Dimanche 30 Septembre
Namaste! La nuit a été presque parfaite! On s'est levés plusieurs fois boire, l'air étant très sec, et du coup plusieurs fois aux toilettes, pour le coup on est contents d'avoir les nôtres et de ne pas devoir sortir dans le froid à chaque fois. Pour la première fois, on a eu chaud! Les nuits précédentes, on dormait avec un bonnet, une polaire, leggings polaire et chaussettes chaudes sous la couette. Là, on a dormi sans bonnet, en t-shirt et short, un bonheur! Le seul inconvénient: nos voisins du dessous fument dans leur chambre, toute la fumée et l'odeur remontent dans la nôtre. Ça fait d'ailleurs depuis notre départ que je n'ai pas touché une cigarette, et je n'en ai aucune envie. A ceux qui veulent arrêter, venez, l'envie va vite vous passer. J'avoue qu'à Pokhara avec la bière, j'en avais eu envie, mais ça m'était vite passé. Et ici en hauteur, l'alcool est fortement déconseillé, j'y reviendrai. Après cette bonne nuit au chaud, c'est grasse matinée, petit déjeuner à 7h30, habituellement on est déjà en route à cette heure ci. On prend notre temps, pas besoin de faire nos sacs ce matin, c'est notre journée d'acclimatation. Et acclimatation ne veut pas dire rester scotché au lit toute la journée, il faut monter, puis redescendre. Plutôt que d'aller jusqu'au prochain village et revenir, nous décidons de monter à Praken Gompa, un monastère construit dans une grotte. Il y a à peine 2km pour le rejoindre, mais la montée est raide, le monastère est situé à presque 4000m. A peine sortis de notre guesthouse, nous croisons les israéliens, ils cherchent une autre guesthouse pour ce soir, ils ont eu très froid la nuit dernière dans la leur. On leur recommande la nôtre, ils vont voir. Maya nous dit qu'à 15h, il y a une session informative sur le mal aigu des montagnes au centre médical, et nous recommande d'y aller, nous irons. On commence l'ascension vers Praken Gompa, avec un sac à dos très léger, juste de l'eau, de la crème solaire et nos polaires en cas de froid. On s'essouffle vite, c'est normal, on y va très doucement, de toute façon on ne pourrait pas aller plus vite! Arrivés à mi chemin, on tombe sur nos québécois préférés! Ils sont contents de nous voir, et nous aussi! On ne les a pas vu hier, donc on discute un peu. On leur fait part de notre souhait de prendre un guide pour le passage du col, ils nous proposent de venir avec eux, mais c'est leur guide qui doit décider, et il ne nous propose pas, nous n'insistons pas. Ils continuent de monter vers le monastère, pendant qu'on prend quelques photos. Le panorama est juste à couper le souffle, on ne s'en rend peut-être pas compte en photos, mais on reste figés devant les géants de glace devant nous. Annapurna II et IV au loin, Annapurna III et Gangapurna devant nous. A leurs pieds, le village de Manang, et le lac Gangapurna. Jusqu'à présent c'est l'image qui m'a le plus marquée. On continue notre route, toujours aussi raide, puis on fini par arriver. Une petite porte permet d'accéder à l'intérieur de la roche, où se trouve la moniale (moine femme). Gracien et Hélène sont à l'intérieur, et un couple de Hollandais attendent, nous entrerons après eux. Lorsque les québécois sortent, nous continuons à discuter, et on prend une photo avec eux. C'est sur le téléphone d'Hélène, je la rajouterai lorsqu'elle me l'aura envoyée. Ils redescendent, nous attendons, quand vient notre tour. Nous passons la porte et après quelques escaliers taillés dans la roche, nous arrivons à la porte du petit temple. On enlève chapeau et casquette, et chaussures, puis on rentre. En face de nous, assise par terre, Ani Chorten, la moniale, âgée de 73 ans, nous salue et nous invite à s'asseoir en face d'elle. Elle m'invite à me rapprocher d'elle, ce que je fais. Alors elle me noue un collier en fils de laine tressés autour du coup, en prononçant une bénédiction pour que notre trek jusqu'au passage du col soit sain et sauf. Elle en fait de même avec Julien. C'est assez curieux comme expérience, je ne sais pas trop comment l'exprimer. Nous lui faisons une donation pour sa bénédiction. Elle nous offre un thé, et nous discutons avec elle. C'était son père, Tashi Lama, qui était là avant elle, jusqu'à l'âge de 100 ans. A cet âge là, il a dû être transporté en hélicoptère à Katmandou, où il décèdera à 103 ans. Ani Chorten vit donc seule toute l'année, où des visiteurs viennent la voir pour sa bénédiction, aussi bien des trekkeurs, que des népalais, et même des indiens. Elle n'a pas eu beaucoup de visite jusqu'à présent car le temps n'était pas idéal. Elle ne descend jamais à Manang, uniquement lorsqu'elle est malade. Nous la remercions bien, et lui disons au revoir. Il est temps de redescendre, en profitant encore de cette magnifique vue. Retour à la chambre poser le sac à dos, et il est l'heure de manger! On croise Dotan qui nous dit qu'ils ont commandé au Yeti restaurant&lodge, on les rejoint, ils viennent d'être servis. Des burgers et pizzas, ça nous donne super faim. On commande, burger de yak pour Ju, cheese burger pour moi, avec frites bien sûr! Pas très local, mais après une semaine de nouilles ou riz, on se fait plaisir et ça fait du bien! Nos burgers arrivent, ça m'a l'air énorme et je dis à Ju qu'il devra sans doute m'aider à terminer. Finalement, on engloutit tout sans difficultés. Le repas terminé, nos copains vont faire une sieste, ils sont dans la chambre juste à côté de la nôtre. On n'a pas vraiment envie de faire la sieste. En sortant du déjeuner, on tombe à nouveau sur les québécois, qui ont pris le café en terrasse, ils logent au Yeti. Ici à Manang, il y a des boulangeries où on peut trouver toutes sortes de pâtisseries, et du bon café. On n'en a pas bu depuis notre arrivée au Népal. Double expresso pour Ju, americano pour moi. On se laisserait bien tenter par une pâtisserie, mais on a bien trop mangé. Le café au soleil fait du bien! Gracien et Hélène nous disent qu'ils ont parlé à leur guide, et qu'on peut venir avec eux, mais il ne se tient pas responsable de notre acclimatation, ni logement et nourriture, cela va de soit. C'est très gentil de leur part, on va y réfléchir car leur ascension est plus rapide et donc plus courte que celle que nous avons prévue. Nous les rejoindrons dans tous les cas demain matin et verrons sur la route. Nous allons faire les quelques courses restantes, après Manang plus de ravitaillement possible avant la ville après le col. Il est bientôt 15h et nous rejoignons le «centre medical», qui est une ONG tenue par une médecin américaine, et un médecin népalais. Nous sommes une vingtaine à assister à la session, dont Sagiv qui s'est réveillé de sa sieste. Je n'entrerai pas dans les détails de toute la session, mais comme elle nous confirme ce que nous avions en tête: pas plus de 500 mètres de dénivelé entre chaque nuit pour éviter de brusquer l'organisme. Au niveau de la mer, le taux d'oxygène dans l'air est considéré à 100%. Ici à notre altitude, il est de 64%. À 5500 mètres, il passe à 50%. C'est pour ça qu'on s'essouffle plus vite, qu'on ventile d'avantage et que le rythme cardiaque s'accélère. Le corps s'acclimate, d'ailleurs les reins aussi et c'est pour ça qu'on doit aller aussi souvent au pipi room! Ah et l'alcool et les somnifères sont à proscrire, ils diminuent la respiration, et le corps doit justement l'augmenter pour s'acclimater. Finalement on a droit à un test qui mesure notre taux d'oxygène dans le sang. On a tous les deux 92%. Au niveau de la mer le taux est supérieur à 95%. Elle nous dit que c'est un bon taux pour l'altitude, cela ne nous protège pas du MAM et nous devons prendre les précautions citées plus haut. Notre rythme cardiaque est bon aussi. Voilà je vous laisse tranquilles pour le cours de sciences. On pense donc qu'on ne suivra pas les québécois sur tout le trajet demain, ils on prévu de monter de 700 mètres. Retour à la chambre et douche. Il ne fait pas froid, je tente la douche froide à coup de seau. En fait ce n'est pas si horrible, il faut aller vite et ça revigore. Comme le soleil donne sur la fenêtre de notre chambre, elle est restée chaude. La nuit tombe, on va bientôt aller dîner puis dormir pour le lever de bonne heure demain. On espère pouvoir vous donner des nouvelles pour la suite. Des bisous!