Carnet de voyage

Au pays du sourire

19 étapes
12 commentaires
Nous sommes 6 étudiants de Skema Business School à partir en mission humanitaire de 2 mois au Cambodge à côté de Siem Reap.
Juin 2017
7 semaines
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Premier jour de ces deux fabuleux mois et déjà tant de choses à raconter.

L’aventure a débuté à Charles De Gaulle Terminale 2 E. L’adieu à Papa, Maman a été difficile mais rapide car l’avion décollait dans moins d’une demi-heure et il restait deux portiques de sécurité à franchir. C’est toujours un stresse ça. Une fois dans l’avion j’ai fait la connaissance d’un assez vieux monsieur originaire du Vietnam et qui habitait depuis 30 ans à Toulouse. Il revenait chaque année depuis qu’il était à la retraite. Il m’a raconté plein de choses sur le Cambodge. Sa sœur y a en effet vécu une dizaine d’années mais elle a été chassée comme beaucoup d’intellectuels à une époque où il fallait les éliminer afin d’éviter que le peuple ne se lève. Il m’a aussi conseillé de visiter Phnom Penh, la capitale du Cambodge qu’il connaissait bien. Il est également venu plusieurs fois à Siem Reap pour visiter les temples d’Angkor. Selon lui, et il n’est pas le premier à me le dire, cela devrait être l’une des plus belles merveilles du monde.

Finalement, le trajet est passé assez rapidement grâce aux nombreuses anecdotes sur le Cambodge de mon voisin. Il m’a également montré de nombreux lieux à visiter sur la carte pendant que nous suivions l’avancée de notre vol.

L'aéroport de Siem Reap.

Malgré quelques turbulences, le vol s’est déroulé sans grand encombre et nous sommes arrivés à Ho Chi Minh vers 6h30 heure locale. Nous devions attendre 7h dans l’aéroport avant de prendre un vol pour Siem Reap.

Nous avons passé 4h à dormir sur les bancs du hall. Puis, après avoir testé un petit plat de noodles vietnamiennes nous sommes repartis pour une heure de vol. Une fois à l’aéroport de Siem Reap, nous avons tous été impressionnés par le bâtiment qui semblait à la fois neuf et très typique. Le bâtiment est accueillant, le staff beaucoup moins. Si depuis notre arrivée tous les gens du pays nous sourient et nous saluent à chaque fois que nous les croisons, il n’en fut pas de même pour ceux chargés de nos visas. Mais une fois la lourdeur administrative achevée, il nous a fallut récupérer nos bagages. Ce qui en théorie peut paraître simple puisqu’il n’y avait que deux tapis. Mais ne voyant pas nos bagages arrivés en même temps que les autres, Lorane et moi sommes allées au bureau des objets perdus où un monsieur fort sympathique nous a annoncé en toute tranquillité que nos bagages étaient encore à Paris et qu’ils arriveraient le lendemain en début d’après-midi. Selon lui, c’est monnaie courante dans cet aéroport. Finalement, le lendemain après un rapide coup de fil pour être bien sûr de ne pas faire le déplacement pour rien puisque le village où nous nous trouvons est tout de même à 30 min de l’aéroport, nous avons pu les récupérer.

Après avoir récupéré nos bagages le samedi après-midi.

Le premier jour, en arrivant à Siem Reap, Monsieur Song nous attendait à l’entrée de l’aéroport depuis 14h. Nous sommes sortis à 16h30. Mais tout sourire, il nous a assuré qu’il n’y avait aucun problème et qu’il était ravi que nous soyons enfin arrivés. Déjà il nous transportait dans l’ambiance si apaisante de ce pays.

Ici, les gens nous regardent évidemment car nos têtes sont différentes des leurs et c’est un petit peu comme si OCCIDENTAUX était inscrit en capital sur notre front. Mais ils sont si accueillants et bienveillants. Nous sommes montés à 6 dans la voiture de Monsieur Song afin de rejoindre le village. Sur le chemin, nous avons pu découvrir les premières maisons, les fameux tuktuks, la chaleur mais aussi les joies de la circulation sur ces routes très dangereuses où les camions trop chargés côtoient de frêles mobylettes.

L'équipée dans la voiture de Monsieur Song avant d'arriver à l'école.

La première école est située à environ 20 minutes du centre dans une rue qui ressemble pour le coup plus à un chemin de campagne poussiéreux, c'est déjà dépaysant. Nous sommes arrivés lorsque les enfants étaient en classe. Tout le monde avait l’air ravi de nous découvrir, élèves comme professeurs. Plusieurs âges se mélangent dans les 4 salles de classe. Monsieur Song nous a expliqué que ces enfants faisaient souvent plus jeunes que leur âge car ils étaient pour la plupart en sous-nutrition. Cela n’enlevait rien à leur sourire. Après la visite, monsieur Song nous a parlé des valeurs qu’il souhaite promulguer à travers son école, de son soucis d’enseigner le respect de l’environnement, le partage, l’importance de la connaissance et de l’éducation. Les cours se déroulent entre 17h et 20h à Samart School. Les enfants ont 1h de cours d'anglais par jour, parfois 2 s'ils suivent aussi les cours d'informatique.

Première école, premières rencontres...

Ensuite, nous sommes allés voir l’autre partie de l’école qui elle accueille des élèves plus âgées et qui est située en face de notre logement. Nous sommes arrivés au moment des cours et avons pu nous présenter à l’une des classes. Ils nous ont tous demandé nos prénoms, d’où l’on venait et ce que l’on aimait. Cette expérience s’annonçait déjà intense. Tous les 6 étions heureux d’avoir pu un peu leur parler avant d’aller dîner.

Lors du repas, nous avons fait la connaissance de Monsieur Jack, un ami australien de monsieur Song qui a acheté les terres où l’école a été construite. Il y avait la sœur de Song aussi qui nous prépare tous les jours à manger. A chaque fois, elle nous concocte des plats divins et nous la remercions souvent car elle est vraiment adorable avec nous. Aucun de nous n’a été malade grâce à elle et on se régale du matin au soir. Les plats de Rath sont souvent composés de légumes et de riz. Franchement, c’est une nourriture que nous adorons tous. Le matin, nous avons le choix entre du thé au citron et du café, de la brioche grillée, de la mangue, de la pastèque, des omelettes au poivron et des « rambutans » qu’aucun de nous ne connaissait auparavant.

Le premier plat de Rath

Le lendemain, nous sommes allés en ville retirer de l’argent en dollars afin de payer notre logement à Monsieur Song et acheter des cartes SIM pour avoir internet et le téléphone. Nous avons désormais tous un numéro cambodgien. Edhyne, Léa et l’australien sont partis en tuktuk et nous autres sommes montés dans la voiture de Song. On a pu voir le centre ville de Siem Reap que nous découvrirons plus amplement ce week-end; mais aussi donner signe de vie à nos proches car nous ne l’avions pas fait depuis notre arrivée à Ho Chi Minh. Après avoir mangé, nous sommes allés à l’aéroport avec Lorane et Song pour récupérer nos valises ! Il nous a parlé des habitudes cambodgiennes et mœurs d’ici. Nous avons expliqué les nôtres. Ici par exemple les gens se marient très tôt. Finalement, on avait un peu l’impression d’entendre parler d’une époque révolue en France. Celle de nos grand-parents. Ici, la religion est plus importante qu’en France pour beaucoup et explique de nombreuses règles du quotidien. Il nous a tout de même expliqué que la jeune génération tendait à changer ces habitudes et était plus ouverte sur des sujets comme le mariage par exemple. Notamment grâce aux réseaux sociaux, ils peuvent désormais voir ce qui se passe ailleurs, je suppose.

Les filles partent pour leur premier tour en tuktuk. Marie a retrouvé la 3G.

Aux alentours de 15h, nous avons rejoint Monsieur Song dans une des classes afin qu’il nous présente son parcours, l’histoire de l’école et surtout ce que nous allions faire pendant ces deux mois.

Monsieur Song est né en 1979, à la fin de la guerre contre les Khmers Rouges. Beaucoup d’intellectuels ont été chassés à cette époque donc, et c’est un gros problème aujourd’hui pour l’éducation des enfants. Notre mission au sein de l’école est d’assister les professeurs d’anglais. On a déjà commencé à apprendre à Monsieur Song quelques mots français comme « merci » qui se dit ici « Ankoun ».

Monsieur Jack, l’australien, nous a fait une liste de mots de base à savoir pour parler ici avant de partir. Monsieur Song nous a aussi raconté ce qui l’a amené à créer l’école. Il a perdu sa mère et l’un de ses frères. Nous n’avons pas vu tout le monde car ils sont 7 en tout dans ces frères et sœurs mais beaucoup habitent dans le village car quand nous sommes allés nous balader avec Monsieur Jack le samedi soir, il nous a montré plusieurs maisons qui appartenaient à différents membres de la famille de Song. Ce dernier a créé l’école en 2011 et il emploie aujourd’hui 15 personnes qu’il appelle « son staff » dont sa sœur Rath et 5 employés qui sont chargés de construire la future bibliothèque de l’école en face de notre logement. Ici, c’est vraiment plus qu’une école. Il parle de communauté. Il veut étendre une philosophie de vie au sein du village. Il veut participer à son amélioration. Il a été moine entre ses 11 ans et son service civique en 2005 pour le compte d’une ONG. C’est à ce moment-là qu’il a compris les bienfaits de l’éducation. Il a l’ambition d’être un membre actif de l’évolution qui se dessine au sein de son pays.

Il a travaillé pour « Save the children » pour aider les enfants atteints du VIH.

Je m’arrête 3 secondes pour remarquer que l’animal que tout le monde ici surnomme « gecko » a reprit sa sérénade. Cet sorte d’iguane que nous n’avons encore jamais vu tire son nom du chant qu’il fait lorsque nous sommes tous à table le soir.

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Alors qu’il fait encore beau et chaud en France, et que les élections ne sont pas achevées, nous nous apprêtons de notre côté à nous mettre au lit afin d’être en forme et reposés pour affronter la première véritable journée de travail demain.

Aujourd’hui, dimanche, 10h, nous avons rencontré le staff de Monsieur Song, notamment les professeurs. Ces derniers ne sont désormais plus des étrangers, plus de simples habitants avec qui nous n’échangions que de simples et brefs « hello », nous les connaissons désormais. Nous avons donc dû nous présenter et expliquer ce pourquoi nous étions là en parlant de HOPE principalement.

Ils ont conscience que nous voulons aider et ont l’air ravi de pouvoir apprendre à nous connaître pendant deux mois. Monsieur Song traduisait pour les 5 ouvriers qui eux ne parlent pas anglais. Ensuite, ce fut à leur tour de se présenter. Inutile de préciser que nous n’avons retenu aucun prénom car les sonorités sont vraiment différentes des nôtres et nous ne les avons pas vu écrites. Mais nous connaissons leurs visages désormais ils nous sont familiers. La réunion s’est soldée par un échange sur leurs besoins urgents : ils nous ont demandé s’il serait possible d’acheter des ventilateurs, une pompe à eau afin de permettre aux enfants de se laver les mains et les pieds avant d’entrer en classe, des crayons et des haut-parleurs pour l’écoute des textes anglais. La pompe à eau paraît évidente maintenant mais ce n’est pas du tout la première chose auquel nous aurions pensé s’ils ne nous l’avaient pas dit. Ce sera un bon moyen d’éviter les maladies. Bien sûr le reste des investissements se fera au fur et à mesure que nous découvrirons l’école.

Je regrette un peu de ne pas avoir un appareil photo quand je vois tous ces visages qui ont chacun une histoire à raconter.

Le staff de Monsieur Song.

Je m’arrête un instant car l’iguane a reprit son champ et pour dire que ce soir il y a de la musique dans le village. Notamment dans la maison voisine où Monsieur Jack nous a raconté qu’ils étaient au moins 16 à vivre et qu’une grande partie étaient des orphelins dont les parents étaient morts pendant la guerre et qui aujourd’hui vivaient eux-mêmes ici avec leurs enfants.

Après la réunion, l’une des professeurs nous a confié étudier au lycée et qu’elle serait diplômée l’année prochaine. Elle voudrait étudier dans une business school et nous a demandé si nous pourrions lui donner quelques cours que nous avons reçu cette année et lui expliquer comme faire pour y entrer. Elle avait une réelle envie de partir à l’étranger découvrir autre chose et un autre mode de vie. Elle parle vraiment bien anglais et nous a remercié beaucoup de fois d’être venus jusqu’ici. C’est toujours assez gênant de voir que les gens nous remercient autant. Finalement, je crois que les voir sourire et nous saluer avec tant d’enthousiasme lorsque l’on passe suffit amplement. Il y a beaucoup de gens qui étudient et ont des bases d’anglais du coup dans le village. Mais les adultes beaucoup moins en revanche. Cette après-midi, la réunion avec Monsieur Song ayant été reportée au dîner nous avons été jouer avec les enfants à côté sur le terrain où ils jouent tous au foot. Nous en avons profiter pour leur offrir les maillots que j’avais rapporté. Puis nous avons joué avec eux à plusieurs jeux comme la course de brouette et le facteur. Ce petit moment nous a reboosté pour attaquer la semaine. Nous nous sommes promis de le refaire dès que possible. Mais ce n’est pas possible en semaine car nous avons cours à cette heure-là.

Les enfants jouent au foot avec les maillots apportés de France.

La semaine allait débutée et dimanche soir nous étions tous ravis car nous nous entendons à merveille et nous sommes motivés à bloc. Tout le monde est là pour donner de sa personne et être utile. Cette expérience commence fabuleusement bien car tous nous accueillent avec bonheur.

Après la réunion, voici les quelques clichés d'Edhyne lors de la découverte du village et des rizières avec Monsieur Jack.

Le dimanche soir, nous avons eut tous les 6 une réunion avec Monsieur Song afin de discuter de sujets quelques peu importants comme les week-ends, les plans pour l'école et les premiers achats mais aussi le paiement des trajets en voiture vers la ville. Finalement, nous sommes tous tombé d'accord et les questions se sont rapidement résolues.

Le lundi matin, il était donc prévu que nous nettoyons l'ensemble de la cour de l'école et les alentours du village. Les habitants et certains enfants nous ont regardé interloqués. L'une d'elle m'a d'ailleurs aidé en me tendant une pince afin de ramasser les déchets sans avoir à se baisser toute les 3 secondes et des sacs plastiques. On a aussi trouvé bien utile les paires de gants que j'avais amené par précautions grâce aux recommandations de papa. En une heure, beaucoup de papiers ont été ramassé.

Avec l'un des sacs, à un moment j'ai voulu aller voir deux enfants avec qui nous avions joué la veille car ils nous observaient depuis un moment dans notre tâche. Je leur ai donc tendu à sac plastique et leur ai donné ma paire de gants (qu'il utilise maintenant pour protéger les mains du gardien de foot lorsqu'ils jouent). J'aurais bien continué avec eux cette nouvelle activité qu'ils avaient l'air de prendre comme un jeu mais une armée de fourmis rouges en avait décidé autrement. Elles me sont toutes monter sur les jambes et ont décidé de me piquer au même instant. Je leur ai donc laissé la paire de gants et suit rapidement repartie.

Pendant tout ce temps leur père est resté à côté à surveiller. Les parents sont tous assez méfiants, ils nous sourient mais au début de la semaine ils gardaient vraiment souvent un œil sur leurs enfants. Cette méfiance vient surement du danger lié au tourisme sexuel d'enfants qui reste un fléau ici. Leur méfiance est presque rassurante finalement. Ils se connaissent tous dans le village et se protègent. Donc après avoir rempli une dizaine de sacs plastiques, avec Edhyne et Marie, nous nous sommes décidé à fabriquer des poubelles. Une dame est venue nous aider car nous n'arrivions pas à planter le bâton pour installer le sac ensuite. J'espère que cela va être utile. Le lendemain, le poubelle des ouvriers avait disparût mais une autre était remplie. Ici, la majorité des déchets sont brûlés. Nos 10 sacs sont partis en fumée le lendemain matin ce qui nous a tous fait mal au cœur.


Heureusement, Lorane était partie en ville avec Léa et Monsieur Song à ce moment là, sinon elle aurait été dépitée. C'était déprimant de les ramasser et de se dire que si ça se trouve tout ce plastique allait finir ainsi. Ce qui s'est passé. L'après-midi, nous avons fait des badges pour l'ensemble de l'équipe. Et le lundi soir, nous avons commencé les premiers cours. Malgré la chaleur assommante, c'est une bonne chose que nous ayons pu nettoyer la cour. Chacun a pu voir que nous ne voulions pas nous sentir supérieur. Nous étions prêts à les aider, à donner des nous-mêmes afin d'améliorer leur quotidien sans donner de leçon ou imposer notre façon de vivre. Il faudrait rester plus longtemps pour réellement changer ce système sans leur imposer des règles extérieures qu'ils ne respecteraient pas car ils n'en comprendraient pas forcément tous l'importance. Comment parler respect de l'environnement et sauvegarde de la planète à des gens qui essaient d'abord de survivre. Cela doit leur sembler si secondaire. Nous n'en n'avons pas réellement parlé avec eux encore.

Installation des poubelles artisanales.

L'installation des poubelles nous a tout de même laissé quelques bons souvenirs notamment lorsque qu'Edhyne s'est essayé à la machette afin de coupé du bambou et qu'aucunes de nous ne savaient s'en servir. Heureusement une habitante est rapidement venue à notre secours.

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Le lundi après-midi après une sieste, nous avons commencé enfin les cours de 17h à 20h. Nous étions divisés en deux groupes : Léa, Edhyne et Marie étaient pour la première heure avec Serey. elles l'assistaient. Avec Paul et Lorane, nous devions assister l'autre prof dans la salle d'à côté car cette semaine nous n'allons pas dans la première école. Sauf que ce dernier étaient à l'université et est arrivé à la fin de l'heure. Les élèves savent très bien qu'il est rarement à l'heure et donc ils sont eux aussi souvent assez en retard. Bien sûr ce n'est pas de sa faute il doit assumer sa scolarité à côté de ce travail. Il a notre âge lui aussi. Tout comme Serey.

Ne le voyant pas arrivé avec Lorane et Paul, nous avons dû commencer le cours. Lorane notait au tableau et avec Paul nous donnions le cours en suivant le cahier d'exercice. Ca n'a pas été de tout repos car nous devions prendre une leçon en cours. Finalement tout s'est bien déroulé et nous avons assuré. Ils sont vraiment très disciplinés. A la fin du cours, ils disent toujours "Thank you teacher for teaching us. See you tomorrow." tous en cœur. Ils avaient entre 7 et 10 ans. Nous ne les connaissions pas mais toute la semaine le professeur a été en retard quasiment sauf mercredi du coup maintenant ils nous connaissent et nous adorent.

Avec Edhyne et Paul, nous attendons que le professeur est fini de revoir la leçon de la veille.

C'est toujours difficile de leur donner un âge car ils font réellement plus jeunes. Le prof est arrivé à la seconde heure. Il n'y a qu'un seul cours à cette heure-là alors Edhyne et Paul ont fait le cours et nous les regardions au fond de la classe. Le professeur n'intervenait pas beaucoup. Cela a été de même au cours du lendemain mais maintenant il est plus à l'aise avec nous et il parle beaucoup plus. Pour la deuxième heure, les élèves ont entre 11 et 15 ans. Mais ils ressemblent tous à des 6e c'est incroyable. La 3e heure se déroule à 19h et là les élèves ont 16 ans ou plus. Beaucoup sont dans nos âges. Ce qui rend le cours plus intéressant car nous pouvons plus échanger. Ils ont un meilleur niveau d'anglais que les plus jeunes évidemment mais on est loin des niveaux français, la différence est impressionnante. A chaque cours, ils se présentent, ils parlent de leur famille, de leurs rêves, de leurs ambitions, leur histoire. Beaucoup ont arrêté l'école car leurs familles sont trop pauvres pour continuer de payer. L'école est gratuite ici jusqu'à l'équivalent du CM2. Après c'est 5 dollars par matière et par mois, ce qui est énorme pour les familles car elles ont souvent beaucoup d'enfants. L'anglais n'est pas une matière obligatoire. Donc ils viennent à Samart School pour l'apprendre. Au départ, nous avions tous cru que c'était uniquement la seule chose qu'ils apprenaient. Qu'ils n'avaient aucun autre enseignement. C'est rassurant de se dire qu'ils apprennent aussi d'autres matières comme le khmer, l'histoire et les mathématiques pour éviter de les laisser dans cette pauvreté et de continuer de creuser l'écart avec les enfants occidentaux qui eux voient leur éducation s'améliorer de jour en jour.

Grâce à ce cours, nous avons pu plus en apprendre sur eux. ils souhaitent tous devenir pompier, policier, guide touristique ou informaticien. On voit clairement qu'ils ont des rêves et on espère qu'ils pourront y arriver. Même si c'est aussi frustrant de se dire que beaucoup ont notre âge et n'osent pas aspirer à une autre chose. ils ont tous les mêmes ambitions. Elles sont belles et utiles pour leur payer mais si différentes des nôtres. Lorane a fait la connaissance de Jim, 19 ans qui lui s'est présenté le lendemain. Il fait plus jeune que nous c'est fou. Elle a rencontré l'homme de sa vie apparemment et elle tenait à ce que je le souligne. Le soir, Sont n'est pas venu au repas.

Dans la classe de Serey, Lorane et Marie aident les enfants à bien comprendre leur leçon.

Nous avons donc dû attendre le petit déjeuner du lendemain pour savoir ce qu'il voulait que nous faisions dans la matinée (ce qu'il nomme le physical work). Lorane et Léa sont parties avec lui à la banque et en ville pour acheter de la peinture car il aimerait que nous décorions l'intérieur des classes et les mûrs extérieurs. Finalement, nous avons mieux compris ce qu'il souhaitait aujourd'hui mais il va falloir que nous en rachetions. Aussi, les filles ont acheté avec l'argent de l'association de la peinture pour la librairie qui sera bleue et blanche. Cette couleur ne va pas vraiment avec le toit en taule verte selon Lorane. Mais ça, il a oublié de leur préciser au moment du choix des couleurs. Les filles sont parties toute la matinée. Au moment d'acheter la peinture, elles ont essayé de négocier avec le marchand mais une fois dans la voiture Song leur a expliqué que le prix était déjà très faible et qu'il y allait régulièrement donc qu'il ne fallait pas négocier dans ce genre d'endroit.

Pendant ce temps avec Edhyne, Paul et Marie nous avons entamer le déplacement des briques pour la future construction à côté de la cuisine. Il voudrait faire construire une piscine pour accueillir des touristes plus tard et là où nous dormons. L'argent servirait ensuite à financer les besoins de l'école, le salaire des ouvriers et des professeurs notamment. Car aujourd'hui, beaucoup repose sur des dons et la charité des gens qui connaissent l'école. Ce projet, il nous l'a annoncé hier soir car il aimerait qu'Edhyne dessine un logo pour bien différencier l'école de l'auberge. Rat sa sœur essaie donc de nouvelle recette et de belles présentations afin de pouvoir ensuite concocter un menu avec les images des plats. L'autre soir, elle nous avait cuisiné un plat avec du riz, de l'ananas et du poisson avec une superbe présentation. La mixture était enveloppée dans des feuilles de bananiers. Elle cuisine vraiment bien. Elle a été chef avant.


Don avec Marie, Edhyne et Paul nous avons passé la matinée en plein soleil à déplacer des briques à la main. Plus le temps passait plus le soleil montait et la température également. Les pauses se faisaient de plus en plus fréquentes. Une fois la première sorte de briques empilées, Edhyne a découvert une sorte de mini brancard fabriqué avec deux bâtons et des sacs de ciment pour les ouvriers et qui trainaient près de l'enclos aux canards. Edhyne, Marie et moi portions les briques déposées sur le brancard et Paul était chargée de les empiler correctement sur leur nouvel emplacement. Deux jeunes enfants (les mêmes à qui j'avais demandé de m'aider à ramasser les ordures) sont venus nous aider. Ils étaient adorables. Ils avaient remis les maillots de foot. Ils portaient les briques à deux de la même façon que nous avec un petit sac de ciment.

Nous avons ensuite fait une pause tous ensemble pour boire de l'eau avec eux et manger quelques Princes.

Le mercredi matin, avec Serey et son collègue, le physical work consistait à arroser les salles et les table, et à la frotter avec des petits balais qui ne nettoient pas grand chose d'ailleurs. Les salles de classe étaient vraiment poussiéreuses et nous marchons tous pieds nus là-dedans alors que des clous dépassent des tables.

Ici, pour rentrer en classe, il faut obligatoirement enlever ses chaussures. Les professeurs aimeraient que nous installions un point d'eau pour que les enfants puissent se laver un peu avant d'entrer en classe. Il est plus facile de comprendre pourquoi après quelques jours passés à leur côté. La matinée a donc consisté à passer 3h au soleil à porter des briques. Une sieste s'imposait après cela.

Puis, nous sommes retournés en cours à partir de 17h. Le prof n'étant toujours pas là, nous avons encore dû faire le cours. Mais finalement, les enfants sont habitués maintenant et ils sont vraiment attentifs. Il s'intéressent beaucoup. Ils se rappelaient déjà de nos 3 prénoms. C'est toujours un peu bizarre car ils nous appellent "teacher Edhyne". On a dû mal à s'habituer surtout avec les élèves de notre âge. La seule différence que l'on a avec eux c'est notre badge.


Je pense que plus tard nous allons leur proposer de faire un pique-nique tous ensemble après les cours ou un week-end pour pouvoir plus apprendre à se connaître tous. Surement là où nous étions allés nous balader avec Monsieur Jack.

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Mercredi, après la petite sieste quotidienne, nous sommes partis en classe. Cette fois-ci le professeur était là. Il nous a aidé aux travaux physiques le matin. Je pense qu'il n'avais pas cours ce jour-là, c'est surement aussi pour ça qu'il était à l'heure. Nous avons fait le cours avec Edhyne et Paul car Lorane est allée avec Serey pour l'assister. La deuxième heure était assurée uniquement par le professeur et Lorane et Paul l'ont assisté. Il nous demande de plus en plus de l'aider, et lui ensuite, il traduit en khmer aux enfants. Car il y a des mots faciles à mimer comme "couverture" ou "oreiller" mais certains autres mots sont beaucoup plus difficiles à expliquer car les jeunes enfants n'ont pas notre vocabulaire encore.

C'est plus difficile pour eux car leur alphabet est différent de l'anglais.

D'ailleurs, pendant le cours du mardi soir, avec Lorane et Paul, nous avons dû leur apprendre le "is" et le "is not". Ce qui nous a amené à un gros fou rire lorsque Paul a faillit dire "Dog is an animal. Dog is not a food." Ici, ils mangent les chiens. Ils appellent ça la "special meat". Du coup, maintenant on fait bien attention à ce que Rat nous sert à manger. On a frôlé la catastrophe mais finalement Paul a compris son erreur avant de la sortir.

On adore ce groupe, ils sont adorables. Ils ont l'air d'apprécier nos cours c'est-à-dire même si parfois on se heurte à la difficulté de la différence de langue. Nous avons assuré le cours tout seuls comme les autres fois finalement. Le mercredi, il y a un quart d'heure consacré aux jeux. Nous avons donc fait un pendu et un "Simon says..". C'était vraiment top ! Ils ne deviant par ouvrir leur cahier pour éviter de trouver directement le mot du pendu alors pour leur dire de fermer leurs cahiers je leur ai dis "Hep hep hep close your book" sauf qu'ils ont tous cru que c'était une phrase française. Depuis, dès que je les croise j'ai le droit à "hep hep hep teacher Cléa".

Ils sont tellement respectueux ces enfants, on est tous d'accord pour le dire.

Tout le monde nous appelle "teacher" ici. Pour les enfants, cela ne nous gêne pas. Mais ceux qui ont notre âge ça fait vraiment bizarre. Serey et son collègue sont en classe avec eux. On devient alors leurs professeurs. En une heure, on change de statuts c'est bizarre parfois. On a dû mal à s'y faire.

Ce soir-là, pour le cours de 19h, on a assisté le prof avec Marie. Le cours portait sur les célébrités, nous avons donc essayé de trouver des acteurs, sportifs ou chanteurs français qu'ils pourraient connaître. Il n'y avait que des joueurs de foot notamment Griezmann et Payet. Ensuite, ils nous ont dit le nom des leurs. Les noms sont tellement différents qu'on a galéré à les noter au tableau. A la fin, on a passé 15 min à expliquer les mots du texte qu'ils ne comprenaient pas avec Marie. On essayait de leur expliquer mais ça prenait beaucoup de temps car ils manquent de vocabulaire. Leur professeur a beaucoup de mal à leur expliquer aussi.Serey posait vraiment plein de questions. Ce que disait Edhyne c'est que Serey est douée en anglais mais elle n'a pas assez de temps pour le travailler car elle aide Rat à la cuisine et est professeur. J'ai trop envie qu'ils progressent pendant qu'on est avec eux. On a plus de temps et on est nombreux donc on peut vraiment les aider, tous. La semaine est passée à une vitesse folle. Il ne restait plus que deux jours. Tout était nouveau. Aucun jour, ne se ressemblent. Nous aimons tous les élèves de cette école et savoir que la semaine prochaine nous changeons ne nous réjouis pas forcément. Mais pour sûr qu'ils seront tout aussi attachants là-bas.

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Hier soir, après la classe nous avons mangé avec une australienne et son père qui logent dans l'auberge de Song avec nous. Ils viennent souvent au Cambodge. Ils sont venus en avril dernier et on rencontré une femme qui avait 4 enfants dont l'un avait moins d'un an. Cette famille n'avait pas de maison. Vu que le père de l'australienne travaille dans la construction, ils ont décidé de revenir afin d'aider cette mère célibataire. Ils ne sont restés que 3 nuits mais avaient amené plein de matériel et d'électroménager.


Hier soir donc avec les australiens nous avons pu déguster le "chicken cambodian curry" de Rat. Une dinguerie. Il fallait tremper du pain dans une sorte de soupe de légume au curry. On s'est régalé. La jeune australienne a notre âge et est déjà venue en France. Elle nous a dit qu'elle partait en échange à l'étranger en septembre en Angleterre.


Ce soir-là, il a plu. C'était la première averse que nous connaissions. Monsieur Jack nous en avait parlé mais là c'était concret. Un aperçu de ce que nous allons connaître pendant le mois de juillet. Pendant la nuit, nous nous sommes tous réveillés dans les mêmes moments car le bruit n'était vraiment pas rassurant. On aurait dit que le logement allait s'effondrer. C'est exagère, Maman t'inquiète tout va bien je dors entre quatre mûrs solides. Mais c'était l'impression que l'on a ressenti. Après 2 bonnes heures d'averse, la pluie s'est calmée mais le bruit en revanche n'a cessé d'augmenter. Les grenouilles se sont mises à croasser pour le reste de la nuit. Cela a aussi empêché Edhyne de dormir.


Le jeudi matin après le petit dej, nous avons entâmé la peinture. Nous commençons par les briques extérieures de l'école. Nous avons fait des fonds bleu, rouges et blancs. Le blanc est devenu jaune le lendemain car sinon les couleurs étaient trop tricolores. Au départ, on a rit de Song lorsqu'il nous a annoncé que nous devions poncer des briques mais finalement ça s'est avéré assez efficace.

Nous avons donc débuté la peinture après le ponçage et vu qu'il y a toujours des enfants dans le village qui jouent autour de l'école car ils n'y vont pas en journée justement, ils étaient 7 à nous regarder faire. Nous avons donc décidé de leur proposer de nous aider. On a donc été beaucoup plus rapides, mais ils n'étalent pas vraiment la peinture donc le pot de peinture bleu a rapidement été terminé et nous repassions souvent derrière eux pour boucher les trous.


A la fin, on a tous dû se rincer ce qui les a beaucoup amusé et nous par la même occasion. On a pas vu le temps passé. Le lendemain, on a repassé une seconde couche et on a attaqué le mûr jaune.

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Jeudi 22 juin, pour l'anniversaire de Papa qui était le lendemain, j'ai demandé aux élèves de chanter "Happy Birthday to you" et je leur ai expliqué que j'allais les filmer et que la vidéo serait envoyée à mon père ensuite. Ils se sont tout de suite pris au jeu.

Le professeur n'était pas là. Nous avons dont repris nos habitudes et fait le cours normalement. A la fin de la classe, ils nous ont offert à tous des dessins et des fleurs avec marqués "teacher Marie" par exemple.

Avec Edhyne, notre popularité grandit chez les moins de 10 ans.

A la fin de la classe, les enfants nous ont chanté leur hymne nationale. Il y en a 3 au Cambodge. Ils en ont chanté deux, aidés par Serey qui leur donnait le ton. Nous avons ensuite entamé la Marseillaise, à 6. Ce qui vu d'extérieur, aurait pu prêter à rire mais aucun de nous n'a véritablement hésité.

Pour la deuxième heure, le professeur était là, mais Lorane et Paul sont restés l'assister. Ils aiment bien cette classe nous ont-ils dit. Pendant que dans la cuisine, Rat et Serey apprenaient aux filles à plier les fleurs dont j'ai encore oublié le nom de la même manière que celles que les enfants nous avaient offertes.

Rat et Serez nous apprennent à plier les fleurs.

Pendant ce temps, j'étais avec les enfants du premier cours qui s'amusaient toujours à nous dessiner et à écrire nos prénoms. On a donc décidé de commencer à apprendre les leurs. Même si les sonorités ne sont encore pas très familières, on arrive tout de même à en retenir certains comme "Srei Pet", "Mey", "Ka" et "Pop".


Ensuite, il a été temps de commencer le cours des plus grands. L'heure était la bienvenue car les enfants avaient tous commencer à jouer avec mes cheveux et franchement Edhyne m'a surement évité de chopper pas mal de poux. Malgré les gouttes de lavande et le shampooing préventif, cela reste notre grande hantise, surtout celle de Marie.

D'ailleurs, Lorane a enfin trouvé la parade contre les moustiques. Le spray 5 sur 5 de Paul fonctionne enfin sauf que ces vicieux réussissent à la piquer au peu d'endroits où elle n'en met pas. La classes des plus grands s'est bien déroulée. Bon avec Lorane, notre heure a surtout consisté à discuter avec les élèves de derrière (en anglais of course ! ).


Le vendredi matin, nous avons continué la peinture avec quelques enfants. Ils étaient moins nombreux que la veille. Mais certains sont revenus. Les mûrs sont désormais peints en bleu, jaune et rouge. Il nous reste à dessiner les animaux, grâce notamment à notre talentueuse Edhyne. Aussi, nous allons surement proposer aux enfants de tous mettre l'une de leurs mains sur le mûr à une sortie d'école. Je pense qu'en s'organisant bien on peut faire ça rapidement un soir après l'école et que le résultat soit superbe. J'imagine déjà le rendu.

Résultat de deux matinées de travail collectif.

Avec Edhyne et Marie, nous ne faisons plus de sieste. On finit par s'habituer au chaud et donc on est plus en forme.

Le vendredi en fin d'après-midi, le prof était là cette fois-ci. C'était le jour du test ! Nous n'avons dont fait que les dix dernières minutes du cours où nous avons joué à "Simon says". Le test a permis aussi de voir

Je m'arrête un instant pour partager une anecdote. Avec le groupe, à chaque fois que je retape nos journées, nous avons tous un doute sur la fin de nos participes passés pour les verbes en - IR - on vous prit d'excuser nos erreurs de français.

Cette après-midi, à la deuxième heure, vu que ceux qui étaient en cours avaient une évaluation nous avons joué à la marelle avec les filles de la première classe. Avec Marie, on leur a appris la chanson "3 petits chats".

Puis est arrivée la dernière heure de cours de la semaine, celle des grands. Nous avons fini par jouer à un jeu de mimes car nous avions préparer des papiers avec des mots étudier dans la semaine. L'occasion pour nous de réaliser qu'ils ont de véritables lacunes car les mots étaient censés être simples. C'était un bon moment où nous avons tous bien ris. Les mots c'étaient : policier, pomme, moustiques...

Nous avons tous été surpris par la même chose. Ils sont vraiment moins expressifs que nous c'est incroyable ça ! Ils sont beaucoup plus réservés. Par exemple, pour le mime de la grenouille, avec Marie on en discutait et on se serait mise par terre pour jouer le jeu à fond. Eux, ils osaient à peine bouger. Nous, on arrivait vraiment pas à deviner ce qu'ils étaient en train de mimer. Je ne sais même pas comment certains mots ont pu être devinés.

A table, le vendredi soir, nous avons eu une petite frayeur. Nous étions en train de parler quand Léa s'est stoppé nette et a bugué sur le mûr derrière Lorane et moi. Il y avait une énorme araignée, de la taille de ma main. Lorane a bondit du banc (ce qui lui a valut un énorme bleu). Si au départ, je n'étais pas trop inquiète, il a suffit que Rat nous explique qu'elle pouvait mordre pour que je passe illico de l'autre côté de la table. Elle a attrapé un balais et l'a assommée. L'araignée est donc décédée. Enfin ça, nous n'en sommes pas sûrs car elle était recroquevillée un long moment près de nos tongs mais au moment de quitter la cuisine, elle n'y était plus. Nous avons tous préféré croire que Rat l'avait poussée dans la pelouse.

A peine le temps de se remettre de nos émotions que Léa trouva un petit lézard dans sa chambre. Sauf que les mûrs entre la sienne et celle de Lorane ne montent pas jusqu'au plafond. Donc la petite bête n'a cessé d'alterner entre les deux chambres pendant que je le chassais avec un balais. Finalement, Marie en a attrapé un aussi et nous avons fini par l'avoir. Mais en voulant la faire sortir de la chambre, nous l'avons malencontreusement tuer. Sur tout ceux que nous voyons dans la journée, ces deux animaux ne représentent qu'un faible pourcentage de victimes. La plus part des insectes qui entrent dans le logement en ressortent vivants. Enfin, après toutes ces péripéties "zoophobiques" nous avons pu préparer nos sacs afin d'être prêts pour notre week-end à Siem Reap. Je suis déjà pressée d'être lundi.

Les deux premières classes.
7

Samedi matin, après avoir petit déjeuner à 8h30 comme tous les matins, nous avons pris nos sacs et dit « au revoir » à Serey et Rat pour le week-end. Elles avaient l’air limite tristes de nous quitter. Mais ce qu’on s’est dit avec les autres c’est qu’au moins ça allait faire du repos à Rat. Elle n’aurait pas à préparer les 3 repas qu’elle nous cuisine quotidiennement. Grâce à Lorane, nous avions 2 tuktuks qui venaient nous chercher. Reak et son collègue sont arrivés assez tôt, heureusement, nous avions tous fait nos sacs la veille.

Ils nous ont donc amenés dans le centre de Siem Reap. Nous avons mit environ 30 min pour atteindre l’hôtel que Monsieur Jack nous avait conseillé. Il est situé juste à côté de Pubstreet : la rue la plus animée de la ville. On était hyper bien placé, à côté de tout et donc nous n’avons pas utilisé de tuktuk pendant que nous étions dans le centre. Après avoir bu un petit jus d’ananas à l’accueil de l’hôtel, nous avons pu récupérer nos clés de chambre et y déposer nos sacs. Nous avons pris notre linge sale et sommes alllés le donner au monsieur en face de l’hôtel car il propose de le laver pour 1 dollar par kilo. Morgane m’avait dit qu’au Vietnam et dans beaucoup de pays autour c’était si peu cher de faire laver ses vêtements que personne n’avait de machiner à laver chez lui. Je comprends pourquoi maintenant.

Après nous sommes donc partis nous balader dans le centre de Siem Reap. Nous sommes allés à ce que nous croyons à l’époque être le « night market » mais tout était vide. Finalement, nous avons découvert une semaine plus tard en revenant dans le centre où était le véritable « night market » qui attire tant de touristes.

Tout étant fermé sur la place, nous nous sommes dirigés du côté de Pubstreet qui est une rue très touristique. Il y a plein de restaurants et de bars. Beaucoup prônent une cuisine typiquement khmer mais il y a aussi des pubs qui font très américains. C’était vraiment particulier d’être ici mais d’être entourés d’occidentaux. Nous avons croisé plusieurs groupes de français et de suisses. On était vraiment plus dans le Cambodge que nous avions découvert pendant nos 10 premiers jours ici. Il est clair que nous avons fait le bon choix : venir dans le pays pendant 2 mois et vivre éloignés de la ville. Beaucoup de gens viennent à Siem Reap le temps d’un week-end, ils visitent le centre ville, font un tour au vieux marché et prennent un tuktuk afin de se rendre aux temples d’Angkor pour une journée. Mais finalement, ils ne verront jamais le vrai Cambodge, ce que nous voyons tous les jours. La vie des gens au village est tellement différente. S’arrêter deux mois et découvrir leur quotidien est vraiment une expérience enrichissante. Nous avons vu beaucoup de touristes à Siem Reap mais la plus part ne verront pas tout ce que nous découvrons chaque jour.

Premier repas en dehors des cuisines de Rat, au Temple au milieu de Pubstreet.


Vers 13h, alors que nous avions longé la rue de Pubstreet, nous avons décidé de chercher où manger. Finalement, nous sommes rapidement tombés d’accord sur le restaurant « Le Temple » qui est du même nom que le bar et la boîte situés à quelques mètres. Le restaurant paraissait « clean » et c’était ce que nous recherchions. En feuilletant les menus à chaque entrée de restaurant nous nous sommes aperçus que la cuisine de Rat était vraiment très typique. Tous les plats indiqués nous les avions déjà goûté. Vraiment nous étions surpris de voir à quel point Rat était douée. Nos estomacs sont habitués à sa cuisine et nous étions très méfiants de ce que nous pourrions trouver ailleurs. Au restaurant, nous avons tous goûté quelques choses de différent mais avec Paul et Lorane, nous avons décidé de tester du crocodile. Lorane avait pris des pâtes carbos au crocodile et moi du « cambodian crocodile curry ». C’est comme un poulet au curry mais avec du crocodile à la place. C’était assez bon mais nous étions tous les 3 d’accord pour dire que la cuisine de Rat est 100 fois meilleure.

Le restaurant est situé à deux pas du vieux marché dont tout le monde nous avait parlé, nous avons donc décidé d’aller y faire un tour. Nous avions déjà fait quelques achats dans des boutiques souvenirs. Notamment des petites pochettes que nous pourrons vendre au marché de Noël de l’école en décembre prochain au profit de l’association. Marie s’était également acheté l’un de ces fameux pantalons qu’ils sont beaucoup à vendre avec de grands éléphants qui sont très larges. Nous avons commencé le marché en regardant les stands de fruits secs car Léa cherchait une épice particulière pour sa grand-mère. Il y avait des mangues coupées en lamelles et séchées emballées dans un plastique pour mieux les transporter je suppose.

Nous en avons acheté avec Edhyne. J’ai pris des mangues et elle des bananes séchées. On a tous goûté ça le soir au bord de la piscine, c’était délicieux. Après ce premier stand, qui donnait sur la route, nous sommes entrés véritablement dans le marché. Là, l’odeur n’était plus du tout la même. Les (relans) d’égoûts se mélangeaient aux odeurs de la viande qui séchait tout autour de nous. Tout le monde s’activait dans les dédales du marché et les vendeurs ne laissaient aucun touriste passé sans lui demander au préalable quel prix il serait prêt à offrir afin d’acquérir son produit. La première chose que je me rappelle avoir vue c’était une dame allongée dans un hamac en plein milieu de son stand. Les pieds nus au-dessus de la viande. Les règles d’hygiène ne sont vraiment pas les mê… Que dis-je ? Il n’y en a pas !

Découverte du marché

Nous avancions en file indienne car les allées ne sont pas très larges et au fur et à mesure, l’atmosphère était de plus en plus étouffante. La chaleur et les odeurs mélangées sont vraiment typiques dans ce lieu. Mais c’était une véritable découverte. Et tout cela donnait un certain charme particulier à l’endroit. J’étais impatiente de découvrir cela et tout était comme j’avais pu le lire. A mesure que nous avancions les stands changeaient, nous sommes passés des vendeurs de vêtements aux marchands de fruits qui côtoyaient les stands de poissons dont l’odeur laissait à penser qu’ils n’avaient pas été pêché le matin même.

Mais la chaleur et les odeurs ne gâchent rien au charme de ce lieu si atypique et plein de vie qu’il faut au moins découvrir une fois.


Je m’arrête 5 min de raconter cette épopée à Siem Reap pour dire que l’électricité ayant encore fait des siennes, la guesthouse est vraiment très très étouffante cette après-midi car le ventilateur ne fonctionne plus. Nous sommes contraints d’être dehors à attendre quelques brises de vents.

Reprenons. Nous avons donc acheté plusieurs pantalons, T-shirts, souvenirs avant de rentrer à l’hôtel vers 16h30 afin de nous reposer et surtout d’aller profiter de la piscine tant attendue depuis une semaine à la suite de cette vague chaleur.

A 18h, Laurane, Paul et Léa sont allés de faire masser pendant 2h30. Pendant qu’avec Marie et Edhyne nous allions récupérer nos vêtements propres. Le monsieur de la laverie nous avait dit que tout serait prêt à 17h mais quand nous sommes arrivés seulement 2 d’entre nous avions nos affaires. Ironie de l’histoire, les deux seules personnes qui ont pu avoir leurs affaires à temps furent Lorane et moi. Les mêmes qui avaient dû attendre une journée pour récupérer leurs valises.

Il a donc fallu y retourner à 19h et ont finalement récupéré le dernier sac, à 20h. Nous avons donc attendu que le massage se termine et que tout le monde soit douchés pour aller en ville afin de manger.

Nous avons rejoint Pubstreet afin de trouver un restaurant. Tout le monde avait faim et pas envie de réellement mettre 3 ans à choisir, nous sommes donc allés au restaurant appelé « The Soup of dragon », un restaurant qui fait l’anglais de la rue. Il n’y avait pas grand monde dans le restaurant. Nous sommes montés à l’étage pour avoir la vue sur Pubstreet. Mais la rue est tellement bruyante et animée le soir que nous ne nous entendions même plus parler. Nous avons tous encore une fois choisi des plats différents mais aucun de nous n’a véritablement pris plaisir à le manger. C’était très épicé donc difficile de finir nos assiettes malgré que la fin nous tiraillait quelques peu en entrant dans le restaurant. Une fois le règlement effectué, nous sommes sortis mais il pleuvait. A l’entrée du restaurant, un groupe de suisses cherchait un restaurant et regardait la carte que nous venions de goûter, nous nous sommes alors empressés de les prévenir pour éviter qu’ils vivent la même expérience que nous. Ensuite, Lorane a appelé Reak car il s’ennuyait puisqu’il n’avait pas de clients ce soir-là et proposait d’aller boire un verre.

Nous avons donc testé un bar de Pubstreet : Angkor What ?

La soirée était sympathique Reak a eut l’air d’apprécier aussi malgré que le bar soit bondé de touristes occidentaux. Il y avait énormément d’australiens mais aucun cambodgiens à part les employés et les tuktuks.

Lorane rencontre Dumbledore.

Le lendemain, Léa s’est levée vraiment très malade. Paul ne se sentait pas bien non plus. Nous sommes allés prendre notre petit déjeuner en bas de l’hôtel mais nous avons tous choisi un petit déjeuner copieux mais très occidentale pour essayer de remettre nos estomacs de la veille.

Nous avions donc nos deux premières victimes de la nourriture si « spicy » des asiatiques.

Cours d'aquagym par Edhyne

Après un rapide tour à la piscine, nous avons quitté l’hôtel vers midi en y laissant nos sacs. Le matin, Lorane et Marie ont eu le droit à un petit cours d’aquagym car la piscine était vide pendant que Paul et Léa se reposaient en haut.

Petit déjeuner du dimanche matin.

Après cela, nous sommes retournés au vieux marché et Lorane a trouvé les fameux pantacourts qu’elle cherchait. Ensuite, nous sommes allés manger à Pubstreet dans un restaurant conseillé la veille par Reak afin d’être sûrs de ne pas revivre l’expérience du samedi soir. La journée était agréable, il faisait vraiment bon.

A la suite du repas, nous sommes allés retirer de l’argent pour le compte de l’association afin de s’assurer que pendant la semaine nous aurions assez pour payer les premières fournitures demandées par l’école. Pour la première fois, c’était un vrai week-end où nous pouvions déambuler librement dans le centre ville sans se préoccuper de nos obligations et véritablement prendre le temps d’apprécier ce que nous voyons.

Nous sommes retournés à l’hôtel prendre un verre avec Paul, Edhyne et Marie pendant que Lorane et Léa se faisaient grignoter les pieds par de petits poissons en face. Après 1h, elles sont revenues et Reak et son collègue sont arrivés pour nous ramener au village. Sur le chemin, nous leur avions demandé s’il serait possible de chercher des jeux pour les enfants. Ils se sont donc arrêtés dans plusieurs magasins et nous avons fini par trouvé ce que nous cherchions : des ballons, des cordes à sauter, des tubes pour faire des bulles…

Ajouté à cela 3 paques d’eau et nos sacs, autant dire que les deux tuktuks étaient très chargés au retour. Nous sommes arrivés vers 18h45 comme prévu et nous sommes allés manger. Song n’était pas là, ce qui nous a surpris car il nous avait demandé de rentrer assez tôt nous pensions qu’il voulait nous parler. Nous étions tous heureux de retrouver Rat et sa cuisine. Nous avons raconté nos mésaventures du week-end mais aussi tout ce que nous avions vu. Elle aussi avait l’air contente de nous revoir. Après le repas, nous étions tous épuisés et voyant que Song n’arrivait pas nous sommes partis dormir.

8

Le lundi matin, Song n’était toujours pas là. Il n’est rentré que vers 16h le lendemain. Nous avons donc commencé à dessiner sur les murs que nous avions peint la semaine d’avant. Marie et moi avons tenté d’égaler Edhyne dans le dessin mais il est vrai que ce n’est pas comparable. Pendant ce temps, Lorane ponçait les murs de la troisième classe et les repeignaient pour que nous puissions ensuite les refaire plus tard. Dans les classes, il voudrait que l’on dessine des animaux, des bonhommes et que l’on écrive ce à quoi cela correspond. Une fois que nous avions fini quelques poissons, Léa et Paul ont pu commencer à peindre. Puis, nous nous y sommes tous mis. Certains enfants sont revenus voir ce que nous faisions mais cette fois-ci nous ne leur avons pas proposé car c’était très minutieux et nous voulions éviter de devoir repasser derrière eux.

Après avoir mangé, comme il ne faisait pas trop chaud nous avons pu continuer de peindre afin de finir le mûr de poisson et qu’Edhyne avance sur le « gecko ». Vers 15h, il s’est mis à pleuvoir. Une vraie averse de mousson. Nous sommes rentrés nous doucher. Il y a deux Urugayiens qui étaient arrivés dans la matinée et qui se sont mis à peindre avec nous l’après-midi. Ils s’appelaient Federico et Sophia. Ils sont vraiment adorables. C’est un jeune couple de 27 ans qui arrive de d’Australie. Ils ont entendu parlé de l’école par un ami qui est venu il y a 5 ans de cela. Il leur avait montré des photos mais apparemment ça a beaucoup changé. D’ailleurs, pour promouvoir la guesthouse, l’Australien qui est venu avec sa fille l’autre jour nous a demandé de prendre des photos et de lui envoyer par mail afin de les mettre sur Airbnb. Nous allons nous en occuper la semaine prochaine du coup. On a débuté le book pour promouvoir l’école.

Pas le temps de se reposer, nous avons enchainé avec les cours à partir de 17h. Serey était là mais pas l’autre prof donc avec Lorane et Paul on a fait le cours. Peu d’enfants ont pu venir à cause de la pluie. Et c’est pour ça que nous ne sommes pas allés à l’autre école. Dans notre classe, ils devaient être 6 au lieu de 15. Puis le prof est arrivé et Paul est resté avec lui l’assister pendant que nous jouions à la corde à sauter avec les filles du cours d’avant. Elles avaient l’air ravies de notre nouvel investissement.

Au dernier cours, là où les élèves sont plus vieux, les Uruguyiens sont venus avec nous. Et nous avons pu constater une nouvelle fois que vraiment le niveau est bas. Ils avaient interro et franchement beaucoup ont eu du mal à faire la dictée. Avec Edhyne et Marie, on pensait que l’on pourrait proposer de faire des petits groupes et d’aider en fonction des niveaux. Il faut que nous le proposions à Song mais il est toujours parti en ville c’est difficile de le voir en ce moment.


Le mardi tous les ventilateurs de la guesthouse ne fonctionnait pas car les ouvriers étaient en train d’installer les nouveaux dans les salles de classe. Mais nous sommes ravies le matin, Léa et Marie sont allés en ville en acheter avec Song. Il y en a 8. Pendant ce temps, avec les autres, nous avons continué la peinture. Sophia et Federico ont commencé à écrire « SAMART » sur le mur principal. C’est superbe ce qu’ils ont fait. Pendant ce temps, Lorane peignait des illustrations pour apprendre la météo et moi la famille. Edhyne et Marie finissait le mur rouge avec le gecko. A la pause déjeuner, pendant que les autres se reposaient avec Lorane, Marie et Edhyne nous avons demandé à Rat de nous cueillir une noix de coco. Elle est partie dans son jardin et a pris un énorme bout de bois, je pense qu’il faisait bien 2 fois sa taille au moins. Elle l’a utilisé pour décrocher une coco dans l’arbre de son jardin. Elle ne nous l’a pas fait payer. Elle ne veut jamais. Elle est trop mignonne mais bon on s’est dit qu’on offrirait des beaux cadeaux à Serey et Rat à la fin du stage.

Nous avons donc observé attentivement comment elle s’y prenait pour la découper. Elle avait un énorme couteau de cuisine qu’elle utilise d’habitude pour la viande. Le jus de coco tiède c’est pas forcément le meilleur. Mais il gagne en saveur quand tu as vu à quel point elle s’est démené pour nous l’offrir. On l’adore tous Rat c’est un peu notre maman d’ici. Après nous sommes retournés peindre puis nous nous sommes changés pour être prêt à 16h pour partir à l’autre école. Sauf Léa et Paul. Léa ne se sentait pas bien, elle est donc restée à la guesthouse. Paul lui est allé avec Sophia et Federico pour donner les cours aux classes où nous allons d’habitude. J’avais expliqué à Sophia où on en était rendu avec la classe des petites et Paul était avec eux. Ça c’est très bien passé et Sophia avait l’air d’avoir adoré.

De notre côté, nous sommes partis à 4 à l’autre école. Serei nous a amené Edhyne et moi derrière elle. Première fois à 3 sur une moto et sans casque.. surtout sur ces chemins.. avec Edhyne on était pas spécialement rassurées. Mais c’était beaucoup plus cool que de devoir marcher 25 min sous le soleil au milieu de l’après-midi. Nous sommes arrivés avec Lorane et Marie qui était sur la moto de Monsieur Li. Il n’y avait que 4 élèves quand nous sommes arrivées. Ils attendaient la classe mais il n’était que 16h20. Nous avons rencontré un petit garçon adorable et tout fou qui est dans le premier cours de Monsieur Li. C’est le nouveau petit chouchou de Marie. Mais dans la classe de Monsieur Li, ils débutent l’anglais, ils apprennent l’alphabet. On a donc passé 1h à réviser la lettre F et à apprendre la lettre G. Dans cette salle, ils ne savent pas encore tous dire « My name is… ». Donc pour le moment où ne connait pas le nom de ce petit garçon.


Un peu plus tard, l’un des profs Iamaha est arrivé et il est venu se présenter. Il nous a posé plein de questions. Il nous a dit qu’il était à la fac. Comme nous l’a fait remarquer Edhyne plus tard, il semble vraiment complexé vis-à-vis des Occidentaux. Il passe son temps à dire qu’ils ont ici un beaucoup moins bon niveau que nous en anglais. Mais franchement, on ne trouve pas que ce soit toujours vrai. Surtout pour lui, il a 17 ans et il a un très bon niveau surtout si on compare aux autres de son âge dans la classe du soir auquel nous allons souvent. Il a un bon niveau preuve en est, il donne des cours à des beaucoup plus vieux que lui. Du coup, pour le premier cours avec Marie, nous étions avec Monsieur Li, nous avons passé une heure à répéter « Mary is a girl. She’s a pretty girl. ».

J’ai trouvé bizarre qu’ils n’apprennent que le son – GUE – et non pas le son – GE – mais Mister Li a dit qu’il fallait y aller doucement pour être sûrs qu’ils s’en rappellent tous surtout qu’ils sont beaucoup à arriver au compte goûte à chaque fois il faut faire répéter à tout le monde pour que personne ne soit oublier. Ils sont nombreux dans la classe de Mister Li, plus d’une vingtaine je pense.

Pendant ce temps, Lorane était avec un prof qui avait une classe de jeunes enfants mais qui avait vraiment un mauvais niveau en anglais. Elle nous a dit qu’au moment d’écrire « Hello » il n’avait même pas mit de « O ». Vraiment parfois c’est impressionnant de voir qu’ils font cours avec ce niveau. Et Edhyne était seule avec le dernier prof. Pour la deuxième heure, j’étais seule avec son cours justement. Mais tous les professeurs (ils sont 4 dans l’autre école) avaient une réunion pour préparer la fête du lendemain. Donc chacune de notre côté, nous avons dû faire cours, seule, pendant 35 bonnes minutes. De mon côté, il voulait que les élèves me posent des questions. Donc pendant tout ce temps, ils m’ont demandé les questions qu’ils connaissaient en anglais : Combien as-tu de frères et sœurs ? Quel est ton fruit préféré ? etc »

Et la question « as-tu un petit copain ? » c’est limite la deuxième question ici après « d’où viens-tu ? ». De leur côté, les filles faisaient cours ou posaient des questions aux élèves.

Pour la dernière heure, les élèves avaient aussi tous notre âge. Le prof nous a donc laissé avec Marie devant eux et ils nous ont posé plein de questions. Ils sont meilleurs que dans l’autre école c’est incroyable la différence.

Leurs questions étaient plutôt bien structurées. Il y en a beaucoup qui prennent des cours mais qui travaillent à côté. Notamment, une fille de 23 ans avec qui nous avons discuté avant le début du cours et nous a dit qu’elle était réceptionniste dans un hôtel et que pour son métier elle avait besoin d’apprendre l’anglais.

Khumeang

Avec Marie, pendant la dernière heure, nous avons vécu un moment assez gênant lorsque le prof nous a demandé si nous pensions que la fille qui était devant nous était un garçon ou une fille. Il était clair que c’était un transsexuel mais du coup Marie m’a regardé avec l’air de dire « Tu as bien compris ce que j’ai cru comprendre ? » ça nous a mises toutes les deux, mal à l’aise. Et puis, après je me suis rappelés qu’ici, ils ont beaucoup moins de gêne sur le physique. Ils peuvent dire aux gens directement qu’ils sont gros ou maigres et pour eux ça n’a rien d’insultant. Alors j’ai répondu : « Je pense qu’avant tu étais un garçon et maintenant tu es une fille. » Et le prof et l’élève nous ont souri. C’était la bonne réponse apparemment. On s’est toutes les deux dit « ouf » intérieurement. A la première heure, le prof avait aussi fait un truc hyper gênant. Il avait raconté à Edhyne l’histoire d’une petite fille qui avait eu un accident avec sa famille. Sa sœur et sa mère étaient décédées dans l’accident et son père s’était fait amputés d’une jambe.

A la fin de la journée, nous avons quand même pu faire le bilan et remarquer que certaines choses varient d’une école à l’autre au-delà du niveau. A la fin du cours aussi, les enfants nous ont tous fait un câlin. C’est bizarre les relations ici, car ils ne montrent jamais leurs sentiments, ils sont pudiques notamment quand on regarde Rat et son mari, ils ne se parlent pas beaucoup. Mais pourtant, ils sont tous hyper tactiles avec nous, surtout les enfants. Serey et Rat on sait qu’elles nous apprécient par leurs attentions, leurs petits gestes du quotidien mais elles ne le disent pas souvent. Dans la première école, ils ne font pas ça ou du moins pas le premier jour. Ils sont tous aussi accueillants en tout cas.

9

Quand nous sommes arrivés vers 20h30 à la guesthouse, Federico et Sophia nous attendaient dans le hall pendant que Léa était avec Paul dans sa chambre car elle ne sentait toujours pas bien. Sophia s’est proposé de l’aider car elle est médecin. Elle nous a dit qu’elle évite de le dire en général car beaucoup de monde lui demande de l’aide pour des choses souvent futiles et c’est fatiguant. Après une petite demi-heure, Léa a prit un comprimé et on est tous parti manger. C’était déjà la dernière soirée en compagnie de Federico et Sophia.

Le mercredi matin, nous avons continué la peinture le matin. J’ai fini de peindre la famille que j’avais dessinée, Edhyne a terminé son gecko pendant que Lorane dessinait un panneau avec la météo.

Ce que Marie et Edhyne ont fait sur le mur rouge rend vraiment bien c’est superbe.

Pendant ce temps, Léa et Paul étaient partis avec Song chercher des bonbons et des choses pour nettoyer les toilettes dans les deux écoles. Avec Marie, on s’est dévoué pour être en charge du nettoyage normalement mais finalement on l’a fait le mardi suivant et Edhyne et Lorane nous ont aidé avant que l’on aille toute ensemble assister les profs.

Nos Uruguayens quant à eux ont achevé le mur « Samart school ». Ce qu’ils ont fait est propre. Le mur n’attendait plus que les mains des enfants.

Et Sophia a dessiné un beau ciel avec des oiseaux près de l’entrée de l’école.

Le lendemain j’ai commencé à peindre avec Khum les nuages.

Le mercredi matin donc nous avons fini les travaux plus tôt que d’habitude car nous devions aller aider à préparer la fête de l’après-midi qui avait lieu dans l’autre école. Léa et Paul sont revenus du marché avec des beignets à la banane, des criquets. Du coup on a gouté tout ça. Apparemment c’est le marché où Rat achète les produits qu’elle nous cuisine.


Vu leur description, le marché fonctionne comme celui que nous avons vu à Siem Reap, la viande et le poisson sont étalées sans glace pour les conserver etc. Mais quand tout cela arrive dans nos assiettes c’est bien cuit et délicieux, on oublie rapidement d’où cela provient.

A 14h donc nous sommes partis à l’autre école tous les 8. Quand nous sommes arrivés, après une bonne vingtaine de minute sous la chaleur, nous avons retrouvé certains enfants. Ils nous avaient rejoint car si la fête avait lieu dans l’école qui est située plus loin de chez nous, en revanche, tous les enfants et professeurs étaient invités. Ils sont arrivés vers nous en criant « teacher ! teacher ! ».

Il y avait Srei Ka, Srei Peit, Lang notamment. Les autres je ne sais pas leurs prénoms.

Il faisait hyper chaud et nous manquions de bouteilles d’eau. J’avais proposé de l’eau à un groupe de petites filles elles avaient tellement couru qu’elles l’ont fini rapidement. Pour la première fois, on était confronté à ce qu’ils ressentent si souvent. On le voit que les enfants ont souvent soifs car dès qu’on leur en propose quand on fait la peinture ils acceptent direct et souvent ils en profitent pour boire beaucoup.

Quand nous sommes arrivés il n’y avait pas encore beaucoup d’enfants. 3 femmes étaient en train de cuisiner assises par terre sur un tapis et entourées de grandes marmites. Elles découpaient de la viande dans des bassines, qu’elles mélangeaient avec de la citronnelle et différentes herbes dont ils ne connaissent que le nom en Khmer et que je n’ai jamais vu ailleurs.


Le mari de Rat, Proum, qui lui surveillait tout ça donnait en même temps un cours d’informatique à distance. Nous sommes allés voir ses élèves dans la salle où il y a les ordinateurs. Ils s’entrainaient sur Word à recopier un texte écrit dans leurs livres. L’anglais est plus difficile pour eux car ils n’ont pas du tout le même alphabet. Il y a 59 lettres ils me semblent dans l’alphabet khmer, 26 consonnes et 33 voyelles. Le cours les aide donc à se familiariser à la fois avec l’informatique mais aussi avec notre alphabet. Par exemple, en cours il faut leur écrire le « K » d’une certaine façon car si on l’écrit comme on fait d’habitude, ils ne comprennent pas.

Song voulait que l’on sorte les bureaux des classes pour préparer la fête car les enfants avaient un repas offert du « poridge », c’est une sorte de soupe avec de la viande, du riz et des herbes dedans. Avec Edhyne, Marie, Srei Ka et Keil, nous avons entrepris de faire la vaisselle et de laver toutes les assiettes et les cuillères pour tous ceux qui allaient manger à la fête. La vaisselle ça se dit « lancha » nous ont dit les petites avec qui nous étions.

Pendant ce temps, Paul et Léa discutaient avec les Uruguayens ils nous ont dit que dès qu’on irait en Amérique Latine il fallait pas qu’on hésite à leur dire.

Lorane elle avait coupé plusieurs oignons à la suite et essayait de s’en remettre.

La plonge collective a duré une bonne heure. Pendant ce temps, un groupe de 8 mecs australiens est arrivés. Tous portaient le même t-shirt noir avec écrit « cambodia » dessus.

Monsieur Song nous avait dit que c’était eux qui finançait la fête, ils leur ont alors distribué des boissons puis ils ont mangé la fameuse soupe et ils ont commencé le concours de dessin. Les australiens leur ont offert des feuilles et des crayons. Avec les autres, on a mis un certain temps à comprendre pourquoi.

Je ne les ai vraiment pas appréciés, On ne les a vraiment pas appréciés. Ils ne nous ont pas parlé, ils sont arrivés, ils ont offert des feuilles, des crayons et des ballons, tout ça en ne parlant qu’à Song et en buvant des bières. Ils restaient en groupe. Ils auraient pu venir nous voir un peu. Ils sont juste venu pour donner de l’argent, faire une bonne action et soulager leur conscience. Le pire je crois que c’est ce qui nous a le plus choqué c’est qu’ils ont acheté des glaces à un marchand qui passait dans le coin mais il n’y en avait pas assez pour tous, donc une trentaine d’enfants n’a pas eu de glaces. Ils ont profité de la fête 2h30 et sont repartis toujours en groupe dans leur mini van. Monsieur Song nous a dit que le repas qui était servi aux petits ce soir-là était beaucoup plus copieux et riche que ce qu’ils ont l’habitude de manger le soir. Pour nous, c’était un repas peu nourrissant, sans saveur j’avoue que je n’ai même pas vraiment apprécié ce qu’on a mangé. Quand j’ai su que beaucoup n’avaient même pas la chance de manger ça le soir, j’ai réalisé à quel point même en étant ici avec eux, en vivant tous les jours, leur quotidien, nous ne voyons pas tout. Nous le soir après le cours on va manger un bon repas préparé par Rat et complet. Les enfants d’ici, on les voit tous les jours sourire et arrivés tous heureux à l’école mais on oublie tout leur quotidien et les difficultés parce qu’ils ne se plaignent tellement jamais. Ils ont l’air toujours contents. Alors on n’y pense pas forcément. Monsieur Song nous a aussi raconté qu’avant 18 ans souvent ils ne se lavaient pas les dents car cela revenait trop cher à leur famille. C’est vrai que maintenant qu’il a dit ça je le vois que beaucoup ont les dents très abîmées.

Mais cela n’a rien gâché à cette belle fête qui était organisé pour fêter l’anniversaire de la création de l’école. Le temps était avec nous, il n’a pas plu heureusement. Tout le monde était là, même les plus grands avec qui ont fait cours à 19h d’habitude, les amis de Serey. Elle a eu l’air de vraiment s’amuser, elle faisait plaisir à voir. On a joué au ballon avec eux, ça faisait plaisir de les voir dans un autre cadre que les cours.

Ils ont diffusé un film cambodgien, ils étaient tous morts de rire devant. Avec les autres, on ne comprenait rien. Même les images ne nous faisaient pas rire. Mais eux ils n’en pouvaient plus. Alors on est allé avec les plus vieux, et ils nous ont appris à danser quelques danses typiques. On devait tous tourner dans le même sens en faisant des gestes avec nos bras.

La fête a fini vers 21h30 et nous sommes rentrés à pied avec Rat, Mey et Srei Leah (ses deux filles). Tout le monde est parti au même moment quand la musique a changé et qu’elle est devenue beaucoup plus gloc comme quand le personnage principal meurt dans un film. On voyait tous que Rat était fatiguée mais elle ne voulait pas rentrer sans nous. Alors que 2h avant, quand la préparation de la soupe a été achevée elle a voulu rentrer pour nous cuisiner notre repas du soir car elle avait vu qu’on en avait pas beaucoup mangé. On a insisté pour qu’elle ne rentre pas et qu’elle profite.

On est donc tous rentré ensemble sauf Paul qui s’est fait ramener par Mister Li. En arrivant du coup, on avait tous trop faim heureusement on avait les goûter achetés le weekend à Siem Reap alors on a mangé ça. Paul, Lorane et Léa ont pu se doucher. Mais après l’eau a coupé et on n’a pas réussi à la rallumer. Depuis aujourd’hui, on s’est enfin comment faire. Après que Serey nous ait montré 4 fois, avec Marie on a enfin comprit toutes les étapes car c’est assez compliqué pour remettre l’eau ici.

Heureusement, le petit robinet de l’extérieur où on lave les pinceaux habituellement fonctionnait donc Edhyne a rempli des bouteilles d’eau pour que les filles puissent finir leur douche. Ce soir-là, la douche aurait vraiment été méritée mais bon Edhyne, Marie et moi avons dû attendre le lendemain.

Pendant la fête, vers 18h, Federico et Sophia sont partis. Ils hésitaient trop à rester mais ils avaient programmé des vacances à Bali et donc sont partis. Le temps d’une dernière photo et on s’est tous dit « au revoir ». On aurait bien aimé qu’ils restent avec nous. Le lendemain, un Urugayien et une Argentine sont arrivés. Edhyne nous a fait trop rire car elle a envoyé un message à Sophia en disant que les nouveaux étaient sympas mais pas autant qu’eux, et on a appris quelques heures après que c’était un ami de Federico.

Le jeudi matin, nous avons fini l’une des salles qui deviendra bientôt la salle informatique et débuté une nouvelle. Srei Peit, Khum et une autre petite fille sont venues nous regarder peindre. Plus tard dans la matinée, avec Khum on a débuté le mur que Sophia avait dessiné.

Mey la fille de Rat.

Les filles nous avait fait à tous un joli collier de fleur. Il était très minutieux et superbe. L’après-midi avec Edhyne on s’est posé dans une des classes (qui est maintenant équipée de ventilo comme toutes celles de la première école) et on a écrit pendant 3h sans voir l’heure passer. Au final, lorsqu’on a regardé, il était temps d’aller se préparer pour la classe. On est resté dans cette école, on n’est pas allé à l’autre car on voulait faire le mur avec toutes les mains des enfants et des professeurs. Bon et aussi parce qu’on est tellement attaché aux élèves de cette école qu’on adore y rester.

On a fait 6 mélanges de couleurs et out le monde a mis sa main sur le mur au fur et à mesure que les enfants arrivaient. Les profs comme les élèves avaient l’air de vouloir le faire. Ça faisait plaisir à voir. Edhyne et Léa peignaient leur main, avec Marie nous étions chargées de leur dire où les mettre et de les aider à faire un truc assez propre et Paul les aidait à se rincer pendant que Lorane prenait des photos. Après nous avons commencé le cours. Le prof était là du coup il a fait une bonne partie du cours seul et on regardait. On l’aidait dès qu’il avait besoin. Lorane quant à elle a emmené les nouveaux voir l’autre école pour que Michel puisse prendre des photos. Apparemment, ils se demandaient tous où on était, ils voulaient qu’on revienne. Pour la seconde heure, Paul et le prof ont pris les choses en main, c’est le cours de Paul celui-là il connait bien cette classe, on lui laisse. Pendant ce temps, je suis allée jouer avec Ka, Mey et Khum.


Les plus grands sont arrivés vers 18h45 et donc c’était à leur tour de mettre leurs mains sur le mur. Eux aussi ont eu l’air d’apprécier. Avec Marie ensuite, on a fait le cours, enfin la deuxième partie. Il a encore fallu lire un texte devant tout le monde. Ce que je déteste… elle le sait leur prof mais du coup ça l’amuse de nous le faire faire je crois.

Il y avait une grenouille dans la classe, du coup Edhyne a changé de côté en deux temps trois mouvements, ça a fait rire tout le monde.

Depuis hier soir, y a un lézard dans ma chambre. Je l’ai d’ailleurs toujours pas retrouvé. Malgré que Lorane m’ait aidé à la chasser. On s’habitue. On cohabite maintenant. Sauf l’autre jour, où un énorme lézard vert et gris s’est glissé dans la douche. Il marchait si vite. Ça nous a fait à tous une belle frayeur finalement Paul a réussi à le chasser.

Sonjai, la prof des grands après leur cours nous a demandé quelles études ont faisait. Elle nous a expliqué que sa sœur était très malade, que cette année elle finissait le lycée et qu’après elle ne savait pas si elle pourrait aller à l’université car c’est 500 dollars pour un mois sachant qu’il faut faire 4 ans d’étude pour arriver à l’équivalent d’une licence. C’est hyper cher pour le niveau de vie ici. Un ouvrier gagne chez Samart School, 170 dollars par mois. On a tellement de chance nous. Nos parents peuvent nous payer des études et surtout même si l’on ne peut pas aller en école privée, on peut au moins avoir accès à l’éducation et avoir une chance de faire des études quasi gratuitement. C’est en venant ici qu’on réalise à quel point on a de la chance d’être en France. Ils sont beaucoup dans le même cas. Leurs familles sont trop pauvres, ils ne peuvent pas continuer les études. C’est un cercle vicieux. Il faut que l’éducation progresse, donner des accès gratuits à ces jeunes si on veut que tout cela s’arrête et leur permettre d’accéder à un meilleur niveau de vie. Ça me fait penser à Mey la fille de Rat. Elle a tellement de potentiel. Elle serait en France elle serait première de sa classe, elle ferait de longues études et de grandes choses je pense. J’aimerai tellement qu’elle est la chance que l’on a. On en a parlé avec Edhyne, le jour où Rat veut envoyer ses enfants en France pour qu’ils découvrent notre vie, elle n’a qu’à appeler ils sont les bienvenus.

Sonja quant à elle veut devenir comptable mais ses parents voudraient qu’elle soit professeur. Le salaire n’est pas le même mais le coût des études non plus. En vrai, elle est adorable mais elle n’est vraiment pas faite pour enseigner. Mengchou elle ça se voit direct qu’elle a la bonne technique. Sonja personne ne l’écoute dans son cours. J’ai l’impression qu’après 2 semaines j’ai enfin réalisé où je suis arrivée, que leur quotidien ressemble à ça depuis des années. Ici, nous on vient, on vit quelque chose de magique et on va repartir à nos quotidiens bien tranquilles comparé aux leurs. Mais ils n’inspirent ni pitié, ni peine, ils vivent certes dans la pauvreté et connaissent des difficultés mais ils sont souvent heureux, ils sont en famille, ils s’amusent, ils chantent, ils rient.

Ici, il y a des dizaines d’histoires qui se ressemblent et qui me font réaliser que l’on ne règlera pas ça en venant deux mois et en offrant 2/3 ballons et de la peinture.

En y réfléchissant et en parlant avec Edhyne, on se disait qu’il faudrait vraiment essayer de trouver des sponsors pour financer des bourses et permettre à Serey, Sonja, Serin et les autres de continuer leurs études. Ça on ne peut pas le faire ici. Mais c’est quelque chose que l’on peut faire après.

Charly,, Marie et Edhyne avant les cours.

Serin c’est le prof qui est souvent en retard. Lui, je ne sais pas comment il fait, il enchaine l’université, les cours à Samart School en tant que prof puis élève, il travaille avec les ouvriers. Bref, il n’a pas beaucoup de temps libre je pense. Ils ont des vies tellement remplies. Les professeurs ici gagnent entre 60 et 80 dollars. Ils gagent une misère, pas assez pour financer leurs études supérieures et pourtant ils ont envie et font tout pour s’en sortir.

Vendredi soir, avec Marie, Paul et Edhyne, on parlait après le repas et on discutait du niveau des profs en anglais. On se disait que le problème vient aussi des profs, ils n’ont pas tous un bon niveau. Par exemple, Mister Li avec qui on était l’autre fois avec Marie, il est dans le dernier cours de l’autre école. Edhyne l’a eu en tant qu’élève et apparemment il n’est vraiment pas très fort.

Un prof vient de donner sa démission d’ailleurs. Song veut qu’on l’aide à trouver un remplaçant et à faire passer des entretiens je pense.

Avec nos jolies colliers de fleurs et Khum.

Et donc ce soir-là, on a pensé qu’il serait bien de proposer aux professeurs des cours de soutien. On va leur soumettre l’idée plus en détails dimanche matin, car le 9 ils ont une réunion. Mais on se disait que Mengchou serait surement partante, Serey aussi. Et les autres aussi vu comment ils sont volontaires pour apprendre. On a donc directement écrit à Mengchou, qui est l’une des professeurs et la plus douée d’ailleurs pour qu’elle créé un groupe facebook. Bon ça été une petite galère car Song n’avait pas l’air hyper chaud pour qu’on discute avec son staff mais on l’a fait quand même et on a ajouté les professeurs sur facebook puis dans la conversation.

L’objectif est que les professeurs nous disent lorsqu’ils ont besoin d’aide ou du temps et qu’ils n’hésitent pas. On n’est pas venu là pour peindre des fleurs partout sur les murs, on veut être vraiment utile. Par exemple, Serey pendant que l’on peint souvent elle est dispo mais elle aide Rat donc au pire l’un de nous ira aider Rat et un autre aidera Serey pour ses leçons ou pour parler anglais.

Après il y en a qui ont des cours l’après-midi, donc pour eux ce sera plus compliqué bien sûr.

Même avec ceux du dernier cours, c’est compliqué parfois de les intéressés. Du coup, cette semaine avec Edhyne et Marie on a proposé aux autres de choisir des thèmes de discussions et de se mettre par groupe et de parler avec eux. Leur professeur était hyper emballé et eux aussi. Ils ont adoré, on l’a refait le lendemain du coup. Lundi après-midi, on avait toutes les 3 préparer des fiches avec du vocabulaire que Sonja devait leur expliquer le mardi soir afin qu’ils soient prêts pour mercredi.

Le vendredi matin, pendant que nous continuons la peinture, encore et toujours, Rat a amené Edhyne au marché. Tout le monde regardait Edhyne apparemment et Rat était toute contente de la présenter à ses amies nous a-t-elle raconté.

Le vendredi après-midi, avec Lorane et Edhyne ont a continué de peindre nos alphabets et Serey a proposé de nous aider mais elle a choisi des couleurs tellement bizarres pour peindre qu’avec les filles ont en est venu à se demander si elle n’était pas daltonienne. Rat

Le vendredi soir, avant le cours des grands on a tous joué avec les cordes à sauter et les ballons qu’on leur a achetés. J’étais épuisée mais c’était super. Ils sont super. Beaucoup reste après la classe une ou deux heures pour jouer avec nous. A force, je connais quasiment tous leur prénom même si les sonorités sont vraiment différentes des nôtres, ça finit pas rentrer. Et on a apprend du khmer, on sait notamment compter jusqu’à 10 maintenant : moi – pi – bai – bom – pram – pramoi – prampi – prambai – prambom – dope.

10

Ce weekend, après avoir pris notre petit déjeuner très copieux à base de riz cantonais comme tous les samedis, nous avons rejoint Siem Reap avec Reak et son collègue tuktuk. C’était pour nous amener voir le monsieur de la laverie pour que nous y déposions notre linge et que nous réservions pour aller voir les villages flottants situés à environ 1h du centre-ville et à seulement 25 min du village où nous habitons la semaine. Nous avions réservé le départ de 13h30, et vu qu’il n’était qu’un peu plus de 10h nous sommes partis au marché notamment car Léa voulait échanger son pantalon qui avait délaver et qu’elle avait acheté le weekend d’avant et aussi car nous voulions racheter les fameux fruits secs que l’on avait tant apprécié.

C’était sympathique de retrouver ce lieu plein de vie. Puis nous sommes allés manger au restaurant, encore une adresse conseillée par Reak et une énième bonne adresse « Khmer Kitchen » située non loin de Pubstreet. Nous sommes tranquillement retournés à la laverie après avoir fait quelques achats nécessaires au supermarché du quartier touristique. Là-bas, on y retrouve à peu près toutes les marques connues.

Le monsieur de la laverie nous avait fait un prix de groupe (10 dollars par personne au lieu de 24 normalement) alors quand son collègue nous a déposé dans une sorte d’agence de voyage avec d’autres touristes, plusieurs personnes ont pensé que nous allions devoir repayer. Finalement, non. Il nous a fallu attendre moins de 5 minutes pour qu’un bus arrive et que le guide nous invite à monter dedans. Notre guide était fort sympathique, dans le bus il nous a raconté l’histoire du Cambodge et il a répété 4 fois qu’il fallait se préparer pour ce qu’on allait voir car les gens que l’on allait voir étaient très pauvres. Nous étions donc en route pour Tonle Sac. Sur le chemin, nous sommes repassés devant le petit marché où Rat a ses habitudes, c’est comme ça que nous avons su que les villages flottants n’étaient pas loin de chez nous. Nous sommes arrivés vers 15h au village. Là nous avons pris un bateau avec un autre car de touriste. Nous étions une quarantaine en tout. Nous nous sommes installés tous les 6 à l’arrière pour pouvoir bien observer le paysage, c’était quelque peu bruyant car nous étions au-dessus du moteur. Nous avons su plus tard que nous pouvions monter sur le toit et donc nous l’avons fait quand nous sommes remontés après l’arrêt de 30 min dans l’un des villages.

(Difficile de se concentrer, car nous sommes avec Edhyne, Charly, Khum, Mey et Lorane dans la salle de classe, les filles peignent, moi j’écris et les enfants jouent avec la peinture et s’agitent)

En arrivant dans le village, nous avons retrouvé tout ce que nous voyons tous les jours : des jeunes enfants qui partent à l’école, des mamans qui font sécher le riz devant leur maison, des vieilles femmes qui sont toute la journée allongées à regarder les gens passer. Mais ici les gens qui passent ce ne sont que des cars de touristes venus observer la vie des vrais Cambodgiens. Ces gens m’ont touchée mais pas par leur mode de vie qui en vérité ressemble parfaitement à celui des habitants de notre village. J’ai détesté me dire que je passais dans le village et que nous les observions. Comme s’ils n’étaient qu’un pur spectacle qui s’arrêtait quand le dernier car de touristes repart. J’essayais de me rappeler que je n’étais pas venue ici que pour ça, que nous, nous aidions des gens tous les jours, gens comme eux habitant à 25 min d’ici. Que l’on était venu les rencontré, leur proposer notre aide et les comprendre. Mais ce n’est vraiment pas agréable d’être là et de penser à ça.

Le paysage était magnifique et les moments dans le bateau était agréables car nous prenions en photo le paysage mais pas les gens dans leur vie. Un touriste coréen a passé 5 min à prendre une petite fille en photo pendant qu’elle portait deux seaux d’eau bien plus lourd qu’elle au lieu de simplement aller l’aider.

En arrivant sur le sol, deux femmes nous ont proposé d’acheter des cahiers et des stylos pour les offrir aux enfants du village ensuite. Nous avons refusé. Beaucoup de gens l’ont fait. Quand j’ai vu les enfants se jeter sur eux pour en avoir, ça m’a rappelé le comportement des Australiens un peu plus tôt dans la semaine.

Après avoir repris le bateau, nous sommes arrivés dans une petite maison où il y avait une cage avec des crocodiles alors que le guide m’avait assuré qu’il n’y en avait jamais.

Là des femmes attendaient dans des barques, certaines avec de jeunes enfants. Le guide nous a proposé de continuer sur les embarcations pour rejoindre le restaurant ou de remonter sur le bateau. Nous sommes remontés avec Edhyne, Paul et Marie et Lorane et Léa ont fait un tour en pirogue. Elles nous ont raconté après que sur le chemin, il y avait un arrêt pour savoir si elles voulaient acheter à boire ou à manger. Elles ont acheté quelque chose et la vendeuse leur a proposé de prendre quelque chose à manger pour la femme et sa petite-fille, elles ont accepté mais là le prix a été multiplié par 3 alors elles ont finalement dit non, et la vendeuse a repris tout ce qu’elle avait donné à la petite fille. J’ai vraiment eu l’impression que la misère des gens du village était mise en avant pour correspondre à ce que les touristes étaient venus voir. Peut-être que c’est le fait d’être parmi eux plus longtemps, le fait que je n’ai pas vraiment fait de lieu touristique dans le pays ou encore de culpabiliser d’avoir payé pour faire partie de ces touristes qui m’a autant gênée.

Au-delà de ces nombreuses impressions, le paysage est vraiment magnifique : les maisons sur pilotis, leurs habitations, leurs embarcations toutes colorées. Il faisait très beau en plus. Il y avait peu d’eau mais le guide nous a montré à quoi cela ressemblait pendant la saison des pluies et il nous a dit qu’en septembre le lac serait bien plus haut. Pendant la saison des pluies, le lac est beaucoup plus profond alors la principale activité est la pêche et pendant la saison sèche, ils cultivent surtout.

Ce jour-là, tous les bateaux étaient encrés car c’était un jour spécial dans la religion bouddhiste. Il y a 4 jours où on ne tue pas d’animaux dans le mois et c’était l’un d’eux. Donc pas de pêche.

Léa et Lorane nous ont rejoint au restaurant. Léa a continué ses mésaventures de pantalon. Elle portant l’un de ceux acheté sur le marché et elle ne sait pas trop lors de quel mouvement, elle a déchiré le tissu. Heureusement, elle avait celui qu’elle avait acheté le matin même. Elle s’est dont changé à l’arrière du bateau avec une technique bien rodée et de la collaboration, nous avons réussi à ce qu’elle se change incognito.

Puis le bateau nous a amené voir le coucher du soleil sur le lac. C’est magnifique et apaisant. Et nous avons rejoint la côte une heure après. Avec Lorane, nous sommes allés à l’hôtel, réserver pour les weekends suivants après avoir récupérer notre linge et ensuite nous sommes tous allés au restaurant en face que nous avait conseillé Monsieur Jack. Reak et son collègue sont venus nous chercher vers 21h30 pour nous ramener au village. Nous avons donc mangé assez rapidement, essayé de retirer une dernière fois sans succès et sommes repartis. Heureusement que l’on n’est pas rentré plus tard car il faisait très sombre et Song nous avait dit de faire attention car il y a souvent des voleurs qui trainent le soir et qui guettent les tuktuks pour les voler.

Le dimanche matin, nous avons pu voir Song que nous n’avions pas vu depuis un petit moment, il est souvent « busy » et n’a pas le « time » pour nous. Au final, là il a tapé la discut’ pendant 2h30. Marie et Edhyne sont les seules qui ont eu le courage d’aller jusqu’au bout, moi je voulais absolument taper une partie du texte pour pouvoir le publier une fois à Siem Reap. Ensuite, Lorane a coupé les cheveux de Marie. On a tous eu peur mais finalement elle a fait un truc très professionnel, c’est top, Marie est ravie. Ça nous a quand même bien fait rire, car au tout départ, c’était pas hyper droit. Marie n’était pas confiante.

A 13h après le repas du midi, nous sommes repartis avec Reak et un nouveau collègue à lui pour aller visiter le Musée National qui raconte l’histoire des temples d’Angkor et des différentes religieux dans le pays. La première salle est très impressionnante, elle reconstitue l’une des salles du temples où il y avait 1000 bouddhas. Après nous sommes allés boire un verre dans le centre de Siem Reap, nous avons acheté de l’eau en bouteille pour la semaine et sommes repartis.

Nous avons réessayé de faire marcher la carte de l’association mais cela ne fonctionnait pu. On a eu la confirmation depuis que Léa a fait 3 codes faux et donc que la carte est bloquée. Du coup, ça complique beaucoup les achats il va falloir faire des virements sur les comptes personnels.


Une fois à la guesthouse, Rat nous attendait avec le repas tout prêt comme d’habitude. On va finir par s’y faire à ne rien préparer et à ne pas faire la vaisselle. J’étais déjà pressée d’être le lendemain pour revoir les enfants. Nous devons acheter des tableaux, des haut-parleurs et une nouvelle pompe à eau assez rapidement en plus. Beaucoup de membres du bureau sont à l’étranger actuellement ce qui complique les démarches avec la banque.

Lundi matin, après cette pause de deux jours, nous avons repris nos activités, le « physical work » comme dit Song qui consiste à peindre la plus part du temps. La deuxième classe est presque achevée. Le mur pré-dessiné par Sophia est terminé. Nous y avons écrit la devise de l’école « Spread the words, spread the love. » Les profs ont tous le t-shirt samart school avec écrit ça dessus. L’école est donc toute colorée. La librairie est finie. Les ouvriers l’ont peinte en bleu et maintenant nous devons dessiner dessus. Nous devons aussi dessiner pour décorer un peu la guesthouse et la terrasse. J’ai fait un petit panneau avec écrit « Leave your shoes here. » pour l’entrée. Il parle beaucoup de sa guesthouse. Il investit beaucoup dans le confort des futurs volontaires car il aimerait que cela devienne une sorte de mini hôtel. Il voudrait mettre une piscine mais on n’ose pas lui dire que c’est investissement inutile. Je n’arrive même pas à imaginer qu’une piscine puisse se retrouver à même pas 30 mètres de la cour de l’école où des enfants jouent et passent leur temps à mourir de soif ave cette chaleur. On ne sait pas comment lui faire comprendre qu’une piscine c’est superflu et que ce n’est pas ce que recherche les gens ici. Ceux qui veulent une piscine vont à Siem Reap.

L’autre jour, l’électricien installait des lampes autour de la guesthouse. Bon c’est pratique et beaucoup plus joli certes mais nous ça fait 1 semaine qu’on aimerait qu’ils installent des ventilos dans les salles de l’autre école. On est venu pour ça et parfois on a l’impression que la guesthouse est prioritaire. Je sais que c’est nécessaire pour subvenir aux besoins de l’école mais là c’est trop parfois. Aujourd’hui, nous avons pu constater qu’ils avaient été installer.

Le lundi après-midi, avec Edhyne et Marie on s’est attaqué aux tests car Song aimerait faire des tests pour harmoniser les classes, car il y en a qui devrait sans doute être dans le niveau en-dessous. Et il voudrait aussi faire un test pour les nouveaux entrants. Bref. Donc on a commencé ça. Je m’occupais du niveau 1. Ceux que j’ai souvent en cours avec Paul et Lorane. Edhyne du niveau 0 et Marie du niveau 3 (les grands). C’est là que l’on a pensé à faire des groupes de discussions pour ces derniers et que l’on a créé les premières fiches pour la semaine.

Faire les tests est vraiment difficile car l’on doit prendre en compte ce que l’on a observé, le niveau attendu, les indications des livres d’anglais. Tout cela ne correspond pas toujours. Nous allons les finir avant dimanche pour les soumettre aux professeurs lors de la réunion. Désormais deux fois par semaines nous faisons des débats avec les plus grands aussi. On a commencé mercredi par un sujet sur eux, ils devaient se présenter comme ça ils étaient en confiance puisque c’est du vocabulaire qu’ils connaissent, ensuite on a fait l’éducation. Je n’étais pas à ce cours j’étais partie à l’autre école avec Edhyne et Lorane. Dommage car j’avais énormément de questions, je ne comprends pas du tout comment ça fonctionne. Eux aussi posent des questions et s’intéressent. C’est vraiment super.

Lundi après-midi, Paul et Léa sont allés à l’autre école avec Lorane et Marie, moi et Edhyne ont est resté dans l’école de d’habitude. On a fait le cours des petits comme toujours car Serin n’était pas rentré. Et on a appris plein de mots khmers du coup. On commence à connaître quelques phrases : « Tchon Tchea barang » ça veut dire « ma nationalité est française. » et puis les formules de politesse bien sûr.

Mardi matin, Lorane a continué son alphabet. Et à la surprise générale (y compris la sienne), elle dessine vraiment très bien. Ce qu’elle a fait est superbe. Elle s’applique pour peindre tous les détails c’est top. Edhyne quant à elle a repris la peinture de Serey histoire de rendre ça un peu plus gay. Charly, le petit qu’Edhyne adore était encore là à jouer pendant que nous peignons. Je crois qu’il a arrêté l’école. Il passe son temps à mettre « Shape of you » ce qui fait péter des câbles à Lorane car elle en peut plus de cette musique et ici c’est l’heure nouvelle hymne nationale, ils l’écoutent en boucle. Je crois qu’on l’entend 10 fois dans la journée à la radio des ouvriers.

Le mardi midi a été très animé. Nous sommes allés chercher une noix de coco. Lorane, Edhyne et Marie ont demandé à Rat d’aller en chercher. Je les ai rejoint dès que j’ai su qu’elles y étaient parties. Quand je suis arrivée Serin le prof était perché dans le cocotier à 15 mètres de haut en train de tester quelles seraient les bonnes coconuts à attraper. Rat lui indiquait lesquelles choisir. Je crois que c’était au son que fait le jus de coco qu’elle arrivait à savoir. En les poussant avec son pied, il en a donc décroché 3. Il est monté à 15 mètres pour qu’on puisse manger de la noix de coco, j’étais trop gênée. Mais bon au final ça avait l’air de paniquer personne, lui il était hyper serein tout là-haut. Après ils nous les ont préparées. Mais le plus drôle ça été quand Lorane et Edhyne ont voulu essayé. Marie a filmé, la vidéo est mythique, j’en ris encore. Lorane au départ elle n’a pas bougé d’un poil mais ça posture était folle. Ensuite, elle a essayé sur un autre arbre et elle y arrivait mieux. Pour Edhyne, c’était plus compliqué car elle arrivait à monter avec ses bras mais le foulard qu’il utilise et qu’elle avait mis entre ses pieds glissait. Mais Serin a dit qu’il allait nous apprendre. Avec Marie, on se chauffe à essayer. Il nous a montré l’arbre où il monte normalement. Il est encore plus haut. Il fait au moins 20 mètres. Après Rat nous a dit que l’on pouvait rester chez elle, alors on a mangé de la noix de coco dans son jardin, il y avait ses filles et Charly, et Khum et les autres avec qui on est toujours en fin de compte.

Elle était toute contente d’être avec nous ça se voyait. Le soir, elle a mangé avec nous et elle nous a raconté que Monsieur Jack lui avait payé 6 mois d’école : 4 mois d’études et 2 mois d’entrainement dans un hôtel. Car elle adorait cuisiner et qu’avant elle était femme de ménage. Cela ne fait que depuis 1 an qu’elle travaille pour son frère. Je comprends mieux pourquoi elle aime tant monsieur Jack. Avant on rigolait en disant qu’elle le kiffait.

Le soir nous sommes allés à l’autre avec Edhyne, Lorane et Marie. Nous avons passé une heure a nettoyé les toilettes. A la base, Edhyne et Marie devaient assister au cours mais finalement elles nous ont aidé et on a mis une heure à le faire. On a assisté les profs pour les deux heures suivantes. Avec Marie, on a rejoint les filles et Mengchou pour son dernier cours où on a chanté une chanson. Elle est tellement douée Mengchou en prof. Elle se débrouille trop bien. Dire qu’elle a que 19 ans. Puis, on est rentré avec Monsieur Li et l’un des élèves en moto, à 3 sur une moto alors qu’il pleuvait et qu’il faisait nuit. Normal ici.

11

Quelle belle journée aujourd’hui ! Il faisait beau mais pas trop chaud, on avait bien dormi et je savais qu’on allait rester à l’école où on loge tous ensemble. Bref tout allait bien. Après le petit-déjeuner nous avons repris la peinture. Avec Marie, nous avons entamé la peinture de la devanture de la nouvelle librairie. Edhyne et Lorane achevaient leur bel alphabet dans la seconde classe et Paul préparait le test du niveau 2. Avec Marie nous avons suivi le dessin d’Edhyne, nous avons écrit « Welcome to the Library-Office ». Lorsque Song est arrivé, il est allé voir Edhyne et Lorane et les a félicités pour leurs dessins. Ensuit il a dit à Edhyne que ce que nous avions fait ne correspondait pas à ce qu’il voulait. Il nous a fallu réécrire le « Library-Office » après-manger. Au final on l’a refait et il nous a dit les autres dessins qu’il voulait. Il nous donne beaucoup de travail pour la peinture mais il en dit peu sur ses besoins administratifs mis à part le book, les tests et le power point que nous avons commencé à faire. Bon, demain les filles arrivent. Nous on va peindre encore le matin. J’espère qu’on reste dans cette école, même si les autres sont mignons, ce n’est pas pareil. Cet aprèm Charly était encore avec nous, à jouer pendant que l’on peignait, alors Edhyne lui a donné des bouteilles d’eau vides à peindre pour que l’on puisse fabriquer le chamboule-tout. Khum et Srei Peit l’ont rejoint. Lorane nous a fait don de 3 paires de chaussettes pour pouvoir faire une balle. A 17h Edhyne et Lorane ont arrêté de peindre car les cours allaient commencer. Avec les autres nous sommes partis à l’école. Paul et moi avons pris en charge la classe que nous adorons tant. C’était mercredi donc nous avons fait des révisions de vocabulaire puis un jeu. Tous les élèves étaient là. Le jeu consiste à les faire venir au tableau, on dicte un mot, c’est le premier qui arrive à l’écrire correctement qui gagne. Paul a fait la 2e heure avec Sarin. Pendant la 3e nous avons commencé les fameux groupes de discussion. C’était hyper sympa, ils étaient enthousiastes et posaient plein de questions. On pouvait vraiment bien parler avec eux et c’était tout aussi enrichissant pour nous.

On ne connait pas beaucoup leur vie finalement. Certains sont à l’école, d’autres ont fini le lycée et travaillent, d’autres encore ne vont plus à l’école depuis longtemps et doivent chaque soir trouver le temps de revenir à Samart School car le reste de la journée ils le passent à aider leurs parents. On a appris pas mal de choses, notamment sur leurs ambitions, et leurs projets. Beaucoup de ceux avec qui j’étais voulaient partir visiter l’Espagne car ils sont tous fan de foot ici, même Serei nous a dit qu’elle adorait ça. C’était super on a aussi pu leur dire notre quotidien : comment les gens se déplacent en France… On leur a expliquait qu’en soi les transports ne sont pas dangereux, sauf en ce moment avec le terrorisme. Bref c’était une super expérience.

Jeudi matin j’ai continué de peindre les murs de la librairie avec Marie, j’ai passé 1h a dessiné le drapeau cambodgien et quelques enfants en uniforme. Le drapeau cambodgien représente le temple d’Angkor Wat. Song m’a dit le lendemain que c’était très réussi. Tant mieux que ça lui plaise, ça nous évite de devoir recommencer comme la veille. Léa et Marie étaient partis avec Song pour aller chercher Jeanne et Caro qui arrivaient à 9h50 à Siem Reap. Elles sont passées chercher des cartes sim et de l’eau et on tentait de réutiliser la carte car la banque nous avait dit de retenter d’utiliser la carte. Ça n’a pas fonctionnait, le code était faux, la carte est bel et bien bloquée ! Il va falloir que l’on fonctionne avec des virements sur nos comptes respectifs. Ça complique les choses, car on ne peut pas acheter, les tableaux, les haut-parleurs ainsi que les cahiers et les crayons nécessaires aux cours.

Les filles commencent à peindre les murs en face de la guesthouse.

Edhyne et Lorane ont continué leur peinture, et Paul les tests que l’on devait rendre dimanche dernier si possible. Les filles sont arrivées à midi à la Guesthouse, passé les documents à remplir et le paiement des chambres, nous avons tous pu manger ensemble. Elles étaient très fatiguées alors, après un rapide coup d’œil à nos peintures, elles sont allées dormir. Lorane, Edhyne, Marie et moi avons continué nos peintures. A 17H, avec Léa, Jeanne, Caro, Edhyne et Lorane nous sommes partis à l’autre école. J’ai passé 3h de cours à assister Yama, j’adore ses élèves, ils sont adorables. Pendant la première heure, Sojnai (la prof des plus grands de l’autre école) est venu nous voir pour nous dire que son père avait eu un problème dans la nuit. Je n’ai pas tout compris mais en tout cas il était malade. Elle nous a demandé d’assurer son cours, du coup Léa, Jeanne et Caro sont repartis. C’était bien pour les filles car elles pouvaient plus participer au cours que si elles étaient restées à l’autre école. Ils ont refait des groupes de discussion, cette fois sur l’éducation. J’aurais eu plein de questions à leur poser donc je pense que j’en reparlerai avec Serei.

A la fin du cours avec Yama j’ai retrouvé Edhyne qui aidé monsieur Ly pour un cours particulier. Elle avait passé 3h à remplacer un prof absent ce jour-là, elle a assuré. A la fin de mon cours, on est allé voir Lorane et Mengchou qui était avec la dernière classe, avec qui on a appris « Yesterday Once More » des Carpenters. On est arrivé en chantant dans la classe avec Edhyne donc ils ont tous repris le refrain avec nous. Puis on est rentré en moto avec Mister Ly et Proom le mari de Rat et un des élèves de Yama avec qui j’étais dans le dernier cours et qui s’est proposé de me ramener. Quand on est revenu il y avait une coupure d’électricité, on a tous mangé ensemble à la lumière de nos téléphones. Samedi matin, après le petit déjeuner, Rick et son collègue sont venus nous chercher pour aller à Siem Reap. La veille nous avions proposé à Serey de venir avec nous. Rat est venue aussi avec toute sa famille. Proum a fait un troisième tuktuk car il en a un. Du coup Mey et Srey Léa étaient là aussi. On est tout d’abord allé au marché de Siem Reap car Jeanne et Caro n’y étaient pas encore allées. Les petites n’y étaient jamais allées, elles sont venues avec nous. Serey non plus n’était jamais allée au marché. Proom est resté gardé son tuktuk. Nous avons passé 1h30 dans le marché. Jeanne a acheté plein de choses. Elle a rapidement compris comment négocier. Caro s’est acheté une paire de lunettes de soleil. Rat et Serey aussi. Mais elles ont pris de fausses lunettes de vue pour se protéger de la poussière lorsqu’elles sont en scooter. Les routes ici sont tellement poussiéreuses.

Après le marché nous sommes allés manger à Khmer Kitchen, le restaurant que nous avions déjà tester sur les conseils avisés de Reak. On a tous mangé ensemble. C’était super sympa. Ça faisait tellement plaisir d’être tous ensemble et de les voir toutes contentes. C’était une vraie sortie pour eux, on était encore pourtant si près de chez eux. Rat avait l’air heureuse.

Nous avons payé le restaurant bien sûr car même si les repas ici avoisinent les 5 dollars, cela représente une somme vraiment importante pour une famille de 4 personnes. Et puis au-delà de ça, nous étions ravis de les inviter. Elles n’avaient pas l’air mal à l’aise avec l’idée donc nous avons passé un très bon moment. Les petites n’avaient jamais mangé au restaurant. Serey quant à elle n’avait jamais vu Pubstreet et le marché de Siem Reap. Elle était déjà venue dans le centre de la ville mais elle venait uniquement pour les études, elle ne s’y était jamais vraiment baladé.

West baray

Apparemment dès que Rat a dit à ses filles le vendredi soir que nous allions nous baigner à West Baray, elles étaient toutes excitées. Ça fait trop plaisir. Vers 13h45, nous avons rejoint les tuktuks et Proom et sommes partis en direction de s qui est situé à environ 25 min du centre-ville. J’ai lu dans les guides que c’est une réserve d’eau qui fait office de piscine municipale pour les locaux. Au début, certains d’entre nous avaient peur que l’eau ne soit pas assez propre pour que les touristes s’y baignent mais finalement il y en avait quand même. Même si c’était assez typique et que nous étions majoritairement entourés de cambodgiens. Nous avons acheté quelques bières et quelques glaces avant d’arriver car Reak nous a dit que c’était moins cher.

Ensuite, nous sommes tous descendus des tuktuks pour qu’ils puissent atteindre la fin du chemin. Nous sommes arrivés en haut d’un énorme barrage. C’est une réserve d’eau qu’après la saison des pluies qui vient débuter. Il n’a pas plu ce samedi. C’était super. D’ailleurs rien à voir mais le wifi remarche dans l’autre école, cela va donc devenir plus facile de publier. Je pense essayer de publier jeudi prochain. Nous avons dû descendre des sortes de rondins en bois pour accéder à la plage. Certains les ont appelés des escaliers moi je parlerais plutôt d’échelle car c’était vraiment très pentu.

Petite aventure pour atteindre la plage.

Il y a eu une grosse tempête ce soir qui a coupé l’électricité de toute l’école pendant 2h. Du coup, maintenant nous avons le droit à la sérénade des grenouilles.

Caro, Paul, Proom, moi et les petites sommes passés par les vrais escaliers sauf que la surprise finale fut que les dernières marches étaient aussi pentues que celles que nous croyons éviter au départ. Enfin, nous avons fini par rejoindre la plage sans de véritables encombres.

Il y avait beaucoup de cambodgiens qui se baignaient dans le lac mais aussi quelques occidentaux ce qui quelque peu rassurer les réticents. Après avoir lavées des bouées pour quelques centimes, nous sommes partis à l’eau. Jeanne et Léa nous ont rejoint quelques minutes après.

Mey et Srei Leah avaient peur car elles ne savent pas nager. Nous voulions leur apprendre quelques bases avec Edhyne, nous avons donc un peu insisté mais elles préféraient rester au bord. Mey qui pourtant d’habitude est assez casse-cou n’a vraiment pas voulu cette fois-ci. Cela faisait beaucoup de premières fois pour une seule journée. Avec Lorane, on a voulu se mettre à deux sur une seule bouée ; une idée de Lorane bien sûr. Après elle a voulu se mettre debout pour faire une bombe mais quand elle a sauté la bouée et le truc en métal pour le gonfler m’a tapé dans le genou. Bref, plus de j’ai juste un bleu et une petite écorchure mais vu la couleur de l’eau à West Baray, Lorane et Marie m’ont rapidement dit de désinfecter en arrivant.

Nous avons joué près de 2h 30 dans l’eau avec les petites. Tous les autres du groupe étaient posés sur les hamacs (les tuktuks, Rat, son mari, les filles et Serey) à l’ombre dans des sortes de petites cabanes en bois. On était vraiment bien à ce moment-là. C’était parfait. Reak avait acheté quelques bières, des criquets et des larves de papillon. On était tous ensemble, tranquilles, sans préoccupations. Ça faisait tellement plaisir d’être avec Rat et Serey loin de l’école et du quotidien. Elles étaient détendues et heureuses. Le soir, nous avons quitté West Baray vers 17h30.


Nous avons rejoint le centre de la ville pour récupérer notre linge et nous sommes rentrés tous ensemble. Rat n’a pas mis longtemps avant de nous appeler pour manger. Je suppose qu’elle avait déjà tout préparé avant de partir. Les petites étaient ravies de leur journée et Rat a dit que cela lui avait fait comme une vraie journée de vacances, elles étaient contentes ça se voyait. Et nous aussi. Le fait qu’elles viennent à rendu la journée encore plus parfaite à mes yeux.

Le soir, nous n’avons pas trainé à aller dormir. Song n’était pas là.

Dimanche matin, il y avait une réunion avec Song et les professeurs. Rat y était aussi. Nous souhaitions être là alors nous avons annulé notre nuit d’hôtel sur Siem Reap. La réunion débutait à 7h30 mais nous n’y sommes allés qu’après le petit déjeuner, vers 9h15.

Au début, il n’a pas été très cool car il a continué de parler en khmer. Tout le monde nous avait saluer sauf lui il continuait son debrief sans même nous regarder. Finalement, il a fait une bonne partie de la fin de la réunion en anglais. On a eu le droit au rappel des règles concernant les professeurs. Ensuite, il a distribué les paies. Serey avait l’air satisfaite. Rat également. Iama a été augmenté. Sarin lui il a eu une paie bien inférieure à celle des autres, je croyais que c’est pour les heures qu’il manque et que l’on fait à sa place avec Paul. Mais en fait, j’ai eu la réponse un peu plus tard. Song nous a expliqué que Sarin et ses frères et sœurs vivaient à côté et étaient orphelins. Qu’ils les aidaient, qu’ils payaient aussi les frais d’universités et les livres dont Sarin a besoin. En fait, je crois que c’est lui son sponsor. Ici, beaucoup ont quelqu’un qui les supporte pour garantir leur accès à l’éducation et d’après ce que nous a raconté Song, il s’occupe d’eux. Donc c’est surement pour ça qu’il est moins payé. C’est une supposition.

Je ne pense pas que Song sache que Paul et moi faisons vraiment le cours tout seul car il n’est jamais là, donc il ne voit pas. Et Serey est l’amie de Sarin je doute qu’elle n’aille tout répété à Song. Je pense qu’il ignore vraiment que Sarin n’est vraiment jamais là pour la première heure. Enfin, après nous avec Paul on adore s’occuper de sa classe ça ne nous gêne pas. Sarin au niveau de sa paie il en a plus rigolé qu’autre chose, ce qui n’a pas été le cas de Mengchou. Elle s’est mise à pleurer quand Song lui a donné son enveloppe. Il ne l’a pas augmenté. Il lui a fait énormément de reproches. Ils ne s’entendent pas avec Song ça se voit. Elle nous a expliqué après que beaucoup de professeurs n’appréciaient pas le management de Song et que c’était en grande partie pour cette raison qu’ils partaient tous. Apparemment, il passe son temps à lui faire des reproches et à promettre des augmentations alors qu’elle n’en voit jamais la couleur. Iama est arrivé il y a 4 mois et a déjà été augmenté. Pour avoir assister à leurs cours respectifs, je trouve incompréhensible l’attitude de Song. Il augmente Iama alors que ce n’est pas spécialement le meilleur prof et qu’il est assez paresseux par moment. Alors que Mengchou, ses cours sont géniaux ! J’adore ce qu’elle fait. C’est vivant. De plus, elle a un meilleur niveau que la plupart des professeurs ici. Elle mérite de rester et d’être augmentée. Elle nous a ensuite expliquer que ce n’est pas vraiment Song qui décide de la virer mais que c’est sa décision. Elle ne supporte plus l’attitude qu’il a avec elle. Song a vraiment un souci avec la communication que ce soit avec nous ou avec son équipe. Parfois, je me dis qu’il a un vrai problème avec les femmes qui réussissent et qui étudient, typiquement ce que Mengchou représente. Heureusement que Rat, sa sœur, passe au-dessus de ça et tente d’apprendre l’anglais, le français. Pauvre Mengchou. On ne peut rien faire nous. Ici, on est en stage et même s’il nous place souvent au-dessus des professeurs, on reste ses stagiaires, on ne peut pas tout se permettre non plus. Notamment, critiquer son management et son manque de communication qui nous empêche pourtant bien souvent d’avancer dans nos projets comme on le souhaiterait.

Je comprends mieux maintenant pourquoi il ne voulait pas qu’on se rapproche de son équipe lorsque l’on a parlé de créer une conversation facebook. J’ignore les besoins réels de Mengchou, je ne sais pas si cet argent est une nécessité pour sa famille mais ce que je sais en revanche c’est que pour l’avoir vu enseigner : cette fille est née pour ça ! Et il va perdre beaucoup en la laissant partir. Elle a décidé de partir à la fin du mois. Nous lui avons dit ce que nous pensions d’elle et que c’était la meilleure. C’est l’une des rares choses que nous puissions faire. Ça fait trop longtemps qu’elle reste pour faire plaisir à ses élèves parce qu’elle les adore. Elle ne tient plus.

Après la réunion, nous lui avons posé plusieurs questions pour les futurs investissements et notamment le wifi. Il m’a dit qu’installer le wifi reviendrait environ à 700 dollars. Nous avons la somme suffisante avec l’association. Et ce serait un véritable investissement utile et durable pour l’école, la guesthouse et le village en général. Ce serait super qu’HOPE finance ce projet alors on va essayer de se renseigner et de lui en reparler. On va aussi tenter d’avoir une discussion claire sur les choses qui ne vont pas avec lui. Car ce n’est plus tenable. Je trouve que ça nous ralenti trop.

L’installation du wifi coute très chère car il faut installer des câbles pour amener internet jusqu’au village. Ainsi, Rat et les autres pourraient avoir accès à internet plus tard si nous leur acheter un abonnement. Ici, c’est beaucoup moins cher.

Après cette réunion, nous sommes tous allés manger. Puis avec Lorane, Marie, Edhyne et Paul nous nous sommes mis à regarder Tarzan en attendant de partir jouer au foot et au volley avec les autres. Sarin devait venir nous chercher. Mais vers 14h30 il y a eu une énorme averse avec de l’orage qui a duré 1h30 au moins alors nous n’y sommes pas allés. Nous avions aussi prévu d’aller montrer le coucher de soleil à Jeanne et Caro mais le temps n’était pas au rendez-vous. Après le premier dessin animé, on s’est mis à regarder la princesse et la grenouille histoire de continuer dans les classiques Disney. Mais au bout d’une demi-heure de film, Song a débarqué pour utiliser les toilettes avec 2 amis à lui australiens. Il y avait parmi eux le fameux Liam qui a été volontaire 2 ans à Samart School et qui aujourd’hui tient un hôtel dans le centre de Siem Reap.

Ils nous ont donc proposé de venir boire quelques bières avec eux et de déguster de la grenouille grillée près de la nouvelle librairie. On a tous goûté et franchement c’était vraiment bon. Les autres se sont levés de leur sieste un peu plus tard et nous ont rejoint. Quelques minutes après on a repris notre visionnage de dessin animé, tous ensemble cette fois-ci. Après avoir joué un peu à la corde à sauter avec Srei Ka et Keil nous sommes allés manger, il était 18h30. Nous n’avions quasiment rien fait de la journée. Il était très tôt mais Rat pouvait ensuite être tranquille et profiter de la fête qui avait lieu chez Kemeang non loin de l’école où tout le village était invité, nous y compris. Song était déjà bien attaqué lorsqu’il y est allé. Le mari de Rat avait promis de s’occuper de ses filles et au final quand elle est rentrée chez elle, elles étaient seules. Du coup, elle n’était pas super bien. On lui a dit d’aller se reposer et qu’elle ne s’inquiète pas pour Mey elle était à la fête. Cela faisait depuis le samedi matin 4h qu’il y avait du bruit dans le village : d’abord parce que quelqu’un était décédé donc il avait prié pendant 6h d’affilées, puis avec la fête. Nous n’en pouvions plus.

La journée du dimanche est donc passée relativement lentement. C’était la première fois que nous restions véritablement dans le village le weekend à ne rien faire mais c’était sympa de se poser un peu.

12

Le lundi matin, nous avons continué notre peinture murale pour la librairie avec Marie. Caro et Jeanne ont continué la 3e salle. Les dessins de Caro sont superbes, ils sont propres, ça fait vraiment bien ! Jeanne, quant à elle, a fait un panneau avec les chiffres, en anglais of course ! Lorane et Edhyne ont dessiné sur le mur en face de la terrasse de la guesthouse. C’est top ce qu’elles ont fait, une foi peint ce sera superbe.

En fin de matinée, un petit nouveau est arrivé. Il s’appelle Joris, il est italien. On a tous cru qu’il était australien car ils sont fréquents et qu’il est grand et blond aussi et parle bien anglais surtout. Mais non il est européen comme nous. Il a une amie qui vient de Rennes BS, il connait bien la France. Franchement, il s’est très vite intégré car il est hyper drôle et super sympa. On l’a tous adoré. Il ne restait que 3 jours malheureusement. Il part ensuite pour Hanoï puis au Japon. Nous avons mangé tous ensemble donc. Ça fait bizarre d’être autant mais c’est plutôt cool ! Rat s’est présenté et il a été pas mal surpris par son prénom. L’après-midi, tout le monde a fait une petite sieste sauf Marie, Edhyne et moi. Vers 14h, alors que nous préparions le cours pour les plus grands pour le soir, nous avons vu débarquer 2 jeunes filles de notre page en tuktuk. Elles étaient françaises. Elles viennent de Nice. Elles nous ont raconté tout ce qu’elles avaient déjà visité au Cambodge et que l’ambiance touristique de Siem Reap les avait rapidement agacés. C’est pour ça qu’elles voulaient chercher à se rapprocher d’un village et à participer dans une ONG ou une école.

Elles veulent bosser dans le tourisme solidaire alors elles ont adoré l’idée de Song. Elles voulaient restées 2 semaines. Mais elles pensaient que c’était gratuit. Quand elles ont su le prix, elles se sont refroidies direct. Pour nous, ça ne nous paraît pas cher car les ¾ sont payés par l’association. Mais pour elles, ce n’était pas possible. Donc elles sont parties dans le village pour trouver un endroit où dormir. Elles ont finalement trouvé une école à 20 min d’ici qui propos de faire la même chose mais qui les fait payer que 4 dollars la journée, Song ne les a finalement pas croisées car il devait revenir à 15h mais il est rentré vers 18h. Elles étaient reparties. Apparemment, le monsieur qui les accueille a d’abord hésité car il avait peur des représailles de Song. Je pense qu’Edhyne a raison, il a dû donner des conseils aux habitants des alentours pour qu’il fasse passer le message qu’il propose des chambres. Le lendemain soir, les filles ont voulu revenir nous voir à la guesthouse car les autres les ont croisées sur le chemin de l’école mais Song les avait vu marchant sur le bord de la route et il les avait fait monter dans sa voiture. A ce moment-là, Iama ramenait Jeanne et Lorane et il a reconnu la plaque d’immatriculation donc il a fait signe de s’arrêter à Song et les filles sont direct descendues de la voiture. Elles sont rentrées seules jusqu’à leur école. Le lundi soir, avec Léa, Edhyne et Paul nous sommes restés dans cette école. Les autres et Joris sont allés dans celle qui est à 20 min. Ils ont remis le wifi donc Caro a pu avoir enfin accès à ses messages. Du coup, elles connaissent mieux les élèves de l’autre école avec Jeanne et elles s’y attendent comme nous avec ceux de la première école. C’est cool on arrive bien à se diviser comme ça.

Avec Paul, on a fait la classe car Sarin n’était pas là et Edhyne et Léa étaient avec la classe de Serey qui elle est toujours là. De notre côté, on a révisé du vocabulaire et fait un jeu « point the word ». Ils adorent jouer à ça. J’avais Mey dans mon équipe pourtant c’est la team de Paul qui a gagné. Sarin est arrivé pour le cours suivant. Paul est resté avec lui. Et donc avec Edhyne nous avons commencé à écrire au tableau pour préparer le cours des grands sur le present perfect. On a fait le cours avec Edhyne. Ils n’étaient pas très nombreux car il a énormément plu. Tellement que l’électricité a coupé dans l’autre école. Ils ont fait le cours à la lumière de leur téléphone portable. Ils sont rentrés avec Song heureusement car il était sur place. De notre côté, il y avait quelques coupures mais c’est rapidement revenu heureusement. On avait tout de même quelques gouttes d’eau qui avec le vent entrait dans la classe. Les éclairs étaient impressionnants. Le soir avec Paul, Lorane et Edhyne ont voulu regardé un film mais on s’y est mis tard du coup on a passé tout un moment à discuter dans ma chambre jusqu’à 1h.

Le mardi matin, comme toujours nous avons continué la peinture. La librairie est achevée. Edhyne et Lorane ont fini de dessiner le mur de la guesthouse. Marie et Joris sont partis au marché avec Rat, Srei Leah et Serey. Joris était curieux de voir comment cela se passait car c’est un marché typique. Paul s’occupait de faire le book.

Les tests pour les niveaux sont prêts. Nous les avons donnés à Song mercredi matin, il va essayer de mettre ça en place pour qu’ensuite on puisse connaître le niveau des nouveaux, modifier un peu les classes pour qu’elles soient plus homogènes et ensuite nous rachèterons des workbooks adaptés au niveau programme. Il ne nous reste qu’un mois alors il faut que le toit avance et se passe rapidement. Le matin, on a peint et en fin de matinée Khum est arrivée.

Après le déjeuner, nous avons eu une mauvaise surprise en retournant à l’école. D’habitude, nous laissons toujours les pinceaux et la peinture dans la 3e salle de classe où il y aura bientôt la salle informatique. Mais ce jour-là, nous l’avons regretté. L’un des enfants qui traine toujours dans l’école avait mis des traces de sa main partout sur le beau mur de main que nous avions fait tous ensemble. Alors avec le peu de peinture bleu qu’il nous restait nous avons recouvert les traces avec Edhyne, Lorane et Marie. Heureusement, ça n’a pas trop mal marché.

J’étais dégoutée en découvrant ça. Surtout que l’on ignore lequel d’entre eux a fait ça. Mais on connait le groupe d’enfants qui joue toujours autour de l’école. Ce ne sont même pas des enfants de l’école. Eux, ils ont beaucoup plus de respect, ils n’auraient jamais fait ça. Après avoir arrangé ça, avec les filles nous nous sommes mis en tête d’accrocher les petits panneaux que j’avais peint il y a près de 10 jours. Dessus, il y a écrit « Leave your shoes here. » c’est pour la guesthouse. On a dû mettre au moins 30 min à accrocher ça dans la brique tellement c’était compliqué avec leur clou. Finalement, Marie a réussi au bout d’un long moment et de plusieurs essais, on avait super chaud après.

Je m’arrête juste un instant car les enfants viennent de débarquer devant la guesthouse déguisés en cetelem avec plein de branches et de feuilles de bananiers. Caro est partie jouer avec eux avec les ballons que Jeanne et Léa sont allés acheter ce matin.

Après avec Mey, Khum, Riet et son petit frère, on a joué au « Chamboules tout » que l’on avait peint l’autre fois avec Charly et que Marie et moi avions remplis de sable avant d’aller manger ce jour-là.

Ensuite, nous avons pris des marqueurs et sommes allés dans la salle de classe. Mey voulait faire un « point the word ». Il y a que Mey pour demander de faire ça en plein milieu de l’après-midi alors que ce n’est pas sur une heure de cours. D’ailleurs, hier soir, quand avec Edhyne nous étions en train de faire la vaisselle pour que Rat se repose, cette dernière nous a raconté que Mey était chaque mois la première de sa classe. Et que sa maman lui disait toujours que si elle finissait première elle lui achèterait un matelas car ils dorment sur des sortes de paillasses et elle a très mal au dos dessus. Rat est tellement désolée à chaque fois car Mey est première à Samart school et à l’école khmer mais elle n’a pas de matelas. Ça nous a tellement fait de la peine avec Edhyne qu’on s’est dit que ça pourrait être ça notre cadeau collectif pour Mey avant de partir. Il faut qu’on se renseigne des prix.

Chamboulles tout !

Bref. Donc avec Lorane, Joris, Marie et Edhyne ont été dans la salle de classe pendant que Mey et Khum s’amusaient au tableau. Les autres étaient à la sieste. Elles ont écrit nos prénoms en khmer et les chiffres aussi. C’était une superbe après-midi. Léa, Jeanne et Caro sont parties plus tard dans l’après-midi avec Song pour acheter des hauts parleurs. Il n’a pas semblé très disponible. Il avait une réunion après alors il a voulu expédié la course.

Au final, elles ne sont revenues qu’avec de la peinture car il n’a pas voulu revenir dans le premier magasin où elles avaient trouvé ce qu’elles voulaient. Elles sont rentrées assez agacées.

Cléa en khmer apparemment.

Vers 17h, on est parti en classe. Avec Paul, Marie et Edhyne, on est resté au village. Les autres sont parties plus tôt à SpeanKaek. Avec Paul on a assisté Sarin car il était là cette fois. Il ne doit pas avoir cours le mardi alors on a fait des révisions pendant qu’on lui montrait le « final » que j’avais préparé la veille. Il nous a dit que c’était parfait mais qu’il devait d’abord leur apprendre comment dire l’heure en anglais. Je croyais qu’ils savaient car Mey me l’a déjà dit mais bon apparemment non. Pendant qu’il préparait un cours pour leur expliquer avec Paul on s’occupait des enfants puis il a expliqué tout ça pendant 30 min ce qui nous a amené à 18h30. Le cours a fini avec une demi-heure de retard. Ils étaient hyper attentifs. On a trop ris à un moment car Sarin me demande si ce qu’il avait écrit au tableau était juste, et ce n’était pas le cas alors je le corrige et là il me montre le mur qu’on avait peint quelques semaines avant : il y avait une énorme faute ! On a rigolé avec Paul en lui expliquant que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas révisé l’heure dans le groupe.

Pour l’heure suivante, Paul est resté avec Sarin comme d’habitude. Avant que je parte, Sarin nous a expliqué comment dire l’heure en khmer pour qu’on puisse le faire réviser aux enfants le lendemain. Le troisième cours c’est surtout Edhyne et Marie qui l’ont géré. Toujours sur le present perfect. On a appris que la prof des plus grands ne serait pas là à 16h50 donc on a préparé un cours en speed à base d’exercice sur la leçon de la veille. Moi je me chargeais de venir expliquer plus particulièrement à ceux qui n’étaient pas là le lundi ou à ceux qui n’avaient toujours pas compris. Il n’y a pas de temps dans la langue khmer donc c’est difficile pour eux.

D’ailleurs Mengchou va vraiment partir de l’école. Elle a quitté la conversation Facebook que nous avons faite avec les profs. C’est tellement dommage qu’elle parte. Pour elle comme pour ses élèves.

Caro qui réussi la prouesse d'un château de cartes sous le ventilo.

Mercredi matin, nous avons eu une réunion avec Song. C’était nous qui lui avions demandé la veille de se réunir le lendemain après le petit déjeuner. Elle s’imposait. On ne le voit tellement jamais que nous avions fait une liste des choses dont nous devions lui parler le dimanche matin lors de notre réunion d’équipe. On a abordé plusieurs thèmes : le paiement du logement, le partenariat avec HOPE de l’année prochaine, le gaspillage d’électricité (on s’est engagé à veiller sur la bibliothèque et à bien faire attention à ce qu’elle ne soit pas allumée la nuit), son projet de piscine que l’on trouve dérisoire, son manque de communication qui nous pèse énormément. Il nous a dit que l’idée de la piscine était abandonnée et qu’il y aurait juste un petit point d’eau. Les ouvriers ont commencé le chantier cette semaine nous verrons bien ce que ça donne. La réunion s’est plutôt bien passée. Joris a appuyé nos remarques car pour lui c’est plus facile. N’étant pas stagiaire et repartant le jour même il pouvait parler librement. Song nous a écouté. Tout s’est bien passé. C’est surtout Marie et moi qui avons parlé, Edhyne, Joris et Paul sont aussi intervenus. Song avait l’air soulagé finalement qu’on parle à cœur ouvert comme ça. Au final, nous l’étions également. Il est plus détendu maintenant. Il sourit quand il vient nous voir, il nous demande ce qu’on fait, comment on va etc. Il est comme lorsque nous sommes arrivés. L’atmosphère est beaucoup plus agréable. C’était devenu insupportable car on ne le voyait presque plus, on devait se débrouiller seuls, on devait comprendre seuls ce qu’il fallait faire pour l’école et attendre des jours pour faire valider un projet. Ensuite, on a repris la peinture jusqu’à midi et Jeanne et Léa sont parties en ville avec Song. Elles ont ramené des jeux, des cahiers, des crayons, elles ont commandé les tableaux pour les classes car il faut vraiment les changer. Surtout, elles ont acheté les haut-parleurs pour que les enfants puissent enfin écouter de l’anglais avec un bon accent. Depuis cette réunion, il est vraiment beaucoup plus avenant avec nous, c’est beaucoup mieux.

L’après-midi, Lorane avait proposé que nous alliâmes tous visiter un orphelinat non loin de l’école de Speankeak car elle a rencontré un jeune qui y habite et qui depuis 2 jours est professeur à l’école. Léa, Paul, Joris et Jeanne y sont allés cette après-midi-là. Nous avons fait deux groupes pour que Song ne sache pas que nous étions partis. Le jeune qui nous en avait parlé avait bien dit à Lorane d’éviter d’en parler à Song. Donc pendant qu’un groupe était là-bas, avec Caro, Marie, Lorane et Edhyne, nous nous sommes mises à faire les textes en anglais pour le book. Ils sont revenus vers 17h mais le jeune les a déposés à l’autre école donc ils y sont restés pour le soir. Du coup, avec Sarin on a fait le cours sur l’heure pendant que Marie et Caro assistaient Serey et que Lorane et Edhyne continuaient de peindre la fresque de la guesthouse. On a fait une pause à la deuxième heure comme toujours. On a joué avec Mey, Khum et Charly. Puis on est parti donner le cours des grands car lundi soir Sonjai n’avait pas pu finir son examen à cause de la tempête, elle était donc aussi absente ce mercredi. A la fin du cours, Serey a chanté. Puis ils ont tous insisté pour que l’on chante à notre tour. On a réussi à y aller avec Edhyne et Lorane. On a chanté « Champs-Elysées ». Personnellement, j’attendais qu’une seule chose c’était qu’on puisse finir ça rapidement. J’ai eu trop peur de devoir y aller toute seule car Serey disait que je connaissais « yesterday once more » vu qu’on en avait parlé ensemble quelques fois avant. Notre chanson les a fait plus rire qu’autre chose je crois mais ils étaient contents qu’on chante aussi. Après nous sommes rentrés à la guesthouse et nous avons attendu l’autre groupe pour manger. Joris était parti, il avait un avion pour Hanoï le lendemain. On a regardé « Gran Torino » tous ensemble après le repas et on est allé se coucher.

Jeudi matin, on a continué la fresque de la guesthouse avec Lorane et Edhyne. Marie, Caro et Paul s’occupaient de poursuivre la rédaction du book. Jeanne et Léa peignaient les pneus que Song a acheté. On ne sait toujours pas pour quelle raison d’ailleurs. A 14h, avec les filles, nous sommes allées à l’autre écoles pour rejoindre Sukun afin d’aller à l’orphelinat. C’est environ à 15 min de Speankaek village.

L’établissement accueille une trentaine de garçon orphelins. Ils les éduquent et ils leur apprennent à tailler dans le cuir. Ils fabriquent des boucles d’oreilles, des portes clés mais ils font aussi de superbes tableaux en transperçant le cuir et en le mettant sur un fond blanc. C’est magnifique ce qu’ils font et ça demande énormément de patience. Le principe est que l’orphelinat fonctionne grâce aux ventes de ces produits mais que 20% est reversé à chaque enfant sur un compte épargne qu’ils pourront utiliser après pour financer leurs études à l’université. Le concept est génial et durable surtout. Ils ont l’air vraiment épanouis là-bas et surtout ils sont doués. L’orphelinat a ouvert en 2002 et a été créé par un homme qui lui-même était orphelin et qui avait appris à tailler dans le cuir pour se sortir de la misère. En arrivant, on a donc pu s’asseoir avec 5 d’entre eux et ils nous ont montré comment faire. Il faut un peu de temps pour avoir le coup de mains. C’est un véritable jeu de patience. On a fait ça pendant 2 heures alors que chacun d’entre eux taillaient notre prénom dans le cuir. Ce qu’ils avaient fait était superbe. Après ils ont recouvert le cuir d’une peinture noire. Pour le faire, nous avons dû changer de pièce et passer dans les dortoirs. Tous les lits deux places étaient collés côte à côte. Nous sommes arrivés près des douches et de la pièce qui semblait servir de cuisine. C’était vraiment sale. Bien différent de la « boutique » dans laquelle nous étions restées quelques heures. Les filles nous avaient dit que les locaux des douches étaient récents. C’était pourtant déjà vraiment très abimé. Je n’aime pas me dire qu’ils vivent ici tous les jours. Ils n’ont pas l’air malheureux mais tout de même leurs conditions même si elle est bien meilleure que d’autres n’est pas descente. Enfin, ils ont un toit et à manger tous les jours. Ils peuvent se doucher et aller à l’école. C’est beaucoup plus que nombre d’entre eux ici.

Cet orphelinat s’appelle « Little Angel ». Sur le chemin du retour, on est passé devant l’école où travaillaient pour 4 jours Sarah et Laura que nous avons rencontré un peu plus tôt dans la semaine. Elles avaient l’air d’adorer ce qu’elles faisaient et les petits de l’école. Nous avions prévu de se revoir mais on a mangé tard le soir et c’était compliqué de trouver un lieu pour se rejoindre sans croiser Song. Ce n’est pas très prudent de trainer sur les chemins la nuit, il nous le répète suffisamment.

Nous sommes arrivés à 17h pour les cours. Avec Paul nous leur avons fait réviser l’heure et les bases qui ne sont pas encore très acquises. Paul a fait la 2e heure avec Sarin. Pour la 3e nous avons fait un débat sur le thème de la religion avec les plus grands. Beaucoup d’entre eux sont bouddhistes. Nous leur avons aussi expliqué comment cela se passe chez nous. Ils nous ont appris les différentes façons de dire merci : en fonction de comment on place ses mains, ce n’est pas la même signification. Il y a le « orkun » quand tu t’adresses à quelqu’un comme toi, celui pour tes parents, celui pour les plus âgés et les professeurs, celui que tu utilises pour Bouddha, et enfin celui pour remercier le roi. Plus la personne est importante, plus les mains jointes seront hautes. A la fin, on leur a tous fait un « Orkun » général en mettant nos mains de façon à ce qu’ils comprennent qu’on été plus leurs amis que leurs « teachers ». Le soir nous ne sommes pas allés rejoindre les filles. Nous avons passé la soirée tranquille et nous nous sommes couchés tôt.

Le vendredi matin, nous avons eu un petit coup de stress, car Lorane a fait une remarque pertinente : nous avions décidé de passé le week-end à Phnom Penh pour faire notre extension de Visa Tourisme, car en arrivant à Siem Reap il nous était impossible de demander plus qu’un mois. Sauf qu’en regardant sur internet vendredi matin, nous nous sommes aperçu que le service de l’immigration n’était ouvert qu’en semaine. A partir de là, nous avons tenté de joindre l’ambassade cambodgienne à Paris, l’ambassade de France, et le service concerné. Aucune réponse satisfaisante, sinon une brève information concernant les horaires d’ouverture en semaine. Nous avons envisagé plusieurs solutions : partir en Thaïlande pour ensuite revenir à la frontière, le week-end à Phnom Penh se serait transformé en week-end à Bangkok ; ou alors de donner nos passeports à une agence car sur le groupe facebook « Les français au Cambodge » plusieurs personnes m’avaient dit que prendre les agences connus étaient sans risque. Monsieur Jack a fini par me répondre en début d’après-midi et nous a dit de contacter Liam, le volontaire qui avait passé 2 ans à Samart School et qui tient aujourd’hui un week-end à Siem Reap. Il nous a dit que nous pouvions passer les déposer et qu’il s’en occuperait le lendemain, ce qui a rassuré tout le monde. Merci Lorane !

Donc nos passeports sont partis lundi à Phnom Penh alors que nous y étions le week-end. Le service n’était pas beaucoup plus cher, mais j’avoue que même si je faisais partie de ceux qui pensaient que l’agence était la meilleure idée, je suis pressée de revoir mon passeport. Le problème fut réglé vers 17h, mais avec le stress, à part la peinture du matin pour Edhyne, Lorane et moi, la journée n’a pas été d’une grande productivité. L’après-midi nous avons fait nos sacs et nous nous sommes reposés avant de partir donner les cours. Avec Paul nous avons donné que le premier cours, nous avons fait une évaluation sur l’heure et sur du vocabulaire revu pendant la semaine. Nous étions obligés de le faire car il doit y en avoir une chaque semaine et Sarin n’était pas là. Il n’avait pas trop été là de la semaine donc c’était mieux que ce soit nous qui la faisions. Après l’heure j’ai corrigé la partie que je pouvais car l’autre était en khmer. A 18h30 nous avons joué aux cartes avec certains petits en attendant que 19h sonne. Nous sommes ensuite allés manger. On a joué à la bataille et les enfants ont rapidement compris le principe. Nous sommes partis à 19h45 avec Reak direction Siem Reap. J’avais rigolé avec le fait qu’il avait beaucoup plu et qu’on pourrait s’embourber. Au final Reak nous a raconté qu’il était tombé avec son tuktuk, le pauvre il était tout sale ! On est allé déposer nos passeports à l’hôtel de Liam. Puis on est allé prendre un verre avec les tuktuk drivers car le bus n’était qu’à 23h. Reak a payé sa tournée. Finalement nous sommes arrivés à l’heure mais le bus avait un problème de moteur donc nous sommes restés sur le parking pendant 1h30 avant de partir.

13

Nous avons fait la connaissance de 4 françaises de notre âge qui venaient de Toulouse. Elles ont attendu avec nous. Elles avaient l’habitude de prendre des bus couchettes car elles font un roadtrip de plusieurs semaines. Elles nous ont parlé du Vietnam. On a pu enfin entrer dans le bus à minuit 30. On était épuisé, on a pu découvrir la fraîcheur du bus. Heureusement, nous avions tous été prévenus en lisant nos différents guides qu’il fallait prévoir un pull. La nuit fut courte nous avions normalement 8 h de voyage pour aller à Phnom Penh. Il y a 220 kms entre Siem Reap et Phnom Penh mais les routes sont tellement abimées que cela prend énormément de temps. Nous sommes arrivés à 5h30 c’est-à-dire avec près de 2h30 d’avance alors que nous étions partis très en retard. Nous étions tous surpris d’être déjà arrivés. Après s’être tous extirpés de notre couchette et avoir fait état de ce que nous avions amené pour vérifier que rien ne nous avait été volé lors du voyage (car apparemment c’est fréquent dans ce genre de bus), nous avons pris un tuktuk direction l’auberge non loin de là, conseillée par les françaises.


Il était 6h 30 environ quand nous sommes arrivés. Nous les avons réveillés en arrivant. Certains d’entre nous n’étaient pas très inspirés par le lieu, ni l’accueil. Nous n’avons pas pu laisser nos sacs à l’accueil ce qui nous a surpris car d’habitude aucun hôtel ne refuse. Donc nous avons avancé un peu dans la rue puis nous nous sommes arrêtés pour petit déjeuner et établir le plan de la journée. Lorane avait pris un rendez-vous avec l’ONG « Pour un sourire d’enfant » basée à Phnom Penh afin que l’on aille visiter les locaux et découvrir leur fonctionnement. Au début, Jeanne, Léa et Paul n’étaient pas motivés mais au final ils sont venus aussi. A l’arrivée, nous avons été accueillis par un expatrié français, responsable de la communication de PSE et que Lorane avait contacté pour réserver la visite. Il a commencé par nous raconter l’histoire de l’ONG, deux français étaient venus en vacances à Phnom Penh en 1995 et avaient été frappés par le nombre d’enfants qui fouillaient dans les décharges. Alors ils étaient rentrés en France pour trouver de l’argent afin de financer des repas pour les enfants. Mais rapidement ils se sont aperçu des besoins des enfants. La plupart d’entre eux souhaitaient aller à l’école et avoir accès à l’éducation malgré le fait qu’ils soient pauvres. Leurs parents étaient soit décédés soit n’avaient pas les moyens pour leur payer l’école. Alors ils ont cherché des financements et ont ouvert une école dans le centre de Phnom Penh. L’école a ouvert en 1996. Depuis les infrastructures se sont énormément agrandis. Il y a des terrains de sport, de nombreuses salles de classe, un réfectoire, des bungalows car l’ONG accueille également des familles défavorisées. Il y a un service social qui gère les recrutements. L’ONG a aussi des camions infirmeries qui passent dans les villages et qui apportent des sains mais elles ont aussi pour but de détecter des familles dans le besoin qui pourraient venir vivre sur les locaux de PSE.

Visite des locaux de PSE

Au-delà d’offrir un accès à la santé, PSE aide les enfants à aller à l’école, il y a de nombreux professeurs qui enseignent des matières générales mais aussi qui forment les enfants et leurs parents à des futurs métiers. L’école a une formation d’hôtellerie, restauration, une formation média et informatique et dans la construction également. L’école a des élèves qui travaillent dans de nombreuses villes différentes à travers le pays. Ils ont des partenariats avec Norauto, L’Oréal, les hôtels Accords. Beaucoup peuvent effectuer des stages dans ces grands groupes et être recruter. Nous étions samedi. Il y avait beaucoup d’enfants car ils vont en cours le matin. Nous avons pu visiter la laverie où certains élèves apprennent le métier pour travailler dans l’hôtellerie plus tard. Le principe est super. Nous étions tous émerveillés de voir à quel point cela fonctionne bien. Ils sont très bien organisés, ils permettent aux jeunes d’être éduqués, d’être en bonne santé mais aussi ils leur garantissent un avenir serein. Car il nous a expliqué beaucoup de choses sur l’éducation au Cambodge. Nous avions encore énormément de questions, vu qu’il parlait français et qu’il connaissait bien notre système c’était plus facile de bien comprendre comment cela fonctionne ici. Ici, l’école est « gratuite » jusqu’à la 12e classe (l’équivalent de la terminale) car ils commencent l’école à 6 ans. Après lorsqu’ils vont à la fac c’est environ 500 dollars par mois. Mais il nous a dit que l’école n’est pas totalement gratuite en réalité. Les élèves de l’école khmer où Mey étudie par exemple, doivent acheter les fournitures, l’uniforme (3 par an) et aussi donner un petit billet au professeur en début de cours s’ils veulent être devant et que le professeur s’occuper d’eux.

Il en a profité pour nous expliquer que le Cambodge était le 7e pays le plus corrompu du monde. Cette visite nous a pris 2h environ. A la fin, nous sommes passés dans la boutique souvenir. Nous avons tous acheter quelques produits afin de soutenir l’ONG. Il nous a aussi parlé des dons et du service comptabilité qui trace les dépenses pour éviter les dérives. L’ONG gère un budget de 6 500 000 dollars par an. Ils ont des antennes dans de nombreux pays comme la France bien sûr, le Brésil ou encore une nouvelle qui va ouvrir à New York. Ils sont présents sur beaucoup de continents. Les antennes sont chargées de récolter des dons. Ils ont également des sponsors très connus.

Nous sommes ressortis de la visite ravis. Il était 11h. Lorane a vraiment eu une super idée de proposer d’aller là-bas. Il y a un film sur eux qui s’appelle « Les pépites ». En rentrant, il faut absolument que je le regarde.

Après cela, nous avons repris les tuktuks qui nous ont déposé dans une rue où il y a de nombreuses guesthouses. Après avoir fait plusieurs établissements, nous nous sommes arrêtés dans une auberge où il y avait un dortoir de 8 personnes de libre. Nous étions vraiment très bien installés.

On était très bien placé. Près de la berge et non loin de quelques lieux touristiques comme le musée national et le palais royal. Après avoir déposé nos affaires et pris une douche, nous sommes allés manger non loin de l’eau. Nous avions tous faim mais nous étions aussi très fatigués à cause de notre courte nuit dans le bus. Après s’être un peu posé nous sommes partis en direction du Palais Royal.

Il s’est mis à pleuvoir alors à la suite de quelques photos devant le palais nous sommes rapidement entrés. Une fois à l’intérieur, Lorane a enfilé un t-shirt et un pantalon long car cela fait partie des lieux qu’il faut éviter de fréquenter en short et débardeur. Nous étions étonnés du prix de l’entrée. Tous les guides parlaient de 6 dollars mais nous avons dû payer 10. Depuis janvier 2017, les prix ont tous augmenté au Cambodge à cause de l’instauration de la TVA et du paiement en dollars. La visite était clairement décevante, nous avons pu apercevoir la salle de réception mais impossible d’y entrer. Il pleuvait beaucoup et de nombreux bâtiments étaient fermés aux visiteurs. Le roi habite dans le palais donc nous savions que nous ne pourrions pas tout voir. Même la fameuse pagode d’argent où il y a 5300 carreaux était décevante. Nous ne pouvions voir que quelques mètres carrés car le reste est recouvert de tapis pour ne pas les abimer. Dans le bâtiment, il n’y a que quelques statuts, rien de grandiose.

Nous étions assez déçus de notre visite. Heureusement, la matinée à l’ONG avait été tellement fabuleuse que rien ne pouvait gâcher la journée. Nous sommes rentrés à l’auberge car après avoir appelé la compagnie de croisière sur le Tonle Sap, la personne au téléphone nous a dit que le bateau partait à 17h. Il était déjà 17h17.

Cambodian Team in Phnom Penh. 

Nous sommes rentrés à l’auberge et certains ont fait la sieste. Avec Edhyne et Lorane, on s’est posé dans la salle de repos en haut de l’auberge qui donnait sur la rue. On a commencé à regarder un film mais perso je me suis endormie au bout de 20 min. A 20h30, on s’est enfin décidé à bouger. On est allé manger et boire quelques cocktails dans un restaurant en direction du night market. C’était hyper sympa comme soirée. Nous étions assez fatigués donc nous sommes rentrés vers minuit 30 car le night market fermait à ce moment-là et donc nous n’avions plus grand-chose à faire. Les rues de Phnom Penh sont moins animées que Pubstreet la nuit.

On initie Bouddha à Snapchat.
Fin de journée et petit restaurant 

Le dimanche matin, à 8h30, nous sommes partis de l’auberge en y laissant nos sacs. Nous sommes allés prendre un petit déjeuner puis nous avons pris un tuktuk en direction du musée de la torture qui est un peu excentré. Nous avons mis 15 min à y aller. Une fois là-bas, en binôme, nous suivions la visite avec les audioguides. Ce lieu est chargé d’histoire mais c’est vraiment à voir. C’est un ancien lycée qui a servi de prison et de lieu de torture pendant la période des Khmers Rouges. Entre 1974 et 1979, près de 20 000 personnes sont mortes entre ces murs. C’était vraiment très difficile de voir à quel point l’humanité de ces prisonniers avait été bafouée. Je crois que ce qui m’a le plus marqué c’est de voir toute ces salles de classes qui avaient accueillies des dizaines d’enfants et des milliers d’éclats de rires devenir des lieux de torture. C’est tellement paradoxal. Nous avons passé 3h dans le musée. A la fin de la visite, j’ai pu rapidement profiter de la connexion de Phnom Penh pour appeler mes parents un rapide instant.

Edhyne est partie rejoindre le cousin du Prince que sa marraine connait bien et avec qui elle avait prévu de déjeuner. Nous l’avions rapidement aperçu le samedi midi avant d’aller manger. Il est très sympathique. Il a la soixantaine et a vécu en France lorsqu’il était étudiant. Du coup, il parle vraiment très bien français. Pendant ce temps, avec les autres nous sommes allés visiter une pagode la plus connue de Phnom Penh car elle s’appelle « Wat Phnom » et a donné son nom à la ville. Quand nous sommes entrés, nous avons retirés nos chaussures comme tous les lieux de cultes bouddhistes et nous sommes entrés. Il y avait de la musique. C’était super. Beaucoup de gens venaient faire des offrandes. On a découvert quelque chose que l’on ne voit pas au village.

Devant la pagoda.

On a regardé tout ça avec attention et respect. Il n’y avait pas spécialement de touristes, il y avait surtout des bouddhistes qui venaient se faire bénir par les anciens moines. Après on a avancé un peu derrière la pagode et nous avons acheté des cartes postales. En nous écartant un peu de la pagode, nous avons trouvé la poste donc nous nous sommes installés dans un petit restaurant pour écrire nos cartes et attendre Edhyne.

Les cartes postales direction la France. 

Elle est revenue vers 16h30 avec le cousin du Prince et son fils. Il nous a dit que le marché central finissait à 17h donc nous sommes montés dans le premier tuktuk venu et nous sommes partis dès que nos cartes ont été postées. Finalement, le marché fermait à 18h donc nous avons pu en profiter un peit peu. Il ressemblait beaucoup au marché de Siem Reap. Nous n’avons pas été au marché russe car il était au Sud de la ville et donc beaucoup plus loin que notre logement. Nous avons manqué de temps.

Le meilleur moment du week-end, le repas en plein milieu du marché. 

A 18h, le night market débutait donc nous avons marché 15 min afin d’atteindre la place et de continuer nos achats. Au bout d’une heure, avec Marie et Caro nous sommes allés nous poser sur les tapis au milieu du marché où de nombreux locaux dégustaient des spécialités. Les tapis étaient entourés de stands qui vendaient de la nourriture asiatique. Nous avons attendu que les autres reviennent puis nous nous sommes installés pour manger et goûter car il y avait énormément de plats que nous ne connaissions pas. C’était un super moment, de plus, on s’est régalé. Certains étaient réticents à cause de la nuit dans le bus qui nous attendait mais personne n’a été malade.

Un délice ! 
Petite photo avant de quitter l'auberge. 

Ensuite, nous sommes rentrés à l’auberge vers 21h en longeant le fleuve, nous nous sommes rapidement changé et nous sommes reparti avec le bus couchette qui est venu nous chercher devant l’auberge pour retourner à Siem Reap.

Le bus était moins rempli qu’à l’allée mais personnellement je n’ai pas mieux dormi. Nous avons fait plusieurs arrêts. Les routes sont vraiment horribles et le bus roule beaucoup trop vite à mon goût. Impossible de dormir sans avoir peur. Enfin pour moi en tout cas. Nous sommes finalement arrivés sains et saufs à Siem Reap à 5h. Reak avait eu une longue journée donc il ne pouvait pas nous ramener au village. Nous avons un peu galéré à trouver 2 tuktuks qui connaissaient le village mais finalement nous avons réussi à rentrer. Nous sommes arrivés à 6h, il faisait jour. Nous nous sommes rapidement douchés et recouchés en attendant que 8h30 ne sonne pour aller prendre le petit déjeuner.

14

Le réveil fut compliqué ce lundi matin. Je crois que c’est la première fois depuis le début de l’aventure que j’aurais aimé restée encore un peu dans mon lit. J’étais épuisée, nous l’étions tous. Nous savions d’avance que la productivité ne serait pas à son maximum ce jour-là. Song était là ce matin. Il en a d’ailleurs profité pour nous raconter qu’il détestait les bus couchettes. Je n’aurais jamais dû lui demander pourquoi car il nous a raconté que la fois où il en avait pris un, le chauffeur s’était assoupi et le bus avait faillis finir sa route dans le fossé. Clairement le genre de choses qu’il a bien fait de me dire une fois revenue. Le problème c’est que l’on reprend le bus pour Sianoukville en août. Après le petit dej, Song nous avait dit que l’on pouvait se reposer en voyant nos têtes, il a pris conscience que le week-end n’avait pas été de tout repos. Nous nous sommes tous reposés et l’heure de manger est arrivée rapidement.

L’après-midi aussi est passée assez vite car elle a surtout été rythmée par nos siestes. Caro, Jeanne et Lorane sont parties à l’autre école. Avec Edhyne, Marie, Paul et Léa nous sommes restés car c’était le jour des « level tests ».

Les élèves de la deuxième classe passent le test.

Avec Paul et Marie, nous avons surveillé la première classe de Sarin pendant que Serey, Edhyne et Léa se chargeaient de l’autre. Ils passent leur temps à s’échanger les réponses d’habitude alors là on essayait de faire très attention. Ils n’avaient pas le droit de parler mais c’est très difficile de leur faire respecter cette règle tellement il est normal pour eux de discuter pendant le test. Nous avions à peu près réussi à les faire taire jusqu’à ce que Sarin et Song arrivent et commencent à passer dans les rangs. J’ai bien vu qu’ils leur donnaient quelques réponses ce qui nous a extrêmement agacées avec les autres. On perdait alors toute la pertinence de notre travail. Pour le test de la deuxième classe de Sarin, Edhyne, Marie et moi sommes restés pour les surveiller. Edhyne lui a dit qu’il pouvait rentrer chez lui en attendant le soir car il habite juste à côté et qu’il avait test avec les plus grands. Et surtout comme ça on était sûr qu’il ne dirait rien aux élèves.

Au final, ils sont ceux qui ont obtenu la meilleure moyenne. A la fin de l’heure, avec Marie, on a été chercher des serviettes de bain pour cacher les murs des classes car il y avait beaucoup de réponses dans nos peintures murales.

Mon pantalon ayant craqué l'autre jour, j'ai décidé de le recycler en Headband. Elles en veulent toutes un maintenant !

Ils ont tous rigolé en nous voyant galérer. A 19h20, avec un peu de retard, nous avons commencé le test des plus grands. Bon à part Chim et Kem, pendant le test, les autres ont été relativement sages. Ils étaient séparés en deux classes. Avec Sonjaï, on surveillait l’un des groupes. Marie et Edhyne se chargeaient de l’autre. On a fini vers 20h30, on est rentré à la guesthouse et on a mangé. Autant dire qu’on n’a pas tardé à aller se coucher.

Mardi matin, nous nous sommes tous mis à la correction des tests. Jeanne a continué de peindre les pneus mais sinon avec les autres nous avions fait des barèmes. Chacun s’occupait d’une classe. Avec Lorane et Edhyne, on se chargeait des plus grands. On s’y est mis juste après avoir achevé ce que nous avions à peindre sur la fresque de la guesthouse. C’était vraiment cool au final. Surtout qu’on a eu deux trois perles comme « melt » qui est apparemment le participe passé de « meet » depuis lundi soir.

Correction et feedback des tests de niveau.

Enfin bref, c’était un bon moment. A midi et demie, on avait tout fini. C’était l’heure de passer à table. L’après-midi pendant que les autres dormaient, avec Edhyne, Caro et Marie, on s’est mises à faire un compte rendu des fautes les plus fréquentes, classer les notes et faire des groupes de niveau et aussi voir ce qu’il nous faudrait retravailler avec eux. On devait envoyer un feedback à Song en anglais sur toutes les classes. On a passé l’après-midi à faire tout ça pour chacune des classes. On a aussi fait des corrections qu’Edhyne a achevé mardi soir. L’heure des cours est donc arrivée très vite.

Avec Paul, on a fait un cours sur « like et dislike » car on veut avancer mais on ne peut pas passer au book 2 tant qu’ils n’ont pas fait leur final. Sauf que le « final » il est prêt depuis 10 jours, je l’ai fait en une aprem et je l’ai déjà montré à Sarin mais il a des exams en ce moment donc il n’est jamais là on peut pas lui en parler. L’aprem Song était parti pour la Malaisie rejoindre sa femme. On savait qu’il ne rentrerait que le samedi et nous on revient lundi midi alors on est était pas près de se revoir et donc de pouvoir lui parler des finals.

A la deuxième heure, Sarin est arrivé comme d’habitude. Avec Edhyne et Marie, on leur a rendu leurs copies à la troisième heure. Ils étaient 5 en cours car il venait juste de pleuvoir énormément et quand c’est comme ça, ils ne viennent pas car les routes ne sont pas praticables en moto. C’est trop dangereux. Donc nous avons pu profiter du fait qu’ils soient peu nombreux pour expliquer personnellement à chacun les fautes qu’ils avaient faites. Moi j’expliqué à Klok. Et vu que j’avais remarqué en les corrigeant que beaucoup de copies avaient de nombreuses fautes à l’exercice sur les temps je me suis mise en tête de leur faire une fiche récapitulatif le lendemain. Ce que j’ai fait le mercredi matin. Pendant que les autres bossaient sur le book et que Jeanne et Léa peignaient encore les pneus.

Pour revenir à mardi soir, Lorane n’ayant pas d’élève à la dernière heure de cours à cause du mauvais temps, elle nous a rejoint en cours.

Donc le mercredi matin, en plus de faire la fiche récap’ sur les temps, on a tous avancé sur le book en faisant différentes parties. Song nous avait aussi laissé son ordi. L’après-midi, on a continué et moi j’ai écrit pendant 3 heures tout ce que nous avions fait le week-end d’avant.

Marie pendant ce temps, imprimait les corrections et Edhyne et Caro commençaient à élaborer les tests pour l’école de Speankaek. Leur niveau n’étant pas le même, il faut les adapter. On a bien avancé cette après-midi-là. A 17h, avec Paul on est parti en cours, on a distribué les copies en leur disant bien que la note était indicative et que ce n’était pas le « final ». Mais aussi en leur distribuant une correction. Après je les ai fait venir au tableau pour qu’ils traduisent en khmer tous les mots du test pour le reste de la classe. Clairement, moi j’ai essayé mardi soir d’écrire « dislike » et « like » en khmer, j’ai mis un bon quart d’heure. Heureusement que Serey devait le parler pendant ce temps. Sarin quand il est revenu, a dit que c’était bien écrit donc j’étais assez fière.

Bon il restait à apprendre à le prononcer mais au final ça ce n’est pas le plus simple !

Ah j’ai oublié de raconter qu’avec les filles, l’après-midi, on a demandé à Rat d’aller nous chercher de la noix de coco. Du coup, l’un des jeunes ouvriers est monté à l’arbre pour aller en chercher. Il en a pris au moins 5. Après ça, on est tous retourné à la cuisine pour en manger. Il y avait Mani et Poly, la jeune maman et sa fille qui viennent d’arriver et qui vivent chez Rat en attendant que Song lui trouve un toit et du travail. Elles sont adorables. Elles ont dû quitter leur province car elles n’avaient plus d’argent. Après la pause goûter, Rat nous a demandé avec Edhyne si nous pouvions enregistrer des phrases françaises pour qu’elle puisse apprendre et s’entrainer sur la prononciation. On a mis pas mal de phrases de politesse et aussi pour se présenter. Elle retient bien Rat. Elle dit souvent « merci » et « à tout à l’heure ».

Mmmh la noix de coco.

A la fin de l’heure, nous avions fait notre correction des tests avec Paul, Sarin est arrivé. Il a tout réexpliqué en khmer histoire de s’assurer que tout était compris puis il a regardé leurs notes. Etonnement, Mey n’avait pas la meilleure. Et là Serey est arrivée dans la salle. Elle m’a donné 10 des 15 copies de groupe de Sarin et m’a dit qu’ils avaient « falled » et qu’ils allaient aller dans son nouveau groupe car nous avons appris une bonne nouvelle : Serey va donner un nouveau cours entre 18h et 19h. Nous voulions le proposer à Song mais nous nous attendions à ce qu’il refuse pourtant il venait de dire « oui » à Serey. Quand nous avons appris ça, nous étions ravis ! Il aurait pu refuser car il faudra payer une nouvelle heure de cours. En revanche, nous avions déjà réfléchi au potentiel nouveau groupe et seulement 4 de la classe de Sarin devaient bouger avec Serey. Donc quand elle m’en a montré 10, j’étais dégoûtée. Je les aime trop moi je veux continuer de les voir alors je lui ai demandé si je pouvais l’assister de 18h à 19h pour continuer de les voir, elle a rigolé et elle a couru le dire à Sarin. Du coup, tous les enfants ont compris forcément vu qu’elle lui a dit en khmer et ils se sont tous retournés en disant « oh teacher ! ». Ils sont trop mignons ! A la fin, ils nous ont tous sauté dessus avec Paul. J’adore cette classe. Ce sont clairement eux qui vont le plus me manquer. Je n'arrive pas à imaginer que je les vois tous les jours pendant 2 mois. C’était des étrangers il y a quelques semaines, ils deviennent des amis, des voisins, des proches. On rit ensemble alors que l’on ne communique pas du tout de la même façon qu’en temps normal en France avec des gens qui parlent notre langue. Et d’un seul coup, je vais repartir, je vais quitter toutes ses personnes qui nous ont ouvert leur cœur et fait partager leur quotidien pendant plusieurs semaines sans jamais savoir ce qu’ils deviendront, où ils partiront, s’ils continueront de venir à l’école, d’étudier, quel sera leur futur métier…

Khumeang et Keil essaient d'écrire leur prénom sur mon carnet de bord.

Vendredi matin, avec Edhyne et Marie, on a préparé le cours sur l’essai. Caro, Paul et Léa ont corrigé le book au niveau de l’anglais si j’ai bien compris et Lorane faisait sa lessive pendant que Jeanne peignait. L’aprèm, nous avons regardé un film en début d’après-midi et nous sommes partis en cours à 17h. Nous avons fait cours à nos petits prefs avec Paul. C’était la dernière fois que nous avions la classe en entier car avec les tests de niveau les groupes vont changer. Ritha, Da, Srei Peit, Iuck changent de classe. Le vendredi soir, nous avons donc fait le cours sur l’essai, on a galéré à leur expliquer comment s’y prendre, leur méthodologie n’est pas la même et leur niveau d’anglais rend difficile les explications. Avec Marie, nous avions fait une petite fiche résumée.

15

Vendredi soir, les filles ont voulu admirer le coucher du soleil au bord du lac. Avec Edhyne, Paul et Marie nous sommes restés à l’école pendant que les autres y allaient. Ils sont passé par le même chemin que la fois où Monsieur Jack nous y avait amené. Sauf que la saison des pluies bat son plein en ce moment et donc l’eau n’est plus du tout au même niveau. Donc lorsqu’elles ont voulu traverser, l’eau leur arrivait aux genoux. Pour essayer de moins être mouillées, elles ont couru vers une botte de terre sauf qu’une fois dessus, elles se sont aperçues que c’était une fourmilière. Elles ont fini par redescendre dans l’eau et traverser. Une fois arrivées sur le ponton près du lac, elles se sont assises pensant que l’aventure était terminée. Mais le téléphone de Caro a malencontreusement glissé de sa poche et atterri dans l’eau. Elles sont allées chercher de l’aide chez les habitants du village qui se trouve à côté et qui se trouve être le village de Serey. Mais encore une fois, la chance n’était pas avec elles. Elles sont tombées sur la maison de Komsot, le seul élève de la classe des plus grands qui ne parlent pas anglais. Lui et son frère ont finalement compris ce qu’elles leur racontaient et ont sauté dans l’eau pour aller le chercher. Après 2-3 jours dans le riz et quelques tentatives de mise à jour, l’iPhone s’est définitivement éteint.

Visite d'Angkor Wat, le plus célèbre des temples d'Angkor.

Samedi matin, nous sommes partis assez tôt avec Proom et Sukun (qui est un nouveau prof à l’école de Speankaek et qui nous avait fait découvrir l’orphelinat). Nous avions demandé à Rat d’avoir le petit déjeuner à 7h afin de partir à 7h45 rejoindre Morgane et son amie Margaux pour partir tous ensemble visiter les temples. Walid avait décidé dans la semaine de nous rejoindre pour la journée. Il a fait 26 heures de bus dans le week-end exprès pour voir les temples et nous voir.

Reak et son talent pour choper l'instant.

C’était cool de tous se retrouver dans un tel lieu. Avec la fine équipe, nous avons pris un pass 3 jours. Donc les autres ont fait le petit tour car ils savaient qu’ils reviendraient le lendemain mais Morgane, Margaux et Walid eux ne venaient qu’une journée donc on a fait le grand circuit tous les 4 avec Reak, notre tuktuk de choc ! On a eu le temps de visiter 9 temples dans la même journée. Ils ont adoré Reak. Il nous a fait plein de photos drôles et nous a expliqué un peu l’histoire des temples pendant le chemin. Il n’a pas le droit de nous faire visiter les temples. Il n’a pas la licence pour le faire alors il devait nous le dire sur les trajets afin d’être sûr qu’il ne se fasse pas voir en train de nous expliquer l’histoire d’Angkor. On a commencé par visiter Angkor Wat (le plus connu de tous) tous ensemble puis on s’est perdu car les autres s’y sont arrêtés beaucoup plus longtemps que nous. Nous y sommes restés environ 1h. Personnellement, je trouvais que c’était amplement suffisant pour les infos du guide et déambuler dans le temple. On a ensuite été voir le temple aux 266 têtes, on a fait notre petite photo de touristes.

Photo de touristes bonjour !

J’adore ce lieu. Les temples c’est vraiment quelque chose à voir quand on vient ici. C’est magnifique d’observer comment toutes ses constructions tiennent encore debout alors qu’elles datent du 13e siècle. C’était une superbe journée. Il a fait beau en plus. On a kiffé ! On s’est bien baladé. On s’est posé pour manger au bout du 4e temple car il s’est mis à pleuvoir. Je me rappelle un moment où on était vraiment hyper bien, c’était au temple « Pre Rup », le 7e que l’on faisait environ. On était monté tout en haut pour admirer la vue et on s’est posé là à discuter pendant une petite demi-heure je crois. C’était vraiment superbe, il y avait des arbres à perte de vue.

Dans le guide, ils conseillent d’y venir admirer le coucher du soleil mais après avoir demandé à Reak nous avons décidé de ne pas rester jusqu’au soir car le temps n’était pas idéal. Il y avait trop de nuages pour voir quelque chose. Ensuite, on est allé au temple « Phnom Tom », là où il y a le fameux arbre d’Angelina Jolie qui a servi de décor au film. Morgane voulait trop y retournée et elle a eu de raison de nous y amener car c’était de loin le plus beau. C’est un temple qui est en parti reconquis par la nature. Les arbres ont poussé sur les pierres et reprennent petit à petit leur place. Quand on voit la taille de leurs racines, on ne peut que penser au nombre de siècles qui ont passé. Les temples à la base étaient construits par les rois. C’était vraiment beau.

A la fin de cette visite, et après avoir pris plusieurs photos avec nos polos HOPE devant les arbres nous avons retrouvé la fine équipe car eux aussi venaient de finir ce temple. Ils étaient normalement sur le petit circuit mais nous avions fait un écart car Morgane nous avait conseillé de visiter « Phnom Tom » ce jour-là. Il s’est remis à pleuvoir. Nous avions quasiment fini notre journée alors nous avons décidé de finir le circuit avec les autres. Nous avons donc fait la visite tous ensemble. C’était hyper cool. Surtout qu’avec Lorane, on avait parlé de faire un cache-cache géant dans un des temples alors on en a profité pour le faire à ce moment-là. On s’est vraiment bien marrer. Lorane a gagné. C’était trop cool et un bon moyen de finir cette belle journée. J’ai juste oublié de préciser que l’on a failli ne jamais retrouver Walid car il devait arriver à 6h à Siem Reap et rejoindre Morgane et Margaux à l’hôtel avant de partir tous ensemble aux temples. Mais il était en galère d’internet donc il a été avec une pote qu’il avait rencontré dans le bus à Angkor Wat et est revenu en ville ensuite. Il nous a raconté que l’on était entré par la porte des éléphants. A l’époque, toutes les pierres qui servaient à la construction des temples étaient amenées du centre aux temples par des éléphants qui les tiraient. Bref, par hasard, Edhyne et Paul ont croisé le tuktuk qui amenait Walid vers l’hôtel et donc il est reparti avec nous à Angkor.

ILT gravés à jamais.

Vers 17h, nous sommes arrivés à l’hôtel. Après une petite photo souvenir avec Reak pour Morgane, Walid et Margaux, nous sommes tous monté dans nos chambres.

Reak et la fine équipe.

Avec Marie, nous sommes passés voir à la laverie si notre linge était prêt. Malheureusement, il nous a dit de revenir dans une heure plus tard. Dommage car j’attendais avec impatience le plongeon dans la piscine. Walid, Margaux et Morgane ont pu se baigner. Nous, nous avons dû attendre car nous n’avions pas nos affaires. Edhyne, Lorane et Jeanne sont arrivées un peu après car elles étaient passées récupérer les passeports à l’hôtel de Liam.

Après une pause tous ensemble à la piscine, et un arrêt d’une demi-heure à la laverie pour récupérer le linge de tout le monde avec Edhyne, Marie et Walid, nous sommes tous partis à la Khmer Kitchen, notre fameuse adresse favorite. Nous sommes presque des habitués maintenant. On était tous rouges comme des écrevisses au restaurant après cette journée de marche mais tous contents de notre journée même si un peu fatigués. Mengchou devait nous rejoindre aux temples mais finalement, nous l’avons juste rapidement croisé à Pubstreet. Après le restaurant, nous sommes allés dans un bar avec Morgane, Lorane, Margaux, Walid et sa pote canadienne et Marie. Les autres sont rentrés dormir. Le bar était sympa mais bondé d’australiens comme d’habitude. Je préfère clairement l’ambiance relaxante et chaleureuse du village où nous dormons pendant la semaine. Nous ne sommes pas rentrés tard car avec Walid, Lorane et Marie nous devions nous levés à 3h45 pour partir admirer le lever du soleil aux temples. On avait pris des petits déjeuners à emporter préparés par l’hôtel que l’on a dégusté devant Angkor Wat. Les tuktuks sont venus nous chercher à 4h30 pour être sûrs de ne pas être en retard. Walid devait juste racheter un pass avant d’y aller car il n’avait pris qu’un pass d’une journée lorsqu’il était arrivé la veille. Nous sommes arrivés 20 min après les autres mais à l’heure pour le lever du soleil au prix de quelques foulées afin d’atteindre le temple où les autres nous attendaient. Malheureusement, comme nous nous y attendions le spectacle ne fut pas si grandiose. Il y avait énormément de nuages car ce n’est pas la bonne saison pour venir admirer le lever du soleil. Nous avons plutôt assisté au lever du jour. Mais rien d’aussi magnifique que ce que l’on peut voir sur les cartes postales. C’était à prévoir. Après cela, nous avons rejoint les tuktuks pour entamer le grand tour que les autres n’avaient pas fait la veille. Mais j’ai été assez surprise car je m’attendais à refaire exactement les mêmes visites sauf que la veille Reak avait fait exprès de mélanger les deux circuits pour que nous puissions voir les temples principaux dans une seule journée donc il y avait plein de temples du grand circuit où nous ne nous sommes pas arrêtés. Nous les avons donc faits le lendemain.


A un moment, nous nous sommes arrêtés près de la « terrasse des éléphants » où ces derniers étaient accrochés à des arbres par des cordes avec un amas de touristes qui les prenaient en photo et observaient leur moindre faits et gestes. C’était vraiment triste de voir ça. Ils avaient le regard vide. Leurs défenses leur avaient été arrachées. C’était, je crois, le pire moment de la journée. On sait tous qu’ils sont maltraités ici.

Après nous avons poursuivis notre visite. La fatigue se faisait sentir car avec Edhyne nous n’avions pas réussi à dormir. Lorane non plus. Le spectacle était tout de même majestueux. Nous avons gravi une colline de 800 m environ pour atteindre un temple dédié à Shiva. Il était superbe et le paysage que l’on pouvait admirer était inoubliable. Nous avions une vue d’ensemble sur les rizières d’en bas. C’était fabuleux. C’est bizarre de se dire que maintenant on s’habitue presque aux paysages : aux rizières, aux maisons de bois montées sur pilotis et même aux habitants qui traversent la route poussiéreuse avec leurs vaches et leur chapeau typique. La première fois que l’on voit ça, on se dit que c’est tellement typique. On est émerveillé. Et puis, maintenant, je regarde ça sans même y prêter attention véritablement car c’est une vision quotidienne et qui est à la fois tellement différente de ce que l’on peut voir en France. Parfois, je m’arrête et je regarde tour ce qu’il y a autour comme pour les fixer à jamais dans mon esprit, pour que je puisse toujours me rappeler de ce que j’ai vu et non pas juste des photos souvenirs.

Il y a un autre temple qui était vraiment superbe et qui m’a marqué. Il était entouré d’eau. Je crois que nous l’avons tous trouvé magnifique car il était vraiment différent des précédents. A l’intérieur aussi il y avait de l’eau et des statuts.

Après avoir visités 6 temples, nous étions vraiment très fatigués. Nous avons mangé dans une petit restaurant sur le bord de la route en face d’un temple et puis avec Marie, Paul, Caro et Edhyne nous sommes repartis à l’hôtel où Morgane et Margaux étaient toujours. Walid quant à lui reprenait un bus pour Ho Chi Minh à 7h donc il était parti après le lever du soleil. Après une petite douche, histoire d’essayer de tenir le coup jusqu’à la fin de la journée, j’ai rejoint Morgane et Margaux en bas pour une partie de cartes avec Lorane car ils venaient d’arriver. Marie, Paul et Caro faisaient la sieste pendant ce temps-là. Les filles sont reparties avec Reak avec 15h45. Avec Lorane et Edhyne, nous sommes allés nous poser à la piscine pendant que Jeanne, Léa et Paul allaient se faire masser. Quand Caro et Marie furent réveillées et douchées, nous sommes descendus au supermarché de Pubstreet où nous avons nos petites habitudes afin d’acheter un peu à manger pour se faire un petit apéro en attendant que les filles et Paul ressortent de leur 2h30 de massage. Après s’être balader une heure au nightmarket à côté de l’hôtel, nous sommes partis manger dans un restaurant qui faisait très typique. Nous devions sortir après mais avec Edhyne, nous étions beaucoup trop fatiguées, nous sommes rentrées dormir. Les autres sont rentrées environ 1h après finalement. Lorane est arrivée un peu après. Elle était partie boire un verre avec Reak.

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Le lundi matin, après un bon petit déjeuner, nous sommes partis avec Reak, visiter le temple de Bakong pour profiter de notre pass pour les temples d'Angkor à fond car il durait 3 jours. Il est entouré d'eau lui aussi et offre une vue sur les alentours du village où nous vivons. c'est à environ 10 min en tuktuk de l'école de Speankaek. Il est superbe. Le fait de n'en faire qu'un seul dans la journée rend la visite beaucoup plus appréciable car on a le temps de regarder chaque détails.

Bakong temple

Vers midi, nous sommes arrivés à l'école où Rat nous attendait avec le repas préparé, elle est fabuleuse ! On la remerciera jamais assez. L'après-midi, après une petite sieste, nous avons préparé les cours et sommes partis à l'école. Sarin n'est pas là de la semaine donc avec Paul nous avons dû gérer ses classes et toutes ses heures de cours. Nous savions qu'il passait un examen lundi mais pas que cela durerait toute la semaine. Il a attendu mercredi avant de venir nous prévenir. Nous avons passé la semaine à travailler l'auxiliaire "do" avec les élèves.

La fiche résumée des essais, j'ai passé 1h à traduire en khmer.

Lundi c'était aussi le jour où Serey commençait à faire une nouvelle classe sur la deuxième heure de cours. Avec Edhyne et Marie, nous l'assistions. Du coup, je pouvais être avec les élèves de ma classe qui avaient changé de groupe. C'est parfait qu'il y est une autre classe, on y a mis les élèves les plus en difficulté pour reprendre toutes les bases. Pour le moment, ce sont Edhyne et Marie qui préparent les cours. Serey va commencer à prendre la relève cette semaine je pense pour pouvoir s'habituer à s'organiser car dans deux semaines nous ne serons plus là. Ce n'est pas facile pour elle car en plus de préparer ses cours, elle doit aider Rat et faire ses leçons pour le cours de 19h des plus grands.

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Mardi, la journée n’a pas été très productive. A part au niveau des cours car nous avons passé l’après-midi et la matinée à tout préparer. Nous avons donc continué de faire une fiche sur « comment écrire un bon essai » pour les plus grands avec Marie et Edhyne. Je me suis « amusée » à traduire en khmer et à l’écrire à côté tous les mots que l’on avait écrit en anglais pour que Sonjaï puisse les écrire au tableau après le soir. J’adore essayer d’écrire en khmer. Leur écriture c’est finalement beaucoup de détails, je comprends pourquoi ils écrivent aussi lentement les enfants ici. Ils disent que j’écris vite quand ils me voient noter dans mon carnet. C’est sûr que je remplie une ligne quand eux, écrivent un mot.

Fresque murale devant la guesthouse

C’est cool le soir maintenant car on enchaîne 3 heures de cours avec Marie, Edhyne et Paul : quand Edhyne et Marie finissent la première classe avec Serey, Paul et moi finissons celle de Sarin. On se rejoint pour la deuxième classe de Serey pendant que Paul fait celle de Sarin (seul ou avec lui cela dépend en ce moment) et ensuite on fait la classe des grands à 3 avec Edhyne et Marie.

Il y a Da, Ritha et Mey dans le groupe de Serey, le nouveau. Mey elle me fait rire. Elle vient au cours de Serey alors que normalement elle est seulement dans la classe de Sarin l’heure d’avant. Au final, il n’y a pas un si grand écart de niveau et cela lui fait tellement plaisir. Ce soir, elle nous a fait rire. Elle nous a dit « Teacher, I sleep here now. ».

Déjà j’étais trop fière d’elle mais là je trouve qu’elle se lance plus et elle parle mieux, elle essaie de faire plus de phrases. Elle progresse je trouve. Elle s’intéresse à tout. Il y a deux semaines Joris et Edhyne lui ont écrit à la fin de son cahier comment compter en italien, en anglais, en chinois, en français. Elle a appris du coup. Elle veut aussi toujours emmener le livre de cours chez elle. D’ailleurs, avec Paul, nous avons décidé de changer de book et d’avancer avec la première classe de Sarin car on voit bien que Sarin est occupé avec ses exams et le « final » attendra. Les groupes viennent de changer de toute façon donc ceux qui sont restés dans cette classe ont le niveau pour continuer.

Depuis que l’on utilise le book niveau 2, les élèves m’ont demandé de l’emporter chez eux. J’ai d’abord hésité et puis je me suis dit que cela ferait un bon test car avec l’argent de l’asso, nous allons racheter des manuels et nous hésitions à leur dire de les amener chez eux ou à les laisser à la maison ou au prof. Mais finalement, le mercredi, ils me les avaient tous rapportés. Alors je me suis dit que je pouvais leur accorder le droit de les reprendre. Ils avaient l’air tellement contents de pouvoir les avoir chez eux. Ils sont tous fiers car je les félicite à chaque fois qu’ils les ramènent.

Le mercredi matin, nous avons eu la mauvaise surprise de voir 2 touristes qui arrivaient à l’école pour donner 1h30 de cours aux élèves (alors qu’ils ne sont pas censés être là le matin) et leur distribuer des cahiers et des crayons. Cela a clairement gâché la matinée de voir ça. Ils étaient venus avec leur guide et leur tuktuk. Ils ne connaissaient rien au niveau d’anglais des enfants. Ils étaient dans une seule classe, ils se sont tous mélangés alors que normalement il y a différents niveaux. Bref, c’était n’importe quoi. Le seul point positif ça été que les enfants étaient là quand on s’est levé et on a pu jouer avec eux pendant que Song faisait la visite de la guesthouse et des alentours. Ils ont eu le droit au speech de bienvenue de deux heures sur les valeurs de l’école et de la communauté. Ils ne nous ont même pas adressé la parole. Song utilise clairement son école pour récupérer de l’argent.

Il s’est passé exactement la même chose le lendemain. Je n’ai pas réussi à me rappeler si c’était le même tuktuk. Mais du coup, le jeudi je suis allée lui parler pour repérer sa tête et voir si c’est toujours le même qui parle à ses clients de Siem Reap de l’école et qui les amène là pour qu’ils se filment en train d’enseigner à des enfants pendant 10 min, qu’ils distribuent deux trois trucs et repartent aussi vite qu’ils sont venus sans véritablement discuter avec nous ou avec les enfants.

Le mercredi matin, après cela, nous sommes retournés dans la guesthouse préparer les cours avec Edhyne et Paul. Marie et Caro ont fait les tests de niveau pour l’autre école. Tout est quasiment prêt. Après nous sommes partis en cours. Les élèves de Sonjaï ont rendu une partie de leurs essais. Les autres les ont rendus le jeudi soir. Nous les avons tous corrigés vendredi matin avec Edhyne et Marie. Le jeudi matin, vers 10h, Reak est venu nous chercher car nous avions prévu d’aller en ville pour acheter des manuels. Nous avions demandé à Rat de nous cuisiner un plat à emporter. Elle nous a fait des légumes avec du riz comme d’habitude et elle l’a mis dans une petite barquette. Reak a pris une route que nous ne connaissions pas ce matin-là. Nous avons presque mis une heure au lieu une heure au lieu de 35 min en temps normal pour rejoindre le centre mais nous sommes passés par des coins de Siem Reap que nous n’avions encore jamais vu. J’étais dans le tuktuk avec Edhyne, Marie et Lorane. Je ne sais pas pour les autres mais nous, nous étions heureuses de découvrir tout cela. Nous sommes passés dans un quartier très riche où il y avait plein d’écoles internationales. Clairement, il s’agissait du quartier des expats. Il était ombragé, hyper agréable par rapport au reste de la ville. Je vais peut-être m’installer ici finalement. (C’est de l’humour maman !) Nous allions au « Lucky mall », un centre commercial à 5 min de Pubstreet du côté des temples et qui respire l’occident lorsque l’on y entre. Déjà, vous prenez une vague d’air froid en plein visage et si vous levez la tête, vous aurez d’un coup l’impression de revenir en Europe pendant quelques secondes car les enseignes sont familières et leurs produits également. Après quelques minutes à déambuler, nous avons pris un escalator (oui, moi non plus, je ne pensais pas en revoir après avoir quitté Charles De Gaulle). Nous sommes entrés dans une boutique de livres appelés « book international center ». Comme son nom l’indique, on peut y trouver des livres écrits dans différentes langues. Nous avons rapidement retrouvé les manuels que nous utilisons à l’école. Nous avons regardé les prix pour les comparer à un autre magasin, conseillé par Song. Nous avons acheté des livres de grammaire et des dictionnaires. Nous avions aussi décidé d’offrir un stylo et un sac imperméable à chaque enfant donc nous avons dévalisé le magasin en sac de toutes les couleurs. Il y en avait juste assez pour la première école. Mercredi, nous en rachèterons pour les autres. Nous devons aussi trouver ce qu’il pourrait être utile pour les grands de Sonjaï et de l’autre école. Nous y réfléchissons encore. J’ai aussi regardé des livres style « workbook » pour Mey. Je pense que l’on va lui acheter ça avec Edhyne et ceux qui voudront participer. Il faut aussi que l’on se renseigne pour ses études auprès de « West Union ». Wood, le cousin du Prince, a dit qu’il pourrait nous aider à financer. Elle le mérite tellement. Je ne voudrais surtout pas qu’elle s’empêche de faire des études par manque d’argent comme c’est trop souvent le cas ici.

Le midi, nous avons pique-niqué au bord du fleuve. Donc si je ne me trompe pas c’était le Tonle Sap. C’était hyper agréable de se poser là pour manger. Ensuite, nous sommes allés à l’hôtel réservé pour le week-end et avec Caro, nous avons utilisé le wifi pour publier et essayer de faire marcher son téléphone. Jeanne, Léa et Paul étaient partis faire quelques emplettes. Reak est revenu nous chercher vers 15h30 comme prévu afin d’aller acheter des boissons et gâteaux pour la petite fête à l’autre école de Caro et Jeanne. Car le lendemain c’était déjà leur dernier cours avec les enfants. Je crois qu’on a tous réaliser que la fin du voyage approchait plus vite que ce que nous voulions. Pour ma part, j’en ai vraiment pris conscience lorsque l’on a parlé du départ des filles. Nous sommes arrivés à temps pour les cours. Reak a amené Lorane, Caro, Jeanne, Léa et toutes les victuailles à l’autre école (celle de Speankaek). Nous nous sommes allés faire cours avec nos classes habituelles. Ils m’ont fait trop rire les élèves de 17h, car lorsque j’ai voulu tenté d’écrire en khmer la traduction de « good », je l’ai fait pendant qu’ils notaient le reste en pensant qu’ils ne regardaient pas et quand je me suis retournée ils se sont tous exclamé pour me féliciter ! Apparemment, cela devait être bon.


Vendredi matin, avec Edhyne et Marie ont a corrigé les essais des plus grands du coup. Ce ne fut pas une mince affaire. Je comprends mieux pourquoi les profs insistent sur l’orthographe et l’écriture soignée maintenant. On a tellement galéré à comprendre tout ce qu’ils essayaient de nous dire. Parfois, ce n’était qu’une suite de mots en anglais qui ensemble ne signifiaient plus rien. Il fallait essayer de deviner, lire entre les lignes. On a eu des perles encore. Edhyne a corrigé celui de Sonjaï, leur prof qui avait écrit sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Si on l’écoute, la femme est clairement incapable de se débrouiller par elle-même, elle a forcément besoin d’être mariée. Bref, c’était légèrement déprimant de voir qu’elle pense ça à 23 ans. Je sais que l’on n’a pas la même vie, ni la même éducation, et donc que l’on n’a pas les mêmes ambitions ni les mêmes possibilités mais c’est vraiment dommage de se dire qu’une partie de la nouvelle génération pense encore comme ça. Les sujets les plus choisis ont été celui-là et celui sur le port de l’uniforme à l’école. Ici, ils ont un uniforme pour aller à l’école mais pas lorsqu’ils vont à Samart School. La plupart du temps, ils étaient contents d’en porter voire fiers. C’est beau je trouve qu’ils pensent ça. En France, on voit plutôt ça comme stricte et terne, eux non.

Bref, nous avons passés la matinée à faire ça. L’après-midi, nous avons regardé un film avec Lorane et Paul pendant que les autres dormaient et qu’Edhyne tressait ses nattes. Avec Paul, nous sommes restés assurer les cours de Sarin et à la deuxième heure, je suis allée assister Serey car c’était les filles qui avaient préparé le cours pour elle, elle n’enchaine pas encore les deux heures seules donc souvent à la deuxième on fait le cours. C’est ce que j’ai fait là. J’étais lessivée quand Marie et Edhyne sont rentrées de la fête de Speankaek pour la dernière heure de cours. Tous les autres étaient au goûter du coup. Apparemment c’était hyper sympa. Les filles sont rentrées avec plein de dessins et de bracelets. C’était étrange de voir les filles dire « au revoir ». J’ai l’impression qu’elles viennent d’arriver.

Le vendredi soir, nous n’avons pas trainé après le repas, on est tous parti se coucher car nous petit déjeunions à 6h pour partir à 6h50 direction Siem Reap. Le bus nous attendait pour partir à Kulen Mountain à 7h 30. Nous sommes partis en escapade dans un mini van avec un guide khmer et un chauffeur, deux chinoises de notre âge environ et une fille et sa mère qui étaient khmer mais qui habitaient en Allemagne. Avec sa mère, on pouvait parler allemand et anglais. La fille parlait super bien français. Elle a passé l’abibac.

Après 2h de route qui ne sont clairement pas adaptées au van qui nous transportait nous sommes arrivés vers 10h. Le guide nous a d’abord arrêté devant un ruisseau où il y avait des sculptures au sol que l’on pouvait admirer dans l’eau. Rien de grandiose. Elles me faisaient rire les deux chinoises avec leurs ombrelles pour pas bronzer. Ils font tous ça les chinois que l’on croise. Ils ne veulent pas bronzer. Comme nous à l’époque, c’est un signe de richesse d’être pâle. Diman nous a d’ailleurs expliqué que c’était la même chose au Cambodge. Quand tu es bronzé c’est que tu travailles dans les champs et donc que tu es pauvre.

Nous avons repris le mini van pour peu de temps et nous sommes arrivés en bas d’une pagode. Il nous fallait monter les marches pour aller voir les moines, les gens prier et surtout le bouddha géant qui était taillé dans une énorme pierre. Lorsque l’on montait les marches, il y avait des personnes âgées, des femmes et des enfants qui mendiaient de chaque côté. C’était la première fois que nous en voyons autant aux alentours des lieux de culte. Pourtant, je pense que c’est fréquent. C’était superbe. J’adore l’ambiance des pagodas, il y a plein de chants, de musique, de moines. Ils récitent des prières hyper vite et de manière incompréhensible comme celui qui cri le matin lorsqu’il y a des morts dans le village et qui prie pendant 5 heures d’affilées. Souvent les musiciens sont handicapés ou aveugles, c’était pareil aux temples. Nous y sommes restés environ 45 min avant de partir pour les chutes. En haut de la pagoda, la vue était superbe, il y avait des arbres à perte de vue.

Il y avait plein de croyants qui venaient faire des offrandes mais il y avait aussi pas mal de touristes. Après nous sommes redescendus au van pour nous diriger vers les chutes de Kulen Mountain. La montagne sur laquelle nous étions.

Les premières cascades 

Après quelques minutes de marche, nous sommes arrivés aux premières cascades. Le guide nous a prévenu que nous verrions des plus grandes en continuant de marcher ce que nous avons fait 5 min plus tard.

Kulen Mountain 

En arrivant aux cascades, nous avons rapidement pris des photos et nous sommes directement partis nous baigner avec Lorane, Edhyne et Marie. Caro et Léa nous ont rejoint 20 min après mais Jeanne et Paul ne sont pas venus se baigner. Il y avait plein de français. Le paysage était somptueux. Il fallait en revanche éviter de se concentrer sur ce qui se trouvait sous nos pieds et ce qui nous frôlait les jambes. Au début j’ai simplement supposé que c’était des algues mais il y a certaines fois où on aurait vraiment dit autre chose. Ce n’était bondé donc on pouvait clairement profiter de la baignade. Nous ne sommes restés qu’une heure dans l’eau pourtant nous étions épuisés en sortant. Je crois que ce moment restera l’un des plus beaux du séjour pour ma part en tout cas. Il faisait très beau. Après cette pause, nous avons repris le van. Le guide nous avait dit que les prix étaient plus bas en bas de la montagne et que nous mangerions donc après. Au bout d’une heure, nous sommes effectivement arrivés près d’un restaurant mais les prix étaient exorbitants par rapport à ce que l’on paye à Siem Reap. Avec la dame cambodgienne et sa fille, nous avons décidé de ne pas y manger. Du coup, j’ai expliqué aux chinoises pourquoi nous quittions la table et qu’on les attendrait dehors. Il n’y avait rien d’autres aux alentours à part de petites échoppes comme on voit souvent qui vendent de tout. Jeanne et Paul ont goûté ce que nous avait fait goûté Song les premiers jours et nous les autres nous avons attendu d’arriver à Siem Reap pour manger. Avant de descendre du van, la dame et sa fille nous ont tous offert une sorte de banane mais plutôt rouge que jaune qu’elle nous a dit de goûter dans quelques jours.

Il était 15h30 lorsque nous sommes arrivés à Siem Reap et nous mourrions de faim. Donc nous sommes allés au restaurant de l’hôtel. Avec Lorane, on est direct parties se baigner une fois le repas terminé. Edhyne est venue écrire à côté de la piscine. Pendant que les autres faisaient la sieste. Vers 19h30, nous sommes partis au nightmarket. Nous avons compris que l’iPhone de Caro ne redémarrerais pas. Le marché de nuit n’était vraiment pas fou comparé à celui qui se trouvait à deux pas de l’hôtel, il n’y avait rien d’original. Donc nous sommes partis au Hardrock pour que Caro ramène un souvenir à son père. Puis nous sommes rentrés manger au restaurant de l’hôtel et après minuit tout le monde est allé se coucher, avec Edhyne et Lorane on est resté discuter jusqu’à 2h.

Magnifique coucher de soleil sur le retour. 

Dimanche matin, après le petit déjeuner, Marie, Caro, Léa devaient se faire faire un soin du visage. Elles y sont donc allées pendant que Paul se faisait masser les pieds et que Lorane et moi allions nous baigner avec Edhyne. Au bout d’une heure, elles sont ressorties légèrement agacées car il y avait eu une erreur et leur soin du visage avait en fait était un massage corporel. Les filles leur ont dit de revenir à 13h. Marie a finalement décidé de ne pas y retourner. Après avoir vider nos chambres pour le chek-out de midi, nous sommes retournés nous baigner avec Lorane en attendant que Léa et Caro sortent de leur soin et nous sommes allés manger. Jeanne est arrivée à ce moment-là à l’hôtel car elle était partie se balader. Après le repas, les autres sont tous allés chercher les souvenirs que nous avions décidé de prendre pour HOPE pour les revendre au marché de Noël. Je suis restée à l’hôtel pour publier le blog pendant ce temps. Vers 17h30, après qu’ils soient tous revenus à l’hôtel, nous sommes repartis direction la maison avec Reak. (Nous avons tout de même fait un rapidement saut dans la piscine avec Caro, Paul et Lorane avant de repartir). Le soir, nous voulions rapidement aller dormir sauf que Jeanne après avoir mangé, est rentrée dans sa chambre et a vu l’énorme gecko au-dessus de sa porte. Elle a crié et est sortie en courant. Du coup, on a essayé de s’en débarrasser seuls (et là on dit « merci Marie » ! car personne n’avait le courage d’y aller sans chaussures) comme la première fois mais sans succès. On a fini par aller chercher Rat avec Caro. Heureusement, elle ne dormait pas et après 15 min de chasse, elle a fini par l’attraper. Elle l’a relâché près de l’étang.

Caro essaie de peser sa valise. 

Le lundi matin, les filles ont dû faire leurs valises et essayer de tout ramener surtout. Ce n’était pas gagné. Mais elles ont toutes les deux réussi. On a préparé les cours pour le soir pendant ce temps-là. Puis, on est tous parti à Siem Reap pour aller prendre un dernier verre tous ensemble avant qu’elles ne prennent leur avion. Notre tuktuk driver a eu léger souci avec son pneu du coup nous en avons pris un autre pour atteindre le centre de Pubstreet. Diman est arrivé vers 16h mais nous ne pouvions pas restés beaucoup plus de temps car nous avions cours à 17h. Il nous a dit qu’il passerait à Samart school le lendemain. On a finalement quitté le centre-ville vers 16h45 car les « au revoir » n’étaient pas faciles. Lorane et Léa sont directement parties à l’autre école car c’est sur le chemin donc Paul a changé de tuktuk et est monté avec nous. Sur le chemin du retour, je trouvais déjà que le tuktuk driver allait assez vite. Ce n’était pas l’ami de Reak que l’on a d’habitude et il n’avait pas l’air habitué aux routes de campagnes. Lorsque nous sommes arrivés à l’embranchement, un petit garçon de 5 ans à débouler sur la route, les deux ont cru que l’autre allait ralentir je suppose mais aucun ne l’a fait, ou du moins trop tard. Donc la moto à l’avant du tuktuk a réussi à éviter le petit mais le tuktuk lui allait le percuter alors Edhyne a voulu le pousser sauf qu’elle l’a griffé légèrement. Le petit était trop choqué et pleurait après. On a voulu s’arrêter, voir ce qu’il avait et s’excuser mais le tuktuk ne nous a pas écouté et a continué vers l’école. Nous ne sommes pas retournés les voir malgré que nous nous le voulions. Mais les jours ont passé et c’était délicat d’y aller au bout d’une semaine.

Les filles ne sont pas allées au premier cours avec Serey, je crois que tout le monde avait besoin de se remettre de ce qui venait d’arriver. Avec Paul, on n’a pas pu attendre du coup. On devait remplacer Sarin alors on y est allé. J’ai mis 15 min à réussir à me mettre réellement dans le cours. La deuxième heure, Marie et Edhyne sont venues faire le cours de Serey. Pendant ce temps-là, je suis allée rajouter des mots pour le cours qu’elles avaient commencé à préparer sur le réchauffement climatique. On sélectionnait du vocabulaire essentiel et on voulait essayer de leur expliquer. On leur a posé des questions mais au final ils n’étaient pas très inspirés par le sujet car ils n’apprennent rien là-dessus à l’école khmer. Ils nous l’ont dit. Edhyne a essayé de leur expliqué les différences entre les énergies, ce qu’il faut éviter de faire et moi je notais au tableau. Par exemple, je pense qu’ils ne comprennent pas que jeter un papier par terre c’est mauvais pour l’environnement et que si on continue, le problème du manque d’eau pour les rizières de leurs parents ne fera que s’accentuer. C’est normal personne ne leur a dit. Mais nous on a grandi avec cette idée en tête, cette vision des choses, ça fait bizarre et c’est horrible de se dire qu’eux n’en ont pas conscience et donc qu’ils feront les mêmes erreurs s’ils veulent continuer à développer leur pays et leur économie. La sécheresse nous la voyons clairement ici. Il y a 4-5 ans, Yama a dit à Jeanne qui pleuvait tous les jours au moins 2h par jour. Nous, il arrive qu’il ne pleuve pas pendant 3 ou 4 jours d’affilés et lorsqu’il pleut ce n’est pas toujours de grandes averses comme il devrait y avoir à la saison des pluies.

Mardi matin, nous avons eu le droit à une réunion surprise avec Song. Nous trouvons toujours qu’il ne passe pas assez de temps avec nous et qu’il ne s’intéresse pas assez à ce que font les enfants. Les filles l’avaient écrit dans les feuilles qu’elles lui ont rendu à la fin. Je suppose que c’est pour ça qu’il est venu nous parlé pendant 2h ce jour-là. Edhyne et moi avons légèrement fait entendre nos agacements sur les points que je viens de citer. Marie, Paul et Lorane sont restés plus silencieux et Léa dormait.

Nous voulions plusieurs renseignements pour pouvoir commander les copies des livres scolaires et aussi où acheter des balançoires pour l’aire de jeux. On se débrouille par nous-même maintenant, il nous donne les adresses et on s’en charge. En revanche, on est vraiment bloqué par le problème de la carte car forcément ici tout se paye en cash et Léa ne peut pas retirer plus de 500 dollars tous les 3 jours. C’est hyper frustrant car il reste pas mal d’argent récoltée cette année et juste à cause de la carte on ne peut pas acheter ce que l’on veut. Le mardi après-midi, nous avons commencé par préparer les cours pour le soir et Diman est arrivé vers 16h. Song avait promis d’être là mais il était encore « busy ». Sarin était de retour pour la première heure. Ça y est, il n’a plus d’examen il peut venir maintenant ! Avec les grands, nous avons continué avec un texte sur le changement climatique.

Mercredi matin, Reak est venu nous chercher à 9h30 pour aller à Siem Reap. Rat nous avait préparé à manger à emporter. On est allé au Lucky Mall on a acheté tous les livres, mais également des livres pour Serey, Mey et Mani. Nous sommes ensuite allés voir des jeux pour la cours. Nous avons acheté un tape-cul et une balançoire qu’ils devaient livrer le mardi suivant. Je suis trop pressée que les enfants voient ça. Ici, il n’y a pas de jeux alors que ceux de Speankaek en ont. Mais ils sont délabrés. Lorane a donc proposé que l’on achète un filet de volet pour ceux de l’autre école car nous n’avions pas assez pour payer des balançoires à l’autre école. On est ensuite retourné dans le centre pour commander les photocopies des livres pour cette année et en prévision de l’année prochaine. Nous avons tenté de nous adapter aux niveaux et nous avons suivis les résultats des tests que nous avions fait récemment et les nouvelles classes. Après notre pique-nique, nous sommes allés acheter la trousse à pharmacie (une pour chaque école, auquel on va rajouter les pensements que maman m’a donné et que la mère d’Edhyne lui avait également passé). Le soir, nous faisions passer les tests à l’école de Speankaek. Du coup, nous y sommes tous allés pour distribuer, trier et surveiller tout ça. Il manquait juste la dernière classe de Yama car il y avait eu une erreur dans les nombres de copies donc ils ont fait le test le lendemain et Yama nous a redonné les copies mardi. Pour le dernier cours, on a donc fait un jeu tous ensemble. Jeudi matin, nous nous sommes tous mis à corriger les tests. Car tout devait être fait avant de partir le soir pour Sihanoukville afin de faire la commande de livre mardi matin. Il y a 8 classes à corriger et la plus part d’entre elles sont nombreuses (entre 20 et 35 élèves). Nous n’étions pas de trop pour corriger. Nous avons passé la matinée là-dessus puis nous avons fait nos sacs.

18

A 17h, ce jeudi, nous sommes rapidement allés voir les cours de Sarin et Serey avec les filles. Nous avons mangé à 18h30 puis Reak est venu nous chercher à 19h.

A 19h30, comme prévu un monsieur est venu nous cherche dans un transport que nous n’avions jamais testé ni même vu dans les rues de Siem Reap. C’était un énorme tuktuk enfin qui ressemblait plutôt à un tuktuk traqueté par un camion. Nous sommes montés avec 4 autres touristes. Nous avons tourné dans la ville pendant près de 30 min pour aller chercher différents autres groupes afin de prendre ensuite un bus qui partait pour Sianoukville. Dans la « navette », nous nous sommes imaginé tout plein de scénarios car nous étions surpris des rues qu’il empruntait. C’était des raccourcis très sales et peu éclairés. Il n’y avait pas énormément de touristes ce qui est rare à Siem Reap. Nous avons donc reparlé de la possibilité de nous faire voler nos organes mais finalement il ne nous ait rien arrivé. La compagnie que nous avions choisie faisait cette fois-ci beaucoup plus professionnelle. C’était plus rassurant. Nous avions 10h de bus couchette. Nous sommes arrivés à 6h30 à Sianoukville. La nuit avait été courte. Une fois là-bas, la compagnie de bateau qui devait nous amener à Koh Rong Salem, une île située à 30 min en speedboat de Sihanouk) venait nous chercher.


Sianoukville est un port situé dans le sud du Cambodge. Il y a en face plusieurs îles, certaines plus connues que d’autres. Koh Lanta y a tourné 2 saisons. Il y a des îles très touristiques comme celle de Koh Rong et d’autres moins comme la première où nous avions prévu de dormir ce jour-là.


Nous devions prendre le bateau à 8h. Nous étions épuisés en sortant du but et la première navette venait de partir sans nous. Il y avait comme souvent plein de tuktuk qui nous proposaient de faire le chemin à la place de la navette en prétextant qu’elle ne reviendrait pas mais après quelques minutes d’attente la deuxième est arrivée. Après être allés chercher nos tickets de bateau, elle nous a amené au port où nous avons pris le bateau vers 8h10. Il y avait énormément de bateau de pêcheurs mais aussi les speedboats de la compagnie qui emmenaient et ramenaient les touristes tout au long de la journée. C’est très étranger qu’ils laisent les ordures s’installer à ce point.


Avec Edhyne et Lorane, on s’est mises à l’arrière du bateau pour admirer le paysage et voir les vagues. Les autres n’étaient pas forcément au mieux de leur forme et sont donc restés assis au milieu du bateau. Lorsque l’on est arrivé sur l’île, c’était paradisiaque. Il n’y avait quasiment personne, juste quelques bungalows qui donnaient sur la mer. Lorsque nous avons demandé à l’équipage où était l’hôtel le « Hubahuba » ils ont rigolé et ils nous ont dit que c’était derrière la jungle. Au début, personne n’y a vraiment cru. Mais après avoir plusieurs fois entendu la même réponse, nous nous sommes convaincus qu’il faudrait manger un petit déjeuner avant de prendre la route car nous ignorions combien de temps allait nous prendre la traversée de l’île. Vers 9h30, nous sommes repartis direction les terres de l’île pour essayer de trouver le fameux hôtel. Nous sommes tombés sur un français qui savait où se trouvait notre hôtel (lui aussi tenu par une française) mais qui nous a conseillé d’attendre que la route soit dégagée avant de continuer d’avancer. En effet, un arbre venait de tomber sur le chemin et il nous était difficile de continuer. De plus, il était infesté de fourmis rouges. Donc nous avons décidé d’attendre que « ses collègues interviennent à la machette » comme il disait. Nous nous sommes donc posés une petite demi-heure sur la plage avant de repartir affronter les geckos et les araignées. Nous avons mis environ 1h30 à traverser. Une fois arrivé sur une plage, l’hôtel était indiqué comme étant tout au bout. Il n’y avait personne. C’était merveilleux. Le sable était tout blanc, l’eau clair et surtout il n’y avait que nous. Les vagues étaient vraiment grosses.


En arrivant à l’hôtel, nous avons été accueillis par une française. Elle ne faisait pas beaucoup plus vieille que nous. Elle avait construit l’hôtel avec son compagnon ici, dans la jungle et cela faisait maintenant 5 ans qu’elle vivait là. Elle nous a donné les clés et expliqué les horaires des repas et aussi précisé que l’électricité n’était disponible qu’entre 8h - 10h et 17h - 22h.

Cela allait parfaitement avec l’ambiance de l’hôtel (on ne peut pas vraiment parler d’hôtel finalement). Nous logions dans un dortoir de 7 personnes avec les pieds dans l’eau (sens figuré, la mer était à 10 mètres). Nous avons posé nos sacs et sommes rapidement partis nous baigner. Le début d’après-midi était vraiment parfait. Nous sommes allés manger ensuite car le service finissait à 15h. Il était déjà 14h. Elle nous a expliqué que les aliments étaient amenés pendant 4 mois de l’année par des marcheurs. Ses employés faisaient des aller-retours avec l’autre côté de l’île où les bateaux amenaient la nourriture de Sihanoukville. Pendant 4 mois, aucun bateau ne peut accéder à ce côté de l’île à cause des vagues et du vent.


Après avoir mangé, Paul est allé se reposer et nous sommes toutes retournées nous baigner. Nous avons passé le reste de l’après-midi sur la plage à admirer le paysage. Avec Marie et Léa, nous sommes ensuite allés nous doucher dans une salle de bain perdue dans les arbres avec vue sur la mer, c’était vraiment stylé ! Il fallait tout de même éviter de lever la tête car il y avait de nombreux insectes. Nous avons pu admirer le coucher du soleil sur la terrasse du bungalow pendant que les autres finissaient de se doucher. Vers 20h30, nous sommes partis manger. On a fait un jeu de carte en attendant d’être servis. Il y avait d’autres français, un couple et une famille. Il y avait aussi un groupe de 4 néerlandais qui étaient arrivés sur l’île en même temps que nous et à qui Lorane avait expliqué que nous connaissions cette hôtel car ils ne savaient pas où dormir. L’ambiance était hyper conviviale, tout le monde faisait des jeux de cartes. On était comme à la maison. J’ai adoré.

Après avoir rejoué et mangé, nous sommes rapidement allés dormir car les lumières s’éteignaient à 22h.

En allant dormir, nous n’étions pas tous tranquilles car plus tôt dans l’après-midi, nous avions vu un gecko dans le dortoir qui devait surement encore être là. Nous les chassons quand nous sommes à la guesthouse (nous ne les tuons jamais en revanche).

Mais cette fois-ci, il fallait accepter que nous étions chez lui et donc que nous devions cohabiter.


La rue pour aller à l'auberge. 

On est allé manger notre petit déjeuner vers 9h avant de repartir vers 10h. Nous devions retraverser la jungle puis reprendre le speedboat direction Koh Rong. Nous avons mis autant de temps que la veille car il faisait toujours aussi chaud et que nous avions nos sacs encore une fois. On s’est posé sur la plage en attendant que le bateau vienne nous chercher vers 14h30. Nous nous sommes baigner en l’attendant. Nous sommes arrivés à Koh Rong vers 15h, nous avons décidé de manger car nous ne savions pas si l’hôtel était loin. Finalement, il ne se trouvait qu’à 10 min même pas du restaurant. Le centre de l’île est touristique mais très petit. Lorsque l’on arrive, il y a plusieurs restaurants et magasins. Il y a beaucoup d’occidentaux sur cette île et certains proposent des tours. On a rencontré des français assez cools qui nous ont proposé d’aller voir le plancton qui s’illumine dans l’eau le soir.

L’hôtel où nous dormions était tenu par des cambodgiens. Nous avions deux chambres de 3. L’auberge était peu lumineuse, très sommaire. C’était vraiment différent de la veille mais bon je me suis dit qu’après tout nous n’allions fait qu’y dormir et se doucher, il n’y avait pas besoin de beaucoup plus. Après avoir posé nos sacs, nous sommes donc repartis vers 17h, nous baigner sur une plage située à environ 20 min de marche. Nous avons eu le droit à une énorme averse sur le chemin.

Vers 19h, nous sommes allés rejoindre les français pour partir voir le plancton. Deux cambodgiens nous y ont amenés en pirogue. Il y avait environ 15 min de bateau pour y aller. Un touriste espagnol faisait partie de l’aventure aussi. Les petites bêtes s’illuminaient dans l’eau quand nous faisions des mouvements. Nous avons eu de la chance car c’était la pleine lune et grâce aux nuages elle était cachée donc nous pouvions quand même les voir. C’était un super moment. Il y avait pas mal de vagues et il faisait nuit noire car quand nous sommes arrivés, les deux cambodgiens ont éteint toutes les lumières du bateau pour que nous puissions voir le plancton. Lorane et Léa sont remontées un peu plus tôt sur le bateau car l’une avait mal à l’oreille et l’autre commençait à être malade. Sur le chemin du retour, l’espagnol, Léa et Edhyne ont eu le mal de marre ce qui a bien fait rire les cambodgiens qui nous amenaient. Une fois sur terre, tout le monde allait beaucoup mieux. Nous sommes rentrés nous doucher et nous changer. Il était déjà 21h30 quand nous sommes partis manger. Vers minuit, nous nous sommes décidé à aller à la fête qui était organisée sur le bord de la plage nommée « Police Beach ». Le français nous avait expliqué qu’ils organisent chaque soir de grosses soirées mais que l’on doit tous participer et payer car ils n’ont normalement pas le droit de mettre de la musique après 22h. Donc ils doivent payer énormément de pots de vin aux policiers de l’île. Pour aller jusqu’à la plage, il fallait marcher encore 20 min dans la jungle. Avec Marie, pour éviter de perdre nos tongs nous avions décidé d’y aller pieds nus. Bon finalement ce n’était pas la meilleure idée qui soit… La soirée était sympathique, nous sommes rentrés vers 3h30 à l’auberge.


Le dimanche matin, nous devions quitter l’auberge vers 10h mais nous sommes partis un peu plus tard. Nous sommes allés prendre un petit déjeuner et Lorane est allé voir le médecin de l’île. Ils ont un système assez sympa que le français nous a expliqué. Ils se cotisent tous pour payer un médecin volontaire sur l’île car il y a souvent des touristes et des locaux qui se blessent. Nous devions prendre le bateau pour rejoindre Sihanoukville vers 16h donc en attendant nous sommes allés nous poser sur la plage et vers 17h nous avons fini par quitter l’île. Nous avons attendu 1h sur le ponton car le bateau avait du retard.


Friends of Koh Rong. 

Le centre d’île est très touristique, il y a plein d’occidentaux qui ont des affaires mais en même temps ils vivent vraiment à côté des locaux qui eux aussi tiennent des auberges et vivent sur l’île. Il y a plein d’enfants. Monsieur Song nous avait dit qu’il y avait une école un peu comme la sienne sur l’île : « Friends of Koh Rong ». Je n’ai pas vu d’école khmer sur l’île je me demande où les enfants vont à l’école du coup. Est-ce qu’ils vont juste à celle que nous avons vu ? Je ne sais pas si les enfants de l’île peuvent aller à l’école. Mais pendant que nous attendions sur le ponton en tout cas il y avait énormément d’enfants qui jouaient autour de nous.

Une fois à Sihanoukville, nous avons décidé de manger car nous ne pouvions pas manger avant d’arriver à Siem Reap sinon. Marie, Paul et Edhyne ont mangé dans un restaurant et avec Lorane et Léa nous avons pris à manger sur le bord de la route et nous nous sommes posés avec les autres dans le restaurant. C’était hyper bon ce qu’on a mangé. J’ai aussi acheté des petits fruits que les enfants me faisaient goûter à l’école. Puis on est parti prendre le bus vers 20h et nous sommes arrivés à Siem Reap à 6h.

19

La dernière semaine est vraiment passée très vite. Malgré quelques aller-retours à l'hôpital, nous avons pu vraiment profiter de la fin de notre aventure et prendre le temps de dire au revoir à tout le monde. Nous avons organisé deux fêtes, une pour chaque école. C'était l'occasion de partager de jolies moments avant de partir.

Au revoir joyeux à l'école de Spean Kaek 
Mes petits prefs  
Kamka et Choda 
Charly, Mey et Khumeang 
Leakna et Srei Net 

C'est le coeur lourd que nous avons quitté le village vendredi soir. Le tuktuk est arrivé vers 17h50. Les enfants de l'école de Koh Sro étaient arrivés depuis environ 1h. Nous leur avions dit au revoir la veille mais nous étions tous très heureux de nous revoir une dernière fois.

Cela a malheureusement rendu les au revoir beaucoup plus difficile pour tout le monde. Nous sommes donc restés le plus de temps possible avec chacun d'entre eux en attendant le tuktuk car nos sacs étaient tous prêts.

J'étais avec tous les enfants de ma classe et j'essayais de photographier chacun de leurs visages dans ma tête afin de ne jamais les oublier. Je sentais que partir allait être difficile. Srei Net, Leakna, Seenet et même Mey se sont mis à pleurer. J'en passe bien sûr. Nous étions tous en larmes au moment de partir. Serey m'a dit au revoir et à bientôt, elle n'a cessé de me répéter qu'elle irait à l'université (car elle a trouvé un sponsor grâce à Song) et que quand je reviendrais elle serait guide touristique et qu'elle nous amènerait partout.

Il a fallut dire au revoir à ma classe et à Rat. Quand j'ai quitté Mey je lui ai dis à quel point elle allait me manquer et que c'était une très bonne élève, qu'elle devait continuer. Elle va terriblement me manquer Mey. J'espère qu'elle continuera l'école. Je leur ai tous dit au revoir un par un en leur glissant un message d'encouragement et d'affection tout en m'assurant qu'ils me comprenaient. J'ai appris à dire "Tu vas me manquer" en khmer.

A la fin, nous sommes tous montés dans le tuktuk et Sarin a proposé aux enfant de se mettre de chaque côté de la route pour faire un allée pour les tuktuks. Quand je me suis retournée et que je les ai tous vu, là, à attendre que l'on passe en levant les mains pour nous dire au revoir, j'ai réalisé à quel point quitter ce lieu était difficile. Nous étions chez nous ici. Nous étions bien, entourés de personnes auxquelles nous nous étions attachés et avec lesquelles nous avions partagé un quotidien pendant 2 mois. J'ai regardé l'école une dernière fois et je me suis dit que nos peintures illustraient vraiment notre travail ici. L'école est magnifique maintenant, agréable. Je suis heureuse de partir en la voyant ainsi.


Nous sommes partis en passant à travers cette allée tracée par les enfants. J'ai pu serrer une dernière fois la main de mes petits préférés en me promettant de revenir un jour.

C'est si difficile de partir en quittant ces enfants sans savoir ce qu'ils deviendront, s'ils continueront de venir à Samart School et d'aller à l'école, s'ils iront à l'université, s'ils quitteront le village... J'aimerais croire que tous pourront réaliser leurs rêves mais ce serait bien trop naïf.

En quittant le village, nous étions très silencieux dans le tuktuk. J'ai eu envie de faire demi-tour à chaque nouveaux virages.

Avec Edhyne, Lorane et Marie, nous nous sommes promis de revenir car des adieux seraient trop durs.

Ce fut une expérience formidable. J'espère que nous avons pu apporter à ces enfants autant qu'ils nous auront apporté. J'espère aussi que nous reviendrons pour revoir tout le monde et surtout continuer de les aider. Ils me manquent tous déjà.

Il y a des visages qui vous marquent à jamais. 

Cette aventure extraordinaire nous a permit de rencontrer de belles personnes et de nous découvrir également. Nous rentrons avec des souvenirs communs, des impressions différentes aussi mais surtout avec la même envie de revenir.