26 juillet : En effet pour le woofing nous devons aller dans un quartier qui est en fait à l'autre bout de la ville, les bus sont coupés à cause des jeux panaméricains qui ont lieu à Lima et commencent aujourd'hui, et les taxis ne veulent pas faire le trajet car c'est trop loin (pour une fois qu'on voulait bien payer pour en prendre un 😂) . On trouve finalement une solution avec le metropolitano, sorte de bus qui circule sur des voies que pour lui, mais il est complètement bondé et on vit un enfer avec nos gros sacs, les gens n'étant ni aimable ni éduqués comme nous (il y a une queue pour rentrer dans les bus mais dès qu'il y en a un qui arrive tout le monde court et se pousse pour passer en premier). On prend ensuite un autre bus, où on ne comprend pas trop où descendre, on pense avoir raté quand on arrive enfin au "km22", on a l'impression d'être au bout du monde et on prend un goûter et collectivo jusqu'à puente trapiche, évidemment comme on ressemble à des touristes on nous fait payer beaucoup plus que ce qu'on devrait...
On arrive donc au pont de trapiche, petit village perdu dans la brume entre 3 collines. On trouve la ferme grâce aux instructions mais impossible de se faire ouvrir, on va donc dans les magasins et restau autour pour trouver les gens de notre woofing et éviter de dormir à la belle étoile. Finalement on trouve un oncle de la famille qui les appelle et Antonio vient enfin nous ouvrir par une petite porte de 1,50m (les péruviens sont bien plus petits que nous). On est accueilli par Luisa et Antonio (qui sont en fait les parents de celle qui nous a recrutés), et America la cuisinière et femme-à-tout-faire. Pour notre arrivée, on a le droit à un repas de roi : un quart de poulet et plus de frites qu'il n'en faut, venant directement de la polleria d'en face, on se dit qu'on va vraiment bien manger. Lorsque l'on demande à quelle heure on commence le lendemain, Luisa nous dit 3h30 pour rigoler, mais la vraie heure est quand même 6h30, rip la grasse mat 😭. On se couche donc assez vite, on découvre que pour aller aux toilettes ils faut passer par le champ où il y a les chevaux, un peu flippant la nuit mais c'est marrant ! Notre chambre est assez simple, entre les enclots à coqs et à cochons !
27 juillet : Le coq nous réveille donc à 6h30 on est debout et... pas de petit dej, on lave des tables et des chaises pour le restau à la place. On fait ça avec America, la cuisinière qui semble faire toutes les corvées ici sauf la cuisine. Pour une ferme des plus ecolo du pays, on est étonné de voir que le tuyau coule pendant toute la matinée, pas vraiment le même esprit qu'au dernier woofing... En plus à cause de la brume il fait vraiment pas chaud. Puis on passe au ramassage de crottins, et il y a de quoi faire ! Un des chevaux est malade et a des colliques, il se couche tout le temps à terre, tremble et c'est assez inquiétant. Mais Luisa et Antonio reviennent avec Walter, le serveur et un remède de médecine traditionnelle pour faire au cheval. Guilhem doit les aider mais le cheval a du mal à boire, après que Guilhem en ait plein la manche on comprend pourquoi : c'est de l'urine... Guilhem est ravi de l'apprendre 😂Apparemment les deux chevaux sont des anciens chevaux de la police montée et de course, mais ils ont l'air plutôt en fin de carrière, et tout maigrichons.
Il est 11h quand enfin on nous annonce le petit dej (Emma commence à vraiment beaucoup beaucoup râler). Et on a le droit à un Caldo de Gallina : c'est un bouillon avec une cuisse de caille, original comme petit dej, finalement ça passe mieux à 11h qu'à 7 ! Avec ça de l'avena (avoine) à la cannelle qu'on aura à tous les petit dej. Luisa nous explique que ce matin elle était au marché mais tous les autres jours on aura notre petit dej à 7h,ouf !
Puis on passe à une autre partie du boulot : appâter les passants pour manger chez nous, il y a notamment de la Pachamanca, plat préparé comme le faisaient les incas avec de la pierre très chaude, nous verrons le lendemain la réalisation. C'est assez gênant de faire avec les passants ce qui nous agasse habituellement lorsqu'on cherche un restau mais il faut s'y faire. Surtout que Walter est un maître dans le métier ! Aujourd'hui peu de clients, et nous pouvons goûter à la fameuse Pachamanca : 3 viandes, pommes de terre, patate douce, maïs préparé "humita", fèves... C'est délicieux ! On retourne devant le restau pour vendre notre Pachamanca mais sans succès. Puis on nous appelle pour faire quelque chose qu'on ne fait pas tous les jours ici, et une première pour nous : il faut tuer un cochon, Guilhem reste regarder et même aider , mais Emma passe juste jetter quelques coups d'œil, un peu dégoutée. Enfin, nous attendons le dîner, mais en ayant l'impression qu'il n'y en aura pas, on a pas déjeuné tôt mais quand même ! Finalement, Luiza et Antonio quittent leur télé pour nous offrir une bière et c'est très sympa, on discute du Pérou et Luiza nous donne notamment sa vision sur les vénézueliens que le Pérou ne cesse d'accueillir et qui volent et tuent pour certains. Uns chose est sûre, Luiza déteste les venezueliens, les chiliens et les espagnols (par rapport à l'histoire du pays), on est bien content d'être français ! Ils paraissent très étonnés aussi qu'on ait l'impression que la Bolivie est plus pauvre que le Pérou, ce n'est pas ce que le gouvernement leur dit... . On apprend aussi qu'ici pour trinquer on verse un peu du liquide du vers par terre à la Pachamama, et on trinque aux trois montagnes/collines autour de la maison qui la protègent (à cause de la brume on n'en a vue qu'une des trois pour l'instant).
28 juillet : Aujourd'hui c'est férié donc normalement il y aura plus de monde au restau ! Comme promis on a notre petit dej au réveil mais c'est pas comme ce dont on a l'habitude : sandwich avec de la patate douce à la poêle et du fromage (toujours le même vraiment pas très bon, enfin plutôt sans aucun goût ) et de l'avena. Puis on repart pour notre activité favorite, ramasser les crottins ! Avant qu'on ait fini de débarrasser tout le champ (il y en a beaucoup des crottins), on nous appelle pour appâter du client. Il est 10h mais pourquoi pas, on a pas envie qu'il y ait aussi peu de clients qu'hier. Mais comme on peut le penser, à 10h personne ne veut aller au restau, on passe donc 2h à poireauter devant le portail en criant le nom des plats qu'on sert. On a donc le droit de venir participer à l'élaboration de la Pachamanca.
La Pachamanca : plat traditionnel datant des Incas, on utilise des pierres chaudes (rouge vif) et de la terre pour une cuisson à la vapeur au contact de la pierre. Pour plus de facilité, la terre peut être remplacée par une superposition de tissus. On commence par faire chauffer les pierres avec un bois spécial du bord de mer qui chauffe beaucoup. On met ensuite à la place du feu, un plat avec de la viande (porc, poulet, bœuf, cuy) marinée, un empilement de pierres chaudes et de viande, puis les pommes de terre, les patates douces (camote), des cosses de fèves et humita (préparation à base de mais blanc avec de l'œuf, du mais blanc cuit et cru haché, épices, sucre... dans une feuille). Puis on recouvre le tout pour ne pas perdre de vapeur.
Enfin une première voiture semble convaincue et rentre, vont suivre des dizaines de clients, faisant notre joie mais aussi épuisement. En effet les clients sont souvent exigeants et on n'a pas été briefés avant donc au début c'est un peu la panique. Et la restauration c'est assez fatigant on doit courir partout, après avoir cramé pendant 2h au soleil. Enfin à 16h on voit le bout et on nous dit de nous reposer un peu pour manger un peu, c'est moins royal que la veille, on a leur soupe avec des abats, mais on est content pour eux qu'ils aient fait du chiffre. Ils nous avouent qu'ils auraient aimé faire mieux et tout vendre, mais c'est quand même déjà pas mal ! Deux des enfants de Luizia sont là comme c'est la fête nationale. Ensuite Antonio commence à construire la structure en bois pour continuer un muret, Guilhem aide avec America (Walter, fonctionnaire dans l'âme, doit être là de 10 à 18h et à 18h01 il n'est plus là). Emma, qui trouve qu'on y est depuis 6h30 quand même, décide de partir à la recherche de la douche. Luiza lui dit qu'il n'y a que de l'eau froide, à force on a l'habitude, mais en plus il n'y a pas de lumière, il fait nuit et c'est dehors, tant pis toutes façons il n'y a pas trop de choix. Ensuite on part à la recherche des gâteaux qu'on a vu passer dans la rue pendant toute la journée, on commence à manquer de dessert ici ! Et on trouve dans le petit marché d'à côté des gâteaux à 0,50 soles soit 13 centimes, ça va nous régaler toute la semaine ! Surtout avec les tips sur Guilhem a gagnés.
29 juillet : Grosse déception la promesse du petit dej n'aura duré qu'un jour... On doit donc ramasser tous les crottins avant de pouvoir manger. Après on demande à aider à la cuisine pour apprendre un peu comment ils cuisinent. On hâche du mais blanc (choclo) avec une grosse pierre puis Guilhem prépare l'humita. Emma va hacher du persil et des épinards également avec la pierre oiur préparer le arroz con pato. On a le droit de rester regarder un peu la télé car toutes les armées péruviennes défilent pour les fêtes de la patrie. Puis on va appâter comme d'hab, il y a pas mal de clients. Emma appate pendant que Guilhem et Walter servent, mais des venezueliens in peu louches et surtout un vieux incompréhensible viennent embêter Emma, ravie. Emma et Guilhem échangent avant la fin de la journée et on est crevé à la fin. D'autant plus qu'au restau on ne parle que espagnol, avec les clients (que ça fait bien rire qu'on soit français) et avec tous ceux de l'Estancia. On a le droit à un bon repas, on discute un peu avec Walter, il a vécu aux us pour "apprendre l'anglais" (il connaît trois mots 😂) et il nous confie qu'il ne sait pas encore nager ! Le soir on a le droit à une infusion de cedron, on prend directement les feuilles dans le jardin c'est pratique, avec encore des patates douces. C'est très bon mais de là à en manger à tous les repas... America, elle, adore, elle nous répète à chaque fois tous ses bienfaits, que c'est grâce à ça qu'elle est toujours aussi forte à son âge (53ans, et oui elle ne s'arrête jamais). Elle n'arrête pas non plus de marmonner des choses qu'on ne comprend pas, et de râler contre Walter qui ne fait pas beaucoup selon elle... Tout un événement malgré sa petite taille !
30 juillet : Le restau est fermé aujourd'hui. Après notre rituel crottin du matin, bananes à la poêle (pas les bananes qu'on connaît mais un type qui ressemble à la pomme de terre et qui se fait cuire). Aujourd'hui on construit le mur ! On passe donc toute la matinée à transporter grosses pierres, petits cailloux, sable...dans des brouettes assez antiaues et faites pour des nains. Pendant qu'on ramasse des cailloux, America nous explique tout naturellement que les araignées sont vénéneuses, que fait leur venin ? Il est mortel... Sympa ! Celles noires avec un point rouge (puta Negra) sont si fortes qu'on n'a pas le temps d'aller à Lima avant de mourir, le mâle moins fort est aussi mortel ("te mate" en espagnol que guilhem comprend "thé maté")... Bref on fait bien attention aux endroits où on met nos doigts, surtout Guilhem qui vient de trouer son gant ! America nous montre la solution : elle est écrase avec un bâton à mains nues, qu'elle warrior! Ensuite commence la construction du mur, Guilhem et Antonio préparent le ciment, à la main évidemment. Puis on met les pierres comme Luiza l'ordonne (elle a tendance à tout vouloir diriger sans faire grand chose ce jour-là) et on coule le béton. On a le droit à un déjeuner à une heure plus raisonnable, avec Inca Kola à foison en plus !
L'inca kola : né en 1935 d'un italien qui cherchait à vendre de l'herba Luisa, comme la boisson ne se vendait pas, il décida de la rendre gazeuse. Toujours sans succès, il l'a colora en couleur or (couleur du soleil et du sang de l'inca, qui signifie ici le roi du peuple que l'on appelle inca) et lui donna le nom de inca kola, avec une représentation d'une tête d'inca. Il essaya ensuite le nuestra inca, c'est-à-dire la boisson équivalente pour la femme de l'inca. Mais la boisson fut rachetée par coca cola, qui choisi de ne garder que l'inca cola, pour ne pas en faire une boisson propre au peuple inca, de plus il mit une carte du Pérou à la place de la tête de l'inca.
Puis on reprend le boulot ! Il faut encore amener des pierres grandes, mediana, tapas... On en peut plus !
On finit par nous dire de nous reposer et on a même le droit à un dîner avec de la bière, on en profite pour refaire l'histoire du Pérou et de toute l'Amérique latine de l'ouest, c'est super intéressant.
31 juillet : On se lève à la même heure que d'habitude mais surprise, aujourd'hui c'est joir de repos ! Bon on doit quand même donner à manger au cheval, balayer dehors et la cuisine. Il faut dire que l'hygiène ici n'est pas la même que chez nous, des poissons et cochons dinde crus restent à l'air libre, c'est envahi de mouches... Mais pour le moment on est pas malade. Le Petit-dej est énorme, patates douces, mais, chicharrones (morceaux de porc), Avena au cacao... America en profite pour nous re-donner da recette anti-vieillesse (à nos mamans) : la camote (patate douce) tout le temps et beaucoup travailler, surtout porter des cailloux. Guilhem devrait appliquer ces conseils car d'après elle il fait 28 ans "à cause des rides" et Emma seulement 25 ! On se repose un peu puis on part se promener avec Luiza et America (Antonio a un autre travail la semaine, on apprend qu'il est en fait président du comité national de l'agriculture, on aurait jamais imaginé !). Comme Luiza n'a pas son permis (même pour sortir la voiture elle a du mal) c'est Guilhem qui conduit, sous les ordres de la Senora Dona Luiza! Sur la route on remarque qu'aucune des collines n'a de végétation, c'est parce qu'apparemment ici il ne peux jamais, même en été et les nombreux pesticides n'aident pas, ils ont même asséché la rivière qui passait avant par la ferme. On va d'abord à Quives pour voir l'ancienne maison et la chapelle de Santa Rosa de Quives, leur sainte patronne. On en profite pour leur demander si la voiture est passée par Copacabana pour se faire baptiser, non non ici c'est plutôt baptême avec la pachamama. Puis sur le retour on s'arrête pour aller voir les, de nombreux dessins sur des rochers. America essaye de nous suivre, mais pour une fois ses 53 ans la rattrapent. Malheureusement encore une fois il n'y a pas d'explication, et ce n'est pas la petite fille qui nous sert de guide qui nous en donne... Comme une enfant, America demande si elle peut ramener un caillou (elle a l'air d'en être fan) et si elle peut écrire nos prénoms sur un rocher (évidemment c'est non) et elle rentre à la maison avec non pas un petit caillou mais quatre gros, elle nous fait bien rire !
De retour à la Finca, nous attendons le cuy que Luiza nous a promis, et de préparer nos crêpes... Mais le cuy s'est transformé en poulet et nos crêpes volatilisées... Tant pis on mange quand même très bien ! Ensuite les deux se mettent devant la télé : Luiza devant sa série et America devant un jeu type Total Wipeout qu'elle regarde tous les soirs, ambiance télé au milieu des poules !
1 août : Rituel du matin : crottin et petit dej. Un chien nous accompagne et se régale des crottins, étrange... America nous explique qu'il n'aime pas sa nourriture et qu'il se nourrit essentiellement de crottes et des restes de la cuisine 😂 du coup on a beaucoup moins envie de le carresser !
Puis on doit encore ramener des cailloux mais Luiza n'est pas là, et c'est America qui supervise le choix si important des pierres. On a des énormes courbatures de l'avant-veille, surtout avec les brouettes complètement tordues. Puis par miracle America nous octroie une pause. Ensuite comme elle ne nous donne rien à faire on va l'aider en cuisine puis on décide de faire un grand ménage, parce qu'on est un peu dégouté par l'état de la cuisine et la quantité de mouches et de gras. On espère juste qu'ils ne se vexeront pas...
L'après-midi elle a du voir qu'on s'ennuyait, parce qu'on passe à une activité passionnante : on nettoie une dechetterie, devant le parc à cochons, où il y a des choses vieilles d'au moins 20ans, du plastique, des bêtes (encore ces araignées mortelles)...Emma est fan de l'activité et ne râle sur Luiza qui regarde sa série pendant ce temps ==> "elle va bouger ses fesses", "moi à 5h j'arrête", "il est nul ce woofing". Bref elle changera vite d'avis 😂 après le nettoyage guilhem va aider Antonio à faire le mur. Journée donc bien remplie mais bien récompensée: trucha pour la cena ! Un délice 😍
2 août : Dernier jour! On va ramasser nos crottins du matin puis on va finir de faire nos sacs. Départ prévu après le déjeuner pour avoir le temps de réserver notre bus. Mais c'était sans compter sur la gentillesse d'Antonio qui souhaite le faire à notre place vu qu'il va à Lima. Aujourd'hui on part faire une nouvelle activité: de la reforestation. En effet la montagne en face de la maison est totalement désertique du fait du manque d'eau. Luiza et Antonio tentent de changer les choses en y plantant 5 arbres par semaine...mais avec le peu d'eau qu'ils ont la plupart meurent! On part donc avec de la terre, de l'eau et les plantes (c'est super lourd tout ça, surtout dans les sacs à patate) pour 1h30/2h de marche jusqu'en haut de la montagne. Là haut on creuse des trous et on plante les arbres qui sont considérés comme sacrés et donc on en prend soin (on leur ajoute même des petites plantes pour pas qu'ils se sentent seuls 😂). Sur le chemin Guilhem tombe, sans blessure heureusement. Mais Luiza lui demande de "pish" (faire pipi), on se demande pourquoi, en fait, pour ne pas que son esprit soit capturé par l'esprit de la montagne "apu" il faut uriner ou manger de la terre. Guilhem se plié donc au rituel. Luiza nous explique donc que les montagnes ici sont sacrées "apu". Elle nous en apprend un peu plus sur la religion des Incas qui croyaient aux quatre éléments : le soleil qui réchauffe, la terre qui nourrit, l'eau qui fait vivre, et le vent qui permet de respirer, auxquels s'ajoute l'amour, mais amour de tous, des plantes par exemple. C'est pourquoi leur catholicisme n'est pas exactement comme celui en Europe : ils ont un nombre inimaginable de virgenes, protégeant des lieux et venant en fait de l'ancienne religion Inca. America nous affirme avec conviction que le Quechua est la première la'gue du pays, on veut bien y croire mais elle ne parle pas plus de quelques mots 😂
En redescendant on passe par un site archéologique (normalement fermé au public mais on est toléré avec nos petits arbres) avec un temple du soleil de l'époque pré inca qu'elles veulent absolument nous montrer mais qui est fermé. Puis on retourne à la ferme, comme on a pas les clés on doit traverser la rivière, normal. Sauf qu'avec Guilhem on se croit plus malins à ne pas vouloir se mouiller et on arrive un quart d'heure plus tard !
Enfin il est l'heure du tant attendu cuy ! On a d'abord des petits chips (morceaux de pâtes frîts) maisons, puis on prépare les pâtes à leur façon : 1,5kg pour 4, les pâtes cuisent dans la sauce, enfin des pâtes sans soupe !
On a le droit avec cette énorme portion à un demi-cuy chacun, c'est cher ici donc on a conscience qu'ils veulent vraiment nous faire plaisir. Emma prend sur elle pour ne rien laisser, et il est bien mieux cuisiné que la dernière fois : c'est très tendre mais on ne peut pas comparer à une viande qu'on connaît.
Ensuite, malgré un ventre très très très bien rempli, on prépare des crêpes avec ce qu'on a : le lait est concentré et la poêle pas vraiment adaptée mais on s'en sort par trop mal. Ils sont super content de ce petit dessert !
Luiza en profite pour expliquer à Emma leurs projets :
- Planter 5 arbres par semaine dans la montagne d'à côté, c'est assez compliqué pour eux lorsqu'ils sont tout seuls. Il faut aussi amener de l'eau à pied pour toutes les plantes. Dans le futur ils aimeraient construire des terrasses comme les Incas pour pouvoir planter plus, mais ils manquent de fonds et les péruviens ne s'intéressent pas beaucoup aujourd'hui au changement climatique.
- Le muret que l'on a aidé à construire servira en fait à faire un mini potager grâce au compost de la cuisine. Sa situation dans l'entrée permettra à tous les client s du restaurant de passer devant, le but est d'essayer de sensibiliser les péruviens en les incitant à faire pareil chez eux.
- Ils ont aussi un projet dans les Andes pour faire un élevage de Llamas, ce n'est encore qu'une idée, mais ils manquent aussi de fonds.
Antonio et Luiza sont donc parmi les quelques péruviens à s'inquiéter pour le climat, ils essaient de sensibiliser le reste de la population à travers leurs divers projets. Malheureusement ils manquent de fonds pour tous les mener à bien, mais ils se débrouillent quand même pour les faire avancer. Nous leur avons demandé de nous envoyer des photos de l'avancée des projets afin de pouvoir parler d'eux, car les pays en développement comme le Pérou ont vraiment besoin de gens comme eux.
C'est l'heure de partir mais Luiza veut nous faire un Pisco sour 😅 finalement elle ne trouve pas de glace donc elle abandonne l'idée mais elle nous amène faire un tour de son verger pour nous décrire toutes les plantes. Ils nous offrent également un morceau de laine d'aplaga et un bonnet pour Guillermo et des chaussettes pour Cot Cot.
Puis avec surprise ils nous conduisent... Jusqu'au terminal de bus, dans le terminal même ! On a encore le droit à des pop-corn et un dessert, on dirait nos grands parents !