Il est 18h30 et on est la veille de mon départ. Je commence à me demander pourquoi j’ai décidé de partir visiter l’Afghanistan pendant presque 10 jours… C’est pas exactement comme d’habitude. Cette fois-ci ce n’est peut etre pas que l’adrenaline qui me fait cogiter mais une forme de peur.

Finalement, j’ai en tête les images des montagnes de ce pays, les préjugés que je m’etais fait sur l’Iran(et sa population!), l’envie de pouvoir raconter des choses que peu de gens ont vu, immortaliser ces endroits pour mes proches...et finalement tant d’autres choses qui font que j’aime voyager dans ces conditions.

Je me lève avec une énergie de dingue pour le voyage.


Il y a une question qui est revenue fréquemment depuis que j’ai annoncé ce voyage: Comment j’ai préparé le voyage?

Google - Voyage touristique afghanistan

Résultat n°1: Afghan Logistics Tours


J’ai donc pris contact avec l’agence qui est aussi une agence de sécurité pour les expatriés (notamment Australiens et Américains) et organise des tours dans le pays.

Le CEO Muqim Jamshady a pris contact avec moi via Whatsapp pour caler un itinéraire qui convienne compte tenu de mes contraintes de temps et celles des déplacements sur place. Vous découvrirez le programme jour par jour.


Le voyage commence bien!

Ce matin, un de mes meilleurs potes, me dit qu’il a parlé avec le frère de Marc Victor. Qui est Marc Victor? Il s’agit du restaurateur français à l’instigation de la création du restaurant L’ATMOSPHERE qui a inspiré la série KABOUL KITCHEN.

Je récupère donc le numéro pour rentrer en contact avec lui. Il commence par me demander comment j’y vais et qu’est-ce qui est prévu. Notre ami commun, qui m’a donné ses coordonnées, lui avait dis que je faisais le pays en sac à dos… Non non pas cette fois-ci! J’ai compris que si c’était le cas il allait m’en dissuader rapidement...

On échange rapidement mais il m’explique que cela fait 10 ans qu’il est rentré sur Paris et qu’il n’a plus trop de contacts sur place. Il m’a quand même envoyé le numéro d’un ami qui y travaille et fait des allers-retours...On verra ce que ça donne.


C’est partis pour un Toulouse/Istanbul - Stop de 7h - Istanbul-Kaboul. J’arrive sur place à 6h40 du matin pour une bonne première journée de découverte de Kaboul.

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Publié le 5 avril 2018

Nous avons pas encore atterris que les images du sol afghan sont saisissantes. Le sol semble sec et tres rocheux. Les montagnes semblent tres pentues et vertigineuses. Les couleurs sont sublimes avec le soleil qui se lève. J’ai le sentiment que je vais en prendre plein la vue pendant tout le voyage.

Mon voisin de siège me montre du doigt une zone « no safe » ou se cachent de nombreux Talibans.Il s’appelle Suhrab et reviens en Afghanistan avec avoir émigré aux Etats-Unis avec ses parents. Maintenant Ingénieur IT, il voulait revenir voir des amis quitté 6 ans plus tôt et assister au mariage d’une cousine.

Nous avons eu 4h40 pour échanger sur le pays et j’en ai beaucoup appris, notamment sur la place jouée par la Russie dans le pays.


Enfin sur le sol Afghan!

Je suis épuisé et je pose enfin le pied sur le tarmac. Passage de douane sans grandes encombres.

L’aéroport est petit. Un terminal pour les vols internationaux et un pour les vols domestics.

La pression commence a monter un peu... « Est-ce que quelqu’un va venir me chercher? »...après avoir récupérer mon bagage et vu plusieurs personnes avec des pancartes (mais pas la mienne!) je commence à me poser plus sérieusement la question.

Je passe le dernier Check bagage pensant qu’ils m’attendent à la sortie de l’aéroport mais toujours rien!

Il y a un parking avec du monde un peu plus loin donc je décide d’avancer mais toujours pas. J’appelle donc l’agence et ils m’indiquent de me diriger vers le Parking 3 donc je demande ma route et avance...la parking est bondé d’afghans qui n’ont en fait pas pu approcher plus près l’aéroport pour des mesures de sécurités.

Je comprends qu’il n’y avait que des véhicules d’ONG et d’ambassades à la sortie de l’aéroport.

Mon chauffeur est la avec la pancarte!


L’équipe prévue est au complet: chauffeur, guide et garde. Ce dernier demande d’ailleurs un chargeur pour sa kalashnikov qui se trouvait dans la boite à gant! Je rentre immédiatement dans l’ambiance.


Direction la Guest House !

Je dépose mes affaires et prends un petit déjeuner rapide.

Je demande au guide de décoller car je n’ai pas dormis depuis 24h et je sens que la moindre pause pourrait etre fatale.

On part donc pour le musée OMAR (Organisation for Mine Clearance and Afghan Réhabilitation). Il s’agit d’un musée basé sur la cause du déminage de l’Afghanistan et la mise en avant des trophées de guerre pris à l’URSS. Rien de fou mis à part des armes, des grenades, mines et autres engins explosifs.

Il est pas possible de prendre la moindre photo car au fond du batiment se trouve la chaîne TV Shamshad qui a subit une attaque terroriste la semaine dernière a priori.


Petit stop chez le tailleur, j’ai laissé pousser la barbe et les cheveux donc il reste plus que la tenue locale. Choix du tissus, prise de mesure, 25€ et dans 3 heures c’est prêt!


On décolle ensuite pour la Forteresse de Kaboul (en ruines) en passant par un superbe point de vue de la ville.

Au pied de la forteresse, je demande a des paysans de prendre quelques photos et sans la moindre réticences ils acceptent. Moi qui ne savait pas trop a quoi m’attendre ici, je suis plutôt content.

Des enfants arrivent de nul part pour jouer avec l’objectif et j’ai donc pu prendre quelques cliches sympas.

On part ensuite déjeuner dans un restaurant moderne et délicieux. Kebab (grillades), riz avec du poulet, salade de légumes...STOP!

Les hommes non accompagnés de leur famille mangent séparément donc je me retrouve avec mon guide dans une salle immense quasiment vide. Remember Corée du Nord!

On échange pas mal sur la vision de la vie en Afghanistan, du bonheur...Il me donne une belle leçon de positivisme.


30h sans dormir!

Il est 14 heures et ça fait trop longtemps que j’ai pas dormis. Je leur demande donc de me ramener à la guest-house pour dormir et ressortir en fin de journée.

On sort donc à la tombée de la nuit pour visiter le centre de Kaboul (new center). Certaines rues sont dédiées aux restaurants, d’autres plus bucoliques aux fleuristes mais aussi aux bouchers et à toutes autres activités. C’est assez perturbant de visiter a pied (sans le garde) de nuit les rues de Kaboul mais mon guide m’assure que nous ne risquons rien car il y a de nombreux gardes, policiers et militaires à tous les coins de rues. Inch’Allah.

J’ai cependant pas l’impression d’être regardé sûrement car la barbe et les cheveux me donnent un petit air « pachtoun ».


C’est finis..Je rentre écrire ces quelques lignes et je vais dormir.

Et biensur bonne nuit avec La Petite Sirene 
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Publié le 6 avril 2018

Je pense qu’il y a un minaret tres proche de la Guest House. Il y a eu plusieurs appels à la prière durant la nuit. Je ne sais pas pourquoi, sans aucun doute une impression, mais le ton était tres froid. A vrai dire j’ai surtout trouvé que c’était hyper fort….

Mis à part ça la nuit a été salutaire après ces 30 heures sans dormir.


I’m an typical Afghan of the Hazara Tribute!

Ma tenue m’a été amenée hier et j’y suis sacrement bien dedans.

Le tissus est super agréable et c’est sur-mesure.

Je vous avoue que lorsque l’on m’a amené le pantalon j’ai pris peur...Il était énorme mais il y a un système que j’essaierai de vous décrire plus tard ;-)

Bref, la barbe, les cheveux long et cette tunique ont fait sensation dans la Guest House. Pour eux, je donne vraiment l’impression d’être un afghan. C’est un super bon point pour rester discret.


Visite du National Muséum of Aghanistan…

J’ai un peu de peine à vous raconter la visite de ce Musée qui est censé etre le musée national de l’art, la culture et l’histoire afghane.

Il y avait pas d’électricité. Il est presque vide, sur deux étages dont deux salles consacrées à Budha et une a une tribu afghane.

Nous avons fait la visite à la lumière de mon IPhone. La majorité des objets que nous pouvons y trouver (hors expositions spéciales dans les salles) sont des récipients en terre cuite ou métal, des armes et des photos de la reconstruction du musée lui-meme.

En effet, ce musée a été détruit à la fin de la seconde guerre mondiale et le gouvernement Afghan l’a reconstruit dans les années 2001 (??? Je ne suis plus tout à fait sur. Peut etre 1991!)

De l’autre coté de la rue, le Palais Royal, totalement en ruines,est en reconstruction.

Comme l’ensemble des monuments accueillant du public, institutions ou lieux importants, il y a d’énormes blocs de béton de 4 ou 5 mètres qui entourent ces bâtiments pour protéger d’attentats de kamikazes notamment. Les entrées sont très sévèrement gardées par des policiers ou services de sécurité.

Pour en revenir au palais, il semble magnifique, en terre cuite, et on peut imaginer la grandeur de se monument entouré de plaines. L’ensemble du bâtiment et de ses contours sont bien gardés et protégés par les murs de bétons. Je n’ai pas vraiment pu prendre de photos interessantes…


Direction la TV Mountain pour profiter de la vue sur deux cotés de la ville.

Avant d’arriver aux points de vues, nous avons traversé la ville. C’est très agréable de circuler avec un chauffeur cela permet vraiment de capter pleins d’images.

Kaboul est une ville extrémement embouteillée et complexe car de nombreux barrages sont établis, obligeant de nombreux détours. J’ai l’impression qu’on faisait sans cesse du chemin pour rien…

ANECDOTE!

En plein bouchon alors que les voitures klaxonnaient a bloc, le chauffeur me montre une voiture en plein milieu qui bloque le passage. Autour d’elle deux hommes qui font des grands gestes et qui crient. L’un d’eux s’approche de personnes qui montent dans un taxi jaune (officiel) pour leur dire de venir dans la voiture qui bloque.

Pour résumer la situation, il s’agit d’un taxi illégal qui bloque la circulation car il ne veut pas bouger tant qu’un de ses rabatteurs n’a pas détourné un client d’un taxi légal. Merci à nos taxis de pas trop se plaindre d’UBER ;-)

Nous approchons de la TV Mountain! J’adore cette endroit. Je trouve ça simplement magnifique. Les maisons sont construites à flanc de colline, avec de jolis couleurs bleues, rouges, vertes… Cela me fait un peu penser aux bidonvilles de Bogota mais en nettement plus beaux.

Le guide et le garde me préviennent on va sortir a deux endroits mais « quickly, quickly ».


On enchaine par aller déjeuner dans un restaurant local. J’aime beaucoup la bouffe ici. Les repas se composent en général d’une soupe, de riz et de Kebab. Quand ils parlent de Kebab ce sont en fait des brochettes. Le Kebab que l’on a en France est le Kebab Turc. Rien à voir.


Direction l’aéroport pour un Domestic Flight vers Herat ( Ouest du pays)!

Rien d’exceptionnel à raconter mis à part qu’ici aussi le policier me parle en langue locale...mon déguisement fait son effet! Ils reconnaissent pas l’étranger qui est en moi ;-)

Premièr gros probleme du séjour...Il se résume en deux choses: tenue locale et toilettes. Vous devriez comprendre avec les photos de ma tenue. Pour ceux que ça intéresse, j’ai géré comme un chef.


Le vol est pas trop long (1h15) et permets de voir les différents paysages montagneux du pays.


Première frayeur du voyage, alors qu’on est à 200m de l’hôtel (chose que je ne savais pas!) le 4x4 creve… Rien d’inquiétant jusque la, sauf que je tourne la tête et je vois deux grands, secs, au teint bien mate qui nous regardent (et plus particulièrement moi!) avec une expression qui refroidit instantanément...surtout ici! Il y a du monde autour donc je me contiens. J’étais pas vraiment rassuré.

Finalement, on laisse le conducteur et on marche jusqu’à l’hôtel sans aucun soucis.


L’hôtel et/ou Bunker!

L’hôtel semble normal à première vue jusqu’à que l’on arrive devant. Deux gardes sont dehors avec l’attirail habituel (kalashnikov), les murs sont doublés par des blocs de bétons (les mêmes que partout!), l’entrée se fait par une porte dans le grand portail plein métallique ou une petite fenêtre permet de voir qui veut rentrer dans l’hôtel...un homme ouvre armé puis un autre garde ouvre la porte pour arriver à la réception. On resume l’ambiance ou non?


On prévoit rien pour ce soir si ce n’est se retrouver au restaurant de l’hôtel pour dîner. Finalement on passe 2h30 à parler avec Musqim de tout et de rien...surtout de couple quand meme ;-) J’ai l’impression que dans les pays du moyen orient la vie maritale est un sujet qui les intéresse… En meme temps, je peux comprendre comment on ferait pour draguer sans bars et boites de nuit?


Allé bonne nuit

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Publié le 8 avril 2018

Visite de Herat!

La journee commence par le petit déjeuner à l’hôtel. C’est pas le déjeuner continental...mais il y a de la vache qui rit (Happycow), de la crème, du miel mais surtout de la confiture de carottes et de cerises.


Le but est de tout mettre dans l’assiette, de prendre un bout de Nan( pain) et de prendre un peu de tout. Finalement c’est loin d’être mauvais.

La crème est surprenante. Elle a le goût de la crème chantilly mais sans le volume.


On profite du petit déjeuner pour parler un moment sur les voyages, les échanges culturels et je fais découvrir a Mubin Couchsurfing.

On trouve meme à Herat des Afghans sur Couchsurfing et avec des références/avis. Si j’avais su...


Départ pour la forteresse de Herat!

La ville semble différente de Kaboul. Les gens ont le teint plus foncé. Sûrement le soleil car Herat est proche de la frontière Iranienne (90km) et plus bas en altitude que Kaboul. C’est peu etre ce qui m’a surpris hier!

J’essaie de prendre des photos de la voiture mais c’est un peu compliqué le chauffeur trace sans ralentir…


Nous arrivons tout juste autour de la Forteresse et le guide me fait une première « recommandation » par rapport aux photos que j’essaie de prendre.

« Attention a pas prendre les femmes en photos ou alors de dos et très rapidement...Like a shot! » j’acquiesce et il ajoute « Ici, il y a sûrement des Talibans car c’est le bazar Pachtouns ».

Il y a deux grandes communautés en afghanistan: les pachtouns et les Tadjiks. Il existe une multitude d’autres communautés en Afghanistan et c’est sûrement l’un des problèmes majeurs du pays. Il y a difficilement une unité nationale autour d’une langue, d’une culture commune...

La forteresse est tres jolie mais ressemble à un château médiéval comme nous pouvons en connaître. Mon guide Muqim me demande de faire une petite vidéo pour l’agence. C’est cadeau!


Autour du château, mais dans son enceinte extérieur, il y a quelques artisans.

J’ai donc pu découvrir comment on fait de l’huile avec un dromadaire dans un espace réduit ou boire un thé avec un artisan du verre.

Ce dernier m’a bluffé. Nous y sommes restés plus de 30 minutes pour voir comment il mettait en forme des verres, chandeliers ou bols.

Pas moins de 100 pièces sortent par jour dans une chaleur folle.

Ils nous ont proposé le thé que je n’ai pas su refuser. J’espère que mon estomac me le fera pas payer car que ce soit l’eau ou les verres...c’est pas vraiment dans nos standards de propreté. En le buvant, malgré qu’il soit délicieux, je me suis dis que j’aurais jamais du dire oui...


En face de la forteresse se trouve une citerne qui a été transformée en lieu d’exposition de peintures. J’ai longtemps hésité mais finalement je n’en ramènerai pas. Il y avait un peu de tout. Des paysages, des visages et beaucoup de peintures d’enfants.

En chemin pour aller déjeuner, nous nous sommes arrêté voir des tours (qui servaient aussi de minaret) qui ont été construit à l’époque des caravanes pour guider celles ci sur la route. Le site est fermé mais rien de surprenant vu l’état dans lequel elles sont. Sympa mais pas plus!

Nous avons pris un agréable déjeuner dans un restaurant avec jardin. L’endroit était tres reposant j’y serais bien résté pour faire la sieste. Un Kebab de plus!


Après une courte pause dans ce joli endroit, direction le musée de la guerre d’Afghanistan. Fusils, grenades, pistolets, hélicoptères...et une magnifique et dantesque fresque de la guerre d’Afghanistan. On passe de la prise de pouvoir par les communistes, l’arrivée des Russes et la longue et grande résistance des Moudjahidines.

Cette frise était tres interessante car l’histoire Afghane est compliquée.


ANECDOTE de Moubin!

Massoud était le chef des Moudjahidines (que nous pouvons comparer à nos résistants!). Ils combattaient les Russes pour reprendre leur pays.

Massoud avait demandé à ses soldats de ne pas tuer 10 soldats en un jour pour mourir rapidement...mais de tuer un soldat ennemis par jour. Il avait compris qu’une guerre d’affrontement ne sera salutaire et c’est pour cette raison que les Moudjahidines combattirent une grande partie du temps dans la montagne en usant les forces Russes qui se sont finalement retirées du pays.


Nous sommes ensuite allé la Mosquée du Vendredi. Celle-ci est grande et belle...mais je reste sur ma faim. C’est pas l’Iran.

Le petit parc derrière la mosquée est fréquentée d’afghans venant de partout dans le pays...Je ne me suis pas sentis en sécurité car les regards semblaient plus pesants ici qu’ailleurs. Finalement rien juste des regards!

Direction le Bazar ou du moins les rues commerçantes de la ville! Je me laisse guider doucement et on passe d’échoppes en échoppes. C’est tres agreable. Les gens sont souriants et me demandent des photos par moment.

Les enfants adorent ça et même certains adultes me font clairement comprendre qu’il faut les prendre en photo devant le magasin.

Je prends l’habitude de prendre la photo et leur montrer. Ils adorent! Pour les remercier, je fais comme eux, un geste de la main sur le cœur et on échange un sourire. L’image que je pouvais avoir de l’Afghanistan avant de partir change de jours en jours…

On avance dans les petites rues de la ville. Je suis un peu gêné car Mubin me demande de marcher vers lui pour qu’il puisse prendre quelques photos de moi. Les gens nous regardent et ça me mets mà l’aise.C’est pas grave ça fera des souvenirs à Heratwood!


La tenue locale que je porte sur la vidéo est un Perahen Tonban. Quand le pantalon est arrivé j’ai pris peur...comme je vous le racontais hier. Vous comprenez pourquoi maintenant.


On continue notre tour dans le bazar et Mubin se met à parler à un tailleur et me demande si l’on peut s’arrêter un moment. Il veux prier. Je reste dans la rue a prendre des photos des gens qui passent. Impossible de parler avec eux...


Mon coup de foudre & Ma leçon de la journée!

Je devrais pas dire ça ici mais je suis tombé sous le charme. Elle m’a vu avec l’appareil photo et m’a sauté dessus avec un sourire qui m’a totalement bouleversé.

C’est assez difficile à décrire mais dans un tel contexte, voir autant de joie paralyse. J’en suis resté totalement con...puis j’ai commencé à la prendre en photo comme je pouvais…

Je crois que le mélange de sa beauté, son sourire et de la situation en elle-même qui a fait que cet instant a été incroyable pour moi. Surement beaucoup plus banal pour elle ;-)

Je veux avoir une fille et je veux qu’elle soit aussi belle!;-)

Comment pouvons nous expliquer ce genre de choses à nos enfants? Comment comprendre que ces gamins n’ont rien et sont capables de donner tant? Je crois que nous devrions tous nous remémorer nos joies d’enfants pour relativiser certaines choses qui nous semblent etre des « malheurs ».

Nous continuons a déambuler dans le bazar. Mubin veut s’arrêter acheter une crème typique d’ici...il demande deux cuillères mais ils en ont pas. Il la goutte comme ça et me dit… « Finalement c’est pas plus mal qu’ils n’aient pas de cuillère! Elle est pas bonne... ».Merci!

En sortant, un homme nous croise avec un objet métallique. Je ne vois rien mais il touche Mubin et lui entaille le bras… Mubin saigne mais me dit que c’est rien. Il appuie un pauvre mouchoir sur son bras pour éviter que ca coule.

Je lui propose de rentrer c’est mieux pour lui et en plus nous devons nous lever à 4h pour un vol à 6h40 demain.


J’étais un peu en avance avant d’aller au restaurant et il est venu me chercher dans le Hall pour me demander si je voulais venir dans sa chambre pour qu’il m’explique comment les musulmans prient.

Je me suis donc assis dans un siège, il a déposé son tapis juste devant moi en direction de La Mecque.

Il m’a expliqué que les Musulmans prient 5 fois: avant que le soleil se lève, après déjeuner, dans l’après midi (4h30), en fin de journée et le soir.

Les prières commencent pas « Allah Akhbar » (Allah est grand) et ensuite un passage du Coran est récité. La prière est le moyen de prier pour des proches,et/ou amis ou encore des causes que l’on défend. Ils effectuent les gestes 3 fois.


Une longue discussion sur le Niqab et la Burqa a été lancée au restaurant. Je lui explique que j’ai du mal à comprendre pourquoi les femmes portent ça.

Je lui explique mon point de vue: Certains hommes obligent leur femme à porter ça par peur qu’elles partent avec un autre...Il s’agit pour moi d’un moyen de contrôler leur jalousie et leur peur devoir leurs femmes partir avec un autre.

J’ai donc plus l’impression qu’il s’agit d’une prison qu’autre chose.

A vrai dire, il n’argumente pas vraiment en l’encontre de cela mais son point de vue m’est paru pertinent aussi.

Selon lui, en Afghanistan les femmes portent la Burqa depuis très longtemps dans une optique d’être plus en sécurité. En effet, cela peut permettre de mettre le doute à n’importe quel agresseur. On ne peut effectivement pas savoir comment est la femme (beautiful or uggly!).

Vous en pensez quoi? Pour ma part, je trouve l’argument très valable dans un pays comme l’Afghanistan mais je pense quand même que le sujet est nettement plus profond que ça.

Après cette longue discussion...on rentre pour être en forme demain!


Bonne nuit.



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Publié le 9 avril 2018

Il est 4h15 et le réveil sonne car nous devons partir de l’hôtel 15 minutes plus tard. Nous avons notre vol retour pour Kaboul à 6h30.


Nous arrivons à 9h à la Guest House et je suis déjà eclaté. Je ne sais si c’est la pollution, le rythme de la vie ici...mais je suis pas super en forme.

Je préfère dire au guide qu’on reste ici jusqu’à 11h que je puisse me faire une bonne sieste.


Un nouveau Perahen tonban!

Pour environ 15 euros, je serais idiot de pas ramener une autre tenue afghane. POur être sincèrement, on y est sacrément bien. Je sais pas si j’irai faire les courses avec mais j’en veux une deuxième d’un joli bleu foncé. Direction le tailleur, choix du tissus, négociation, négociation puis négociation...et prise de mesures. On y retournera en fin de journée pour le récupérer.


Direction le restaurant et un bon petit poulet grillé. Le riz est tellement bon ici. Il y mette du safran quelques raisins et des « filaments oranges ».


Après le déjeuner, nous avons décidé d’aller aux Jardins de Babour. Il s’agit d’un jardin immense avec plusieurs temples, une piscine, un caravansérail… Il nous faut traverser la ville pour y arriver.


En chemin, nous croisons plusieurs étudiants sur le trottoirs en train de faire leurs devoirs… Je n’ai pas de réelles explications: enfants des rues? Domiciles trop loins? Ou simplement qu’ils sont à la bourre avant de rendre leur devoir…Je mise moins sur cette dernière option.

C’est quand même assez choquant!


CONTRÔLE DE POLICE

Dans un carrefour bondé, un policier nous demande les papiers...Et il commence à me parler avant que le conducteur lui explique que je ne suis pas afghan.

Je sens que quelque chose ne va pas. Je les vois rigoler puis je commence à comprendre qu’ils négocient aussi.

En fait,mon chauffeur n’a plus le permis (licence expirée) depuis quelques mois et c’est donc environ….12€ l’amende.

Un petit billet de 100 afghanis (3€) lorsqu’il lui rend sa licence et c’est réglé. On a corrompu un policier afghan. Oui oui je fais partie de la bande qui a fait ça ;-)


Direction les jardins de Babur...Rien d’exceptionnel sauf une discussion déroutante. Je demande à Mobin ce qui se passe en Afghanistan en cas d’adultère? Après m’avoir vendu les vertus de l’Islam, il me glace.

Il me dit ouvertement qu’il arrive à l’homme et à la femme des « big problems ». Je creuse donc et feint de ne pas savoir. « Je ne sais pas dans quel pays mais j’ai cru voir qu’une femme avait été brûlée vivante pour adultère. Est-ce que c'est quelque chose qui peut arriver? » J’ai eu droit à un mouvement de tête qui veut tout dire…

J’ai préféré arrêter la discussion car je le voyais dérangé et j’étais dans le même état… Il faut que je lui demande où c’est écrit dans le Coran. Je vais essayer de creuser plus sur la place de la femme ici. Passons pour cette fois!


Je sens que l’on commence a être un peu a bout de monuments à visiter sur Kaboul. Il faut dire que la ville a subi beaucoup de pillages dans l’histoire et l’histoire récente n’a rien arrangé avec la guerre.

Je leur montre donc une montagne avec des petites maisons. On peut y aller?

En montant, je me suis posé la question de savoir s’il s’agissait d’un bidonville… Beaucoup de maisons ne sont pas accessibles par la route. Nous empruntons la seule route qui dessert ce « quartier ». D’ailleurs ce n’est pas une route mais un chemin en terre. Les maisons sont en terre cuite, des tas de déchets s’entassent les uns sur les autres, au milieu les enfants jouent, des robinets communs et j’apprends qu’il y a un gros soucis de propreté de l’eau...A bon!

On continue de monter...et on est à flanc de ravin! « J’ai une confiance absolument en mon chauffeur, j’ai une confiance absolument en mon chauffeur, j’ai une... »

La vue est saisissante. Nous arrivons sur un plateau avec au premier plan un terrain de foot improvisé par les enfants et au second plan un plateau avec deux canons.

Les canons ne sont pas la pour la guerre… mais c’était le moyen de communication pour annoncer le début et la fin du ramadan tous les jours.


Après quelques photos, nous repartons. Direction le Birds Market qui est un bazar de Kaboul. Il s’agit en fait du Bazar du vieux quartier de Kaboul. J’aime tellement cette ambiance! Un bordel monstre ou tout le monde à l’air de se retrouver.

Le Bazar est décomposé d’univers comme à « Babou ».


50 mètres dans le bazar que Mobin me demande déjà si je veux pas m’arrêter boire un thé. J’accepte volontiers car il s’agit un petit « Tea shop » des plus typique. Il y a le propriétaire à gauche en rentrant assis derrière deux cuves. L’un pour le thé vert et l’autre pour le thé noir. Il nous propose d’aller nous asseoir soit sur les bancs soit sur les tapis par terre. Il nous amène, comme partout ici, une théière, des verres et du sucre. Pour nettoyer le verre, nous y mettons un peu de thé au fond que nous faisons tourner et que nous jettons avant de se servir.

Le thé est délicieux!

J’insiste pour payer la note à mon guide et au garde…sauf que le propriétaire me dis que je suis son invité! Il nous offre le thé! Si c’est pas de l’hospitalité ça.


Nous commençons par la partie réservée aux vendeurs d’oiseaux. Il y en a tellement et Mobin m’explique que ces oiseaux sont achetés pour trois raisons: les manger, les apprivoiser en animaux de compagnie ou pour « la bagarre ».

Les Afghans sont friands des combats d’oiseaux. Il m’explique qu’ils font des combats de faucons ou d’aigles...mais j’en aperçois aucun au marché. Il m’en montre un que je pense être un faisan mais n’étant pas chasseur…

La visite se prolonge par la partie vêtements, ceintures, chaussures…

Les gens sont souriants et certains me demandent spontanément des photos. J’arrive à en prendre quelques une à la volée mais il me demandent d’être très vigilant avec les règles…


Nous rejoignons la voiture mais Mobin s’arrête devant des ceintures. Il est tout le temps en train de vouloir acheter des trucs (fleurs, légumes…). D’ailleurs par moment ça m’agace un peu car il bouffe du temps…

Mais cette fois-ci, ça m’a permis de voir un vendeur de mugs. Je collectionne les mugs de voyages. Il y a que des mugs étrangers sauf le fameux... « I love Afghanistan ». Loin d’être moche en plus. Je crois que je l’aime bien même.


Finalement, on décolle du marché. Je leur demande d’aller se balader dans les quartiers résidentiels pour voir un peu la vie des gens ou du moins où ils vivent.

Beaucoup de rues sont fermées à une extrémité pour éviter qu’il y ait trop de trafic - les enfants jouent dehors - et pour se sécuriser par rapport à d’éventuelles attaques.

Comme vous le devinez rien n’a été demandé à personne...c’est une prise d’initiative du comité de quartier.


NOTABENE

Je viens de prendre conscience que je n’ai pas entendu un seul enfant pleurer du voyage… et pourtant il y en a des enfants.

Ah oui, devinez combien ils en ont par familles? Minimum 3 ou 4 mais beaucoup de familles en ont jusqu’à 20… C’est à priori culturel mais maintenant cette tendance commence à diminuer avec les nouvelles générations. Mobin m’indique que les familles nombreuses sont très fréquentes (Il a 6 frères dont 2 décédés et 4 sœurs).

La polygamie est aussi monnaie courante ici. En effet, les afghans pratiquent très largement le mariage multiple. On a bien évidemment abordé le sujet et il m’a avoué qu’il avait rencontré une autre femme et qu’il y a songé. Heureusement, il n’avait pas les ressources financières pour assumer deux femmes, deux maisons...et le reste. Oui le sujet est financier pas idéologique.

En Afghanistan, les hommes peuvent avoir jusqu’à 4 femmes…


Je leur demande de rentrer. On récupère un Kebab à emporter. Je le mange et me couche. Les journées me fatiguent ici. Je sais pas si c’est le rythme, les bruits, la pollution…


Bonne nuit

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Départ à 7h pour la Panjshir Valley au Nord-Est de Kaboul.

Cette vallée s’étend du Nord-Est de Kaboul jusqu’à la chine avec des frontières avec le Tadjikistan, le Pakistan et forcément la Chine.

La route va être longue. On met 1h pour sortir de Kaboul. La ville est très embouteillée.


Comme à son habitude Mobin veut s’arrêter devant un bazar. Je râle « intérieurement » un peu car j’ai envie de profiter du Panjshir. Je trouve qu’ils profite pour faire son shopping pendant le tour… La voiture s’arrête en bord de marché. Il y a du monde et des enfants. Je prends un maximum de photos. Une petite fille semble effrayée et s’enfuit dès que je sors l’appareil…mais elle me regarde de loin comme intriguée.

Imaginez un peu que vous voyez quelque chose qui vous effraie mais qu’en même temps que ça vous intrigue...Vous avez la photo de la situation!

Mobin arrive et finalement je suis content qu’on se soit arrêté pour prendre ces photos! Ca m’apprendra à râler!

Hier soir, le chauffeur et le garde avaient acheté dans la rue une « Bologni » mais mon guide m’avait dis de pas en prendre. Elles étaient pas fraîches. Promis demain, on s’arrêtera en prendre une en allant dans le Panjshir!

L’heure de goûter la « bologni » est donc arrivée. On s’arrête en bord de route.

Ils en commandent une pour chacun.

Il s’agit d’une pâte à pizza (fine) dans laquelle est mise un mélange de pomme de terre cuites en morceaux, ciboulette et épices. C’est ensuite fermé à la façon Calzone avant d’être frits.

Pour la manger, il faut être patient! D’abord on l’ouvre pour que ça refroidisse. Dès que la température est bonne, on la referme! Bon appétit!

SUPER NOUVELLE

Pendant que l’on déjeune Mobin reçoit un appel. Il m’annonce: demain tu es invité à un mariage d’un ami.

Quelle joie!

Il faut dire que j’entends parler des mariages afghans depuis que j’arrive. En effet, il y a des « Weddings Hall » partout dans la ville. Il s’agit de bâtiments immenses uniquement dédiés aux mariages. Je suis impatient. Je vous raconterai.

Je me mets un peu la pression. C’est un honneur!


Mobin me montre les plaines quasiment désertes et me raconte que les talibans (pachtouns) ont brûlé tous les champs et arbres lors de leur passage dans ces plaines. Ils ne voulaient pas que les Tadjiks aient de bonnes conditions économiques.

On continue de rouler. Le Panjshir, c’est loin (4h).

On traverse donc les plaines à la sortie de Kaboul. Nous passons devant une ancienne base militaire russe qui tombe à l’abandon. Des dizaines de chars et engins russes sont éparpillés dans les champs. Les combats ont dû être compliqués.

Voila le Panjshir et son Check-Point! Comme d’habitude, un militaire passe de mon côté et me parle… Comme d’habitude, je souris mais je ne parle pas farsi donc le chauffeur intervient.

Ils veulent contrôler mon passeport et vérifier que nous sommes armés...Je crois que je n’y ai même pas porté attention sur le coup.


VIVE LA FRANCE

Le chauffeur part au Check-Point avec mon passeport. Il revient avec le sourire et parle avec le guide.

Celui-ci me traduit que lorsqu’il leur a dit que j’étais français ils étaient contents.

La France a une super image dans ce pays et notamment dans cette zone de résistance. En effet, j’apprendrai plus tard que nous avons aidé les afghans à gagner leur indépendance et reconstruire certaines campagnes meurtries par les bombardements russes.


C’est impressionnant! La vallée est étroite. Les montagnes vertigineuses et très escarpée. C’est très rocailleux. Le début est même un peu oppressant puis au fur et à mesure des prairies prennent place au milieu de la vallée autour du cours d’eau.

C’est un peu dommage que je ne sois pas venu dans un mois car c’est actuellement très sec. Dans quelques semaines, la végétation va prendre un peu plus sa place et les paysages vont se transformer.

Nous croisons des villages totalement détruits, qu’il s’agisse de bases militaires russes ou de villages afghans. La vie s’est cependant bien reconstruite avec des villages « modernes ».


On s’arrête pour déjeuner dans un restaurant. J’ai changé et je goûte le Kebab poulet avec du riz. C’est pas mal le poulet aussi! A vrai dire, je commence à en avoir assez de l’agneau.

On recharge les batteries avec de la nourriture. 4h de voiture ça endors!

On reprend la voiture pour s’enfoncer encore un peu plus dans la vallée. Direction le Maussolé de Massoud.

L’endroit est très agréable car il domine toute la vallée d’un côté comme de l’autre.

Comme un peu partout ici, les abords du monument ne sont pas super bien entretenus. Le bâtiment est d’ailleurs pas tout à fait finis.

On sent bien que le pays est très pauvre. Je pense d’ailleurs que c’est l’un des plus pauvres que j’ai visité.

Le mausolé est tout en hauteur. Un grand cylindre avec une vue magnifique de la montagne en arrière plan. Il y a des tanks et autres engins de guerre en contrebas.

Comme je l’ai dit « agréable » mais rien de fou.

On descends pour les voir de plus prêt! J’ai jamais vu de tank en vrai! Je prends quelques photos avec Mobin et le garde (j’arrive pas a retenir son prénom!).

Comme un gamin, je monte dessus! Rappel à l’ordre! Il faut que je descende.

Mobin me dit « Don’t worry it’s my friend! ». Il nous fait de grands signes comme pour nous demander de venir.

Me voilà invité à boire le thé avec les gardes du mausolé. C’est incroyable ce sens de l'hospitalité qu’ils ont!

J’adore ces espaces aménagés dans les pays musulmans pour boire le thé. Assis sur des tapis immenses et appuyés sur des coussins confortables! Sincèrement, on a pas d’équivalent en Europe.

Du coup, on se retrouve avec tous les gardes dans cette pièce à boire le thé. Nous nous étions arrêté en chemin acheter une pastèque. Le chauffeur va la chercher et ils la préparent avec le thé. Je crois qu’ils avaient prévu leur coup!

Tout le monde se met à parler. Mobin me traduit certains passages!

Il parlent de la France. Je suis fier d'être français car ils aiment notre pays.

Ils parlent du Docteur Laurence (je ne suis pas sûr du nom et aucune info sur Google) qui serait venu porter son soutien au Moudjahidines et en aurait sauvé un grand nombre. Il a laissé une excellente image.

On repart. L’ami de Mobin me serre dans les bras pour me dire au revoir...J’apprécie ce moment passé avec eux. On parle pas la même langue mais on a échangé des regards et des sourires qui sont universels. J’étais en Afghanistan durant cette parenthèse ou simplement avec des gens comme moi?


TRUCS ET ASTUCES

Des dos d’ânes sont parsemés sur toutes les routes du pays. Dans ce pays de débrouille, ils ont fait les dos d’âne avec les chenilles des chars russes. Je vous promets que ça oblige à ralentir.

Page 239 du Lonely Planet!

Pendant le trajet, je sors le Lonely Planet que j’ai acheté sur l’Afghanistan.

Le choix a été plus que limité. En 2007, le seul et l’unique Lonely Planet sur l’Afghanistan a été édité.

Mobin m’indique qu’il est nommé dans les remerciements et effectivement on le retrouve page 239. Dans ces années là, il était guide pour de nombreux journalistes qui venaient faire des reportages dans le pays. A priori, celui du Lonely Planet faisait partie de la liste.


On arrive sur Kaboul à 18h. On se pose un petit moment à la Guest House avant d’aller dans un énorme restaurant du centre de Kaboul.

C’est un fast-food et la carte est énorme. Il y a toutes toutes les cuisines: afghans, indous, italien, burgers…

Salade, morceau de poulet frit et un burger!

La journée a été top! Vivement demain et la ville d’Istalif.

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Publié le 12 avril 2018

Aujourd’hui c’est direction Istalift. Petit village dans la montagne proche du Panjshir.

Ce village a été envahis par les Talibans qui l’ont totalement détruit. Il a été reconstruit et les habitants ont continué un artisanat local qui rend ce village populaire: la céramique.


On décolle donc de Kaboul pour aller chercher Mobin qui a du rentrer chez lui hier soir. Le chauffeur, Farah, me montre une mosquée. Daesh y a fait exploser une bombe il y a trois semaines. Plusieurs dizaines de morts donc une majorité de femmes… Merci Farah, heureusement que tu es chauffeur et pas guide! ;-)


On récupère donc Mobin…mais pourquoi il n’était pas avec nous à la Guest House?

Il me raconte que hier soir, il a dû rentrer chez lui car des cousins l’ont appelé pour faire le « médiateur ».

Il s’agit de frères qui vivent ensemble avec leurs familles. La fille d’un des frères a cassé une porte de la maison en la faisant claquer...sûrement pas intentionnellement! L’autre frère lui a mis une belle gifle…Du coup, le père de la petite a pété un câble et lui a dit qu’il allait lui tirer dessus! Normal!

A priori, il s’agit surtout de la goutte de trop… J’ose pas imaginer vivre avec mes parents et mon frère! Je peux comprendre que par moment certaines petites choses puissent prendre de toutes autres dimensions!


Sur la route, je commence à poser des questions à Mobin:

Quel est le rythme scolaire?

Les enfants ont cours soit le matin soit l’après midi. Toute la semaine sauf le Vendredi.

Quelle est la proportion d’enfants qui vont à l’école?

Dans les zones sûres, il pense qu’environ 80%.

Dans les zones plus dangereuses, il m’indique entre 50 et 60%. Les parents osent moins envoyer les enfants à l’école pour les risques que vous devinerez.

Pour être franc, je sens pas que Mobin soit tout à fait sûr de ces chiffres...Difficile de vérifier!

Est-ce que le gouvernement construit des logements pour la population?

Oui le gouvernement construit pas mal de logements par contre il semble y avoir un vrai problème d’attribution. La corruption est ultra présente dans le pays donc il me fait comprendre que ces logements ne vont pas forcément à ceux qui en ont le plus besoin.

20% des logements sont dédiées aux femmes policières - qui j’imagine sont dans les bureaux car j’en ai pas vu une dans la rue. Le gouvernement a besoin de policier. Ils veulent attirer les femmes sur ces postes.

Quels sont vos impôts?

Le taux d’impôt est de 20% des revenus. Il ne connaît pas le revenu minimum pour ne pas a avoir a payer cet impôt. C’est un nouveau dispositif fiscal et il est pas encore au courant.

Il y a une « taxe foncière » qui est calculée sur le nombre d’étages. Elle est cependant très faible pour permettre aux bas revenus de ne pas avoir un gros effort à faire.

Comment on enregistre une entreprise...d’ailleurs est ce qu’on l’enregistre?

Oui, il existe une « Chambre de commerce » qui délivre des licences, soit pour des « local shop » - petite boutique dans la rue - soit pour les entreprises.

Un numéro est attribué comme nous pouvons l’avoir avec le SIRET en France.


Sur la route qui nous a amené à la Vallée du Panjshir, nous tournons à gauche. Direction la montagne et le village que l’on devine perché.

L’arrivée se fait par le Bazar du village. C’est en fait la rue principale avec tous les magasins.

Mobin me propose de faire un tour pour voir si je veux ramener quelque chose. Je regarde ces magnifiques poteries de différents types: bols, plats, chandeliers…

J’ai repéré quelques trucs! On va visiter une fabrique après manger donc je vais attendre.


On s’installe dans un restaurant qui fait « Tea Shop » ou est-ce l’inverse?

Il n’y a qu’un plat de toute façon…

On s’assoit donc sur les tapis. Le Thé arrive vite!

On nous amène des bols avec des nans (pains). On se met à couper le pain en petits morceaux et les mettre dans nos bols.

Le serveur revient avec des petits récipients. Il verse un mélange de jus rouge et de morceaux de viande dans nos bols. Ca sent super bon!

Maintenant il suffit de prendre les morceaux de pain et les imbiber du jus tout en prenant les morceaux de viande.

Je me régale! C’est vraiment délicieux!

Il nous pose aussi des grands bols de yaourt artisanal...Il s’agit plus précisément d’un « mix of yoghurt and cream ». Je goûte par principe mais je n’aime pas.


On décolle pour la fabrique d’un ami de Mobin. Une petite porte en bois puis nous rentrons dans un jardin entouré de murs en torchis. Quelques arbres au milieu, l’atelier au fond et une petite cabane qui ressemble à un four. L’endroit est très agréable avec ces différentes nuances de couleurs.

L’artiste nous invite à entrer. L’atelier est composé en trois parties de gauche à droite: atelier de mise en forme, séchage et décoration, peinture.

La pâte est un mélange de terre et d’eau melangées. Ce mélange repose ensuite entre 1 et 2h.

Il modèle tous les objets à la main. C’est toujours un peu magique de voir ces artisans qui cultivent un savoir-faire ancestral.

Après avoir modelé les bols, ils sont cuits puis peint en blanc.

La peinture blanche permet de faire des dessins et les faire ressortir lorsque la peinture sera appliquée.

Je repars avec deux plats bleus entre le bol et le saladier.


On rentre à Kaboul. Ce soir on est de mariage!!!!!


HOSPITALITÉ

L’hospitalité est très prononcée en Afghanistan. Des règles sont établies et il n’est pas possible de déroger.

Par exemple, lorsque vous avez un invité qui vient vous voir. Il doit absolument y avoir du thé et de quoi grignoter (fruits, gâteaux). C’est très important que votre « guest » soit bien reçu et peu importe la raison de sa venue.

On m’explique aussi que si quelqu’un vient un peu avant un repas (déjeuner ou dîner), une assiette lui est automatiquement donnée pour manger. La question n’est pas posée...Autant vous dire qu’il ne faut pas refuser!

Si vous arrivez un peu après, on vous demande si vous avez mangé et si c’est le cas on vous offre seulement le thé…


On passe chercher ma tenue pour le mariage! Je l’ai amené à laver pour me fondre parfaitement dans ce mariage. Mobin me dira plus tard que ma barbe avec ma deuxième tenue (bleu marine/noire) n’aurait pas été adéquate. Mon style aurait ete trop extrémiste! Parfait!


Le mariage!!!

Départ 19h30!

Dans la voiture, je demande au guide de me dire ce que je dois dire si je croise le marié. « Mobarak »… Je me le répète 100 fois dans la tête pour que ça rentre. Certain que j’aurais oublié au moment donc je me le marque!


On arrive devant la WEDDING HALL… Des lumières partout, un parking bondé, du monde pas possible… J’ai l’impression d’être à Las Vegas!


Nous sortons de la voiture et allons vers le Wedding Hall avec Mobin et Abdullah. On attend devant quelques minutes car Mobin n’est pas sur que l’on soit devant la bonne entrée...ou le bon hall! C’est immense et les gens vont dans tous les sens.

Un ami à lui passe. Ils s’enlasent. Nous sommes au bon mariage!


Nous entrons dans le hall du bâtiment puis sur notre gauche dans la salle...WTF!

La salle est immense et tous le monde est assis ou en train de chercher sa place.

Avant d’aller plus loin, il est necessaire que je vous explique comment on atterrit à un mariage afghan.


GUEST or NO GUEST?

Le mariage se fait sur deux jours. Le premier jour est celui que je vais vous raconter. Le second est au domicile des mariés en compagnie de la famille proche et des amis proches.

Qui est donc invité à un mariage afghan? La famille évidemment (proche ou lointaine) qui peut représenter un nombre plus que conséquent d’invités. N’oubliez pas qu’on est pas sous le régime de l’enfant unique ;-)

Ensuite ce sont les amis. C’est la ou ça devient interessant. Dans les us et coutumes afghans, les amis de mes amis sont mes amis.

Étant l’invité de Mobin, lui-meme invité, j’étais le bienvenu à ce mariage. On est d’accord que le marié n’était lui-meme pas au courant! Cela n’a pas posé de problèmes pour autant. J’ai meme ete accueillis avec une grande bienvaillance.


Lors du mariage, les hommes et les femmes sont dans des pièces séparées. Nous n’allons pas voir de femme de la soirée


Je reprends le fil de ma soirée. Nous pénétrons dans la salle et Mobin voit une table ou il reste 3 places. Nous nous asseyons. Je vois qu’ils ne sont pas ravis de la table.

Abdullah, nous fait signe de se lever. Les tables ne sont pas attribuées.

On s’assoit donc beaucoup plus près de la petite estrade. Un gamin se fait gentilment « dégager » par Abdullah.

On commence à discuter et un amis de Mobin lui fait signe. Il montre de la main trois places à sa table...qui est encore mieux placée. On bouge de nouveau!


On est 10 à la table. Il y a des amis de Mobin avec qui il travaillait dans un shop. Mobin me présente un vieil homme(60/70 ans mais ici ils vieillissent mal!), deux autres de la quarantaine - dont un à béquilles - et 4 environ de mon âge.

Ceux qui parlent pas anglais me regardent comme une curiosité et je me présente aux autres. Ils sont tous tres souriants.


« J’ai un moment d’absence. Je visualise un instant ma position sur le globe à ce moment et regarde autour de moi. J’ai pas de mots pour exprimer cette sensation curieuse de planer. Je suis dans une autre dimension. »


Des musiciens traditionnels jouent avec des instruments afghans. Il s’agit de tambours, tambourins et « guitares » locales.

Subitement, un homme prend le micro. La musique traditionnelle s’arrête. Seul le tambourin l’accompagne. Mobin me dit que c’est un chanteur qui monte...

L’ambiance commence à monter elle aussi.


Mobin me lance un coup de coude et un regard en direction du chanteur.

Il me dit: « Traditionnal Panjshir danse » avec un grand sourire. Je vois les hommes de la salle se mettre en ordre de marche vers le chanteur.


Les hommes se rassemblent autour d’un petit espace de danse. Tout le monde se met à taper dans ses mains pendant que les invités passent l’un apres l’autre sur la piste de danse… Les « danseurs » se prennent complètement au jeux. Ils se succèdent les uns apres les autres.

L’ambiance est au max!

Par moment, ils se retrouvent à deux ou trois en train de danser dans ce cercle. Difficile de definir le style de cette danse. On va dire que c’est une danse orientale...sans les coups de reins des danseuses ;-) Ils bougent et font tourner le haut de leur corps dont les bras.

Par moment, les gens restent debout donc on voit plus rien!

Il y en a un ou deux qui semblent possédés par la musique. Franchement, s’ils ont pas bu en cachette, ils ont sûrement du fumer. D’ailleurs derrière moi ils fument! Ca sent bon!

Certains d’entre eux se cherchent un peu. Entre ceux qui prennent des coups de bras dans la tête ou ceux qui sont « priés » de danser à l’encontre de leur volonté ;-)

Les tensions redescent tres rapidement quand meme.


Mobin veut me montrer de près. On se lève pour aller à ras des danseurs. Il me montre les instruments utilisés.

Rappel à l’ordre! Abdullah me rattrape par le bras et me demande de checker mes poches. J’ai mon passeport dans une poche et le portable dans l’autre! On sait jamais!


Il y a quelques longueurs. Je les laisse parler entre eux pour observer la salle.

Certains des invités les plus âgés dégagent quelque chose de fort. Avec leur tenue et ce chapeau tadjik, ils inspirent la paix et la sagesse.


La musique s’arrête! Les mariés (hommes) arrivent dans la salle!

Ce soir, c’est le mariage de trois frères qui étaient, avant de venir dans notre salle, dans celle des femmes! Veinards!

Ils zigzaguent à travers la salle, saluent, embrassent...sans pour autant voir tout le monde.

Le marié fait un signe à Mobin comme pour dire « Je t’ai vu mon ami! ». Il se lève pour aller l’embrasser. « Mobarak » ça sera pas pour cette fois!


Les mariés et certains de leurs amis proches se retrouvent sur la piste de danse. Des chaisses arrivent. On les assoit dessus puis ils sont jetés en l’air… Les gens chantent et tapent dans leurs mains. Ils donnaient pas l’impression d’être tres a l’aise.


Après cela, les mariés sortent de la salle pour rejoindre leurs épouses dans un salon privé.


Quelques minutes apres la sortie des mariés, un manège intriguant se met en place.

Avec des grands plateaux métalliques remplis, de jeunes serveurs entrent dans la salle en courant…Ils se suivent les uns les autres.

En un temps records, toutes les tables sont servis par trois plateaux. Mobin m’explique tres simplement qu’ils courent pour que toutes les tables soient rapidement servies.


Le moment du gavage est arrivé! Quand je vous disais qu’un invité est un invité, j’en ai pris toute la mesure à ce repas.

J’ai été systématiquement le premier servis, plus que les autres, et avec les meilleurs morceaux.

L’homme plus âgé n’arrêtait pas de me regarder en me demandant de la tete si j’en avait assez.

1k de riz plus tard… Ils me proposent une pomme. Je n’ose pas vraiment dire non pour éviter de les vexer. Les cultures sont toutes différentes et je veux pas leur faire d’erreur. J’en peux vraiment plus!

Pour en revenir à la pomme, ils me l’ont donc épluché, vidé puis coupé en quartiers…


Les gens finissent de manger et partent au fur-et a mesure. Nous prenons le pas quelques dizaines de minutes plus tard.


La soirée est finie. Il est 00h30 et ce fut une nouvelle expérience riche dans ce voyage.


Je peux cocher « S’incruster à un mariage » dans ma To do list!


Je me couche pour etre en forme pour mon dernier jour sur le sol afghan.


Bonne nuit.