Carnet de voyage

Aux 4 coins des USA

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Par ClemM
A 23 ans et 5 jours, c'est maintenant ou jamais, le moment de partir à l'aventure. Mais pas l'aventure de catalogue qui effleure la réalité; la vraie aventure qui nous immerge dans une autre culture.
Du 18 janvier au 22 avril 2017
94 jours
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Alors oui au premier abord il y a comme un problème: "USA-Islande? Elle se serait pas plantée quelque part la petite..." Non non, je vous rassure!

Il faut que je commence par vous expliquer mon plan général de voyage. Départ aujourd'hui mercredi 18 janvier pour les États-Unis avec la compagnie aérienne Icelandair. Or celle-ci à la bonne idée de proposer un stopover (une escale prolongée disons) gratuit jusqu'à 7 jours en Islande! J'ai donc choisi de passer 5 jours sur place. Le "vrai" départ pour les USA c'est lundi.

Bref me voici donc atterrie à l'aéroport de Keflavik à 30min de Reykjavik. Chose à noter: les trains n'existent pas en Islande (la première ligne est prévue pour 2020), il faut donc compter sur les bus (ou avoir comme moi un local sous le coude) pour rejoindre la capitale. Je reste un peu déconcertée au début par le paysage: les environs de Reykjavik sont très plats et avec l'ambiance neigeuse de ce mois de janvier, le paysage a des airs de surface lunaire! Puis la nuit est très vite arrivée: 16h30 à cette période de l'année.

"Ok so we're going to swim in the Atlantic Ocean tonight." WHAT?? Alors ça fait quelques temps que je n'ai pas parlé anglais ok, mais j'ai bien compris: tu veux qu'on aille se baigner dans l'Ocean!?! Et la température? (Il me semblait qu'éventuellement le Gulf stream aurait pu arranger mes affaires...) "2 degrees" (Ah bah non en fait...) Ni une ni deux, me voici donc à la piscine! Bonus local: les vestiaires sont collectifs (mais pas mixtes quand même), tout le monde se change dans la même pièce, intimité zéro! Le principe ensuite est d'enfiler des gants et chaussures de la texture des combi de surf, de trotinner jusqu'à l'océan, d'entrer dans l'eau (après avoir préalablement mis son cerveau sur off) et de nager! Facile!! L'eau était finalement à 1,6 degré, si bien que 2 minutes suffisent à avoir les jambes qui picotent et la sensation de se cristalliser. Point positif: à la sortie on ne sent plus le vent glacial! Et là récompense: bain extérieur à 28 degrés et/ou sauna à 45 degrés. Bilan: très positif, ça revigore, ça réveille et ça développe la production d'endorphine, hormone du bonheur, il paraît! Prescrit 3 fois par semaine par les locaux.


Doudoune & maillot de bain 

Et pour finir cette première journée en beauté: soirée ciné. Rien d'extravagant sauf peut-être qu'ils mettent le film en pause au milieu, une petite entracte pour se dégourdir les jambes comme au théâtre...

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J'attaque ce deuxième jour un peu tardivement mais de toute façon le jour ne se lève qu'à 10h30 donc je n'ai rien perdu! Aujourd'hui au programme visite de Reykjavik, capitale de l'Islande.

Avant ça, passage par la salle de bain et là il y a 2 choses importantes à savoir: l'eau chaude en Islande est d'origine géothermique donc PRIMO pas question de ne pas être réveillé sous la douche, une mauvaise manip et c'est la cuisson en direct (l'eau chaude peut atteindre 80 degrés) et DEUXIO pour les estomacs sensibles s'abstenir, l'eau souffrée embaume délicatement d'une odeur d'œuf pourri (bon appétit bien sûr).

Sur ce revenons à nos moutons. Reykjavik n'est pas une très grande ville: seulement 120 000 habitants; mais à l'échelle de la population islandaise totale (320 000) c'est beaucoup! En marchant un peu il est en tout cas facile de faire les 4 coins de la ville à pied.

Pour moi le trajet commence en bus puisque mon hébergement n'est pas situé à Reykjavik même mais dans la ville d'à côté. Une application indispensable dans ces cas là: Strætó. Elle vous donnera les horaires, l'emplacement des arrêts et même la possibilité de réserver son billet sur son téléphone (environ 60% des gens montant dans le bus: modernes ces islandais)! Première impression tout paraît très neuf, moderne, propre... L'Islande ne fait donc pas défaut à la réputation des pays nordiques.

Immeubles ou maisons? 

Premier stop: le bord de mer. À l'horizon se dressent d'imposantes montagnes et devant moi un bateau viking. À quelques pas se trouve l'Harpa: centre de congrès et salle de concert, bâtiment moderne et très agréable au sein duquel se réfugier en cas de tempête de neige! L'Islande c'est ça: un mix réussi entre traditions et modernité; et un temps changeant mais toujours venteux!

Montagnes à l'horizon (qui ont vite disparues derrière les nuages), la Harpa et le bateau viking

Et puisque la tempête de neige ne semblait pas vouloir passer son chemin de si tôt, me voilà repartie plus emmitouflée que jamais vers le centre ville. Une rue principale concentre la majorité des magasins et bars de la ville: Laugavegur. Avec l'explosion du tourisme en Islande (premier secteur devant l'aluminium et la pêche cumulés pour la première année), les boutiques de produits typiques se multiplient: pulls en laine, sacs en cuir de poisson (oui ça existe!), petits trolls et multitudes d'objets à motif "aurore boréale". C'est aussi dans cette partie de la ville que j'ai pu apercevoir des bâtiments plus vintages que le reste de la capitale.

Il ne s'est jamais arrêté de neiger!! 

Dernier passage obligé avant de rentrer: LE stand des meilleurs hot-dogs d'Islande "Bæjarins beztu pylsur"! Alors oui, Islande et hot-dogs je n'aurais pas parié sur l'histoire d'amour entre ces deux là mais apparemment c'est assez répandu ici... Si bien qu'à ce micro stand ne payant pas du tout de mine situé un peu en retrait de l'artère principale, il y a toujours du monde! J'y suis allée à 15h: 2 personnes devant moi et 8 derrière! Alors sont ils si exceptionnels? Ma trop faible expérience des hot-dogs ne saurait le dire, mais j'aurai sûrement de quoi comparer aux US!


Petite séance d'entraînement pour les poneys  

La journée ne s'arrête pour autant pas là: une soirée équitation m'attend. Mon hôte à peine rentré du travail, nous voilà repartis direction la pension où sont gardés ses chevaux. 7 chevaux islandais qui ont plutôt la taille de double-poneys et une particularité assez remarquable: contrairement à la plupart des autres races ils n'ont pas 4 mais 5 allures: le pas, le trot, le galop, le reculé et le TÖLT. Cette dernière est une allure hyper confortable. C'est comme être sur un canapé comme dit mon hôte. Le principe de cette allure est de pouvoir tenir un verre (de bière dans l'exemple que l'on m'a donné) sans en renverser une seule goutte! Donc autant vous dire que ça ne secoue pas d'un poil.

Bilan du jour: je ne sais toujours pas ce qui est mieux entre sentir l'œuf pourri ou le poney...! (En vrai, je vous rassure l'odeur d'œuf c'est juste l'eau ça ne reste pas sur la peau, par contre le poney...)

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Ce matin grosse surprise au réveil (pas si surprenante que ça puisque la météo annonçait un temps doux): plus de neige!! Tout fondu partout! Et apparemment c'est quelque chose d'assez commun les fontes et ré-enneigements successifs ici. L'Islande n'est donc pas un pays si glacial que ça.

Adieu blancheur immaculée

Pour autant le temps n'était pas forcément propice à la balade: ce fameux vent encore et toujours. Ma grosse activité du jour fut donc d'aller me relaxer à la piscine! Une vraie piscine cette fois (pas seulement un bassin d'eau chaude à côté de la mer). Pour autant le système ne change pas: vestiaires "ouverts" et douches au savon sans maillot obligatoires avant d'entrer dans l'eau (avec un maillot cette fois, faut pas déconner non plus!). Il faut que je vous en dise plus sur ce point: ce qui me paraissait tout à fait impensable au début, se révèle finalement assez naturel. Toutes les filles sont nues (pas eu l'occasion de tester le côté mecs), c'est donc finalement plus gênant de garder son maillot que le contraire... Et à bien y réfléchir c'est assez sain: on est sûr que tout le monde est bien propre avant de se baigner + ça désacralise le corps humain en permettant de se confronter à autre chose que les silhouettes de mannequins dont nous abreuvent les médias. À méditer!

Et me voilà arrivée à ce qui serait un spa chez nous, mais qui est juste la base ici: pleins de bassins (principalement extérieurs) de 5, 38, 40, 42 et 44 degrés, un grand bassin de nage, un petit bassin d'eau thermale venant directement de la mer (mais chauffée entre temps) et un sauna!

Plan de la piscine "Laugardalslaug" (photo web pour vous donner un aperçu, je n'ai pas eu le droit à autant de soleil moi...)

Ma journée s'est terminée par la visite quotidienne aux chevaux et un bon burger dans un de ces endroits secrets que seuls les locaux connaissent (ne même pas chercher la carte en anglais). Concernant les sorties, 2 endroits principaux sont à retenir: la fameuse rue centrale dont je vous ai déjà parlé "Laugavegur" qui concentre la majeure partie des commerces et bars ET le port qui semble être rempli de petits restaurants bien sympathiques.

Parlant sorties, il y a un point que je n'ai pas encore évoqué: l'argent. Le coût de la vie est assez élevé en Islande et à cela il faut ajouter la valeur de la couronne islandaise: il faut diviser le prix islandais par 120 pour obtenir le prix en euro!! Autant vous dire que mon enthousiasme devant mes billets de 1000 a été de courte durée lorsque qu'il a fallu que j'en donne un en échange d'un smoothie...

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Ça y est c'est le weekend! Je vais enfin pouvoir découvrir les fameux paysages naturels d'Islande.

En ce samedi, c'est roadtrip avec mon hôte, un de ses amis ayant une formation de guide touristique (petite privilégiée que je suis!) et son fils. Il y a un circuit incontournable comprenant les points d'intérêts majeurs situés à proximité de la capitale: le Cercle d'Or (Golden Circle).

Je vous emmène donc le long de celui-ci.

On the road again  

Vue sur la partie eurasiatique, les pieds sur la plaque nord-américaine

Premier arrêt: le parc national de Þingvellir - Il faut savoir que l'Islande est située à la rencontre des plaques tectoniques eurasiatique et nord-américaine (d'où sa géologie assez escarpée). Le parc national de Þingvellir se situe au niveau de cette séparation. C'est aussi un haut lieu historique puisque c'est à cet endroit que le premier parlement islandais fut fondé (en l'an 930 quand même), aujourd'hui symbolisé par un drapeau; MAIS AUSSI que fut tournée une des scènes de Game of Thrones (pour les connaisseurs...).

Dans cette zone se situe également la cascade d'Öxarárfoss, le récif de Silfra formé entre les deux plaques (où la clarté des eaux fait le bonheur des plongeurs, leur froideur un peu moins) et de nombreux chemins de randonnée.


Second arrêt: Haukadalur, vallée géothermique et ses fameux geysers - Islande = geyser, c'est la base. Je vous ai déjà parlé de la délicieuse odeur de l'eau en Islande et de son origine géothermique. Il existe de nombreux endroits à travers le pays où ces eaux font surface et forment des "hotspot", disons des trous d'eau chaude. Il suffit d'enfiler son maillot et piouf une piscine naturelle (après avoir préalablement vérifié la température: un bain à 80 degrès c'est moins sympa...). La plupart du temps ces hotspot se contentent d'être chauds, mais parfois ils en font un peu plus: des geysers.

Il n'y a en fait qu'en seul geyser actif en Islande (si si!): Strokkur (un sacré nom viking ça) situé sur le site de Geysir (c'est de lui que vient le nom geyser (geysir signifie jaillir en islandais)), qui pour sa part s'est mis en grève après un séisme un peu trop remuant à son goût. Strokkur est assez productif puisqu'il jaillit toutes les 4 à 8 minutes environ (quoique avec un temps de janvier 4 minutes à l'attendre ça parait long!).

Ambiance brumeuse et turquoisitude!

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Alors je ne m'y connaissais pas du tout en geyser mais en fait, avant de jaillir, ça forme une grosse bulle d'eau (d'une couleur turquoise à tomber) qui explose en geyser, retombe la seconde d'après et hop plus qu'à attendre de nouveau 4 minutes... C'est donc magnifique mais difficile à photographier!


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Troisième arrêt: la cascade de Gullfoss - Située non loin du site de Geysir, je ne m'attendais pas à voir une cascade si impressionnante en Islande (j'ai anticipé volcan et geyser, mais pas cascade). La cascade de Gullfoss se divise en 2 niveaux avant de venir se jeter dans un canyon plutôt profond! Il y a deux points de vue différents qui permettent de voir la cascade sous des angles différents (photos 1 et 2). En période non neigeuse, un chemin qui descend à la cascade est également ouvert et permet de l'admirer de tout prêt (on l'aperçoit sur la photo 2); mais à cette saison c'est bien trop dangereux.

Ambiance humido-venteuse encore et toujours! (il nous a fallu un chocolat chaud pour nous remettre et sécher un peu) 

Dernier arrêt: le cratère volcanique de Kerið - Islande = volcan, vérité numéro 2. La plupart d'entre eux ne sont aujourd'hui plus actifs. C'est le cas de Kerið qui accueille désormais un lac en son sein. Impressionnant sa couleur rouge naturelle et la récente possibilité de descendre au ras de l'eau. Petite parenthèse sur ce point: voyageant avec 2 locaux j'ai pu avoir leurs impressions. La récente explosion du tourisme en Islande (entre +25 et +40% ces 4 dernières années) pose un certain nombre de problèmes. Ces sites touristiques majeurs doivent subir des adaptations puisqu'ils ne sont pas prévus pour accueillir une telle quantité de touristes: mettre en place des passerelles et chemins délimités afin de préserver la nature. Ainsi ces lieux ont beaucoup évolués en quelques années (mes accompagnateurs ont à plusieurs moments été surpris des changements) et la quantité de bus touristiques sur les routes également. Cela pose un problème de sur-utilisation et de besoin d'entretien. Pour autant, aujourd'hui encore, la majorité de ces lieux touristiques restent totalement gratuits. Nous avons seulement dû payer le parking au parc national et l'entrée du volcan. Ce tourisme de masse n'est pas adapté aux beautés naturelles de l'Islande et les islandais ont très peur pour la sauvegarde de leur patrimoine naturel déjà mis en danger par le réchauffement climatique. Le lobbying des compagnies de bus est très puissant actuellement et le gouvernement n'a donc pas encore pris de mesures sur ce point.

Kerið juste avant la tombée de la nuit

Cette journée très islandaise s'est terminée par une soirée islandaise toujours (c'est ça l'avantage d'être avec un local!): l'anniversaire d'un ami de mon hôte avec une quinzaine de personnes (sinon il existe un journal gratuit en anglais qui donne tous les bons plans sorties: The Reykjavik Grapevine). Rien de spécial à noter, nous avons parlé de leur défaite en handball contre l'équipe française le soir même mais aussi de leur succès à l'euro de foot en France; de l'unité nationale islandaise, de Jean Reno et des spécialités culinaires françaises (surprenant!). L'accent français a quant à lui toujours autant de succès.

Un petit bout de civilisation campagnarde

Sur ce me voici déjà dans les airs vers de nouvelles aventures (un peu plus ensoleillées cette fois ci)!

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Avant d'aller voir ce qui m'attend outre-atlantique (et sur demande d'une lectrice assidue), voici un post récapitulatif des must à mettre sur votre To Do List si vous avez l'occasion de venir en Islande!


A Reykjavik:

Longer le bord de mer pour voir le bateau viking, la Harpa, au loin les montagnes et remonter jusqu'au port et ses petits restaurants // Manger le fameux hotdog de Bæjarins betzu pylsur (au croisement entre Tryggvagata et Pòsthùsstræti) // Faire les boutiques (mais aussi la tournée des bars) le long de Laugavegur // Si le temps est dégagé, monter en haut de Hallgrimskirkja pour admirer la ville d'en haut


Dans les environs:

Le long du Golden Circle s'arrêter, au moins, au parc national de Þingvellir, à Haukadalur et ses geysers, à la cascade de Gullfoss (et être courageux pour aller voir les 2 points de vue, ça vaut la peine) // Avec un peu plus de temps élargir le cercle au cratère de Kerið, aller déguster les délicieuses tomates des serres de Friðheimar et découvrir le fonctionnement à la géothermie de la centrale électrique de Nesjavallavirkjun // Avec encore plus de temps, s'éloigner encore un peu plus jusqu'à atteindre un glacier // Dans tout les cas, louer une voiture, faire des arrêts, des détours et se perdre dans les magnifiques paysages islandais // Se baigner dans les eaux thermales islandaises (et tester le bain à quelques degrés!!), différentes options selon les budgets: la piscine de Laugardalslaug à Reykjavik pour les petits budgets (environ 8€), le Secret lagoon sur le Golden Circle (environ 23€) et pour ceux qui ne comptent pas, le très célèbre Blue lagoon (à partir de 45€ et sur réservation). // Si le temps est découvert, guetter les aurores boréales où que vous soyez (bien sûr il est plus facile de les voir en dehors des villes mais leur puissance à cette latitude permet aussi bien d'en voir à Reykjavik même).


Le tourisme en Islande, bien qu'il s'étende aujourd'hui sur toute l'année, est principalement concentré sur la période estivale. Les attractions très célèbres tel que les geysers ou les lagoons risquent donc bien d'être surpeuplés à cette période. La meilleure option possible serait de venir 2 fois: 1 fois en hiver pour visiter les lieux touristiques immanquables au calme, et 1 fois en été pour battre la campagne et profiter des chemins de randonnée perdus.

Il est également beaucoup basé sur les tours en groupe en bus: pour voir les baleines, les aurores boréales, le Golden circle, les glaciers, faire du cheval, aller au lagoon, faire de la plongée... Je ne suis pas très friande de ces options, notamment en Islande où la principale beauté se trouve dans les paysages qui donnent envie de s'arrêter à chaque kilomètre (impossible avec un bus). Ces tours se restreignent également aux sites touristiques, adieu paradis caché, tranquillité et temps non compté. Ils peuvent cependant parfois se révéler être la seule option possible pour certaines activités.

Pour plus d'informations et de détails je vous conseille le site IheartReykjavik écrit par des locaux amoureux de Reykjavik.

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Après un nombre incalculable de contrôles de billet d'avion, sac, personne, billet, sac, passeport, personne, ticket, sac, personne, billet... et un douanier plutôt sympa; me voici fichée aux USA: empreintes et photo à la clef! Pour info, étant ressortissante européenne, j'ai pu obtenir une autorisation d'entrée touristique sur le territoire américain "ESTA" pour 3 mois en ligne pour seulement 14$ (attention à bien aller sur le site du gouvernement américain, beaucoup d'arnaques existent vous faisant payer 3 fois le prix). Les visas plus longs quant à eux nécessitent un rendez-vous à l'ambassade, beaucoup plus de papiers, de questions et d'argent...

Première rencontre: mon chauffeur jusqu'à l'auberge de jeunesse (j'ai pris la compagnie SuperShuttle, sorte de taxis partagés qui permettent de diviser par 2 le prix de la course, mais vu mon heure tardive d'arrivée je n'ai pas eu à le partager!). Et il était FRANÇAIS! Ce qui n'était pas plus mal car il était 00:30 sur place soit 6:30 du matin en Islande: une longue journée donc, peu propice aux bavardages en anglais. Après une bonne nuit de sommeil réparatrice, il est temps de profiter de ma journée d'escale à Austin avant de reprendre le bus direction mon premier lieu de woofing.

Austin est la capitale de l'Etat du Texas. Elle accueille 885 000 habitants sur les 25 millions que compte l'Etat du Texas. Elle est située le long de la Colorado river. Mon auberge (HI, l'incontournable des backpackers) est située d'un côté; tandis que le centre ville se situe sur l'autre rive. Les bus seront donc encore une fois mes meilleurs amis (mais pour 2 fois moins cher qu'en Islande!).

Des gratte-ciels tout partout!

Pour m'y retrouver j'utilise l'application CityMaps2Go. Elle permet d'avoir une carte détaillée sans connexion internet, de localiser des points d'intérêt et surtout de me géolocaliser sur le plan. La version gratuite ne permet d'avoir que 2 cartes. Vu son indispensabilité dans mon cas, je suis passée à la version illimitée (pour 14,90€).

Après consultation de l'accueil de mon auberge, il y a en gros 4 endroits incontournables (j'ai au préalable dit non aux musées: une journée magnifique s'annonçait et j'avais besoin de chaleur et de soleil après ma semaine de grisaille en Islande!).

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Le Capitole de l'Etat du Texas, monument central de la ville regroupant les autorités sur place. Pour ne pas oublier les bonnes habitudes, passage au détecteur de métaux à l'entrée bien sûr. Le lieu est architecturalement, historiquement et culturellement intéressant. En son centre une imposante coupole, sur les murs les portraits des gouverneurs successifs de l'Etat et dans chaque aile les salles du Congrès et de la Législature.

Le Capitole (si si il y a bien écrit Texas au sommet de la coupole)


Les boutiques de Soco (il y a de tout, du plus vintage au très moderne-chic) 

Le quartier de Soco situé sur la même rive que mon auberge. Le quartier le plus actif en journée où se trouvent des restaurants et des boutiques très sympas. À réserver donc pour la fin de matinée, début d'après-midi.

Pour digérer, remonter jusqu'à Colorado river et suivre la rive entre Auditorium shores et Zilker Park. Un barrage situé un peu en amont d'Austin a permis de calmer les flots et de mettre en place des chemins sur une large étendue du rivage: le paradis des sportifs (malgré les 27 degrés de ce début d'après-midi!). L'herbe pour se reposer à l'ombre c'est pas mal aussi!

Dogsitting & rassemblement de vélos

Et pour occuper sa soirée la 6th street est LA rue des bars et des clubs. À aller découvrir dès la tombée de la nuit. Repartant dès 9h le lendemain matin, je n'ai pas eu l'occasion d'aller mesurer la température à une heure si tardive; mais en fin d'après-midi quelques bars diffusaient déjà de la musique plutôt engageante!

6th street (ouais ici c'est facile les rues se suivent 7th, 8th, 9th...) 

Finalement ce qui m'intéressait moi, touriste que je suis, c'était tout simplement d'errer dans les rues et de découvrir le Texas, les Texans et leur mode de vie. Sur ce point, la caricature est 100% vérifiée! Ils portent vraiment des chapeaux de cowboy au quotidien, les bus d'école sont vraiment jaunes, ils ont vraiment tous des gros 4x4 (principalement Toyota, Ford, Chevrolet, Hyundai et GMC pour les plus imposants), les rues sont vraiment très larges (ceci explique peut-être cela...) et ils parlent vraiment d'une manière tout à fait incompréhensible (AR-TI-CU-LEZ please!). Ils sont cependant hyper friendly et toujours prêts à aider.

Bienvenue en Amérique! 

Dernier arrêt le supermarché (j'ai failli oublier qu'il fallait manger!). Me voici donc dans le Whole foods d'Austin et je suis impressionnée! C'est gigantesque et hyper complet!! Ils ont des tas de choses que nous n'avons pas, notamment beaucoup d'ingrédients en libre service (fruits secs, bonbons, chocolats, épices... mais aussi des plats préparés), un gigantesque rayon de compléments alimentaires pour les sportifs et puis pour en faire toujours plus, il y a même des restaurants au milieu des rayons!!! Il faudra que je compare avec d'autres chaines car Whole foods est spécialisé dans la nourriture "saine", bio, naturelle etc... Dans les rayons, disons que 60% des produits sont bios et 20% issus d'une agriculture responsable. En plus de ça, 40% sont pour les "special diet" (sans gluten, sans lactose, vegan...). J'ai donc mis un temps fou à trouver des barres de céréales à peu près "normales".

Et il ne s'agit que de la ville! Je suis désormais dans le bus très excitée de voir ce qu'il en est à la campagne!! (à l'accueil du terminal de bus, la ptite dame, voyant bien que je n'étais pas une locale (l'accent français est mon ami...), m'a demandé d'un air étonné "mais qu'est-ce que vous allez faire à Mason?! Il n'y a rien là bas!!).

To be continued

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Le nom choisi pour ce blog n'est pas anodin: j'ai réellement planifié de visiter 4 états qui se situent à l'opposé les uns des autres. Et le premier sur cette liste c'est le TEXAS (ok je me suis spoilée toute seule). Ce que je ne vous ai pas encore dit par contre c'est quel était mon mode de voyage. Parce que bon le tourisme c'est bien, mais pendant 3 mois il faut bien s'occuper un peu quand même.

Je suis donc aux Etats-Unis pour faire du volontariat. Le principe est simple: travailler environ 5 heures par jour, 5 jours par semaine en échange du gîte et du couvert. Cela me permet de voyager pour pas très cher, d'apprendre, de rencontrer et d'être au cœur de la culture locale. Ce principe a d'abord été démocratisé par les fermes biologiques afin de diffuser leur philosophie: le wwoofing (WWOOF= World Wide Oportunities On Organic Farms). Aujourd'hui il s'est étendu à tous types de fermes, aux bed&breakfast, aux particuliers ayant besoin d'un coup de main (jardin, enfants, rénovation...), etc. Il existe 3 sites principaux mettant en relation les volontaires et les hébergeurs du monde entier. Le principe est en gros le même pour les 3 sites: une cotisation d'environ 30€ permet d'accéder aux coordonnées/de contacter les hébergeurs pendant 1 an. Il est cependant possible d'avoir un aperçu des adresses disponibles avant de s'inscrire. Chaque site a un peu sa spécialité: WWOOF reste très centré sur les fermes biologiques, tandis que helpX et Workaway sont plus diversifiés. Pour ma part, j'ai choisi Workaway car le site web me semblait plus pratique à utiliser. J'ai divisé mon séjour en période de 2 semaines (ce qui est la durée moyenne apparemment, mais vous pouvez aussi bien rester 2 jours que 2 mois!). Pour mes 2 premières semaines de volontariat, je suis donc à Mason au Texas.

Pour arriver à cette petite ville perdue dans la campagne texanne, une seule solution: le bus (moyen de transport en commun le plus développé, mais restons clair ici tout le monde utilise sa voiture, enfin son pick-up). La compagnie majeure se nomme Greyhound. Elle couvre à peu près l'ensemble du territoire (excepté le nord). Il ne faut cependant pas avoir peur de passer des heures et des heures sur la route. Mon trajet à moi est resté tout à fait convenable: seulement 4 heures. Il permet également d'avoir un aperçu du paysage local. Il est principalement composé de 2 éléments:

- des prés d'herbe sèche dans lesquels il est parfois possible d'apercevoir soit des vaches (noires, ce qui donne un beau contraste avec l'herbe), des moutons ou des chèvres;

- des arbres plutôt bas et secs qui forment plus une sorte de garrigue, que de véritables forêts.

Il y a eu une terrible sécheresse en 2012 qui a pas mal joué sur le paysage: on peut apercevoir beaucoup d'arbres morts, et dans l'impossibilité de nourrir le bétail, de nombreux ranchs ont mis la clef sous la porte. C'est aussi cela qui a permis l'émergence de vignobles!

Pour moi, passage par San Marcos, San Antonio (changement de bus), Boerne, Comfort, Kerrville, Fredericksburg et finalement MASON!

Sur la route 

Mason est une petite ville de 2000 habitants tout à fait charmante. 100% dans son jus, 100% cowboy! C'est un vrai dépaysement! J'ai l'impression d'être dans un de ces westerns que l'on voit à la télé (excepté le fait que les cowboys ici ont des iphones et des pick-ups qui démarrent tout seuls). Les gens portent vraiment des chapeaux (encore plus qu'à Austin) et des bottes de cowboys avec une classe inégalable.

Plus sérieusement, le centre ville est plutôt très restreint: une place centrale avec la mairie au milieu et l'ensemble des magasins tout autour. Il y a tout de même un nombre assez remarquable de magasins d'antiquité/brocante mais aussi un MUSÉE (oui oui!) et un CINÉMA (oui oui oui! qui est d'ailleurs assez "design", si l'on puit dire, car situé dans le plus ancien théâtre du Texas). Deux autres endroits incontournables: le bar de Willow creek (qui fait bar mais aussi restaurant, et n'est jamais vide) et le Wine bar (bar à vin). Petit éclaircissement sur ce point: aux USA chaque county (l'équivalent des cantons chez nous) peut mettre en place certaines réglementations spécifiques et cela s'applique notamment à l'alcool. Ainsi il existe des "dry county" où la vente d'alcool est tout bonnement interdite. Le county de Mason est un semi-dry county (ou moist county): l'alcool vendu ne dépasse pas 4%, excepté le bar à vin, seul habilité à vendre du vin (et uniquement du vin du Texas s'il vous plaît!). Cette exception est seulement due au fait que Mason soit située dans la région des vignobles (le comble sinon!).

Mason, centre ville! 

Le Texas se situe à la frontière mexicaine (Mason, à environ 300km) et cela à une vraie influence. Il y a beaucoup d'hispaniques dans la région (dans le bus les annonces étaient faites en anglais et en espagnol) et globalement au restaurant c'est soit burger, soit mexicain: tacos, guacamole, tortillas et plein d'autres choses totalement délicieusement exotiquement bien préparées... (ça manque totalement en France ce genre d'endroits!!) (par contre impossible de trouver une pâte à tarte au supermarché... adieu quiche lorraine nationale). Et mon "patron" à la bonne idée de nous emmener régulièrement au restaurant pour dîner: patron au top! A Mason, les incontournables sont Nacho's (mexicain moderne), Mi pueblo (mexicain authentique), Willow creek (mexicain ou burger) et Lee lou (pizzas à garnir soi-même).

En parlant de patron, il est temps de vous présenter mon travail quotidien. Je vis et travaille sur le vignoble de Dan et Jeanie situé à quelques kilomètres de Mason. Il y a un employé à plein temps sur le vignoble: Kenny (et son chien: Gracy). Et nous sommes actuellement 3 volontaires: Emily qui vient de Californie, Eric qui vient du nord des Etats-unis et moi. Il y a quelques jours il y avait une brésilienne et dans quelques jours une canadienne arrive. Bref ça bouge! Nous vivons tous ensemble dans une méga caravane qui peut accueillir 8 personnes (donc à 3 actuellement on est assez confortable). L'ambiance de travail est plutôt détendue et Dan adore partager sa passion pour les vignes. Il a acquis le vignoble (20 acres, soit 8 hectares) il y a 5 ans et n'a pas encore de vin prêt à la consommation (mais les cuves sont pleines!!). Sur le vignoble il y a plein de variétés différentes: chardonnay, syrah, merlot, cabernet sauvignon... (prononcé à l'américaine, ce qui assez amusant à entendre). Il est situé dans LA région des vignobles du Texas: Texas Hill Country, (moi aussi je pensais qu'il n'y avait que des ranchs au Texas mais... non!) et il semblerait que la demande en vin aux USA explose plus ou moins depuis quelques années, donc beaucoup de vignobles se développent actuellement dans la région.

Sur le vignoble (il y a des cactus!) 

Le travail à cette période de l'année se concentre autour de la taille des vignes. Mes meilleurs amis en ce moment sont donc un sécateur et un rouleau de ruban plastique! Ce travail est manuel mais aussi intellectuel à vrai dire. Il y a plusieurs critères à prendre en compte. Les branches que l'on conserve doivent être suffisamment grosses, écartées les unes des autres, situées à la même hauteur; et il y a aussi la possibilité de transformer des branches en tronc pour combler un vide ou allonger la vigne. Il faut donc un petit apprentissage, mais apparemment on est plutôt une bonne team (et globalement les filles sont les meilleures pour ce type de job car elles ont davantage le sens du détail (Girl power!)). Et puis une fois passé le statut de professionnel, on a le droit d'utiliser les MEGA sécateurs automatiques (qui nous font ressembler à un gang de ghostbusters) mais qui soulagent carrément les muscles des doigts qui se demandent ce qu'il leur arrive (habitués à juste devoir tenir un crayon ou pianoter sur un clavier...).

La taille  avant/après

Hormis cela, la curiosité et l'enthousiasme de Dan font qu'il y a toujours un projet qui fleuri du jour au lendemain. Ainsi, nous avons aussi:

- coupé et mis en place toute une installation de bouturage de vigne pour remplacer celles qui sont mortes;

- construit une cage et accueilli 10 pintades (dont le rôle est de manger les vilains insectes);

- construit un abri et accueilli 3 oies (dont le rôle est de manger l'herbe entre les pieds de vignes, là où le tracteur ne passe pas (et aussi de se reproduire afin d'obtenir une "team tonte" capable de maintenir tout le vignoble)).

Journées bricolage pour diversifier un peu le travail

Et pour finir quelques "USA Facts":

- Le plus grand ranch du Texas couvre 500 000 acres, soit 202 340 hectares. Le plus impressionnant reste que c'est d'un seul tenant!! Ça fait une sacrée longueur de grillage pour clôturer tout ça...

- Au Texas, si vous vous trouvez sur la propriété de quelqu'un, il a le droit de vous tirer dessus! (d'où l'intérêt des barrières) Donc il vaut mieux éviter le hors piste et les raccourcis incertains... Et il y a vraiment des gens qui risquent de vous accueillir avec un fusil à la main si vous n'êtes pas attendu!

- Les américains sont hyper portés religion (il y a pas moins de 30 "églises" à Mason (2000 habitants)...). Dans n'importe quel magasin de déco il est donc possible de trouver des croix et des cadres avec des citations de la bible (je me suis demandée si je ne m'étais pas trompée de porte au début....).

- La country ce n'est pas un mythe, pas ringard, pas vintage; c'est juste RÉEL et ça représente 50% de la musique (au Texas en tout cas). En gros, il y a trois thèmes récurrents que l'on peut trouver dans TOUTES les chansons country: "Jesus", "Girls" et"Trucks"; sinon ce n'est pas de la vraie country!

- Les texans sont des chasseurs invétérés: il y a des têtes d'animaux aux murs PARTOUT (dans les magasins, les restaurants.... c'est normal), les vêtements camouflages atteignent un niveau supérieur ici (et se portent au quotidien... normal!), j'ai vu une bonne dizaine d'enseignes de taxidermie (j'ai dû en voir 1 dans ma vie entière en France!) et puis bon on va pas parler des armes aux USA hein...

Quelques pépites de ma sortie à Fredericksburg (fondée par des allemands d'où ce nom aux consonances pas du tout américaines) 

Et pour finir la bonne nouvelle c'est que l'immersion américaine commence à porter ses fruits: je start penser in deux langues at the same temps!

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Il s'est passé un truc extra hier! Il faisait un peu froid par rapport aux autres jours de la semaine, du coup on a pris notre journée (travail 5 jours, repos 2 jours; c'est ça le principe chaque semaine). La grande occupation de nos journées de repos habituellement c'est la lessive (à la main dans la baignoire; ça se mérite d'être propre!). Donc matinée lessive ET LÀ le patron nous dit "hey ça vous dirait d'aller à la chasse à la Topaze les filles?" Rien que "chasse à la Topaze" déjà ça sonne super excitant!

La topaze est une pierre précieuse. Il est en existe plusieurs variétés. Au Texas, c'est la Topaze bleue que l'on peut trouver. Même qu'au musée de Mason, ils ont la plus grosse topaze trouvée au Texas (taille d'un pamplemousse disons)! Bref une topaze c'est hyper beau et en plus ça vaut des sous; donc ça vaut le coup de gratter un peu la terre.

Et voilà que le patron nous donne une pelle et une pioche (là ça a commencé à m’impressionner) et nous dit "bon bah c'est tout droit puis à droite, environ 30 minutes de marche". Comment?? Là j'étais un peu déçue: la chasse à la topaze c'est chez le voisin...? (oui parce qu'au Texas les ranchs sont grands et ils ont la bonne idée de construire leur maison au milieu de leur propriété donc il faut bien 30 minutes pour aller chez le voisin; d'où le fait qu'ils utilisent tout le temps leur pick-up...).

Nous voilà donc parties (la californienne et moi) avec nos outils sur le dos en mode 7 nains. Sur la barrière à l'entrée de la propriété de ce cher voisin un petit panneau du bureau des fermes texannes: "membre certifié des ranchs blue topaz". Ça ne rigole pas! Au bout du chemin nous voilà arrivées chez Mr. Elbel, un vieux fermier un peu bourru, typique texan. Quelques mises en garde plus tard (attention aux serpents, ne pas toucher aux artéfacts indiens que vous pourriez trouver et ne vous perdez pas c'est grand!), nous passons la barrière du paradis des topazes.

Bon alors je ne maintiens pas le suspens plus longtemps: on a pas trouvé de topaze... (malgré une bonne heure et demi de grattage de terre aux 4 coins du ranch). Il faut dire qu'on est vraiment parties en touristes: on ne savait rien sur les topazes, on avait seulement une vague idée sur le fait qu'il fallait qu'on cherche un truc brillant.

Journée de "repos" 

Mais l'après-midi fut tout de même merveilleuse parce que ce qu'on ne nous avait pas dit c'est que le paradis des topazes était un paradis tout court! Ça a beau être chez le voisin c'était 100% dépaysant:

Mon paysage quotidien c'est plutôt une petite vallée sympa avec des vignes, des prés, quelques arbres mais en tout cas pas de cailloux:

Le paysage habituel 

Et dans le ranch d'à côté, il y a des cailloux PARTOUT!! Et comme un dessin vaut mieux qu'un long discours, je vous laisse contempler les photos:

Le paradis d'à côté juste pour nous (c'est pour des surprises comme ça que j'aime voyager en mode local plutôt que touriste)
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Après une dernière matinée dans les vignes de Mason, j'ai repris le bus pour découvrir un autre coin du Texas, un peu plus au Nord. Voyager aux USA ça se mérite: il m'a donc fallu 14h de bus pour atteindre ma destination (au lieu de 4h en voiture)! Retour à Austin pour ensuite monter au nord direction Dallas, où après 4h d'attente (entre 00h00 et 4h00 du matin bien sûr parce que c'est beaucoup plus sympa (j'aime les horaires Greyhound)), j'ai enfin pu me diriger vers ma destination finale: Corsicana.

Petite pause à San Antonio sur la route 

Corsicana est située à 1h au Sud de Dallas. C'est une ville bien plus imposante que Mason (et ses 2000 habitants) puisqu'elle compte 30 000 habitants (et Dallas plus d'1 million pour l'ordre de grandeur). Et cette taille "intermédiaire" en fait un exemple parfait du cliché américain. Ce n'est pas la campagne conviviale et confidentielle de Mason; mais ce n'est pas non plus une grande ville bondée où tout est à portée de main. C'est une ville étalée (parce que les États Unis c'est grand, alors autant profiter de l'espace: ici les 4 voies en centre-ville ce n'est pas sujet à manifestation pour obtenir une déviation, c'est plutôt basique, voir indispensable). TOUT le monde circule en voiture. Il est très très TRÈS rare de croiser un piéton, même en centre-ville: le trajet piéton se résume aux 5 mètres séparant la porte de la voiture de celle du magasin. Et on se rend vite compte que rien n'est fait pour les piétons: pas de trottoirs hormis dans les rues commerçantes du centre, pas de passages piétons en dehors des intersections (qui ne sont pas si rapprochées sur une 4 voies). Par contre les parkings sont immenses, tous les (très nombreux) fastfoods ont leur drive (et les voitures leurs porte-gobelets size XL)... Il y a des drive pour un peu tout d'ailleurs: pourquoi descendre de sa voiture pour aller au cinéma ou retirer de l'argent...? Par contre, le parking de la salle de fitness est toujours bondé: les américains et leurs contradictions!

La circulation à Corsicana (au moins ils n'ont pas de problème avec les convois exceptionnels) 

Bon hormis cet aspect sociétal, l'histoire de Corsicana est assez intéressante puisque c'est la première ville où, il y a une centaine d'année, du pétrole à été découvert au Texas (en cherchant de l'eau... SURPRISE!). C'était donc, à cette époque, une des villes abritant le plus de millionnaires. Et qui dit millionnaires, dit belles demeures (et qui dit pétrole, dit que chacun avait un puit dans son jardin!). Il reste de cette époque de nombreuses maisons plutôt charmantes.

Le pétrole à Corsicana  
Downtown Corsicana  

Pas de grande masure pour ma part, je suis hébergée en dehors du centre ville, juste aux limites de la ville chez Betina et Cliff. Plus de vignes à s'occuper mais toute une ribambelle d'animaux:

- 4 chiens (et pas des demi-chiens)

- 50 chèvres (dont 3 en arrêt maladie avec un régime spécial et 1 en isolement pour violence sur ses congénères qui pleure sa solitude, vous savez comme dans les vidéos hilarantes de chèvres qui crient comme des humains)

- 30 lapins (dont des mini choupi bébés)

- 25 canards (et les canards c'est pas du tout propre! Leur gros plaisir c'est patauger dans l'eau et ils finissent par tout couvrir de boue)

- 6 poules et 10 pintades

Ma principale activité est donc de nourir tout ce petit monde le matin, ce qui me prend environ 1h. Et ensuite de vérifier que rien ne manque au cours de la journée et de mettre la volaille au dodo à la nuit tombée.

La ferme

Le reste de la journée est occupé par divers projets selon les besoins, la météo et l'humeur du jour:

- du jardinage (pour ça il faut aussi prendre en compte la lune: il y a les jours racines et les jours feuilles)

- de la peinture: rénovation de maison, barrière et création de tableaux à craie.

- divers travaux de nettoyage intérieur et extérieur

- ET de la cuisine! La réputation française n'est plus à faire donc je suis réquisitionnée pour faire des crêpes, des quiches et même un cours de cuisine à la maman de mon hôte (ancienne restauratrice, il y a du niveau!).

Pour autant, il n'est pas question de révéler les secrets de la pâtisserie française comme ça, gratuitement!

Je négocie donc un échange de connaissances: le savoir-faire ancestral des crêpes est troqué contre le secret de la pecan pie (tarte à la noix de pecan). Un truc super sucré, lourd et gras (comme savent si bien le faire les américains) mais vraiment délicieux avec le goût de la noix de pecan. Et c'est une vraie recette locale incontournable: le Texas, tout comme les autres états du sud des USA est un gros producteur de noix de pecan (mes hôtes eux-mêmes ont une vingtaine d'arbres).

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Et quand on ne travaille pas, Bettina se fait un plaisir de m'emmener à droite à gauche découvrir la culture des cowboys. Ainsi nous sommes allées à la "cattle auction" (vente de bétail aux enchères). Bon des barrières et des vaches ça n'a rien de très exotique, par contre de voir tous ces fermiers typiquement américains (casquette ou chapeau, motif camouflage et blue jean) et les enchères en "yaourt" (le job de l'animateur des enchères c'est d'annoncer les prix enchéris non stop le plus rapidement possible, ce qui donne un truc chantant et incompréhensible) ça c'était fun!

Ambiance cowboy  

Et je suis également allée à l'église. Bon je devais aller à l'office catholique au départ, mais j'ai trouvé plus surprenant: la "cowboy church"! Alors non il ne s'agit pas d'une sorte de secte à la gloire de la country, plutôt d'une manière plus détendue de vivre sa religion. Ce sont des catholiques qui vont à l'église en habits de tous les jours, célèbrent Dieu avec un orchestre country (plus d'ambiance que dans nos églises, et une foule plus nombreuse et diversifiée aussi...) et après l'office se détendent avec un rodéo dans l'arène à l'arrière de l'église!

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Bon pour mieux vous rendre compte du (très très) grand écart avec nos types d'églises à nous, il y a quelques petits détails assez marquants :

- avant que l'office ne commence tout le monde discute, va acheter une boisson voir un donut au bar DANS l'église

- après 15 minutes d'office (dont 4 chansons), il y a les annonces pour la semaine à venir ET... la blague du jour évidemment! Ensuite pause papote et donut again! Et puis ça reprend et le prêtre fait son laïus (prêtre habillé en blue jean et chemise)

- lorsqu'on prie tout le monde retire son chapeau ou sa casquette (et le remet immédiatement dès que la prière est finie)

- ET j'ai eu la chance de tomber un dimanche de communion et là c'est la cerise sur le gâteau: en bons américains ils ont réussi à la "fast-foodiser". Je me suis donc retrouvée avec un petit réservoir à opercule (du style de ceux que l'on trouve dans les hôtels pour ajouter un peu de lait dans son café) contenant un liquide brun non identifié et une mini ostie! Amen.

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Et pour finir la bonne nouvelle c'est que l'immersion américaine porte tellement ses fruits que j'ai décidé de me mettre à l'espagnol! Et oui, il y a tellement de mexicains partout, l'appel des langues hispaniques est trop fort. Et puis en ne "travaillant" que 5h par jour, j'ai du temps libre que je peux mettre à profit. (Bonus: j'ai l'impression que mon cerveau est en mode surpuissance d'utiliser les 3 langues "en même temps"!)

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Adieu prés et cowboys, bonjour plage et célébrités: me voici arrivée à LA! Changement d'ambiance total, plus question de se balader en blue jean de travail et grosses bottes, les chapeaux de cowboys ont disparus.

Bon alors il faut savoir que LA c'est gigantesque, des kilomètres et des kilomètres couverts d'habitations et plusieurs villes collées: Los Angeles, Beverly Hills, Hollywood... (et bien plus encore, mais ceux là ce sont les noms qui font rêver). Typiquement la Californie a un climat parfait, donc tout le monde veut y habiter, donc c'est surpeuplé. Qui dit surpeuplé, dit trop de voitures (américains toujours); et donc en plus d'être hyper grand, le traffic est abominable et se déplacer prend un temps fou!


Il y a alors 2 options: l'option centre ville de LA ou l'option bord de mer. Je n'ai pas hésité longtemps et j'ai choisi l'option mer (California dream)! J'étais donc hébergée à l'HI de Santa Monica (située à environ 1h du centre de Los Angeles). Et malgré les difficultés de transport, je recommande à 100% ce choix: le quartier est rassurant, il y a de quoi sortir et faire du shopping à volonté, la plage est à 3 minutes à pied et l'auberge est accueillante, propre, confortable et propose plein d'activités (et pour se déplacer il y a Uber, qui a en plus la bonne idée d'être moins cher qu'en France (d'ailleurs si vous n'êtes pas encore inscrits n'hésitez pas à utiliser mon code parrainage: vtzjs6)).

Sable et palmiers à Santa Monica 

J'avais donc réservé 5 jours à Los Angeles, histoire d'avoir le temps d'explorer à droite, à gauche.

Les 4 premiers jours furent une ULTIMATE L.A. EXPERIENCE: 100% validation des clichés et surprenantes surprises (parfois bonnes, parfois mauvaises).

Pour résumer:

-direction Hollywood assise à l'arrière d'une mustang (marque de voiture assez commune ici, mais bon quand même! "Oh mon Dieu je suis à Los Angeles à bord d'une mustang mais comment cela m'est-il arrivé?! Joie Bonheur Extase!)

-balade sur le Hollywood walk of fame, qui n'est finalement q'un long trottoir ponctué d'étoiles dans une rue devenue attrape touriste et pas du tout classe

-balade à Venice Beach (annoncée comme la plage à ne pas manquer du coin) qui se trouve en fait être le repère des hippies/sans-abris: original mais bon j'étais quand même contente de ne pas y être allée seule


-journée dans THE parc d'attraction des USA "Six Flags" avec des montagnes russes toutes plus génialement adrénalinantes les unes que les autres et des américains tous plus génialement consommateurs les uns que les autres (food XXL, soda à volonté et achat de souvenirs à n'en plus finir)


 Style baskets-salopette

-quête vaine d'un supermarché dans le quartier mais trouvaille de dizaines de magasins de vêtements (marques et clients fringués au top "je crois que je fais tache avec mon style de voyageuse sans style")

PS: Les bars ET les clubs ferment à 2h ici, frustrant mais moins fatiguant 

-sortie 3 soirs d'affilés en mode crescendo: tournée des bars du quartier le premier soir (organisé par l'auberge m'ayant permis de rencontrer mes compagnons de voyage pour les jours suivants), club gay le second soir et pour finir en beauté... club ultra mega huppé à demi-rempli de mannequins (entrée sponsorisée par un joueur de football américain, valeur 1000$ "Oh mon Dieu je suis dans un club à Hollywood pas coiffée et habillée comme un sac ,entourée de filles couvertes de davantage de maquillage que de vêtements, mais comment cela m'est-il arrivé?!)

Le pont de Santa Monica est aussi l'une des extrémités de la fameuse Route 66, donc j'en ai parcouru un petit bout! 

-balade sur la plage de Santa Monica pour atterrir à "Muscle beach" (si si c'est son vrai nom) où des gens 100% sportifs, beaux et musclés s'entraînent en plein air (ah oui en fait je suis sportive de rien du tout avec mes ptits squats et mes abdos)


Et j'avoue qu'après ces 4 jours, malgré une aventure humaine au top et de merveilleux moments passés, j'étais un peu désorientée à propos de Los Angeles. Trop de superflu, de fausseté, d'apparence; pas d'âme... Le total opposé de mon expérience au Texas: choc post-traumatique!

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Heureusement ma dernière journée a sauvé mon point de vue sur LA et ce grâce à mon amie californienne rencontrée à Mason sur le vignoble. Habitant à Long Beach (1h de LA), elle m'avais proposé de me faire découvrir la ville une journée. Direction le centre ville de LA (de son vrai nom est El Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Ángeles del Río de Porciúncula; rien que ça), le LA historique (culture aztèque et mexicaine au rendez-vous), Chinatown et le Griffith observatory: vie, âme et gens normaux. Youhouhou!

Fun fact: il y a fort longtemps la Californie et d'autres États du Sud des USA faisaient partie... du Mexique

La conclusion de ces quelques jours à LA est donc: sortez de votre zone de confort et dieu sait quelle surprise vous attend de l'autre côté! En effet, toutes ces aventures exceptionnelles que j'ai pu vivre sont uniquement liées à ma décision d'aller rencontrer des gens au pub crawl le premier soir malgré ma fatigue et mon mal de tête post-avion (merci moi intérieur!).

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Au revoir citadins, me voici de nouveau en route pour la campagne et plus précisément un ranch (oui il n'y a aucune logique je vais dans un vignoble au Texas et un ranch en Californie...)

Bon cette fois pas de bus (toujours le problème de ces horaires totalement incongrus), je prend le train! La compagnie ici s'appelle Amtrak. D'après les avis que j'en ai eu, sa réputation à l'air d'être pire que la SNCF (si si c'est possible...). Mon train n'est parti qu'avec 25 minutes de retard mais nous nous sommes ensuite arrêtés 3 fois pour laisser passer des trains commerciaux, bilan total: 1 heure de retard (ce qui a l'air d'être la règle générale). Le réseau est globalement bien moins développé qu'en France et peu utilisé (les Américains et leurs voitures). Les trains (et l'organisation du transport en général) sont donc bien moins modernes: bonjour affectation manuelle des sièges, adieu wifi. Par contre, confort au top: des sièges hyper larges et de la place pour étendre complètement ses jambes (plus d'espace qu'en première classe SNCF et repose pieds en bonus); et pas besoin de se trimballer sa valise, elles sont enregistrées et mises en soute comme pour les avions.

Ainsi, je remonte la Californie vers le Nord et la ligne de train que j'emprunte s'appelle "Coast starlight". J'ai donc passé la moitié des 6 heures de trajet à voyager au bord de l'océan (et quand je dit au bord, c'est au bord!) et un quart dans une vallée verdoyante avec d'un côté la mer et de l'autre la montagne: meilleur trajet en train de tous les temps!

Destination finale: San Luis Obispo où mes nouveaux hôtes viennent me chercher pour me conduire à leur ranch situé à Santa Margarita à 45 minutes de route.

Camatta ranch est à demi orienté sur la production de bétail: les Black Angus (450 têtes); et à demi orienté sur le tourisme: gîtes, safari et chasse (la Californie est un des états les plus touristiques, car la météo est top, il y a la mer, la montagne, le désert et des vignes; que demander de plus!).

Sur le ranch, il y a tout plein d'animaux plus exotiques les uns que les autres: chiens, chats, chèvres, chevaux, ânes, cochons frisés, oies sauvages, faisans, paons, antilopes, buffles, ânes croisés zèbres, etc... en tout 300 animaux! (+ les 450 vaches)


Les chevaux restent le meilleur moyen de travailler avec le bétail  

Les animaux, ce sont le travail de Mark (qui les collectionne depuis son plus jeune âge) et de ses 2 employés: José et Tony. J'ai eu l'occasion de les aider une journée pour le tri des génisses et des veaux.


Nous les filles, sa femme Felicia et moi, on s'occupe plutôt du jardinage et des gîtes (ménage et lessive) (et j'ai même mon propre pick-up spécial ménage!).

La semaine il s'agit donc d'entretenir les lieux et le weekend de s'occuper des invités (dont réveil à 6h pour préparer le petit déjeuner). Mon premier weekend était un weekend chasse: 4 chasseurs sont venus passer une journée à chasser le sanglier; et le lendemain matin j'ai eu l'occasion de me joindre à la chasse au coyote, malheureusement infructueuse (mais j'ai eu 2 lapins!). La chasse et la pêche semblent être des passions incontournables à la campagne quelque soit la partie des USA (il faudra que je leur demande si eux aussi ils ont une chaîne TV Chasse et pêche). Et il me semble qu'ici il y a davantage de filles qui les pratiquent.


Mon second weekend était un weekend "touristes". La location des gîtes sur le ranch inclu un safari pour découvrir tous les animaux du ranch, les fleurs sauvages et les fossiles. Puis nous avons emmené tout le monde pour une sortie dégustation dans les vignobles alentours et une oliveraie. Quelqu'un m'a même demandé si il y avait du vin en France (c'était une blague).

Bon sinon pour que vous vous rendiez un peu plus compte de l'environnement dans lequel je vis, disons que c'est un peu comme si j'étais Heidi. Le ranch fait 16 000 hectares, c'est à dire que lorsqu'on se trouve au point le plus haut il s'étale à perte de vue jusqu'aux montagnes à l'horizon. Et oui parce que je ne suis plus au Texas, alors le ranch n'est pas du tout plat; il est vallonné, verdoyant et commence à être fleuri. Et lorsque j'ai un moment de libre je pars me balader avec Elie, Coco ou Bess (les chiens du ranch) à travers les près.

Tant de verdure est totalement inhabituel: la Californie sort de longues années de sécheresse  

Bon maintenant que vous avez l'image toute mignonne en tête, il y a un petit détail à savoir: mes hôtes m'ont sympathiquement invitée à aller me balader sur le ranch mais en me précisant tout de même très naturellement qu'il y avait des serpents venimeux (sinon c'est pas drôle), des LYNX et des PUMAS (oui rien que ça) et que du coup ça serait plus sûr si j'emmenais un chien avec moi, parce que bon on les voit pas souvent mais une fille à cheval s'est fait courser par un puma une fois. Ah oui effectivement je me sens bien plus rassurée de prendre un chien avec moi; il va faire quoi fasse au puma le mignon border collie?! Alors le principe c'est juste que le chien se fait manger en premier et pendant ce temps tu cours (vite)... Je vous rassure à l'heure où je poste cet article, je suis en route vers ma prochaine destination et donc VIVANTE.

Les 2 grandes villes de la région sont San Luis Obispo (45 000 habitants) et Paso Robles (30 000 habitants), située toutes 2 à environ 45 minutes de route du ranch (et plus proches villes où faire les courses!).

L'océan quant à lui est situé à environ 1 heure de route. Les principaux points d'intérêts des alentours sont:

- Morro bay et son géant rocher

- Seal beach (située au Nord de Morro bay) qui comme son nom l'indique est le lieu de prédilection des phoques du secteur

- Hearst castle (situé un peu plus dans les terres au niveau de Seal Beach), un immense château regroupant des pièces de châteaux du monde entier construit sur commande de William Randolph Hearst, un homme très très très très riche. (attraction assez unique en son genre à ne pas manquer, que j'ai manqué...)

Et enfin quelques USA facts:

- les américains ne conçoivent pas de boire de l'eau ou un soda sans glaçons (d'où l'option glaçons des fameux frigos américains)

- au supermarché j'ai trouvé du lait sans lactose, du fromage vegan, du beurre végétal, de la viande sans viande, des faux œufs, des bonbons sans sucre, des boîtes de conserve de jus d'orange congelé et des corn-dog (sorte de hot dog) aux myrtilles... (sans voix)

- dans les restaurants et bars, les pourboires sont "obligatoires" sous peine de passer pour quelqu'un de vraiment mauvais. Il arrive qu'un montant "conseillé" soit indiqué sur le ticket de caisse (10 à 20% du montant total généralement). En effet, les salaires des serveurs sont vraiment bas ; les pourboires représentent donc une grosse partie de leur salaire.

- une bonne partie des habitations aux USA sont en fait des mobilhomes (notamment pour les catégories moins aisées), les maisons en "dur" comme en France ne sont pas la norme.

- qui dit cowboys, dit fers à cheval, et ils servent à tout: porte manteau, accroche rideaux, sculpture, etc... ILS SONT PARTOUT

- à partir du moment où tu passes le pas de la porte, tu fais partie de la famille. Il ne faut pas être surpris d'être tenu au courant de tout ce qui se passe dans la famille. Le degré de ce qui est privé n'est pas tout à fait le même.

- Et enfin, parce que la nourriture reste la préoccupation principale, les américains ne sont pas coutumiers des desserts (contrairement aux français) mais par contre quand ils font un dessert ils n'y vont pas à moitié. Teneur en sucre 500% et s'il peut aussi y avoir du gras tant mieux. Si bien que les desserts n'ont pas vraiment de goût, juste un goût de sucre... Je ne pensais pas dire ça un jour mais, c'est trop sucré pour moi! Et puis pour ne pas changer les bonnes habitudes ils accompagnent ça d'un soda. Je voudrais bien voir la teneur en sucre d'un américain!

Reste que moi j'étais dans la campagne, loin des fast-foods à manger du faisan et de délicieuses salades, et que cette fois ci j'ai échangé le secret des crêpes contre celui des brownies.

Et si je vous ai donné envie d'aller faire un tour du côté de la campagne californienne, mes hôtes sont sur AirBnB où vous trouverez le Buffalo bungalow (mon préféré, au pied du pré des buffles), le Peacock pearch et The coop.

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Bon ça fait 3 workaway que je quitte et il faut que je vous parle de mon ressenti: j'adore! Non je n'adore pas les adieux, ça brise mon petit cœur à chaque fois; mais j'adore le sentiment que j'éprouve: j'ai l'impression d'avoir été là depuis des mois, alors qu'en réalité mes séjours à chaque endroit sont d'environ 2 semaines. Normalement les vacances, ça passe toujours trop vite; là non. Je ne suis pas vraiment en vacances me direz vous et je pense que c'est pour ça: à chaque endroit où je vais, j'ai un rôle à jouer, un petit job à apprendre. En 2 semaines, j'apprend à connaître un lieu, un travail mais aussi des gens, une famille. En 2 semaines, du fait de s'impliquer dans le quotidien de ces personnes, je m'intègre à leur vie, leur famille, voir à la vie locale. Et il y a une telle évolution entre le jour d'arrivée où tout est inconnu et le jour du départ où l'on quitte un lieu familier et des amis.

Au final, j'ai donc l'impression d'être aux USA depuis 6 mois alors que ça ne fait qu'un mois et demi!

Bref vive le volontariat, vive Workaway!

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Bon alors c'est maintenant que mon voyage commence à partir en live. Au grès des péripéties de contacts workaway, des rencontres et des opportunités; je me retrouve au milieu des champs de salades au lieu de devant le Golden Gate.

Je m'explique. En bonne fille d'agriculteur que je suis, je voulais aller voir la fameuse région des grandes plaines située notamment au Nebraska, c'est-à-dire au Nord-Est, c'est-à-dire au milieu de nul part. Ce qui n'est donc pas chose facile.

Apprenant cela, mes hôtes sur le ranch mon offert la possibilité de découvrir la région agricole de Californie.

J'ai donc quitté le ranch pour une région située un peu plus au Nord: Salinas valley qui se trouve être LA région de production de légumes de Californie, voir des USA, voir du monde. En effet, 80% des salades mondiales sont produites ici!

De la salade à n'en plus finir! 

Je suis hébergée pour 4 jours chez des amis de mes hôtes précédents, qui travaillent tout 2 dans des compagnies légumières:

Mark, commercial pour une entreprise de semences et Casey, en charge de l'hygiène et la sécurité alimentaire pour une autre entreprise. Et ils m'ont préparé un programme au top pour découvrir le secteur sur le terrain pendant qu'eux sont au bureau.

Le premier jour c'est donc Matt qui vient me chercher pour découvrir la production légumière. Matt est "agriculteur" c'est-à-dire qu'il possède des champs qu'il met en culture au grès des contrats qu'il lie avec les entreprises qui lui achètent des légumes. Cependant agriculteur ici n'est pas du tout le même job que dans les plaines normandes. Son activité se trouve être plutôt du management et de la logistique. Il cultive 1 500 hectares sur lesquels il doit organiser jusqu'à 3 différentes cultures par an (ou au contraire des champs d'asperges qui restent 12 ans en place!). Cela représente environ 1 000 employés: 40 conducteurs de tracteurs, tout le personnel de travail manuel (désherbage, récolte...), le personnel en charge de l'irrigation... et tout le matériel qui va avec (ils ont des tracteurs minuscules pour travailler les cultures et des tracteurs de foufou pour travailler le sol entre les différentes cultures).

La puissance! 

Nous avons donc fait le tour de ses champs (salade, chou fleur, brocoli, asperge) puis nous sommes allés visiter son usine d'empaquetage d'asperges qui possède un système de laser ultra moderne qui mesure, coupe et tri les asperges par diamètre: assez impressionnant.

Du vert et encore du vert 

Le deuxième jour c'est Matt (un autre Matt) qui m'a baladé à travers la campagne. Hormis les légumes (cultivés dans la vallée), la seconde production est la vigne (cultivée dans la partie basse des flans de montagne). Matt travaille donc pour une entreprise qui cultive la vigne puis vend les raisins aux producteurs de vin alentours. Le vignoble est réparti sur 3 différentes zones (de plus ou moins bonne qualité) et compte 16 variétés. Ainsi les raisins se vendent de 800$/tonne à 4000$/tonne (si quelqu'un a une idée des prix français...)

Ça m'a rappelé quelques souvenirs du Texas 

Sur les 6000 hectares que son entreprise cultive, il est en charge de 3000 où il est le responsable maladies. C'est à dire qu'il suit l'évolution de la culture et notamment des maladies et ordonne les traitements si nécessaire. Nous sommes donc allés dans les vignes à la recherche des méchants vers et escargots qui mangent les bourgeons.

Le travail le plus difficile est celui des ouvriers de l'irrigation: humidité, charges lourdes, travail de nuit et longues heures 

Dans les 2 cas (légumes et vignes), les petites mains sont principalement d'origine mexicaine. Et les Matt me disaient qu'avec l'élection de Trump, il était plus difficile d'embaucher (durcissement des règles et difficulté pour les mexicains d'entrer le pays) et qu'ils avaient donc des problèmes avec la main d'œuvre (les salariés deviennent plus exigeants car ils sont conscients de leur indispensabilité). Et les jeunes américains font des études et ne veulent pas faire ce type de job.

J'ai aussi pu apercevoir d'autres cultures plus anecdotiques: olives, agrumes et cactus! Oui le cactus se cultive et apparemment il se mange...

Un champ de cactus...  

Dans la vallée suivante ce sont les fraises qui sont reines et dans celle d'après, encore un peu plus dans les terres (donc plus sèche et chaude), ce sont les olives, amandes, pistaches, avocats et agrumes.

Nous avons ainsi traversé les terres jusqu'à Merced (point de départ de mon aventure suivante) et découvert un paysage verdoyant à souhait grâce aux importantes pluies de février, des réservoirs plein à craquer alors qu'ils étaient réduits à des canyons secs depuis plusieurs années. Et après un arrêt dans une boutique de fromage pour une pause lunch à la française, mes hôtes sont repartis de leur côté.

Et sur la route on a croisé un éleveur passionné #LoveMyCows 

Et moi je suis "on the road again".

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Yosemite Valley

Yosemite - Day 1

Après mon court séjour agricole, je retourne à la nature naturelle. Direction le parc national de Yosemite, situé au nord-est de la Californie.

Il a 2 options possibles:

-séjourner dans un hôtel ou camping au sein du parc avec le beau paysage au réveil mais les ours qui viennent chercher à manger la nuit

-choisir un hébergement en dehors du parc et faire le trajet chaque jour.

Pour ma part, j'ai choisi l'option 2 (plus économique et plus chaud), je suis donc hébergée au Yosemite Bug Resort situé à 1h20 en navette du parc (c'est à dire toujours dans la montagne).

Toutes sortes d'hébergements offerts, du dortoir au chalet privé. 

En parlant d'accès, en été l'entrée dans le parc est possible par 4 routes différentes. En hiver, 1 seule route est ouverte la highway 140.

Cela correspond aussi à la saison touristique qui s'étend d'avril (memorial day) à septembre; et apparemment c'est vraiment vraiment chargé!

Cela crée son lot d'embouteillages et de difficultés de parking, il est donc conseillé d'arriver avant 8h ou de venir en navette (ce que j'ai fait puisque je n'ai pas de voiture).

La navette YARTS vous amène des terres (Merced) au parc pour 25$ l'aller-retour (prix dégressif si vous partez de plus près, et qui comprend la taxe d'entrée qui représente 30$ pour une voiture) et permet de profiter du paysage sans se préoccuper des virages. Attention aux horaires cependant, les possibilités sont limitées (4 le matin, 4 l'après midi).

Les navettes au sein du parc entre les différents points de randonnée sont ensuite gratuites, chaque point est desservi toutes les 20-30 min. En effet, le parc est à l'image des USA: énorme! Et concernant les randonnées c'est pareil: 3h est un minimum, pour la plupart il faut plutôt compter 6h (il y a bien des points d'intérêt bas situés vers les 30 minutes pour les familles, mais bon c'est pas aussi grandiose...).

La météo annonçait soleil le premier jour, pluie le suivant et neige le dernier. J'ai donc profité de la journée de soleil pour aller au plus froid sans geler: direction le sommet enneigé Glacier point, qui est aussi la station de sports d'hiver du parc. Je commence donc par une balade en raquettes dans la neige: dépaysant après les 25 degrés de mes derniers jours au ranch.

En début d'après-midi, je redescend dans le parc et m'attaque aux choses sérieuses: ascension vers Upper Yosemite Fall, la plus haute cascade des USA . La rando jusqu'à la vue sur la cascade représente une ascension de 330m et 3h aller-retour. Il est possible de continuer jusqu'au sommet de la cascade mais c'est 3h supplémentaires et bien plus arpenté, je me suis donc arrêtée au premier niveau. Le chemin en lui même est ponctué de beaux panoramas de la vallée, notamment à Colombia rock.

[Bon à savoir l'appli de carte hors ligne CityMaps2Go (dont je vous avais parlé précédemment) indique aussi les chemins de randonnée! Très pratique pour savoir où on en est.]

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Yosemite Valley

Yosemite - Day 2

Comme prévu en ce jour 2, c'est réveil sous la pluie, mais vu que le lendemain est censé être pire grosse journée au programme.

Départ à la nuit avec la navette de 6h40 pour une arrivée parc vers 8h.

Le paysage brumeux est tout aussi impressionnant, les sommets sont cachés dans les nuages à mon arrivée sur le parc. Je commence donc par une petite marche tranquille pour atteindre Mirror lake, en attendant que la vue se dégage un peu. La marche ne fait que 3 km sans vraiment d'ascension, mais le reflet des montagnes sur le lac est un régal.

Ce qui est bien c'est qu'à cette heure, avec ce temps il n'y a personne. Ce qui est moins bien, c'est le panneau au début du sentier: "attention pumas, évitez de randonner seul..." Oups! Mais bon le bus était reparti et le prochain dans 30 minutes alors j'y suis allée quand même (et j'ai trouvé une méga arme de défense en chemin).

Warrior me 

Bon j'ai quand même demandé au chauffeur suivant la probabilité de rencontrer un puma, il m'a dit que depuis 2 ans qu'il était là il n'en avait jamais vu et qu'ils étaient encore en hibernation à cette période (raison de plus pour venir maintenant plutôt qu'en été!). OUF!

Ensuite, direction mon objectif du jour: la randonnée vers Vernal et Nevada Fall: annoncée 6h aller-retour et élévation +600m; fini la rigolade! Et en effet, la montée fut ardue avec notamment de sympathiques petits passages escarpés encore enneigés. J'étais alors bien contente de m'être acheté des crampons sur conseil de l'office de tourisme (TOUJOURS commencer par une visite à l'office de tourisme pour se renseigner sur les conditions, j'ai croisé des gens en petites tennis à semelles lisses...!)

Bref au final le jeu en valait vraiment la chandelle: vue de foufou dans les hauteurs et accès à proximité de 2 impressionnantes cascades.

Concernant la météo la pluie matinale a commencé à se calmer vers 10h, j'ai eu le droit à quelques rayons de soleil et un peu de ciel bleu dans l'après-midi puis vers 5h le temps s'est de nouveau couvert et c'est un orage qui a accompagné mon trajet de bus retour vers l'auberge. Temps changeant à prévoir donc à Yosemite.

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Yosemite Valley

Yosemite - Day 3

Surprise ce matin le ciel est bleu (et j'ai des courbatures)!

J'avais un peu anticipé quand même donc j'ai laissé le plus facile pour la fin: la Valley Loop, randonnée à plat qui fait le tour de la vallée (10km). Sauf que la rando à plat ça ne réchauffe pas et que le ciel bleu a vite laissé place à un ciel gris et pluvieux couvrant les sommets.

J'abandonne donc Valley Loop et me réfugie à l'office du tourisme pour une pause culturelle (au sec): un film de 25 min présentant l'historique du parc.

"Le nom Yosemite vient du nom de la Tribune indienne qui habitait initialement ces terres: Yos.s.e'meti, qui signifie "ceux qui tuent" (ça enlève un peu de charme à l'histoire d'un coup...).

Historiquement la vallée de Yosemite fut la première zone naturelle protégée par la loi aux USA. Sa protection fut confiée à l'Etat de Californie en 1864. Cependant les intérêts économiques d'une telle zone ont vite pris le pas sur l'aspect de sauvegarde de la vallée où des hôtels furent construits, des arbres coupés et les prairies mises en culture.

La détermination de plusieurs personnes, photographes, biologistes et amoureux de la vallée; notamment John Muir (qui, petit chanceux, a de ce fait droit à un chemin de rando à son nom), a permis de mettre la vallée de Yosemite mais aussi ses environs (soit 300 000 hectares tout de même!) sous la protection de l'Etat. Le Parc National de Yosemite est ainsi créé en 1890. Il fut donc officiellement le second Parc National (la notion fait son apparition pour le Parc de Yellowstone dans le Wyoming en 1872).

Yosemite est également classé au patrimoine mondial de l'Unesco et notamment reconnu pour:

- ses caractéristiques géologiques particulièrement particulières issues de l'érosion glaciaire

- ses impressionnantes chutes d'eau (5 des plus hautes du monde)

- son granite, granite et encore du granite

- ses séquoias géants (qui ne sont pas situés dans la vallée principale mais vers Mariposa, à 1h de route)

- la diversité de sa faune et de sa flore"

[Fin de l'interlude historique]


Quand je remet le nez dehors, la pluie s'est calmée. Direction... Oh! Sur mon chemin, rencontre surprise avec un COYOTE (normal) plutôt pas vraiment farouche qui a continué sa petite vie malgré ma présence jusqu'à s'approcher à seulement quelques mètres. Hormis les pumas et les ours (que vous n'espérez pas voir), il est facilement possible d'apercevoir la faune locale sur le parc (qui commence à être habituée à l'espèce "touriste" qui migre tous les étés en masse). Pour ma part, j'ai également vu des cerfs et un écureuil.

Monsieur prend la pose 


Bref, je disais donc: Direction Lower Yosemite Fall (la partie basse de la cascade du Day 1) pour un petit tour de 30 minutes.

La vue la plus célèbre et la plus belle - Tunnel view

Il est alors l'heure d'aller boire un chocolat chaud en attendant la navette retour finale de ce séjour au paradis du granite.

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Après mes quelques détours me voici tout de même arrivée à San Francisco!

J'en ai eu des échos mitigés, j'arrive donc méfiante. Mais ma première impression est bonne: soleil, ville propre et grandiose comme je les aime.

Bon le point noir qui fait que les gens ont une mauvaise image de la ville ce sont ses sans-abris (et, parce qu'ici c'est légal, eux il ne boivent pas pour oublier, ils fument). Alors c'est vrai qu'au début c'est assez surprenant, déconcertant mais ils se révèlent assez inoffensifs et on s'y fait (pour autant les filles il vaut mieux éviter de se balader seule la nuit). Il y a surtout 2 quartiers majeurs où leur concentration atteint des records et qu'il faut donc connaître pour éviter d'y mettre les pieds: Tenderloin (situé pas très loin du centre) et Western Addition.

Mis à part cela, San Francisco est située sur la côte Californienne à l'entrée d'une baie. Il y a donc de l'eau un peu partout, d'un côté le Pacifique et de l'autre la baie. La baie est constituée de nombreuses autres petites îles et villes (Oakland, Sausalito, Berkeley...) ET il y a donc tout plein de ponts plus majestueux les uns que les autres pour relier tout ça! Dont le fameux Golden Gate (vous savez le rouge que l'on voit partout). Ma question est alors la suivante: Pourquoi celui là plutôt qu'un autre...?! Plusieurs raisons:

-à sa construction et pendant 40 ans par la suite, il était le plus long pont suspendu

-il est le seul accessible aux piétons, ce qui le rend plus amical

-il est rouge...

-il est positionné de telle manière que les superbes couchers de soleil de la baie se passent derrière lui et ainsi très photographié (et photogénique)

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Je suis donc allée lui rendre une petite visite. Plusieurs possibilités: être un piéton motivé, louer un vélo ou faire son flemmard en voiture (il fait 2km au total le petit!). Dans tout les cas, le meilleur point de vue se trouve aux batteries Spencer situées de l'autre côté du pont, côté océan. Il vous faudra donc traverser le pont puis passer en dessous et faire un peu de grimpette (ce qui dissuade pas mal de monde, donc en plus d'être magnifique, c'est moins bondé).

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À part ça, l'autre élément connu de San Francisco c'est l'île d'Alcatraz ancienne prison de sécurité maximum des USA. Elle est accessible par ferry et visitable, moyennant environ 40€. Le point négatif c'est qu'elle a longtemps été laissée à l'abandon (les américains découvrent seulement la notion de patrimoine historique) et donc de nombreux bâtiments sont en très mauvais état. Le point positif c'est que la partie prison est top et la visite inclue un audio guide super détaillé qui vous fera parcourir le bâtiment de long en large à coup d'anecdotes (environ 1h). Mon conseil dans tout les cas prenez le ferry "aller" en matinée afin d'avoir le temps de crapahuter tout autour de l'île (vous pourrez ensuite prendre le ferry "retour" à n'importe quelle heure) ET les billets partent comme des petits pains donc réservation minimum 4 jours à l'avance indispensable.

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Pour le reste la ville se suffit à elle-même. L'idée est de prévoir de bonnes chaussures et d'être motivé pour un peu de sport. En effet la particularité de San Francisco c'est d'être très vallonnée, une rue monte puis la suivante descend, sans arrêt; ce qui la rend assez atypique. À cela ajoutez les immeubles avec leurs escaliers de secours en façade et les rangées de maisons de ce style américain si reconnaissable, semblables et uniques en même temps. J'ADORE.



Dans la balade, plusieurs attractions touristiques immanquables sont cependant à prévoir:

  • Union square, LA place du centre ville autour de laquelle les grandes marques et les plus beaux hôtels sont implantés (le coin le plus cher de la ville, il vaut mieux s'éloigner un peu pour manger à petit prix)
  • Chinatown, le portail d'entrée en est le point le plus remarquable
  • Coit tower, une tour située sur un colline avec pour 7$ la possibilité de monter au sommet pour une vue imprenable à 360 sur la ville et la baie (dont le Golden gate) [la version gratuite se situe au De Young Museum situé dans le Golden gate Park, mais la vue est moins belle]
  • Le pier 39, plein de boutiques en tout genre et une ambiance conviviale au petit air de vacances et fête foraine mêlées. Y aller le ventre vide et revenir le ventre plein (je vous conseille les cookies de Mrs Field en dessert)(j'ai également aperçu des crêpes à 8$ l'unité... No comment) et ne pas oublier de passer un petit bonjour aux phoques qui se prélassent au bout du pont.
  • Crookedest street sur Lombard street, la seule rue en zigzag de la ville (et pas des demi). Les voitures font la queue pour la descendre... (à mon humble avis, rien de transcendant: les virages de nos parkings souterrains peuvent vous donner les mêmes sensations)
Et le demi-tour au bout de la ligne est manuel également... 
  • Les cable car! Comme la ville est très pentue, il faut bien un peu d'aide. Un système de transport en commun sur rails/câble a été mis en place dans les années 1870 et est toujours utilisé aujourd'hui (bon surtout par les touristes). Il existe 3 lignes. A 7$ le ticket, le mieux est de prendre la plus longue qui rejoint Fisherman's Wharf au centre-ville: Powel Hyde Cable Car Line (et de se tenir debout sur le strapontin le plus à l'avant pour une expérience ultime). Pas de ceintures de sécurité, de fermeture automatique des portes; mais conduite et cloche manuelles, la vraie vie et du vrai fun!
  • Les painted ladies, rangée de maisons victoriennes, dernières et plus belles représentantes du style initial de San Francisco. Et en bonus, la vue sur le quartier financier en toile de fond.
  • Tilled steps, des escaliers décorés en mosaïque (mais situés à l'autre bout de la ville, je n'ai pas eu l'occasion d'aller jusque là)
  • Japanese Tea Garden dans Golden Gate Park, il y avait une queue monstre donc ça doit être bien...




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À cette longue liste, je rajouterais 2 quartiers dans lesquels aller faire un tour:

  • Haight, le quartier d'origine de Bob Marley.
  • Mission, le quartier street art.

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Pour finir, 2 derniers indispensables:

  • En journée, Ferry building: un "marché" amélioré en intérieur, la deuxième option pour manger sur les quais (la première étant... le pier 39 pour ceux qui ont du mal à suivre). Mon conseil: par jour de beau temps, prendre son repas à emporter et aller s'installer sur les sièges tournant du pont 14 situé à seulement quelques pas (mais bien moins bondé et avec une vue tellement plus remarquable que les abords du marché).


  • En soirée, Polk street: la rue des bars et des clubs de la ville (rappel: ici TOUT ferme à 2h, donc pas question de traîner si vous voulez profiter de votre soirée)

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Bref, il y a de quoi faire à San Francisco et son ambiance cosmopolito-urbano-activo-détendue vous donnera envie de vous y éterniser. #CoupDeCoeur

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Après mes aventures urbaines, retour au calme. J'atterri à Helena. Alors Helena c'est l'équivalent de San Francisco pour la Californie mais pour le Montana. Et comment dire, les 2 villes ont autant en commun que les 2 états qu'elles représentent; c'est-à-dire rien...

Helena est la capitale du Montana pour autant elle compte seulement 32 000 habitants (contre 865 000 à San Francisco), ce qui est cohérent avec la densité de population de l'état. Les rues sont donc la plupart du temps vides et l'animation très limitée. 2 points centraux semblent concentrer toute l'activité de la ville: la brasserie et le marchand de glace... À part ça, le seul point remarquable est l'église: reproduction miniaturisée-simplicifiée de Notre Dame de Paris.

Une petite après-midi suffit largement à visiter la ville de long en large (et attention les commerces ferment dès 17h...)

En effet, le Montana a connu son âge d'or avec les mines d'or justement (qui lui doit le surnom de Treasure State)! Aujourd'hui encore, son industrie reste principalement soutenue par les ressources agricoles et minières.

L'agriculture repose beaucoup sur l'irrigation, il y a donc de nombreux pivots qui façonnent le paysage et les champs en cercles

Pour ma part, je suis hébergée à 20 minutes de la ville sur la propriété de BG et Lynn. Les 10 hectares accueillent 35 alpacas et 20 poules dont il faut s'occuper chaque matin. En plus de cela, le projet central est de mettre en place une zone de maraîchage avec leur fille Kate. Mes activités sont donc principalement concentrées sur la préparation du sol: compost, lits de culture; et la construction de la serre: menuiserie, peinture,...

En effet, il gèle encore certaines nuit donc pas de plantations possibles pour le moment.

Pour autant, le froid du Montana n'est pas si froid. C'est un froid sec et ensoleillé (350 jours de soleil par an), contrairement au froid humide et nuageux normand. Ainsi, le travail en T-shirt par 5 degrés est pratique courante (bon le pelletage actif de compost aide un peu aussi). Et puisque c'est sec, il n'y a pas tant de neige que ça au Montana non plus. Ils sont d'ailleurs très souvent en sécheresse et les prés, même en avril, sont tout jaunes (ce qui rend pas mal au niveau contraste avec le bleu des montagnes d'ailleurs).

Helena se trouve en effet dans la région des Rocky Mountains. Les principaux hobbies ici sont donc la randonnée, la pêche et l'escalade. Et je les comprends, le paysage est magnifique. Je ne compte plus mes siestes digestives à admirer les montagnes par la baie vitrée du salon (et oui mes horaires de travail sont 8h-13h...), je ne sais jamais de quel côté regarder au moment du coucher de soleil et j'ai même pris la bonne résolution de mettre mon réveil pour admirer les couleurs du lever de soleil de mon lit chaque matin!

J'ai aussi pu aller faire quelques balades dans les alentours de la maison, d'Helena, du barrage d'Helena et également dans les montagnes un peu plus éloignées.

Le plus célèbre spot reste le parc national de Yellowstone (dont la majeure partie se trouve cependant dans le Wyoming), malheureusement je suis là trop tôt en saison: les routes du parc sont à cette époque encore couvertes de neige et donc fermées (ouverture progressive tout au long du mois de mai). Grosse déception...

Globalement, la nature reste la raison principale de visiter le Montana. Plus que n'importe où, je pense que l'option voiture est indispensable pour explorer à leur juste valeur ces belles montagnes.

Pour finir, les derniers USA facts:

-les voitures américaines quand on les verrouille, elles klaxonnent! Assez surprenant au début... (ça m'a valu quelques sursauts)

-les pièces de 10 centimes de dollars sont plus petites que celles de 5 et de la même taille que celles de 1... J'ai mis 2 mois à enfin réussir à m'y retrouver dans ma monnaie.

-les doggy bag (emporter ses restes alimentaires au resto) c'est automatique aux US; si ça c'est pas des pros de l'anti gaspi!

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Je commence cet article un peu dépitée parce que c'est mon dernier jour aux US (déjà!!) mais aussi et surtout parce que New York City est immense et il y a tellement de choses à faire, à voir, à dire que je ne sais pas comment je vais réussir à conserver une taille raisonnable pour cet article...!

Dès mes premiers pas dans l'aéroport, je suis frappée par un sentiment différent; l'atmosphère, l'ambiance; il y a quelque chose de spécial à New York City.

Mon credo: du lever au coucher du soleil (avec quelques heures supp nocturnes..) 


Viens alors la 1ère confrontation avec les transports en commun, et autant vous dire que le métro n'est clairement pas intuitif. Mais tellement indispensable qu'au bout de 9 jours (et grâce à mon pass 7 jours pour 30$), il est devenu mon meilleur ami. Ne vous y trompez pas, je reste une fervente militante du tourisme à pied; mais reste que pour crapahuter aux 4 coins de la grosse pomme sans finir sur les rotules, le métro est indispensable.


New York est divisé en plusieurs grands quartiers et chacun a ses propres pépites. Pour conjuguer métro et crapahutage, j'ai donc choisi d'organiser mes visites par quartiers: 1 zone par jour, métro matin et soir, marche à pied en journée.


Quartier 1: Uptown - L'élément immanquable d'uptown c'est bien sûr Central Park! Et il est tellement grand qu'il mériterait 1 journée de visite pour lui tout seul (bah oui 341 hectares quand même) ! L'offre de location de vélo est florissante autour du parc, toutefois le faire à pied permet d'arpenter les petits chemins beaucoup plus mignons que les grandes avenues auxquelles sont restreints les vélos (parce que oui il y a la place pour des grandes avenues dans Central Park, pour vous donnez un ordre d'idée le parc s'étend de la 59e à la 110e rue, soit environ 4km). L'entrée principale du parc est particulièrement touristique, pour plus de tranquillité prendre le métro jusqu'à la 86e rue. J'ai ainsi pu voir le réservoir, la grande prairie centrale, le petit château du parc tout en descendant tranquillement vers la majestueuse entrée principale (et bien sûr des écureuils et des joggeurs en pagaille...).

Central Park



La Trump Tower et le Met

Le parc héberge aussi le Met (Metropolitan Museum of Art) dont je n'ai entendu que des louanges. Et au coin Sud-Est du parc se trouve LA Trump Tower ! Entrée possible (Starbucks à l'intérieur, parce que Starbucks est PARTOUT aux US) et surtout grand grand luxe. Il a d'ailleurs bien choisi son emplacement le monsieur, ses voisins sont Dior, Chanel... sympathique quartier. Et finalement le MoMA (Museum of Modern Art) pour lesquels les avis sont plus mitigés, il faut aimer l'art moderne quoi... À noter, l'entrée est gratuite le vendredi entre 16h et 21h (payé par Uniqlo).


Quartier 2: Midtown - Alors là ça se complique... Midtown c'est le quartier du milieu (comme son nom l'indique) entre Central Park et le cœur de Manhattan. Et je dirais que c'est un peu le poumon battant de NYC : il regroupe tout ce que l'on connait le mieux de la Big Apple :

  • Le Rockfeller Center, immense complexe commercial, qui abrite l'observatoire Top of the Rock permettant de bénéficier d'une magnifique vue sur toute la ville. Le Rockfeller Center accueille également les bureaux et studios de la fameuse chaîne NBC (diffusant notamment le très suivi Tonight show avec Jimmy Fallon). Il est possible d'assister à une émission, mais attention les places sont chères : il faut s'y prendre bien en avance (inscription en ligne il me semble). Et finalement au pied du Rockfeller Center, la fameuse patinoire en hiver ou bien terrasse en été.



  • Dans le genre gratte-ciel, il y a également l’indétrônable Empire State Building avec sa vue à 360° sur la ville et son Rooftop (il faut faire un choix avec Top of the Rock, faire les 2 n'est pas utile à mon avis).
De jour comme de nuit... 
  • Time square ! Ô Time square, je ne m'en lasserai pas. Autant j'aime le calme et la majesté des grands espaces naturels ; autant je suis tout autant émerveillée devant le fourmillement de la foule et hypnotisée comme une mouche par tous ces écrans, cette lumière. Une agitation folklorique quelque soit l'heure de la journée ou de la nuit. (A ne pas manquer pour les gourmands, le plus grand magasin m&m's du monde, avec un choix infini de goûts et de couleurs !)
Scène ou gradins, on ne sait plus trop... 
  • Le double inséparable de Time square c'est Broadway, bien sur. Géographiquement les 2 se mêlent. C'est sur Time square que j'ai pu réserver mes billets pour le spectacle "The Great Comet". Il faut s'approcher du stand TKTS (grand panneau rouge), qui met en vente chaque jour (attention aux horaires de mise en vente, il faut être sur place dans les starting blocks), les dernières places pour la séance du jour de chaque spectacle à prix réduit. Et Broadway ça n'est pas donné, donc les 40% d'économie dont j'ai pu bénéficier étaient les bienvenus. Bien sur il ne faut pas être bloqué sur un seul spectacle car les chances d'obtenir des places sont réduites. Ainsi, j'avais repéré plusieurs références qui étaient malheureusement toutes épuisées. J'ai donc exposé mes préférences à mon interlocuteur qui m' a orienté vers "The Great Comet". Et, Oh my god, comme je n'ai pas été déçue ! Pour ce spectacle, l'action se jouait parmi le public et les sièges étaient répartis de manière assez originale dans toute la pièce. Nous faisions un peu partie du décor, certains étaient assis à des tables au centre de la scène. Un genre de grand amphithéâtre aménagé comme un salon-bar des années 20. Et même si, la barrière de la langue empêche parfois de saisir 100% de l'action, il faut y aller pour les décors et la ferveur musicale qui s'en dégage.
  • Ensuite vient Grand central, la gare centrale de NYC. Si je vous dit que c'est animé..., vous ne serez pas étonnés... Une grande fourmilière donc, mais avec une architecture tout de même assez qualitative pour une fourmilière ! Le plafond est si haut, que l'oppression de la foule ne se laisse pas sentir.
Bryant Park 
  • La Public Library, la bibliothèque publique de New-York, elle, oscille entre musée, château, et un petit côté Poudlard... Il semble que le temps s'est figé ici : les magnifiques étagères en bois sont reluisantes, emplies de livres, dont certains semblent appartenir à un autre temps, l'atmosphère est particulièrement paisible, et il ne faut surtout pas oublier de lever les yeux vers le plafond. Malgré tout, il s'agit avant tout d'une bibliothèque, utilisée couramment par les étudiants notamment ; le calme est donc de rigueur pour l'ensemble des visiteurs. Juste à côté se trouve le Bryant Park, un petit carré de verdure au milieu des buildings (au sens propre du terme), où il semble que tous les travailleurs alentours se rejoignent afin de respirer le temps d'une pause, déjeuner par exemple.
"Les crêpes sont françaises, les gaufres belges, mais les italiens les rendent meilleures" - Eataly 
  • Et pour finir, en descendant vers downtown, on tombe sur un bâtiment bien particulier: le fameux Flatiron. Bien connu pour sa forme si particulière, il tire son nom d'une comparaison avec un fer à repasser... Juste à côté se trouve Eataly, un centre commercial dédié à la gastronomie italienne. Gustoso! Bon je vous avoue, rien de très américain là dedans..., mais quand l'occasion se présente d'aller dans un bar à Nutella, il faut la saisir !


Quartier 3: Downtown - Downtown finalement, se trouve à la pointe de l'île de Manhattan. Un peu moins fou, un peu plus huppé que Midtown je dirais, Downtown regroupe pour autant son petit lot de pépites également :

  • Tout d'abord la High Line, ma première découverte du matin à l'aube (car elle devient vite bondée avec le jour qui avance). La High Line c'est une ancienne voie de transport aérienne qui serpente à travers les immeubles. A l'abandon, elle n'était plus utilisée pour le transport. Un génie à alors eu l'idée de la reconvertir en une sorte de voie verte dans les airs ! Quelques aménagements de passerelles, de mobilier urbain et de paysagisme plus tard ; voici un merveilleux lieu de balades et/ou footing hors du temps et de l'agitation de la ville.


  • En descendant, je file au Chelsea Market (qu'il vaut mieux visiter au petit matin également). Et alors là rien à voir avec un marché finalement ! Déjà c'est en intérieur, et il s'agit en fait d'une galerie marchande située dans une ancienne usine. L'ambiance est donc plutôt industrielle avec une déco assez folle et pleins de boutiques plus engageantes les unes que les autres, notamment des petits restaurants et cafés au poil.


  • Mon escapade me mène ensuite à la rencontre d'autres quartiers assez atypiques: Chinatown et Little Italy.
  • Puis je quitte l'ambiance petit village pour me diriger vers Wall Street. Et là que ne fut pas ma surprise de trouver devant moi une place avec des petits cafés des plus charmants: ces Messieurs les traders ont donc de quoi s'aérer l'esprit au pied de leur bureau ! A quelques pas, je retrouve tout de même le stock exchange. Et alors j'avoue, déception, j'imaginais un building énorme ultra-moderne avec des écrans de fous et là... je me retrouve devant un bâtiment à colonnes avec un tout petit filet de cotations... what?!
  • Autre lieu, autre ambiance: le mémorial du 11 septembre. Il se trouve en lieu et place des 2 tours jumelles, dont l'emplacement est toujours symbolisé par 2 immenses bassins sur les côtés desquels sont gravés les noms de l'ensemble des victimes de la tragédie et d'où coulent d'infinies cascades. C'est simple et ça vous prend aux tripes. Je n'ai fait que peu de photos là-bas, le cœur n'y était pas... Juste à côté, un musée a été érigé. L'émotion m'avait déjà tellement saisie à l'extérieur que je n'ai pas voulu tenter d'y entrer. C'est en tout cas un très bel endroit de mémoire et de recueillement, qui représente bien l'ancrage de la tragédie dans les mémoires des new-yorkais.
Visite à Miss Liberty 
  • Et là vous vous dites, mais "elle se fout de nous, elle ne nous a pas encore parlé de LA principale attraction de New-York: la statue de la liberté !" La voici enfin !! Bon et là il y a de la technique parce que la demoiselle se trouve sur une petite île à l'entrée de la baie, donc forcément accès en bateau, donc forcément petit ticket à prix d'or... Pour contourner ce petit désagrément budgétaire, vous pouvez prendre un billet pour le ferry vers Staten Island à la place, et ainsi profiter du passage à proximité de sa majesté la statue à l'aller ET au retour (spot idéal: se tenir sur le pont arrière du ferry). Après 2 choix sont possibles, soit repartir dès l'arrivée (le but étant juste le passage à proximité de la statue), soit en profiter pour faire un petit tour sur l'île (les départs ont lieu toutes les demi-heures à peu près) et bénéficier en bonus d'une vue panoramique de la baie vue de l'île. Et finalement, en le voyant, j'avais l'impression que le débarquement au pied de Miss Liberty n'avait que peu d'intérêt : la statue est tellement grande et l'île tellement petite, qu'on ne doit pas voir grand chose d'en bas... Après bien sûr il y a l'option montée dans la couronne qui doit être assez sympa, mais c'est encore un petit supplément du coup ($$)...

Quartier 4: Brooklyn - Brooklyn ne se trouve pas sur l'île de New York, mais de l'autre côté de l'East River. L'équivalent du Golden Gate pour San Francisco est le pont de Brooklyn, petite traversée à pied obligée donc (bien moins longue cependant). Sur l'autre rive un quartier calme et charmant dans lequel se balader, notamment du côté de la Brooklyn Heights Promenade.

Brooklyn bridge et vue sur Manhattan depuis la promenade 

Mon expérience de Brooklyn a principalement été marquée par le Brooklyn Tabernacle, église gospel dans laquelle je suis allée pour la messe de Pâques. Alors oui le Gospel normalement c'est Harlem, mais mes recherches internet m'ont conduit à celle-ci comme la plus impressionnante: en taille, en chants, en émotions. Du coup il y a plein de touristes, donc pour conserver le maximum du charme il vaut mieux arriver tôt : premier office de 8h (plutôt que celui de 11h) et arrivée entre 1h et 30min avant (plus vous êtes, plus il faut arriver tôt) afin d'être assis dans la partie basse parmi les locaux (car oui il y a plein de locaux quand même et ça c'est le top). 2 heures de joie garanties !

Un quartier paisible pour un dimanche de sortie à l'église en famille 

Quartier 5: Harlem - Harlem c'est le quartier d'origine du Gospel & de la culture noire. Malheureusement je n'ai pas eu le temps d'aller y faire un tours cette fois-ci, ce sera pour la prochaine fois...


Autres :

  • Bain culturel indispensable: aller voir un match de baseball au Yankee Stadium. Pas besoin d'être fan de baseball, l'environnement du stade est une distraction en lui même (américains, vendeurs de cacahuètes...) et sur les 2 heures de match, il y a une petite pause avec un jeu sur l'écran géant entre chaque "manche" (il y en a 9 au total). Ils jouent 4 à 5 jours sur 7 donc pas d'excuse. Réservation des tickets en ligne. Astuce : prendre les tickets les moins chers (dans les gradins en 400 et quelques, les plus hauts) et changer de place au cours du match. Sauf match à enjeu de ouf, lorsque j'y suis allé la moitié du stade était vide... Pour les étages 3 et 4 les tickets ne sont pas contrôlés pour entrer dans les gradins donc pas de problème. Pour l'étage 2, il y a un membre du staff à chaque entrée donc la seule solution est de passer lorsqu'il a le dos tourné (ou bien attendre la presque fin du match où ils ne vérifient plus). Je ne suis pas allée jusqu'à tenter l'étage 1...
Les pieds dans le sable pour Pâques 
  • Un jour de grande chaleur, échapper à la ville en prenant le métro jusqu'à Coney Island Beach. Au programme: plage et fête foraine.


  • Industry city: d'anciens docks récemment reconvertis en un grand centre de la cuisine moderne et délicieuse, ambiance start-up et bons produits. Le quartier alentours n'est pas très fameux mais je pense qu'il y a du potentiel. À savoir, j'ai appris à mes dépends qu'Industry City est inactive le dimanche (mais les portes sont ouvertes, donc je me suis un peu baladée dans les couloirs vides...)


  • Jersey Garden : si vous souhaitez dépenser tout votre argent en shopping, prenez le bus pour le centre commercial de Jersey Garden (45min - 14$). Marques à prix réduits et surtout détaxés parce qu'il se situe dans le New Jersey (la taxe à NYC est de 8%...). Un immanquable touristique : des familles entières avec d'énormes valises vides, transportées dans la soute du bus, les remplissent à craquer au cours de la journée. Pour les filles, ne pas manquer : Group USA, magasin de robes de bal de prom' US ou "Princesses land". Le plus difficile reste de choisir lesquelles essayer...


C'est tellement grand qu'ils ont des chariots-voiturettes pour les personnes à mobilité réduite 
  • Walmart : il n'existe pas vraiment de supermarché à NYC même donc pour trouver toutes les cochonneries américaines qui n'existent pas en France (m&m's beurre de cacahuète ou marshmallow à tartiner par exemple) à prix discount (et parce que Walmart est une expérience en elle-même) il y a la possibilité de prendre le bus (20min - 8$) (là par contre pas de touriste en vue, j'étais la seule à avoir eu cette idée...)


Et parce que c'est indispensable un petit point bouffe:

  • le petit déjeuner traditionnel à NYC c'est un bagel avec du fromage frais (type St Moret). Je l'ai choisi arc-en-ciel pour fêter Pâques !
  • pour les pâtissiers amateurs, New York Cake & Baking supplies est LE magasin où trouver tout pour faire des gâteaux aussi impressionnant que les américains.
  • la meilleure chaîne de Burger de la ville est Shake&schack, il y a toujours la queue mais ça vaut vraiment le détour !
J'ai acheté les "cups" de mesure, les noix de pécan et le sirop de maïs pour réaliser la Pecan pie, de retour à la maison.

Et voilà pour la Big Apple, et pour mon aventure américaine... Il est temps pour moi de reprendre l'avion la tête et le sac à dos emplis de souvenirs...

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Avez-vous déjà eu la chance de repartir de zéro : prendre votre sac et le poser dans un lieu inconnu, chez des hôtes inconnus au mode de vie inconnu ? C'est ce que j'ai fait toutes les 2 semaines de cette formidable aventure.

Chaque nouveau départ fut un nouveau challenge : apprendre à connaître ces gens, intégrer leurs références et leurs valeurs, avoir de nouvelles responsabilités et être capable de les assurer rapidement. Et surtout chaque jour être surprise, voir des opportunités inattendues se présenter et les saisir ! Seul moyen d'un jour être à bord d'une mustang et un autre faire face à 80 génisses; d'un jour être à la maternité pour célébrer l'anniversaire d'un nouveau né et le suivant apprendre le secret de la Pecan Pie avec une pâtissière retraitée ; un jour être éblouie par la calme puissance des rocs de Yosemite, puis l'être par celle bouillonnante des avenues new-yorkaises.

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Pour tout cela je tiens à remercier mes familles de l'autre côté du Pacifique:


Au texas : Dan, Jeanie, Kenny et Emily (Mason) ; et Cliff, Betina et sa maman (Corsicana)

En Californie : Kaz, Théo, Thaís et Elijah (Los Angeles) ; Felicia, Mark, Rainee, Emilee, haustin, Cameron et Robert&cie (Santa Margarita)

Casey, Mark, Curtis et les Matt(s) (Salinas) ; et Gerson, Ann et Gabriel (San Francisco)

Au Montana : GB, Lynn, Will et Kate (Helena) ; et à Paris, ma super team d'accueil surprise à l'aéroport !

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Et toutes ces rencontres fortuites de quelques dizaines de minutes: chauffeurs de navette, piliers de bar, conducteurs d'Uber, compagnons de chambre, de bus, de train, d'avion... qui à leur façon agrémentent le voyage.

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- THE END -