Carnet de voyage

Valencia, Zamora, Léon, Oviedo, San...voire moins.

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Mars 2025
55 jours
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Publié le 4 mars 2025

Départ vraiment tranquille. Pour la première fois depuis pas mal de temps je quitte la maison en voiture. Jacqueline, ma voisine d'en face, était limite scandalisée en réalisant que je devais faire 16 kms à pied pour atteindre la petite gare d'où je prends un train qui m'amène au bus qui va ramper jusqu'à Valencia. Ensuite les 28 / 30 bornes par jour ça n'est pas un souci ; mais ces 16 kms-ci lui sont insupportables, elle m'amène donc. Ça n'est que du plaisir.

La partie bus est interminable. C'est long, il y a du monde et les grand(e)s ne savent pas quoi faire de leurs jambes. Finalement tout le monde survit à ces sévices. Ça met en confiance.

L'arrivée à Valencia, vers 9 heures et des poussières, se fait dans une purée de pois des plus dégueulasses. Il fait relativement tiède, le plafond est bas et poisseux. On serait arrivés à 9 heures pile il y aurait sûrement eu moins de poussières. Faudra y penser la prochaine fois. Ce genre de temps ne donne pas envie de sortir. C'est ballot d'être déjà dehors ! Ça va passer, et d'autant plus que demain il devrait pleutre. Le ciel pourrait bien prendre un coup de propre et les marcheurs itou.

J'ai prévu de faire les 8 premiers kms en train pour profiter d'un pont en bon état, celui qui est habituellement dédié aux marcheurs ayant fondu pendant les crues de novembre 2024. Du coup je me retrouve avec trois options directement dépendantes de la météo :

1 Je continue à pied sur Algemesí

2 Je continue en train sur idem

3 Je reviens attendre l'éclaircie à l'albergue.

Je me dis que vu leur récente expérience il est possible qu'ils dramatisent un peu pour se " protéger". Mais c'est pas sûr. Je vais consulter localement. Vamos a ver.


Je vous tiens au courant.

Merci d'être arrivés jusqu'ici

À demain j'espère !


Un gros Balou devant la cathédrale Pour l'ours on donne ce qu'on veut, si on veut. La cathédrale c'est 9 €.
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Publié le 5 mars 2025

Avant toute chose je tiens à remercier Jean-Luc, de l'asso des amis des pèlerins de Valence, qui m'a bien mis le pied à l'étrier pour démarrer cet itinéraire en toute sérénité. Me voici donc lancé, sur trajectoire.

Dans la nuit la lumière s'est faite. Mes questionnements sur les sévères annonces météo et la longueur de cette première étape ont trouvé une réponse simple: je l'étête un peu plus. J'ai donc pris le train jusqu'à Silla et je dois dire que je n'ai rien à regretter. Le paysage était monstrueusement industriel et laid.

Donc me sont restés 22 kms effectués essentiellement sous un petit crachin et par vent arrière (ENE). Simili K-Way + authentique poncho A..... , superposés par moments, ont réglés les difficultés liées à la pluie. Pour le reste, le terrain était plat et la température assez clémente.

La ville paraît agréable. On parle ici un espagnol difficile à comprendre, rapide et accentué différemment que dans ma zone de confort. La municipalité a fourni des sacs de sable aux habitants qui se protégent des inondations prévues dans les heures qui viennent. On m'a annoncé que je pourrai rester plus longtemps si les circonstances l'imposaient. Pourquoi pas. On verra ça demain matin.


Merci d'être restés jusqu'ici.


À demain j'espère.

Tour édifiée entre le xii ème et le xx ème siècle.
Tour édifiée entre le xii ème et le xx ème siècle.
Rio actuellement sans eau, mais prêt à à en "gérer" de grosses quantités.
Rio actuellement sans eau, mais prêt à à en "gérer" de grosses quantités.
Immeuble très étroit (16)
Immeuble très étroit (16)
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Publié le 6 mars 2025

L'albergue de hier soir (mercredi) est gérée par une asso plus ou moins municipale et plus ou moins catho, me semble-t-il. Cette asso s'occupe également du musée de la fête. C'est là même que je me présente pour m'enregistrer. Cela se fait très sérieusement entre quelques personnages de pâte à papier représentant des "sujets" de char de carnaval faisant environ 2,5 fois ma taille ! On finit par m'introduire dans un immeuble ancien, situé en face du musée, où je me retrouve seul, encore une fois. Où sont les pèlerins ? Confort assez moyen, mais assurance d'une nuit à l'abri. Merci à la municipalité.

Décollage vers 7 heures. Il ne pleut pas, mais presque. Je sors de cette petite ville qui ne finit pas d'avoir des copines satellites encombrées d'usines de tout type. À 2 reprises je rame lamentablement pour comprendre par où je dois passer. Je suis pitoyable, ça sent fort, c'est sale. Quel emmerdement!

Finalement il se met à pleuvoir. Vraiment. Du lourd. Je fais des escales techniques café con leche puis chocolat chaud. Heureusement qu'il y a des villages sur la trajectoire ! Je suis malgré tout plutôt trempé. Ça me paraît un peu long, d'autant plus qu'à 11h30 je n'ai toujours pas l'impression que le jour s'est levé. J'arrive à Xativa ( normalement vous ne pouvez pas le prononcer) vers 14h30. La piaule que j'ai réservée ne sera ouverte qu'à 16h. Entre-temps déj sommaire et sobre. Le patron parle la même variété d'espagnol qu'hier. Incompréhensible ! Pas grave ; je me repose les pattes arrières au sec. C'est déjà ça !

Je suis à l'heure pour l'ouverture de l'hostal. Ma résa Booking est bien passée. Je déguise ma niche en sèche-linge; partout où c'est possible j'accroche des fringues ...... fraîches, voire humides. Ça va le faire.

L'étape, selon les sources, est donnée pour 30 32 bornes. Mon GPS m'en confie 4 de plus. Ça me paraît beaucoup. Quelque-part (et ailleurs aussi) ça me laisse de marbre. Une citation de Chichi me vient en tête ; je ne l'exprimerais pas.

Demain sera plus court. Plus sec aussi. J'ai tenté une résa dans une albergue donativo. J'ai capté environ 10/100 de ce que le gars m'annonçait. La réciproque doit être vraie aussi. À suivre...


En tout cas, merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À demain j'espère !

Le Rio qui était sec hier
Le Rio qui était sec hier
La nature m'a envoyé un message d'amour ;
La nature m'a envoyé un message d'amour ;
Méfiance !  Il peut y avoir un piège !
Méfiance ! Il peut y avoir un piège !
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Publié le 7 mars 2025

Bonne soirée lecture ( Le rêve du pêcheur) puis dodo de bonne qualité.

Je lève l'ancre vers 7h. Les rues sont encore luisantes, toute de marbre lustré par la rosée matinale. Je m'applique à ne pas glisser. Du coup je surveille mes pieds et ne pense pas à tourner mon regard vers le ciel. Je mets donc un bon moment à réaliser qu'il ne pleut pas!

Arrivée tout heureux à Canals où je croise un gars du conseil municipal. Il est vêtu d'une espèce de pyjama bleu marine couvert de poils de chat. Je le considère toutefois d'un œil parfaitement neutre. Bien m'en prend; il m'annonce officiellement que la route est coupée du fait de la crue subite d'un rio, et me décrit un itinéraire pour le contourner. Yes! Il suffit de rejoindre une autoroute puis de viser Bayada. Tout compte fait il s'agit de Vallada. Grrrr !

À 13h45, je suis "installé" dans l'albergue et actuellement en train d'attendre une salade russe.

Les clefs de l'albergue sont gérées par la police locale. Le logement est un peu juste en qualité et en prestations proposées, mais ça a le gros avantage d'exister. Deux heures plus tard un espagnol pointe le bout de son nez. 2 pour 4 lits, c'est correct. 1/2 heure plus tard un hollandais apparaît. Là, on commence à toucher les bords. Mais on s'arrange.


Ce texte est totalement décousu. Excusez moi.

Merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À demain j'espère !





Avant goût de crue.
Le local de la police. La chambre est au premier.
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Publié le 8 mars 2025

Concours de gentillesse dans la région. Le policier en charge à Moixent m'annonce ce matin que l'albergue: " para nosotros es gratis". Je le remercie largement. Le policier d'aujourd'hui a l'air d'être dans le même état d'esprit. Je crois rêver.


Visiblement mes co-pélerins n'ont pas les mêmes horaires que moi. Ça ne les empêche pas d'être sympathiques. Un espagnol, Paco, et un néerlandais, Peter. Ils ne se connaissent pas, et ont l'un et l'autre un problème de santé. Paco (56) sort d'un cancer et se lance dans son premier chemin. Peter (69) se branche sur une aide respiratoire la nuit. Ça donne vaguement l'impression d'être dans un sous-marin. Cette situation ne paraît pas le gêner pour la marche. Il a un tableau de chasse tout à fait impressionnant.

Ce matin, donc, je pars alors que le policier vient d'ouvrir ses bureaux. Parfaitement droit dans ses bottes il refuse catégoriquement mon donativo. L'étape est courte, 18 kms, et les conditions commencent à changer. Le sol est maintenant argileux, collant aux chaussures. Le chemin commence à décoller ; nous marchons aux alentours des 550 mètres d'altitude et sous peu nous allons traverser des zones arides. La journée est à nouveau "sèche".

Accueil chaleureux du policier local. Il sait que 2 autres gars suivent.

Ce que personne ne sait c'est qu'un groupe de 4 arrive également. Après un certain flottement plus ou moins tendu on s'arrange, on s'organise. Des matelas manquent, des équipements de cuisine aussi. Ça va le faire.

Les communications se mettent en place. Si on était en période de guerre on pourrait dire que nous fraternisons. Il reste à voir comment vont se présenter les jours qui viennent. Inch'Allah !


Merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À demain j'espère !

Tres hombres.
C'est quoi cet arbre en fleurs?
Les pointillés blancs, sous le puig, sont La font de Oliveira
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Publié le 9 mars 2025

Je remets les pieds sur le chemin de la Lana sans vraiment faire exprès, et volontairement dans le même hébergement que l'an dernier. Tant et si bien que l'étape de demain sera entièrement effectuée sur le dos de la Lana, jusqu'à Alpera. Le choix est intéressé ; il s'agit de faire 50 kms en 2 jours plutôt que 40 en 1 seul! Cela revient à dire que mardi je me retrouverai, à nouveau, sur le Levante à Higueruela.J'anticipe quelque peu en vous prévenant que le Levante et le Sureste vont se nouer, se dénouer sans vraiment s'en lasser sur presque 1000 bornes. ¡Vamos a jugar!

Il faut bien admettre que la soirée et la nuit (du 8 au 9) ont été un peu compliquées.

Manque de radiateur (1 seul pour 3 pièces) manque quasi total de couverts et d'assiettes et de verres etc. Un seul wc dans la seule salle d'eau. C'est moyen pratique. On se débrouille.

Pendant la nuit on se gèle franchement. A tel point que Paco se lève,fait son sac et part à 4 heures du mat. Dans le noir de la nuit il se perd à 2 reprises. Ça se comprend. Le gros de la troupe prend la route vers 7h30. Arrivée en ordre dispersé chez les sœurs, en début d'après-midi. J'hérite d'une chambre individuelle. Protocole lessive+ toilette.

Je fais connaissance d'un sympathique couple de français de mon âge. Ils ont entrepris la Lana. Du coup on fait circuler les infos. Ils ont une approche plutôt similaire à la mienne, concernant le chemin. Gabriel et Brigitte ont fait beaucoup de chemins. On passe une bonne heure à communiquer. Ces moments de rencontre sont réellement un temps fort de ces pérégrinations.On s'échange des trucs, des tuyaux, on cherche des solutions... C'est cool.

Je dois admettre que tout ce monde me speede un peu, ça fait beaucoup,mais ça va se tasser.


Merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À demain j'espère !


Regardez ma racine de cet arbre! Il veut vivre à tout prix.
Un belle plantation devant une montagne sur laquelle poussent des éoliennes.
Le lieu où se rencontrent la Lana et le Levante. On peut trouver ça nul.
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Publié le 10 mars 2025

J'ai reconnu quelques passages du chemin, quelques paysages, l'entrée dans cette petite ville.

Après un démarrage vaguement pluvieux le trajet du jour se termine par grand soleil ☀️ !

Hier soir nous sommes sortis prendre un verre de vin. Nous avons beaucoup ri, tous les trois. Le retour chez les sœurs a été moins drôle, il faisait un froid de canard.

Il y a eu du bruit dès assez tôt ce matin. Nous nous en sommes parlé plus tard, à Alpera; impossible de savoir qui est parti aussi matinalement. Encore un de ces petits mystères typiques du chemin.

La journée s'est passée à un altitude moyenne de 7 à 800 mètres, très à plat et au soleil presque tout le temps ! Un vrai bol de santé !

Le patron de l'hostal nous a légèrement embrouillé sur les tarifs, prétendant qu'internet n'a pas pris le temps de les changer ! Et paf, on prend ça dans les dents. Ça n'est pas la première fois, ce ne sera pas la dernière.

Peter et moi partageons la même chambre. Nous parlons de 1000 sujets avec un égal enthousiasme. Une espèce d'urgence à se raconter des histoires. Un truc de vieux gamins, finalement. On planche également sur le découpage à venir. L'idée globale est d'essayer d'éviter de trop dépasser les 30 kms. Ça me va bien.


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À demain j'espère !

La bifurcation !
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Publié le 11 mars 2025

Comme une étape de transition qui me permet, ainsi qu'à Peter et quelques autres, de remettre les pieds sur le chemin. Hier soir Paco nous a pris le chou pour organiser psychologiquement ce passage à Higueruela. Il voulait, au prétexte qu'il est espagnol passer des appels pour bénéficier de droits supérieurs à ceux des étrangers et en fait se placer plus ou moins comme organisateur de l'opération. On ( Peter et moi) lui a poliment fait comprendre qu'il s'occupe de son trajet et surtout pas du nôtre. Assez envahissant, le gars. De ce fait il n'était plus aussi sûr de venir ici aujourd'hui. Et nous sommes accueillis très gentiment, comme à peu près à chaque fois.

Je décolle vers 7 heures. Malgré la clim réversible il n'a pas fait très bon cette nuit. Et voilà que le temps est passé à la pluie. La première partie de la journée se passe donc sous poncho A. Ça se passe presque exclusivement sur petite route de campagne et je ne vois que très peu de voitures. Je suis depuis plusieurs jours aux environs des 800m d'altitude avec aujourd'hui un passage à plus de 1000m. Ceci explique probablement la sensation de doigts qui gèlent doucement, perdant de la finesse.

Peter me rejoint environ 90 MNS après mon arrivée. L'albergue est de qualité moyenne, peu d'équipements, pas de cuisine, mais elle est là, à dispo et donativo. Tout ça a un côté originel et sincère que l'on peut trouver séduisant. Il pleut fort une partie de l'après midi. On reste cabanés à faire des plans sur les jours à venir.

Demain nous avons au programme 29 kms incompressibles.

C'est tout pour l'instant

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À demain j'espère !


Des plans façon métro. Pas très réussis et vraiment pas très pratiques
Peter transforme une table de salle à manger en bureau !
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Publié le 13 mars 2025

Sans doute l'étape la plus agréable depuis le début de ce périple.

Elle a commencé assez tôt sous un vent très installé. Ça souffle avec constance et sans mollir. Je réalise que j'ai bien fait d'étrenner ma nouvelle paire de gants aujourd'hui. Ils sont très bien. 1 pueblo et 1 petit bourg avant le dernier tronçon d'environ 17 kms. Le terrain est plat, mais pas que. C'est assez vert, ça tourne plus ou moins, ceci éliminant toute possibilité de monotonie. L'action se situe à environ 900 mètres d'altitude. Le soleil a son mot à dire.

Chinchilla est perchée sur un petit piton, comme les bastides chez nous.

La police locale est présente sur le parcours à mon arrivée. Cela fait partie de la tradition, on ne peut pas lui reprocher cette manifestation de joie. Elle m'ouvre la voie jusqu'à l'ayutamiento où l'on me remet officiellement le código ( version actuelle des clefs) de mon logement. La ville est en liesse. Une des bandas sonores (signalées le long des routes) fait ce qu'elle peut pour accompagner musicalement les chants d'allégresse. Ultreia ultreia , les voix, les accords rebondissent sur les murs médiévaux de cette cité qui sera mienne pour quelques heures encore. La simple pensée que cette célébration durera moins d'un nyctémère m'arrache bien malgré moi quelques larmes. J'évite un assèchement complet des glandes lacrimales en absorbant illico une caña tout à fait justifiée.

Nous referons un point dès demain.

Merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À demain j'espère.


Exemple de banda sonore
Magnifique cuco
Début du jeu des 1000 bornes
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Publié le 13 mars 2025

La soirée d'hier a vraiment vu le rassemblement du village entier sur la place centrale. Un évènement y avait vu le jour à la faveur d'une organisation de médecins ( ou équivalent) pour récolter des fonds. Effectivement un ensemble de type banda à jouer de grands airs évoquant irrésistiblement l'ambiance de corrida. Un toro de fuego a été brûlé à la tombée de la nuit. L'odeur a été absolument infecte, du fait que le bestiau était partiellement fait de plastique. Un épais nuage noir a rempli la place et aurait pu, sans un courant d'air bienvenu, être fatal à quelques spectateurs.

Mais tout fut bien, qui finit bien.

Le Sureste et le Levante se croisent à Chinchilla et j'ai fait le mauvais choix de poursuivre avec le Levante. Mauvais effectivement parce que le chemin de sortie m'a parut assez alambiqué voire compliqué, puis, peu avant Albacete, est apparu ce que les britanniques appellent une "spaghetti junction". Autrement dit un croisement de routes nationales et autres autoroutes qui laisse perplexe. A l'évidence je me suis trouvé au mauvais endroit et donc j'ai du prendre une décision quant à mon itinéraire immédiat. Après avoir enjambé une autoroute je suis passé sous une autre pour atterrir sur une grande avenue qui pénètre en ville. Pas de véritable danger, mais situation déconcertante et surtout une grosse grosse envie que ce ne soit pas l'heure de la ronde de police. Tout est rentré dans l'ordre en 30 minutes à peine.

l'Office de tourisme est niché dans un petit module posé sur une place très centrale. A 6 mètres à peine de celui-ci un homme jeune poussant une dame âgée en fauteuil roulant m'interpelle, se présente ainsi que sa maman, me demande si je suis bien pèlerin, me raconte comment ils se sont trouvés à Lourdes en camping-car en faisant le chemin à leur façon, etc. Nous échangeons de bonnes pensées infusant dans un bain d'émotions fortes et sincères. Je ne peux pas jurer de ce qu'ils attendaient vraiment de ce pèlerinage si particulier, mais en tout ça ils en sont revenus avec une grande ouverture de cœur et d'esprit.

Les jeunes femmes de l'Office m'indiquent un hostal convenable. J'envoie les coordonnées à Peter, le hollandais marchant. Très central, le camino passant à quelques 10aines de mètres correspond bien à une certaine idée que l'on peut se faire de l'hébergement sur le Compostelle.


Ça va être tout pour aujourd'hui.

Merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À demain j'espère.

Toro de fuego
Monument à la Semana Santa.
Une maison où on doit vraiment souffler le chaud et le froid
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Publié le 15 mars 2025

Empêtré dans une série de petites étapes de 20 bornes environ.

Liées par des chemins qui souvent s'étirent en affreuses zones industrielles au bord desquels s'éparpillent et s'ammoncellent toutes sortent de déchets.

Sous la pluie une bonne partie du trajet, il est difficile de trouver du charme au parcours.

Nuit passée dans un ex-vestiaire de sport mis au ban de cette petite ville qui a du mal à briller malgré son église de caractère égarée dans cette espèce de zone.

Où est la sortie ?

Demain au moins il devrait faire sec!

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À demain j'espère !


Comme une aile sans avion... (air connu!)
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Publié le 15 mars 2025

La soirée promet d'être longue et humide. Peter et moi organisons une rapide évasion vers un café restaurant presque voisin pour y boire un verre de vin. Nous passons entre les gouttes pour rentrer dans nos quartiers. La nuit n'y est finalement pas aussi terrible que ça ; je jongle entre le radiateur, mon téléphone et le chargeur de batterie qui valsent littéralement autour de la seule prise électrique de la pièce.

Départ vers 6h45. Il fait sec mais très froid, pas loin de 0. Un changement de saison pendant la nuit.

J'apprends avec infiniment de tristesse le départ de Tessa. JC me raconte avec sensibilité sa dernière heure, qui a été aussi la première de sa dernière journée. En regardant encore une fois picorer les mésanges...

Ma marche ressemble assez à une errance. Pendant ces 4 heures c'est plutôt à l'intérieur que ça bouge. Bon voyage, Tessa😥

L'association locale m'héberge, puis Peter, dans les locaux de l'arène, plaza de toros. Étonnant. Jamais la machine ne s'arrête.


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À demain j'espère !



La lune fait son show, tôt ce matin
Construction en mélange de paille et terre, ancienne et en ruines
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Publié le 16 mars 2025

Nous avançons par sauts de puce, et ce sont les circonstances, pourrait t on dire, qui dictent ce comportement afin d'éviter d'avoir à faire de vraiment trop longues étapes.

Au final je ne m'en plains pas.

Actuellement nous marchons à environ 700m d'altitude, avec un vent appuyé et, par alternance, de la pluie froide ou du froid sec.

Comme souvent j'assure en queque sorte l'avant garde. Tout est clair, on peut y aller!

À nouveau un vestiaire dortoir. Sommairement transformé en dormitorium. Le cœur y est; Jésus nous accueille de bon cœur et à la fortune du pot. Il finit même par lancer en rougissant quelques bribes de phrase en français.

Dehors la pluie ne s'est que peu interrompue.

J'ai oublié de vous dire: nous avons hérité de 2 jeunes marcheurs; elle polonaise, lui en cours d'analyse, quant à sa nationalité. Ils devraient nous devancer sous peu, normalement. Ce serait une bonne chose, car à 4 à la fois nous avons (Peter et moi) observé que les quotas seront atteints régulièrement.

Je crois que c'est tout pour l'instant.

Merci de m'avoir suivi jusqu'ici

À demain j'espère




Grâce à cette photo je réalise à quel point le décor est bigarré !
Tout au fond le clocher de Minaya, visible à 7 8 kms
Peter dans la fin de la dernière ligne droite
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Publié le 17 mars 2025

On se retrouve à 4 dans une espèce de petite boîte, une pièce de rangement qui donne sur la salle couverte de ce deportivo d'une modeste ville de 1400 âmes. Et qui fait la fierté de notre hospitalero Jesús. Ça se comprend, c'est vraiment un superbe local sportif.

Le marcheur en plus est un autrichien. À notre retour d'une petite balade en ville il est évident qu'il est saoul comme un polonais. Il confirme avoir goûté les vins locaux. Il cuve un moment sur un matelas dans la chaufferie, puis rejoint le groupe où chacun dors séparément des autres. Je me demandais ce que l'on pouvait faire ici un dimanche après midi. J'ai trouvé.

De fil en aiguille on est lundi. Départ en ordre dispersé dès 7h. La pluie me cueille dès la sortie du village. Poncho non stop. Paysage plutôt agréable avec ses petites vagues souvent arborées, ses cultures alternées, son chemin sinueux.

La guardia civil me dirige vers la police locale qui m'oriente vers l'Office de tourisme qui me concède une clef de l'albergue. Changement de niveau. La petite maison bien aménagée est toute proche du centre. Ça change bien agréablement de se trouver dans un nid bien équipé.

Après-midi aux musées pour de l'art contemporain et ensuite pour des crèches présentées en situation très bien représentée. Un bon moment, différent des possibilités habituelles.

Nous avons perdu le "couple" ostro-polonais qui se l'ai joué version Sureste. Du coup je retrouve du calme. Ça me convient bien. Peter et moi dînons en bricolant des petits riens suffisants pour une fin de journée.

Je me suis choisi une chambre non chauffée ( c'est du vice !) où je dors comme un bébé !

On se retrouve tout de suite.

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À demain j'espère


De l'art, moderne....
Petite scène, près d'une crèche
Apéro bière
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Publié le 18 mars 2025

Matinée de gueux, comme pour me faire payer la détente d'hier.

J'ai dormi comme un bébé, je traîne comme un pépé. Il pleut, il fait froid, il y a du vent, j'en bave grave. Bon point, le vent vient de derrière. Mon poncho claque, façon voile mal réglée. J'ai envie de le border un poil. Tout est trempé. J'ai rarement vu ça. Un arbre parapluie tous les 5kms, le gps et le mobile mode Noé, je suis gelé et, bizarrement, j'avance plutôt bien, mieux que prévu en tout cas.

Pas grand chose de passionnant le long du chemin, si ce n'est cette magnifique "ruine" dont vous aurez une image, si vous êtes sage. Le chemin s'étire en sinuant; le jeu est d'éviter les énormes flaques sans entrer dans les champs glaiseux saturés de flotte!

Accueil sans aucun charisme apparent de la part du religieux qui m'ouvre la porte. Après une demi-heure d'attente debout dans un vent très coulis il me remet à une dame qui m'entraîne vers le local convoité. Rien de tout ça ne fait rêver, mais, selon l'expression consacrée, ça a le mérite d'exister.

Je viens d'ingurgiter des patatas bravas puis un café solo. La pluie se relance. Je pense que l'aprem va être dédiée au séchage !

Effectivement Peter est sensiblement dans le même état que moi et donc on trouve rapidement vêtements et sous-vêtements posés sur tout ce qui ressemble à un radiateur. Nous avons un petit bug en ce qui concerne l'hébergement de demain. Passage par la case Booking. C'est Peter qui gère ça. Je le rembourse de ma moitié. Idem pour les courses. J'ai l'impression de passer mon temps à rembourser de l'argent. Je vais à partir de maintenant revenir aux fondamentaux, je paie directement ce que je consomme ; point barre.

Je vous souhaite meilleur temps qu'ici

Merci de m'avoir suivi jusqu'ici

À demain j'espère

Pas mal,non. Du moyen âge pur beurre. Avec additifs en béton😭
Deux énormes "cuves" de terre en guise de portail
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Publié le 19 mars 2025

Lever tranquille.

Après avoir préparé un petit déjeuner (lait chaud avec une dosette de café en poudre) me voilà sur la route. Il fait étonnement sec dehors, sec et relativement froid. Le plafond est bas mais clair. Les rares automobiles qui vont de gauche de droite me laissent penser que l'espagnol n'est pas très matinal, pas tant que ça.

Ma progression se fait sur large piste de calcaire. Agréable à fouler et assez rapide.

Aucune pression; on a annoncé à Peter l'ouverture de l'appart à 15h. Arrivé en ville je fais viser ma carte à la mairie, je prends un café americano dans un boui-boui où règne un boucan infernal. Il faut que je pense à mesurer les décibels de ce genre d'endroits. Déj (menu) dans un micro resto iberico-espagnol.

Un WhatsApp de Peter m'annonce l'ouverture possible à 13h30. J'y vais, mon cachopo emmailloté dans une serviette papier.

J'en profite pour demander à la jeune femme de m'aider à communiquer avec le petit hôtel de la petite ville qui nous servira d'étape demain et dont l'albergue est fermée temporairement. Ça va tellement vite comme ça !

Pendant ce temps là le soleil s'est carrément présenté, en tenue printemps été, pour la première fois de cette marche me semble -t-il. Ça fait tellement de bien après ces hectolitres de pluie! Je n'ai pas vraiment une activité facile, faut pas croire.


Merci de m'avoir suivi jusqu'ici

À demain j'espère

J'aime beaucoup cet éclairage du couloir
Vignes et oliviers.
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Publié le 20 mars 2025

Pas de poncho, juste le pseudo Kway pour cette étape facile. Il y a du vent, c'est tout ce que l'on peut lui reprocher. Je vais même passer pas mal de temps au soleil. Quel plaisir !

Il faut que je mentionne mon passage à El Toboso, patrie de Cervantes, don Quichotte et Dulcinea. Très beau village.

Tout se passe tranquillement jusqu'à la quasi fin, quand il est question de franchissement d'autoroute et autre voie rapide. J'ai nettement l'impression d'être sorti de l'itinéraire prévu et, qui plus est, le passage souterrain est noyé sous une trentaine de cms d'eau peu ragoûtante et m'oblige à me re-diriger. Ce que je fais à visto de naz, étant à peine à 2 ou 3 kms de la ville.

L'hôtel me fait penser à ces gros blocs des années 80 qui ne sont plus à la mode depuis longtemps mais sont encore très fonctionnels. Peter, de son côté, s'est également un peu embrouillé mais est quand même arrivé sans problème.

Une petite ( usine) chocolaterie parfume le secteur. Ça va être très dur de résister. Quand on prend la route on n'est pas préparé à ce genre d'épreuve.

Nous passons un gros moment à régler nos histoires de couchage et maintenant sommes prêts jusqu'à Toledo inclus. Nous serons alors à environ la moitié du 1er camino. Impression mitigée en ce qui me concerne.

En tout cas, Merci de m'avoir suivi jusqu'ici

À demain j'espère

Don Quichotte et Dulcinea à El Toboso.
Passage délicat ... et contourné !
Arène un peu abandonnée.
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Publié le 21 mars 2025

La ville de Quintanar n'est pas très intéressante. Il y a pas grand chose d'excitant au premier coup d'œil. Une chocolaterie près de l'hôtel, et puis voilà, si je mets à part l'église, il n'y a pas de quoi crier de joie.

Donc passons directement à vendredi où un magnifique croissant fendu en 2 dans l'épaisseur et passé au grille pain puis largement emmiélé me réconcilie avec l'idée du petit déjeuner.

Puis déroule le chemin, beaucoup plus long que les derniers auxquels j'ai pu me confronter. 31 kms dont les 6 ou 7 derniers qui paraissent interminables, presqu'en zigzag devant la ville.

L'albergue est gérée par Caritas qui m'accueille chaleureusement, et m'offre un déjeuner avec bacalao, de rigueur. Après ce moment cordial on me prie de revenir à 19h30 pour la suite de la réception. C'est le protocole, l'après-midi est longue.

Je dois dire que je me fatigue beaucoup à attendre dans le vide. Mais c'est sans doute le prix à payer. Actuellement j'ai encore 1h1/2 à attendre et je suis dans un recoin de l'église qui bénéficie d'un peu de lumière.

L'étape de demain aura une 12aine de kms de moins. J'aimerais bien que le d'attente soit également raccourci.

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À demain j'espère.

Place de la mairie
De la vigne plantée à la française !
En cours de route, La puebla de Elmoradiel
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Publié le 22 mars 2025

Sortie de la ville par une espèce de rambla avec, donc, sa fameuse allée centrale qui est plantée de peupliers qui visiblement ont du mal à se réjouir d'être là. Un sur deux voit son pied orné d'une représentation de la fameuse coquille Saint-Jacques et celle-ci est systématiquement décorée d'une façon différente avec un thème particulier (un métier, une écharpe cardinale, que sais-je ...) des décors vraiment très imaginatifs pour certains.

Le froid est quasi glacial. Petit à petit sans m'en rendre compte, je passe dans le domaine de la campagne pure.

On est samedi, et donc à 8h du matin il n'y a environ personne dans les rues. Tout le monde est en train de finir de digérer les quelques verres de sangria ou autre grappa qui ont été avalés hier soir.

Le paysage est à la fois répétitif, si je peux dire, et malgré tout changeant. Quelques vallonnements, de petites hauteurs laissent place à des pièces étendues où poussent des oliviers jeunes ou même certains fort âgés, si je considère leurs troncs au diamètre imposants et tourmentés. Et tout cela reste plat et divers, toujours vers les 700 mètres, sans faire penser du tout à la Lana ou à la Meseta, sur le Francés.

Une dernière grande courbe et je vois au loin, affublé de deux moulins blancs par le jeu de la perspective, le clocher de Tembleque. À ce moment-là il est encore à plus ou moins 7 kms ! Le chemin de terre qui le rallie est spécialement glaiseux et fréquemment strié de flaques abandonnées là par les pluies de la nuit passée. Il ne me faudra pas moins d'une heure trente pour observer cette petite ville sous tous les angles qu'offrent les sinuosités caminales ( néologisme hasardeux) avant de l'atteindre.

Par rapport à hier je dois dire que nous baignons dans le luxe. Ce n'est pas tellement que l'établissement soit haut de gamme, mais vouloir en dire du mal, par rapport à Caritas nous sommes quelques étages au dessus. Demain petit hôtel bon marché, après demain Air BnB, puis Toledo en albergue sans doute. En fait plusieurs albergues sont fermées temporairement ce qui nous donne des zones blanches. Ceci est peut être en rapport avec les logements d'urgence fournis du fait des problèmes météo. A voir.

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À demain j'espère !


Les doux "amers".
Don Quichotte, gardien de l'hôtel
Petit enchevêtrement de toits qui me plaît bien. Église locale
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Publié le 23 mars 2025

Réveil sans bruit puis éjection rapide et silencieuse. Le quartier n'est pas énervé. À 7 heures j'assure ma mise sur trajectoire. Cela se passe en silence, surtout si je compare avec le niveau sonore du bar de l'hôtel hier vers 19 heures. Mon téléphone indiquait 87,4 db; c'était vraiment très très fort. Là, je profite du jour qui monte. Pas un nuage à l'horizon.Tvb.

Je suis dans une série d'étapes de longueur plus marquée que précédemment. Mis à part les quelques derniers kms où je dois franchir une petite barrière rocheuse qui me sépare de Mora l'essentiel du chemin présente peu de dénivelé. Ce sont, aujourd'hui encore, des oliveraies qui suivent d'autres oliveraies. Nous sommes apparemment en période de taille et même aujourd'hui dimanche des gars tronçonnent . Ça me laisse supposer que la taille est plutôt costaude.

Une ruine de belle qualité, comme je les aime, se laisse voir pendant peut-être une heure juste dans l'axe du chemin. Il pourrait s'agir des Peñas negras. Des vestiges de belles proportions dans l'esprit de Peyrepertuse.

Enfin la petite ville qui entoure la place de Madrid. C'est bien entendu le visuel traditionnel des dimanches espagnols. L'hostal a cette particularité d'être tenu par des asiatiques. L'établissement comprend un grand restaurant et 4 étages de boîtes à dormir. Ou pas.

L'un et l'autre nous avouons être crevés. Au cas où, je prends un Doliprane.

Bonne fin de week-end

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À demain j'espère


Belle perspective !
Peñas negras, en crête, en Espagne.
Silo enterré, en bel état.
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Publié le 24 mars 2025

La famille asiatique nous reçoit bien mais ceci étant dit la qualité reste extrêmement précaire. On dîne chez eux (comprendre: dans leur resto) hier soir; c'est bon, ils le savent. En bas à droite ça se voit très nettement.

Ce matin grosse fraîcheur. Les oliviers font pas les malins; ils sont rangés au garde-à-vous, des petites étoiles brillantes sur les épaules. C'est pas très bon signe, question température. J'y vais, le ciel est dégagé, le soleil se pointe et ça donne envie de marcher.

Effectivement c'est un plaisir de marcher avec ce temps. Pendant une grosse heure de la première partie une belle ruine placée sur le ligne d'horizon m'attire irrésistiblement. Peu à peu il se confirme que ce sont celles du château de Almonacide. Cela marque, d'une certaine façon, un repère dans le déroulé de cette perigrination. Puis viendra la disparition du coupe vent qui après 10 heures a perdu de son sens. Et finalement le village de Nambroca et le virage à 90° que j'y exerce clôturent cette marche de plus de 28kms.

Nous sommes en Air BnB du fait que nous n'avons rien trouvé de plus "pèlerin" et que l'un et l'autre souhaitions profiter un peu de Toledo demain. Donc nous sommes embusqués demain ce sera + ou - 15kms.

En attendant c'est Francisca qui s'occupe de nous. Il semblerait que le prix qui était donné par personne soit devenu le prix pour la chambre. Donc 50% de remise. Sympa.

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Un peu de décorum au milieu de nulle part.
Repérage actif du château d'Almonide
Il y a un message sur le banc
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Publié le 25 mars 2025

7h30; sortie de Burguillos par l'Ouest et par un petit matin légèrement frais et humide. Notre hôtesse nous a reçu merveilleusement. Petit-déjeuner copieux, gâteau au chocolat, croissant et toutes sortes de confitures. C'était parfait.

J'avance actuellement dans un paysage qui ressemble fortement à une carte postale ou un fond d'écran Windows ancienne mode. Il est étonnant de calme. Les verts sont très vert, le ciel est très bleu, tout est très marqué comme sur une peinture chromo.

Au fond du décor quelques monts enneigés, d'un blanc immaculé et une rumeur douce et sourde qui passe à travers les nuages qui recouvre la ville qui est là, sous une fine couche de nuage. Début de tolédisation.

Je contourne la ville pour arriver directement au castillo de san Servando où je réserve ma piaule pour ce soir. Elle a le format salle de bal en un peu plus grand.

Je réalise que la estación de autobús doit être à 20mns à peine. Ce sera parfait pour demain matin.

Je pose mes effets et part en exploration. Passage par le puente de Alcantara qui me paraît être l'équivalent du pont Valentré, à Cahors.

À moi la vieille ville ; j'attaque par la Santa Cruz. Belle pièce.

Je parcours les rues, les ruelles, les poustrelles; c'est croisé, enchevêtré. En fait le centre est de petite taille, accroché à une sorte de petite colline, un pech, un pog. Grosse concentration de vieux bâtiments. Dont beaucoup sont grands. La cathédrale est énorme. Cette ville me paraît vraiment très agréable à vivre. Il doit tout de même falloir aimer monter et descendre !

J'y ai passé un agréable moment

Demain, pour des raisons de longueur d'étapes et de disponibilité d'hébergement je vais faire les premiers kms en bus puis marcher jusqu'à Torrijos.

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À demain j'espère


L'étui où est rangée ma chambre
En culottes bouffantes et en bronze.
L'entrée principale. Il me semble identifier la cène sous les 2 ogives centrales
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Publié le 26 mars 2025

La nuit au château a été tout à fait reposante. Rien à dire de particulier, si ce n'est toutefois que nulle princesse n'est apparue à un quelconque moment de mon séjour. Les traditions se perdent.

Hier soir j'ai envoyé un message à un service supposé assurer la maintenance sur la ligne WhatsApp de Torrijos. Ça ne rentre pas dans le cadre de ses fonctions. Il doit être en liaison directe avec mon assurance qui utilise le même bouclier. En affutant mon plus bel espagnol j'établis un contact ce matin vers 9h avec Jesús (encore!, ce mec a un pouvoir incroyable !) qui va faire au mieux. On pourrait se voir vers 14h, mais il ne promet pas de miracle !

Petite marche au soleil ☀️. Nous traversons une propriété privée. Le proprio nous réceptionne à la sortie, 3kms plus loin. Il nous fait les gros yeux pour la forme et nous passons un moment plutôt agréable avec lui.

La mairie de Torrijos est un bâtiment ancien et énorme. Nous y trouvons mon correspondant de ce matin. Il est en forme et donc nous implante dans l'albergue qui, dans son grand dénuement, nous contente néanmoins. Pas de chauffage du tout, peu de couvertures, on va se les geler. Nous donnons correctement, pour que ça continue d'exister. C'est vraiment mieux que rien du tout.

En 1 heure de temps nous établissons le planning de la semaine (les 7 jours) à venir. Il a fallu tenir compte d'un dormitorium fermé, d'une petite crue à contourner demain et jongler avec les tarifs des logements. En faisant 14 kms de bus après demain ça va passer. On minimise les dégâts collatéraux des intempéries. Le soleil revient, ça encourage et ça sèche le terrain. Petit à petit nous allons contourner ( ou traverser, je ne sais) ce pénible épisode météo.

Demain on devrait faire dans les 25kms et finir en albergue. C'est bien.

On se tient au courant.

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À demain j'espère

En attendant le bus. Peter vient d'arriver !
Tolède au soleil matinal
Remarquez le nom du café
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Publié le 27 mars 2025

Ça y est je suis prêt. Mon sac est bouclé, j'ai avalé les trois biscuits que j'avais préparé hier. Je passe devant la porte de Peter je vois un rai de lumière; je dis salut Peter j'y vais, buen Camino. Il me répond idem.

50 m plus loin je m'aperçois qu'il y avait un café ouvrier qu'on n'avait pas du tout repéré hier tellement il ressemblait au reste des façades. Je pousse la porte, j'entre. Il y a déjà trois gars qui sont au comptoir. Je commande un café avec une pointe de lait et temperado s'il vous plaît, merci. Le patron est gentil comme une grand-mère de confiture. Il répond à ma question, oui l'eau effectivement il y en a beaucoup mais depuis le temps que c'est pas tombé je pense qu'ils ont réussi à sécher et que on peut passer sans problème. Allez-y tranquille et buen Camino.

À mi-chemin, à Maqueda, à la mairie on n'en pense rien. Le gars qui tient la churrería,lui, pense qu'il y a de quoi s'embourber. Je suis la recommandation générale et je passe par la route. Ça fait pas rêver, mais quand j' ai le choix j'évite les "moon boots"!

Je parcours la treizaine de kms en rêvassant. C'est comme une équerre; une ligne droite avec un angle droit au milieu. Pendant toute la première partie (environ 6,5 kms) je ne cesse d'approcher des montagnes enneigées. Vraiment, c'est très beau.

Le positionnement de Escalona par rapport à la route me laissait supposer une ville pas très séduisante, envahie par des camions et avec des boutiques et restos pour routiers à chaque coin de rue. Que nenni ! Vivante, gaie, bien entretenue, des habitants sympathiques, je passe un très bon moment. Le café restaurant où je grignote nourrit également les occupants de la maison du 3eme âge locale (visiblement un arrangement à long terme). D'où une mixité très sensible. Bon esprit, bonne ambiance.

De retour à la niche du jour, j'y découvre Peter allongé sur son matelas au sol, gémissant à moitié, fatigué aux 3/4. Il envisage de faire une partie de l'étape de demain en bus. Il va explorer le sujet après sa sieste. Pour ma part j'envisage de la faire à pied, ce qui ne sera un problème ni pour l'un ni pour l'autre.

D'ici là

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Vague idée de la crue.
Le château de Maqueda, de loin
Les monts enneigés, je vous l'avais dit !
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Publié le 28 mars 2025

La salle dans laquelle nous avons passé la nuit est peut être une ancienne infirmerie. Attenante au collège dont elle fait partie. Une entrée avec petit bureau d'écolier et un lavabo commandant une pièce sanitaire et la "chambre". Il y a là dedans 6 ou 7 matelas posés par terre, quelques couvertures, 2 3 tables avec micro ondes et bouilloire. C'est à peu près tout, mais c'est suffisant. Un radiateur à bain d'huile pour la nuit. Nous émergeons vers 6h15.

Nous avons plusieurs options possibles pour notre marche quotidienne. Nous en choisissons des différentes et ne partons pas en même temps, et malgré cela nous arrivons à San Martin rigoureusement en même temps.

Nous avons une heure de battement avant le bus, et en profitons pour croquer un petit qqchose.

L'ensemble de la pérégrination se passe par grand soleil avec un vent froid soutenu. J'ai eu la chance de marcher dans de beaux paysages avec un peu de dénivelé mais rien d'excessif non plus. Des sous bois superbes et un vue beaucoup plus directe sur la neige. La journée a été assez fatiguante mais très satisfaisante.

Outre le fait que l'hôtel est neuf et très correct, il présente les inconvénients d'être cher et excentré. Je pense donc que nous ferons encore moins de folies qu'habituellement.

Demain sera une très courte étape. Sur ce chemin la répartition est très aléatoire. Je dois dire que c'est vraiment contraignant.


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Passage dans un trou de boue!
Pierres en équilibre ( comme en Corrèze)
Petite maison à vendre, plein sud.
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Publié le 29 mars 2025

Hier a déjà été une de mes étapes préférées. Aujourd'hui je sens que l'on frise des records.

D'entrée de jeu une belle grimpette rustique sur des pistes "de berger" . Un beau soleil, une pente correcte par un froid sec qui est amplifié par le vent. En moins d'1 heure je prends plus de 300 mètres de dénivelé. Je sens que c'est vivifiant, c'est merveilleux. C'est assez curieux, sans tenue vraiment adaptée à ces conditions je ne suis pas handicapé par le froid. Et en même temps je réalise très bien que ça caille sérieusement.

C'est bien comme ça. Je marche en quelque sorte sur une ligne de crête, m'élevant régulièrement ( en altitude seulement, déplorerons ceux qui me connaissent) jusqu'à bricoler avec les 1200 mètres.

Avant la moitié du parcours je réalise que je suis des marques au sol qui n'ont aucun rapport avec ce qu'indique mon GPS. Toujours un peu speedant; mais il faut trancher. N'aimant pas revenir sur mes pas, je décide de rejoindre le gps tout en continuant au maximum d'aller vers l'avant. Au bout de 45 mns je retrouve la trace gps après avoir traversé des prés, franchi 2 barrières sauté un ruisseau à 2 reprises, etc. Une certaine forme de bonheur, quoi ! J'adore ça. Là, je suis bien d'avantage dans la randonnée que dans le pèlerinage. Et c'est vraiment très bien ! Je dis ça à 24 heures d'être à Ávila. Mécréant que je suis !

San Bartolomé m'apparaît comme un petit bourg de montagne. C'est plutôt ancien, plutôt propre, plutôt coquet. Les habitants sont sympas. Ils m'aident sans que j'ai besoin de le demander ! Un gars arrête sa voiture, me dit de ne pas bouger, appelle qui de droit par téléphone, me traîne littéralement au bar pour ......me confier la clef de l'albergue sans que j'ai eu l'occasion de dire un mot. Cerise 🍒 sur le gâteau elle est impeccable (l'albergue) et quand j'en arrive à demander à qui je donne l'argent le même gars me dit que c'est GRATUIT ! Pas donativo, GRATUiT!

Je déjeune merveilleusement dans ce bar qui est vraiment le centre vital de cet endroit. Je parlerai pas d'argent tellement le rapport qualité prix est indécent.

Puis arrive Peter, suivi 1 heure plus tard par la polonaise et l'autrichien que nous retrouvons à ce point de croisement de nos chemins. La soirée ne va pas forcément être calme.

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Le retour du marcheur masqué !
C'est la qu'a commencé la confusion panneaux vs gps.
Si j'ai bien compris, c'est de la que vient la gratuité.
Le panneau qui symbolise effectivement la jonction du Levante et du Sureste
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Publié le 30 mars 2025

En fait la soirée a été des plus calmes. Ensalada et copa de vino tinto pour les mecs et lomo frites avec une bière pour la jeune polonaise. Chacun se disait " il y a une grosse étape demain, faut être en forme".

En puis il y a le changement d'heure. On ne va partir de nuit non plus, ça deviendrait un peu ridicule. Le dénivelé, plutôt important, est rassemblé, si on peut dire, sur moins de la moitié du parcours. Ça le rend assez dense.

Je coupe la poire en deux et part vers 7h30. Il fait vraiment froid, autour de 0. Nous allons passer, à tour de rôle et chacun de son côté et à sa façon, de 1100 à presque 1400 mètres dans des conditions montagnardes voire rupestres, inhabituelles pour de modestes pèlerins. De temps en temps les tout petits sentiers de bergers que j'emprunte débouche sur de vastes et pentues prairies d'où sourd en continu de l'eau. Celle-ci finit assez rapidement par se regrouper formant des rus, puis des ruisseaux. Une sorte de leçon d'hydro-géographie, si j'ose dire, en direct et en travaux appliqués. Magnifique, donc. Malheureusement aussi un cadavre récent de gros animal. Une cinquaine d'aigles tourne, tout en puissance, au dessus de la scène. Les pieds trempés j'arrive au col, dans les 1310 mètres, puis le franchissement par le sommet me fait franchir les 1380 mètres. L'air est d'une immense pureté, le soleil franc et le froid, ma foi, intense. Cet faible altitude offre des zones de plateaux sur lesquels paissent naturellement quelques troupeaux de vaches, mais également de forts beaux chevaux regroupés dans un hara.

L'ultime village avant Ávila se présente comme un ultime verrou avant d'atteindre la ville, qui se fait désirer encore, sous mes yeux, pendant une bonne heure et demie.

Venant du sud la transition énergétique est nette et sans bavure: le temps de traverser un rond-point et je passe de la campagne à la ville. Très propre, soignée, médiévale à l'excès avec ses interminables remparts à l'éclat du neuf. Belle découverte. Les gens que j'y rencontre sont aimables.

Vous avez compris que nous sommes dans la terre d'élection de sainte Thérèse du même nom dont j'ai compris qu'elle avait particulièrement brillé en passant du carmel mou au carmel dur. Demain je passerai dans sa ville de naissance qui répond ( si l'on peut dire) à l'étonnant nom de Gotarrendura. Cela me fait irrésistiblement penser à un nom de groupe de hard rock.


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À demain j'espère

Un petit air de musique, pour fêter ça !
Passage très humide sous un pont.
Le jour se lève.
Encore quelques vignes en altitude
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Publié le 31 mars 2025

Peter a pris la décision de faire une pause de 1 jour. Donc on est allé faire quelques petites courses, assez royalement faut le dire, pour faire des spaghettis "façon bolognaise" ( Je rappelle que Peter est un végétarien; bolognaise se traduit donc en: sauce tomate) et puis une bouteille de vin de la Rioja. Pas de folies, mais le cœur y est.

Ce matin il a eu la gentillesse de se lever spécialement pour m'accompagner dans ces derniers moments à deux. On a plus ou moins petit déjeuné ensemble jus d'orange, biscuit sec.

Et puis un abrazo chaleureux et sincère. Voilà. Nous marcherons maintenant séparément et néanmoins dans la même direction; c'est assez rigolo, du reste, de constater ça.

Je suis en train de serpenter tranquillement, le paysage est très agréable. C'est beaucoup beaucoup plus simple qu'hier; je marche quasiment à plat sur une terre quasiment sèche. Ça n'a aucun rapport; à 20 30 km près les paysages changent incroyablement c'est vraiment une région superbe.

À partir de 10 heures je suis en chemisette et j'ai enlevé les jambes de mon pantalon. Version été. Il fait franchement chaud et le peu de vent qui souffle est tiède.

12h30, je rentre ainsi dans la mairie où je suis fort bien accueilli. La dame en charge a un bureau équipé d'un poêle à granulés qui ne fait pas de la figuration. Nous passons par le bar qui ouvrira officiellement vendredi mais qui s'engage à me nourrir le temps que je suis là. La même jeune femme me fait les honneurs de l'albergue qui a sûrement été refaite récemment. Je repère un lave-linge dans lequel trône un programme court.

13h30 je déjeune très correctement dans le bar, et comprends tardivement qu'ils n'ont pas encore de lecteur de cartes. Le pueblo n'est pas équipé de distributeur de billets.Je vais être très gêné pour payer le donativo et les repas. Pas de soucis ; le mari de la future néo-tavernière, un vénézuélien de Mexico, va chercher leurs 3 enfants à Ávila, d'où je débarque. Il me prend en charge, ramène tout le monde + quelques billets dans sa voiture hybride et une ambiance conviviale et festive. On se retrouvera ce soir au bar pour que je puisse remercier comme il convient. C'est tellement bien cette bonne volonté ! La vie de village! La vie simple !

Je vais essayer de trouver la maison de naissance de sainte Thérèse. En fait ce sera celle de Thérèse, celle-ci n'étant devenu sainte que quelques temps après sa mort. Je m'en satisferais tout à fait.

Demain il faudra que je fasse 4 ou 5 kms de plus.

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Étonnants vestiges érigés peu avant l'entrée dans Gotarrendura.
Amusante peinture murale
Une célébration du pied pèlerin
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Publié le 1er avril 2025

Ce donativo proposait gracieusement l'utilisation d'un lave-linge en début de carrière. Je n'ai pas hésité à refaire un bon niveau d'hygiène dans une sélection de textiles. Le sèche-linge fonctionnait merveilleusement bien sur la base du vent/soleil. En 1 heure à peine j'ai tout récupéré comme neuf. Entre temps j'ai fait un petit tour en village.

Après une longue et bonne nuit j'ai effectué ma sortie peu avant 7h30. Il faisait encore assez noir, et pas si froid que ça. On est repassé dans la tranche des 800 mètres. Le niveau est assez plat et j'arrive plutôt rapidement à mon but qui, de fil en aiguille, est à un peu plus de 30 kms.

Les 14 premiers kilomètres sont agréables à parcourir, bien découpés par des petites villes ( des pueblos, en fait) qui balisent le parcours. Puis arrive le grand tronçon qui, en fait, si on le mesure jusqu'à l'ayutamiento, fait une seizaine de kms. Impressionnant à priori, malgré le manque de pauses au sens habituel du terme il se (di) gère en deux temps . D'abord la forêt d'exploitation (type les Landes) avec toutefois des arbres plus espacés, moins étouffants. Le nombre important d'entre eux en situation de gemmage m'a étonné. Le parcours de cette portion n'est pas rectiligne et je l'ai vécu avec un certain plaisir. Par contre,en rejoignant puis longeant la route qui finit par pénétrer en ville, le temps finit par paraître un peu long. Une partie du terrain casse les chevilles, étant en forme de "tôle ondulée". La traversée de zones pavillonnaires, puis les ronds points qui s'enfilent comme des perles ont du mal à faire oublier les kms qui s'additionnent. Finalement la vieille ville efface les peines

La femme de l'Office de tourisme est tout à fait aimable. Elle a un faux air de Meryl Streep.

Je fais mes repérages et m'installe dans un bel appart, en cœur de vieille ville. Ce sera déjeuner "basique" à midi et salade légère ce soir.

Pour l'instant je vais me délasser les pattes arrières. Je visiterai un peu plus tard....

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À demain j'espère !

6 ou 7 kilomètres de traversée d'une forêt de pin ( gemmés) peu avant l'arrivée
Petit hara, tout propret, en passant
C'est dommage c'est en contre-jour. Il y a 4 ou 5 nids + autant de cigognes.
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Publié le 2 avril 2025

La soirée s'est merveilleusement bien passée. Calme, tranquillité. Pour la 1ère fois depuis 1 mois je pose 1 oreille sur France Inter. En grève ! Bande musicale moyenne, je coupe. J'avance dans mon livre, j'éteins tôt.

Comme prévu, ce matin je rejoins le point de départ du bus, mais 1h30 plus tard que prévu biscotte les horaires ont dû changer le 01/04 en même temps que l'heure. J'avance ainsi de 8kms , puis je fais mes 26 kms et arrive finalement à Medina un peu après 14h30. Le rythme a été plutôt soutenu, plus fatiguant dans les 10 derniers kms qui ont quasiment continuellement longé une autoroute raide et droite comme la justice. À ce qu'on dit.

Malgré mon appel des 11h personne ne répond à la porte, ni au 1er n° de tel ni au second. Au bout d'une vingtaine de minutes je déprime un peu. Café tapas à proximité. Je recharge les batteries comme je peux, en dépit du garçon de café qui se venge sans doute de la mauvaise nuit qu'il a dû passer. Le patron s'efforce d'arrondir les angles.

Retour vers la porte d'accueil, Caritas en fait, qui me paraît avoir une gestion particulière de l'aide qu'ils accordent. Fort heureusement au passage je vois un prêtre (?) tout à fait aimable qui se tient devant une porte donnant dans le même bâtiment, 50 mètres avant. Je me présente, Il se présente, François, François. On a beau dire, ça crée du lien.

Malgré son âge avancé (82 annonce-t-il) il prend les choses en main, me fait entrer dans un bureau, enregistre, tamponne, etc reçoit un routard psychédélique et très très bavard qu'il inscrit aussi. Nous voilà dans les locaux rêvés, enfin.... oui. J'ai un mal fou à me dépêtrer du Miguel en question. Je n'ai pas confiance du tout. Rien ne ferme, et cette fois-ci je ne le sens pas très bien. Je vais aller faire visites et courses avec mon sac à dos. C'est sans doute ridicule, mais là, je ne maîtrise pas du tout mon potentiel de confiance. Je ne vais peut être pas faire ça.... Je ne l'ai pas fait. Je n'en tire aucune conclusion à chaud, mais c'était sans doute mieux comme ça.

Le château surplombe une partie de la ville.
Au fond Medina, à ~15kms. C'est les watts qu'elle préfère, peut-on penser.
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Publié le 3 avril 2025

Dès la première fin de journée, en quelque sorte, c'est à dire quand les enfants sont rentrés de l'école les villes reprennent de la vie.

Déjà il y a le "défilé" des uniformes. Je vois beaucoup de jeunes (autour de 12 ans) souvent accompagnés d'un adulte qui portent ces très British tenues. Personne n'a l'air de crier au scandale et je dois dire que du strict point de vue de l'apparence elles sont vraiment réussies.

Et puis très vite les jeux, dans la rue, sur les grandes places. Des cages de football symbolisées par .... ce qui tombe sous la main, des jeux type élastique, etc Les enfants s'amusent, les parents discutant ensemble sans s'occuper de rien ; on est très vite dans une espèce d' image d'Épinal qui fait plaisir à voir.

Le soir se fait sentir. Je range les gaules et retourne à la niche. Une bonne dose de lecture puis grosse nuit de repos.

Je m'éjecte vers 7h30. Fait encore sombre et le temps est brouillon. Je mets du temps à bien imprimer la disposition des marques ; il me faut bien 3 changements de rues pour comprendre dans quel sens je vais.

Très vite ce sont ces grands sentiers larges et plats qui se proposent une nouvelle fois. Je constate que nous sommes toujours à plus de 700 mètres d'altitude. Ce pays est perché. En 2 jours, schématiquement, j'ai traversé la chaîne de Grados, encore enneigée. Je n'avais jamais imaginé çà .

À Vana del Rey j'achète 3 mandarines et continue vers mon objectif de la journée qui n'est plus qu'à 10kms. Le paysage est souvent étonnant. Je vois Seite Iglesias sous tous les angles, avec vaguement l'idée que c'est une blague ; aujourd'hui je n'arriverai pas. Faut que je me mette ça dans la tête.

Et pourtant j'arrive. Le petit logement est simple, voire modeste mais suffisant. Le pueblo a 2 épiceries, 3 cafés ou bars. On n'y passerai pas forcément sa vie mais il a quelque chose de sympathique. Il n'empêche que demain je le quitterai pour essayer de joindre Toro. Et après-demain ce seront 2 ou 3 kms de plus pour relier Zamora, fin de la première partie du programme libre.

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À demain j'espère



Une brochette de petites maisons dépareillées, en sortant de Vana del Rey
Le ciel est quand même encombré
Un beau bosquet en plein milieu du plateau. J'aime bien.
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Publié le 4 avril 2025

J'ai tourné, viré en moi-même, je ne sais pas trop pourquoi mais j'étais impressionné par cette fin de Levante. J'avais un peu peur que les étapes soient trop longues et puis j'ai tranché, j'y vais. Bien m'en a pris. Jusqu'ici tout va bien, comme dit à chaque étage le type qui tombe d'une tour.

Il a dû pleuvoir cette nuit. Ça sent merveilleusement le pétrichor. Le sol est agréable à fouler, il n'a pas encore réalisé qu'il peut me coller au sol s'il veut me faire râler. Je suis globalement le tracé préconisé en m'autorisant un passage plus droit, plus près du Duero, qui me fait gagner quelques centaines de mètres mais surtout du plaisir à profiter de ce moment calme.

La cité de Toro se voit de loin, plus de 10 kms, dirais-je. La pluie remet le couvert 2 3 kms avant d'attaquer la montée finale.

Ça a de la gueule. Une belle ville d'Espagne, qui s'appelle Toro. C'est beau ça. Je suis ravi. Les premiers pas dans cette coquette bastide perchée sur son piton se méritent et ainsi s'apprécient à leur juste valeur. Je me régale. Les yeux d'abord; je vais attaquer le palais pour voir. Depuis quelques temps j'ai remplacé la bière par une copa 🍷 de vino tinto. Il me semble que ça en dit plus sur le pays, les femmes et hommes qui y habitent et y travaillent. La Águila a tout de même une place à part. Nous sommes quand même dans un pays où il suffit de lever la tête pour voir des aigles. C'est à peine exagéré.

Accueil magistral au Pirata casco histórico. Un bol de soupe typique m'est servi directement en cadeau de bienvenue. Deux vieux messieurs de 70 ans à peine me couvrent de questions et je crois lire dans leurs yeux une petite dose d'envie. Je leur répond et les respecte. Leurs encouragements me vont droit au cœur.

Je prend mes quartiers et me lance dans des calculs spéculatifs, étant plus près de la fin de l'aventure que de son début.

En tout cas, mon sujet principal reste demain Zamora, de 32 à 35 bornes selon les sources. A ver.

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À demain j'espère

Si on l'imagine sans la dame au tel ni la voiture, elle a de l'allure, non?
Ça me fait rêver, cette espèce de masure le long du camino. Elle est orientée !
Le Duero, qui joue les timides.
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Publié le 5 avril 2025

Dîner façon campagne: une soupe castillane et un verre de rouge. Puis je me couche dans une ambiance aéroglisseur du fait de la clim réversible qui est mal calée.

Je quitte Toro dès 7h30. Le matin se lève mollement ; le ciel est boudeur mais pas fâché pour autant. La marche se fait d'assez bon train sur ce terrain qui doit en fait correspondre à une plaine alluviale. Le chemin croise régulièrement une petite route. De fait je passe de l'une à l'autre en fonction de mes intérêts kilométriques. Un monsieur qui fait sa petite sortie quotidienne me harponne littéralement. Nous faisons un gros km à sa vitesse. Il me raconte des trucs simples avec un sourire à la Marcel Amont. La même taquinerie dans les yeux. C'est tellement sympa. Il tourne, je vais tout droit. Abrazo. Je réalise que sur 2 avant-bras il lui en manque pas mal. En 3 mots simples il me dit son plaisir d'avoir passé ce moment. Je plonge dans mon traducteur pour me préparer, pour une autre fois.

Une chaleur orageuse s'installe. Ça me coupe les jambes. Je ralentis, je m'hydrate, je toppe un jambon fromage maison à 7 ou 8 kms de Zamora ; ça me recharge comme il faut.

À 15 heures nous sommes 5 à attendre l'ouverture. Installation et compagnie, il me tarde déjà demain que ça se décante un peu. Chocolate con churros. Quel régal ! Sur la place centrale et aussi autour, quels beaux monuments taillés dans une pierre claire décorée naturellement de marbrures ocres, orangées, brun clair. Très beau

Demain je prendrai donc la fin du chemin de la Plata. 6 ou 7 étapes me semble-t-il.


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À demain j'espère


Zamora, sur l'autre rive du Doureo.
Petite chapelle voisine de l'albergue
Portail d'un gars qui affirme ses choix artistiques
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Publié le 6 avril 2025

L'auberge s'est donc décorée de quelques nuances de pilgrims. Sud Coréen, Néerlandais, Polonais, Allemand, etc partageons le même dortoir. L'hospitalero est brésilien ( il m'a donné la recette du vrai abrazo, cœur à cœur et non pas "frontal") et son binôme espagnol.

Samedi soir chacun fait bande à part mais ce matin on se retrouve volontiers pour le petit déjeuner.

Mise sur orbite à 8h au plus tard. Nous partons tous (que des hommes, ce n'est pas si courant) dans la même direction, mais avec des projets plus ou moins différents.

Sans entrer dans le détail certains virent à l'ouest direction Santiago via Ourense dès le courant de cette étape, d'autres attendent sagement Granja de Moreruela pour virer, et puis les autres rejoignent Astorga pour y aller par le Francés..... ou pas.

La progression du jour est plutôt faible, 19kms, mais suffisante pour justifier l'implantation d'une albergue. J'ai appelé le responsable en marchant, ce matin. Il y a de la place,oui, lave linge et draps propres, etc, cuisine, congélateur, parfait. Je serai là un peu avant midi, ça ira? Vous pouvez y être? Non, non, vers 16h. Et comment je fais en attendant pour m'installer un peu? Vous poussez la porte, c'est ouvert 24/24! Effectivement, il suffisait d'y penser, et de le faire !

Le plus fort c'est que le lieu est totalement respecté. Chauffage central, électricité, tout fonctionne, il suffit de pousser la porte.


Un couple espagnol entre 2 âges nous rejoint. Ça fait 1 femme. Ils vont marcher 1 semaine.


Le gars passe bien à 16h pour récolter les sous-sous et valider les crédenciales. C'est le rythme sonnant et trébuchant du camino marqué du claquement métallique du tampon-encreur.


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À demain j'espère

Exemple de chapelle en pierre marmoréenne
Exemple de paysage en fleur de pays
Exemple de cigognes qui sont finalement presque couchées
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Publié le 7 avril 2025

Ça fait 1 heure que j'écris et tout vient de disparaitre !😥😒☠️

Depuis leur dernière mise à jour c'est l'enfer.

Gggrrrrrrf!


Je recommence en écrivant qqch d'autre...

Je passe sur l'épisode du lave-linge que tout le monde a utilisé pour refaire un niveau d'hygiène acceptable dans le sac à dos.

Me voici donc le 6 en fin d'aprem où je vais acheter quelques tapas de tortilla. Je leur fait un sort un peu plus tard en guise de dîner.


Ce lundi matin petit déjeuner en 2 temps. D'abord café artisanal sur place, puis 800 mètres plus loin cafe con leche avant de prendre la route. Sans médire, rien de bien extraordinaire si ce ne sont ces ruines impressionnantes par leur taille. Il a dû y avoir ici un castro très important. En entrant dans Granja je reconnais nettement le pueblo défiguré par la balafre de cette route qui le traverse tout du long.

L'albergue est plutôt bien, mais je ne suis pas sûr qu'elle laisse de grandes traces dans l'histoire du Camino. Il y a ici 3 hollandais. Avec Peter ça fait 4. Ils sont particuliers ces gens. N'en parlons pas.

J'apprends avec une légère déception que l'albergue de demain est temporairement fermée. Je réserve dans un petit hôtel pas cher. Ça vaut mieux que de remettre en question l'équilibre fragile de la succession ees étapes à venir. Normalement (?) je pourrais être à Léon le 13.

Pendant que j'écris, sur un banc public, au soleil, un anglais totalement inconnu de moi vient installer, pour qu'il sèche, son petit linge à côté de moi. Je lui annonce que je le tournerai régulièrement. Il me remercie d'un grand sourire et disparaît. Il'est normal que l'on s'entraide. Il revient avec son téléphone en guise d'appareil photo et me dit It's for my wife. Je lui renvoie un grand sourire.


Je sens que je vais clôturer cette petite page d'écriture et me trouve quand même embarassé par cette mission et son éventuelle fin en queue de poisson.

Mais ce n'est rien par rapport à la peur que j'ai de me faire happer mon texte une seconde fois.

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À demain j'espère

Les ruines évoquées dans la partie qui a disparue ! Gggrrrrrrf
Le chemin va de la gauche jusqu'au pied du bâtiment. Gggrrrrrrf
Texte que je vous invite à méditer. Gggrrrrrrf
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Publié le 8 avril 2025

Gilles, un français rencontré à Zamora et à la dernière minute, a effectivement confirmé son choix de prendre le chemin Sénabrès. C'était sa première intention mais il a hésité à changer son programme du fait qu'on s'entendait bien, qu'on a réussi à marcher ensemble pendant plusieurs heures et qu'il en avait marre de s'acharner à essayer de comprendre et de parler une langue pour lui aussi étrange qu'étrangère. Nous nous sommes donc quittés en ayant chacun, je crois, la sensation de partir dans un autre chapitre, ou de recommencer une partie.

Same player shoots again.

Ça met un petit coup sur la tête, mais ça fait partie du jeu.

Donc 27 kms sur terrain plat et soleil rapidement cuisant. Je dois dire qu'ils sont passés rapidement. Comme souvent j'ai fait un peu d'espagnol à ma façon, un peu de géographie appliquée et puis un bon coup de fil avec Raymond puis un autre avec Étienne, le jeune.

Je remarquai à quel point les 10 12 derniers kms peuvent paraître interminables ou bien un jeu d'enfant. Aujourd'hui c'est l'option 2 qui a largement gagnée aux points. La route s'est découpée d'elle-même en portions logiques (inégales en longueur mais cohérentes entre elles) qui, de ce fait, sont très simples à supporter. Une voie plus ou moins alternative à surveiller, puis des passages sur anciens ponts Renfe, la reprise appropriée de la voie de référence, etc.

Accueil chaleureux à l'hostel. Je déjeune sur place, bricole un peu mes clics et mes clacs, me douche et fait un tour en vieille ville.

J'ai refait, sur la digestion, mes calculs et donc je vous annonce que je suis d'accord avec moi-même. Ça n'est pas si simple que ça.

Moi, je suis à très peu de jours près les mêmes dates. Ça n'est pas moi qui ai instauré un système de dates relatives, donc flottantes.

Donc ça tombe comme ça, je rentre le dimanche de Pâques. Et pour assurer le coup j'ai préféré réserver le bus dès à présent.

Demain j'aurai 5 ou 6 kms de moins. Et ce sera environ ainsi jusqu'à la fin. Sur le San Salvador le dénivelé pourrait venir m'asticotter un peu. J'ai déjà un peu foulé ces cailloux-là et je reste confiant.

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À demain j'espère

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Publié le 9 avril 2025

En retournant à l'hostel, surprise !, qui vois-je sur la terrasse du sus-dit établissement ? La polonaise Emilia et Yohan, l'autrichien que je ne nommais pas jusqu'ici pour cause d'ignorance de leurs prénoms! Nous faisons le point en 1 petite 1/2 heure puis je file dans mes quartiers pour passer soirée et dodo tranquille. Je suis assez déçu par mon bouquin "3 ans sur un banc" mais force est de constater que ça ne m'empêche pas de dormir.

Je marche dès 7h20. Sortie de ville sereine. J'attends le petit gauche droite qui va me poser sur une voie différente de la route, j'attends pendant 21kms. À part un rien de piste parallèle pendant quelques centaines de mètres je ne fais que de la route. Petite mais route quand même.

À signaler seulement un pueblo qui joue sans doute les rebelles avec son panneau sens dessus dessous, avec ses deux cafés fermés, avec son tag contestataire. Cela me laisse songeur pendant un certain temps.

Ça c'était Maire de Castroponce.

5kms avant Alija une voiture s'arrête à ma hauteur. Son jeune conducteur me propose un lift dont je refuse même l'idée, et me recommande le pont romain et je n'ai rien contre.

Arrivée à l'albergue. Coutume plus ou moins locale, c'est ouvert, la clef sur une table, tout est impeccable. WhatsApp vers la responsable. On se cale pour régler les détails et les finances. Jusqu'ici le RV n'est pas du tout respecté. Les 2 zigs d'hier et d'avant re-apparaissent. Ils posent leurs sacs et vont déjeuner au bar. Je vais aller poser un œil sur le château. C'est sans doute là que passera la responsable. Objectivement je m'en fous complètement.

J'espère que vous sentez aussi le haut niveau de cette journée.

Ah si! J'oubliais ; le gars du bar à répondu de façon documenté à ma question portant sur la présence visible d'ancres de marine sur la plaza mayor et dans la terrasse du bar. Ce serait parce que cette petite ville a fourni moult nautes à la nation, voilà des lustres. Du coup les ancres en symbole de gratitude et l'extension du nom de la localité avec "Infantado". Le détail de l'opération m'a échappé et c'est dommage. Il y a quand même une histoire de responsable de la marine qui a ainsi laissé sa trace. J'ai trouvé tout ça très intéressant mais j'ai peur de mal transmettre.


Je vais ajouter quelques photos en espérant que pour une fois elles ont été développées correctement.



.


L'ancre de l'ayutamiento. Ça n'est pas une demi portion.
Je pense que ce message peut se comprendre dans toutes les langues
J'ai failli oublier celle-ci, à l'opportunisme indéniable.
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Publié le 10 avril 2025

Je viens encore de me faire souffler mon texte!

Déjà que c'était pas facile voilà que l'appli ne me sauve pas en brouillon !

Flûte.

Et il me semble que les photos d'il y a 2 ou 3 jours ont sautées aussi. Faut se ressaisir les gars.

Donc petite étape pas très intéressante. Il fait très beau. Je me fait des jeux de piste en cours de route. La ville est équipée d'un ascenseur pour relier haut et bas de ville. L'albergue est plutôt du bon côté de la balance.

Je suis en fait en embuscade pour plonger demain dans Astorga et le Camino Francés à la fois !


Là je deviens dingue. Tout une récap.... adieu !

Je vais écrire ailleurs et faire des copier coller..... GgrrHhtghnnn de grgn!!


Passage au mode copier-coller


1 Valencia Zamora ~800 kms Le Levante nouveau

2 Zamora Granja ~42 kms déjà fait avec le Mozarabe

3 Granja Astorga ~95 kms, fin de la Plata, nouveau

4 Astorga Léon ~45 kms, partie du Francés à rebours, déjà fait

5 Léon Oviedo ~ 120kms, San Salvador, à faire


Cette fin de semaine, jusqu'à Léon inclus, ça devrait bien se passer. Ensuite, pour le San Salvador ça tombera en même temps que la semaine sainte et la semaine prochaine. Ça risque d'être moins simple. A ver.


En tout cas tout cela sera fait, comme toujours, avec décontraction et les moyens du bord.


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À demain j'espère


Petite chapelle au petit matin, en sortant de Alija
Une de ces pistes sur lesquelles il est si agréable d'avancer, ici sous mes oliviers, me semble t il.
Quatre petits papys qui sèchent à l'ombre.
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Publié le 11 avril 2025

Soirée mouvementée à l'albergue. Le pseudo couple ostro-polonais était sorti peu après que je ne rentre, et voilà que se présente une asiatique qui dit ne pas vouloir passer la nuit mais seulement se reposer un peu.

Bon. Pourquoi pas ?

Ça se prolonge, il y a qqchose de bizarre que je ne capte pas. Je ne comprends rien à son laïus qui me paraît tiré par les cheveux. Au moment où je me décide à appeler l'hospitalero il apparaît et finit par poliment virer l'Asiatique quand arrive un cycliste italien. Celui-ci fait l'affaire, on le garde.

Ça n'est pas grand chose mais déjà ça met un rien d'ambiance.


Tout le monde finalement dort dans un lit médicalisé réformé (sans doute un don); c'est très confortable.

Pas un seul café ouvert ce matin sur ma trajectoire. Donc ça restera p'tit déj aux fruits secs et à l'eau.

Le temps est vite chaud et les derniers kms grillent bien, avant l'arrivée par une sente qui coupe.


5eme dans l'ordre d'arrivée.

Accueil par un espagnol et une danoise. On est dans une grosse machine mais ça reste humain.

Mon sympathique voisin de couchage est brésilien et paraît être grand marcheur. À ce titre il a fait l'an dernier le San Salvador et la nuit dernière s'est arrêté là où j'ai projeté de le faire la nuit prochaine. La vie n'est pas bien faite, peut-être ? Les tuyaux coulent à flot.

Pour le reste, il est évident que je viens de changer de planète. La petite ville grouille de monde. Sacs à dos partout. L'effet Francés se constate à chaque coin de rue. On peut y trouver un côté sympathique, mais objectivement c'est encore mieux en petit comité.


Donc à partir de demain nous allons remonter le courant pendant 2 jours.


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Publié le 12 avril 2025

Jusqu'ici il y avait eu des séparations, mais bon, on pouvait se revoir, éventuellement. Cette fois-ci c'est plutôt irrémédiable (le paquet à l'ouest et moi vers l'est) .... le truc c'est que je ne me sépare de personne. C'est beaucoup moins triste!


Reprise du copier coller (j'avais oublié, j'ai eu du pot pour l'intro)


L'arrivée à Astorga c'est quand même le retour dans le monde d'avant. C'est très marchand, les restos et compagnie pratiquent des tarifs de "ville" et tutti quanti.

Au milieu de tout ça je suis tombé sur l'atelier où se confectionnent les statues et autres reliquaires qui défilent pendant la semaine sainte ( la semaine prochaine).

Très très impressionnant.

Le responsable m'a fait une petite visite perso avec quelques explications : c'est énorme. Cela peut peser jusqu'à 1,4 tonne, doit être porté par plusieurs dizaines d'hommes. Et c'est dans un état magnifique. Va y avoir une photo. Ici même.


Ce matin je pars sous un petit crachin. C'est pas si facile que ça de remonter un chemin à l'envers. Déjà qu'à l'endroit j'ai une petite tendance à m'égarer, là il faut avoir l'oeil collé sur la trace du gps.

Je rencontre Alexis, un jeune français très sympa, avec qui je partage 20 bonnes minutes au milieu d'une allée au milieu d'une forêt. Un excellent moment de partage.


Il pleut des pèlerins. En 3 heures de temps je croise plus de monde que pendant 2023 + 2024+ 2025. Ça me fiche le tournis.


Là je suis arrivé à San Martin ! Stratégique en plein milieu entre Astorga et Léon. Demain à la même heure je serai sûrement dans un monastère de Léon idéalement placé par rapport au San Salvador.

On se souvient qu'hier un brésilien m'avait refilé des tuyaux de récupération concernant l'état des albergues; aujourd'hui un autre brésilien devient pendant une heure mon compagnon de lave-linge et de sèche-linge. Le soleil est en panne.


Il est 16h30, et le brésilien, appuyé efficacement par un lusitanien assisté d'un jeune asiatique non référencé mais néanmoins très doué, joue ... interprète... distille les plus charmants gazouillis qu'il soit donné d'entendre. Je ne quitterai qu'à contre-coeur cette libre mise en musique du temps qui passe ( et même qui fuit, de temps à autre) si le sèche-linge me l'impose. Il faut bien tenir la maison pendant que l'art se répand si naturellement.


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À demain j'espère


Dans le secteur se voient plusieurs sculptures de pèlerins
J'espère que l'on peut percevoir la magnificence de ces œuvres.
Vous voyez, Alexis, le chemin, la forêt...
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Publié le 13 avril 2025

De retour à la Huella après 2 3 petits achats de première nécessité à l'épicerie locale on m'informe que c'est l'heure du dîner. Je n'ai plus trop l'habitude de faire un repas le soir. Je serai davantage partisan d'une salade qui laisse l'esprit et les tripes au repos. Mais là je vois que le jeune portugais qui vit maintenant au Québec et, de fait, parle couramment le français (et l'espagnol), est à table. Je me joins à lui, avec son approbation. Nous passons une très bonne courte soirée, pendant laquelle je découvre que derrière ses manières tout à fait civiles se cache un rebel aux motivations très informées. J'avais déjà remarqué son côté musicien improvisateur; ce garçon ne se lasse pas de surprendre !


Il est matinal, l'animal, ainsi que le diagonalement opposé brésilien, puisque tous deux commencent à se préparer dès les environs de 5h40. Qu'est ce qui peut motiver cette matinalitè(?) ?

Pour ma part je me lance vers 7h30 en même temps que l'asiatique, 4éme de ma chambrée.

Comme promis ça se met au beau. 2 ou 3 maigres passages de pèlerins me font marmonner des buen camino incompréhensibles mais donnant l'illusion d'une présence active alors que je finis ma nuit en marchant.

La marche se déroule presque en permanence le long de la carretera. Ça reste calme mais par moments passent des groupes bruyants de véhicules.

Une jeune pèlerine pas maladroite remonte la carretera par la gauche. De mon contrebas je la héle.

On se crie des amabilités pour couvrir l'écoulement peu fluide de voitures pressées.

Approuvant mon choix du San Salvador elle me dit d'une voix aussi suave et tranchée qu'une part de glace à la mangue :

Le hecho el año pasado. Es el mejor.

Elle donne l'impression de s'y connaître. Je crois qu'on peut lui faire confiance.


C'est sur cette impression que j'entre dans Léon. C'est éternel. Il faut plus de 1h30 pour passer de la périphérie au centre qui me concerne. Il s'agit d'un dormitorium bien organisé et finalement assez sympa ; c'est quand même beaucoup de monde, pour moi.

J'organise ma petite vie au milieu de tout ça.

Demain m'attend une étape relativement plus importante que ces derniers temps pour arriver à La Robla. Ce seront mes premiers pas sur le San Salvador. J'en suis impatient.


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À demain j'espère

Une sorte de pique nique spécial dimanche des rameaux
Façade magistrale. Je sais si il s'agit du Parador ou de son voisin immédiat.
Une belle bouffée d'air en plein centre.
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Publié le 14 avril 2025

Donc ça recommence 😤!!!

Et donc moi aussi je recommence :


Incroyable dimanche des rameaux à Léon.

Un monde fou pour la procession des reliques. Les chapeaux pointus sont là aussi. J'avais oublié le rythme à tendance hypnotique qui accompagne cela. Bizarrement cela m'a fait penser dans une certaine mesure au matinal chant du muezzin, scandé et repris à l'unisson, à Dakar, et également à certains titres de Krishna Das, du même tabac. J'avais également oublié le déplacement très lent du reliquaire et le léger "dandinement" qui l'anime à chaque pas. C'est très très impressionnant.

Bizarrement tout cela s'arrose copieusement de limonada ( vin rouge arrangé) pendant toute la fin de journée. Il s'en vend, il s'en boit partout. C'est très très étonnant.


Comme toujours les candidats au pèlerinage sont pris de frénésie dès potron minet. À 5h30 (!) les bruissements de poches plastiques et de fermetures éclair sont le fond sonore du dortoir. Je tiens le coup jusqu'à, à peu près, 6h30 pour finir en situation de marche un peu avant 7h. Il faut avouer que la marche de nuit en ville donne réellement l'impression de gagner du temps. D'un seul coup on s'aperçoit qu'il fait jour et qu'on a déjà fait 5 bornes! C'est assez séduisant.

Le terrain est certes "mouvementé" , mais à chaud après une quarantaine de jours de marche ça passe comme dans un rêve. Je passe autour de 1000m d'altitude avec une vue de rêve sur l'Altiplano. Quel bonheur !


L'albergue se remplit partiellement peu à peu. À l'écoute d'un vieux briscard espagnol j'ai amélioré mon projet sans toutefois le changer vraiment.

Un rien de sécurité en plus.

Avec une touche de réservation.

On n'a plus 20 ans...


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À demain j'espère

Ce bar m'a étonné. Sont exposés plus de livres que de litres !
Une pente correcte, quand même !
L'idée, c'était le banc face aux maisons, en ligne de crête. Un pigeon a pris la pose en plein centre.
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Publié le 15 avril 2025

Nous sommes 6, 5 hommes et 1 femme à passer la nuit à la Roda. Aucune cohésion, une forme de politesse molle tient lieu de lien. Ça ne fait pas rêver mais ça fait illusion.

Ce matin à 6h tapantes ça se met à bouger. Très vite dans un demi coma et à travers des yeux vitreux je comprends qu'il y a eu des accords passés en douce. Je ne bouge pas, le gars de Barcelone non plus. Les 4 autres se scindent en 2 sous-groupes. Etc... je vous passe les détails.

Le froid est assez cinglant vers 7h. Dans les 1ers kms on bouffe du bitume. Peu de véhicules heureusement. À l'approche de Buiza nous sommes obligés de constater que Carolina a disparue et David (de Madrid ) nous a rejoint. En entrant dans le café local on se heurte à l'ancien du groupe qui en sort! Le gars du Colorado avec qui il était est parti devant. Etc etc...

Le chemin prend du sens. Nous passons en mode terre et pierres. Ça devient franchement pentu. Vers le haut. Le soleil est bien là. Il fait beau mais froid. Je (dé)passe l'ancien, et le dépose en douceur. Nous sommes maintenant en montagne. Pas très haute, mais quand même. Je passe les 1380 mètres. C'est vraiment crevant, mais dès que je regarde autour je vois bien que le paysage est somptueux. Au gré des virages je comprends que l'américain n'est plus très loin devant. Ça monte toujours assez fort. Je le rattrape ; il tape le baratin avec un joueur de ukulele qui fait le chemin dans l'autre sens. Un bon coup de rein sur le sentier qui devient plus plat et j'atteins le plus haut du camino à cet endroit, dans les 1460 mètres. La vue est incomparable. Je progresse sur des grosses pierres agencées comme des dalles. La pente est devenue faible mais ça grimpe encore un peu. Puis , après quelques panneaux de repérage la sente bascule de l'autre côté. C'est fait. L'obstacle, si je peux oser ainsi qualifier négativement le support magnifique que m'a offert cette montagne, partie de la Cantabrie ( ou des Pictos de Europa), l'obstacle disais-je me projette littéralement de l'autre côté. L'enchantement est multiplié du simple fait que plus aucun effort n'est nécessaire pour balayer du regard le paysage. À plusieurs reprises je me fais surprendre par de bonnes bourrasques de grésil. Ça cingle un peu mais ne justifie pas de se couvrir.

J'arrive à l'albergue vers 12h40. Carolina est là. Elle a glissé en sortant de La Robla et s'est faite porter ici en voiture. En 90 minutes tout le monde est rassemblé. La dame qui fournit les repas dans ce village reculé (59h, André) propose un gueuleton pour tous. Nous sommes bien entendu d'accord. Ambiance sincère et festive.

Un groupe s'est formé pour le temps d'une journée; dès demain il va s'éparpiller au gré des projets de chacun. Mais il a le mérite de s'être constitué alors que ce n'était pas gagné d'avance.

Demain un beau passage en montagne est promis. Vamos a ver.


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À demain j'espère


Dans le grésil.... et le bonheur !
Enfilade de monts
1462, gps à l'appui!
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Publié le 16 avril 2025


L'albergue est du type deuxième vie, retapée avec motivation et bonne volonté. Si on ne cherche pas à analyser les détails c'est vraiment très bien. Tout se passe à l'étage d'un bâtiment central de Poladura. Il faut dire que vue la taille du pueblo, soit c'est central, soit ça n'est pas. Il y a 6 lits superposés ( donc chacun 1 + le lit du haut qui sert pour le déballage). Une salle de bain par genre ancien (je rappelle : garçons et filles). Carolina a l'esprit ouvert et prête volontiers la sienne pour faire gagner du temps. Une petite cuisine tout à fait suffisante pour cuisiner un peu ( Ça permet de faire des économies, et c'est fait pour ça) Et le chauffage central avec d'énormes radiateurs dans toutes les pièces, notamment le dortoir. Donc, sentant bien la facilité de séchage qui se présente, chacun fait une lessive et nous dormons donc dans un bain turc à l'espagnole. Du point de vue santé c'est discutable, mais c'est très bon pour le moral.


Et ce matin chacun apparaît dans ses plus beaux atours. Ça fait plaisir.

Dans le cadre de l'entente cordiale évoquée hier nous avons décidé de tous nous réveiller à la même heure et de partir ensemble. Ça marche! Nous partons à 7h30, avec une demie heure de retard, mais tous ensemble. Les miracles païens sont possibles. Si les gouvernants regardaient vers nous ils pourraient bien prendre exemple. Le Monde dirait merci.

Certes cela monte mais c'est magnifique. On se fait mal au cou à force de tourner la tête dans tous les sens. Photo sur photo. Des ho, des ha. Nous n'avançons que très lentement, mais cela a à voir avec le bonheur, tellement le ressenti est haut placé dans l'échelle humaine. Naturellement le groupe change de forme, s'étire, les partenaires s'échangent, si j'ose dire et naturellement il y a des premiers et des derniers. L'américain du Colorado et moi-même sommes vraiment très devant, au bout de 7 8 kms, et à la faveur d'une longue montée je grimpe doucement mais sans m'arrêter, je finis par réaliser que ce garçon a disparu ( sans que la magie ni Majax n'aient rien à voir avec cela) . En rien de temps ... le temps se dégrade vraiment ; je décide de marcher lentement pour ne pas m'arrêter sous la neige. Il fait très froid; en dessous de 0, en tout cas. J'entreprends la descente prudemment ; les pierres roulent (non, pas de blague avec les Rolling Stones !) Je finis par franchir le Puerto de Pajares qui a pris un sérieux coup de blanc


Un petit noir et une chocolatine plus tard je re-décole. Pajares, leur objectif, 5 kms plus loin.

Je le traverse. Je descends profondément, avec une pente dont mes mollets et mes chevilles se souviendront. Je finis par me demander si je ne suis pas en train de descendre dans les enfers. Étonnant, me disé-je. La beauté de la nature est partout et le soleil est de retour. Coup d'œil sur mon GPS: je suis encore à plus de 720 mètres d'altitude. Donc sans doute trop haut pour les enfers. Vous voyez que tout cela répond à une analyse scientifiquement menée. Je suis rassuré. Il est vrai que, au début de cette équipée, nous frolâmes les 1470 mètres, sauf erreur.

Nous savions tous que cette scission nous guettait et qu'elle aurait lieu aujourd'hui. L'inconnu était: comment se passerait-ce. C'est la nature qui a pris les choses en main. Cela peut paraître un peu exagéré, mais ce n'est pas entièrement faux non plus.

Le chemin officiel serpente dans ce fond de vallée d'altitude. Rapidement je passe de l'autre côté du gave que je longe et n'ai d'autre choix que d'emprunter la sente qui irrésistiblement remonte, gagnant sur cette face ce que j'avais perdu sur l'autre. Ça arrache les poumons. Je dis tout haut que je regrette d'avoir fumé. Je râle. Je maudis le monde entier. Rien n'y fait. Mes regrets ne changent strictement rien à l'affaire.

Je finis par y arriver.

C'est à douter de beaucoup de choses. Mais de quoi, vraiment ? D'avoir mal fait ou de le regretter ? Nous en re-parlerons peut-être.

En tout cas j'y suis arrivé.


Grâce à cette petite rallonge de 6 ou 7 kms je lisse ce qui reste à faire sous forme de 3 x 18kms. Ça me plaît mieux comme ça.


Merci de m'avoir suivi jusqu'ici

À demain j'espère

Ça devient blanc et ce n'est pas fini !
Coix au niveau d'un premier petit col. Mite San Salvador à l'envers Szlva
Relativement jolie. Au milieu, le petit truc jaune indique le chemin !
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Publié le 17 avril 2025

Donc, il semblerait que Pola soit le petit nom local de pueblo. Ici Léna est le nom du rio non moins local. Le système s'applique à des tas de noms, par ici.

Deux gars sont apparus en fin d'aprem à Llanos. 2 jeunes qui font le même parcours mais avec des hébergements et des timings différents. C'est quand même marrant, non!?

On a fait connaissance.

Sympas. Espagnols sympas.

Disparus depuis ce matin.


Vers 11h re+apparition de Juan, le papy du groupe, qui en fait a 2 ans de moins que moi. Nous avons fait les 7 kms finaux ensemble. Pas rapides mais agréables. Il était un peu énervé ; je lui ai payé le combinado, ça l'a détendu. Peu à peu arrivent 3 autres du groupe à l'albergue. Ne manque que David, le madrilène.


Ce matin je me suis fait atrocement ch... pour raccrocher le petit chemin ( la senda) à partir de Puente de los fierros. Quand enfin j'ai compris que j'y étais revenu j'ai failli pousser des cris de joie. Spectacle au rendez-vous, un peu de boue, du dénivelé dans les 2 sens, c'était bien. Je redescends à Campumanes. Ébahi devant un carrefour affichant une dizaine de flèches indiquant 2 directions opposées, un monsieur m'explique, puis m'offre le café con leche dont je rêvais depuis un moment. C'est en le quittant 5mns plus tard que je tombe sur Juan.... ( vous suivez ??)


Nous venons de nettoyer le linge extrêmement souillé + chacun soi même. Un peu de soleil en prime, mais la météo du jour a déjà été très agréable.

Demain nous allons nous re-séparer de nouveau..... je n'ose plus en parler, et pourtant c'est notre rythme quotidien. ( À propos les 2 jeunes vont directement à Meries, mais je ne le dis pas, je suis le seul à les avoir vus. )


Merci de m'avoir suivi jusqu'ici

À demain j'espère



Un feu suspect dans les bois. Je veille au grain.
C'est quand même pas mal comme décor !
Et ça ? C'est comment ?
Juan attend devant l'albergue. On a peu de risque de le perdre es de le
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Publié le 18 avril 2025


J'ai passé en revue les avantages et les inconvénients d'aller directement à Oviedo. En fin de compte je me suis dit que selon l'heure d'arrivée et mon état de forme je prendrais une décision à Mieres. J'y arrive un peu avant 10h. Le chemin fait moins rêver


Je sens que c'est devenu une voie de liaison, de raccord. Je me décide à finir le projet en reliant Oviedo. Bizarrement ces 18 kms, qui auraient dû être l'étape de demain, sont plus intéressants. Beaucoup sur bitume, mais sur petites routes de montagne. Ça monte bien, c'est relativement long, j'y prend plaisir. Dans les 10 derniers kms je tombe à nouveau sur Juan ! Je vais finir par lui faire mal ! Égal à lui-même, il avance à sa cadence, sans faire de vagues mais très efficacement, à mon avis. Nous sommes là plutôt dans un environnement qui me fait penser au pays basque. Les concepteurs ont trouvé le moyen de nous faire passer par des endroits impossibles jusqu'à la toute fin.


Nos routes se séparent en entrant en ville. On se dit de bonnes choses de circonstances et asta siempre.

L'albergue ouvre à 16h30 (!), j'ai tout le temps de déjeuner, puis de me mettre en place, etc, etc ...

Finalement cette étape se passe et se termine comme toutes, sauf que c'est la dernière.


Oviedo est une belle ville ancienne. Son centre historique mérite une bonne visite que je ferai avec plaisir dès demain matin.

Puis bus aux environs de 16h.

Bonne balade en Espagne, à nouveau. Cette partie nord, les Asturies, gagnent à être profondément parcourues. C'est magnifique.

Merci de m'avoir suivi jusqu'ici.

À une prochaine fois, j'espère.