Première étape au pays d’Oz : Perth

Les compères en vadrouille ont posé leurs sacs à dos à Perth pour quelques mois. Une excursion qui s’annonce riche en découvertes !
Février 2023
16 semaines
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Voilà une semaine que nous avons atterri au pays d’Oz et quel grand changement. Après les paysages et la culture balinais, nous avons rejoint le pays des kangourous, des 4x4, du surf et du barbecue. C’est un tout autre décor !

Nous avons posé nos sacs à dos à Perth, une ville de 1,9 millions d’habitants (Paris c’est 2,1 millions d’habitants) et de 6 418 kilomètres carrés. Elle est située en Australie-Occidentale (Western Australia). Actuellement, nos logeons chez Noel, à Palmyra, en banlieue de Perth. C’est un peu comme Marne-la-Vallée / Paris ou bien Avrillé/ Angers.

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Nos premières impressions

Nous sommes émerveillés. Perth est la quatrième plus grande ville d’Australie mais nous n’avons pas ce sentiment d’oppression et de « fast life ». Bien au contraire, grâce aux grands espaces verts et à l’océan qui borde la ville, nous avons l’impression d’être au grand air tout en ayant accès aux commodités d’une grande ville. C’est vraiment très agréable. A cela s’ajoute la météo qui est, on ne peut plus merveilleuse. Nous nous réveillons chaque matin avec un grand ciel bleu et au minimum 30°c. L’hiver français nous paraît déjà bien loin.


Nos premiers pas en Australie

La vie à Perth est bien éloignée de ce que l’on connaît. En effet, puisqu’il fait beau une grande partie de l’année, les habitants de la ville profitent davantage des extérieurs, et notamment de la mer qui la borde. Nous avons constaté que les perthiens commençaient leur journée de travail relativement tôt, aux alentours de 7h et la finissait tôt, vers 16h. Cela leur permet donc de profiter de leur fin de journée pour faire du sport, aller se promener, faire un barbecue, se baigner ou bien admirer un coucher de soleil sur la plage en sirotant une petite bière. Les australiens, du moins ce que l’on a pu en voir jusque-là, sont très friands de couchers de soleil. Ainsi, progressivement nous nous acclimatons au mode de vie des australiens en admirant très souvent les couchers de soleil.


Une semaine bien chargée en paperasse

Même si nous profitons du soleil, de la mer et de la ville, nous n’en oublions pas moins pourquoi nous avons atterri ici : pour travailler. Et pour cela, nous avons eu besoin de faire de nombreuses démarches administratives. Cela fut très fastidieux même si c’est bien plus rapide et efficace qu’en France. Nous avons donc : fait la demande de TFN (Tax File Number, un numéro obligatoire pour travailler en Australie), acheté notre carte de bus, pris de nouveaux numéros de portables, ouvert un compte en banque et cherché un logement pour les deux prochaines semaines. Nous avons également passé la white card qui est une preuve de notre aptitude à travailler dans la construction. En effet, la construction étant un secteur en plein essor (et qui rémunère plutôt bien) à Perth, nous avons décidé de commencer à travailler dans ce domaine. Notre objectif est de travailler quelques mois pour ensuite partir sur la côte est (si tout se passe bien!). Ainsi, nous avons passé ce fameux examen de la white card. C’était assez amusant et déroutant car nous nous attendions à quelque chose de similaire à l’examen du code… Mais il en a été tout autre ! L’examinateur nous donnait les réponses et nous laissait échanger entre nous. Nous avons donc obtenu la white card fingers in the noise !

Grâce à ces premières démarches nous avons pu postuler en agences d’intérim et décrocher un entretien pour travailler dans la construction. L’entretien s’est très bien déroulé. Afin de montrer notre motivation et nos aptitudes nous avons dû… faire des exercices physiques ! Des squats, des étirements, des sits-up… c’était une première pour nous ! Encore une fois. Nous attendons maintenant une réponse pour commencer à travailler le plus vite. Nous avons hâte.

Enfin, pour couronner le tout, nous avons acheté une petite voiture, une Mazda 2 que nous avons rebaptisé Phoebe, en hommage à la très grande Phoebe Bouffay.

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Nous sommes des explorateurs et depuis quelques temps, nous nous sommes découvert une passion pour les excursions en forêt, en plein coeur de la nature (allez savoir pourquoi). Avec ses 600 parcs nationaux dont 60 en Western Australia, l’Australie se révèle être un terrain de jeu idéal. Notre nouveau terrain de jeu.



Chaussures de randonnée aux pieds, réserve de bouteilles d’eau, crème solaire appliquée et casquettes enfilées, nous voilà parés pour fouler les sentiers de terre battue du légendaire bush australien.

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Samedi 4 février - arpenter le Serpentine National Park. 

Nos pérégrinations dans les parcs nationaux et forêts débutent au Serpentine National Park. Situé à 1 heure au sud est de Perth, il s’étend sur plus de 4 hectares. Il est la propriété des Whadjuk, faisant partie du groupe des Noongar, la population aborigène vivant sur la région de la Swan Coastal Plain (cf. carte). La particularité de ce parc est la formation de la cascade Serpentine qui s’explique par la présence de la rivière du même nom traversant le parc.

Crédit photo : Wikipédia  


Ainsi, curieux d’en découvrir davantage, nous voilà partis pour une petite randonnée de 5 kilomètres sur un petit sentier nous menant au sommet et nous permettant d’avoir une vue à 180°. Tranquillement nous commençons notre randonnée. Nous admirons la couleur rouge ocre de la terre, la végétation sèche et les fleurs très colorées. Mais très vite le chemin se corse et la montée se fait raide. Sous 38°, nous vous laissons imaginer nos têtes rougies par la chaleur et nos dos dégoulinants… un vrai plaisir ! Après une petite heure de montée, nous arrivons au sommet où une tribu de kangourous nous attend un peu apeurée. Nous admirons la vue et nous apercevons la cascade en contrebas. Magnifique, nous nous sentons seuls au monde.

Après de longues minutes de contemplations, nous décidons de redescendre pour un petit plongeon dans la cascade. Un vrai bonheur. L’eau est fraîche et l’environnement est agréable, pile ce qu’il nous fallait après cette première excursion.

Petite anecdote, et pas des moindre. Salomé, en admiration devant un kangourou, a manqué de se faire pourchasser par ce dernier, intrigué par le contenu de son sac. Moralité, les kangourous sont comme les singes de Bali : des fouines.


Dimanche 5 février - se perdre dans le Bibbulmun Track

Le lendemain de notre première petite randonnée de 5 kilomètres et surtout pas rassasiés de la distance, nous décidons de nous rendre à Bibbulmun Track. Il s’agit d’un des plus grand et long sentier de randonnées. Il s’étend sur 1 000 kilomètres, de Kalamunda (dans les hauteurs de Perth) jusqu’en Albanie sur la côte Sud. Nous ne connaissons pas la demie-mesure. Et bien évidemment, nous nous étions renseignés que partiellement sur les options de randonnées, sinon cela n’aurait pas été drôle.

Nous voilà donc partis pour une petite randonnée de 9 kilomètres, de quoi nous dégourdir les jambes sur un sentier qui est indiqué comme « facile ». Amis lecteurs, vous commencez à nous connaître et vous vous doutez bien qu’il y aura des péripéties. En effet, au bout d’une heure en difficulté, sous un soleil de plomb et sur un sentier pas si facile que cela, nous réalisons que les indications que nous suivons nous mèneront à une boucle bien plus grande que 9 kilomètres. En réalité, nous ne savons même pas quelle va être la distance finale, nous constatons uniquement que nous nous éloignons de plus en plus de notre point de départ. Google maps en mains, nous contournons, coupant à travers « bush », faisons demi-tour, nous arrêtons puis repartons. Bref, une petite balade qui aura finalement durée plus de 3 heures. Ainsi, nous aurons parcourus 12 kilomètres sous un soleil à faire cuire un œuf. D’ailleurs, nous sommes bien rentrés cuits comme des œufs de cette expédition. Malgré tout, nous avons pu revoir un kangourou (c’est toujours une surprise, surtout quand il est en pleine nature) et découvrir de nouveaux paysages. Nous avons traversé des espaces où la végétation était sèche où nous avons pu voir les vestiges des grands incendies, la terre était d’un rouge très profond et il n’y avait pas âme qui vive. Digne d’un western !


Malgré la fatigue, nous avons adoré car nous avons pu couper avec l’environnement urbain et cela nous a fait tellement de bien.

En 3 heures nous n’avons pas croisé un seul pèlerin.  


Jeudi 9 février : faire le tour du Yanchep National Park

Parce que jamais deux sans trois. Nous sommes également allés visiter parc national de Yanchep, à un peu plus d’une heure au nord de Perth. Il s’agit d’un parc de 42 kilomètres où de nombreuses attractions sont proposées (randonnées, accrobranche, spéléologie…).

Cette fois-ci, pas d’entourloupe, nous décidons de faire un petit tour en suivant à la lettre les indications de la map. Nous voici donc partis pour un tour de 2 kilomètres, autour d’un « lac ». Lac, entre parenthèses, puisque il a fait si chaud ces dernières années qu’il n’en reste plus grand chose. Cette petite promenade de santé nous a permis de découvrir encore de nouveaux paysages, plus boisés, moins austères. Nous avons encore une fois constaté que les incendies avaient fait de gros ravages sur la nature. Cette excursion fut d’autant plus sympathique car nous avons fait la rencontre de nouveaux animaux dont un koala !


Tenez-vous bien, les aventures « randonnesques » des compères ne font que commencer !

PS : Nous n’avons que très peu de clichés, nous étions trop occupés à souffrir en marchant et à se demander dans quel bourbier nous étions encore tombés. Promis, on va se rattraper.

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Fremantle, également surnommée « Freo » est située sur la west coast, à l’embouchure de la Swan River. C’est une ville d’environ 25 000 habitants pour une superficie de 19 kilomètres carrés. La ville est située à 10 minutes en voiture de notre lieu de résidence, Palmyra.

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Dès notre arrivée, nous avons été sous le charme de cette ville fondée en 1829 par les colons britanniques. D’ailleurs, au départ, la ville ne devait pas porter le nom de Fremantle mais de « New Holland ». C’est James Stirling, officier anglais qui donna le nom de « Fremantle » en hommage au capitaine du navire HMS Challenger qui transportait les nouveaux arrivants.

En nous promenant dans la ville nous avons été très agréablement surpris par l’architecture des bâtiments qui est tout simplement incroyable. C’était comme si nous étions dans un Lucky Luke. Il y règne une légère ambiance de Western, les bâtiments colorés en plus.


Un peu de culture 

Aujourd’hui, Fremantle est considérée comme un des principaux centres culturels de la banlieue de Perth notamment grâce à ses fameux bâtiments chargés d’histoire communément appelés les « convict-built ».

Les « convict-built » sont des édifices construits par les bagnards d’Angleterre envoyés dans les colonies britanniques pour purger leur peine de prison. A l’époque des premières colonisations, c’est-à-dire au XIXème siècle, le gouvernement anglais convainquait les bagnards de se rendre en Australie en leur promettant de meilleures conditions de détention et un nouveau départ. En effet, alors que les prisons anglaises débordaient de détenus, l’Australie apparaissait comme un eldorado où les bagnards pouvaient s’imaginer plus d’espace en prison et des travaux d’intérêts généraux plus intéressants (la construction des édifices de la ville donc). Ainsi, à partir de 1850, plus de 9 000 condamnés anglais ont embarqué pour de longs mois de voyage en bateau en direction de Fremantle. A noter que les arrivées massives de ces bagnards étaient loin de réjouir les civils récemment installés en ville.


Un petit passage à la Prison de Fremantle (1850-1991)

Parce qu’elle est l’élément emblématique de la ville, nous étions obligés de faire un arrêt à la prison de Fremantle. Une première pour nous deux puisque nous n’avions jamais visité de prison jusque-là.

Parmi les constructions réalisées par les bagnards, on compte bien évidemment la prison de Fremantle. Nous construisons bien nos propres maisons, pourquoi eux n’y auraient pas le droit ! Ainsi, de 1850 à 1857 les bagnards construisirent de A à Z cette prison de 6 hectares à l’aide des pierres de calcaire récupérées à l’embouchure de la Swan River. Impressionnant !


Nous avons pu suivre une super visite guidée par un australien en tenue de geôlier. Nous avons ainsi pu connaître l’histoire de la prison, découvrir son fonctionnement et même avoir quelques noms sur les détenus notables qui y ont purgé leur peine. A ses débuts, la prison n’accueillait que de jeunes prisonniers ayant commis des délits mineurs puis la demande se faisant croissante, des prisonniers politiques sont entrés, ainsi que des aborigènes et enfin de plus en plus de criminels.

Cette visite nous a permis de découvrir le quotidien des détenus, les conditions de détention en cellule, le fonctionnement administratif. En prime, nous avons même eu le droit à quelques anecdotes sur certains détenus. Par exemple, un artiste avait dessiné toute sa cellule, alors que c’était formellement interdit ! Who cares about rules ! C’est assez impressionnant. Ou bien, un autre détenu a réussi à s’évader à plusieurs reprises. Une cellule spéciale lui a donc été construite. Cette cellule devait être blindée mais malgré tout il a réussi à s’échapper !

Cette petite excursion « entre quatre murs » nous a beaucoup plu. Nous en avons appris davantage sur l’histoire de cette ville.


Le Fremantle Market

L’appétit ouvert par cette visite et gourmands comme nous sommes, nous n’avons pas pu résister à l’envie d’aller faire un tour au marché de Fremantle. Oubliez nos traditionnels marchés des Mauges. Ici, les locaux vont au marché pour, certes acheter leur produits frais mais également pour casser la croûte, manger sur le pouce. En effet, après avoir déambulé près des étales de fruits et de légumes, de viandes, de produits « du terroir » et de babioles en tout genre, nous avons atterri dans un espace comprenant plein de stands de nourriture. Des sushis, des hot-dogs allemands, des plats vénézuéliens, turcs, grecs, coréens, des burgers, des boissons fraîches… Il y en avait pour tous les goûts. Cela a rappelé quelques souvenirs du Canada à Salomé, où le marché de Moncton était très similaire. Ainsi, après avoir fait leur emplettes, les locaux peuvent se poser en famille et entre amis et déguster le plat de leur choix. C’est un concept vraiment génial car il permet de réunir tout le monde et chacun mange ce qu’il veut ! C’est très convivial et cela a beaucoup plu à Paul… Nous nous sommes même imaginés des samedis matins à casser la croûte avec les copains.


Évidemment, vous vous doutez bien que nous n’y sommes pas allés qu’une seule fois à ce fameux marché…




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Ces dernières semaines ont été riches en changements, nous voulions donc attendre de nous poser davantage avant de vous conter nos aventures.

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Bye bye Palmyra 


Récemment nous avons quitté notre logement pour nous rendre dans le centre de Perth. Sac sur le dos, nous voilà donc en route vers le Billabong, notre première auberge australienne. Nous voulions absolument expérimenter la vie en auberge, non pas parce que c’est moins coûteux qu’un autre type de logement (loin de là), mais parce que nous voulions rencontrer d’autres backpackers. Et nous ne fûmes pas déçus ! Nous avons échangé avec de nombreux français (et oui, nous sommes très majoritaires à Perth) et Salomé a même retrouvé une connaissance de la fac ! Comme le monde est petit… Grâce à ces multiples rencontres nous avons pu échanger des astuces et des conseils sur la vie à Perth, les choses à visiter et à expérimenter. Un vrai moment de partage.

Les logements se faisant rares à Perth et les places en auberge étant très chères, nous avions anticipé de rester 3 semaines au Billabong, c’est-à-dire jusqu’à début mars. Mais comme en Australie rien ne se passe comme prévu, nous sommes tombés sur une annonce pour une chambre dans une sharehouse et après une courte visite, nous apprenions que nous étions les nouveaux heureux locataires ! Un grand soulagement. Nous avons donc posé nos sacs en début de semaine à Maylands, en banlieue Est de Perth, pour une durée de 2/3 mois.

Dans cette sharehouse nous sommes 8 : 3 français et 5 belges. Même si nous sommes tous francophones et que nous n’utilisons pas l’anglais à la maison, croyez-nous, nous apprenons tous les jours des expressions nouvelles ! Partager une maison avec d’autres étrangers/ backpackers était l’un de nos objectifs. Pour nous, faire un PVT c’est partager : des moments, une culture, un mode vie… Et nous ne sommes pas déçus, nos colocataires (mates in English) sont vraiment adorables et bienveillants. Assurément, nous avons trouvé notre petit nid pour les prochaines semaines.

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Au boulot les cocos ! 

Peut-être êtes-vous en train de vous dire « mais dans PVT (permis vacances-travail), il y a le mot « travail ». Quand vont-ils se mettre à travailler ? ». Et bien figurez-vous que nous venons tout juste de commencer à travailler. De nombreux backpackers nous avaient dit que la recherche de travail allait être simple et rapide. Nous allons nuancer le propos, surtout pour un couple.

En effet, nous avons fait le choix de travailler ensemble, sur le même site. Nous n’avons qu’une seule voiture, c’est donc plus avantageux et simple en terme de logistique. De plus, nous voulions travailler dans la construction ou dans un secteur où la rémunération est équivalente à celle de la construction. Notre champ de recherches était donc réduit. Ainsi, après de nombreuses candidatures et quelques entretiens nous avons décroché nos premiers emplois.


L’installation d’une nouvelle salle de sport Revo Fit à Midland

Notre premier emploi en Australie fut labourer (ouvrier) pour l’installation d’une salle de sport à Midland, à l’Est de Perth. Ainsi, pendant 3 jours nous avons aidé les managers de la salle à terminer le montage des machines de musculation, à installer les espaces de travail (haltères, kettlebell, poids…) et à nettoyer pour l’ouverture le lundi suivant. Cette première expérience fut très physique puisque nous avons porté des charges très lourdes, allant jusqu’à 60 kg. Nous avons également constaté que les australiens aiment travailler en sur-effectif et ne se mettent pas la rate au court-bouillon. En effet, aucune pression sur le chantier, plus c’est lent mieux c’est. Une méthode à appliquer en France ? Peut-être…


Démolisseurs dans un building pour Matrix

Suite à cette première expérience, nous avons été retenus pour travailler sur un chantier de démolition. La mission : démonter des anciens bureaux dans une tour située en plein coeur de Perth. Ainsi, nous voilà en tenue de chantier en train de démonter un plafond, retirer des plinthes et nettoyer des gravats. Très loin de notre travail de bureau.

Notre contrat courait sur 4 jours mais à la fin de la journée nous avons été recontactés par un recruteur avec qui nous avions passé un entretien la veille. La proposition est simple : travailler dès le lendemain en tant que landscaper (paysagiste) pour une durée indéterminée et avec une rémunération équivalente à celle dans la construction. Tout ce que nous attendions donc depuis quelques semaines.


Landscapers pour Landscape Australia Construction 

Le mercredi 22 février marquait donc notre premier jour en tant que landscapers pour Landscape Australie Construction, une des plus grosses sociétés de paysagisme du Western Australia. Nous n’allons pas vous mentir, pour décrocher cet emploi nous avons quelque peu arrondi les angles sur notre expérience dans le paysagisme en France… Mais le jeu en valait la chandelle ! Nous avons rejoint l’équipe de Luke, notre super supervisor. Nous utilisons l’adjectif « super » car Luke l’est vraiment. C’est un australien comme on l’imagine, souriant et très détendu. Ainsi, nos journées débutent à 6h mais nous commençons réellement à travailler qu’aux alentours de 7h. Nous terminons à 14h et nous sommes donc au plus tard à 14h30 à la maison. Cela nous laisse l’après-midi pour nous reposer, faire du sport ou même visiter les environs.

Quant à nos missions, il n’y a rien de bien sorcier. Nous devons entretenir les espaces paysagers de la ville de Rockingham. Nous taillons, nettoyons et désherbons. C’est un travail en plein air, au soleil et donc plutôt agréable. Pour nous, c’est un changement radical. Nous avons été habitués à travailler dans un bureau, derrière un ordinateur pendant des heures et à utiliser nos mains uniquement pour taper sur un clavier. Ici, nous sommes debout, accroupis, courbés et nous utilisons nos mains pour couper des branches, nettoyer les sols et arracher des mauvaises herbes. C’est un travail complètement différent et c’est plaisant de changer d’environnement. Finalement, nous allons devenir de vrais couteaux suisse !

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Aujourd’hui, nous avons décidé de vous embarquer avec nous dans une journée de travail à Landscape Australia. C’est l’occasion idéale pour vous plonger, l’espace de quelques lignes, dans notre quotidien.


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La journée commence par un réveil (très) matinal 

Il est 4h45 lorsque le réveil sonne. A partir de ce moment-là, nous avons 45 minutes top chrono pour nous préparer car nous décollons de la maison à 5h30.

Après un bon petit déjeuner bien copieux, nous terminons de préparer notre lunch box et nous enfilons en vitesse notre tenue de travail. Cette tenue, appelé le PPE (personal protective equipment) est obligatoire et se compose d’un haut réfléchissant à manches longues, d’un pantalon et d’une casquette afin d’éviter les coups de soleil. L’Australie est quand même le pays où le taux de cancer de la peau est le plus élevé, donc nous ne prenons pas de risques. Ensuite, nous nous chaussons de nos grosses boots de sécurité. Ainsi, vêtus de tout cet attirail, nous prenons la voiture en direction de Cockburn où se situe l’entrepôt de l’entreprise.


C’est parti pour 8 heures de travail… enfin presque. 

Nous arrivons à l’entrepôt à 6h, heure à laquelle notre journée de travail commence officiellement. Mais, il faut savoir que Luke (notre supervisor »), n’est pas un énervé. Il aime prendre son temps, et ce n’est pas pour nous déplaire. Après, un check-up du camion, nous quittons l’entrepôt aux alentours de 6h15 afin de se rendre à Rockingham, à environ 30 minutes de Cockburn. Au plus tôt, nous sommes à 6h45 sur notre lieu de travail. Mais attention, cela ne veut pas dire que nous commençons à travailler à cette heure-là… Gardez-bien en tête que Luke aime prendre son temps, c’est le fil rouge de notre journée. Il n’est pas vraiment pressé de commencer. Avant de réellement passer à l’action, il inspecte le parc, se promène pour voir ce que l’on doit faire concrètement. Puis, il prend le temps de faire quelques papiers. C’est donc vers 7h00 - 7h15 que, outils en mains, nous commençons nos missions : tailler les haies (hedging), ramasser les déchets (pick up the rubbish), nettoyer les allées… Pendant que nous nous activons, Luke se promène une fois de plus en camion, fait des allers-retours à la déchèterie, va chercher son café au Mc Donald’s, discute avec les riverains et parfois donne même un petit coup de main !

Aux alentours de 11h00 nous prenons notre pause, le « smoko » qui est le lunch time australien d’une durée de 30 minutes. Nous avons remarqué que Luke, et les autres australiens avec qui nous avons pu travailler, ne prennent pas ce temps de pause. En effet, ils préfèrent faire leur journée d’affilée, sans manger et se faire un gros repas en rentrant chez eux le soir. Bon, niveau nutrition, nous ne sommes pas sûrs que ce soit vraiment conseillé…Mais que voulez-vous : this is Australia ! .

Après, notre rapide smoko, nous reprenons le travail aux alentours de 11h30, il nous reste 3 heures de travail puisque nous terminons notre journée à 14h30. C’est à partir de cette heure que l’exécution des tâches peut devenir plus fatigante. D’une part parce qu’elles sont répétitives et que la fatigue commence à se faire sentir et d’autre part car la chaleur s’installe sérieusement. Cela rend le travail d’autant plus physique.

Après quelques coups de taille nous quittons le parc que nous avons entretenu durant la journée à 13h30. Nous chargeons le camion pour un dernier tour en direction de la déchèterie. Ensuite, retour à l’entrepôt et nous journée se termine à 14h30. Finir aussi tôt est un avantage incroyable, nous sommes à la maison aux alentours de 15h00. Nous pouvons donc en profiter pour filer à la gym et prendre du temps pour nous.

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En somme : une journée bien épuisante mais sans pression

Nous nous estimons vraiment chanceux d’avoir décrocher ce travail car nous sommes encadrés par un supervisor qui ne nous met pas la pression, d’ailleurs nous vous avons sélectionné quelques une de ses phrases cultes :

  • « Take your time »
  • « Relax, don’t rush »
  • « Take a break if you want ».
  • « Oh, I don’t want to do this park, we’ll do it tomorrow ».

C’est très agréable de travailler dans telles conditions, d’autant plus sans expérience dans le secteur. De plus, notre travail est valorisé et il semblerait que les australiens apprécient la rigueur et l’efficacité des travailleurs français ! Disons que nous sommes un peu plus actifs que les travailleurs australiens, qui « take their time » et « relax » un peu trop parfois.

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« C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une île ! ». Et non, ce n’est pas une péninsule mais l’île de Rottnest située au large de Perth.


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Samedi 11 mars nous avons pris la mer, sorti la grand voile et nous avons glissé sous le vent en direction de cette île paradisiaque de 19 kilomètres carrés. Classée réserve naturelle, ce bout de terre entouré par l’océan indien fut un temps habité par les aborigènes puis exploré par les européens à partir du XVIIème siècle pour aujourd’hui être un lieu touriste très plébiscité.

Depuis notre arrivée au Pays d’Oz, de nombreux locaux et backpackers nous avaient vanté la beauté de l’île avec son eau turquoise et ses drôles d’habitants : les quokkas. Nous étions donc évidemment très curieux de voir de nos propres yeux cet endroit soit-disant si merveilleux. Et, vous savez-quoi ? Nous n’avons pas été déçus du voyage.


Encore un matin, encore un réveil aux aurores 

Samedi matin, 5h30, le réveil sonne. Cela nous change de notre rythme en France où, ces jours-là et à cette heure-là, nous avions plus l’habitude d’aller nous coucher que de partir en excursion. Les personnes changent semble-il… Quoi qu’il en soit, nous voilà à peu près réveillés pour prendre le ferry à 7h de Fremantle vers Rottnest Island. Cette heure matinale est parfaite. Nous avons pu admirer le doux lever du soleil sur la mer et surtout profiter de l’air marin très frais.


Embarquement immédiat à bord du SeaLink

Après une traversée de 30 minutes, nous jetons l’ancre sur l’île. Le temps de prendre un café, et nous voilà déjà sur nos vélos prêts à vadrouiller toute la journée. Notre idée est simple : faire le tour de l’île et s’arrêter quand bon nous semblera. C’est un programme plutôt agréable, ne trouvez-vous pas ?


Dès les premiers mètres, Salomé commence déjà à s’arrêter et s’extasie devant les quokkas, ces petits animaux qui semblent être un croisé entre une souris et un kangourou. L’image que vous devez avoir en tête ne doit pas être glorieuse face à cette observation. En fait, le quokka est un petit marsupial surnommé l’animal le plus heureux du monde car il semble continuellement sourire. Il n’est pas craintif et est très doux. Ainsi, tout au long de la journée, Salomé s’est adonnée à différentes séances photos. Paul, attendant patiemment sur son vélo pour continuer la route. « Oh mais regarde Paul comme ils sont si mignons ! J’adoreeee » - « Oui, oui, ils sont mignons ».


L’émerveillement aux quatre coins de l’île

Rottnest est une île magnifique plutôt bien préservée malgré l’afflux de touristes. Nous avons découvert une eau d’un bleu si clair qu’elle en était presque translucide. Au fil des kilomètres, nous sommes subjugués, d’un côté par l’océan qui s’étend à perte de vue et d’un autre par les terres assez arides. Les images capturées lors de cette journée parlent d’elles-même.

Après plus de 30 kilomètres sur un terrain plutôt vallonné, il est temps pour nous de reprendre le ferry pour rejoindre la terre ferme. Cette journée nous aura permis de découvrir une autre facette de l’Australie et cela nous a donné envie d’en découvrir davantage, de bouger, de partir à l’aventure. Mais, comme dirait un grand sage : « chaque chose en son temps ».

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Vos compères préférés ce sont reposés… enfin presque.

En effet, ces dernières semaines ont été plus routinières, c’est d’ailleurs pour cela que nous n’avons pas partagé d’articles. Nous avons profité des derniers instants de l’été sur la plage. Nous avons partagé de nombreux moments de vie avec nos colocataires, ce qui nous a permis d’apprendre davantage à les connaître. Nous avons également beaucoup travaillé et nous nous sommes reposés. Bref, nous avons pris plus de temps pour nous. Pour nous poser.

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Sunday is game day !

Mais vous connaissez parfaitement vos compères, il est impossible de rester au calme trop longtemps. Il faut du mouvement. Alors quoi de mieux qu’une manifestation sportive pour nous remettre en jambes ! Et qui plus est, une manifestation sportive purement australienne. Sifflement dans les vouvouzelas… Nous sommes fiers de vous annoncer que nous avons assisté à un match de l’AFL (Australian Football League), l’équivalent de la Ligue 1 en France.

Le football Australien ? Késako ? 

Un peu d’histoire du sport ne vous fera pas de mal, d’autant plus que l’AFL est une création « Made in Aussie».

Créée en 1897 dans l’état du Victoria, l’AFL est la compétition nationale qui réunit 18 équipes de tous les états de l’Australie. Elle débute en mars et se clôture fin septembre lors de la Grande Finale à Melbourne.

Sur un terrain équivalent à deux terrains de football, s’affrontent deux équipes composées de 22 joueurs (18 en jeu et 4 sur le banc de touche). Le principe est similaire au rugby. Les joueurs doivent inscrire le plus de buts possibles dans le camp adverse via des passes qui s’illustrent par des combinaisons de course, dribble avec rebond et balle en main.

Le football australien, communément appelé footy, requiert une excellente condition physique. En effet, le terrain étant relativement grand, les joueurs doivent avoir un excellent cardio. De plus, comme au rugby, les « mêlées » sont autorisées. Il faut donc avoir une sacrée carrure pour résister aux chocs !

Amis lecteurs à l’âme compétitive, nous devinons qu’une question vous taraude l’esprit : et qu’en est-il du système de points ?

C’est très simple, il y a deux types de points :

  • le but (l’espace du milieu) = 6 points
  • behind (l’espace entre) = 1 point

Ainsi, les joueurs disposent de 4 quarts temps de 20 minutes environ avec 5 minutes de pause entre le 1er et le 3ème quart temps puis une mi-temps de 15 minutes. Bien évidemment, ce temps varie en fonction du match. Par exemple, le match que nous avons été voir a duré au total 2 heures !


We’re the Eagles, the West Coast Eagles 


We're the Eagles, the West Coast Eagles

(Nous sommes les Aigles, les Aigles de la Côte Ouest)

And we're here to show you why

(Nous sommes là pour vous montrer pourquoi)

We're the big birds, kings of the big game

(Nous sommes les grands oiseaux, rois du grand jeu)

We're the Eagles, we're flying high!

(Nous sommes les Aigles, nous volons très haut)


Vous l’aurez compris, nous avons donc assisté au match des West Coast Eagles, 15ème au classement, contre Melbourne en 5ème position. Malgré, un hymne très puissant, les Eagles ont été plus que volatiles sur le terrain et ne nous ont pas vraiment montré qu’ils étaient les rois du jeu. La défaite est rude : 126 à 63.


Un folklore à l’Australienne 

Au-delà du jeu, nous voulions absolument assister à un match de footy pour voir de nos propres yeux ce qu’est le folklore australien. Et ils ne nous ont encore une fois pas déçus ! Entre feux d’artifices, entrée en grande fanfare des joueurs, bières, hot-dogs et frites à gogo, nous avions presque l’impression d’être au Super Bowl. Rihanna ayant juste été remplacée par un australien au ventre protubérant chantant, non pas Umbrella mais l’hymne des Eagles. A quelques détails près, nous y étions !

Ce match fut une expérience incroyable, un vrai spectacle. Nous nous sommes davantage plongés dans la culture australienne. Nous avons retenu quelques petites anecdotes que nous voulions absolument vous partager. Par exemple, 90% des australiens assistent au match vêtus des couleurs de leur équipe (t-shirt, bonnet et écharpe (alors qu’il fait 25 degrés), casquette, veste… Ensuite, la grande majorité regarde le match avec une réserve de nourriture conséquente. Il ne faudrait tout de même pas tomber en hypoglycémie, ça demande une bonne condition physique de supporter des joueurs ! La nourriture ayant une place importante dans la culture australienne, nous avons beaucoup rigolé lorsque la seconde d’après avoir annoncé le premier but, les écrans géants affichaient une publicité pour une grande chaîne de fast food.

Quoi qu’il en soit, dès que nous aurons l’occasion d’assister à un nouveau match, nous sauterons dessus pour prendre nos places. Et qui sait ? Peut-être qu’il s’agira de la Grande Finale à Melbourne….

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Le week-end dernier, nous nous sommes octroyés une douce escapade à Dunsborough, une petite ville côtière à 3 heures au Sud de Perth. Près de 2 mois après notre arrivée dans la grande ville, nous avons décidé de nous y éloigner le temps d’une escapade et d’explorer le « Sud » de l’Australie.



Tous deux, avions besoin de changer d’air, de découvrir un nouveau territoire et de respirer la « campagne ». Ainsi, sous les recommandations de Luke (notre supervisor, souvenez-vous), nous avons pris l’autoroute du soleil, en direction du sud.


Si nous devions vous décrire Dunsborough, nous dirions que c’est un mélange entre La Pommeraye, de part son nombre d’habitants, d’environ 3 500, et Le Croisic pour son attractivité touristique. En haute saison, Dunsborough est très prisée par les australiens qui y possèdent majoritairement une résidence secondaire. Bon timing faisant, nous avons posé nos sacs à dos en dehors de la haute saison, ainsi il n’y avait que très peu de touristes et donc beaucoup de locaux.

Pour la première fois depuis notre arrivée en Australie, nous nous sommes retrouvés les seuls français aux environs. Nous avons pu découvrir une autre partie de la culture australienne. Une culture plus éloignée de la ville, plus rurale. Et devinez quoi ? Nous avons adoré !


Un week-end gourmand, sportif et reposant. 


A Dunsborough, nous avons pris le temps.

Nous avons pris le temps de savourer de bons repas gourmands et généreux. Bien évidemment, nous ne parlons pas de plats mijotés 4 heures en cuisine. Non. Nous sommes loin de la gastronomie française. Mais nous avons dégusté de très bons burgers australiens c’est-à-dire très généreux et cuisinés avec une très bonne viande. Nous nous sommes également régalés autour de brunchs. Et enfin, nous avons trinqué avec une (bonne) bière à notre belle aventure.

Parmi les lieux où nous avons festoyé, un nous a particulièrement marqué. L’atmosphère qui s’y dégageait nous ressemblait. Il s’agit de The Tavern, le repère des habitants de la ville. Nous avons adoré y passer du temps. C’est un endroit où des familles s’y retrouvent pour des évènements, des groupes d’amis se réunissent autour d’un verre et d’un burger. Certains jouent au billard, d’autres regardent avec la plus grande attention le match de footy. Un brouhaha ambiant plonge le lieu dans une atmosphère réconfortante et rassurante. C’est chaleureux et familial. Tout ce que nous aimons.

Nous avons pris le temps de découvrir de nouveaux paysages. Et quoi de mieux que de bonnes séances de running et de bonnes randonnées pour découvrir l’environnement ? Nous nous sommes baladés, nous avons longé le littoral pour découvrir l’océan indien sous un autre angle. Nous avons été ébahis par la beauté des lieux. La nature était reine, l’océan d’un bleu presque translucide était agité, la faune grouillait. Nous pouvions entendre le bourdonnement incessant des abeilles et le piaillement des oiseaux, avec en arrière plan le son des vagues. Nous nous sentions si petits face à cette nature. Nous sommes restés de longues minutes à admirer ce paysage et à nous répéter que nous étions chanceux.


Nous avons pris le temps de nous reposer. Finalement, cette escape nous a permis de nous reposer. De dormir car mine de rien, nous nous levons à 5 heures tous les jours de la semaine. Pendant deux jours nous avons été au calme et nous avons mis en pause notre petite routine australienne. Cela nous a fait beaucoup de bien et nos batteries sont rechargées, prêtes pour cette nouvelle semaine qui s’annonce riche et bien remplie.

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Hier nous avons fait nos backpacks pour nous envoler ce matin vers Cairns. Nous avons dit au revoir à Perth, à Landscape Australia, à notre maison en colocation, à nos colocs, à notre salle de sport, à Phoebe (notre super voiture). Bref, nous avons dit au revoir à notre petite routine dans cette ville.

Il n’y aura plus de réveils à 5h30 du matin, plus de parcs à entretenir, plus de « early finish of the day », plus de grosses séances de sport à la salle, plus de dîners à 18h en blablatant avec nos colocs et plus de shots time le vendredi soir imposés par Dan, un des colocs belge.

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Un soir, en rentrant du travail la semaine dernière, j’ai posé une question à Paul : « Si tu devais résumer cette première partie de notre aventure australienne en un seul mot, que choisirais-tu ? ». Paul m’a répondu : « confiance ». Nous nous sommes tous les deux accordés sur ce mot, « confiance ».

Un jour nous sommes partis à l’autre bout du monde et nous avons gagné en confiance


La barrière de la langue 

Ces trois premiers mois on été riches en émotions. Du jour au lendemain nous étions projetés dans une culture complètement différente. Tout voyage est un dépaysement, même lorsque l’on se rend dans un pays plutôt développé (même si - petite pause culturelle - l’Australie est considéré comme en développement). Ainsi, dès notre arrivée nous avons dû faire face à la barrière de la langue parfois plus importante pour Paul que pour Salomé. Mais nous avons surmonté cette barrière. Nous avons appris à demander de parler plus lentement si nécessaire, de répéter. Nous avons appris de nouveaux mots, de nouvelles expressions. Et surtout, nous avons appris à ne pas avoir honte de notre accent bien français. +1 point de confiance.


S’insérer dans la société 

Une fois l’étape « touristes » passée, il a fallu que nous ouvrions un compte en banque, que nous prenions un forfait de téléphone, que nous cherchions du travail, une voiture, une maison. Il a fallu que nous nous adaptions aux us et coutumes des australiens (commencer la journée très tôt et la finir très tôt), à leur mentalité et leur petit côté « fourbe ». Toutes ces choses-là ont été très rapides et nous ont parfois demandé une grande flexibilité et surtout beaucoup d’interrogations. Mais nous avons franchi chaque petit obstacle, un à un pour finalement se sentir pleinement intégrés. + 2 points de confiance.

Notre super team à Landscape Australia et un groupe de coureurs australiens qui Salomé a rejoint. 

S’habituer à vivre en communauté

Par vivre en communauté nous entendons bien évidemment vivre en colocation (ou en auberge). Mais avant cela, il a surtout fallu que nous nous habituons à vivre tous les deux, H24. En France, nous nous voyions le matin puis le soir après le travail. Mais ici, nous nous levions en même temps, allions au même travail, terminions en même temps, allions à la salle de sport ensemble. Bref, nous passions plus de la moitié de la journée ensemble. Il nous a donc fallu échanger, afin de trouver un nouvel équilibre. Quand avons-nous besoin d’être « seuls » ? « Tu vas à la salle aujourd’hui et moi je vais courir » - « Tu cuisines et moi je prends le temps de lire » - « Tu écris un article et moi je vais papoter avec les colocs ». Tous ces ajustements nous ont permis de mieux nous connaître et finalement apprécier la présence de l’autre tout en gardant un espace d’indépendance.


Et puis, il a également fallu apprendre à vivre à 8 dans une maison avec des personnes que nous ne connaissions ni d’Eve ni d’Adam. Cela nous a demandé de développer de grandes capacités de tolérance. Salomé a appris à lâcher du lest sur le ménage et Paul à vivre en présence de cafards. Oui, vous avez bien lu. C’était la « cherry on the cake », les petits habitants imprévus de la cuisine ahah. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que nous avons appris de cette expérience. Grâce à chaque personne que nous avons côtoyé, nous avons grandi. +3 points de confiance.


Tous ces points de confiance cumulés vont nous permettre d’aborder plus sereinement la suite de notre aventure à Cairns. Car là-bas, nous allons devoir nous adapter à un nouveau climat, une nouvelle vie, de nouvelles personnalités. Nous allons être à nouveau confrontés à la recherche de travail et cette fois-ci, il faut que ça compte pour nos 88 jours de ferme afin de valider une éventuelle seconde année. En conclusion, nous allons être face à de nouveaux challenges mais c’est l’aventure. C’est ce pour quoi nous sommes ici. Ne nous quittez pas, la suite de l’aventure se poursuit dans une nouvelle étape 😉