Carnet de voyage

De l'île de Ré au Cantal

10 étapes
6 commentaires
Par Coumba
Pour prolonger, espérons-le, ce bel été indien, nous allons devenir insulaires quelques jours avant de nous transformer, l'espace de quelques heures, en Cantalous...!
Du 16 au 22 octobre 2017
7 jours
Partager ce carnet de voyage
1

Durant cette semaine d'octobre, nous mettons le cap à l'ouest, direction l'île de Ré. Nous allons traverser la France sur sa largeur et près de 1000 kms. Pour nous éviter un trop grand parcours, nous ferons une étape dans le département de la Creuse, à la Souterraine. Ainsi, cela nous permettra d'arriver à notre destination le lendemain en début d'après-midi.

Nous avons prévu d'y rester 3 jours et au retour, nous nous arrêterons dans le département du Cantal, plus précisément dans la ville d'Aurillac, pour visiter la région et rencontrer Jean-Louis et Domi, les connaissances de nos amis Nicole et Joël, avec qui nous avons noué quelques liens qui ne demandent qu'à s'étoffer.


Notre parcours 

Pour cette nouvelle aventure, nous avons décidé d'amener avec nous une équipière, ravie de l'occasion...

Falba avait trouvé dans la forêt de la Féclaz un trône bien à son goût 
2

J'ai connu ce territoire il y a 41 ans lors d'une colonie de vacances Pechiney, où j'encadrais de jeunes adolescents. J'en garde un excellent souvenir et le nom des villes de l'île et même le nom de certains colons sont encore présents dans ma mémoire.

Notre colonie était basée au Bois-Plage en Ré et avec nos activités, nous avons arpenté l'île d'est en ouest et du nord et sud (ce qui n'était pas une réelle performance), à pied et en vélo.

Vue d'ensemble avec les îles de Ré, d'Aix et d'Oléron 
Le plan de l'île de Ré 

Le nom de l’île de Ré est souvent cité comme un haut lieu touristique, mais aussi pour ses propriétaires terriens assujettis à l'Impôt de Solidarité sur la Fortune...!

L’île de Ré, majestueuse avec ses quelques 85 km2 de terre, a cependant été présente dans l’histoire de la France depuis bien longtemps. L’île de Ré a une histoire très riche dans laquelle on pourra par exemple citer l’occupation médiévale des moines cisterciens. Elle a été aussi le témoin des guerres de religion qui eurent lieu au 17ème siècle, avant d’être désertée au 19ème siècle. La mise en place du pont en 1988 a contribué à l’essor de l’île.

L’île de Ré est en réalité un archipel composé de quatre îlots. Au cours des années, ces petits îlots ont été reliés de manière naturelle d’une part, et grâce à la mise en place de marais salants d’autre part. À cette époque lointaine, le sol des îlots était recouvert de fougères, d’où le nom « Ré » qui vient du latin « ratus ».

L’île de Ré a un passé très riche, cela commence bien entendu par le travail des moines qui ont bâti l’Abbaye des Châteliers au Moyen-âge. Ces moines ont apporté leur savoir-faire en matière de viticulture et de mise en place de marais salants. En partageant toutes leurs techniques avec la population locale, les moines ont réussi à faire de l’île un point incontournable pour le commerce du vin et du sel.

Toutefois, l’île de Ré connut un passé tumultueux, en étant au centre des conflits qui opposaient les français et les britanniques sur le problème des religions catholique et protestante. Les victoires de l’armée française sur l’armée britannique étaient rares, la bataille de l’île de Ré est une des grandes victoires françaises. Suite à ces conflits, l’île de Ré fut aménagée avec des fortifications autour de la ville de Saint-Martin. La citadelle de Saint-Martin fût même utilisée comme une prison par la suite.

Outre les conflits entre les Français et les Britanniques, la révolution Française a stoppé le développement économique de l’île, entraînant même une désertion de celle-ci tellement la pauvreté y faisait rage.

L’île de Ré que nous connaissons actuellement est plutôt réputée pour la qualité de son paysage, son climat, quelques vestiges de son histoire et ses nombreux sites de camping.

Nous allons nous appliquer en très peu de temps à découvrir quelques-uns de ses charmes. Je me rappelle encore du clocher noir et blanc d'Ars en Ré et du phare des baleines...

(source internet)

Vue de satellite 
3

En 1988, on inaugure le pont qui va désormais relier le continent à l'Île. Ci-dessous, quelques photos de cette oeuvre qui mesure près de 3 kms.

4

Dans la matinée, nous démarrons tranquillement direction Lyon, puis Roanne. Nous ne connaissions pas la côte roannaise, vignoble qui s'étend sur un coteau d'une vingtaine de kms de long. Le côte-roannaise est un vin rouge ou rosé d'appellation d'origine contrôlée. Il va falloir que mon expert-oenologue de Bourgneuf se penche sur ce crû. Les couleurs automnales, par ce beau temps, mettent en valeur les beaux villages que nous traversons comme Dancé et Ambierle. Dans ce coin, la vache Charolaise est la reine des champs.

Le village de Dancé  
Le village d'Ambierle

Nous traversons Montluçon, puis Guéret et nous arrivons à La Souterraine, cité des GM&S (les salariés de cette société se sont beaucoup battus cet été pour défendre leur emploi et leur territoire).

Cette ville sera notre étape de ce soir. Le département de la Creuse est très vert et plutôt agricole. Les vaches sont de race Limousine.


5

Pour cette seconde partie de notre parcours, nous faisons une halte à Bellac, sous-préfecture de la Haute Vienne. Cette belle place avec la mėdiathèque en arrière plan est l'arbre qui cache la forêt de ces villes aux populations vieillissantes et victimes de l'exode rural. La plupart des commerces sont fermés.

Sur la route, nous rencontrons un flux incessant de camions, comme de radars d'ailleurs ! Cathy souligne que nous sommes bien dans l'ouest de la France, les routes sont bordées de fougères.

Nouvel arrêt pour découvrir l'abbaye Saint-Sauveur de Charroux et sa tour octogonale. Juste à côté se trouve les halles, si caractéristiques.

A Melle, nous immortalisons l'église Saint Hilaire. Cette ville est sur un des parcours de St Jacques de Compostelle, celui dont la ville de départ est Paris, puis Orléans, Tours, Poitiers...et beaucoup plus loin Bordeaux et enfin St-Jean-Pied-de-port, où 2 autres chemins, celui du Puy-en-Velay et celui de Vėzelay viennent le rejoindre pour s'unifier.

Dans cette région, les éoliennes poussent commes des champignons.

Enfin, nous traversons ce très beau pont et ce pêcheur nous rappelle que nous sommes bien dans l'île. Une première visite de St Martin de Ré nous permet de voir que la plupart des maisons sont avec des volets vert olive.

6

Le crachin matinal et les nuages bas qui donnaient au paysage un brin de mélancolie faillirent nous démoraliser. Mais dans la matinée, quelques coups de vent adroitement ajustés, ėvacuèrent cette sombre image pour laisser la place à un peu plus de luminosité.

Nous prenons la direction du village des Portes-de-Ré. Nous sommes étonnés de voir autant de vignes. Renseignements pris, il apparait que depuis le temps des Romains, le respect de la nature et la culture de la vigne sont ancrés dans la tradition rétaise. Une tradition qui se perpétue depuis la plantation des premiers ceps de vignes par les moines cisterciens au XII• siècle jusqu'à aujourd'hui. Le vignoble de l'île produit des vins blancs, rouges, rosés mais aussi du pineau et du cognac.

Sur la route, nous apercevons le très connu clocher d'Ars.

Il faut savoir que le célèbre curé d'Ars n'a rien à voir avec cette commune, puisqu'il officiait à Ars-sur-Formans dans les Dombes.

Nous cheminons le long de la plage de Trousse-Chemise, célèbre par son bois chanté par Aznavour.

Ce joli bois devrait son nom aux chemises que l'on retroussait autrefois pour traverser le gué de Loix à marée-basse pour ne pas se mouiller, mais une autre légende dit que c'est un hommage rendu aux Rétais qui avaient montré leurs fesses aux Anglais chassés de l'île. Nous en profitons pour faire le plein d'iode.

Cette photo est dédiée aux adeptes de l'herbe de la Pampa.

Nous prenons ensuite la direction du phare des baleines. Il doit son nom au nombre élevé de baleines qui venaient s'échouer à cet endroit par le passé. Ce phare de 1854 est toujours en activité et son feu a une portée de 50 kilomètres environ. Il est haut de 57 mètres et l'accès au sommet se fait par un escalier hélicoïdal de 257 marches, nous les avons comptées...

La vue à 360 degrés est vraiment magnifique, même si le beau temps n'était pas au rendez-vous.

Cathy surveille Falba le temps de mon ascension. Puis, nous inversons les rôles. Il nous faudra bien une crêpe au caramel pour récupérer de l'effort.

L'escalier est impressionnant.

Sur la route de Loix, nous découvrons les marais salants.

Avant de visiter le village d'Ars et ses petites rues.

Sur la route du retour, nous rencontrons ces ânes de l'île de Ré. Nous n'avons pas compris pourquoi on les laissait dans cet état.

Par le passé, on leur mettait des pantalons pour les protéger du sel et des moustiques quand ils travaillaient dans les marais salants, comme vous pouvez le voir sur la seconde photo ci-dessous.

7

La Couarde

Les plages de La Couarde sont réputées pour être parmi les plus belles de l'Ile de Ré et même de tout le littoral atlantique, affirment les Couardais ! Ce ne sont pas moins de 5 km de plages de sable fin qui s'étendent sur la partie sud du village.

Le Bois-plage et La Flotte sont des villages qui ont beaucoup de cachet car ils sont constitués d'innombrables rues étroites aux petites maisons aux volets verts.

St Martin-de-Ré

Conçue dans les moindres détails par Vauban, la place forte de Saint-Martin-de-Ré est unique : 1,5 km de rayon, 14 km de remparts maçonnés, une position assise entre la terre et la mer. Vue du ciel, cette forteresse ressemble à une étoile.

Autrefois capitale de l'île de Ré, Saint-Martin-de-Ré est de nos jours un village fortement marqué par les vestiges du passé. Lié à Vauban, comme on vient de le voir, ou aux guerres de religion, la citadelle s'articule autour de son port et ses remparts et est remarquablement conservée.

St Martin fut également le point de départ des bagnards qui embarquèrent pour la Guyanne ou la Nouvelle Calédonie entre 1852 et 1938. On parle de 100 000 condamnés par cour d'assise pour meurtre, vol à main armée, qui ont échappé à la peine de mort mais ont été soumis aux travaux forcés. Il y eut aussi les condamnés pour complot, espionnage, trahison, désertion ou faux-monnayage. Enfin, il y avait aussi les condamnés qui étaient envoyés, après un temps de prison au bagne à vie, pour des délits souvent bien mineurs, mais parce qu'ils étaient récidivistes (Il suffisait par exemple d'avoir eu "4" condamnations à plus de 3 mois de prison pour vol, escroquerie, abus de confiance, outrage publique à la pudeur, vagabondage ou mendicité).

Départ pour St Laurent de Maroni, le bagne de Guyanne 

Avec 485 places, l'établissement pénitentiaire de Saint-Martin-de-Ré, est la plus importante maison centrale de France et l'administration pénitentiaire, avec 285 salariés, le principal employeur de l'île.

Aujourd'hui, St Martin est un haut lieu touristique avec de nombreux commerces et restaurants, principalement établis autour du port, et son phare, blanc et rouge, attire les regards.

Tiens, Falba a les oreilles vers l'arrière, le vent vient du sud...

Enfin, pour les amateurs, l'île offre un réseau remarquable de pistes cyclables et nombreux sont les touristes qui visitent ce territoire par ce moyen de locomotion. Ce n'est pas l'option que nous avons retenu.

Au fait, nous avions réservé une maison d'hôtes. Voici une photo de l'entrée

8

Nous arrivons en Charente, et le vignoble est vraiment étendu...quelques kms plus tard, nous entrons dans une ville très connue.

Radar de la Charente...

Radar de la Haute-Vienne

Radar de la Corrèze

Après Limoges, nous prenons la route du sud !

Nous arrivons enfin dans le Cantal, et on aperçoit des vaches Aubrac et quelques Salers.

Cathy m'a appris ce qu'était un Sumac et en entrant dans Aurillac, j'en trouve un vraiment magnifique.

9

Soit traduit de l'auvergnat : bonjour Aurillac, ça va ? quoi de neuf ?

Nos hôtes, Domi et Jean Louis, nous ont accueilli peu après notre arrivée pour une soirée agréable et aujourd'hui, ils nous consacrent cette journée pour nous faire connaître leur très belle région.

Au programme de la journée, visite de la capitale du Cantal, qui possède un centre ville magnifique.

La Jordanne traverse Aurillac 
Le théâtre à gauche 
L'Hôtel de Ville 
Les différents fromages d'Auvergne, Cantal, Saint-Nectaire, Fourme d’Ambert, Bleu d’Auvergne et Salers. A droite, du Cantal

Puis, dans l'après-midi, nous visitons le département. Le soleil n'est pas au rendez-vous mais nous pouvons apercevoir quelques belles couleurs.

Nous nous dirigeons ensuite vers Puy Saint Mary, le sommet du Cantal avec ses 1783 m, mais le brouillard nous masque la vue qui doit être remarquable. Nous continuons notre route vers Salers, et croisons deux spécimens des races emblématiques que sont les Salers et les Aubrac

Une Salers 
Un taureau Aubrac 

Situé à l'entrée du Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne, Salers est un véritable joyau architectural classé parmi les Plus Beaux Villages de France. Il surplombe fièrement les vallées de la Maronne, le Rat et de l'Aspre. Perché à neuf-cent-quarante sept mètres d'altitude, ses remparts de lave sombre et ses maisons préservées ont su résister aux assauts du vent et des armes (site internet de Salers).

En début de soirée, retour chez Jean-Louis et Domi pour partager une truffade. C'est un plat traditionnel de Haute-Auvergne, à base de pommes de terre, de fromage de type salers, assaisonnée avec de l'ail et du sel, et accompagnée de salade.

10

Pour notre retour en Savoie, nous empruntons la route conseillée par nos hôtes. Nous traversons Murat, ancienne ville fortifiée, et qui apparaît comme une très belle ville,

Puis St Flour, qui nous laisse une très belle impression et une grosse envie d'y revenir ! Compte tenu de la météo, pluie et vent, je n'ai pas pu faire des photos de ces deux cités. J'ai dû aller faire mon marché le net.

Et voici les dernières photos d'une très belle région ! Merci de nous avoir accompagnés et merci de vos commentaires.