Carnet de voyage

Laos, du Nord au Sud

15 étapes
31 commentaires
Novembre 2018
30 jours
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Jeudi 29 Novembre

Hier soir dernier repas et dernier karaoké avec nos amis de l'auberge, ça a vraiment été un plaisir de les rencontrer et une pointe de nostalgie s'installe au moment de leur dire au revoir. Ce matin départ à 7h pour prendre notre bus à 8h direction Chiang Khong, ville frontalière thaïlandaise avec le Laos. C'est parti pour 6 heures de bus. Julien est assis à côté d'un moine qui prend toute la place, qui mange et qui fait du bruit, trajet pas de tout repos. Je suis assise à côté d'un thaï très tranquille. Le trajet se passe bien entre quelques micro siestes, niveau route ça va aussi on a connu bien pire au Népal. Arrivés à Chiang Khong après 13:30, nous allons d'abord en quête d'un petit snack pour manger un bout avant de continuer le trajet. Nous montrons la photo d'un plat qui nous paraît appétissant et commandons. Erreur de débutant, cette fois on oublie de préciser «no spicy», peu épicé. Le plat est très bon mais extrêmement épicé, je n'arrive pas à finir. Je suis blanche et j'ai des fourmillements aux mains et aux pieds. Ju me dit d'engloutir pour que ça soit plus rapide et moins souffrir. Tu parles, il est palichon aussi et ne se sent pas bien. On pourrait presque cracher du feu. Après quelques minutes passées, cela semble se calmer. Nous rejoignons un tuk-tuk pour qu'il nous amène au poste frontière thaï. Arrivés là bas il nous faut retirer des bahts puis les changer en dollars pour le visa laotien et en kips pour la suite du voyage. On va devenir millionnaires, 1€=10.000 kips. Sauf que le distributeur ne fonctionne pas. Je dis à Ju de m'attendre le temps que j'aille chercher un autre distributeur. Sauf que c'est le no man's land ici et qu'il n'y a rien aux alentours. Finalement un tuk-tuk accepte de me déposer gracieusement au prochain distributeur, situé dans une zone désaffectée. Il me dépose là puis s'en va, je fais le retour à pied, j'ai pu retirer. On change donc quelques bahts en dollars, puis on passe le poste frontière thaï qui nous tamponne le visa de sortie. Nous attendons ensuite le bus pour traverser le pont dit de l'amitié thaï-laotienne. Nous tombons sur Manon, une française que nous avions brièvement rencontrée au tout début à Chiang Mai. Nous passons au dessus du Mekong, impressionnant. Puis arrivés au poste frontière laotien, nous faisons notre visa d'entrée directement sur place. A la sortie, un laotien vient nous voir pour essayer de nous vendre des billets pour la descente du Mekong jusqu'a Luang Prabang, nous refusons gentiment, ayant lu de nombreux avis à ce propos, nous préférons nous débrouiller. Nous montons à bord d'un «bus taxi» pour nous amener à Huay Xay, ville frontalière laotienne, où nous passerons la nuit. Il faut attendre qu'il y ait au moins 5 personnes à bord pour qu'il prenne la route. Près d'une heure plus tard, nous partons du poste frontière direction Huay Xai. Le coucher de soleil sur la Thaïlande avec le Mekong en premier plan, le Laos nous accueille à merveille. Finalement nous prenons une chambre tous les trois avec Manon pour cette nuit. Demain matin nous prendrons un slow boat pour rejoindre Pakbeng, puis Luang Prabang après demain.

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Vendredi 30 Novembre

Un bon 10 heures de sommeil après la longue journée de voyage hier, nous voilà en forme pour entamer celle d'aujourd'hui. Départ vers 8h en direction du ponton pour acheter nos billets pour la descente du Mekong. Le fameux Mekong, dixième fleuve du monde, long de 4350km, qui prend sa source dans la province de Quinghai en Chine, traverse le Myanmar, la Thaïlande, le Laos, le Cambodge, puis le Vietnam avant de déboucher dans la mer.

Le trajet jusqu'à Luang Prabang se fait en deux jours, avec une nuit à Pakbeng. Nous obtenons nos billets sans difficultés pour 20€. Le slow boat comme ils l'appellent ici part à 11:30, nous avons encore du temps devant nous et en profitons pour prendre un petit déjeuner, et des sandwichs à emporter, le trajet durant 6 heures aujourd'hui. Puis nous prenons place à bord, premier arrivé premier servi. Il parait qu'avant le trajet se faisait assis à même le sol, maintenant ils ont installé des sièges de bus sur le bateau, c'est folklo. Au total, nous sommes tout de même plus de 100 personnes à bord, je voyais cela plus petit, plus authentique. Pour certains ça carbure à la bière, d'autres sont déjà au whisky avant midi, musique à fond bien-sûr. Devant nous, un couple de français et leur bébé d'un peu plus d'un an, trop chou. Le paysage reste sauvage tout au long du trajet, nous nous arrêtons de temps en temps à des touts petits villages pour déposer ou récupérer des laotiens. Les enfants nous saluent toujours chaleureusement, aussi bien aux arrêts que lorsque nous les croisons en cours de route, eux se baignant ou pêchant. Finalement arrivés à Pakbeng, c'est un peu la cohue parmis tous les passagers pour récupérer nos sacs placés dans la cale du bateau, puis descendre du bateau. À peine sortis du.bateau, nous nous faisons assaillir par des locaux voulant nous proposer leurs services pour porter nos sacs ou proposer une chambre pour la nuit. Encore une fois nous refusons gentiment, préférant nous débrouiller. Nous trouvons Ju et moi une chambre pour 5€ la nuit très correcte et non loin du ponton à pied, Manon en trouve une juste en face de là où nous sommes. A 18:30 nous sommes affamés, n'ayant mangé qu'un pauvre petit sandwich durant la journée. Nous marchons dans la rue principale et tombons sur un petit restaurant dont le descriptif en français nous tente bien, et on ne sera pas déçus, un régal! Nous y croisons d'ailleurs plusieurs des passagers présents sur le même bateau que nous! En sortant du repas, un laotien nous tend un flyer pour un bar non loin de là, avec fléchettes et billard, nous décidons d'aller y faire un tour. La première partie de billard, contre deux enfant de 10 et 12 ans, se solde par un échec mais nous ne renonçons pas et faisons d'autres parties contre d'autres laotiens un peu plus âgés que nos premiers adversaires. Nous ne rentrons pas trop tard, demain le bateau part à 9h. Pakbeng est plutôt une ville (village) de passage qu'une ville à visiter, on en a tout de même un peu profité. A demain pour la suite!

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Samedi 1er décembre

Nous sommes réveillés ce matin un peu après 6h par les fêtards rentrant de leur soirée. Le bateau partant ce matin à 9h, ils ne vont pas se coucher. A 8h, nous nous levons, remballons nous affaires et prenons un petit déjeuner sur le pouce. Nous récupérons aussi nos sandwichs commandés hier, car le bateau ne fait pas d'arrêt et nous avons encore 7 heures de trajet aujourd'hui. 8h30 direction le ponton, c'est la cohue et rien n'est vraiment organisé. Plusieurs bateaux, plus petits que celui d'hier, sont à quais, et déjà bien remplis. Ils vont tous à Luang Prabang et chacun monte dans celui qu'il veut, ici le ticket et la numérotation des places ne veut pas dire grand chose. Ju voit encore de la place dans l'un d'eux et nous montons à bord. Il faut mettre nos sacs dans la cale à l'entrée du bateau. Au fur et à mesure que nous avançons, nous constatons que toutes les places qui semblaient libres sont en fait occupées par des affaires, ou bien plusieurs places occupées par une seule personne. Ce que j'essaie de faire comprendre à une fille, qui campe sur ses positions, bref pas l'envie de perdre mon temps avec elle. Finalement on trouve chacun une place, moi à côté d'un italien et Ju, derrière moi à côté d'un laotien. Manon arrive et je vais la prévenir que celui-ci est plein, elle va donc monter à bord d'un autre bateau. Les gens continuent d'affluer sur le bateau, les bras chargés de sacs remplis de bière, parfois même des cartons entiers. On est clairement loin de cette optique là, simplement profiter du paysage qui défile devant nous, voir ces villages de part et d'autre du Mekong, les enfants qui jouent dans l'eau, parfois nous saluent. L'italien à côté de moi joue doucement quelques morceaux à la guitare qui se prêtent avec le rythme de la croisière, et qui aident à oublier les saoulards qui crient à l'arrière, c'est vraiment plaisant. Le bateau esquive rochers et mini rapides, il faut des années d'expérience pour pouvoir maîtriser la navigation sur le Mekong. En témoigne ce bateau échoué, plié en deux. Nous arrivons à Luang Prabang vers 16:30. Pas de nouvelles de Manon. Après avoir récupéré nos sacs, nous prenons un took-took (ils l'écrivent comme ça ici). D'ailleurs ils roulent à droite, ça fait tout drôle après deux mois de conduite à gauche! Le centre ville est à moins de 10km de là où nous a laissé le bateau, puis encore quelques mètres et nous arrivons à notre auberge, à une rue du Mekong. Et là, coup du destin! Nous tombons sur Sagiv, avec qui nous avions entamé notre trek au Népal! C'est juste fou de se retrouver dans la même auberge presque deux mois après s'être quittés! Il est seul, son frère a du rentrer en Israël, et Maya aussi. Nous sommes affamés et allons faire un tour au marché de nuit pour manger, c'est simple on a envie de tout manger tellement tout a l'air super bon! On rejoint notre auberge et notre copain Sagiv, à demain pour la suite! Nous passerons trois nuits ici!

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Dimanche 2 Décembre.

Hier soir on a joué aux cartes avec Sagiv, on a pas mal échangé sur la Thaïlande et lui sur le Laos, il a fait un mois et demi, du Sud au Nord, on prend note de ses bons plans.

Ce matin on part se balader Ju et moi à pied dans Luang Pravang, la plupart des bâtiments dans le centre ont un style colonial. Beaucoup d'indications, informations, écriteaux sont aussi en français. Peu de Laotiens le parlent, quoi que nous sommes tombés sur l'un deux qui le parlait plutôt pas mal! Nous continuons notre balade et arrivons sur un affluent du Mekong. Là nous nous asseyons un bon moment, on observe, on discute, on se rappelle des souvenirs, on rigole, temps calme au top. Puis on se dirige vers Utopia, un petit bar avec terrasse donnant sur le Mekong, pour retrouver Sagiv qui s'est installé là pour lire au calme. On s'installe avec lui et on reprend nos conversations, nos rigolades, c'est vraiment top de l'avoir retrouvé ici par hasard. Julien dit que les bonnes personnes se retrouvent au bon moment et au bon endroit, Sagiv dit que c'est le karma, quoi qu'il en soit on est tous contents. Il y a aussi Marlene à côté de nous et nous discutons avec elle, jeune hollandaise qui était à bord du même bateau que nous, vraiment sympa. Le soleil commence à tomber, on se dirige vers notre auberge puis sur les rives du Mekong pour l'observer. J'arrive à me débrouiller pour me prendre les pieds dans mon propre pantalon et à me rétamer par terre. Trottoir 1, genou gauche 0. Bref, ça ne m'étonne même plus. On se pose sur les rives, partageons quelques bières, deux autres filles nous rejoignent aussi. Les couleurs sont magnifiques. J'ai l'impression de me répéter et de vous dire toujours la même chose, mais on ne cesse d'être émerveillés par les paysages. Après le coucher de soleil, direction le marché de nuit pour manger. On avait repéré un stand de street food buffet pas mal et pas cher, deux des copains de Sagiv l'ont testé la veille et ont été malades, on se ravise sur autre chose donc, tout aussi bon. Après ce bon repas, on retourne à l'auberge pour un jeu de cartes/bluff tous ensemble. Il faut démasquer les deux communistes de la partie, qui ont une carte rouge, les autres ayant une carte noire. Ça part dans tous les sens, tout le monde accuse tout le monde, d'autant plus qu'on en se connaît que peu donc on ne sait pas comment bluffent les autres, mais on finit par les démasquer. On papote encore un peu, les filles s'en vont et nous on va prendre une dernière bière avec Sagiv et son copain de voyage au Laos, ils partent demain dans une ville du Nord-est. On se dit bonne nuit et au dodo! D'ailleurs on dort suuuper bien ici, literie au top

Lundi 3 décembre

Ce matin réveil vers 8 heures, on veut dire au revoir à Sagiv avant qu'il parte, et nous on a prévu d'aller à une cascade un peu plus au sud. On se dit ah revoir, on le croisera peut être dans un autre pays, il va faire la Thaïlande quand nous ferons l'ex Indochine, mais après il se peut que nos chemins se retrouvent à nouveau. Puis nous partons louer un scooter pour la journée, la cascade étant à 30km au sud de Luang Prabang, c'est plus rentable et ça nous laisse la liberté de nous arrêter où nous voulons en cours de route. Le premier arrêt sera pour le petit déjeuner histoire d'être en forme pour le reste. Puis on prend la route vers la cascade de Kuang Si. C'est rassurant de rouler à droite, par contre on reste bien prudents, la route est parsemée de nids de poules plus ou moins grands, parfois c'est tout un morceau de route qu'il manque. Nous passons entre végétation et petits villages, nous longeons une petite partie du Mekong. Le ciel est couvert, mais cela semble être souvent le cas le matin et ça se lève en début d'après midi. Nous avons quand même voulu arriver assez tôt car comme tout site magnifique, nous sommes nombreux à vouloir en profiter. Lorsque nous arrivons, il n'y a pas trop de monde. Et c'est gigantesque. C'est la plus belle cascade que nous ayons jamais vu! Elle forme plein de petits bassins dans lesquels il est possible de se baigner. L'eau est d'un bleu turquoise laiteux, ça paraît irréel. Il y a un petit sentier de trek permettant d'accéder à des parties plus hautes de la cascade, nous y allons et ce sentier est peu emprunté. Il est raide et la plupart des autres visiteurs n'ont sans doute pas l'envie de grimper. Nous sommes presque seuls, la nature fait vraiment de belles choses, c'est incroyable. On arrive tout en haut de la cascade, et on décide de redescendre un peu pour trouver un endroit calme où se baigner. Nous empruntons un autre petit chemin, non indiqué car là où nous voulons aller, j'imagine qu'il y a du déjà avoir des incidents avec des imprudents. Nous faisons bien attention, puis arrivons à une partie de la cascade où il n'y a qu'un couple. L'eau est fraîche mais impossible d'arriver jusque là et ne pas se baigner!  Il faut en effet faire attention car la cascade tombe de si haut que le courant est fort. Gros avantage, les pierres ne sont pas glissantes et font de bonnes prises. C'est juste un régal, le soleil perce enfin les nuages, bonheur total. Quelques photos (garanties non retouchées) en profitant du cadre et du moment. D'autres aventuriers finissent par arriver aussi. On se sèche et puis on repart de notre coin de paradis. En descendant on se dit qu'on a vraiment bien fait d'arriver plus tôt et de prendre de la hauteur pour se baigner, car là tous les bassins en bas sont pris d'assaut! Le temps de manger un bout après la sortie de la cascade, et nous voilà repartis direction une autre cascade, moins fréquentée et plus proche de Luang Prabang. La route se transforme en parcours d'obstacles, mais Ju qui conduit cette fois se débrouille comme un chef! Nous arrivons à la cascade et le soleil est passé de l'autre côté de la montagne, nous ne ferons donc pas le sentier menant en haut de celle-ci car on ne veut pas se retrouver à prendre cette route de nuit. Nous nous installons près de la cascade, celle ci est moins impressionnante cependant nous sommes les seuls. Pas de baignade ici, il fait frais. Il est temps de rentrer avant qu'il ne fasse trop sombre. Nous nous arrêtons à la gare routière pour prendre nos tickets de bus direction Vang Vieng demain! Après cela, nous allons rendre le scooter, sur la route, des enfants dans le coffre du pick up devant nous nous font coucou, ils rigolent, nous disent bonjour, se cachent quand Ju essaie de faire une photo. Ce soir nous allons manger au night market à nouveau, puis sans doute rejoindre Manon pour lui dire au revoir!

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Mardi 4 Décembre

Nous avons rejoint la gare routière sud de Luang Prabang pour prendre un bus direction Vang Vieng à 11h. Nous arrivons un peu en avance, et avons le plaisir d'assister à une partie de pétanque entre laotiens juste à côté! Il y a du niveau, ça enchaîne les carreaux! Des enfants s'amusent à se cacher derrière les chaises de la gare dès qu'on les regarde en souriant, ils sont morts de rire! 11h on monte dans le bus à deux étages. A peine démarré, le chauffeur met de la musique locale à fond, pour le plus grand bonheur des laotiennes qui chantent encore plus fort, et pour celui de Ju qui avait prévu de dormir pendant une partie des 6 heures de bus 😂. La route est vraiment très mal en point, nous ça va on ne craint plus rien niveau route après les bus dans les himalayas au Népal, mais led pauvres filles devant nous ne se sentent pas bien du tout. Au point que l'une d'elle vomit, et le bus s'arrête plusieurs fois sur le trajet pour qu'elles puissent descendre prendre l'air. Pour nous la route se fait oublier par les paysages qui défilent sous nos yeux. On prend de la hauteur, puis on redescend, entre les montagnes. Vers 17 heures nous arrivons à destination. Vang Vieng est une petite ville de 25.000 habitants, située au sud de Luang Prabang, entourée de montagnes calcaires, grottes, cascades. A l'arrivée ça ne fait pas rêver non plus: pas mal de buildings, bars, la ville en soit n'est pas vraiment jolie jolie. En fait, nous apprenons qu'au début des années 2000, elle est devenue la ville de tous les excès au Laos, une ville de grande débauche, alcool, sexe, drogues, rave party le long de la rivière. Et le fameux «tubing»: descente de la rivière sur des chambres à air de tracteur, en s'arrêtant à chaque bar tout au long de la descente. Entre alcool et drogues, beaucoup trop d'accidents et de morts par noyade ont été recensés. En 2012 donc, le gouvernement a décidé de mettre fin à ces pratiques, et a donc fait fermé tous les bars des rives à l'exception de quelques uns qui doivent se relayer pour les jours d'ouverture, durci les contrôles. Depuis donc, la ville aspire de nouveau au calme et à la sérénité, mais les constructions elles, sont restées. On ne va pas se leurrer, il y a encore largement de quoi faire la fête ici, mais ce n'est pas ce qu'on recherche, et le tubing ne nous dit rien non plus. Donc à l'arrivée à Vang Vieng, les took took nous proposent évidemment leurs services, mais la ville est toute petite et nous préférons continuer à pied, à peine 1km je dirai, et puis on a passé la journée dans le bus donc ça ne nous fera pas de mal! Nous n'avions pas réservé notre hébergement, nous ne savons même pas combien de temps nous allons rester. La première sera la bonne, dans une auberge de jeunesse avec chambre et sdb privative pour 10€ par nuit avec petit déjeuner, et rooftop avec vue! En général en Thaïlande et ici au Laos, ça nous revient finalement moins cher à deux de prendre une chambre que deux lits dans un dortoir. Nous réservons pour trois nuits. Le soir rien de spécial, nous allons manger local et c'est super bon, puis nous ne nous couchons pas trop tard.

Mercredi 5 Décembre

On avait un peu peut de ne pas dormir à cause de la musique dehors mais elle s'est arrêtée pas trop tard et on a super bien dormi! Petit déjeuner au top au dernier étage de l'auberge, avec cette vue, la journée ne pouvait pas mieux commencer! Nous étions bien tentés d'aller au blue lagoon, un petit lagon aux mêmes couleurs bleu turquoise que la cascade Kuang Si à Luang Prabang. Sauf que d'après les informations qu'on récupère, c'est noir de monde. Non merci donc. Je regarde sur le plan, il y a des tas de grottes, cascades, aux alentours, bon je me lance et propose un plan à Ju pour la journée. Vu l'état des routes, le scooter c'est vraiment limite. Un buggy coûte trop cher. Donc, je propose vtt pour aujourd'hui, en passant par la campagne et un village, jusqu'à une cascade, aller retour 15 km, ça va. Je n'ai aucune idée de ce qui nous attend, mais j'ai réussi à convaincre Ju. Nous allons louer nos vtt et commençons notre route. Il faut d'abord passer quelques rues de la ville, puis ensuite c'est plus rural et là c'est de la terre, poussière et cailloux. Julien me demande où je le traîne! Il n'y a pas trop trop de dénivelé au total, quelques montées mais qui sont surtout difficiles à cause de la chaleur (il fait un soleil de plomb) et des cailloux, bosses, trous partout. Lorsqu'on arrive à l'endroit où se trouve la cascade, il n'y a qu'un seul scooter de garé, on se dit qu'on va être tranquilous! Après avoir attaché nos vélos, nous n'avons qu'une hâte, se baigner tellement on a chaud et on transpire! Pour arriver à la cascade, nous passons d'abord par un genre de «restaurant» local, ce sont en fait des petites terrasses en bambou donnant sur la rivière, un peu comme on avait trouvé près de Chiang Mai en Thaïlande. On se dit que c'est le pied car on n'avait rien prévu pour manger et l'endroit est super calme. Mais ça sera pour plus tard! Nous empruntons le petit sentier menant à la cascade, et en fait il y en a deux! La plus grande située plus en hauteur, magnifique ! Cependant le bassin n'est pas assez profond pour se baigner. Il y a juste un couple non loin de là, autrement le site est désert, on est trop contents! Nous redescendons et allons donc à la plus petite des deux cascades, dans laquelle on peut nager sans problème. L'eau est juste à la bonne température, assez rafraichissante sans être froide. Il en faut peu pour être heureux finalement. On se baigne, on profite de la nature, des dizaines de papillons tout autour de nous tout le temps, du soleil. Après quelques heures, nous faisons demi tour pour aller manger, salade de pâtes locale, et nous précisons bien no spicy. Heureusement qu'on a précisé, le plat est archi épicé ça nous brûle, est-ce qu'elle a oublié notre requête ou bien est-ce que ça aurait été encore plus pimenté ? Nous ne le saurons jamais, et nous mangeons malgré tout. Du coup ça nous a donné chaud à nouveau, et nous retournons à notre spot, toujours rien que pour nous. Julien grimpe sur une branche (bien solide) et saute à l'eau. Les hauteurs et le vide ce n'est pas trop mon truc, mais il me met au défi de sauter alors j'y vais. Après quelques secondes d'hésitation, je saute, pas si dur en fait! On re saute plusieurs fois, le soleil commence à se coucher, un couple arrive à notre endroit, ce sont les seuls qui nous ont rejoint aujourd'hui. Nous allons répartir car nous avons le chemin en sens inverse à faire à vélo avant que la nuit tombe. Et on a vraiment choisi la bonne heure pour partir, il est environ 16:30 et tout le chemin du retour est une petite, nous sommes en face du coucher de soleil, paysages à couper le souffle, montgolfières dans le ciel. De retour en ville, les bras raides et un peu mal aux fesses (merci le vtt), nous rendons les vélos et montons directement au dernier étage de l'auberge pour terminer la journée sur ce coucher de soleil entre les montagnes.

Ce soir un petit tour du côté du marché de nuit, ce sont surtout des vêtements et autres souvenirs. Nous allons finalement dans un bar restau en face de notre auberge, bonne déco, bonne musique et bon repas. Première journée complète à Viang Vieng vraiment au top!

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Jeudi 6 Décembre

Ce matin après un bon petit dej vue sur les montagnes, nous retournons à notre petite boutique de location de vélos et repartons, cette fois ci en direction du sud. Aïe, la selle et la route ne nous ont pas épargnés hier, ça ne va pas s'améliorer mais nous oublions vite. Enfin presque, le vélo de Ju, le même qu'hier pourtant, ne passe pas les vitesses. Ouf quelques minutes plus tard tout rentre dans l'ordre, on a frôlé la crise 😂. Il nous faut traverser la rivière Nam Song, la route par le pont principal est payant. Ici il faut savoir que, bien que ce soit peu cher, environ 1€ à chaque fois, nous devons payer partout, même pour accéder à des endroits naturels, cascades, points de vue. J'avais repéré un autre petit pont uniquement accessible aux piétons, motos et vélos un peu plus loin, nous prenons finalement celui-ci pour traverser. Le chemin longeant la rivière pour rejoindre la route est sacrément cabossé. Une fois sur la route «principale», celle-ci est toute lisse et ça soulage les bras et les fesses! Et y a peu de dénivelé aujourd'hui. Sur la route, nous croisons des tas de buggy conduits par des coréens, alors oui c'est plus simple quand la route est en mauvais état, le vélo reste clairement notre préférence pour le coup, plus respectueux et nous permettant de profiter pleinement, de nous arrêter quand nous souhaitons pour prendre le temps de regarder autour de nous. Il y a pas mal d'enfants à vélo aussi, avec leurs cartables, qui vont à l'école. D'autres ont un parasol pour s'abriter du soleil comme ils le peuvent, tout en pédalant. Il fait très chaud, on n'a du tout conscience que nous sommes déjà en décembre! Après environ 8km, nous arrivons à notre objectif du jour: un belvedère promettant une vue à 360 degrés sur la vallée. Nous sommes bien évidemment déjà trempés de la tête aux pieds, mélange de sueur et de crème solaire, glamour. Nous laissons les vélos, et entamons la montée jusqu'au belvedère. Je n'ai trouvé nulle part la hauteur de celui-ci, on estime environ 250 mètres de dénivelé positif pour atteindre le haut. Pas grand chose en soit, sauf que le sentier n'est pas si long et très très raide. Les quelques marches du début laissent vite place à des quasi cheminées. Bien que nous soyons presque tout le temps à l'ombre, la chaleur est étouffante. Mais qu'est ce que ça en valait la peine!! Encore une fois pari gagnant, nous avons bien une vue à 360 degrés, on se sent tellement petits à côté de ce que l'on voit. Il n'y a que deux personnes lorsque nous arrivons, à l'ombre sous un petit cabanon, et prenant quelques photos. Ils ne restent pas longtemps, nous prenons tout notre temps. Après deux bonnes heures sur place, à observer, discuter, lire un peu, regarder encore et encore, nous redescendons, doucement mais sûrement. Sur le chemin nous commençons à avoir un petit creux, Julien me dit de le suivre, il avait repéré à l'aller un petit endroit sympa (pour manger je sais qu'il a toujours l'œil pour trouver les bons spots!). On y arrive, c'est vrai que ça avait l'air top comme endroit malheureusement il n'y a personne et cela semble fermé. Nous continuons en nous disant que nous nous nous arrêterons lorsque nous verrons un autre endroit sympa. Finalement c'est de retour à Vang Vieng au bord de la rivière que nous nous arrêtons. Les pieds dans l'eau, nous voyons défiler des barques à moteur, transportant essentiellement des touristes sud coréens. Ils composent l'essentiel de la clientèle ici, apparemment car certaines de leurs séries tv sont tournées ici. Ils passent devant nous grands sourires, filment, nous saluent de la main, on les salue en retour. C'est à l'opposé de ce qu'on a envie de vivre ici, pourtant nous sommes heureux d'échanger sourires et signe de la main avec eux et les voir nous sourire en retour. Encore quelques instants à profiter des couleurs qui commencent à changer dans le ciel, puis nous rendons nos vélos. Après un bon décrassage, nous montons au rooftop pour un énième, toujours unique, coucher de soleil.

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Bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui c'est édition spéciale ! En effet pour la première fois du voyage c'est moi, Julien qui redige le blog. Ce n'est pas que j'ai été fainéant jusqu'ici, au contraire, j'écris aussi dans mon propre carnet, stylo en main, depuis le début.

Bon, je ferme cette petite parenthèse de présentation et j'espère que mon écriture ne vous déplaira pas.

Aujourd'hui nous nous sommes levés pas trop tôt ni trop tard. Le petit déjeuner inclus proposé par l'établissement où nous logeons ferme à 10h00. Après ce petit déjeuner copieux, nous sommes allés en marchant au sud de la ville pour visiter une grotte du nom de Tham Chang. Aller là bas a pied nous a fait du bien car les deux derniers jours en vélo nous ont laissé les fesses endolories! Impossible donc de remonter sur une selle. La grotte se trouve à environ 3 kilomètres au Sud de notre auberge. Il faut néanmoins passer sur un pont pour traverser la rivière et malheureusement, cela se fait en payant. Clara l'a peut-être précisé avant moi, mais ici, toute attraction est payante, que ce soit la visite d'une grotte ou le passage d'un pont, ça se paie. C'est pas très cher (environ 1 euro), mais j'espère vraiment que l'argent récolté sur tous les touristes soit pour une bonne cause. Après avoir traversé le pont, il y a des petits étalages de vendeurs ( pour la plupart, des vendeuses) qui vendent des produits locaux, comme des bouteilles de whisky comportant un gros scolopendre. Il y a aussi du miel et des produits dérivés de celui-ci.

Nous arrivons enfin a la grotte. Il faut re-payer pour entrer. L'entrée se trouve en hauteur, sur le flanc d'une falaise et il faudra monter un grand escalier pour y arriver. Cependant, cela valait la peine et les gouttes de sueur, car la grotte est tout simplement magnifique. Elle est gigantesque, s'étend sur plusieurs salles et est bien aménagée pour les visiteurs. Il règne un silence bien calme dans le fond de la grotte, nous sommes entourés de stalactites, stalagmites et d'autres formations calcaires. Clara est émerveillée devant l'une de ces formations qui brille, comme si elle était incrustée de paillettes.

Nous sortons de la grotte. En redescendant les escaliers, nous croisons un groupe de collégiens qui vont vers l'entrée et qui ont l'air épuisés d'avoir monté quelques marches. Le spectacle était assez marrant.

J'ai oublié de préciser que la visite de la grotte était mon idée. Clara m'avait dit la veille que c'était à mon tour de trouver la prochaine activité. Chose demandée, chose faite. En recherchant des informations sur la grotte, jai trouvé qu'il y avait au pied de celle-ci un petit lagon où la baignade est autorisée ( sans frais supplémentaires !) Ce lagon est petit mais l'eau est d'une clarté époustouflante ! En fait, par ce lagon s'écoule une petite rivière qui vient des profondeurs de la montagne. À la nage, avec Clara, nous décidons de remonter cette petite rivière (le courant était assez faible) qui s'enfonce peu à peu sous la montagne. À partir d'un moment, il fait tellement noir qu'on n'ose pas aller plus loin. En revenant au point de départ du petit lagon, nous croisons un anglais du nom de Paul avec une lampe frontale. Il m'en prête une et m'invite a le suivre là ou l'obscurité commence. Clara reste au lagon et surveille les affaires car il n'y a malheureusement que deux lampes. On continue à la nage, Paul et moi, et on s'enfonce dans les entrailles de la montagne. Nous sommes dans la pénombre totale, mais débouchons sur un grand lac .Nous ne distinguons pas le plafond tellement il fait noir. Paul me dit de faire attention car les parois sont parfois pointues et tranchantes. Nous continuons à travers ce lac souterrain, toujours a la nage car il y a n'y a pas pied souvent, et quand il y a pied, les rochers sont pointus et peuvent couper. Paul me dit que c'est ici où c'est le plus loin qu'il est allé la dernière fois. Nous passons par un petit couloir d'une vingtaine de mètres de longueur. Sur la gauche à la moitié de celui-ci se trouve un autre couloir, encore plus petit et où le plafond est plus bas. Nous ne nous y risquons pas car nous ne portons pas de casques, et nous sentons qu'il y a plus de courant et qu'il pourrait nous entraîner. Nous continuons donc par le plus grand couloir et arrivons enfin à la fin de la balade, sur une belle salle pleine de stalactites et stalagmites. Nous sentons toujours du courant mais impossible de s'aventurer plus loin sans mettre la tête sous l'eau. Les lampes frontales de Paul ne sont pas étanches. Après avoir exploré les recoins de cette caverne aquatique, nous rebroussons chemin. C'est un peu plus facile qu'à l'allée car le courant nous porte sans faire trop d'efforts. Nous arrivons enfin au Lagon ou Clara m'attend ainsi que la femme de Paul. Durant tout le trajet, j'avais avec moi la caméra GoPro, mais filmer dans une telle obscurité s'est avéré inutile. La portée d'enregistrement ne dépassait pas un mètre, et encore! C'était seulement quand la lumière de ma lampe éclairait les parois. C'était génial ! C'est la première fois que je fais de la spéléologie aquatique et j'ai adoré. De plus, cette activité n'est répertoriée nulle part, les informations concernent uniquement le lagon. Je remercie Paul, et après quelques minutes de baignade dans le lagon avec Clara nous décidons de rentrer car la faim se fait entendre. Nous repassons devant les étalages et j'aperçois des rayons de miel enveloppés dans des feuilles. Glouton comme je suis, je ne peux pas résister à en acheter un. Je déballe le rayon enveloppé dans des feuilles de bananier et croque dedans. C'est bizarre car le goût et salé et la texture juteuse. Je regarde le rayon, et ce n'était pas un rayon de miel, mais plutôt un rayon de larves. J'ai donc croqué dans de la larve! Après avoir suggéré a Clara de goûter (ce qu'elle a bien évidement refusé) je l'ai jeté et gardé le gout de jus de larve en bouche pendant une dizaine de minutes. Pour votre information, les ruches d'abeilles comportent deux types d'alvéoles. Une pour entreposer le miel et le stocker, et l'autre pour y pondre des œufs, qui se convertissent en larves, puis en abeilles. Je suis tombé sur le mauvais rayon! Pourtant quand j'ai demandé s'il s'agissait de miel, on ma donné une réponse affirmative !

Nous rentrons en ville pour manger car nous sommes affamés et pour ma part, je veux oublier le gout du jus de larve. Nous trouvons un restau tranquille un avec vue sur la rivière. Je commande des pâtes sauce tomate, jambon et fromage. Clara commande un curry rouge et spécifie bien SANS PIQUANT. Nous restons ensuite 2 bonnes heures a lire et nous rentrons a l'auberge. Nous récupérons nos vêtements propres, prenons les billets de bus pour demain direction Vientiane, et faisons un facetime avec les parents!

Nous irons bientôt dîner car à l'heure ou j'écris, il est presque 22h et Clara me presse pour aller manger!


C'était l'édition spéciale avec Julien!

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Samedi 8 décembre

Sabaidee  (se prononce «sa bay di») à tous, je reprends du service après le post de Julien, je pense qu'il va le refaire de temps en temps, ça vous a plu et à moi aussi! La dernière nuit hier à Vang Vieng s'est bien passée, mais Ju a eu de l'eau dans l'oreille de la baignade et ça commence à lui faire mal, on est donc passé à la pharmacie lui prendre des gouttes. Ensuite nous avons pris le bus pour Vientiane, la capitale. Nous allons dans le sud mais le trajet est beaucoup trop long pour le faire en une fois, nous nous arrêterons là bas le temps d'une nuit avant de continuer. C'est la première fois que nous avons un bus aussi moderne et confortable! Je suis assise à côté d'un barcelonais, Ju à côté d'un londonien. La route reste fidèle au Laos, et après quelques minutes de route, le boitier de clim leur tombe sur la tête, tout le bus rigole. Du coup ça laisse place à un gros trou et ils se prennent la clim de plein fouet. Rafistolage avec le rideau pour éviter de finir congelés. Plus tard, une laotienne vomit tout son petit dej par terre. Sacré trajet! Lorsque nous arrivons à Vientiane après 3h de bus, nous faisons le tour de quelques auberges avant de trouver la bonne. Nous sommes dans un dortoir de 20 lits mais à peine 8 dedans. 4€ la nuit avec petit déjeuner compris, on est pas mal! Il y a un couple de français qui était dans notre bus, Loïc et Laetitia, des chinois dont un qui parle espagnol, un québécois, Anthony. Avec Anthony nous allons dîner tous les trois, nous ne savons pas où exactement mais allons en direction du marché de nuit et rue piétonne. C'est toujours le plus animé et local, tant en Thaïlande qu'au Laos. Sauf qu'ici c'est très bizarre, lorsque nous arrivons quasiment tout est fermé et il n'y a quasiment personne, étrange surtout un samedi soir. Nous allons dans le seul «restaurant» ouvert aux alentours, il est presque plein et surtout, il n'y a que des locaux, c'est bon signe! Il s'agit d'un restaurant «hot pot», sorte de pierrade laotienne, uniquement avec de la viande de porc, et des garnitures. L'assiette de viande arrive, ultra chargée. On se regarde tous les trois et on rigole, on ne sait pas comment ça fonctionne ni comment il faut procéder. Autour de la pierrade, il faut verser de l'eau qui va bouillir, y tremper la viande avant de la mettre à griller pour éviter qu'elle ne colle. L'eau sert aussi à faire cuire la garniture: jeunes pousses, œufs, nouilles, champignons. C'est le patron, super gentil et qui parle bien français, qui nous explique. Ouf, car les laotiens autour nous regardaient avec amusement. En plus on galère avec les baguettes et la viande qui reste collée. Le patron nous propose gentiment de nous changer la pierrade tellement elle est carbonisée! A la fin du repas nous sommes repus, le patron nous dit que c'est à volonté et nous propose carrément une deuxième tournée, que nous refusons gentiment. Après cela nous retournons à l'auberge pour une bonne nuit de sommeil. Enfin presque. Leçon numéro trois: ne jamais laisser traîner de la nourriture. J'avais un petit sachet plastique avec quelques clémentines restantes du trajet, que j'ai laissé en dessous du lit dans mon casier avec le backpack. Au bout de quelques minutes dans le lit, j'entends des bruits de plastique. Je n'y prête pas trop attention, mais le bruit continue. Je préviens Julien pour qu'il m'éclaire dans le noir, il ne croit pas à ma théorie. Qui était pourtant vraie. Lorsque j'ouvre le casier, le sac plastique a été mordu il y a des trous dedans! Rat ou souris, on ne le saura pas, en tout cas adieu les clémentines! La nuit ce sont les moustiques qui se font un festin, obligée de dormir sous la couverture et il fait chaud!

Dimanche 9 Décembre

Ce matin petit déjeuner, et Julien a toujours mal à l'oreille malgré les gouttes. Par prudence nous décidons d'aller consulter un médecin, il y a un centre médical français à quelques kilomètres, nous y allons à pied. Finalement pas d'inquiétude, juste inflammation du conduit auditif, après un nettoyage et une prescription d'autres gouttes nous voilà ressortis. A côté du cabinet, il y a un petit centre associatif COPE, que nous visitons. Nous en apprenons beaucoup sur le triste passé du pays. Lors de la guerre du Vietnam, le Laos a été lourdement touché. De toute l'histoire, il a été le pays mondialement le plus bombardé per capita. Entre 1964 et 1973, 580.000 «missions» de bombardements, 2 millions de tonnes de munitions explosives, soit un bombardement toutes les 8 minutes, 24h/24, 7j/7, pendant 9 ans. Chaque roquette à sous munition comprenant jusqu'à 680 mini bombes appelées «bombies» pouvant détruire une superficie égale à trois terrains de football, 270 millions de ces bombies ont été lâchés sur le Laos. Environ 80 millions n'ont pas explosé et sont restées sur les 17 provinces du Laos après la guerre.  Aujourd'hui 25% du territoire est encore exposé à ce danger, plus de 70.000 personnes sont décédées ou ont été blessées depuis la fin de la guerre, dont 40% d'enfants. Le centre aide donc, avec l'aide d'autres pays, au déminage et au soutien des amputés: prise en charge d'opérations et de prothèses, fauteuils roulants, rééducation, éducation et prévention. En effet, la pauvreté fait que de nombreux laotiens s'orientent vers la dangereuse récupération et vente des débris, enfants compris. Nous contribuons avec une donation à la fin de la visite. J'aurais bien aimé que mon Papy soit là pour nous en dire un peu plus sur tout le contexte de la guerre, il est ultra calé en histoire et c'est toujours un plaisir de l'écouter nous raconter. Après cela, nous continuons à nous balader, nous passons dans le marché local, devant l'arc de triomphe. Nous passons devant un petit supermarché qui vend entre autres des pâtisseries et...du camembert! On n'en revient pas! Toutefois nous ne cédons pas à la tentation, on se garde ces petits plaisirs pour les fêtes de fin d'année! Ici pas de marché de noël, par contre la plupart des restaurants, auberges et hôtels ont sorti les décorations. Sur le retour nous passons dans un supermarché afin de prendre quelques provisions pour le trajet de bus de nuit, 12h en perspective jusqu'à Paksé à 670 km au sud, ça promet! Des bisous

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Lundi 10 Décembre

Alors alors, le trajet bus de nuit, on en parle? Quelle histoire! Notre bus était prévu à 20:30 hier soir au départ de Vientiane. Un took-took est venu nous chercher à 18:15 pour nous amener à la gare routière, située à une heure de là. Au final, nous y arrivons après seulement 30 minutes, en compagnie de 10 autres passagers récupérés en chemin. Il n'est même pas 19h et nous comprenons qu'il nous faudra donc patienter jusqu'à 20:30, heure du départ. Finalement sans trop savoir pourquoi, le bus part à 19:30. Qui dit bus de nuit ici dit bus avec couchettes. Nous sommes installés en haut du bus, tout à l'avant, plutôt pas mal. Notre couchette consiste en un petit matelas de 90cm de large pour deux. Ceux qui voyagent seuls et qui ont réservé une place doivent eux partager la couchette avec un/une parfait(e) inconnu(e). Nous ça va, Ju est plus grand que la couchette mais comme nous n'avons personne devant, on peut s'étaler un peu. Nous avons un oreiller et un plaid chacun. Nous mangeons notre sandwich à peine démarré, puis un peu de lecture. Au bout de 5 minutes, la route est complètement cabossée, on espère juste ne pas rendre nos sandwichs. Puis on retrouve une route correcte, on se dit que si c'est comme ça pendant les 12 heures ça devrait aller. Sauf que le chauffeur nous met sa musique, et que les néons dans le bus sont tous allumés. Réflexion de Ju: «je comprends pas le principe du bus de nuit avec musique et lumière». Moi non plus. Finalement, la musique se coupe et les lumières s'éteignent. Mis à part qu'on est un peu à l'étroit, on fini par se caler de sorte à ne pas rouler à chaque virage, mais on est clairement collés l'un à l'autre. Je pense à ceux qui doivent essayer de dormir comme ça sans même se connaître, évident! Puis on s'endort. Puis on se réveille. Et on se rendort. A peu près 5 fois. Le bus fait quelques arrêts en cours de route pour ceux qui veulent aller aux toilettes. La nuit n'est pas mauvaise, elle n'est pas super bonne non plus, disons qu'on fait une succession de siestes. Je me fais finalement réveiller à 6h30 par le soleil, je dormais hyper bien, j'avais l'impression que la route était au top puisque je n'ai pas la sensation d'avoir été baladée dans tous les sens. Le bus est à l'arrêt, ça tombe bien je dois aller aux toilettes. Je descends du bus, nous sommes arrêtés à côté de quelques stands de pâtisseries, vêtements, nourriture etc. Une espagnole du bus me dit qu'elle a vu l'ouverture du stand de pâtisseries, elle a vu les locaux préparer la pâte, faire cuire, etc. Euhh, la pause a dû être plus longue que les précédentes, peut-être pour que les passagers réveillés puissent prendre un petit déjeuner, me dis-je. Pas du tout. L'espagnole me dit que nous sommes là depuis 4h30 du matin! Je comprends mieux pourquoi je dormais si bien! Il y a un problème mécanique avec le bus, problème d'embrayage. Depuis déjà deux heures donc, le conducteur et son second essaient de réparer. Ça sent mauvais cette histoire. Sans succès, un bus local finit par arriver à 7h30, nous devons changer de bus pour le reste du trajet. Encore 340km. Fini les couchettes et la clim, bonjour petits sièges et température ambiante, 32 degrés, côté soleil sur les vitres bien-sûr, pour environ encore quatre heures. Nous sommes fatigués, nous avons chaud. Le bus fait de nouveaux plusieurs arrêts, nous profitons de chacun d'eux pour sortir prendre l'air, chaud, mais prendre l'air quand-même. Il faudra en fait six heures dans ce petit bus, avant d'arriver à Paksé. Mais pas si vite! Ça n'est pas encore assez long, pourquoi ne pas crever une roue, tant qu'à faire...? Voilà, c'est fait. Tellement plus marrant. Heureusement, la roue crève une dizaine de minutes avant d'arriver à Paksé, et le chauffeur doit en avoir autant marre que nous de la route, il continue de rouler jusqu'à la gare routière, avec la roue crevée. Le bus d'origine devait nous déposer au centre, celui ci nous abandonne en fait à une station essence, en plein soleil. Et à une station essence, il n'y a pas de took-took bien-sûr. À pied nous en avons pour une bonne heure pour rejoindre le centre, il fait 35 degrés. Une laotienne nous dit qu'elle a appelé pour que des took-took viennent nous chercher. Dix minutes, vingt minutes, trente minutes, quarante minutes...toujours rien. Certains des passagers tentent leur chance à pied en espérant trouver des took-took en chemin ou en tentant le stop, ceux que nous voyons passer sont déjà pleins. Quelques chanceux ont réussi à monter à l'arrière d'un pick-up venu prendre de l'essence, mais les autres que nous croisons refusent. Au bout d'une heure d'attente, alors que nous allions nous lancer pour de l'auto stop, un took-took arrive enfin. Un took-took, pour une vingtaine de personnes. Nous avons la chance de pouvoir monter dedans, entassés à 12, sans compter les sacs, valises, et autres sacs de 50kg de riz. Nous atteignons le centre en une dizaine de minutes. Après un trajet total de 18 heures. Vous auriez fait plus vite en prenant un avion depuis l'Europe jusqu'ici! N'empêche que nous avons appris quelque chose de ce long périple. Nous avons appris sur nous mêmes. Alors que j'aurais depuis longtemps, en temps normal - et Julien aussi - pété un câble d'impatience, de chaud, d'agacement, de ralage (mélange de râler et rage), nous avons pris la chose avec beaucoup de calme et de recul je trouve. Le voyage nous rend meilleurs. Même entre nous. Si les débuts au Népal ont connu quelques hauts et bas, depuis, nous avons bien trouvé notre équilibre. Arrivés au centre de Paksé, nous devons encore trouver notre auberge. Nous en faisons une première, complète, une deuxième, complète aussi, la troisième sera la bonne. Nous discutons un moment avec un couple de français logeant ici également, ils nous disent qu'ils vont à 18h à un site de location de scooters pour avoir des infos sur la boucle du plateau des Bolaven, que nous comptons faire. Nous allons donc manger, puis nous nous rendons à la boutique, où une dizaine de personnes attendent également les conseils et informations. Elle est tenue par Yves, un belge installé au Laos depuis 6 ans, et sa femme, une laotienne. Il nous fourni une carte du circuit, des conseils sur les cascades et autres sites à voir, sur la route, sur les auberges. Julien ne se sent pas bien, il préfère rentrer se reposer. Fatigue et coup de chaud, ou autre chose, nous verrons demain. Si ça va mieux nous commencerons le circuit, sinon nous attendrons qu'il aille mieux. Après la fin de la séance informative, Yves nous apprend à conduire un scooter semi-automatique. Ça fait tout drôle de devoir repenser à comment utiliser les pédales, pour le frein et pour passer les vitesses, mais après quelques tours d'essai on s'y fait. Il est 20h30 et je regagne l'auberge. On va aller se coucher de bonne heure pour bien récupérer et essayer d'être en forme demain!

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Nous avons été bien occupés dernièrement et je vais donc rattraper tout cela!

Mardi 11 Décembre

Réveil à 7h pour savoir si nous partons aujourd'hui ou non pour la boucle du plateau des Bolaven. Julien n'est pas mieux que la veille, bon on prendra cette journée pour rester au calme. Je dois aller prévenir Yves de la location de scooters,  avant 8h, que nous ne partons pas aujourd'hui, sans doute demain. Par contre je reviendrai le voir plus tard pour lui prendre un vélo aujourd'hui, j'ai envie de découvrir un peu Paksé tant qu'à faire. En fin de matinée, je laisse Julien se reposer et je vais louer un vélo. Yves me donne quelques endroits sympas à aller voir, plutôt en dehors de la ville (la ville n'est franchement pas terrible). Il fait hyper chaud, température ressentie 36 degrés, je suis bien équipée, casquette, lunettes, crème solaire. Je pars d'abord en direction du marché de Paksé, Dao Hueng. C'est apparemment le plus grand marché local du Laos. J'attache mon vélo et je pars explorer entre les étalages, aux senteurs parfois très fortes. Je me rends vite compte que je suis regardée de manière très étrange, aussi bien les femmes que les hommes. Je porte un t-shirt couvrant les épaules, un short sans qu'il soit mini, ayant déjà vu des laotiennes en porter ici. Je me sens trop mal à l'aise sous ces regards pensants, je préfère rebrousser chemin et aller me changer pour le reste de la journée. Cela fait, je préfère me diriger de l'autre côté du Mekong, sur la rive droite. Yves m'a dit de m'y balader, c'est plus tranquille que Paksé. C'est vraiment village pour le coup. Je n'ai croisé personne à vélo sur la route, encore moins des touristes. Des nuages noirs arrivent, je vais me prendre une sacrée douche si je ne me mets pas à l'abri. Je passe devant une école maternelle, tous les petits se collent au grillage pour me dire bonjour. Leur maîtresse m'indique une maisonette à côté et m'indique d'y aller en disant «sister sister». Bon ok, je vais voir, j'ai cru comprendre. L'école est juste en face d'une église catholique. C'est la deuxième que je vois en asie, nous en avions juste aperçu une depuis le bus à Vientiane. Sœur Jeanne m'accueille et m'offre de l'eau et des bananes, juste au moment ou l'orage éclate. Je n'ai pas osé lui demander son âge mais elle a dans les 70 ans, et parle très bien français. Elle l'a appris à l'école et a également passé 3 ans en France au début des années 2000. Elle donne des cours de catéchisme et aide au soutien scolaire des enfants du village. Vers 15h les enfants sortent de classe et prennent goût à jouer sous la pluie, malgré les avertissements de sœur Jeanne. Elle m'invite ensuite à visiter la petite église, qu'ils viennent de repeindre et dont le carrelage est en train d'être posé. La pluie se calme, puis s'arrête. Sœur Jeanne m'offre une carte postale, puis dois me laisser pour aller donner le cours aux enfants. Je la remercie bien, et reprends ma route. Il ne pleut plus mais le ciel est toujours très sombre. Je voulais aller au grand Bouddha sur la colline pour admirer le paysage et le coucher de soleil sur Paksé, lorsque la pluie revient, en moins fort. Je ne verrai rien si j'y monte. Tant pis, je continue de pédaler, et de regarder autour de moi. Je repasse le pont lao-nippon (c'est comme ça qu'il s'appelle) pour repasser sur la rive gauche du Mekong. La pluie m'offre un arc en ciel sur le Mekong d'un côté, le soleil couchant de l'autre. Je passe devant le marché, je suis trempée et ne m'y arrête pas. Je vais directement à la guesthouse pour me mettre à l'abri, et mettre des vêtements secs. Ju se sent mieux, nous allons rendre le vélo lorsque la pluie s'arrête, et pour manger le papa de Yves nous recommande un petit restau vin&fromage. Ok, on se laisse tenter et qu'est ce que ça fait du bien, c'est trop bon, deux mois qu'on avait pas eu ce plaisir!

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Mercredi 12 Décembre

Aujourd'hui top départ! Nous louons notre scooter semi-automatique. Je conduis, Ju porte le sac à dos à l'arrière. Pour cette première étape, 90km de route. Nous nous arrêtons en chemin à une cascade, roulons doucement, profitons des environs. Il y a beaucoup de vent sur le plateau et il fait plus frais. La route est plutôt en (très) bon état, on s'attendait à bien pire! Nous dormons chez Mama Pap à Tad Lo, une auberge avec plusieurs lits sur une mezzanine. Nous tombons sur Valérie et Christian, un couple de québécois que nous avions croisé à Pai en Thaïlande. Nous rencontrons aussi Véro, une belge, avec qui nous sympathisons. Avant 23h, nous rentrons car l'auberge va fermer pour la nuit, nous devons ramper sous les volets métalliques pour rentrer. J'ai attrapé une bonne crève, sans doute à cause de la pluie hier, pour le plus grand plaisir de Ju qui m'a dit le lendemain que j'ai ronflé cette nuit.

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Jeudi 13 Décembre

Ce matin nous allons voir de plus près une autre cascade dans ce même village, on reste longuement dans ce petit coin calme, où nous ne croisons que quelques laotiens qui viennent se laver. Nous prenons notre temps car nous devons être à 13:30 à Kok Phoung Tai, village animiste autosuffisant. Les 760 habitants de ce village appartient au groupe ethnique des Katu. On nous avait prévenu qu'il fallait s'y rendre avec une grande ouverture d'esprit. Nous avons rendez-vous avec Captain Hook, 32 ans. Rien à voir avec le capitaine crochet, c'est simplement comme ça qu'il se fait appeler. Il propose une visite des plantations de café et du village, et tient également une guesthouse au sein de celui-ci. Lorsque nous arrivons, il est en train de fumer dans un bong en bambou, ses yeux témoignent que ça fait un bon moment qu'il tire dessus. Il n'est pas le seul d'ailleurs, j'y reviendrai. Lorsqu'il a fini de fumer, il nous invite à le suivre. Il est le seul du village à parler couramment l'anglais. Il nous explique alors la culture du café, nous en apprend sur les plantes médicinales. C'est son père et son grand-père qui lui ont appris, son grand-père était le chaman du village. Hook attrape une grosse fourmi rouge, lui arrache la tête et me la tend: «lemon taste». Bon, ok Hook, je goûte. C'est exactement le même goût que le citron vert. Et l'odeur de ces fourmis est la même que celle du vinaigre blanc. Il nous parle ensuite de son village. Nous sommes si proches d'eux, dans leur village, mais leur réalité est à des années lumières de la notre. Hook nous explique qu'il y a une soixantaine de familles. Les Katu naissent et meurent dans leur village. Ils ne vont pas à l'école, travaillent à la vie du village. Ils pensent encore que la terre est plate. Hook ne voulait pas travailler de sitôt, il a demandé à son père d'aller étudier, ce qu'il a pu faire. Une fois ses études terminées, il a été contraint de revenir au village et de s'y marier, sous peine d'en être banni à jamais. Il a alors fait son business dans le village, certes cela leur rapporte, mais les touristes ne sont pas vus d'un bon œil. Son père et son grand-père ont arrêté de lui transmettre leur savoir des plantes médicinales, car ils pensent qu'en nous révélant leurs secrets, les falangs (touristes blancs) vont les leur voler. Les villageois pensent que les blancs ne travaillent pas, puisque les seuls qu'ils voient sont des touristes de passage. Ils ne connaissent que leur village. Les enfants commencent à fumer à trois ans, nous en avons vu. Les parents marient leurs enfants souvent bien avant 10 ans, les filles souvent avec des hommes bien plus âgés, et sont déjà mères à 15 ans. Les hommes sont polygames. La reproduction n'ayant lieu qu'au sein du même village, les problèmes de consanguinité apparaissent. Les femmes doivent aller accoucher seules dans la forêt, y rester une semaine le temps d'être «propres» à nouveau, et revenir en amenant leur bébé au chaman pour que celui-ci leur donne un nom. Hook nous explique que les animistes, pour éloigner les mauvais esprits, sacrifient un chiot. Ils l'attachent à un poteau au milieu du village. Les habitants viennent lui donner un coup pour se débarrasser de leurs mauvais esprits, jusqu'à la mort du pauvre petit. Alors ils l'enterrent dans la forêt, comme pour enterrer tous les mauvais esprits. On se sent si impuissants. Tout cela dépasse notre imagination, on n'aurait jamais imaginé, en 2018, que des personnes vivent encore comme ça, et pourtant. Une même planète, tous si semblables mais tellement différents. Je n'ai pas pris beaucoup de photos sur place, par respect pour les locaux. Ils pensent qu'en les prenant en photo, nous leur enlevons leur âme. Certains les prennent quand-même en photo, tels des bêtes de foire. Jai un sentiment étrange partagé entre découverte et échange avec la population locale, et intrusion dans leur quotidien. Hook nous propose un café pour terminer, servi dans du bambou. Il est presque 16h, nous décidons de ne pas passer la nuit ici.  La nuit est tombée lorsque nous arrivons à Sekong, ville sans intérêt, et nous ne trouvons pas de guesthouse. Nous décidons de continuer, très lentement et prudemment, jusqu'à la guesthouse que Yves nous avait conseillée, dans des tentes au beau milieu de la nature. Nous y arrivons après une vingtaine de minutes, et nous ne serons pas déçus!

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Vendredi 14 Décembre

Nous avons très bien dormi dans la tente, bercés par le son de la rivière. Étant arrivés de nuit, nous n'avions pas pu voir ce qui nous entourait. Au réveil, quelle surprise! Nous sommes dans un havre de paix, au milieu de rien et entourés de rivières. Au moment du petit déjeuner, le gérant nous dit qu'il va aller à la cascade et nous invite à l'y rejoindre. Encore une fois il n'y a que nous, avec Véro qui a continué la route avec nous. Nous sautons plusieurs fois dans la cascade, un régal. Nous avons vraiment bien fait hier de continuer un peu la route plutôt que d'avoir dormi à Sekong. Ensuite, nous reprenons la route pour aller découvrir encore des endroits magiques, je vous laisse découvrir en images. Nous retrouvons un couple de français, Amandine et Medhi, que nous avions déjà croisés. Le soir, nous nous arrêtons dormir à Paksong. La ville n'a pas trop d'intérêt, mais il fait nuit et nous sommes tous les cinq morts de froid. Des locaux nous proposent de sortir avec eux ce soir, tout le monde est KO, nous partageons simplement une bière et allons nous coucher après une bonne douche chaude!

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Samedi 15 Décembre

Dernier jour de notre tour du plateau. Au petit déjeuner, Julien se fait prendre en photo par une laotienne. C'est une star ici, ils n'arrêtent pas de le prendre en photo, plus ou moins discrètement, ça nous fait rire. Il propose à la fille de prendre une photo avec elle, elle part presque en courant, super gênée, puis elle accepte. Le long de la route devant, quelques personnes attendent avec des drapeaux. Nous demandons à la fille, avec google translate, ce qu'ils attendent. Sa réponse avec le traducteur nous informe qu'ils attendent quelque chose avec des princesses. On se dit que ça doit plutôt être des miss qui vont passer. Pas du tout, on se passera du traducteur, vraiment pas fiable. C'est en fait le tour d'Indochine qui passe par là! On les encourage, puis on continue notre route, toujours à la découverte de cascades plus belles les unes que les autres. Lorsque nous arrivons à l'entrée de l'une d'elles, une playlist passe les titres de...Maître Gims! Complètement improbable, les laotiens qui écoutent «Sapés comme jamais», on est morts de rire!

Il est temps de rentrer, le plateau des Boloven a été une expérience incroyable!

De nouveau à Paksé, nous retournons à la guesthouse où nous étions avant de faire le plateau. Véro trouve une chambre chez l'habitant, et nous sommes invités pour boire un verre. Nous passons une superbe soirée en bonne compagnie. Le lendemain nous allons tout au sud du Laos dans les 4000 îles, Véro aussi. Nous avons convaincu Sone, une des laotiennes, de nous accompagner!

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Dimanche 16 au Jeudi 20

Nous avons gardé le scooter car nous sommes partis le 16 direction le plein sud du Laos, les 4000 îles. Je ne sais pas s'il y en a véritablement 4000, mais il s'agit de plein de petites îles sur le Mekong. Nous nous arrêtons en chemin à Champasak. C'est une petite ville située entre le Mekong et la montagne. Elle comprend le temple de Vat Phou, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le temple a été construit par les Khmer, et une route royale le reliait à Angkor. Aujourd'hui, le temple est vénéré par les locaux. Le site est petit, la plupart en ruine mais des travaux de rénovation sont en cours. Depuis le haut du site, nous avons une vue incroyable sur le temple et sur la province de Champasak, sur le Mekong, sur le plateau des Boloven. Toujours avec Véro et Sone, nous mangeons un bout sur le bord du Mekong avant de reprendre la route pour Don Det, une des 4000 îles. Il y a environ 120 km depuis Champasak pour y arriver. On se relaie pour la conduite avec Ju, parce que celui qui est assis à l'arrière du scooter a rapidement les fesses applaties. Nous arrivons lorsque la nuit commence à tomber. Pour arriver à Don Det, pas d'autre option que le bateau. Bateau qui est en fait un radeau juste assez grand pour nos deux scooters et nous quatre. Le coucher de soleil sur les 4000 îles est magnifique. Don Det est une toute petite île, avec une minuscule route en terre. Il fait nuit noire et nous parvenons à trouver un petit bungalow pour notre séjour ici.

Le lendemain, c'est journée assez tranquille. On découvre les alentours de jour, on se baigne dans le Mekong, ça fait du bien il fait tellement chaud! Le soir nous retrouvons Vero et Sone, nous rencontrons Sandra, une allemande voyageant pendant un an seule avec ses trois enfants, sacré bout de femme!

Le mardi 18, nous avions prévu avec Ju et Véro de faire une journée de kayak sur le Mekong. C'est raté pour moi, j'ai été malade toute la nuit et encore le matin. Je les laisse donc partir, pour moi la journée ne sera pas très drôle. Lorsqu'ils rentrent le soir, je vais quand même les retrouver autour d'un coca, ils sont super contents de leur journée. J'aurais trop aimé être avec eux ça avait l'air super! Ils vont faire un tour à un bar au bord de la rive, je préfère aller me coucher pour être en meilleure forme le lendemain et faire moi aussi la journée kayak.

Mercredi 19 je me réveille après une bonne nuit de sommeil, j'ai l'appétit qui revient c'est bon signe! Je décide donc d'aller faire la journée d'excursion. Au programme, descente du Mekong en kayak, avec parfois des rapides, c'est bien ça rafraichi car il fait tellement chaud! Ensuite, déjeuner picnic sur une île, je discute avec d'autres personnes du groupe, et les guides. Nous allons ensuite tout au sud des 4000 îles, à côté de la frontière avec le Cambodge, pour observer des dauphins d'eau douce, magique! Ensuite nous nous arrêtons à une cascade, l'une des plus larges d'Asie du sud-est, le débit est impressionnant, mieux vaut ne pas se baigner! Le soleil commence à se coucher, et c'est donc sur un superbe coucher de soleil que nous rentrons. C'était vraiment une journée au top, j'aurais voulu la partager avec Ju c'est sûr, mais ça valait vraiment la peine de le faire!

Jeudi 20 nous reprenons la route pour Paksé, 145 km parcourus en presque 3 heures. C'est qu'il faut être prudent sur la route, à tout moment une vache, chèvre, chien, cochon, peut traverser la route!

De retour a Paksé, nous passons une dernière journée avec Vero, Sone, et d'autres laotiennes. Dont Naem et sa maman, ce sont des amours. Nous les aidons à préparer le repas et dînons chez elles, elles nous offrent des bracelets. Le lendemain nous faisons atelier bracelets avec d'autres laotiennes, et Naem et sa maman nous proposent d'aller manger une glace avec elles.


Le Laos était encore un pays que nous avons adoré découvrir, de par ses paysages à couper le souffle et ses habitants d'une gentillesse incroyable. Sur ce, je termine ce journal de voyage du Laos. Pour les fêtes, nous avons décidé de retourner à Chiang Mai en Thaïlande! On vous souhaite à tous de très joyeuses fêtes, et on vous dit à l'année prochaine pour un nouveau carnet de voyage! Trouverez vous la destination? Bisous 😘😘