Avant d'entamer notre tour du Monde, nous testons notre matériel et notre résistance à l'effort. Rien de tel qu'un bivouac à Mouthe, la ville la plus froide de France. Bienvenue en petite Sibérie.
Du 5 au 8 février 2021
4 jours
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1
fév

Nous partons en tour du Monde début 2022. Nous commencerons notre périple par le chemin de St. Jacques de Compostelle que nous entamerons depuis Strasbourg, la ville où nous résidons. Il s'agira d'un voyage initiatique d'environ 1500 km sur une période d'à peu près trois mois, qui mettra à l'épreuve nos muscles, nos nerfs et notre matériel. Nous nous y préparons dès aujourd'hui.

Puis notre itinéraire nous conduira jusqu'au Nord de la Russie (Mourmansk - Teriberka) en pleine période hivernale, histoire d'admirer les aurores boréales. Ayant projeté des bivouacs dans cette partie glaciale du Monde, il nous faut tester nos capacités à endurer le froid. Nous avons prévu l'équipement en conséquence et nous voulons savoir ce qu'il vaut (sacs de couchage grand froid, vêtements techniques, tapis de sol hiver, tente etc ...).


Essais en intérieur

Les premiers tests sont effectués bien au chaud, dans notre appartement, en pleine rénovation.

Tapis de sol hiver (THERMAREST NEOAIR X THERM) 
 Sacs de couchage grand froid CARINTHIA D1200x. (Température de confort: -27 °C, limite -65.2°C)
5
fév

Nos sacs à dos sont prêts depuis la veille. Nous avons tout vérifié. Etant en phase d'entraînement, ils sont volontairement bien trop lourds, on va en baver : 16 kg pour Véro, 26 kg pour moi !

 A gauche : DEUTER air contact pro 70+15 - A droite : DEUTER  air contact pro 55+15 SL

Ce que nous emportons

Véro :

  • Tapis de sol mousse
  • Sac de couchage grand froid Carinthia D1200 X
  • Oreiller gonflable
  • Chaussures grand froid marque BAFFIN (elles protègent jusqu'à 40°C)
  • Chaussures de marche 4 saisons
  • Trousse de toilette complète pour tous les deux
  • Vêtements techniques laine mérino (haut et bas)
  • Vêtements de pluie haut et bas
  • Doudoune en plumes d'oies
  • Veste polaire
  • T-shirt manches longues
  • Pantalon de survêtement
  • Chaussettes et sous-vêtements
  • Gants (moufles)
  • Lunettes de vue
  • Vêtements de ville
  • Pull
  • Bonnet
  • 2 rations de combat armée française (1.750 kg chacune)
  • Quelques fruits frais
  • 1 litre de lait
  • 5 litres d'eau
  • Un peu de vin rouge et des fruits secs pour l'apéro
  • Une lampe frontale
  • Sacs de rangement DEUTER pack
  • Couteau Opinel
  • Verres en plastique et couverts
  • Téléphone portable
  • Documents d'identité
  • Argent et moyens de paiement

Del (moi):

  • Tapis de sol mousse
  • Sac de couchage grand froid Carinthia D1200 X
  • Nos deux tapis de sol grand froid gonflables
  • Tente 2 places NORDISK telemark 2 ULW
  • Couverture de survie
  • Boussole
  • Gamelles de bivouac PRIMUS Campfire Cookset petit
  • Oreiller gonlable
  • Chaussures grand froid marque BAFFIN (elles protègent jusqu'à 40°C)
  • Chaussures de marche 4 saisons
  • Vêtements techniques laine mérino (haut et bas)
  • Vêtements de pluie haut et bas
  • Doudoune en plumes d'oies
  • Veste polaire
  • T-shirt manches longues
  • Pantalon de survêtement
  • Chaussettes et sous-vêtements
  • Gants (moufles)
  • Vêtements de ville
  • Pull
  • Echarpe
  • 2 rations de combat armée française (1.750 kg chacune)
  • 4 litres d'eau
  • Thermos
  • Petite enceinte wifi
  • Drone MAVIX pro platinium
  • Caméra GOPRO et son manche rétractable
  • Appareil photo NIKON D7500 et 2 objetctifs + son sac de rangement
  • Réserve d'énergie 20 000 mAh
  • Connectique pour tous les appareils
  • Lampe frontale
  • Sacs de rangement DEUTER pack
  • Couteau Opinel
  • Téléphone portable
  • Documents d'identité
  • Argent et moyens de paiement

Nous quittons Strasbourg vers 13h00 et arrivons à Pontarlier (25) peu avant 18h00, juste avant le couvre-feu. Nous avons réservé une chambre d'hôtel pour pouvoir partir tôt le lendemain.

6
fév

Nous nous levons plus tard que prévu. Après un petit déjeuner pris en chambre en raison des mesures anti-COVID, nous roulons jusqu'à Mouthe où nous arrivons vers 11h00. Le ciel a une couleur orangée, du sable provenant du Sahara se dépose un peu partout. Il ne fait pas aussi frisquet qu'espéré, seulement 0°C. Rapellons qu'en 1985, Mouthe, connue comme étant la ville la plus froide de France à enregistré un température de -41°C, un record.

Merci à www.altituderando.com pour les informations sur leur site, à visiter.

Notre trajet 

Nous partons de la mairie de Mouthe en direction de la route départementale 389 que nous longeons jusqu'au lieu-dit Chez Liadet, puis emprunterons des chemins de terre et des sentiers.

  • Altitude minimale : 935 m
  • Altitude maximale : 1419 m
  • Distance : environ 23,5 km
  • Horaires : Entre 05h30 et 06 h l'été, entre 8 heures et 10 heures par temps de neige, sans raquettes.
Point de départ : Mairie de Mouthe  

Dans la vallée, la neige a fondu, le Doubs est encore en crue.

Le Doubs à Mouthe, en crue 

Nous quittons l'asphalte, enfin. Cette fois si, la neige est au rendez-vous. Sans raquettes, et avec un sac à dos (volontairement) trop lourd, notre progression est lente et fatigante, nos pieds s'enfoncent dans la poudreuse. On en bave, mais c'est un peu le but.

Nous venons de quitter la D 389 

Après 5 heures 30 de marche, nous atteignons le lieu-dit Les Cailles. Le jour commençant à tomber, nous décidons de nous arrêter ici, nous y passerons la nuit. Il y a une ferme à quelques dizaines de mètres. L'endroit est bien calme, les pistes de ski de fond ne sont pas trop loin.


Lieu-dit Les Cailles 

En une quinzaine de minutes, nous montons la tente et installons les tapis de sol et les sacs de couchage. Le terrain est très légèrement en pente et à l'abri du vent. En plus, il ny a pas de neige au sol.

Le bivouac 

Nous faisons chauffer notre repas, tiré des boîtes de ration de combat. C'est excellent. Fatigués, nous nous couchons tôt, vers 20 heures. Il commence à pleuvoir, le vent s'est levé et les températures chutent jusqu'à -2°C. Pas de quoi entamer notre moral.

 Contenu la la ration de combat
Les Cailles by night 
7
fév

Au cours de la nuit, la neige a succédé à la pluie. Nous n'avons pas eu froid du tout, merci à la qualité des sacs de couchage. Cependant, le terrain étant légèrement en pente, Véro à glissé vers moi et a eu du mal à fermer l'oeil, contrairement à moi qui ai dormi comme un bébé. Au moins, nous aurons appris de nos erreurs. Rien de tel qu'un café et un müesli chauds au petit déjeuner, pour nous redonner de l'énergie.

 Au cours de la nuit, nous avons aperçu au loin,  les frontales de skieurs de fond.

Nous devons encore monter jusqu'à la frontière suisse. Véro, trop fatiguée, y renonce. J'irai seul, il y a une frontière pas loin, je veux la traverser, même de quelques mètres. C'est parti, mais sans sac à dos. Le gros Crêt culmine à 1419 mètres. Il s'agit du point culminant du Mont Risoux et l'un des plus hauts sommets du Doubs avec le Mont d'Or et le Morond.

Seuls les premiers mètres ne sont pas enneigés. Après, c'est franchement galère, même sans poids sur le dos. Le GPS de mon portable répond toujours présent, tant mieux car j'ai oublié ma bousole. Après un peu plus d'une heure de marche éprouvante, j'atteinds enfin le but que je m'étais fixé.


 La borne frontière côté français à gauche, côté suisse à droite.



J'envoie un texto à Véro. Elle a fini de ranger le matériel et s'impatiente de me retrouver. La descente sera bien plus rapide, évidemment. Je ne reste que quelques minutes sur place. Me voilà ente deux pays, au milieu de nulle part, mais dans un paysage grandiose.



De retour au campement, nous démontons la tente et rangeons le matériel, la neige tombe abondamment. Véronique m'apprends que les gamins de la ferme des Cailles, sont venus la trouver et lui ont proposé une boisson chaude, surpris de voir un bivouac en plein hiver. Merci 😀

En redescendant, le temps s'améliore, mais la progression est toujours aussi lente. Le poids de nos sacs à dos ... nous pèse. On l'aura voulu ! Les vêtements, d'excellente facture, nous protègent bien des éléments.

Enfin, vers 16 heures, la vallée de Mouthe est en vue.

Mouthe depuis la RD 389 

Une petite pose ... s'impose, avant d'entamer les deux derniers kilomètres.


Nous avons du louer une nouvelle chambre à l'hôtel, étant sûrs de ne pas pouvoir regagner Strasbourg avant le couvre-feu de 18 heures. Retour à la "civilisation".

 Pizza et p'tit rouge
8
fév

Il est l'heure de rentrer, mais pas avant d'avoir fait le plein de fromages locaux, dans une fruitière à Doubs.

Il a fait froid, il a plu, il a même neigé et on a essuyé quelques petites rafales de vent. La tente n'était pas assez bien installée (trop en pente), on a galéré sans raquettes dans la neige. Les sacs à dos bien trop lourds nous ont considérablement ralenti. Ces quelques petits tracas n'auront en rien entamé notre bonne humeur et notre volonté et nous gardons un bon souvenir de cette escapade un peu folle en petite Sibérie. Deux jours après notre retour, les muscles de notre corps se souvenaient de ce qu'ils avaient enduré et nous le rendaient bien.

Promis, notre prochain bivouac, nous le ferons sous de meilleurs auspices.