Par Coumba
Découverte de ce beau département du Tarn avec son Histoire riche et ses villages médiévaux comme témoins, villages parmi les plus beaux de France.
Août 2019
7 jours
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Situé au bord du Tarn, le vieil Albi forme un superbe ensemble architectural, avec sa cathédrale fortifiée en brique, son ancien palais épiscopal et ses maisons anciennes. Mêlant la brique et la pierre, Albi porte vraiment bien son nom de ville rouge.

Autour de la cathédrale, on peut voir dans des ruelles, de belles maisons anciennes en brique et à pans de bois ainsi que des hôtels Renaissance, tels la maison Enjalbert ou encore l'hôtel Reynès.

Le magnifique Pont-Vieux date de 1040. C’est la construction de ce pont qui a permis le développement du quartier de la rive droite, appelé « Faubourg du-bout-du-pont » ou encore quartier de la Madeleine.

À l’origine, le pont en pierre était à péage et il comportait une tour-porte fortifiée, une chapelle en son centre et à l’autre extrémité un pont-levis.

Il s’agit d’un des plus anciens ponts de France à être encore utilisé pour la circulation automobile, d’ailleurs il est classé monument historique.

Du pont, nous avons une très belle vue des édifices situés de chaque côté de la rivière, et aussi celle d’un autre pont tout près, le Pont-Neuf.

La cathédrale Sainte-Cécile a été construite en réponse à l’hérésie cathare, comme une forteresse symbolisant la puissance de l’Église catholique. Plus grande cathédrale de briques au monde, longue de 113 mètres et large de 35 mètres, elle domine la ville avec son clocher de 78 mètres terminé en 1492.

Réalisée entre 1474 et 1484, la peinture murale du Jugement dernier, reconnu comme le plus grand du monde, offre une représentation de la fin des temps que l’on doit probablement à des artistes flamands.

En 1509, des peintres italiens recouvrent la voûte de la cathédrale avec des fresques composant le plus vaste ensemble de peintures Renaissance réalisé en France. Chef d’œuvre autant architectural que musical, l’orgue classique, le plus grand de France, a été réalisé au XVIIIe siècle par le facteur d’orgue Christophe Moucherel.


Il faudra attendre 1922 et un don de la collection des œuvres de Toulouse-Lautrec par sa famille pour que plus de mille œuvres, tableaux, lithographies, dessins, ainsi que l’ensemble des affiches réalisées par l’artiste albigeois soient conservés et exposés au Musée d’Albi.

Cette collection exceptionnelle est présentée au palais de la Berbie, puissante forteresse du 13ème siècle, qui est ainsi devenue le plus grand musée au monde de l’œuvre de Toulouse-Lautrec, né dans la ville en 1864.

Le musée d’Albi présente également des collections d’art moderne, d’amis ou de contemporains d’Henri de Toulouse-Lautrec, mais aussi d’artistes ayant vécu à Paris pendant l’entre-deux-guerres.

Le palais épiscopal de la Berbie jouxte la cathédrale Sainte-Cécile. Un magnifique jardin se cache derrière cette bâtisse et l'on peut apercevoir encore une belle vue du Tarn et d'Albi.

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Cordes-sur-Ciel est un des plus beaux villages de France, élu "Village préféré des Français 2014", un village historique qui vaut vraiment le détour.

La balade dans la cité médiévale est un vrai plaisir, d'autant plus que les rues sont bordées de boutiques d'artisans et de galeries d'artistes.

Quelqu'un a dit un jour que Cordes est un livre d'histoire et un album d'art où la mémoire des hommes est restée vivante, inscrite dans les pierres depuis son édification en 1222 par le comte de Toulouse.

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Puycelsi ou la bien nommée « forteresse des bois » semble sortir de la forêt de Grésigne toute proche, avec ses 3000 ha de châtaigniers et de chênes rouvres.

Planté sur son éperon rocheux, ce village offre aujourd’hui une très belle vue de la région.

Puycelsi est classé aussi parmi les plus beaux villages de France.

Pour se rendre à Puycelsi, il faut gravir la pente, et nous le faisons aujourd’hui d'une manière bien agréable en voiture...

Au temps des assauts médiévaux, les soldats gravissaient la pente à pied, une armure sur le dos, avec des flèches et de l’huile bouillante comme accueil.

En 1180, l’Abbé Pierre d’Aurillac, vend cette seigneurie au Comte de Toulouse, Raymond V, à qui l’importance stratégique du site n’avait pas échappé. Les Comtes de Toulouse fortifièrent la place et édifièrent un château, disparu depuis, et dont tout laisse penser qu’il fut leur préféré.

Fidèle au Comte de Toulouse, Puycelsi résista par deux fois aux Montfort lors de la Croisade des Albigeois : à Simon de Monfort en 1211, puis à son frère Guy en 1213, qui ne purent s’emparer de la citadelle. En 1229, le traité de Meaux, qui marqua la fin de la Croisade des Albigeois, stipulait que vingt-cinq villes ayant résisté aux vainqueurs devaient être détruites. Commença alors le démantèlement de Puycelsi.

Pourtant, le village résista vaillamment à d’autres envahisseurs : aux routiers du Vicomte de Montclar, en 1363, et à 450 Anglais lors de la guerre de Cent Ans.

Puycelsi est entièrement rénové aujourd'hui, c’est très agréable de découvrir le charme de ses ruelles, de ses maisons à colombage, étonnamment conservées.

L’église Sainte Corneille est magnifique avec son plafond bleu décoré de feuilles d’acanthe et de scènes de la Passion du Christ .

N'oublions pas l’ancien chemin de ronde, promenade idéale pour découvrir le village fortifié et la vue superbe sur le paysage.

 Puycelsi
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Situé au sommet d’un éperon rocheux dominant les Gorges de l’Aveyron, le château de Penne est une imposante forteresse dont les vestiges datent des 12ème, 13ème et 14ème siècles.

Aux frontières de l’Albigeois, du Quercy et du Rouergue, il fut une place forte des comtes de Toulouse. Sa position dominante lui permit de résister à l’ennemi, malgré les périodes troublées qui ébranlèrent la région telles la Croisade contre les Albigeois ou la Guerre de Cent Ans.

Puis le château passa sous la domination royale au milieu du 13ème. A cette époque, il fut remanié, ses défenses développées et il devint une garnison militaire, permettant d’asseoir la suprématie de la royauté sur le Languedoc. Lors des Guerres de Religions, la forteresse restée catholique fut en partie détruite par les protestants en 1586.

Après 1622, suivra une époque d’abandon qui dura près de 400 ans. Ce chef-d’œuvre d’architecture classé monument historique en 1902, reprendra vie après son rachat en 2006. A partir de l’année suivante, de nombreux travaux de restaurations sont entrepris pour la sauvegarde du site.

Le Château de Penne 
Le village et le château de Penne 

Les châteaux de Bruniquel, situés eux aussi dans l’un des« plus beaux villages de France », sont perchés sur un éperon rocheux dominant les vallées de l’Aveyron et de la Vère.

On attribue à la reine mérovingienne Brunehilde (vers l’an 600), la fondation du village et d’un premier château sur l’emplacement déjà occupé à l’époque romaine par un castrum (camp fortifié).

Sur les ruines de ce premier château a été construit l’actuel «château vieux», au 13ème siècle. Propriété des comtes de Toulouse, il est habité par les vicomtes de Bruniquel. Au milieu du 15ème siècle, le vicomte en querelle avec son fils, décide de vendre les terres situées à l’est de son château à un cousin, Maffre de Comminges. Après quinze années de procès qui opposeront le père et le fils, le cousin pourra enfin acheter les terres afin d’y construire son propre château entre 1485 et 1510. C’est pourquoi il existe sur le même site deux châteaux : le vieux et le jeune.

Pendant trois siècles les deux branches de la famille ne cesseront de se quereller. Le «château vieux» porte encore aujourd’hui la trace de ces différentes attaques, notamment la salle dite des chevaliers. A la fin du 18ème siècle, le vicomte du «château vieux» décide de racheter le «château jeune». A la même époque, un impôt prélevé sur les ouvertures incitera le vicomte à murer toutes les portes et fenêtres de sa nouvelle acquisition. Seul le «château vieux» continuera à être habité jusqu’en 1980, année de la mort de la dernière vicomtesse de Bruniquel. Le «château jeune» sera laissé à l’abandon pendant deux siècles et sera donc paradoxalement le plus abîmé des deux lorsque la municipalité se portera acquéreur en 1987.

Les Châteaux de Bruniquel 
Le village de Bruniquel 

Le village de Castelnau-de-Montmiral, comme ses voisins Cordes, Puycelsi et Bruniquel, est l'un des plus beaux villages du pays. il a connu des heures sombres au temps des guerres de religion. Assiégée à plusieurs reprises au 13ème siècle, cette forteresse n'a jamais capitulé. Le village, dominant la forêt de la Grésigne, est protégé par des maisons fortes.

La bastide albigeoise est fondée en 1222 par Raymond VII, comte de Toulouse et réunie au domaine royal en 1271.

Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais, conduits par le prince Noir, envahissent l'Albigeois en 1345. Ceux-ci se retireront sans oser attaquer la ville...

Pendant les guerres de religion, Castelnau-de-Montmiral n'adhère jamais au protestantisme et accueille les catholiques de Gaillac, qui ont été chassés de la ville par les protestants majoritaires. En janvier 1587, une attaque du capitaine protestant Bruniquel est repoussée.

Le village de Castelnau-de-Montmiral 
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Les Maisons sur l’Agout, la rivière traversant la ville, ont valu à Castres, unique sous-préfecture du Tarn, le surnom de « petite Venise du Languedoc ». Leurs reflets aux couleurs pastel scintillent sur la rivière. Les premières maisons remontent à la fin du 12ème siècle. Des siècles durant, elles ont servi d’ateliers aux tanneurs, chamoiseurs et parcheminiers qui utilisaient l’eau de la rivière pour travailler la peau. Les caves, appelées «caoussino» en occitan (littéralement cela signifie usine à chaux), ouvraient sur la rivière. Elles possédaient des lavoirs. Après avoir nettoyé et rincé les peaux dans l'Agout, on les déposait dans les cuves emplies de chaux.

Au rez-de-chaussée étaient situés les appartements des ouvriers puis ceux des maîtres.

Aux deux derniers étages, se trouvaient les séchoirs. Ces pièces étaient pourvues de petites ouvertures qu'il devait être aisé de fermer avec des volets de bois pour, en été, défendre les cuirs des ardeurs du soleil et en hiver de la force de la gelée.

C'est en naviguant sur l'Agout que nous avons découvert ces maisons.

Le jardin de l’Evêché et l'entrée du musée Goya

Le musée Goya est un musée d’art hispanique unique en France, présentant la création en Espagne de l’Antiquité au XXe siècle. Il est situé dans un ancien palais épiscopal d’architecture classique du 17ème siècle dont les plans ont été dessinés par Jules-Hardouin Mansart, l’un des architectes de Versailles.

C’est le legs de Pierre Briguiboul en 1894, fils d’un peintre et collectionneur Castrais, à la Ville de Castres qui détermine sa vocation hispanique en faisant entrer au musée trois toiles de Goya.

Depuis, la politique d’acquisition menée par la Ville et le musée permet d’enrichir régulièrement cette remarquable collection.

Toiles de Goya, Pacheco et Picasso 

Le musée Goya présente aussi des expositions temporaires. Au moment de notre visite, il s'agissait de Walter Barrientos, peintre péruvien contemporain . Il crée des univers peuplés de figures humaines et animales souvent en relation avec le monde andin.

Il aime citer Huaman Poma de Ayala, premier chroniqueur péruvien du 16ème siècle qui, à travers des illustrations et des récits, relate la conquête espagnole et la chute de l’empire Inca.


Jean Jaurès 

Né à Castres en 1859, Jean Jaurès est issu d’une famille bourgeoise. Il fait de brillantes études, arrive premier à l'Ecole Normale Supérieure (1878) et troisième à l'agrégation de philosophie (1881). Il devient professeur de philosophie au lycée d'Albi en 1881 et se marie avec Louise Bois cinq ans plus tard.

Jean Jaurès fait ses premiers pas en politique à 25 ans. Il choisit le camp républicain et est élu député à Castres en 1885. Battu aux élections de la circonscription de Carmaux en 1889, il reprend son poste d’enseignant à la faculté de Toulouse. Trois ans plus tard, il devient docteur en philosophie avec sa thèse De la réalité du monde sensible. Il rédige ensuite sa monumentale Histoire Socialiste de la Révolution Française avant de se représenter aux élections municipales de 1890.

La grève des mines de Carmaux en 1892 plonge Jaurès dans la réalité de la classe ouvrière et le convertit au socialisme. Il est élu, grâce au soutien des ouvriers, député de la ville minière de Carmaux. Il conserva ce siège de 1893 à sa mort (sauf entre 1898 et 1902). Jaurès intervient de nouveau pour défendre des ouvriers dans la grève des verriers de Carmaux. Jaurès propose la création d'une autre verrerie sous la forme d'une coopérative ouvrière. Elle est fondée en 1896 à Albi.

Jaurès publie de nombreux articles pour défendre le socialisme dans la Dépêche de Toulouse et dans L'Humanité, journal qu'il fonde en 1904. Pour lui, "Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage". Après avoir dans un premier temps condamné Alfred Dreyfus, Jaurès s’emploie à le défendre. En 1905, il participe activement à la fusion des deux partis socialistes français, donnant naissance à la S.F.I.O (Section Française de l'Internationale Ouvrière). Il contribue à développer l'unité ouvrière avec la C.G.T et à favoriser le dialogue entre les partis et les syndicats.

Jean Jaurès était un homme d’idées. Profondément pacifiste, ses discours le rendirent impopulaire à la veille de la Première Guerre mondiale. Son désir de réconciliation entre les peuples est perçu par ses ennemis comme une trahison. Les appels au meurtre furent lancés et entendus. Il fut assassiné le 31 juillet 1914 (trois jours avant le début des hostilités), par un nationaliste, Raoul Villain, au Café du Croissant à Paris. Son meurtrier a déclaré vouloir éliminer "un ennemi de son pays" à la veille de la guerre. Dix ans après sa mort, ses cendres furent transférées au Panthéon, rejoignant ainsi les grands hommes de la patrie.

La Place Jean Jaurès à Castres
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Le village d’Ambialet a la particularité d’être construit sur l’isthme le plus étroit d’Europe !

Le méandre du Tarn long de 3 km forme une presqu’île, dominée par un prieuré et une église romane du XIe siècle, construits sur une aiguille schisteuse. Cette ensemble a été racheté par une université américaine qui y organise des sessions de formation pour ses étudiants.

De là-haut, il y a une magnifique vue sur le méandre et la vallée.

Les champs de tournesol sont nombreux dans le département du Tarn.

Dans le Sidobre, c’est de granit dont il s’agit ! Cette terre de pierre au nord de Castres est une exception géologique unique en Europe. La légende dit que les dieux auraient jeté ces pierres un soir de colère .

Quels mystères cache la Peyro Clabado (la pierre clouée) ? Elle pèse près de 800 tonnes et tient miraculeusement en équilibre sur un roc plus petit et sur une surface d’un mètre carré !

Un peu plus loin, Cathy nous démontre que le rocher de l'oie a des dimensions remarquables.

La Peyro Clabado
Le rocher de l'oie 
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Gaillac a bâti sa réputation sur son vignoble.

Gaillac naît une première fois au deuxième siècle avant notre ère. Les Gaulois du lieu en font un port fluvial par lequel ils exportent leur vin vers la province romaine de Narbonne.

Les grandes invasions annihilent cependant la ville dont on ne trouve plus aucune trace. Il faudra attendre que les moines de Saint-Michel obtiennent de l'évêque d'Albi des privilèges de viticulture, en 972, pour qu'une population stable se reconstitue et rebâtisse la ville. D'abord coupés à Bordeaux pour être exportés en Angleterre, les vins de Gaillac sont sans cesse améliorés et finiront par s'imposer pour eux-mêmes.

Pendant les guerres de religion, les Gaillacois restés catholiques sont chassés de la ville par les protestants. Ils vont se réfugier à Castelnau-de-Montmiral. Après le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572 à Paris), les Gaillacois massacrent les protestants.

L'abbatiale Saint-Michel est connue depuis le 10ème siècle. L'abbaye est en partie reconstruite en 1271. Dévasté par les protestants à deux reprises, l'édifice est reconstruit et redécoré de 1570 à 1620. C'est en 1849 que, l'entrée nord étant fermée, une autre est ouverte sur la façade ouest.

De gros travaux de restauration depuis la fin du 19ème siècle ont été entrepris jusqu'à la rénovation complète des bâtiments abbatiaux dans les années 1990.

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Le château de Mauriac est établi sur la commune de Senouillac et situé au cœur des vignes de Gaillac.

Classé monument historique, (avec 1 étoile au guide Michelin), le château de Mauriac (13ème siècle) peut se visiter. Il a été créé par Guiraudus de Mauriaco, un templier, et a été rénové grâce au peintre Bistes et sa famille. En effet, ils lui ont redonné vie depuis qu’ils s’y sont installés, il y a plus de 50 ans !

Cette élégante demeure est ouverte aux séminaires, mariages et diverses réceptions. (https://www.chateaudemauriac.com/)

Le village de Senouillac 
Une vue aérienne du château 
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Une chose est sûre, nous reviendrons voir ce beau département !