Coucou à tous, le carnet reprend du service, pour un seul post mais tout de même !
Tout d'abord bonne année à tous, je vous souhaite qu'elle soit remplie de bonheur et joie, avec la santé et du rire c'est le plus important !
Alors par où commencer, ce voyage ayant été totalement improvisé en dernière minute. Ceux qui travaillent dans l'hôtellerie restauration le savent, les plannings ben c'est parfois/souvent à la dernière minute qu'on les a. Donc samedi 4 janvier soir j'apprends que j'ai 4 jours de repos à partir du lundi 8. Ça m'agace un peu de l'apprendre au dernier moment, parce que mine de rien notre année en Australie s'achève d'ici quelques mois et que 4 jours ça permet d'aller explorer un peu cette si grande île. Un peu prise au dépourvu, je cherche au hasard les destinations à prix abordables, et puis je tombe sur Uluru-Ayers Rock.
Ça fait un seul tour dans ma tête. C'est là bas que Julien, et son meilleur ami Oriol, travaillent comme bagagistes depuis quelques mois. Ni une ni deux j'envoie un message à Ju, lui propose les dates, il me répond ni une ni deux de prendre mes billets! Allez hop je prends mes billets pour 3 jours 2 nuits là bas, sans trop savoir ce qui m'attend, réservation et voyage de dernière minute ! C'est ça qu'on aime!
Lundi 04 Janvier 2020 - Sydney à Uluru
Alors ok vous me direz, mais Uluru (se prononce en français "Oulourou"), c'est quoi, c'est où ? Alors c'est à environ 2500km de Sydney, loin pour un weekend me direz vous, mais bon je rappelle qu'on est en Australie qui fait quand même la taille de notre Europe. C'est à peu près comme si on partait un weekend à Istanbul depuis Paris ou Barcelone. Mais Uluru, c'est l'outback australien, c'est un des must à voir de l'Australie profonde. Ça se situe à peu près en plein milieu de l'Australie, dans le dénommé Territoire du Nord. Me voilà donc partie pour 3 heures et quelques de vol, celui-ci est complet. La majorité du voyage survole le désert, une terre rouge qui s'étend à perte de vue, changement de décor complet. Je reviendrai au "c'est quoi" un peu plus tard.
J'aterri vers midi heure locale, une heure et demie de moins qu'à Sydney. On débarque via le tarmac et lorsque j'arrive dans ce minuscule aéroport tout en un (arrivées, départs, valises, locations de voiture et tours opérateurs dans la même pièce) Ju est là pour moi, avec un panneau personnalisé. Trop contente, mine de rien on ne s'est pas vus depuis le mois de Mai! Il est en tenue de travail car il n'a pas encore fini son service. On récupère deux autres vacancières allant au resort et on monte dans le van, pour rouler quelques minutes en plein milieu du désert. C'est le jour et la nuit avec ce que j'ai pu vivre ici jusqu'à present, changement radical. La "ville" de Yulara est là où nous allons, c'est en fait une "ville-resort" si je peux appeler ça comme ça. Plusieurs resorts et hotels pour tous les budgets, et à côté les logements du staff. Rien d'autre. Pour idée la ville la plus proche de Yulara est Alice Springs, 25.000 habitants et située à...500km au Nord. On est donc perdus en plein milieu du désert. Mais alors pourquoi faire, pourquoi aller rôtir au milieu de rien - oui il fait 30 degrés mais d'après Ju ce n'est pas chaud, étant donné qu'il a plu des torrents quelques jours plus tôt ça s'est rafraîchi... d'habitude c'est 40 degrés et plus, ah bon! D'ailleurs un poteau en métal sur deux le long de la route est aplati comme une crêpe, complètement fondu.
Arrivés au resort où Ju travaille, il n'a pas terminé son service donc je l'attends dehors, je ne réalise pas, je découvre le calme loin de la busy Sydney. Et puis là un serveur m'apporte une bière bien fraîche commandée par Ju, il est trop top mon frère non?! C'est qu'il fait chaud il ne faudrait pas se déshydrater! Santé!
Je vois aussi Oriol, le copain de Ju que je connais bien, et que j'avais vu la dernière fois à l'occasion de notre pot de départ à Castelldefels, ca remonte! Les deux ont l'air super contents d'être là en tout cas, ils ont la banane et ça fait plaisir! Lorsque Ju termine son service, Oriol nous prête gentiment sa voiture et on va chez Ju et Oriol. Ils habitent tous les deux ensemble, partagent une chambre, ont leur salon, et partagent leur cuisine et salle de bain avec un autre collègue, indien. Ils ont gentiment proposé que je dorme chez eux durant mon séjour, c'est top car le but c'est aussi et surtout de passer du temps avec Ju et Oriol (Uri, son surnom).
Pas le temps de traîner, on part direction Uluru avec Ju! Alors on y est, Uluru, c'est quoi crache le morceau Clara! C'est un inselberg: une montagne-ile qui s'élève à 348 mètres de haut (plus haut que la tour Eiffel), au milieu d'une plaine. C'est un lieu classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, sacré pour les peuples aborigènes. Pour rappel, le peuple aborigène est également appelé "First Nations Peoples", en d'autres termes, les premiers habitants d'Australie. On peut d'ailleurs voir le drapeau aborigène un peu partout en Australie, y compris dans les villes. Sauf que les communautés ne vivent pas dans les grandes villes, difficile donc de s'imprégner de cette culture pourtant très reconnue. Le nom de l'aéroport est d'ailleurs Uluru/Ayers Rock, nom aborigène suivi du nom anglophone.
Selon la luminosité, la position du soleil, la roche change de couleur. Le rocher (the rock comme ils disent communément ici), paraît si proche mais il faut conduire une vingtaine de minutes pour arriver à ses pieds, en entrant dans le parc national d'Uluru - Kata Tjuta, qui protège des espèces fragiles et typiques du climat aride australien. Lorsqu'on arrive au pied d'Uluru, on se rend compte de l'importance de celui-ci, c'est impressionnant. Autrefois il était possible de monter au sommet, à l'aide d'une simple corde. Ça me semble complètement inconscient, la roche luise et paraît glissante, c'est assez raide (je rappelle 348m). Les aborigènes eux mêmes ne montent pas, car pour eux le rocher est sacré, et depuis octobre 2019 la corde a été retirée et il est désormais interdit d'y grimper. D'autant plus que certains y avaient perdu la vie. On se contentera d'une petite marche autour, mais pas le tour complet, il faut environ 4 heures pour le réaliser. On prend des photos, mais rien d'autre. Beaucoup sont tentés de ramener de la terre rouge d'Uluru, mais cette terre est sacrée et fait partie d'un patrimoine, et il est dit que ceux qui en ramènerait avec eux seront maudits.
Après ça on va faire un tour à la piscine, pour se rafraîchir et se débarrasser des mouches, animal le plus courant ici. Insupportable, on a l'impression d'être une bouse, 20 mouches sur nous tout le temps, c'est tellement aride qu'elles essayent de nous boire dans les yeux! On croise d'ailleurs des asiatiques avec une moustiquaire autour de la tête en guise de protection, ça se vend 10$ ici, merci le business grâce aux mouches 😂
Enfin bref c'est pas grave, on va donc se rafraîchir à la piscine du staff, où il n'y a personne à part Grégory, le maître nageur sauveteur qui travaille là, pote de Ju. En principe je ne peux pas trop être là, mais comme il n'y a personne ça passe pour cette fois, merci Greg! Ça fait du bien un plouf, et quand on ressort surprise on a les pieds bleus, le revêtement la piscine déteint. On mange vite fait au bord de la piscine, puis Ju propose d'aller voir le coucher de soleil depuis une dune, pour avoir vue sur Uluru qui prend des couleurs flamboyantes. On embarque une petite bouteille de vin, et puis on est rejoint pas d'autres collègues du resort. Malheureusement le temps est brumeux, et on ne verra pas le soleil se coucher ni embraser le rocher, mais c'est pas grave c'est quand même quelque chose d'unique. On ne traine pas, on doit aller chercher Uri qui termine son service pour 20:30, puis à 21:40 Ju a réservé une surprise. Malheureusement un couac de compréhension dans le timing nous fait rater la surprise, on rentre chez Ju et Uri et puis on discute assez longtemps autour de quelques bières, avant d'aller dormir !
Mardi 07 Janvier
Bon on ne va pas se mentir la nuit a été courte mais pour la bonne cause, ce matin Ju travaille et avec Uri on va voir le lever de soleil sur Uluru! Trop hâte ! On récupère une collègue espagnole arrivée depuis deux semaines et c'est parti direction le rocher, de l'autre côté que celui vu hier! Le soleil n'est pas non plus au rendez vous, éclipsé par la brume, mais les couleurs sont magnifiques, roses. On marche un peu et puis on arrive à un point d'eau. Avec les pluies, Uri a eu la chance il y a quelques jours de voir des cascades tomber le long du rocher. Il n'y en a plus mais l'une d'elle a formé un petit lac appelé le water hole, le trou d'eau. Assez rare à voir car en principe il fait très chaud et c'est complètement desséché. Ça inspire une atmosphère très calme, pleine de sérénité. On profite du matin, du calme, de la fraîcheur (il fait dans les 20 degrés mais pour nous c'est frais!). Et puis on rentre, Uri travaille un peu plus tard et on se rendort un peu pour terminer la nuit. Il part au travail et me laisse encore gentiment sa voiture pour que j'aille à ma guise le temps que Ju termine son service.
En attendant Ju, je vais voir la Camel farm, qui fait un peu de peine malgré tout, endroit où les chameaux attendent les touristes pour des excursions. Puis je lis un peu dans ce calme, et vais chercher Ju. On récupère Grégory, et puis on part pour l'autre rocher, Kata Tjuta, environ 30-40 minutes de route. En roulant à 100km, à un moment donné Ju s'exclame "nooooooon me dis pas que je l'ai écrasé non!!!". Avec Gregory on ne comprend pas trop, on n'a rien vu sur la route nous, il nous fait une hallucination Ju ou quoi, il a pris un coup de chaud? Il fait demi tour, et bien non! Il ne l'a pas écrasé mais on n'avait décidément rien vu! Il s'agit d'un thorny devil, in lézard tout pointu sorti tout droit d'un film de jurassique parc! Ça a l'air méchant mais c'est totalement innofensif et docile! C'est typique d'ici mais il est très rare d'en observer en raison de leur camouflage ultra sophistiqué ! Certains des collègues de Ju qui sont là depuis des mois voir des années pour certains n'en ont jamais vu, on a de la chance! On le met en sécurité hors de la route, et puis on reprend la nôtre, complètement hallucinés d'avoir vu un thorny devil!
Un stop à un point de vue, puis on arrive à Kata Tjuta. Aussi imposant que Uluru, on s'aventure pour une marche dans une espèce de canyon. C'est incroyable. Les images valent mieux que des mots.
Il fait chaud et la balade qui fait le tour dure aussi 4 heures, on ne se lance pas et il faut rentrer bientôt. On dîne avec Greg et puis on va chercher Uri qui termine le travail. Ce soir on ne se loupe pas sur l'heure et à 21:10 donc on monte dans un bus qui nous amène à "field of lights", le champ des lumières. Des milliers de lumières solaires plantées dans le sol, qui changent de couleur, c'est assez magique, on se croirait dans le film Avatar! Le ciel est encore couvert, on ne verra pas les étoiles, apparemment on peut vraiment bien voir la voie lactée quand c'est dégagé mais je me contente de ce beau spectacle de lumières.
Encore quelques discussions de tout et de rien de retour chez eux, et puis on appelle Mamie pour lui souhaiter bon anniversaire...de nous deux réunis, surprise! Sur ce s'achève cette deuxième journée bien remplie, et tout le monde va se coucher.
Mercredi 08 Janvier
Ju travaille l'après midi donc ce matin on prend le petit dej tous les deux, puis on va faire un dernier plouf ensemble à la piscine, avant de récupérer mon sac et c'est Uri qui m'accompagne à l'aéroport, car Ju va commencer son service. Et oui c'est déjà la fin mais je suis plus que contente de ce séjour, ce fut court mais tellement génial, zéro regret et si c'était à refaire je le refais les yeux fermés ! Une escapade au top, encore merci à Ju et Uri pour leur accueil, l'expérience est autant réussie surtout grâce à eux, ça n'aurait pas eu la même saveur sans! ❤️
J'espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire ce carnet que j'en ai eu à vivre cette aventure et à vous la raconter. Gros bisous à tous, vous nous manquez toujours ! 🥰😘