Nous sommes six étudiants du HEC Montréal, répartis en Asie pour nos échanges universitaires / stages, et nous nous retrouvons tous à Cebu aux Philippines (Visayas Centrales) pour un voyage de six jours. Chacun arrive à une heure différente, avec des bagages de tailles différentes, mais on arrive tous à se retrouver et nous voilà partis le lendemain même pour Siquijor, l'île de la sorcellerie. Après 4 heures de ferry avec la climatisation à fond, nous débarquons sur l'île qui, à première vue, a tout d'une île normale. Aucun de nous n'est vraiment superstitieux, mais nous avons entendu avant de venir, qu'il ne faut pas sous-estimer les sorcières de Siquijor et leurs pouvoirs...Bien évidemment nous n'avons pas réservé de logement car Baptiste pense toujours que c'est mieux de choisir au feeling sur place, et puis de toute façon c'est toujours compliqué de se mettre d'accord quand on est nombreux. Nous prenons des tricycles depuis le port vers un établissement que nous avons trouvé dans un guide, la moto souffre dans les montées, nos bagages sont accrochés sur le toit, mais il fait chaud et le paysage est splendide. Arrivés sur place a la Casa Miranda, après 30 minutes de problèmes de compréhension, la gérante nous fait comprendre qu'elle a trois chambres doubles libres (ce qu'on lui demandait depuis le début). Nous prenons place dans les lieux: petite chambre avec ventilateur, pas d'eau chaude, une colonie de fourmis, une chasse d'eau qui ne fonctionne pas... mais vue sur la mer et super bon prix!!!! En effet, nous en avons eu pour 15€ par personne pour les 3 nuits et la location des scooters pendants 3 jours. Tout le monde sur l'île connait en effet la Casa Miranda pour ses bas prix haha.
La vue depuis la Casa Miranda Nous sommes installés, nous avons loué les scooters, nous sommes prêts à explorer l'île, mais d'abord il faut manger! Rufus et Ulysse tentent le crocodile, nous tentons des trucs plus traditionnels du style poulet et poisson, nous prenons des bons jus frais et Baptiste tente en premier le fameux dessert local : le Halo- Halo.
Après manger nous nous dirigeons vers un sanctuaire marin où nous découvrons une plage isolée et presque déserte. L'eau est transparente et le sable super blanc. Nous louons des masques et tubas, réalisons qu'il y a plein de méduses mais partons quand même à l'expédition. Le résultat est : beaucoup d'étoiles de mer, pas beaucoup de poissons. Un groupe de locaux revient de la pêche, l'un d'entre eux nous montre son énorme calamar qu'il vient d'attraper et son ami arrache une tentacule et la mange crue devant nous. Il me demande si je veux goûter, j'ai pas osé haha. Nous prenons des bières en attendant le coucher du soleil et profitons du spectacle.
Sanctuaire marin Coucher de soleil plutôt cool Le soir, nous dînons dans un restaurant Italien, Marco Polo, où les pizzas ne sont pas incroyables, ni le tiramisu, mais le chanteur local est top, le personnel super gentil, et un homme probablement Américain vient nous montrer la photo d'un voilier Français pour savoir combien celui-ci mesure... Aucun de nous n'est vraiment capable de réponde. Nous rentrons et passons la soirée sur la plage.
Deuxième jour, nous prenons le petit-déjeuner à la Casa Miranda, qui nous annonce qu'il n'y a pas de fruit et qui met une heure à nous servir. Mais nous sommes en vacances, la vue depuis La terrasse est belle, tout va bien. Direction un autre sanctuaire marin pour une matinée de snorkeling. Tout le monde est déjà bronzé sauf moi, je mets un kilo de crème solaire même si je sais que je vais quand même prendre des coups de soleil. Cette fois, c'est plus riche, je n'ai plus de batterie dans la GoPro, mais les souvenirs c'est dans la tête. On voit des poissons perroquets, des poissons clowns, des bénitiers et des tas d'autres poissons dont je ne connais pas le nom mais plein de couleurs! Ensuite, nous déjeunons dans un restaurant local, nous goûtons le fameux Chicken Adobo. Cette fois-ci nous sommes servis au bout de 1h30, nous réalisons donc que les Philippins en général ne sont pressés, ils aiment prendre leur temps. Le cadre est magnifique et le plat est délicieux, on valide l'Adobo.
L'après-midi, nous allons voir un arbre centenaire. Il faut payer une modique somme pour y avoir accès, puis nous pouvons mettre nos pieds dans un bassins naturels ou des petits (et gros) poissons vous mangent la peau des pieds. C'est très désagréable au début, nous n'arrêtions pas de pousser des cris, tout le monde nous regardait et nous prenait en photo, mais on s'y fait. On peut également acheter des potions magiques dans ce lieu: des Love Potion qui vous garantissent du succès dans votre vie sentimentale et professionnelle... J'en ai plutôt profité pour goûter des pâtisseries locales haha. Ensuite direction la montagne pour y voir le coucher de soleil, la route est longue mais le paysage est à couper de souffle. C'est une île encore peu touristique, lorsque nous passons, les enfants nous font des signes, les voitures nous klaxonnent et les adultes nous saluent. Nous arrivons au sommet, nous n'avons presque plus d'essence et sommes au milieu de nulle part. Nous montons quelques marches à pied pour atteindre un point de vue puis attendons le coucher de soleil. Au retour nous trouvons un petit commerçant qui vend de l'essence dans des bouteilles de coca, nous faisons le plein pour 2€ et nous voilà sur la route du retour. A ce moment-là nous chérissons GoogleMap. Il faut être prudents car il fait noir, la route est en bonne état mais il faut souvent traverser des chemins caillouteux (on a failli perdre deux membres de l'équipe), il y a des chiens errants partout et nous avons froid. Nous regagnons finalement notre hôtel de luxe, nous rêvions d'une douche chaude mais c'est impossible, nous nous contentons d'un très faible débit d'eau froide... Pour dîner nous allons dans un barbecue local qui fait griller des brochettes et des poissons entiers. Nous rentrons à l’hôtel. Nous nous apprêtions à passer la soirée sur la plage, mais malheureusement, par faute commune, nous perdons le soldat Clairotte. Elle tombe dans un trou et se blesse le pied en voulant secourir Juliette elle même tombée quelques secondes plus tôt. Nous observons le pied, il faut se rendre à l'évidence, il est cassé, mais nous restons dans le déni, nous sommes sur une île lointaine et perdue, Clairotte décide de continuer l'aventure. Nous commençons à penser que cette île est peut être belle est bien ensorcelée.
Troisième jour,nous déjeunons chez Marco-Polo, nous avons vue sur la mer, je prends une pizza au nutella et nous pouvons observer les enfants qui jouent à se balancer sur une grande liane. Nous finissons de manger avant d'aller les rejoindre. Ensuite départ pour les cascades de Siquijor ou nous passons deux bonnes heures à sauter du haut de la cascade depuis une corde suspendue. L'objectif à atteindre: le backflip. C'est une victoire pour Baptiste, Rufus et Clara. Mais c'est un échec pour Ulysse (très frustré) et Juliette. Clairotte n'a pas pu être de la partie. Nous assistons à toutes sortes de chutes / figures, désirées / non désirées. Je finis par faire un grand plat et me ramasse avec deux immenses bleus le long des jambes qui ont duré une bonne semaine. Les locaux sont très gentils (même s'ils nous font payer pour utiliser leur corde), ils rigolent avec nous et nous encouragent dans nos figures. Ils sont aussi plutôt très doués. Ensuite, nous passons rapidement par une ancienne Église, le temps d'observer ses caractéristiques, mais pas suffisamment de temps pour qu'Ulysse lance un débat sur la religion. En chemin vers une plage plus touristique nous nous arrêtons dans un petit restaurant local sur le bord de la route. On y commande des plats locaux et des banana shakes, nous sommes servis au bout d'un long moment mais nous nous y attentions. Malheureusement nous ne pouvons pas goûter le Kare Kare, il est en rupture de stock. Ulysse est fasciné par ce coq sans crête, la serveuse nous demande si elle peut prendre une photo de nous car elle ne doit pas souvent voir de touristes, puis nous repartons vers la plage. Une fois sur place, la plage est effectivement plus touristique, c'est plutôt un complexe hôtelier avec la musique à fond. Il y a des plongeons desquels les garçons et Juliette sautent, j'abandonne car mes cuisses ont suffisamment souffert et Claire ne veut pas prendre le risque d'agraver sa blessure. Juste avant de partir, une grosse averse nous tombe dessus, nous attendons dans le bar, puis repartons sur une route trempée, nous avons froid et nous n'allons toujours pas pouvoir prendre de douche chaude.
Finalement, pour notre dernière soirée, notre guide officiel Baptiste aussi appelé Philo le guide, tente de nous trouver un bon restaurant. Malheureusement nous arrivons trop tard, un mal pour un bien. Nous choisissons donc un restaurant juste à côté dont les illuminations nous ont interpellés. Il s'avère être un buffet à volonté au bonheur de nos trois garçons qui jugeaient les portions locales trop petites. ET la cerise sur le gâteau: on peut y manger du lechon, le fameux porc cuisiné en entier dans une sauce locale. Nous découvrons qu'à l'arrière du restaurant se trouve en faite une piste de danse et une scène sur laquelle joue un groupe local. Nous commandons des cocktails et rejoignons l'arrière du restaurant. Nous sommes les seuls étrangers, le groupe de musique est top, les Philippins nous invitent à danser avec eux... Une fois le groupe parti et la soirée finie, nous allons payer pour nos consommations et apprenons que le groupe de musique ne vient que le samedi soir, une chance que nous y soyons allés. Les propriétaires nous remercient, nous les félicitons pour le lechon puis direction la maison. Très bonne dernière soirée à Siquijor!
Le fameux lechon Le lendemain matin, nous devons payer l'hôtel avant de prendre notre ferry en début d'après-midi pour Bohol. Claire et moi n'avons plus d'argent, nos cartes de crédit ne passent pas dans le seul ATM à proximité, nous allons donc dans ce tout petit bureau de change. Une fois de plus, les Philippins ne sont pas pressés... Il observe mes billets (des Won Coréens) qui sortent tout droit de ma banque Coréenne, pour en refuser plus de la moitié soit disant parce qu'ils sont abimés ou qu'un trait de stylo apparait quelque part. Au final je change l'équivalent de 15€ (j'étais venue changer 60€). Claire elle n'a aucun mal à faire changer des dollars US bizarrement. Finalement il me demande de prendre une photo d'identité mais n'ose pas dire à la vieille dame devant moi de se pousser, il lui fait simplement retirer son chapeau et je prend la photo au dessus de sa tête, bref, encore une expérience. De retour, nous payons l’hôtel puis nous nous rendons au port pour acheter les billets. Ensuite nous parvenons à retirer de l'argent puis mangeons dans le pire restaurant de notre séjour, les pires burgers et chips. Baptiste comme à son habitude commande quelque chose au hasard, sans savoir à quoi s'attendre. Ulysse lui à commander ses "french fries". Au bout d'un long moment le serveur pose un genre de chips aux crevettes trempés dans de l'huile devant Ulysse. Outré, il se lève, son portable à la main prêt à démontrer par A+B à ce serveur que ceci n'est définitivement pas des french fries. Il s'avère en fait être le plat que Baptiste a commandé. L'heure est venue de prendre le bateau super climatisé, nous quittons Siquijor le coeur lourd mais plein de beaux souvenirs. Nous nous dirigeons vers Bohol où nous avons réservé un Airbnb mais nous ne savons pas s'il existe vraiment l'annonce semble trop parfaite, trop récente et pas assez chère; nous avons hâte d'arriver pour savoir.