Carnet de voyage

L'Ouest canadien

8 étapes
58 commentaires
Road trip de 2 mois dont l'objectif sera les rocheuses. Nous passerons par le nord du Québec et de l'Ontario, jusqu'à Edmonton. Objectif: profiter, visiter, randonner et rouler à vélo, si possible.
Juillet 2021
9 semaines
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La traversée du Canada peut se faire de différentes façons à partir du Québec. Dans ce cas-ci, ce voyage était l'occasion de renouer avec de bons souvenirs pour l'un de nous. Partis du Saguenay, nous avons fait une petite pause familiale à St-Prime au Lac-St-Jean, histoire de faire le plein de bons fromages, de framboises délicieuses et de faire quelques kilomètres sur la véloroute des bleuets.

Le lendemain, direction Chibougamau permettait de revoir les lieux du tout premier travail universitaire à la Baie de Queylus. Aujourd'hui, les lieux sont toujours aussi beaux et un centre d'accueil, restaurant, bar, réservations,… au cachet particulier s'est ajouté.

La Baie de Queylus et le petit matin, sur la plage de Chibougamau

C'est à la plage municipale de Chibougamau que nous avons élu domicile. Magnifique! En plein coeur de la ville, le lac Gilman attire des gens de tous les âges pour la baignade, la marche, le Volleyball de plage, le vélo…

Jouxtant le stationnement de la plage, un sentier du parc Obalski permet de faire le tour du lac et de gravir le Mont Ellios qui offre une vue sur le grand lac Chibougamau. (13 km facile)


Le lendemain, nous aurons roulerons 528 km vers Rouyn-Noranda. Dîner bien mérité à Val-D'Or, la Cité de l'Or, avant de poursuivre vers Malartic pour monter le belvédère, juste avant l'explosion prévue pour 15h30. On y jetera un oeil sur la fosse de la plus grande mine d'or à ciel ouvert, la Mine Canadian Malartic. Vraiment impressionnant! Un dédale de routes, de chemins, qui montent et redescendent, en plein coeur de la ville! Pour poursuivre le développement de cette mine, ils ont déplacé un quartier complet. Le musée de la minéralogie nous offre aussi un bon aperçu du développement minier.

Nous passerons deux jours à Rouyn-Noranda qui m'aura charmée par son urbanisme, ses installations, ses sentiers de vélo, ses rues piétonnes, ses aménagements paysagers, tout cela laissant transpirer un soucis de créer un environnement où il fait bon vivre. Il faut croire que c'est une stratégie qui aura été gagnante. La ville accueillait 30660 personnes en 1991, pour baisser à 27935 en 2001. La Chambre de Commerce de l'époque cherchait tous les moyens de retenir les gens et d'en attirer d'autres. Aujourd'hui, Rouyn-Noranda recense 43182 personnes. Un exemple que certaines villes pourraient peut-être suivre.


En arrivant au centre touristique, l'accueil est absolument fantastique. Selon nos goûts, un nombre incroyable d'activités nous sera offert, incluant, un site de nuit pour les campeurs, ainsi qu'un permis de stationner. Bien que le stationnement de VR soit un peu bruyant dû à la proximité de la route, nous l'avons tout de même apprécié puisque sa localisation permet de se rendre au Centre ville à pied, mais aussi parce qu'il se situe sur le bord du Lac Noranda. À notre grande surprise, ce lac autrefois condamné, a été réhabilité partiellement pour accueillir une plage et un charmant sentier permet d'en faire le tour.

Marcheurs, cyclistes, et raquetteurs en hiver, en profitent abondamment.

Rouyn-Noranda est une ville agréable à marcher pour découvrir les circuits historiques, notamment sur la magnifique promenade bordant le lac Osisko.

Le Magasin général Dumulon est une visite à ne pas manquer. Les guides y retracent l'histoire du fondateur qui en 1921, laissât son fils de 17 ans passé l'hiver seul dans une tente, avec quelques fusils pour protéger les lieux, quelques pièges pour pouvoir se nourrir et quelques couvertures. Au printemps, lorsque le père revint, le fils avait miraculeusement survécu et le premier magasin se construisit.

Amusant non!

Rouyn-Noranda aura donné l'occasion de renouer avec de nombreux souvenirs de projets réalisés. Ici, un édifice qui penchait dangereusement a été redressé de manière astucieuse. Là une autre construction audacieuse. Mais la plus belle réalisation, c'est peut-être l'Université du Québec en Abitibi Témiscamingue (UQAT). À partir de plans audacieux, ce bâtiment aux lignes architecturales avant-gardistes aura représenté tout un défi technique pour sa réalisation, puisque certaines sections se situaient dans des zones marécageuses. Les artisans auront été récompensés par un premier prix obtenu au concours canadien d'architecture.

Nous terminerons cette étape québécoise par un petit détour vers Rapide-danseur, lieu de passage ancestral des trappeurs et grands voyageurs autochtones. Une charmante église de pierres des champs se dresse fièrement à l’entrée du village, résultat d’une persévérance incroyable du curée et du travail bénévole de ses paroissiens.

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Nous avons quitté Rapide-danseur et le Québec le 22 Juillet pour débuter une semaine Ontarienne.

La plupart des témoignages de gens ayant traversé le Canada font état de la longueur de cette section. Dans notre cas, on a choisi d’y aller tout doucement et de profiter des occasions qui se présentent. Ici une vue, là un site ou encore une randonnée à explorer.

Ce sera l’occasion de visiter 5 parcs et de séjourner dans 3 d’entre eux.


À Timmins, on nous a conseillé la petite randonnée jusqu'à « Archie's Rock », montagne de pierres transportées durant la dernière période glacière. Vous l'aurez deviner. Si on parle de roches, pas le choix, faut aller voir ça!

Nous avons ensuite fait une petite halte au sympathique village de Chapleau pour y passer une nuit à la plage municipale.

Le lendemain, toujours bien conseillés, un arrêt s'imposait cette fois-ci au « Pothole » gigantesque marmite de 4,3 m creusée par les roches tourbillonnantes, par la force de l'eau qui s'écoulait sous le glacier.

Le nord de l’Ontario accueille un seul parc National, celui de « Pukaskwa ». Nous y avons passé une nuit et on en a profité pour acheter la passe annuelle qui donne accès à tous les parcs et sites historiques Canadiens.

Ce parc situé sur les terres ancestrales autochtones, donne directement sur le lac Supérieur dont l'eau est excellente pour la baignade. Des randonnées longent le littoral et offrent des vues incroyables. Nous avons découvert le sentier de la pointe sud, ainsi que le « Manito Miikana » avec ses deux belvédères nous révélant une partie du grand Lac.


Le lendemain, une bonne journée nous attendait tout d'abord avec un arrêt au Parc provincial « Ouimet Canyon ». Une petite randonnée permet d'admirer ce fameux canyon formé par une intrusion magmatique entre deux couches sédimentaires. Au fond du canyon, on retrouve une végétation de la toundra, alors que vers l'est, c'est une véritable forêt boréale… En observant attentivement vers l’amont du canyon, la tête de l’Indien chasseur apparaît subtilement, perché au bout d’une pointe rocheuse.

Ensuite, un arrêt s'impose à la mine d’améthyste « Panorama », l'une des trois mines encore en fonction dans le secteur. Chose intéressante, les gens peuvent y prospecter pour dénicher leur pierre précieuse et payer une redevance de 4$ la livre. Autrement, on peut acheter des pierres forts intéressantes, polies ou non, qui sont en vente libre. Devinez ce qui se retrouvera dans nos souvenirs de voyage…


Notre objectif de la journée était Thunder Bay mais juste avant d'y arriver, un arrêt s’imposait dans le fameux parc provincial de « Sleeping Giant » qui s'étend sur une importante péninsule du lac Supérieur et qui offre plus de 125 km de sentiers. On y passera deux nuits. Juste assez pour une superbe randonnée de 26 km avec un dénivelé total de 1426m; son sommet « top of Giant trail ». Pour une fois, il faut dire qu'on a été sage en décidant de ne pas faire la dernière montée de 250m pour 1,8 km supplémentaire. On serait arrivés à 21h…

Le 27 juillet, un petit arrêt à Thunder Bay nous permet de s'imprégner de cette ville portuaire, si importante, qui a su honorer de si belle façon les exploits de Terry Fox.


On se dirige ensuite vers le Parc provincial de « Kakabeka falls » reconnu pour les 2e plus hautes chutes en Ontario pour la hauteur.


Notre objectif de la journée : « Quetico Parc ».

On y passera seulement une nuit, mais on s'est bien promis d'y revenir au moins une semaine. Quel parc! Immense! Des lacs et des lacs! Pour les amoureux du plein air, du kayak et du canot, un pur bonheur! Un couple de Calgary revenait tout juste d'une semaine de portage en canot. Nous avons discuté avec une famille de trois générations qui y vient depuis des dizaines d'années; à leurs débuts, tous étaient en tente… Un très beau parc dont l'avantage est d'être moins fréquenté que le parc Algonquin.

Après notre journée au parc Quetico, on quitte doucement pour se diriger soit vers « Sioux Narrows » ou « Rushing river », les deux derniers parcs provinciaux. Plus on avance et plus on perçoit les dommages des feux de forêts du nord de l'Ontario. Fumée de plus en plus dense. Odeur. Une fois bien installés au Sioux Narrows, c'est une fine pluie de cendres qui nous attend.


Ontario, belle Ontario de lacs, rivières et merveilleuses installations de plein air, tu me laisses l’impression que le pays brûle. On sentait cette présence menaçante depuis notre passage à Rouyn-Noranda mais ici, c'est intense. Le nombre de feux en activités, surtout en Ontario et en Colombie Britannique, est sans précédents. Les combattants des provinces moins affectées et aussi du Mexique sont déployés sur le territoire. Les températures sont très élevées. Orages et grêle sont chose commune. En deux jours, on a vécu deux fois de la grêle…

Aujourd'hui 29 juillet nous quittons pour Winnipeg. Il fait 32 degrés… Et dire que certains continuent de nier les changements climatiques. Désolant!

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Nous sommes arrivés à Winnipeg le 29 juillet. Malgré les 32 degrés, le ciel est voilé par la fumée. Un smog couvre la ville.

Pour cette 2e visite dans la capitale manitobaine, nous avons opté pour le Musée canadien des droits de la personne. Sur 8 étages, on retrace les grands moments des luttes des peuples et des groupes pour l'obtention de droits. C'est excessivement intéressant et très bien fait. J'y ai même vu une photo de la marche « Du pain et des roses » de 1995, marche à laquelle j'assistais. Le bâtiment futuriste surnommé « nuage de verre », oeuvre d'Antoine Predock, est situé à la Fourche. Nous nous y étions installés pour partir à vélo découvrir Winnipeg sous un autre jour.


Nous quitterons cette jolie ville pour aller s'installer au Lower Fort Garry.


Faisant aujourd'hui partie des sites historiques canadiens, il a été construit en 1830 par la Compagnie de la Baie d'Hudson pour servir de comptoir de traite avec les Premières Nations, incluant les Métis et parfois quelques coureurs des bois. Bien sûr, les échanges se font davantage selon le mode du troc avec un système de crédits accordés selon la valeur de la marchandise. La peau la plus chère était le renard argenté en raison de la couleur de la fourrure. À l'époque, l'Angleterre était très polluée par l'industrialisation naissante et les dames de la haute, préféraient cette fourrure puisque la saleté paraissait moins…

Des jeunes universitaires-figurants nous accueillent devant les différents bâtiments pour en expliquer l'histoire et le fonctionnement. On y découvre notamment que la Compagnie logeait, habillait et nourrissait ses employés. En plus, ils recevaient un salaire selon leur rang. Un paysan gagnait 5 livres par an, le forgeron 75 livres et le gouverneur 2000 livres.

La Compagnie nourrissait… il faut le dire vite. Ceux qui partaient sur les barges étaient nourris de pemmican et de biscuits de mer. Hum! Il s'agit d'un biscuit sec fait de farine, d’eau et d'un peu de sel, pour donner du goût. Tellement sec, qu'il fallait le tremper dans un liquide pour ne pas se casser les dents. Le pemmican quant à lui, est constitué de viande de bison réduite en poudre et baignée dans la graisse. Après tout, il fallait bien un peu d'énergie pour ramer sur ces barges de 2 tonnes (4000 livres), sans compter les ballots de marchandises pesant 80 livres chacun.


Nous nous installerons ensuite pour deux nuits au parc national « Riding Mountain ». Ce très grand parc situé à 3 h au nord-est de Winnipeg permet aux manitobains de quitter la plaine agricole pour s'évader en forêt, dans une zone un peu plus montagneuse et surtout offrant accès à plusieurs lacs et sentiers de marche et de vélo. À Wasagaming, les familles s'y retrouvent pour la plage, les boutiques et les sports nautiques. On se croirait dans un village des Laurentides.

Nous avons choisi de partir explorer en vélo et de transporter avec nous tout le nécessaire pour changer d'équipement pour une randonnée au lac Kinosao par la « Grey Owl's trail » et la « Brûlé ». Une journée Combo. 😁

L'Orignal emblématique de Wasagaming


Au camping, on s'amuse bien de constater le nombre important de voitures et de personnes sur chaque terrain. Ici le camping, c'est une affaire de famille élargie…


Le premier août, nous quittons le Manitoba par la transcanadienne pour Saskatoon.

La ville se situe le long de la rivière Saskatchewan et il est possible de réaliser une petite croisière pour s'en imprégner. Petit conseil: il faut réserver. Puisque nous sommes une fin de semaine de trois jours de congé, tout est réservé jusqu'à mercredi le 4. On se dirige donc vers le Manuskewin Heritage Park. Il s'agit d'un musée célébrant les cultures indigènes où on y apprend quelques coutumes en marchant dans le parc.

Puisqu'il est encore tôt, on décide de s'avancer doucement vers Edmonton et on passera la nuit à Battleford.


À 50 kilomètres à l'est d'Edmonton se trouve le site Ukrainian cultural village.

On y a déménagé,un nombre impressionnant de bâtiments provenant de différents villages afin de reconstituer la vie des immigrants Ukrainiens du 19e siècle. Un parcours de quelques heures agrémenté des discussions avec les figurants jouant le rôle ici du marchand, là du forgeron, ou encore de,l'institutrice. J'ai particulièrement apprécié les deux écoles; celle du 19è siècle, avec une seule classe, et celle du début du 20e, avec deux classes: 35 places pour les plus petits de la 1ère à la 5e année.


La capitale de l'Alberta est une ville jeune qui continue encore aujourd'hui de s'étendre, notamment le long de la rivière Saskatchewan. Je n'aurais jamais cru qu'une agréable sortie de vélo m'y attendrait. Une belle surprise! Tout au long des deux rives, des pistes sont aménagées. Une passerelle suspendue au nouvel autoroute permet de joindre l'autre rive. En fait, j'ai pu traverser trois fois la rivière grâce à deux autres ponts piétonniers. Fantastique! De nouveaux quartiers chics se construisent. Les maisons sont imposantes laissant deviner la richesse de cette ville qui se plaint pourtant des difficultés économiques engendrées par le ralentissement des projets pétroliers. Les prochaines élections risqueront d'être forts intéressantes avec la venue du tout nouveau parti politique « Maverik » qui prône l'indépendance des provinces de l'ouest.


Un arrêt chez des amis au lac Wabamun permet d'apprécier le paysage d'un des plus grands lacs de la région (6km x 19km et 40 pieds de profondeur seulement). J'y ai fait provisions de framboises, petites cerises délicieuses et bleuets saskatchewannais. Qui eut cru que des bleuets poussaient dans des arbres faisant 15 pieds de haut…


Malheureusement, l'Alberta est aux prises avec l'envahissement des algues nuisibles. Au loin sur les bords du lac, on aperçoit deux centrales électrique au charbon. L'une fermée par des intérêts chinois et l'autre maintenant convertie au gaz naturel.

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Nous voilà maintenant à l'étape des Rocheuses albertaines. Nous les découvrirons du nord au sud en commençant par le parc national de Jasper, notre premier terrain de jeu. On y passera 7 nuits, dans 4 sites de camping. Puisqu'on arrivait un samedi, nous avions jugé plus prudent de réserver à l'avance cette première nuit au camping Pochantas. Il faut dire que ce parc offre 11 sites de camping pour tous les goûts. Pour certains d'entre eux, il est possible de réserver en ligne ou par téléphone moyennant certains frais. Sinon, on fonctionne par auto inscription, premier arrivé, premier servi. Nous ajouterons une nuit au Pochantas d'où on peut se délier les jambes par une petite marche en forêt pour apprécier une petite chute et se rendre au site d'une ancienne mine de charbon. La route du camping mène aux sources thermales Miette. C'est le point de départ pour le fameux sentier Sulphur Skyline, une montée de plusieurs de 700m. On arrivera au sommet juste à temps pour une éclaircie, laissant apparaître un arc-en-ciel pour souligner notre arrivée.



La ville de Jasper représente le point de départ de la promenade des glaciers, là où la dernière période glacière a façonné le paysage en laissant son empreinte sur 233 km. De Jasper à Lake Louise, on découvrira de quelle manière le territoire a été transformé par les glaciers, occupé, marché, chevauché, canoté, cartographié, bref, apprivoisé tout doucement. Les points de vue sont magnifiques. Les occasions de les immortaliser aux belvédères ou lors des randonnées sont nombreuses. Bien sûr, la popularité de Jasper attire beaucoup de gens, mais il faut avouer que les infrastructures sont en mesure de répondre à l'affluence.


Tout près de Jasper, le camping Wapiti nous offrira la proximité de la ville. Situé pas très loin du secteur du lac Maligne, nous découvrirons le très beau et populaire sentier du Canyon Maligne dont les marmites géantes ont été creusées sur plus de 60 mètres de profondeur. Les familles y viennent en nombre et c'est toute la diversité canadienne que nous y croiserons. Un peu plus loin, le Bald Hills offre une montée digne des plus téméraires.

Canyon de la Maligne 
Bald Hills 

Nous séjournerons ensuite 3 nuits au Wabasso, point de départ de notre prochaine randonnée dans la Vallée des 5 lacs dont la couleur verte s'explique par les rayons du soleil qui frappent les fines particules rocheuses en suspension dans les lacs.

Vallée des cinq lacs 

Situé à seulement 2km du mont Edith Cavell, une route de 12km menant à ce sentier est tellement tortueuse, qu'on y interdit les véhicules de plus de 7m. Parsemée d'une dizaine de lacets annoncés à 20 ou même 15km/h, elle nous mène aux stationnements qui seront pris d'assaut rapidement. On conseille d'ailleurs d'arriver tôt. Une première section conduit au fameux glacier du mont Edith Cavell nommée en l'honneur d'une infirmière anglaise tuée pendant la deuxième guerre. Puis, les choses sérieuses commencent avec une ascension jusqu'à 2460m sur des points de vue à 360 degrés sur monts et glaciers.

Mont Edith Cavell 

Notre camping bordé par la rivière Athabasca nous donnera une belle occasion de faire une boucle à vélo sur une route fantastique et très peu fréquentée. Belvédères, lacs, Chutes spectaculaires de la rivière Athabasca, descentes de rafting sur cette même rivière, mais surtout, panoramas de montagnes sculptées nous accompagnent pendant cette sortie de vélo.

Boucle de vélo sur la 93A  qui longe la rivière Athabasca 

Notre dernière étape du parc Jasper a été le camping Wilcox. En route, un arrêt s'impose aux chutes Sunwapta, d'où j'en ai profité pour rouler sur la 93. Très agréable route. Plus loin, le champs de glace Columbia nous offrira un point de vue incroyable sur le glacier Athabasca, point de départ de la rivière qui parcourt 6200km avant de terminer sa course dans la Baie d'Hudson. Nous avions choisi ce site de camping pour la proximité avec le sentier Col-Wilcox. Heureuse décision. Ce sentier nous amène sur un point de vue de 360° sur les montagnes et le fabuleux glacier, bien accompagnés des mouflons.

La chute Sunwapta, le champs de glace Colombia, et en bas, le sentier du col Wilcox 
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108 km après avoir quitté Jasper sur la promenade des glaciers, on entre sur le territoire du Parc National de Banff. Au km 112 nous attend le sentier du Chaînon Parker, de catégorie intermédiaire, qui nous offrira un point de vue intéressant sur le glacier Saskatchewan. Coeurs sensibles, s'abstenir pour la dernière section du sentier… Les bâtons sont nécessaires.



Eric s'est ensuite fait plaisir en vélo sur cette route panoramique de la promenade des glaciers. Une superbe descente attendait le chanceux, jusqu'aux chutes Bridal Veil. Nous terminerons cette journée au camping Mosquito pour une nuit.


Le lendemain, nous partons pour Lake Louise et on opte pour le camping Mountain Protection pour deux nuits. Ce camping est situé sur la route 1A, la « Bow Valley Parway », qui longe la transcanadienne et par conséquent, qui est beaucoup moins achalandée.

De Lake Louise à Banff, cette route qui fait 48 km est tout simplement fantastique pour le vélo. Banff est réputée pour le vélo de route et c'est une réputation bien méritée. Une expérience pilote est en cours cet été avec une interdiction aux voitures pour la section de 23 km entre Banff et le stationnement du Canyon Jonhson. Non seulement, Banff veut donner plus de possibilités au cyclisme de route mais aussi, cela permet de diminuer le stress causé par la circulation automobile pour la faune du parc.

La « Bow Valley Parway » nous aura aussi permit d'en apprendre un peu plus sur la faune, la flore, la géologie, mais aussi sur un pan de l'histoire canadienne plutôt dérangeant. On connait tous la persécution vécue par les personnes d'origine japonaise pendant la deuxième guerre mondiale. Moins connu est ce qui est arrivé aux personnes d'origine austro-hongroise pendant la première guerre. En 1917, elles ont été internées dans des camps de travail sans aucun chef d'accusation. Des allemands, des autrichiens et également des ukrainiens, immigrants ou même citoyens canadiens, ont ainsi travaillé comme bêtes de somme pour construire des routes ou des infrastructures. À Banff par exemple, c'est grâce à ces « internés » que le club de golf du fameux Banff Springs Hotel a été construit.



L'emplacement du camping Protection mountain nous permettra de se rendre à vélo pour découvrir Lake Louise et son tout petit « village » constitué essentiellement de quelques boutiques et services.

Sur les conseils d'un résident de Canmore, nous souhaitions réserver au Post Hotel, la meilleure table albertaine. Malheureusement, aucune réservation n'est acceptée en dehors des clients de l'hôtel, ni d'ailleurs au Lake Louise Inn. Bien entendu, le secteur est extrêmement touristique et ils ne suffisent pas à la demande.


La plus exigeante de nos randonnées pédestres albertaines à ce jour aura été celle du 10 km Saddleback/Fairview. C'est une randonnée de 5km d'ascension de 1000m. Au sommet, la récompense nous est offerte par la vue sur le lac.

Après ces deux journées en plein coeur de la Bow Valley Parkway, on se dirige vers Banff où on optera pour le camping village1 pour deux nuits.

Encore une fois, le vélo sera bien utile pour découvrir la ville et éviter ainsi les aléas de la circulation automobile dans cette magnifique ville où il fait bon se promener. Que ce soit pour admirer et découvrir l'histoire derrière la construction du Banff Springs Hotel par le Canadien National pour accommoder les riches touristes américains dès 1880, ou encore pour visiter le musée Buffalo des premières nations, les découvertes sont enrichissantes.

À partir du stationnement de la vieille gare, différentes options de sentiers de vélo s'offrent à nous dont seulement 7 km sont nécessaires pour rejoindre la fameuse section sans voiture de la « Bow Valley Parkway ». Ce sera un beau 84 km sans aucune voiture, de niveau assez facile.

Nous quitterons Banff le mardi 17 août pour nous diriger vers le Parc National de Kootenay. Une route panoramique d'une centaine de km nous offre différents points de vue, belvédères, aires de repos et d'interprétation. Le Marble Canyon mérite un arrêt. Il s'agit d'un canyon très impressionnant en raison de ses enchevêtrements. Les eaux de la rivière Tokumm se sont frayé un chemin sur une profondeur incroyable au travers des parois de marbre et on y a aménagé un très beau sentier comportant 8 passerelles pour admirer le tout. Fabuleuse nature!

La route est superbe et on se dit qu'elle serait bien intéressante à vélo jusqu'à ce que… surprise… qu'est-ce qu'on voit? Un loup qui traverse la route pour aller boire à la rivière. Hum! Pas certaine que j'aurais apprécié cette rencontre.


Nous nous rendrons jusqu'à Radium Hot Springs où on s'installera au camping Redstreak. Bien entendu, notre projet était de profiter des eaux thermales dès le lendemain. On s'est donc rendu au stationnement très tôt pour une petite rando au canyon Sinclair, histoire de passer le temps en attendant l'ouverture prévue pour 11h. Or, dès 10h30, la file s'étirait déjà longuement, laissant deviner que les 200 premiers admis seraient déjà devant nous. Raté. Ce sera pour une autre fois.

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L'objectif du voyage était les Rocheuses pour une raison spéciale, le mariage d'Alexandre et de Katie le 20 août, prévu à la Mission St-Eugène à Cranbrook.


Nous avons été reçus comme des rois chez les parents de Katie, deux fois plutôt qu'une.

Pendant ces quatre jours à Cranbrook et nous avons eu le privilège de la présence de nos amis d'Edmonton. Thanks Denis, Debbie and Julien. It was appreciated.

On vous laisse ces quelques images de la journée.

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Après cette petite incursion en Colombie-Britannique, notre première idée était de revenir par les Etats -Unis. Or, nous avons appris il y a quelques jours seulement, que la fermeture de la frontière se poursuivait jusqu'au 21 septembre.

Nous avons donc exploré la possibilité de poursuivre vers l'ouest, direction la vallée de l'Okanagan. Malheureusement, la canicule et les feux toujours incontrôlables justifient les avertissements gouvernementaux que ce n'est pas le bon moment pour visiter. Par ailleurs, la Colombie-Britannique a remis en place certaines mesures pour limiter la propagation de la Covid. Depuis le 21 août, le port du masque est de nouveau obligatoire à l'intérieur et les rassemblements sont de nouveau limités. Pour toutes ces raisons, nous avons jugé plus sage de revenir en Alberta. Qu'à cela ne tienne, nous avons encore bien des endroits à visiter et le temps file.


Dimanche matin, à la suggestion d'un ami, on se dirige vers le Parc National de Waterton. Vraiment beau! Une petite randonnée nous permet d'admirer les lacs, les montagnes et de côtoyer de très près plusieurs chevreuils. Ce parc mérite un arrêt de plusieurs jours. On y reviendra certainement.

Le lendemain, la jolie ville de Lethbridge nous fascinera par ses rues bordées d'arbres matures de toute beauté. La ville tient sa réputation de ses nombreux parcs. On en compte plus d'une dizaine dont le Indian Battle Park nous permet d'apprécier le plus haut pont ferroviaire au monde selon le Guide Michelin. Avec ses 75 mètres de haut sur plus d'un kilomètre et demi, ce pont doit offrir des sensations incroyables.

Lethbridge recèle également le plus important Poste de traite du sud de l'Alberta, le Whoop Up Fort, ainsi que le Nikka Yuko Japanese Gardens, inauguré en 1967 pour le 100e anniversaire du Canada en signe d'amitié avec le Japon.


Le 24 août, des amis nous reçoivent en plein centre-ville de Calgary. Nous sommes tout près de la nouvelle bibliothèque, merveille architecturale. Résider au coeur d'une grande ville permet de vivre sans voiture, surtout lorsque le transport en commun est développé et bien organisé. L'artère principale offre par exemple le transit par train gratuit sur la section la plus importante. Très pratique. Calgary est une ville jeune et l'urbanisme mûrement réfléchi favorise la vie urbaine, notamment par les édifices unis par des passerelles. Les différents quartiers sont intéressants car les tours d'habitations ultramodernes voisinent des petits restaurants et des boutiques en tous genres.

Nous aurons marché près d’une quinzaine de kilomètres pour découvrir Kensington, Inglewood, Beltline et Rouleauville Square ancien lieu d’imminents personnages francophones du secteur. On marchera également le St-Patrick Island et le Prince’s Island Park en regardant les groupes descendre la rivière en canots pneumatiques.

Calgary est aussi très intéressante pour les cyclistes puisque de nombreuses pistes longent la rivière de part et d'autre pour rejoindre les différents quartiers.

Pour cette troisième visite, je peux finalement dire que je l'aime bien et qu'il s'agit d'un endroit où il est intéressant d'y vivre.

Après deux jours de vie urbaine, Drumheller et le Royal Tyrrell Museum nous préparent à vivre une expérience quasi mystique au Dinosaur Provincial Parc. Ce parc, reconnu comme patrimoine mondial de l'Unesco, ses paysages, sa faune, son silence et le petit emplacement bien tranquille déniché au pied des montagnes sculptées, nous procureront un moment inoubliable. Une boucle de quelques kilomètres permet d'observer certains sites d'ossements de dinosaures. Non, nous ne sommes pas dans un film. C'est bien ici sur ces terres arides que ces animaux ont vécu il y a 72 Millions d'années.

Pour ceux et celles qui peuvent se permettre un site de camping sans services, nous recommandons le secteur du camping de groupe, s'il est disponible, bien entendu.

Royal Tyrrell Museum 
Dinosaur Provincial Park 

Le 27 août nous reprenons la route vers l'est jusqu'à Swift Current. Medecine Hat nous offrira une petite pause pour admirer le fameux Saamis Tepee et découvrir le petit centre-ville.

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Voici déjà la dernière étape du voyage, celle du retour. Depuis le départ de Swift Current en Saskatchewan,, nous avons roulé en moyenne 600 à 700 km par jour, soit le double de l'aller.

À Moose Jaw, une petite pause en ce samedi 28 août nous a donné l'occasion de visiter le Western Development Museum, l'un des grands musées relatant les moments significatifs du peuplement de l'ouest canadien. En Saskatchewan, lors de son entrée dans la confédération canadienne en 1905, ils sont venus par milliers des quatre coins de l'Europe pour profiter de ces terres offertes gratuitement.

Nous avons aussi eu la chance de visiter les tunnels et diverses installations « Chicago Connection » d'où Al Capone menait ses opérations « discrètement » dans l'ouest canadien.

Moose Jaw, lieu d'entraînement privilégié. En aviation, l'armée y a formé 132000 pilotes. 




À Régina, nous dénicherons un petit ilot bien tranquille dans le parc Wascana qui comporte une très belle boucle de 4,5 km autour du lac et qui offre une vue magnifique sur l'Assemblée législative de la Saskatchewan. Des visites guidées sont possibles à toutes les heures et c'est grâce à Arnold, enseignant de science politique à la retraite, que nous découvrirons ce superbe bâtiment dont le hall d'entrée comporte 34 variétés de marbre importé de Grèce, d'Italie, de Suède, des États-Unis,… À l'époque, la province était appelée à jouer un rôle majeur dans le développement du pays. La crise des années 30 aura brisé ces ambitions puisque les nouveaux arrivants retourneront en Europe pour ne pas mourrir de faim. Pas étonnant que de grands mouvements progressistes émergeront de ce coin de pays. Tommy Douglas, premier Premier Ministre à la tête d'un parti socialiste a été élu en Saskatchewan. Il dirigera ensuite le tout nouveau NPD lors de sa fondation en 1961, issue de la fusion du parti socialiste qui a vu le jour à Calgary en 1934. Eh oui, l'ouest canadien n'a pas toujours été « conservateur ». C'est d'ailleurs pour courtiser l'électorat plus à gauche que le parti conservateur a changé de nom en 1942 pour « Progressiste-Conservateur ».


Ce même Tommy Douglas, beau-père de Donald Sutherland, sera d'ailleurs considéré comme le père de l'universalité du programme d'assurance-santé. Nous sommes en plein dimanche et c'est avec bonheur qu'on savoure la chance de pouvoir visiter ces lieux et profiter de ces sentiers. Nous dormirons ce soir à Winnipeg.

La portion manitobaine sera vite complétée pour un prochain arrêt pour dîner à Vermilion Bay où un joli parc permet de profiter du lac Supérieur avant de s'installer pour la nuit tout près de Thunder Bay.


Le mardi 31 août, un arrêt dans le petit village de Nipigon nous permettra de découvrir la Marina qui dispose d'un petit camping. Nous notons que les emplacements 8 et 10 sont les plus intéressants. Ceux et celles qui ont le bonheur de voyager avec canot ou kayak pourront profiter du lac Supérieur. Nous revenons au Québec par l'autoroute 17 et le Parc Provincial du Lac Supérieur. Longeant le lac, le très beau camping Agawa Bay dispose d'une magnifique plage de sable fin sur 3 km. On conseille de réserver… On s'installera au Parc Pancake Bay où on profitera là aussi, d'une très belle plage de 3 km.

Nipigon et le fameux sentier du Lac Supérieur (1000km) 
Le voyage se poursuivra pendant 700 km jusqu'à NorthBay, puis Drummondville le jeudi, pour revenir vendredi 3 septembre. 

Nous aurons roulé 11779 km; Pendant 47 jours; Visité 6 parcs nationaux où on y a campé 16 nuits; Visité 15 Parcs provinciaux où on y a campé 10 nuits; Roulé à vélo; Fait des randonnées pédestres; Assisté à un fabuleux mariage; Revu nos amis; Vu nos petits enfants; Et, pris des notes pour une prochaine fois…