30 octobre
Nous partons ce matin avec Jose Jaime pour Morelia, capitale de l'Etat du Michoacán et elle aussi patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1991.
Depuis le début du voyage, on a la drôle d'impression que toutes les villes mexicaines sont reconnues par l'Unesco. En fait, c'est le propre d'un voyage au coeur du Mexique colonial. À Morelia, notre professeur d’histoire préféré ne se lasse pas de répondre à nos questions. Notre cours d’histoire mexicaine débute tout au long de l'autoroute Toluca-Morelia et se poursuit au Musée d'histoire Michoacano et dans les différents bâtiments coloniaux.
Nous sommes impressionnés par l’église transformée en bibliothèque universitaire; par les offrandes aux morts que les familles préparent dans les rues et dans tous les lieux publics; bref, par l'ambiance générale de cette ville classée seulement une étoile au guide Michelin. En fait, elle mériterait bien une étoile supplémentaire.
31 octobre
On commence notre journée par un arrêt dans le petit village de Capula. Curieusement, aucun de nos deux guides ne fait mention de ce petit village. Pourtant, c'est ici que se fabrique toutes les Catrinas du Mexique. En fait, tout le village est dédié à cette tâche. C'est complètement fou. Des petites boutiques à perte de vue, des Catrinas pour tous les goûts, de toutes les tailles, de toutes les couleurs. Des acheteurs viennent de partout pour s'approvisionner en prévision de la fête des morts.
On poursuit prendre notre repas du midi au marché de Quiroga, une autre ville magique spécialisée dans l’artisanat de produits en bois ou en cuir. Aujourd’hui, ce sera une journée comme disent les mexicains « puebleando », c'est-à-dire de village en village.
On poursuit ensuite vers Tzintzunzan, site archéologique de la dernière capitale des Tarasques. Ce peuple fut d'ailleurs sous le joug du conquérant Gúzman, à ce point sadique et sanguinaire qu'il fut expulsé en Espagne, jugé, puis condamné. Le site nous offre une vue fantastique sur le lac de Pátzcuaro, offrant un aperçu de ce qui nous attend demain.
Puis, on termine la journée par Uruapan où on visite le merveilleux parc national. Une rivière aux eaux pures Cupatitzio jaillit de la terre, bouillonne, tombe en cascades, se divise en divers lieux pour le plaisir des promeneurs qui profitent d'une végétation tropicale et subtropicale. Nous sommes en plein coeur de cette ville réputée pour ses noix de macadam et aussi pour ses plantations d'avocats.
On achète 5 kilos d'avocats biologiques pour 125 pesos, environ 8$ CAN, ainsi que des noix de macadam frais.En route, on ne peut s'empêcher de questionner les avis du gouvernement canadien concernant le Michoacán. A notre avis, c'est très sécuritaire et dans toutes les villes visitées, la présence policière est toujours importante. Sur les routes, le seul danger pourrait concerner les mexicains roulant à vive allure, parfois à 40 ou 50 km de plus que la limite permise.
Nous logeons à l'hotel Plaza Uruapan.
Premier novembre
Aujourd’hui est un jour bien spécial au Mexique. C’est ce soir que se fête « El dia de los muertos ». Partout, dans tous les villages on se costume, on se pare de fleurs, on prépare les offrandes qu’on déposera sur les tombes des êtres chéris. Ensuite on veillera, dansera, boira et chantera avec eux toute la nuit.
Nous partons ce matin pour le lieu le plus reconnu pour cette fête: Pátzcuaro.
Nous prenons la lancha pour nous rendre sur l'île réputée pour cette fête: Janitzio. On imaginait que le « panteon », le cimetière, serait beaucoup plus grand. On quitte l'île juste avant qu’elle ne soit envahie par des milliers de personnes. Sur la route, les voitures et les autobus sont à la queue-leu-leu. C'est incroyable. Nous sommes heureux de ne pas dormir dans cette ville ce soir. Une fois arrivés à Morelia, le trafic aura nécessité plus de deux heures pour faire quelques kilomètres et beaucoup de patience.
Vraiment, la fête des morts, c’est quelque chose au Mexique.
2 novembre
Nous quittons Morelia très tôt pour emprunter les petites routes vers la Réserve de biosphère du papillon Monarque. Il existe différents sanctuaires pour observer ces papillons qui parcourent 4000 km à partir du Canada pour venir passer l'hiver dans le Michoacán. Cinq générations sont nécessaires pour effectuer l'aller-retour sur la terre de leurs ancêtres. Ceux qui naissent au Canada ne vivront qu'un mois, alors que ceux qui naissent au Mexique vivront 8 ou 9 mois. Elles arrivent le 2 novembre juste après el dia de los muertos et la légende prétend que c’est l’âme des défunts qui revient. Elles repartiront fin février jusqu'à la mi-mars, juste après l’accouplement, pour déposer les oeufs à la frontière canado-américaine. Ensuite, elles meurent et le deuxième génération poursuivra le voyage. Notre guide nous informe qu'à leur retour, elles virevoltent dans les airs pour retrouver l'arbre de leurs ancêtres. Quelle merveille la génétique!
Nous choisissons El santuario La Chincua, le 2e plus important après El Rosario.
Après notre visite, on déguste une soupe aux champignons sauvages ainsi que des quesaddillas aux champignons. Vraiment bon! Ceux de couleur orange ne se retrouvent que dans cette région. La abuelita a parcouru la forêt pendant huit heures pour sa récolte comportant 6 variétés. Jose Jaime en profite pour lui en acheter un partie en sachant bien que Rosario ou Margarita allaient nous préparer un petit festin.
En route, on arrête à Zitácuaro, son village natal. On visite la maison de campagne et on déguste un délicieux chemo fabriqué par un ami. (salade de fruits coupés tout petits, vinaigre, oignons, fromage, poudre de chili, et bien sûr jus de lime). Spécial!
Notre dernière soirée à Toluca. Muchas gracias a toda la familia Castro para su cálida acogida. Fue un enorme placer de verlos de nuevo después de tantos años. Esperamos a toda la familia en Canada en 2021.
Jose Jaime, Margarita, Yunuen, Roberto, Santiago, Rosario, Joselito, Ingrid, Lucy y la pequeñita Ameli.