De Namutoni à Halali (75 km)
Réveil 6h du matin. Tout le monde s'active. Le ciel rayonne déjà. Le soleil est en train de se lever à l'horizon sous mes yeux ébahis!!! C'est grandiose...
Départ à 6h25 dès l'ouverture du parc (6h20). Etonnement sur l'ensemble de la matinée, on croise peu de voitures. Le parc est tellement vaste et les pistes y sont nombreuses; c'est pourquoi je pense qu'on est vite dispatché.
La lumière est si belle ce matin: elle est intense et encore longuement dans les tons rouges. La lune blanche et toute ronde donne au paysage un côté mystique. Elle s'estompe peu à peu jusqu'à devenir transparente tout en laissant place au soleil.
On décide d'avancer ce matin jusqu'au point d'eau lointain de Okerfontein. Dans un sens, c'est un mauvais plan car c'est à plus de 25 km. On aurait dû aller directement à Chudop tout près de notre campement (celui d'hier soir) car on y a vu beaucoup d'animaux donc les chances sont hautes d'en voir à nouveau ce matin. Et en même temps, ce n'est pas grave car tout ce qu'on voit et ce qu'on vit sur la route est magnifique...
...Notre première girafe de la journée en train de manger sur le bord de la route. Nos premiers zèbres plongés dans la lumière vive du soleil sur fond lunaire. Des dizaines de buffles et de zèbres répartis sur la vaste étendue d'Etosha pan. Que de scènes uniques en leur genre. Souvent, on arrête le moteur et le calme de la nature, agrémenté par les chants joyeux des oiseaux, nous imprègne.
Sur le chemin, il y a plusieurs points d'eau. On les voit sur maps.me mais aussi sur la carte du parc achetée hier au petit magasin du complexe touristique (pour 53 dollars namibiens soit 3,50 euro). On avait hésité mais vu le prix, pas besoin de réfléchir pendant trois heures;). Il s'agit en fait d'un booklet en format A3, en couleur, non seulement avec la carte des pistes, leur kilométrage mais aussi quelques explications et tous les animaux répertoriés. C'est très bien fait.
Kudus Revenons à nos points d'eau! Il faut savoir que certains sont naturels alors que d'autres sont artificiels. Notre premier réflexe est de ne pas aller à ceux artificiels. Erreur! On lit en effet que certains sont très prisés par les animaux, parfois plus que d'autres naturels. Donc...
Après 17 km de route en gravier très agréable à rouler, on bifurque vers le sud pour faire une boucle de 5km passant par Ngobib. Pas d'eau à celui-ci.
Puis, on se dirige vers le Nord sur la grosse boucle en face de la précédente. Celle-ci nous fait faire un tour de 27 km. Les chemins sont assez différents des uns des autres. Parfois, le bush est plus dense, parfois les arbres sont plus verts etc...La route et le jeu de couleurs valent en soi le détour même si Gero est déçu de voir peu d'animaux ce matin à part des zèbres en quantité et quelques girafes. En ce qui me concerne, je suis toujours aussi contente à chaque girafe rencontrée:))).
A la moitié du chemin, il y a une aire de pique-nique et des WC. Le sigle "P" sur la carte indique leur présence. Cette aire ne semble pas très bien entretenue et le grillage de protection contre les animaux est partiellement défoncé mais pas d'animaux en vue. Je pars donc aux toilettes moyennement propres mais il y a quand même du papier;).
On ne s'attarde pas là. On poursuit pour le point d'eau d'Okerfontein! La piste a par moments des trous plus ou moins profonds à répétition. Je dois rester concentrée!! Malgré tout, on n'a pas du tout utilisé la fonction "4 roues motrices". C'est pour dire comme le chemin est relativement praticable. Tant mieux!!
Springboks
Plus loin, on passe par Springfontein avant de s'arrêter à la prochaine aire de pique-nique non loin! Sur la magnifique route parcourant la vaste plaine aux tons jaune, vert, gris, marron, une voiture venant dans l'autre sens nous fait signe de nous arrêter. Ils veulent juste nous passer le mot: ils viennent de voir 3 éléphants plus loin sur la route. Ils nous indiquent où. C'est sympa:). Ils sont tout contents d'en avoir rencontrés. Moi, je ne suis pas trop pressée d'y aller;). Hé hé, les éléphants, c'est pas un, deux, trois qu'on a déjà vus mais des dizaines alors bon, ça ne me paraît pas si dingue que ça; ). Mais dans ce parc, ce n'est pas si évident d'en voir; c'est pourquoi les gens sont au taquet! Je les comprends. D'ailleurs, quand on s'arrête à l'aire de pique-nique quelques kilomètres plus loin pour prendre notre petit-déjeuner, on discute avec un gentil couple hollandais qui est justement à la recherche d'éléphants. On leur passe le mot mais ils vont dans l'autre sens aujourd'hui. Dommage pour eux. On leur promet aussi qu'à Chobe au Botswana où ils comptent aller, ils seront comblés. Ils sont tout contents, c'est rigolo!!
On poursuit donc pour Halali via Goas et Nomians. On laisse de côté le long détour de 33 km de l'Eland drive. Et là, peu de temps après, on voit les trois éléphants en question. Ouf, ils ne sont pas sur la route mais tranquillement dans le bush juste à côté. On s'arrête à proximité d'eux. Aucune réaction. Ils continuent à manger paisiblement. Ils sont très imposants et très gris aussi. Je les trouve différents (en couleur) de ceux déjà rencontrés hors parc. Ils ont l'air sympatoche. On dirait presqu'ils sourient; ). Ça nous rappelle qu'on en a déjà vu un ce matin mais celui-là de loin. C'était très joli car il se distinguait bien dans le paysage.
Il nous faut 15 km pour rejoindre les points d'eau de Goas et Noniams avant de descendre au sud pour rejoindre le Rhino drive. En effet, Gero est déçu de n'avoir vu encore aucun rhinocéros. Alors avec un nom pareil, on se dit que ce drive va forcément nous mener à l'un d'eux; ). On est aux aguets. En vain...Par contre, la piste est très sympa car vallonnée et parfois plus sinueuse à travers un bush un peu plus dense et verdoyant sur fond de petites collines (Helio hills). Chouette, le paysage est changeant!!
Juste avant Halali, on va à un petit point d'eau par une piste défoncée mais ça n'en valait pas la peine.
Halali: nous y voilà! Il est environ 14h. On a roulé plus de 6h en mode "safari". La fatigue se fait sentir!
Après s'être présenté à la réception avec notre feuille de réservation, on va sur le camping encore assez vide. On se trouve un bel emplacement avec deux arbres pour avoir de l'ombre et installer notre hamac :). Il manque la table en pierre (cassée) mais peu importe!!
On profite de notre belle après-midi comme il se doit. Repos tout d'abord! Puis, je bouquine. Hier, à la piscine, j'ai terminé mon livre sur la Zambie. Oui, ouii, j'ai quelques pays de retard je sais, hihi ;). Après avoir lu mon livre sur la Tanzanie dont j'ai déjà parlé, je m'étais attaquée au livre "Mother of Malawi"(Al Gibson), une histoire vraie et plus que tourmentée d'une femme hollandaise qui a construit d'abord un orphelinat puis bien plus pour les enfants au Malawi près de Blantyre. Ça m'aurait bien intéressée d'y passer d'ailleurs! Ce livre est aussi adapté à ce qu'on a ressenti au Malawi: la foi puissante en Dieu. Le livre y fait sans cesse référence. En temps normal, j'aurais trouvé le style bien trop lourd mais là, j'ai trouvé que ça collait parfaitement au contexte;). Après le Malawi, comme on a pas mal enchaîné (faut pas croire, on est overbooké!!), j'ai mis du temps à le terminer. Au Zimbabwe, j'ai enfin commencé "Patchwork" (Ellen Bandu-Aaku). Ce livre en anglais raconte la vie d'une fillette puis femme zambienne. Le style très personnel de l'auteur m'a beaucoup plu mêlant légèreté et profondeur. Et j'y ai appris beaucoup de choses sur les croyances, les coutumes et le pays de façon générale. Je le finis presqu'avec regret! Maman, tu vois de quoi je parle, hein! Dur de quitter un livre...
...Mais c'est pour entamer désormais celui en français d'Élie Fontenaille-N'Diaye, "blue book" sur l'histoire de la Namibie et plus particulièrement de la protection puis colonisation allemande. Finalement, ça tombe bien que je ne commence que maintenant car après Waterberg, Tsumeb, on est en plein dedans! Je ne pars pas de zéro. Le style du livre est excellent et je suis en train de le dévorer, allongée peinarde dans le hamac. Il y a du soleil et un peu de vent. Les conditions sont juste parfaites :).
On va ensuite à la grande piscine dans laquelle on peut vraiment nager. Très sympa et l'eau est booonnne.
Halali est un camping un peu similaire à celui de Namutoni mais en mieux. Les infrastructures sont plus soignées.
Vers 17h, on repart pour notre game drive du soir. Il ne faut pas croire, ce n'est pas de tout repos ces jours de safari!! C'est Gero qui prend le volant ce soir. C'est parti :).
Notre but: aller au point d'eau de Rietfontain à 16 kilomètres d'ici. Et on n'est pas déçu du voyage: un rhinocéros au bord de l'eau. Superbe!!! Gero est aux anges!! La patience récompense toujours ceux qui savent attendre; ).
On observe la scène sublimée par la présence de deux lions allongés au sol en train de dormir (pour changer)!.
Quant au rhinocéros, malgré sa taille et son poids, on constate sa vivacité au moment où il se retourne en un éclair ou au moment où il s'éloigne en courant.
On décide de poursuivre pour atteindre Salvadora. La piste traverse une vaste étendue plate parsemée de buissons dans les tons verts. L'ensemble est superbe. Il n'y a rien à perte de vue à part deux trois arbres verdoyants majestueux.
A Salvadora, rien. Par contre, deux gars nous disent d'aller au prochain point d'eau. Où? "Prochain arbre à gauche!". C'est drôle!!
Et en effet, non loin de là, à Charitsaub, nous avons la chance de voir 6 lions dont 2 lionceaux en train de se reposer. C'est très chouette:).
Lumière du soir
Comme l'heure tourne, on revient sur nos pas et on décide de s'arrêter à nouveau à Rietfontain. Il y a une dizaine d'éléphants de toute taille en train de se rafraîchir! Puis le rhinocéros se pointe à nouveau surgissant de nulle part mais ce n'est pas du goût des éléphants! Un éléphant le charge. On assiste à la scène. Je ne suis pas très rassurée de le voir s'énerver mais tant que ce n'est pas contre nous; )...On a du mal à partir car il y a de l'action!!!!
Problème: il est 18h48 et la grille ferme à 19h! Aie aie...on était déjà short avant mais là, ça relève du défi...On a plus de 16 kilomètres à parcourir sur de la piste en gravier plus ou moins régulière. Vitesse maximale: 60 km/h. On a 12 minutes. C'est méga chaud. Et si on arrive en retard, que se passe-t-il?! Bon, on verra bien. On n'est pas les premiers à qui ça arrive hein! Concentration maximale pour Gero et sa copilote. "Appuie sur le champignon pilote". On arrive tout de même à savourer partiellement le magnifique coucher de soleil dans nos rétroviseurs.
On a l'air d'être vraiment les derniers!! Je suis notre avancée sur le GPS pour donner des repères psychologiques à Gero aussi. Les kilomètres ne défilent pas vite je trouve!!
Et nous voilà à 19h04 devant la grille FERMÉE!! On est en Afrique ou quoi? Cliché!! Même ici, ça ne rigole pas avec les horaires. Le gardien nous ouvre tout tranquillement en nous saluant!! Tout va bien, on ne se fait même pas engueuler! En même temps, on a été bon;). On a l'impression d'avoir relevé un sacré défi!
Comme on est encore dans le feu de l'action, on va jusqu'au point d'eau du camping. C'est joli mais il ne se passe pas grand chose. On redescend cuisiner. C'est que ça creuse tout ça;).
Vers 21h, même si je suis déjà capable d'aller dormir, on est trop tenté par le spectacle du point d'eau dont les prospectus font la publicité. On y remonte donc en pensant s'y regarder un film (avec écouteurs bien sûr!) en attendant un éventuel animal. Mais à notre grand étonnement, le spectacle a déjà commencé: un rhinocéros noir est en train de boire tranquillement de l'eau. Le point d'eau est éclairé par deux gros projecteurs à la lumière orangée. Il y a un grillage, un auvent et des roches/bancs sur lesquels s'asseoir. Le silence total est requis.
Peu de temps après, un troupeau de zèbres entre en scène. Le rhinocéros leur fait bien comprendre qu'ils n'ont rien à faire là. En plus de ça, de petits "blackbaked jackals" les embêtent.
Après quelques tentatives des zèbres peu téméraires pour approcher l'eau, ils s'en vont et réapparaissent d'une autre côté du point d'eau. Malins ces zèbres:). Ils boivent enfin au point d'eau. Puis un autre rhinocéros, blanc cette fois-ci, se pointe. Le premier est pénible et lui casse aussi les pieds à lui mais il ne se laisse pas stresser et part boire plus loin. A cet instant précis, le tableau est parfait:un rhinocéros de part et d'autre du point d'eau et les zèbres groupés entre les deux! Trop fort!! On a alors vraiment l'impression que tout est orchestré quand une dizaine d'éléphants arrivent d'un pas rapide et décidé vers le point d'eau. Le spectacle est grandiose!!! Ils chassent de ce fait les rhinocéros apeurés et les zèbres. Les éléphants restent longtemps: ils se servent tous de leur trompe pour se déverser une sacrée quantité d'eau dans la bouche, certains vont carrément presqu'entièrement dans l'eau. Un éléphanteau et sa maman sont particulièrement beaux ensemble!
Parfois, le rhinocéros noir refait son apparition mais il déguerpit à nouveau vite fait; ). Alors que les éléphants quittent la scène, un rhinocéros blanc avec son petit arrivent! C'est un vrai défilé, on n'en revient pas. Est-ce tous les soirs comme ça ou est-on chanceux? Après une dizaine de minutes, ils quittent le point d'eau en s'éloignant pour rejoindre le bush. Fin du spectacle! On aurait trop envie d'applaudir!! Où est le metteur en scène?! BRAVO!! Enfin, le rhinocéros noir revient et boit exactement au même endroit que lorsqu'on est arrivé. Incroyable!!!
C'est aussi le moment où on se décide pour partir. On pourrait y rester des heures mais il est déjà 23h. On est vraiment claqué!!!