Réveil tranquille dans notre chambre d'hôtel climatisée. On petit-déjeune dehors. Les temps est couvert ce matin, on est surpris mais au moins, il fait encore frais. C'est très agréable!
A à peine 9h, un agent de l'agence Savanna arrive déjà avec le 4x4 qu'on a loué. Il a une heure d'avance, pas mal!! On passe plus d'une heure et demie avec le gars de l'agence à tout checker. Il y a de quoi faire...
On démarre avec le grand coffre: petit-frigo avec batterie séparée, deux bouteilles de gaz, deux brûleurs, deux chaises, une table, l'échelle, une caisse avec un set de couverts (dont économe, gros couteaux de cuisine, tire-bouchon, spatule en bois..), un gros canister d'eau, deux assiettes, deux bols, deux tasses, une bassine pliable pour faire la vaisselle, deux torchons, du produit vaisselle, une éponge, des allumettes. La grande classe quoi!!!
Puis passons au matos technique: les deux cricks (dont un qui ne marche pas :( ), les outils nécessaires pour changer une roue, deux roues de rechange...On veut tout tester.
Enfin, on apprend à installer la tente sur le toit. Sympa :)
On demande aussi à la conduire. C'est Gero qui s'y colle! On part sur la route asphaltée d'abord. Ici, on roule à gauche, première grosse différence. Ça vaut dire que le volant est à droite, le levier de vitesse à gauche; ). Et que sur la route, tout est inversé. Pas facile!! Puis on part dans le sable sur le côté de la route pour tester le mode "4 roues motrices". C'est parti!!
De retour au lodge, on passe à la partie administrative et là, problème...Gero ne retrouve plus sa carte de crédit (celle avec laquelle une partie est déjà payée). Pas de panique...Réfléchissons...On déballe tout le sac de Gero, on fouille partout pendant un bout de temps. Rien.
Alors qu'est-ce qu'on fait concrètement tout de suite maintenant? Le gars de l'agence appelle son boss pour savoir quoi faire. Pas d'autre carte acceptée...Ok pour une impression papier de la carte. Heureusement qu'on a sauvegardé tous nos documents sur notre cloud et que le personnel du petit lodge est très sympa. On peut imprimer depuis leur ordinateur. Toute cette histoire nous prend un temps fou. En parallèle, j'essaie de joindre le lodge de Victoria falls, en vain. Puis Gero vérifie ses comptes. Tout va bien pour l'instant...On se dit aussi qu'on a encore mes deux cartes bancaires.
Une fois l'affaire réglée, Gero remballe toutes ses affaires et on charge nos sacs dans la voiture. Il est déjà 13h...On se pose quand même avant de partir pour reprendre nos esprits et manger un bout.
Il fait à nouveau très chaud. Gero est motivé malgré tout pour commencer à conduire. C'est parti mon kiki!! :).
On s'arrête en ville pour refaire quelques courses et aller à la station-essence faire le plein. Puis c'est vraiment parti :). Direction: Chobe national parc!
Rainer, l'Allemand rencontré à Great Zimbabwe, nous avait conseillé d'entrer carrément dans le parc et de prendre la "river road" et non la nationale bitumée. Vu notre début de journée, on hésite un peu...On va quand même à la "gate" et on se renseigne auprès du ranger. Selon lui, pas de souci. Il y a des parties sableuses mais ça passe bien. Il nous faut selon lui maximum 4 heures pour ressortir de l'autre côté du parc.
Ça nous paraît énorme vu le peu de distance sur la carte...Il est 14h. Le parc ferme à 19h. On est motivé. Allez hop, on se lance! Comme on emprunte ce chemin, on doit payer l'entrée du parc pour 120 pula/personne (10 euro) et 50 pula (4 euro) pour la voiture. Par ici la monnaie!
A peine entré dans le parc, on comprend vite notre douleur! Le chemin part sur la droite (panneaux + maps.me) et nous met d'emblée en difficulté. C'est très sableux et la voiture est difficile à contrôler. Qu'est-ce qu'on fait là?! Help!!
Gero essaie de ne pas sortir des traces déjà bien creusées mais parfois ça patine... La conduite fait penser à celle sur la neige.
On est, en prime, suivi par deux voitures de safari qui, elles, gèrent bien mieux. Pas simple. Rester concentré. No stress...Alors comment ça marche les "4 roues motrices" déjà?! On est vraiment content d'avoir testé ce matin (en pensant qu'on s'en servirait vraiment au cas où...tu parles!!).
Une fois en bas, on longe de près la rivière sur une piste un peu plus praticable...On respire! Malgré la clim', on est dégoulinant! On peut dire qu'on a des sueurs froides...Heureusement, les conditions sont meilleures. On profite des buffles et des impalas en train de brouter de l'herbe au bord de l'eau.
La sensation de conduire sa propre voiture dans un parc est complètement différente de celle en safari. C'est chouette de pouvoir s'arrêter à notre guise. On se sent bien plus libre mais...
Plus loin, il y a au moins 5 voitures de safari.
Que se passe-t-il? Il y a en fait plusieurs lions posés près d'un éléphant mort allongé au sol. L'ont-ils abattu? Ça paraît invraisemblable mais qui sait?!
On poursuit notre chemin parmi les voitures de safari ce qui me rassure à l'approche des éléphants. En effet, il y en a des dizaines...Ils sont à gauche, à droite, devant, derrière, dans l'eau et surtout très près de nous (ou nous très près d'eux)...J'hallucine qu'on puisse autant s'en approcher en voiture. Je ne suis pas super sereine quand même mais les réactions des conducteurs de voitures de safari nous aident à savoir quoi faire comme reculer un peu pour laisser passer un éléphant qui s'engage sur le chemin, couper le moteur si on compte un peu les observer. Ceux dans l'eau se baignent. La scène est très belle et c'est la première qu'on voit ça. Il y a aussi beaucoup d'éléphanteaux tout mimi. Une fois que la voie est un peu plus libre, on passe. Le sable est assez irrégulier et Gero doit vraiment se concentrer.
On peut aussi venir en bateau On continue à longer la rivière et on tombe à nouveau sur un troupeau d'éléphants en plein sur le chemin. Certains nous fixent. Je n'aime pas trop ça. Comment passe-t-on maintenant? On patiente...Evidemment, plus une seule jeep dans les parages. On est vraiment seul...Reculer semble aussi compliqué...Là, je sens que je suis de plus en plus tendue. J'ai envie de nous téléporter. Ils sont vraiment imposants et très près... Puis on se lance quand on le sent. Mission accomplie!! Ouf!!Je félicite Gero. Que d'émotions!!
Et là, l'ironie du sort veut qu'on atterrisse en fait dans une impasse!!!! On comprend mieux maintenant pourquoi on est seul!! Je n'ai plus regardé maps.me entre temps, erreur fatale!!!! On fait demi-tour et nous voilà confronté au même défi: passer le troupeau d'éléphants. Aie aie...C'est chaud. C'est bon, on y arrive assez rapidement. Je me sens KO émotionnellement...Gero a vraiment géré la conduite pendant que moi j'essayais de contrôler mes peurs. Mais sont-elles vraiment irrationnelles? Gero n'en mène quand même pas large non plus!
Puis on se remet sur le bon chemin. Il reste éprouvant car ça monte et ça descend de façon irrégulière dans du sable plus ou moins profond. Ça tourne aussi! On fait même une ou deux sorties de piste au ralenti. Bref, la totale pour des débutants comme nous et ce dès le premier jour;). Et encore, on n'est pas au bout de nos surprises!!!
Il est déjà 16h. Ça fait plus de 2h qu'on est dans le parc et on se rend compte qu'on a parcouru seulement une dizaine de kilomètres!!! On décide donc d'emprunter plutôt le chemin en contre-haut de la rivière et non le long de la rivière. Bonne idée jusqu'au moment où on bifurque quand même pour aller jusqu'à la seule aire de pique-nique du parc en contre-bas. Des éléphants sont à nouveau en plein sur le chemin dans les bois...Un éléphanteau sur le côté gauche accélère le pas vers nous en râlant puis il se calme. Ouf! Le problème, c'est que cette fois-ci, on se sent complètement bloqué car devant nous, deux éléphants semblent protéger un éléphanteau allongé au sol. Est-il mort? Blessé? Ce qui est sûr , c'est qu'ils n'ont pas l'air de vouloir bouger d'une trompe...! Et je n'ai pas du tout envie d'insister non plus. Alors seule solution: marche arrière...Ça le fait. Gero arrive même à faire demi-tour plus loin! Bon, là, on est clair: on ne bifurque plus. Assez d'aventure pour aujourd'hui!!!!
Alors qu'on discute, Gero plus détendu au volant, la piste est à nouveau très sableuse. Gero s'arrête pour passer de H4 (4 roues motrices) à L4 (puissance supérieure!) mais impossible de redémarrer....on patine! On tente de reculer, d'avancer, de reculer. Rien à faire!! On n'y croit pas mais c'est bien ça: ON EST ENLISÉ dans le sable en plein milieu du bush et pas une autre voiture en vue...Et le plus drôle, c'est que l'agence a oublié de nous fournir une pelle. On pensait l'acheter dans la prochaine grosse ville...Problème, c'est maintenant qu'on en aurait besoin.
Ok, restons calme...On sort...
Etape 1: on déterre au mieux les roues déjà bien enfoncées dans le sable. Gero essaie de démarrer. Aucun changement.
Etape 2: on sort les deux cales en bois qu'on place sous les roues arrière. Rien.
Etape 3: on enlève de la pression des pneus. On sait que selon les conditions, la pression des pneus doit être différente mais on ne l'avait pas vraiment pris au sérieux. Pression de base: 2,2 bar. Pression pour route en gravier: 1,8. Pression pour piste en sable: 1,4. Pression pour sable profond: 0,8 bar. Et là, je vois que ça marche! Gero avance puis recule puis avance...C'est reparti! Youpi!! Je cours et saute dans la voiture, Gero ne doit surtout plus s'arrêter.
On est soulagé de s'en être sorti après une petite demi-heure quand même! On est tout content et on se félicite!!!
On est aussi heureux de savoir qu'il y a une centaine de mètres plus loin une possibilité (parmi d'autres) de rejoindre la nationale. Là, c'est bon, on a notre dose pour aujourd'hui!!!! Direction la sortie. En plus, il est déjà 17h. On s'arrête avant de retourner sur la route asphaltée pour regonfler les pneus à 2,2 bar! Et je prends le relais pour la conduite!!!
C'est aussi la première fois que je conduis à gauche. C'est vrai que c'est étrange. Les conditions sont top en tout cas pour apprendre car il n'y a quasiment personne sur la route. J'ai tendance à être trop à gauche. Gero me régule!
Il nous faut plus qu'une trentaine de minutes pour atteindre le camping qu'on a réservé ce soir à Muchenje. La route est belle. Des baobabs et les autres arbres aux branches plates agrémentent le beau paysage.
Le camping "Muchenje lodge" est en bord de route d'un côté mais surtout en bord de rivière. On a la place 5. C'est très grand. Ça nous fait penser au Canada. Il y a un lavabo, un emplacement pour faire du feu. L'endroit est très beau. Il y a un grillage en bord de rivière qui sert de protection contre les animaux. On s'installe alors que le soleil descend progressivement.
Merci, on avait remarqué;)
Puis on part rapidement se baigner dans la jolie petite piscine du lodge. Le bonheur! Ça nous fait un bien fou après cette journée plus qu'éprouvante!!! On se remémore les différents moments de la journée. On en rigole!
La lumière de fin de journée est superbe! On savouuuure ce beau moment d'insouciance et de bien-être.
Avant de retourner à notre campement, on se pose un peu sur la terrasse au-dessus de la rivière. Bel endroit que les moustiques nous encouragent néanmoins à vite quitter;).
Ce soir, on cuisine sur nos deux grosses bouteilles de gaz, on mange dans de vraies assiettes (en plastique rigide) sur une table avec de vrais couverts et on est assis sur des chaises! Wouaouh! La classe:). On se sent soudainement un peu plus riche; ).
On se rend en effet compte depuis aujourd'hui qu'on entre dans un autre monde! Tous les gens autour de nous ont des 4x4 de fou. Nous, à côté, c'est de la gnognotte;). On est sûrement les plus pauvres des riches! On constate aussi que les gens sont globalement bien plus âgés. L'ambiance est complètement différente de celle qu'on a vécue jusqu'à maintenant.
On reste dehors un bon bout de temps à écouter tous les bruits comme celui du claquement de l'eau de la rivière. Des crocodiles?
Puis, on grimpe dans notre tente sur le toit à l'aide de l'échelle!! Ça nous fait bizarre de ne plus dormir dans notre propre tente et en même temps, c'est chouette de vivre une autre aventure:). La tente est à peu près aussi grande que la nôtre. On a de la place. Nickel:)