Direction Bali 🇮🇩

L’aventure des compères commence ici : direction Bali pour 10 jours d’un road trip au coeur de la petite île indonésienne.
Du 15 au 26 janvier 2023
12 jours
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Nous avons décidé de quitter la France pour faire un grand saut. Notre objectif est d’explorer l’Australie et d’apprendre à nous connaître davantage. Mais avant cela, nous nous sommes accordés sur la nécessité de faire une brève étape à Bali. Notre souhait : découvrir une partie de la culture indonésienne avant de rejoindre le pays des kangourous.

Ainsi, après plus de 24 heures de voyage, nous avons enfin atterri en milieu d’après-midi à Bali. Cette île indonésienne de 5 780 kilomètres carrés et de 4,3 millions d’habitants est très densément peuplée. Pour que vous vous rendiez compte, cela représente environ 700 habitants au kilomètre carré, en comparaison le Maine-et-Loire n’en compte qu’une centaine.

Nos premiers pas à Bali furent mouvementés. Après un long moment à l’aéroport à vérifier notre identité, nos sacs et la raison de notre venue, nous avons enfin pu prendre la route vers notre premier point de chute : UBUD. Accompagnés de Surya, notre incroyable taxi driver, nous avons commencé à appréhender l’île, enfin surtout la circulation qui est un vrai cauchemar. D’une part, le volant est à droite donc les balinais(es) roulent à gauche. D’autre part, nous pouvons clairement dire que Bali est l’île aux scooters. C’est-à-dire qu’il y en a absolument partout. Un cauchemar pour tout(e) conducteur(trice) non-avisé(e).

Les rues balinaises inondées de scooters.
1. Spectacle de danses traditionnelles au Palais Royal d’Ubud 2. Entraînement de rugby sur un  stade de foot 3. Des petits singes.

Une fois la circulation appréhendée, nous avons dû nous habituer aux bruits de la ville. Nous sommes certes accoutumés aux klaxons et aux sirènes parisiens, mais nous n’étions pas prêts à un tel brouhaha incessant. Les voitures, les scooters, les sollicitations des habitants, les musiques… De quoi nous faire tourner la tête les premières heures ! Les odeurs sont également très différentes, il y a un mélange d’encens, de nourriture et de pot d’échappement. Au début c’est assez déroutant, puis on s’y fait peu à peu.

Nos multiples déambulations nous ont déjà permis d’expérimenter et de découvrir de nouvelles choses : les fameux massages balinais, les petits singes de la Monkey Forest et la gastronomie balinaise (curry balinais - p.1 et nasi goreng p.2).

Un seul mot peut résumer ces premiers jours : DÉPAYSANT. Nous voyons, sentons, entendons et ressentons des choses inédites et incroyables. C’est un tourbillon d’émotions et de découvertes. Nous sommes confrontés à une tout autre culture que celle occidentale. Et surtout, nous sommes confrontés à nous-mêmes. L’aventure ne fait que commencer mais nous sentons déjà l’impact positif que cela a sur nous.

Petit aperçu de notre alimentation balinaise principalement composée de riz, de légumes et de fruits.  
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La Monkey Forest

Notre aventure commence maintenant et malgré les effets du décalage horaire, nous profitons de chaque instant afin de découvrir la ville et ses alentours.

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Nous avons donc débuté nos excursions par une petite visite aux singes de la Monkey Forest située à Padangtegal près d’Ubud. Comme son nom l’indique, ce sanctuaire regroupe pas moins de 1 260 crabiers (singes à longue queue), une espèce actuellement menacée d’extinction. Les crabiers sont divisés en 8 groupes : « main temple group », « forest conservation group », « central point group », « eastern group », « michelin group », « ashram group», « atap group » et « cemeteries group ». Au sein de ces groupes, ils sont également divisés par âges : des adultes mâles et femelles aux très jeunes enfants.

La Monkey Forest est un terrain de vie et de jeu génial pour les singes. Ils vivent en totale liberté dans les 12,5 hectares de forêt et peuvent gambader parmi les 186 espèces d’arbres et de plantes. Au cours de notre déambulation, nous avons également découvert que la forêt comptait trois temples : Dalem Agung Padangtegal Temple, Holy Spring Temple et Prajapati Temple. Tous ces endroits font un terrain de jeu géant pour les singes. Cela donne d’ailleurs lieu à des scènes plutôt cocasses avec les visiteurs. Les crabiers sont des êtres très intelligents et surtout très attirés par certains bruits et certains objets tels que le cliquetis des pièces de monnaie, les lunettes de soleil ou les appareils photo. Nous avons donc été aux premières loges d’un vol de AirPods. Impossible de les récupérer, le singe s’en est amusé dans son sanctuaire et la touriste est repartie bredouille…

Le centre de conservation qui gère la Monkey Forest explique qu’en plus d’être une réserve naturelle, sa mission est en accord avec le principe Hindou du Tri Hata Karana. Ce principe dit qu’il y a 3 voies pour atteindre le bien-être physique et spirituel. Ces trois voies sont : la vie en harmonie des hommes entre eux, celle entre les hommes et la nature et enfin entre les hommes et Dieu. Ainsi, au-delà d’être une réserve naturelle, la forêt est également un lieu spirituel et un laboratoire naturel pour les institutions éducatives et la recherche.

Notre rencontre avec les crabiers fut riche en émerveillement, en témoigne nos échanges : « oh regarde un bébé singe », « qu’il est mignon, il est accroché au ventre de sa maman », « la taille, il a volé les AirPods de la dame», « mais qu’est-ce qu’il fabrique avec une bombe aérosol celui-là », « lui, il veut braquer la réserve de nourriture », « regarde on dirait Susan ».

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C’était une première pour nous.

Pour la première fois, nous avons réalisé entièrement l’ascension d’un Mont, et pas des moindres ! Nous avons gravi le Mont Batur, un volcan actif situé dans le village de Batur, dans la région de Kintamani et culminant à 1 717m d’altitude. Son dénivelé positif est de plus de 600 m.

L’expérience commence à 2h10 du matin, lorsque notre chauffeur vient nous chercher à notre hôtel. Il nous conduit dans un autre hôtel où un petit déjeuner nous attend : pancakes à la banane, bien sucrés et beurrés, comme on les aime. Le petit déjeuner englouti, nous prenons la route vers le Mont Batur.

Après 1h30 de trajet bien chaotique, les routes étant en très mauvais état, nous arrivons au point de départ. Les collations servies, la frontale en main, les consignes de notre guide (Sara) données, nous entamons notre treck à 4 heures du matin.

La montée est très difficile. Nous sommes dans le noir, nous n’avons que très peu mangé, nous sommes épuisés (le décalage horaire a notre peau) et le chemin est essentiellement composé de gros cailloux. Cela ressemble d’avantage à de l’escalade.

Photo 2 : On devine presque où sont nos yeux 

Mais ça en valait la peine. Arrivés au sommet aux alentours de 5h45, nous sommes prêts à admirer le lever du soleil. Les premiers rayons percent les nuages et nous sommes ébahis face à la beauté du spectacle. Nous sommes vraiment chanceux. Après de longues minutes de contemplation, nous avalons notre collation (un oeuf, une banane et une tranche de pain de mie) et nous repartons pour la descente.

Nous nous y attendions. La descente est moins éprouvante que la montée mais elle reste très sportive. Le sol est glissant, étroit et nous devons redoubler de vigilance. Papa Jacques, nous avons beaucoup pensé à toi : « mais comment faisait-il lors de La Diagonale des Fous ! ». Malgré la difficulté et surtout la grande fatigue, nous apprécions le paysage. Nous apercevons des petits crabiers dans leur habitat naturel, très observateurs de notre visite. Notre guide Sara, nous conduit dans une petite cavité où l’on aperçoit de la fumée. Il nous explique qu’il s’agit de la vapeur du volcan… C’est incroyable.

Les photos parlent d’elles-mêmes. Nous avons vraiment apprécié cette expérience. Nous étions en pleine nature, et nous avons vu des paysages uniques. C’était vraiment ce que nous recherchions. Cette ascension restera gravée dans nos mémoires à tout jamais.

Finger in the noise ! 
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Nous l’avons écrit, Bali est l’île aux scooters. N’ayant pas de transport public la très grande majorité des balinais se déplacent en scooters. C’est pratique et rapide. Ils peuvent charger leurs engins de denrées alimentaires et d’objets en tout genre. On en croise certains étant à 3 ou 4 sur le scooter, sans casque, en claquettes et avec des enfants en très jeune âge. Bref, à bord de leur scooter les balinais n’ont pas froid aux yeux.


Ainsi, afin d’être plus autonomes et d’aller plus loin, nous avons donc décidé de louer un scooter. Paul conducteur et Salomé copilote. Deux règles sont essentielles à la conduite : rouler à gauche et klaxonner à tout va ! On aurait pu s’en sortir aisément. Sauf que voilà, les débuts ne sont pas fameux. En effet, après avoir fait le plein d’essence (10 minutes à peine après avoir loué le scooter), nous nous retrouvons dans le fossé ! Nous pouvons dire que nous étions parfaitement stationnés, pile dans le bon sens… mais dans le fossé. Grâce à l’aide d’un balinais, nous sortons le scooter et repartons sur la route en direction de la Tegalalang Rice Terrace. Ouf !


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La Tegalalang Rice Terrace

Il s’agit d’une très grande rizière située dans le district de Gianyar. Sa superficie totale est de 61,80 kilomètres carrés. Ici, on y cultive le riz et de façon traditionnelle. C’est appelé le système d’irrigation « Subak » qui fonctionne par niveaux.

Durant 1 heure nous avons pu nous promener dans les différents étages et rencontrer quelques cultivateurs. La culture du riz se fait pieds nus, dans la boue et la plupart du temps les cultivateurs sont courbés. Nous sommes admiratifs car c’est un travail très physique et beaucoup font ce travail depuis de très longues années.

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Les plages de sable noir 

Suite à notre visite des rizières, nous avons décidé de profiter de notre super scooter pour aller explorer les alentours. Nous sommes stupéfaits par la beauté des paysages. La flore est très riche et l’environnement est très vert. La grande majorité des arbres sont des cocotiers, des bananiers, des palmiers et des bambous.

Au cours de notre route, nous nous dirigeons vers la plage. Nous avions en tête les belles plages de sable blanc que l’on voit sur Instagram… Erreur, encore une fois les réseaux sociaux nous vendent du rêve. En effet, nous arrivons bien sur une plage, mais de sable noir. Cela s’explique par la proximité d’un volcan, ce qui donne cette couleur noir à la roche et au sable. C’était quand même très beau et c’est une première fois pour nous. En revanche, nous avons été surpris par la pollution. Bali est une île très polluée, mais nous pensions que les plages étaient épargnées. Apparemment non. Nous voyons des déchets sur le sable, dans l’eau, entre les gros rochers. Partout. C’est un vrai fléau. Nous avons donc repris notre scooter et nous nous sommes dirigés vers Ubud, pour notre dernière soirée dans la ville.

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Nous sommes des ruraux. Nous sommes nés à la campagne et nous aimons la campagne. C’est un fait. C’est pour cela que nous avons décidé de quitter la frénésie de la ville d’Ubud pour rejoindre le calme de la campagne.

Et là, nous avons été servis. Notre nouveau logement se situe à Sibetan, en plein coeur de la campagne. Entourés d’arbres et accompagnés par le chant des coqs, des « grillons » et autres insectes non-identifiés. Nous prenons rapidement nos marques dans notre maison de bamboo. Pour la petite anecdote, cette maison a été entièrement imaginée et conçue par Putu, notre incroyable hôte. Nous nous y sentons bien. Le soir, c’est la femme de Putu qui nous prépare des plats balinais principalement composés de riz, d’oeuf, de poulet et de noodles. Bien évidemment, le tout accompagné d’une petite note épicée, sinon cela ne serait pas drôle !

Nous voulons profiter du calme de la campagne et rapidement explorer les alentours, notamment voir la mer ! Nous ne sommes pas très loin, et nous avons repéré des plages, cette fois-ci, de sable blanc. Alors, nous voilà partis.


L’exploration des fonds marin en snorkeling 

Direction Candidasa où nous rejoignons les plages. L’océan est vraiment époustouflant. La couleur de l’eau varie du bleu clair au bleu foncé et nous pouvons apercevoir le fond. Le sable des plages est d’un jaune si clair qu’il donnerait presque l’illusion d’être blanc. C’est un magnifique spectacle de couleurs vives combinées à des couleurs plus pâles. Le vert de la végétation vient égayer la clarté de l’eau. Face à ce merveilleux spectacle et curieux d’en découvrir encore plus, nous décidons de partir pour une exploration des fonds marin.


Cela s’appelle le « snorkeling ». Il s’agit de la plongée avec masque et tuba. Nous montons donc dans un petit bateau local et nous prenons la mer. Ni une, ni deux, nous sommes déjà sous l’eau à admirer la vie sous-marine : des poissons de toutes les couleurs, des gros, des petits. Nous apercevons même Némo et Dory ! Après quelques minutes d’adaptation (Paul a dû boire la tasse au moins 3 ou 4 fois), nous nageons avec les poissons. Dans ce spectacle aquatique, nous découvrons également avec effroi l’état du corail. Nous constatons qu’il a gravement été endommagé par l’Homme.

Certaines plages balinaises sont vraiment magnifiques. L’eau est toujours très claire et chaude. La végétation qui entoure ces plages est dense et luxuriante, nous en prenons plein les yeux. Toutefois, il y a une petite pointe de tristesse qui s’empare de nous lorsque nous regardons ce paysage en apparence paradisiaque. Nous prenons conscience de l’impact de l’Homme sur cet environnement et nous voyons la pollution qui s’immisce partout. Sur les plages des emballages, des vêtements, des morceaux de plastique rejetés par la mer. Il en est de même dans l’eau, où l’on peut aussi bien nager avec les poissons qu’avec une paille en plastique.

A la conquête des cascades balinaises 

Mère Nature a été très généreuse avec Bali et a donné à l’île de nombreuses cascades. Ainsi, nous sommes partis à la conquête des cascades.

La première que nous découvrons est Air Terjun Jagasatru et la seconde Gambleng. Ce sont toutes deux des cascades de taille moyenne mais elles n’en restent pas moins impressionnantes. De plus, nous observons que pour les balinais il ne s’agit pas uniquement d’une « simple cascade », c’est également un lieu spirituel.

Nous apprécions découvrir ces deux cascades. Écouter l’eau tomber a un côté très apaisant et hypnotisant. De plus, étant en janvier, nous eu avons la chance d’échapper à l’afflux de touristes. C’est une fois de plus un moment hors du temps. Merci Nature d’être là…super sympa (à ceux qui auront la référence).

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Notre séjour à Bali s’est achevé.

Durant ces 9 jours sur l’île, nous pouvons affirmer que nous sommes sortis de notre zone de confort.

D’une part, nous avons été confrontés à une culture complètement opposée à ce que nous connaissions. Il s’agit d’un mode de vie aux antipodes de celui de l’occident. Nous avons pris conscience des différences de développement d’un pays à l’autre. D’autre part, nous avons découvert des paysages uniques et incroyables. La végétation est omniprésente et nous avons appréhendé une nouvelle flore.

Plusieurs aspects des us et coutumes des balinais et de l’île nous ont marqués pendant cette épopée :

  • Ils vivent principalement dans la rue. Les habitations ne sont pas de grands lieux de rencontres entre amis et famille, ce sont plutôt les jardins et les extérieurs. Cela s’explique notamment par le climat qui favorise la vie en extérieur.
  • L’entraide a une place très importante. Un balinais connaît toujours quelqu’un, qui connaît quelqu’un qui pourra vous aider.
  • Les balinais vivent principalement du tourisme. Ainsi, en tant que touristes, nous sommes continuellement interpellés dans la rue pour un taxi, un restaurant, un achat souvenir ou une visite d’un lieu. Leur économie repose énormément sur le tourisme.
  • L’alimentation se compose : de poulet, de riz, de noodles (bien épicé) et de fruits.
  • Les balinais sont très accueillants et généreux. A plusieurs reprises, en campagne et parce que nous étions des touristes, les enfants nous hélaient en scooters. Nous avions le droit à de grands sourires (cela change de Paris !).
  • L’écologie n’est pas une préoccupation pour la population. Nous avons constaté que l’île était très polluée. Beaucoup de déchets dans les rues, les plages, la mer, les rizières…
  • Il n’y a pas de service public. Ainsi, il n’y a pas de transports en communs et le ramassage des ordures n’est ni réglementé, ni organisé.
  • Les balinais sont des personnes très croyantes et respectueuses des traditions. Nous avons pu observer qu’à plusieurs moments de la journée, ils déposent des offrandes sur les trottoirs, devant les maisons, sur les temples. Ces offrandes ont vocation à apporter la sécurité et la sérénité.
  • Le scooter est le premier moyen de transport. Ce sont de vrais pilotes qui n’ont pas froid aux yeux. Oubliez les casques, les chaussures fermées et les vêtements de sécurité. Ici, le scooter c’est en claquettes, en short, sans casque et plus on est de fous sur le scooter, plus on rit !
  • Les chiens sont partout dans les rues. Les balinais sont propriétaires de chiens, comme nous en France. Mais ces animaux ne sont pas traités de la même façon. La journée les chiens errent dans les rues en quête de nourriture, et ils rentrent chez eux le soir. Ils ont la peau sur les os et sont parfois en triste état.

En conclusion de cette escape balinaise nous pouvons dire que nous avons autant été surpris par la vie locale que par la beauté des paysages. Ce fut une incroyable découverte, notamment lorsque nous avons résidé chez Putu. Un petit conseil pour les aventuriers qui souhaiteraient également explorer l’île : ne vous fiez pas à Instagram, la réalité est tout autre.

Une page se tourne mais une nouvelle s’ouvre. Maintenant direction le pays d’Oz. Suivez bientôt nos prochaines aventures dans le carnet qui y sera dédié ! Topette.