Carnet de voyage

Le Nord de l'Inde, au jour le jour

Dernière étape postée il y a 1477 jours
Par CindyC
Deux amies, 2 sacs à dos, 20 jours, des milliers de kilomètres et encore plus d'aventures
Novembre 2019
20 jours
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Publié le 6 novembre 2019

Atterrissage à l'aéroport international Indira Gandhi à 9h, soit un peu plus de 2h plus tard que prévu, après 12h de correspondance à découvrir Kiev et avec une méchante dette de sommeil ! Forcément l'excitation ça tient éveillé...

Contre toute attente le contrôle aux frontières se passe sans encombre (après un renouvellement de passeport de dernière minute et des procédures d'obtention de l'e-visa qui nous ont fait craindre, jusqu'à l'embarquement à Paris, qu'on n'arriverait pas à partir), avec des contrôleurs plus souriants que leurs homologues français ou ukrainiens ! On fait un rapide comparatif des bureaux de change qui sont tous globalement alignés autour de 73.5 roupies pour 1 euro : c'est un peu moins que ce que l'on espérait mais c'est honnête, nous voici donc avec quelques dizaines de milliers en poche.

Aéroport international Indira Gandhi, New Delhi

Une fois dans le hall, on s'y attendait, on est assaillies par des chauffeurs de taxis insistants mais, pas de chance pour eux, notre Uber nous attend ! Pas de berline noire obligatoire ici, on monte dans une petite Maruti Suzuki Alto défraîchie (c'est indien, mais le groupe japonais en détient plus de 50%) sans ceinture à l'arrière et avec ce qui ressemble à un ballon d'eau chaude ou une très grosse bouteille de gaz dans le coffre.

Par la fenêtre on prend un peu la mesure de ce que donne un pic de contamination de l'air dans la ville qui est déjà la plus polluée du monde -devant Johannesburg, Mumbai et Pékin- : le ciel est d'un gris opaque malgré le soleil de plomb qu'on devine aux 28 degrés extérieurs, on peine à distinguer les avions pourtant en train de décoller et la plupart des cyclistes ou conducteurs de rickshaws portent des masques pour filtrer les particules !

Article du 3 novembre 2019, la veille de notre arrivée !

Ashutosh - le chauffeur - nous dépose devant la porte de The Hosteller (10 Mathura Road - new friends colony) où l'on reçoit un sympathique accueil dans un décor moderne, propre et détendu. L'auberge propose des activités tous les jours mais, pas de chance, le tour du mardi était dans la matinée donc on n'a plus qu'à -enfin- s'allonger quelques heures !

Une fois requinquées et lavées, on enfile des tenues aussi adaptées que notre garde robe occidentale nous le permet (épaules, poitrine et genoux couverts, assez ample pour ne pas dévoiler les formes du corps en dessous) pour s'aventurer enfin dehors à la tombée du jour (17h30).

Direction le métro qu'on nous a présenté comme un moyen de transport pratique et sécuritaire, avec ses jetons entre 20 et 40 roupies (entre 30 et 60 centimes d'euros) selon la longueur du trajet. Effectivement c'est la bonne surprise : c'est propre et tout décoré, pas du tout la cohue malgré l'heure presque de pointe, les sacs sont scannés et les usagers palpés à l'entrée dans la station (ce qui est fastidieux mais rassurant) ! Malgré tout ça, force est de constater qu'on est les seules non Indiennes dans la rame, donc forcément on attire l'attention plus ou moins discrète mais respectueuse des autres passagers... Les femmes sont aussi plutôt minoritaires, puisqu'un nombre moins important d'entre elles travaillent, mais des sièges et même une voiture entière selon les lignes leur sont réservés, ainsi qu'aux "senior and differently abled citizens" !


Marion et moi, indubitablement des ladies

On décide de descendre près de la mosquée Jama Masjid qu'on entendra plus qu'on ne verra (ben oui, il fait nuit !) grâce aux appels à la prière du muezzin.

Première vraie expérience de la ville dans le chaos le plus total : les voitures, mobilettes, rickshaws et touk-touks nous offrent un concert de klaxons tandis que la foule joue des coudes en manquant de se faire écraser tous les 10 mètres dans une artère secondaire bordée d'échoppes où des poulets agglutinés dans des cages et quelques chèvres ne seront apparemment pas au menu du soir ! Les seuls qui n'ont pas l'air de prendre part à la cacophonie ambiante sont les tonnes de chiens errants, les pariah dogs si amicaux malgré leur nom, qui font la sieste n'importe où...


Dire qu'en France la police m'a arrêtée pour avoir fait ça...

On s'engage, un peu pour échapper à la circulation mais surtout attirées (pies que nous sommes) par les étals d'objets brillants, dans Meera Bazar. On se dit qu'on a bien envie nous aussi de petites sandales brodées, d'un pashmina en cashmere, d'une tenue traditionnelle et de gros bijoux clinquants mais on résiste pour cette fois.

On finit par arriver devant le Fort Rouge de Delhi (ou peut être derrière ?), un peu trop tard pour la projection sons et lumières qu'on avait prévu de voir mais tant pis, ça en jette aussi de l'extérieur !

Le fort rouge de Delhi

Autour du Fort est installée une petite fête foraine dont les attractions semblent tout droit sorties des années 1950, autant pour l'allure que l'état d'usure ! La grande roue tourne à une vitesse de montagne russe, ce qui ne semble pas inquiéter les familles installées dans des nacelles sans barrière ; d'un autre côté un public exclusivement masculin assisté, fébrile, à un show de danse suggestif mais habillé au sens artistique incertain.

C'est là au milieu des stands de chaats (des en-cas salés servis sur des chariots roulants ou au bord des routes) qu'un groupe d'amis nous interpelle pour prendre un selfie avec nous, puis un autre quelques mètres plus loin, un jeune homme avec sa mère et enfin : une famille entière qui va jusqu'à nous faire poser avec un bébé chacune dans les bras devant le fameux monument ! On se prête au jeu sans hésiter devant les sourires timides de certains, amusés des autres, mais toujours chaleureux, et on y prend même un certain plaisir. Quitte à être le centre inopiné de l'attention, on en profite pour demander nous aussi quelques clichés au milieu des femmes en habits traditionnels !

Les marraines

Comme l'aventure, ça creuse, on file vers 20h chez Kadalu, un des restaurants de Delhi conseillés par Sambit, notre ami Indien que l'on rejoint dans quelques jours. Début des hostilités avec le poulet façon ghee roast (cuit dans du beurre clarifié) de Mangalore. Le serveur tique : "it's spicy !" mais on ne se démonte pas, "it's really spicy, you're sure ?"... Comme les papilles françaises sont à toute épreuve, on se lance et on fait bien ! Il a du goût ce poulet, même s'il pique un peu les yeux. Et puis heureusement le naan à l'ail est là pour contrer le feu !

J'enchaîne avec du mouton au curry de Malabar (région du sud de l'Inde), plus bas sur l'échelle de Scoville mais encore plus savoureux dans le mélange des épices.

L'addition à 1400 INR pique nettement moins, alors que les portions étaient si copieuses qu'on en a malheureusement laissé beaucoup. C'est ce que l'on nous apporte en même temps qui nous décontenance davantage : une timbale en inox chacune remplie d'eau avec une rondelle de citron, et un petit bol de graines à l'odeur anisée (de quoi donner des hauts-le-cœur à Marion). Est-ce qu'il faut mettre les graines dans l'eau et boire le tout ? Se laver les mains dans la timbale ? De peur d'offenser quelqu'un, on n'ose pas vraiment y toucher, je trempe un doigt dans l'eau pour prendre la température, c'est à peine tiède...

On a finalement quitté l'établissement sans plus d'explications et c'est Sambit qui nous a éclairées : il s'agissait bien d'un rince-doigts, les graines de fenouil quant à elles sont proposées en fin de repas pour aider à la digestion, ainsi que pour toutes leurs vertus cardio-vasculaires, anti-oxidantes, ...


En même temps, sans mode d'emploi c'était pas évident !

C'est fini pour aujourd'hui : on rejoint le dortoir où l'air conditionné est réglé sur moins 8000, ce qui n'empêche pas les 2 Indiens qui s'y trouvent déjà de ronfler à plein régime ! Je m'endors en priant pour que le mélange pimenté et l'eau courante que j'ai sûrement avalée en prenant ma douche ne déclarent pas la guerre à mes intestins, réalisant enfin où je suis 🇮🇳

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Publié le 7 novembre 2019

La journée commence, après un petit déjeuner plein d'énergie à l'auberge, dans le quartier de la gare Nizamuddin à Delhi. Dès la sortie de la station de métro c'est un autre monde qui nous attend : des enfants hauts comme trois pommes nous attrapent le bras en nous dévisageant de leurs grands yeux, tendant la main pour demander un peu d'argent. Partout entre les chaats de fortune, des hommes et des femmes qui semblent n'avoir aucun autre endroit où être sont installés sur des morceaux d'étoffe plus sales que le sol en-dessous, beaucoup affichent des malformations physiques que l'on ne voit que dans les livres ou d'importantes amputations... Bien secouées mais impuissantes, on s'empresse de passer notre chemin.

Malgré notre petit futé qui prétend qu'il faudrait être fou pour prendre un bus municipal à Delhi, ou peut être justement à cause de cette mise en garde, on choisit l'une des 800 lignes pour nous mener à destination. On s'attend à ce que l'exercice soit acrobatique puisqu'on a observé bon nombre d'Indiens courir et s'accrocher à l'une des portes toujours ouvertes du véhicule pour pouvoir monter, puis sauter avant qu'il ne soit tout à fait à l'arrêt pour en descendre mais par chance tout se passe normalement pour nous. À notre grand étonnement on ne nous demandent pas de ticket et l'on nous apprend même que ceux-ci sont gratuits pour les femmes, à qui le côté droit du couloir est réservé. Ce décret de 2019 du ministre chef de Delhi Arvind Kejriwal visr à favoriser le travail et donc l'éducation féminins !


"I want great prosperity for you and your family. When women progress, the country progresses. " A. Kejriwal

On arrive sur le site archéologique de la tombe d'Humayun où on constate que l'entrée pour les locaux est dix fois moins chère que pour les étrangers, et tant mieux car c'est aussi pour eux un lieu de recueillement.

Dans le même parc se trouve la tombe d'Isa Khan, un noble de la cour à l'époque pré-moghole, sa femme et ses 4 enfants, ce qui commence à faire du monde... Là un agent de sécurité, guide à ses heures perdues, nous explique fièrement que les sépultures sont faites du même marbre importé de Jodhpur que le Taj Mahal, et nous montre avec amusement comment prendre des photos en utilisant les formes des moucharabiers comme des sortes de lentilles.

On continue vers l'imposant mausolée nacré qui abrite les restes d'Humayun, le 2nd empereur de la dynastie moghole après son père : Babur. La visite est marquée par les nombreuses classes de garçons d'école primaire qui nous réclament en riant des dizaines de selfies. On s'exécute au début sous l'œil impassible des maîtres de classe mais l'insistance des enfants devient vite pesante, au point qu'un des gardiens du site en vienne à les chasser en les menaçant du bout de son bâton !

Ayant fui les hordes de garçons surexcités on flâne un peu dans Khan market, bavant devant les robes, dignes de de princesses des mille et une nuits, mais que notre budget nous interdit (80 000 INR environ pour une robe Yashodhara)... Évidemment on finit par craquer un peu plus loin et à des prix beaucoup plus abordables : Marion pour une longue robe crème aux motifs dorés, moi pour une tenue typique du Pendjab composé d'un Salwar (pantalon ample) écru et d'un Kameez (longue tunique) émeraude. Il ne me manquera plus que l'écharpe Dupatta pour compléter l'ensemble, et pour 20€ je dois avouer que je suis aux anges... Entre deux boutiques je me régale d'un vegetarian hariyali kebab, où la viande est remplacée par un savoureux mélange de pommes de terre, petits pois, épinards et paneer (le fromage de bufflonne) assaisonné et cuit de la même façon.


Punjabi style !

Prochaine étape : Lodhi gardens où l'on peut observer de nombreuses espèces d'oiseaux comme les milans (bon OK, on a cru que c'étaient des aigles) qui nous scrutent en retour depuis leurs perchoirs, des perruches à collier au plumage vert vif, même un ibis à nuque rouge ! Évidemment j'ai téléchargé une application d'identification des animaux pour savoir ça... Les petits écureuils à rayures adorables qu'on voit partout depuis notre arrivée détalent encore plus avec tous ces prédateurs qui les survolent 🐿️🦅

Le reste des jardins abrite surtout d'autres tombes (décidément c'est la journée) qui sont composées du même dôme semicirculare sur base cubique que celle d'Humayun. L'endroit sert aussi de décor à plusieurs couples de jeunes Indiens qui y posent pour des photos au romantisme kitsch... On adore !


Lodhi gardens et les écureuils indiens

L'après midi touche à sa fin donc on profite d'un dernier chai à The Hosteller avant de récupérer nos bagages et de filer à la gare.

C'est à ce moment que la sécurité à l'entrée du métro s'avère problématique : en scannant un sac apparaît la bouteille de gin français apportée pour Sambit et, pas de chance, l'alcool est strictement interdit dans le métro... Pas le temps pour une négociation ou un éventuel pot de-vin, le train nous attend.

Arrivées à la gare c'est un peu la panique lorsqu'on constate qu'il n'y a pas franchement de panneau d'affichage pour trouver le quai, puis que les voitures ne sont pas du tout numérotées comme on en a l'habitude mais rangées par catégorie de siège... On finit quand même par s'asseoir à nos places, mais c'était moins une !

Sur les conseils de Sambit on a choisi la classe 2A, où les sortes de compartiments sont composés de deux étages de banquettes sur lesquelles on peut donc s'allonger. C'est plutôt comfortable et, comble du luxe, il y a aussi l'air conditionné qui tourne là aussi beaucoup trop fort.

On avait lu des commentaires plus que pessimistes sur les trains et notamment leur ponctualité, mais à notre grand étonnement le nôtre n'a que 20 minutes de retard à l'arrivée !


AC 2 Tier : la bourgeoisie

On traverse en Uber une partie d'Agra, pensant que c'était une petite ville mais qui compte finalement plus d'un million d'habitants..ainsi qu'un certain nombre de vaches qui, à leur façon nonchalante d'arpenter les rues, ont certainement conscience qu'elles n'ont rien à craindre des voitures ou leurs conducteurs.

On pose nos sacs au Joey's hostel avec son Rooftop qui nous permet un avant-goût nocturne du lendemain puisqu'il offre une vue sur le Taj Mahal... D'ailleurs on n'est qu'à cinq minutes à pieds, chic !

Pour le dîner on suit les conseils du petit futé et on s'installe chez Joney. Le manager nous raconte dans un français plus que correct que son établissement a reçu la visite de deux superstars bien de chez nous : Philippe Risoli et Martine Aubry, non sans une certaine fierté. En vrai amateur de cuisine il est capable de nous citer plusieurs spécialités régionales, comme les moules-frites en référence à la maire de Lille, ou la bouillabaisse, et rêve de pouvoir y goûter un jour. Ma foi c'est tout le mal qu'on lui souhaite.

On commande sur ses conseils deux des spécialités de la maison : le paneer pasanda (un fromage de bufflonne servi dans une préparation de tomates crémeuses et subtilement relevées) et malai kofta (des boulettes de pomme de terres et paneer sautées). C'est une vraie réussite malgré la cuisine dont la superficie correspondrait en France à celle d'un cabinet de toilettes.

Avant notre départ, deux Japonais s'installent et n'en reviennent pas quand non seulement le serveur les accueille dans leur langue, mais même les deux occidentales de la table voisine (Marion et moi, avec nos quelques souvenirs du lycée) ajoutent quelques suggestions, toujours en japonais !

Après ces péripéties linguistiques c'est dodo : pour le lever du soleil sur le Taj le réveil sonnera à 5 heures.


Joey's Hostel, vue du rooftop
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Publié le 14 novembre 2019

Alors je ne sais pas si c'est le contre-coup du décalage horaire ou l'excitation mais impossible de fermer l'œil : je passe la nuit à rédiger les premières étapes de mon carnet de bord et à traîner sur les sites de voyage pour avoir un avant goût des prochains jours.

En tout cas on arrive dans la file d'attente pour le Taj Mahal avant même son ouverture, et c'est tant mieux parce que la ligne de touristes est déjà longue. Sur le mur d'enceintes une colonie de macaques (ici on les appelle simplement "singes rouges") se réveille tranquillement. Pour le moment ils ont l'air mignon à se faire des câlins mais on sait bien que pour eux c'est bientôt l'heure d'essayer de chiper aux visiteurs un peu de nourriture ou n'importe quel objet laissé en évidence.

Passé le contrôle de sécurité et les portes de 23 mètres de haut magnifiquement décorées, on arrive devant l'une des Merveilles du monde moderne. Malgré le niveau record de pollution qui rend ce lever de soleil brumeux, on se dit que le titre n'est pas usurpé... Le mausolée nacré se dresse au bout du long canal qui traverse les jardins, le tout dans une parfaite symétrie. On a beau avoir vu des milliers de photos montrant la même chose, la pureté du marbre blanc dans la lumière rosée de l'aube fait son effet !


Comment résister à jouer les princesses dans un décor pareil ? Surtout qu'on a enfilé nos tenues traditionnelles achetées la veille (la mienne l'aspect et le comfort d'un pyjama, ce qui est agréable à défaut d'être seyant)... D'ailleurs, tout le monde est sur son trente-et-un pour l'occasion, c'est un vrai défilé ! On observe attentivement une femme qui donne un cours accéléré de nouage de sari en rêvant d'en porter un nous aussi...

C'est aussi l'occasion de créer un métier jusque là inconnu : expliquer aux touristes comment et si besoin prendre lui-même LA photo parfaite que l'on pourra afficher sur tous les réseaux sociaux. J'ai donc un, je dois l'avouer, très joli cliché de Marion, du Taj à l'arrière et de leur reflet dans l'un des canaux !




Mais le Taj Mahal c'est surtout le témoin immuable d'une belle histoire puisque le Shah Jahan a initié sa construction, fou de chagrin, à la mort de sa seconde épouse Mumtaz Mahal ("la lumière du palais", évidemment ça n'est pas son véritable nom) dont il abrite le tombeau ! Pour donner toute la mesure de son amour il ne lésine pas sur les moyens : le mausolée est entièrement recouvert de marbre blanc, son dôme à lui seul pèserait près de 12000 tonnes, toutes les façades et les murs intérieurs sont incrustés de pierres semi-précieuses prenant la forme de fleurs ou de fruits. Les cénotaphes (de fausses sépultures ayant plutôt une fonction d'apparat ne contenant pas les dépouilles) de Mumtaz au centre et de son époux à ses côtés sont ornées de versets coraniques et de motifs floraux en jaspe, agate, onyx...


Détails sur le marbre du mausolée

On avait résisté jusque là, mais après la visite du Taj on se décide à embarquer dans notre premier tuk-tuk après une négociation sans merci ! Bien entendu personne ne porte de ceinture, et de toute façon il n'y a pas d'habitacle fermé, alors on s'accroche à ce qu'on peut et on se voit foncer dans la circulation frénétique d'Agra. Nasser nous explique fièrement qu'il a obtenu le titre officiel de conducteur d'auto-rickshaw délivré par le gouvernement après de nombreuses années à pédaler pour faire avancer son rickshaw non automatisé. On comprend au passage que ricskhaw et tuk-tuk sont deux appellations différentes de la même chose, la seconde correspondant à un mot thaïlandais.

Il n'hésite pas à nous questionner sur nos vies, cherchant à connaître notre métier, le nombre de personnes dans notre famille, et tente subtilement de négocier un mariage !

Au final ça secoue pas mal et le chauffeur passe plus de temps tourné vers nous pour papoter qu'à regarder la route, mais on arrive en vie et diverties.


La suite de la journée est dédiée à la visite du fort d'Agra. Fait de grès rouge comme celui de Delhi, il se dresse sur la rive du fleuve Yamuna opposée au Taj Mahal. C'est d'ailleurs de là que Shah Jahan observera la majeure partie des travaux du Taj puisque son propre fils l'y a fait prisonnier, lui succédant ainsi comme 6ème empereur Moghol. Aujourd'hui l'armée occupe 60% du fort, mais les appartements impériaux sont ouverts au public.


Jouant la carte de la fidélité on retourne chez Joney goûter d'autres spécialités : j'opte pour le matar paneer (aux petits pois) et cette fois me rappelle de ma décision de photographier tous les plats.. Même si une bonne partie de ce que j'ai mangé jusque là est visuellement similaire.

L'heure avance et notre réservation de billets de trains pour la nuit reste définitivement sur liste d'attente -on avait lu qu'en-dessous de 10 passagers en attente il était extrêmement probable qu'un siège nous soit attribué après les différentes annulations-... On finit donc par opter pour un bus de nuit en couchettes individuelles sur deux niveaux où l'on s'installe l'une au-dessus de l'autre comme dans des lits superposés. Le chauffeur fait une dernière prière au dieu Hindou dont l'autel a sa place sur le tableau de bord (la plupart des commerçants et conducteurs ont un petit autel sur leur lieu de travail), et je me dis qu'on va en avoir besoin... L'espèce de cabine est exiguë mais pas inconfortable, malgré le sentiment de me trouver dans un micro-ondes derrière ma vitre teintée coulissante ! Bien sûr impossible de rester assise, il n'y a pas énormément d'espace au-dessus de ma tête et la route plus qu'irrégulière me fait décoller de plusieurs centimètres.

Les choses se gâtent lorsque le bus reçoit des passagers supplémentaires qui s'installent à même le sol dans l'allée entre les compartiments, ce qui me fait de très très proches voisins !

Finalement après un arrêt ravitaillement en bord de route à des kilomètres de la première ville, où on tombe nez à nez avec un gecko dans les toilettes turques sans douchette ni papier, la fatigue est la plus forte...

Publié le 11 novembre 2019

Ils sont ronds et plats comme des galettes, accompagnent les plats en sauce, encore plus fréquemment que le riz j'ai l'impression, ils sont proposés nature, au beurre, à l'ail ou encore au fromage... Mais dans tous ces noms, je m'y perds !


Chapati : pâte de farine de blé complète, sans levain. Cuit sur une plaque en fonte = le tawa.

Naan : feuille de pain faite de farine de blé. Originaire d'Asie centrale et arrivé en Inde durant la période moghole. Il cuit sur les parois brûlantes d'un four rond en terre cuite = le tandoor.

Roti : avant la cuisson du Chapati on ajoute des deux côtés un peu de ghee (beurre clarifié)

Paratha : dans le même appareil que le Chapati, on ajoute un peu d'huile et des graines de cardamome avant de replier la pâte, ce qui crée un feuilletage

Je sais qu'il en existe d'autres mais voilà ceux que j'ai goûtés jusqu'ici ! C'est déjà plus clair.


De gauche à droite : un naan, un roti et un panier de paratha