1) Amazonie - 01 août - 13 août
Au départ d'Orly, notre hôtesse au comptoir nous demande si nous avons bien un billet pour sortir d'Equateur. J'opine avec conviction, sachant que notre seul billet retour est 7 mois plus tard de Bogota.
A notre arrivée à l'aéroport Quito, de nombreuses personnes attendent leurs proches avec des ballons et des bouquets de fleurs. Des couples de la sierra (montagne) sont vêtus de leurs costumes traditionnels: chemise blanche, pantalon noir et chapeau pour les hommes, blouses ou jupes brodées pour les femmes avec différents chapeaux. Ils ne sont pas très grands mais très dignes.
Nous arrivons à notre hôtel de Tena (la grande ville en bordure d'Amazonie), pile 24H après notre départ de la maison. Pour nous, il est 5H du matin, 7 heures de décalage horaire. L'hôtel est en face de l'hôpital... on m'en veut!
La matinée est presque fraiche et nous devons nous habituer aux douches froides.
Nous retrouvons notre fille Johanna qui a pris le bus de nuit depuis Guayaquil où elle faisait un stage dans un centre de sauvetage pour animaux.
Elle nous fait goûter à un petit déjeuner local, empanadas et tigrillo (viande de porc, couenne, fromage, banane plantain) avec du jus de "tomate de arbole" (un fruit inconnu chez nous) ou de coco et un café pour moi qui ne peux pas me désintoxiquer d'un coup.
Nous visitons ensuite le parc Amazonico avec un guide qui nous présente diverses espèces animales (singes, tapir, oiseaux) et végétales dont un magnifique Ceibo (immense arbre).
tapir- ceibo- tamarin Puis nous déjeunons de nouvelles spécialités avant de courir prendre le bus (avec nos sacs de 21 et 20 kg) pour Ahuano. Une heure de bus puis traversée du rio Napo en pirogue. Nous voici en Amazonie! Nous retrouvons la famille de Jalely, l'amie de Johanna, qu'elle a connu dans un centre de sauvetage pendant la COVID et avec qui elle fait ses études en Espagne.
Le nom du village vient de l'ahuano, très grand arbre, car il y en avait 3 à cet endroit.
Nous sommes très bien accueillis et offrons à la famille réunie les cadeaux (vêtements, sacs à dos, montres, maquillage) que nous avons apportés.
Le papa de Jalely est piroguier ou guide pour touristes dans les lodges de luxe (quand il trouve du travail). Johanna et lui nous ont concocté un programme personnalisé. Il n'y a des touristes qu'en août et un peu à Noël et en juillet. Bizarrement, il n'y a que des lodges de luxe dans le coin. Ils emploient de nombreuses personnes du village. Ca a été la catastrophe pour eux pendant l'épidémie de COVID même si la maladie les a peu touchés (contrairement aux grandes villes où les gens mouraient sur les trottoirs).
Repas typiques, toujours délicieux (ils ont tué un poulet en notre honneur pour le premier soir). Les bananes plantain, classique et "oritos" (les toutes petites) sont la base de l'alimentation. On en mange à tous les repas, et c'est la seule nourriture quand l'argent manque.
Le lendemain, visite du village (2 500 habitants, 5 500 avec les hameaux de la commune), de son école, de l'église, des différents membres de la famille. Ici, de nombreuses jeunes filles sont mères à 15 ans. Résultat d'amours adolescentes sans aucune éducation sexuelle. Mais sur les murs de l'école, à côté des messages écologiques ou contre la violence, il y a en a un contre l'avortement... Passage chez un ami qui nous fait une démonstration de sculptures d'oiseaux sur bois de balsa (très léger). Il les sculpte, les pyrograve, puis sa femme les peint. Je craque pour un magnifique hibou et Frédéric pour un colibri. Heureusement, Johanna nous les rapportera.
L'après-midi, petite marche en forêt et baignade au pied de cascades. L'eau est très fraiche! Nous tentons un peu d'escalade mais la roche est glissante. Nous partageons ce plaisir avec une partie de la famille de nos hôtes Equatoriens. Cela rend les relations plus naturelles. L'humour de Frédéric fait merveille! Au retour, nous admirons un magnifique arc en ciel (le double arc complet).
Jeudi, départ à 4H30 puis promenade en pirogue au clair de lune puis au lever du jour avec des passages de rapides et de hauts fonds pas évidents.
Le but: aller voir une falaise où des oiseaux (perroquets ou perruches) viennent se gaver de minéraux. Ils arrivent en groupe (espèces variables selon les jours) et restent un bon quart d'heure. Pour nous, ce seront des perruches vertes, des perruches farineuses et un perroquet à tête bleue.
Ensuite, Delfin, le papa de Jalely et son ami Samuel pêchent au filet dérivant. La pêche, d'abord pauvre, est finalement bonne avec des poissons-chats majoritairement. Claudia, la maman de Jalely et ses filles vident les poissons puis les cuisent soit en bouillon avec simplement du sel, soit dans de grandes feuilles, soit directement sur le gril, sur un feu de bois sur la plage. Ils sont servis accompagnés de yuca (manioc), banane plantain et riz. Petites bananes (oritos) grillées en apéritif. Un régal, comme vous pouvez l'imaginer! C'était le repas traditionnel autrefois.
Ensuite baignade dans le fleuve avec un fort courant. Nos hôtes ne sont pas très inquiets pour les enfants de 5,7 et 9 ans qui sont avec nous. On est loin du "en toute sécurité" (que j'abhorre) de chez nous! Mais ils savent tous nager très tôt. Seul aspect négatif, les "sand-flies", minuscules moucherons qui piquent, nous laissant les jambes ornées de cocardes disgracieuses bien plus grosses qu'eux, et surtout prurigineuses (ça y est, j'ai pu placer un terme médical). Cela va empirer les jours suivants (surtout la nuit), tandis que les piqûres deviennent pourpres avec une vésicule (beurk).
ma jambe Puis retour au village en faisant le tour de l'île entre les deux rivières, le grand Napo et le plus petit Arajuno. Le Napo est un affluent de l'Amazone.
Sieste bienvenue et écriture.
Nous dormons à 3 km du village dans un hameau. Maison de bois traditionnelle sur pilotis. Au lever du jour, c'est u n incroyable concert d'oiseaux. L'un d'eux, l'oropendula (noir à queue jaune), tisse des nids qui pendent des arbres, et son cri ressemble au bruit d'une goutte d'eau tombant dans une bassine.
Les nuits suivantes, nous dormirons dans la chambre de la plus jeune soeur de Jalely qui ira chez la troisième soeur. Ca évitera les déplacements et fera un petit apport financier à la famille.
Nous partons avec Claudia voir un ceibo multi-centenaire impressionnant. Le clan qui le protège a créé un petit site touristique avec point-de vue sur les rivières et montagnes, maison traditionnelle et impressionnante balançoire au-dessus du vide. On s'amuse bien. Claudia et moi avons le même âge.
Almuerzo (soupe et plat pour 3 dollars) dans un petit restaurant. Comme le matin (nous avions raté le bus), nous faisons du pick-up stop. Les voitures sont rares. Quand on commande un taxi, on paye le prix fort, mais ensuite il prend d'autres personnes à l'arrière du pick-up pour un prix modique. Confort moyen mais c'est tellement agréable d'avoir les cheveux au vent! La météo nous épargne: averses le matin et la nuit et soleil l'après-midi. Nous allons voir une cascade mais me chemin est extrêmement boueux et glissant. Il faut faire attention aux épines quand on se rattrape à un tronc ou une liane! Nos chaussures s'enfoncent, Johanna préfère marcher pieds-nus mais nous sommes encore trop citadins pour l'imiter! De plus, l'eau initialement claire, devient boueuse, signe qu'il a beaucoup plu au-dessus et que la rivière va monter. Nous décidons d'aller au bout de la ballade, mais au retour le gué n'est plus franchissable et nous devons faire un détour pour rejoindre la route.
Puis visite de la ville de Misahualli (à l'est de Tena) où les gens viennent se promener sur la plage du rio, se baigner, manger des épis de maïs ou de bananes grillées avec du fromage râpé et de la mayonnaise. Il y a aussi de grosses larves de la taille de mon petit doigt, blanches à tête noire, qu'on trouve dans le tronc de certains palmiers. On peut les manger crues, frites ou grillées. Pour l'instant, je passe mon tour! Je crois que ce sont celles qui sont utilisées à Koh Lanta pour l'épreuve de dégustation. la ville est réputée pour ses singes capucins (celui de "Sans famille") chapardeurs mais nous ne les avons pas vus. Pour traverser le rio, le pont s'étant effondré, nous prenons un téléphérique rudimentaire.
Retour dans la nuit à l'arrière d'un Pick-Up.
Nous montons sur le toit de la maison admirer des éclairs dans un gros cumulo-nimbus.
Nouveau trajet en bus pour Tena, cette fois avec les 3 soeurs, un beau-frère et leur fils de 5 ans.
Nous allons voir un site géologique à Cotundo plus au nord, mais le gardien/guide, contacté la veille par Johanna, et qui devait être là, a finalement décidé de ne pas travailler... Résultat, nous ne voyons qu'une petite partie du site, des gorges calcaires étroites impressionnantes. Nous voulons ensuite aller voir une grotte et un canyon, mais le temps de les atteindre à pied , il est trop tard. Johanna fulmine.
Pour nous consoler, lorsque nous revenons à Tena, nous assistons à un défilé de danses traditionnelles de la côte, Kichwa (peuple de Jalely, voisins des Guaranis mais qui se sont d'avantage occidentalisés), écoles de danse, Diablada, gens de la sierra... C'était très chouette. Puis nous dégustons des glaces: à la mangue salée et citronnée pour moi.
Retour dans la nuit une fois encore. Les journées sont bien remplies mais les nuits pas toujours paisibles: le bar d'en dessous diffuse de la musique jusque tard dans la nuit et le voisin fait Karaoké et met la radio plein pot dés 5H00. Soit je m'habitue au bruit, soit je m'habitue aux boules Qiuès! Je préférais le concert des oiseaux!
Dimanche, nous allons à Amazoonico, le centre de sauvetage où Johanna a été bénévole 6 mois pendant la COVID.
Nous traversons d'abord l'île où les gens du coin ont leurs champs. Ici on dit "chacra"; la grosse différence, c'est qu'ils laissent pousser les beaux arbres et d'autres plantes pour enrichir la terre. Cette fois nous nous sommes méfiés: pantalon long, bottes, et manches longues. On ne nous y reprendra pas deux fois. Les locaux semblent immunisés contres piqûres de sand-flies. Ici, on cultive différentes sortes de banane (les plantains se reconnaissent au fait qu'elles partent dans tous les sens sur le régime au lieu d'être bien rangées), de la yuca, du café, du cacao. On mange de la banane à tous les repas (bouillie, frite, en soupe ou chucula, crue, grillée...). Moi, ça me va bien!
Delfin et Alex (le fils de Jalely), palmier, banane plantain, yuca, café, bananiers A Amazoonico, Johanna est comme chez elle et connait tous les travailleurs locaux contrairement aux nouveaux bénévoles. Les animaux ont été sauvés du braconnage qui en fait des "animaux de compagnie". Un jeune bénévole français nous fait faire la visite. Les oiseaux ont eu les ailes coupées pour les empêcher de s'enfuir et ne pourront pas être relâchés dans la nature. une anaconda restera aussi ici car elle ne sait pas chasser; Elle ne fait que 3m50 au lieu de 6m car elle a été élevée dans un bassin et n'a pas pu grandir. Les singes, eux sont souvent trop familiers pour vivre dans la nature. Un singe araignée s'échappe souvent et apprend des tours pendables à ses congénères sauvages, comme attaquer les humains ou retourner les tortues et leur pisser dessus... Des tortues ont été victimes de pêche à la dynamite et ont une carapace déformée. Bien sûr, plus que le sauvetage des quelques animaux qui pourront être relâchés dans la nature, c'est l'action éducative en amont que recherche le centre.
saïmiri (singe écureuil), tapir (ça nage très bien), singe araignée , tortues, pécari, araNous montons ensuite voir un point de vue sur le rio et la selva (forêt) en passant par l'école. C'était le seul endroit où Johanna pouvait avoir du WI-FI et nous contacter! Au retour, nous croisons un groupe de singes écureuils. Leurs bonds d'arbre en arbre sont impressionnants (d'où leur nom).
Nous allons déjeuner chez les parents d'un beau-frère de Jalely. Nous commençons à nous y retrouver dans la famille. C'est d'autant plus compliqué que les mères ont souvent un bébé en même temps qu'une de leur fille. Difficile de s'y retrouver entre les générations!
Le déjeuner est délicieux: maïto (poisson cuit dans une feuille de bijao, comme sur la plage) de tilapia, banane plantain, yuca, oignons. Le tilapia, comme la perche du Nil est une catastrophe écologique: c'est un poisson africain vorace qui détruit la faune endémique. Mais qu'est-ce que c'est bon! les poissons sont garnis de yuyu, la jeune pousse du palmier à épine ci-dessus (je crois que ce sont nos coeurs de palmiers qu'on mange en salade chez nous), très utiles car on mange aussi ses fruits, son bois, très dur sert à la construction, et le tronc contient les fameux vers comestibles. La boisson habituelle est une infusion de gayusa (sorte de thé) assez sucrée.
Je goûte aussi la chicha, boisson fermentée à base de yucca. Frédéric n'aime pas ça.
Johanna et Jalely calinent les bébés de la famille pendant que mère et fille font la cuisine.
feuilles pour faire la guayusa L'après-midi, Defin nous emmène faire du tubing. Descente relaxante du rio. Il nous stoppe avant d'arriver à des rapides qui précèdent le confluent avec le Napo (et ça c'est un autre sport!).
Très gosse pluie pendant la nuit. On l'a entendue arriver de loin, c'est une sensation étrange. Quelques éclairs. La rue est un torrent. En 2012, les gens de l'île et du bord du rio ont été inondés, leurs maisons détruites. Le gouvernement a fait reconstruire des maisons en dur, plus haut. 4 pièces, salle de bain en dur, sol intégralement carrelé et toit terrasse, un petit terrain qui permet quelques cultures et de s'agrandir. Mais les murs en parpaing sont rongés parle salpêtre et le bas des portes en bois pourrit. Les maisons en bois imputrescible traditionnelles sont plus aérées et sur pilotis. Elles ont le plus souvent un filet de volley dans le jardin, car les Quichuas en sont fans.
la première est la maison de Jalely Le soir, nous allons acheter des légumes. Des camionnettes passent tous les jours, en provenance de la sierra (montagne) et appellent les chalands par haut parleur. Celui du dimanche est plus un marchand de gros. Aucun prix n'est affiché.
Cela fait déjà une semaine que nous sommes partis.
Lundi 7 août. Nous retournons sur l'île (même tenue par conséquent), pour visiter un jardin botanique. Son créateur est l'homme à tout faire d'Amazoonico, un Kichwa toujours calme et souriant. Il nous présente différentes plantes médicinales (beaucoup soignent les maux de ventre, mais d'autres sont contre le venin de serpent ou les mauvais esprits) ou aromatiques. Ici il y a un arbre dot les feuilles ont un goût de cannelle avec un arrière goût de menthe. On voit plusieurs Huatzi, oiseaux préhistoriques qui n'ont pas disparu car ils sont immangeables. Edison a installé une balançoire à une grosse et haute branche d'un arbre magnifique. On se demande comment il a pu grimper jusque là pour passer la corde! Adultes et enfants (on part chaque jour avec différents membres de la famille) s'amusent.
Ouatsi - cherchez Johanna Après une courte marche, pique-nique au bord du fleuve. Connaissez-vous l'arbre qui marche? Il se déplace réellement, les nouvelles racines poussant vers l'espace et la lumière tandis que les vieilles meurent.
le rio, un tantinet boueux, arbre qui marche Où qu'on aille, on croise des connaissances de Jalely, heureux de la revoir (elle n'est pas revenue depuis 2 ans qu'elle vit en Europe).Ici les prénoms ont de multiples origines (espagnole: Claudia, Gabriela, américaine: Jefferson, Alexander, Edison; de la bible: Samuel; arabes: Aïcha, Djamiley...).
Nous allons ensuite voir le centre créé par le grand-frère de Jalely, Jimmy: la laguna caïman.
On nous fait essayer une sarbacane (il y a des progrès à faire!). Puis nous allons voir un étang, progressivement envahi par les roseaux où vivent des caïmans. Ils restent là car ils y sont protégés alors qu'ailleurs ils sont chassés pour leur peau ou leur viande.
sarbacane - caïman et libellule Puis nous assistons à la fabrication du chocolat (en participant pour l'épluchage des cosses torréfiées et au moulinage). Pour la cuisson de la poudre, on ajoute de l'eau, du sucre, des feuilles de cannelle (cf supra) et des feuilles de citronnier. Pour finir, fabrication de chicha: on ajoute de la banane plantain ou de la patate douce râpées et séchées à de la yuca cuite et écrasée. On laisse fermenter 24H avec de l'eau. Ensuite, dégustation du chocolat sur des fruits (banane, fraises, raisin) et de la chicha. Miam! Dommage pour Frédéric qui adore le chocolat mais déteste la cannelle! Jalely qui y a travaillé nous a servi de guide. Elle essaye un peu en français. Ca fait bizarre de la voir dans ce rôle. Du coup, Frédéric préfère qu'on se passe du spectacle de danses car on connaît trop les danseuses.
cacao, moulinage, cuisson - chicha - costume traditionnel (vu lors des danses à Tena)Jimmy fait aussi de beaux meubles en bois. J'aurais bien rapporté des tabourets! Un pic a élu domicile dans une des poteaux.
Des touristes débarquent (au propre comme au figuré, car la majorité des trajets se fait en pirogue) en famille ou en groupe. J'avoue ressentir un petit sentiment de supériorité du fait d'être ici en famille...
Puis lecture ou baignade dans le rio. Du fait de la pluie de la nuit, la rivière est beaucoup plus chargée de terre. On ne voit plus sa main à 7 cm sous l'eau. L'eau est délicieuse mais attention aux courants sur les côtés, vers de petits bras d'eau. J'assiste de près à une autre façon de pêcher, celle au lancer, avec un filet rond lesté. Puis Jalely et Johanna me font faire un tour de pirogue non motorisée, avançant avec de simples bâtons.
Dans la pirogue du retour, avec de nombreux membres de la famille, nous testons une friandise très appréciée: un fruit noir, avec une sorte d'écorce, une couche de chair de moins de 2mm et un énorme noyau. Le jeu consiste à râcler la pulpe. J'aime bien le goût mais m'n mets plein les doigts. Une petite fille de moins de 3 ans (la fille du cousin de la belle soeur...) maitrise parfaitement la technique!
Le soir, ambiance très gaie avec une partie de la famille. On partage 1L de bière blonde à 5. Frédéric nous laisse sa part.
Le lendemain, repos. Eh oui, c'est fatigant les vacances! Comme chaque matin, Frédéric et moi faisons 10 min de yoga. Claudia nous accompagne et ça l'amuse beaucoup (ça lui plaît car elle recommencera le lendemain). Ecriture du journal, déchargement des photos, lecture...Je fais aussi la lessive au lavoir dans le jardin; Claudia arrive à ravoir toutes les taches! C'est plus efficace qu'au lavabo... Johanna enlève les tiques de la chienne de la maison, Sacha.
arbre avec nids d'oropendula...L'après-midi, nous allons voir la coopérative de café du village. Que du bio! Les grains rouges partent en Allemagne. Les verts servent à faire du café soluble pour la consommation locale (bien meilleur que le Nescafé, soit dit en passant!). Dégustation sur place. Nous en rapportons à Delfin.
N'étant pas au bord de l'eau, nous ne nous sommes pas méfiés; mais les sand flies nous ont retrouvés. Leurs piqûres sont un cauchemar, surtout, la nuit. Leur nom français est simulies. Ce sont de petites mouches hématophages qui fonctionnent comme les moustiques. Mais la réaction est beaucoup plus violente ("toxique"). Par contre, ils ne sortent pas la nuit. On risque d'en avoir beaucoup sur les plages brésiliennes...
Le soir, Delfin et Claudia vont voir la télé chez leur fille car un candidat aux présidentielles, trop populaire, a été assassiné. C'était leur candidat préféré. Mais pas d'agitation pour autant, au moins ici.
Après le petit-déjeuner (bouillons d'abats de poulet dont les pattes, très parfumé avec de la coriandre, banane plantain écrasée ou tacacho et infusion de citronnelle),
journée excursion comme des touristes équatoriens. Nous partons à nouveau avec les 3 soeurs, le beau-frère et les 2 enfants pour Puyo, plus au sud. 1 taxi, 1 pirogue et 2 bus plus tard, nous arrivons à un beau point de vue sur le rio Pastaza. Les gens se font photographier en famille sur une montgolfière, un nid d'oropendulla, un ponton au-dessus du vide... Il y a aussi des starlettes qui prennent la pose et font des effets de cheveux. Ensuite, nouvelle balançoire au-dessus du vide. Des jeunes hommes nous pussent en sautant carrément pour donner plus d'élan. Pour finit, passerelles d'arbre en arbre pour admirer le point de vue. Le spectacle est autant dans le public que lié aux activités!
Nous redescendons au village de Mera pour déjeuner: fritada (viande de porc, purée de pommes de terre, gros maïs blanc ou choclo, oignons, salade). Nous passons dans l'arrière boutique nous laver les mains et voir la vue. Là, les femmes finissent de couper en morceaux une tête de porc. De grands sacs de morceaux de viande sont posés à côté. Tant pis pour les contrôles vétérinaires, nous nous sommes régalés.
L'après-midi, nous allons nous baigner au pied de 2 petites cascades. Ce n'est qu'à 2 km mais les jeunes arrêtent un pick-up! Le cadre est joli, l'eau très froide. Spa complet: cryothérapie, jacuzzi (froid) sous l'une des cascades et massages du dos et de la nuque sous l'autre.
Ce jeudi matin, Delfin nous emmène pour deux jours de randonnée dans la selva (ici on distingue la selva, forêt amazonienne, d'el bosque, forêt comme chez nous) avec bivouac au bord d'un rio. Nous sommes accompagnés par un beau-frère, son amie, et un neveu. Ils viennent pour pêcher et aideront à porter les affaires car on part avec marmites et gallon d'eau bouillie. Il fait très beau pour une fois et nous apprécions l'ombre des arbres. ceux-ci sont souvent magnifiques. C'est une symphonie de verts et de bruns, avec parfois les jaune, rouge, orange ou rose vifs d'une fleur, d'un fruit ou d'un champignon. Pause au bord d'un petit rio. La femme qui nous accompagne a apporté de la yuca fermentée et nous fait de la chicha en direct avec l'eau de la rivière. Ils font bouillir l'eau des grandes rivières, mais là on la consomme en direct. Et la chicha n'est pas assez alcoolisée pour tuer les microbes. Tant pis, on fera avec.
La randonnée est très dénivelée, avec alternance de crêtes et de rivières. On a parfois des vues dégagées sur la forêt. Nous entrons dans le territoire des Urohani. Ils acceptent notre passage à condition que nous ne chassions pas, ce qui ferait fuir les animaux. Ils font trois fois notre randonnée, pieds-nus ou en tongs, pour venir vendre leur artisanat à Amazoonico!
Au bout d'environ cinq heures et demi, nous arrivons au bord d'une grande rivière. Frédéric a tellement transpiré qu'il peut se comparer à Johnny après un concert! Il est un peu déshydraté et fatigué. En cherchant le lieu pour le bivouac, je m'enfonce dans la vase (la limite avec le sable ne m'est pas toujours évidente) jusqu'en haut des bottes et ai du mal à ressortir! Impératif du lieu, il faut pourvoir remonter rapidement en cas de crue. Baignade dans le rio, à la fois rafraichissante et tiède, juste derrière un tronc qui provoque un petite remous bien agréable. j'ai dû rester dans l'eau presque une heure avec Johanna. Frédéric nous rejoint mais il est attaqué par les sand-flies. Nos compagnons sont partis pêcher, au filet lesté et à la ligne. Delfin monte le camp: une grande bâche, une moustiquaire et des lattes de bambou feront notre abri. Il faut aussi couper du bois. Ils ont tous leur machette à la ceinture. En parlant de ma profession de médecin et de la marche d'aujourd'hui, il dit de moi que "je suis tout terrain". C'est un des plus beaux compliments qu'on m'ait fait!La pêche a été bonne: deux grands poissons de 30 cm. Délicieux dîner: poisson en bouillon, yuca et banane plantain cuites dans des feuilles dans le bouillon. Le reste du yuca est grillé afin qu'il se conserve. Le poisson est assez proche de la truite au goût, avec des arrêtes en Y comme le brochet. Delphin trouve une grosse gousse dont on mange le fruit, que Johanna m'avait vantée mais dont ce n'était pas la saison. Pour les fruits, il faut venir entre décembre et mars. Nous faisons sécher nos vêtements après les avoir rincés. Ceux de Frédéric attirent les abeilles de façon incroyable. Nous les mettons à sécher près du feu.
Soirée à regarder le magnifique ciel étoilé. Je ne connais que le scorpion comme constellation d'ici. Dommage...Nous sommes un peu tassés tous les trois sous notre bâche. Les autres se sont fait un abri de palmes (toit et sol). Ils repartent pêcher jusqu'à minuit car les poissons sont plus faciles à attraper de nuit. mais l'eau est trop claire et les poissons se méfient. C'est mieux quand elle est plus boueuse.Nous nous endormons au son du coassement des crapauds et du chant des grillons.
Vers 4H30, nous sommes réveillés par une averse, de plus en plus importante. Tout le monde se réfugie sous la bâche. Nous rassemblons les affaires. Il nous avait bien semblé voir des éclairs pendant la nuit mais ça paraissait bizarre avec un ciel étoilé. A la première accalmie, nous montons sur la crête. Un campement avec un toit de tôle est installé. Petit déjeuner de spaghetti au thon et à la tomate avec de la guayusa. Nous repartons avant que les rios que nous devons traverser à gué aient trop grossi. Le terrain est extrêmement glissant. Delfin taille 2 bâtons pour Frédéric qui n'est pas dans sa zone de confort. Pour se "venger", il s'imagine emmenant Delphin en moto en inter-file sur le périph ou sur la place de l'étoile. Puis i compare avec le ski où il excelle et où se pose la même la même question d'équilibre et de confiance. Les petite lianes nous font des croche-pieds, les feuilles mortes cachent traitreusement les racines glissantes nous buttons sur les petites souches que nous n'avons pas vues... Au moindre instant d'inattention (après un passage difficile en général), c'est la glissade. Les rios sont tous franchissables et nous arrivons à bon port.
Fin d'après-midi tranquille. Nous allons chercher le hibou et le colibri en bois que nous avons commandé. Un groupe est là et nous assistons à nouveau avec plaisir à la démonstration.Je vais faire une petite consultation chez le voisin dont le père est diabétique. Il correspond parfaitement à mes patients habituels (déshydraté, infection urinaire, diabète déséquilibré). Le ventre de santé, gratuit, du village est très efficace. Il a un traitement de fond parfait. Pour le dîner, nous sommes invités par le fils du parrain de Jalely au Liana Lodge. Le Napo a considérablement grossi. les berges n'ont plus rien à voir. la navigation de nuit, avec le courant, est impressionnante (le Liana lodge et sur la rive de l'autre rio, il faut passer le confluent). Ici, on prend la pirogue où qu'on aille. Delfin a une maîtrise impressionnante. mais il y a 2 ans, juste après le départ de Jalely en Europe, il faisait du transport de bois de balsa (en l'absence de touristes) et a perdu sa pirogue dans les rapides, bien plus dangereux qu'ici. Il s'en est sorti mais le moteur à lui seul coûte 3000$. D'où un lourd endettement. Le restaurant est très beau, éclairé à la bougie, avec des meubles en bois et une petit patio central arboré. J'aime vraiment ce bois qu'ils utilisent souvent pour faire les rambardes des balcons.
Le ciel est de nouveau magnifique pendant le retour. La discothèque, silencieuse du lundi au jeudi, a rouvert ses portes...
Pour le dernier jour en Amazonie, ce sera la fête familiale: le petit-neveu de Jalely a un an. Eh oui! elle est déjà grande tante.
Je regarde faire la chicha en grande quantité, cette fois avec de la banane plantain séchée, fermentée, râpée ajoutée à la yuca bouillie.
Rédaction du blog, lecture. Très gentiment, Claudia recoud le pantalon de Frédéric complètement décousu à l'entrejambe suite aux enjambées dans la forêt.
Dernier bain dans le Napo avec Johanna. Il a retrouvé son lit habituel mais le courant est fort. Nous faisons du longe côtes car ne pouvons remonter le courant. L'eau est fraîche. Qui dit baignade dit nouvelles piqûres mais tant pis.
La cuisine/salle à manger a été décorée pour l'anniversaire. Toute la famille est réunie. On s'affaire en cuisine. Jimmy, le grand frère de Jalely et grand-père du roi de la fête de la fête fait une discours, puis Isabelle sa femme. Les enfants sont servis puis les adultes. Au menu, Aroz lleno (riz avec des crevettes, du poulet, des saucisses, très parfumé), du poulet au barbecue avec une sauce délicieuse, de la banane rôtie puis le gâteau à la crème avec la photo de l'enfant, un gâteau au chocolat (maison) fait par Johanna, et des bonbons. On se régale! Gabriel a eu un trotteur en forme de voiture.
Après le repas, Claudia prend la parole:Elle dit que depuis 15 jours que nous sommes là, dans une bonne ambiance, nous sommes devenus des membres de la famille. Et elle nous demande d'être l'un le parrain , l'autre la marraine de Gabriel et de Jimmy (fils et 4eme enfant de Jimmy). Nous sommes très touchés et émus mais ne savons pas comment nous pourrons vraiment jouer notre rôle; Elle ajoute qu'elle ne sait pas si nous reviendrons un jour mais qu'elle l'espère. Jimmycito (le petit Jimmy) a choisi Frédéric car il a passé un bon moment dans ses bras à lui faire des sourire ou rire quand il le "jetait" en l'air alors qu'il pleurait quand je voulais le prendre. Frédéric sera donc son parrain et moi la marraine de Gabrielcito. Comme nous ne serons pas là pour le baptême à l'église, Delfin nous demande de verser de l'eau sur la tête du bébé et de tracer une croix sur son front, selon leur tradition. Gabriel est né avec 2 mois d'avance et sa mère est restée une semaine dans le comas. Elle avait 15 ans et est une vraie brindille. Alors qu'isabelle, à 34 ans et mère de 4 enfants a fait un bébé beaucoup plus costaud; il aura 1 an fin novembre mais est déjà bien tonique!
Cela se fait beaucoup de choisir des parrains et marraines plus aisés; la marraine de Jalely était la fondatrice suisse d'Amazoonico, Elle lui avait promis de l'aider à faire des études mais elle est décédée dans un accident de voiture et son mari, équatorien, n'a pas donné suite. Nous verrons bien quel sera notre rôle. Si on s'était attendus à ça en arrivant! Dire qu'au début on avait prévu de passer dernière nuit en lodge pour se faire une nuit de luxe... Heureusement qu'on avait changé d'avis n'en ayant plus envie.
Jimmy poursuit sa journée de travail en étant DJ à la discothèque. Il nous invite à y poursuivre la soirée. nous y allons en famille. Le papa de Jalely aime danser. Frédéric et Claudia restent spectateurs. On s'amuse bien. ça faisait longtemps que je n'avais pas fait ça! On descend aussi plusieurs bières mais personne ne dépasse les limites. Vers 1h00, nous allons nous coucher mais la musique continue.
Dimanche 13 août.
Nous refaisons nos bagages. Nos sacs font maintenant 17kg. Je laisse à regret le gros Lonely Planet d'Amérique du sud, vraiment trop lourd. Après dégustation de mangue verte râpée salée, citronnée, nous prenons le bus pour Tena puis pour Quito. La route est belle. Nous passons par une forêt des nuages avec de nombreuses cascades assez hautes. Des pitons volcaniques alternent avec des vallées profondes creusées par des torrents. A un col, il y a plusieurs échoppes de champignons médicinaux. L'arrivée sur Quito est impressionnante, la ville couvre les flancs des collines qui entourent la vallée. Elle semble immense. Jalely est venue avec nous car elle doit aller au consulat espagnol faire faire un visa pout Alex (elle, elle a l'équivalent de la carte de séjour espagnol mais sons fils pas encore). Obtenir un rendez-vous a été très compliqué. On espère que tout va bien se passer (elle ne repartirait pas en Espagne sans lui).
Quito nous parait glacial (il fait 10° la nuit). je n'avais pas réalisé qu'on était à 2800 m!
2) La sierra (montagne) - 14 août - 01 septembre
Lundi 14 août. Lever 6H15. Nous devons traverser Quito du sud au nord pour retrouver notre guide pour les 15 prochains jours. 1H30 et 2 bus plus tard, nous rencontrons Brigitte, d'originr Belge (Liège), vivant en Eqateur depuis 19 ans. Premier contact sympathique. Nous partons vers Mindo, à l'ouest de Quito. Belle vue sur les volcans, forêt des nuages. Bel hôtel en bois à Mindo - El descanso (le repos). Le propriétaire a installé des abreuvoirs d'eau sucrée pour les colibris et nous assistons à un merveilleux ballet. Il y a aussi de tangaras (jaune et noir, oranges ou gris bleu, des écureuils, des agoutis qui ressemblent un peu à des marmottes...). Les colibris sont territoriaux et se montrent très agressifs pour accéder à l'abreuvoir.Je découvre qu'il existe des bananes roses, non comestibles.
colibris - tangara - bananes rosesNous partons dans la forêt. Des gens font du tubbing, d'autres diverses activités comme de la tyrolienne. Mindo est devenue un lieu de villégiature prisé des habitants de Quito pendant le COVID.
Nous prenons une tarabita (nacelle comme à Misahualli) pour rejoindre un sentier qui nous fera passer par 5 cascades. Nous nous baignons à deux d'entre elles. Très belle végétation. Pique nique au bord de l'eau.
Au retour nous nos arrêtons dans une fabrique de chocolat. On vient d'y tourner un reportage. Nous apprenons la différence entre une variété naturelle, plus savoureuse mais moins rentable (les cabosses jaunes) et une rouge, plus rentable, plus résistante aux parasites mais moins goûteuse, obtenue après 51 tentatives de croisements. Nous goûtons la pulpe qui entoure les fèves, acidulée. Nous revoyons le processus, écossons les fèves, les broyons. Puis nous goûtons le cacao râpé avec différents sirops: gingembre, citronnelle, pulpe de cacao, sucre de canne non raffiné. Entre chaque, nous buvons une boisson à base de pulpe de cacao. Puis nous goûtons un vinaigre à la pulpe et sentons un parfum (version femme et version homme) avec un arôme de chocolat, au résultat plutôt agréable.
Ballade nocturne dans Mindo (nombreuses petites boutiques, jolies maisons en bois). C'est encore tout petit. Dégustation de truite au dîner avec jus de mandarine.
Lever à 5H30 pour aller voir des oiseaux avec une ornithologue, Julia. Cette femme s'est passionnée pour les oiseaux, enfant, après avoir rencontré des ornithologues. Une fondation allemande a ensuite donné des jumelles aux enfants intéressés et les a formés. Elle a dû se battre contre la tradition pour ne pas être une femme au foyer, acheter une longue vue avec l'argent gagné en accompagnant des touristes, sortir de son village. Maintenant, elle va à des congrès dans le monde entier!
Nous voyons un toucan et en entendons beaucoup. Apprenons à reconnaître les moucherolles, les tangaras, les puf-birds. Admirons un motmot. A vrai dire, nous entendons plus d'oiseaux que nous n'en voyons. Chaque fois, Julia nous montre leur photo. Julia imite à merveille le chant de certains oiseaux (dont le Quetzal équatorien) et ceux-ci lui répondent! Nous jouons à cache-cache avec un singe capucin. Un colibri a fait son nid de mousse au bord de la route. Pourvu qu'un toucan ne vienne pas manger les oisillons!
nid de colibri - bromelia - motmotNous repassons à la fabrique de chocolat car nous avons oublié la veille de goûter la glace à la pulpe de cacao, délicieusement acidulée.
Après un copieux petit-déjeuner, pendant lequel nous admirons à nouveau les colibris ,nous allons à une ferme d'élevage de papillons. Morphos, faux morphos et de nombreux autres de toutes les couleurs. Même les chrysalides de certains son jolies, vert d'eau ou d'aspect métallisé. Nous y passons un bon moment tant c'est un régal pour les yeux.
morpho - éclosion - reporter - faux-morpho Après un déjeuner de spécialités locales: ceviche de palmito (coeur de palmier) + jus de tomate de arbole, muchins (boule de yuca frites), fritada, nous prenons une longue route, plus ou moins asphaltée, vers la communauté d'El Rosal dans la vallée d'Inta. Les paysages, de montagne et de forêt sont très beaux. Nous passons près de réserves où il y a des ours à lunettes et des pumas. Les ours viennent surtout en novembre, manger une sorte de petits avocats (il leur faut grimper dans l'arbre) non comestibles pour nous. Nous avons la chance de voir des toucans, des arasaris et et des toucanets (autres sortes de toucans). Les vaches sont croisées avec des zébus de façon à être plus résistantes à l'alternance humidité/sécheresse. Une partie de la route se fait dans un brouillard épais.
Nous arrivons sous une pluie battante, saluée par les habitants. Nous avions choisi de voyager avec Brigitte pour un mixte "voyage solidaire" et "randonnée en montagne". Nous sommes accueillis par la famille: Germania, Ramiro, leur fille Lili, leur fils Ramiro (les enfants ont souvent le nom d'un de leur parent, comme en Amazonie), et le gendre Santiago. Nous apprenons à fabriquer du pain de yuca, délicieux. Il est fait avec du yuca écrasé, de la farine de yuca, un oeuf, du beurre fondu, du fromage râpé et de la levure puis cuit au feu de bois. Dîner excellent avec soupe, pains de yuca encore chaud, des humitas (semoule de maïs avec du fromage du sucre ou du sel, cuite dans une feuille de maïs au bain-marie).
Soirée festive car un volontaire allemand arrivé il y a 1 an repart le lendemain. Chants, guitare, discours émouvants (il ne parlait pas espagnol et "ne savait rien faire quand il est arrivé" comme disent tendrement nos hôtes) ... On se sent vraiment en famille. La fille de nos hôtes, Lili et son compagnon, Santiago forment un très beau couple. Un gâteau d'anniversaire est servi exceptionnellement (je passe discrètement mon tour car je n'ai plus faim et n'aime pas beaucoup les gâteaux à la crème... ) avec du jus de fruit de la passion avec du rhum (là, j'en redemande). Il y a aussi une volontaire allemande, venue pour quinze jours. C'est une femme de notre âge, qui a un poste international à haute responsabilité chez CISCO. Sa société offre l'opportunité à ses salariés d'avoir des jours de congé supplémentaires pour faire du volontariat. Elle enchainera avec un e réunion de travail à Las Vegas. Ca va lui faire tout drôle! On tombe de sommeil après notre lever matinal mais n'osons pas aller nous coucher avant 23H30.
Ramiro joue de la guitare et chante avec Lili - Santiago, Lili Après un délicieux petit-déjeuner, Germania et Carmen nous apprennent à faire du savon à l'aloe véra.La région est riche en mines (or, cuivre, marbre) et les sociétés minières promettent monts et merveilles aux habitants pour les déloger. Evidemment, ils ne donnent pas suite...
En 1996, une ONG espagnole a suggéré à Germania et quelques autres femmes du village de cultiver de l'aloe vera pour faire des savons. Elle leur a donné des plants mais l ne les a pas accompagnées pour la suite. Ca a été très compliqué car après la culture, il a fallu apprendre à faire des savons. Elles sont allées à Quito, elles qui n'avaient jamais quitté leur village, qui plus est sans leur mari. Ce fut une révolution culturelle. Puis quand ça a marché, il a a fallu le commercialiser. Chaque fois, il fallait un certificat supplémentaire. Elles ont diversifié avec des crèmes hydratantes. Leur correspondant espagnol leur a demandé des savons de 10 couleurs différentes. Mais il y a eu de nombreux échecs, dus au caractère alcalin du savon et à la cuisson. Actuellement, elles ont 4 savons: aloe vera nature (vert pâle), au sang de dragon (brun-rouge, cicatrisant), à la citronnelle (vert plus soutenu, relaxant) et la papaye (jaune, hydratant).Avant le COVID, elles en vendaient 21 000 par an, actuellement seulement 9 000 car beaucoup de boutiques d'artisanat solidaire ont fermé et le pris des transports à augmenté de façon exorbitante.
Nous allons couper les "feuilles" dans le champ (bien au ras), attention, ça tache très fort! Puis nous les lavons, enlevons l'écorce, ça glisse car c'est très gluant. Nous en goûtons de morceaux (gélatineux et sans véritable goût). L'aloe vera est connue depuis longtemps ici, mais comme base de boisson.! et les passons dans une passoire. Ensuite, Carmen les fait cuire avec de la glycérine et 2 autre produits. Puis nous versons le mélange dans des moules.
Après quelques achats, nous allons visiter leurs différentes productions. Ils sont incroyables de créativité. Ils élèvent des porcs (au pré toute la journée), ont creusé des piscines pour élever des Tilapias (sur le site d'un ancien cimetière pré-inca), cultivent différents fruits et surtout font du café.
Frédéric se moque amicalement de Santiago en l'appelant "El senior mucho savor" car il ponctue toutes ses explications en expliquant qu'ici tout a plus de saveur à cause du climat, de la terre, de la façon dont c'est cultivé...
liane à pitahaya - piscine à Tilapia Ils le cueillent grain par grain pour ne pas mettre des grains verts. Nous participons à la cueillette. Ensuite, ils enlèvent la pulpe mécaniquement puis font sécher les grains en les retournant fréquemment. Puis ils exportent... au Japon! (en passant par une coopérative). Pour nous ils poursuivent le processus (enlever la dernière peau, torréfier, moudre) et nous le dégustons.
séparation du grain et de la pulpe (rouge), séchage Déjeuner en famille. On se régale avec des escalopes de porc et des saucisses dont seule la grand-mère sait doser le sel et les épices.On nous demande nos professions. Frédéric explique qu'il apprend aux gens à parler en public avec des casques de réalité virtuelle. Quand il explique que "le plus important pour capter l'attention, ce sont les silences", Santiago le regarde comme s'il se moquait de lui. Lili, elle, a tut de suite compris ce que cela signifiait et le lui explique.
On se dit aurevoir avec beaucoup d'émotion. El Rosal est très isolé et ne fait pas partie des tours classiques. Mais ils ont profité du COVID pour construire 6 chambres pour accueillir les étrangers, touristes ou volontaires. Germania est très fière de nous montrer le terrain de foot/volley avec gradins qu'ils ont pu faire construire sur le seul endroit plat du village. A cet endroit, il y a le WI-FI gratuit pour tous.
Nous poursuivons notre route dans la vallée d'Intag. Ici, tout le monde se déplace en moto (je retrouve la GN125, ma première moto) ou en bus.
la fameuse GN 125 - bus scolairePause relaxante aux piscines thermales de Nangulvi. La plus chaude doit être à 40°. J'aime beaucoup alterner les bains dans l'eau très chaude et bien froide.
"ce ne sont pas ceux qui courent qui arrivent mais ceux qui savent où ils vont" Fin de la route jusqu'à la communauté de Morocho (du nom d'un propriétaire terrien qui a dû donner ses terres aux paysans), près d'Otavalo. Nous sommes très bien accueillis par Maria et Miguel. Mais ils sont Quechuas et beaucoup plus réservés. Au bout de quelques temps, pourtant, on rit bien tous ensemble! Miguel travaille dans le bâtiment et Maria s'occupe du potager et de leurs 7 enfants. Ils se sont mariés très jeunes, Maria a donc interrompu ses études primaires mais les a reprises en même temps que sa fille aînée. La plupart des femmes portent le costume traditionnel: blouse blanche brodée, jupe de laine noire sur une jupe plus claire et plus légère, collier fait de plusieurs rangs de perles dorées, bracelets de perles de corail rouge, couverture noire pliée sur la tête. Les hommes ont un chapeau noir (type chapeau melon, une chemise planche et un pantalon foncé.
blouses brodées - espadrilles portées par tousUn Néerlandais, qui cherchait à se loger dans le coins, a suggéré aux "maires" de différents villages qu'ils proposent aux villageois intéressés de construire une chambre dans leur maison pour accueillir des touristes, avec quelques aménagements pour correspondre à nos exigence. Un Allemand s'est porté garant pour les prêts. Une quarantaine de famille participe au projet, dont 5 à Morocho. Deux agences locales s'occupent d'organiser un tour de rôle. Notre chambre est très jolie, décorée de tentures locales, peinte à la chaux avec de belles boiseries.
Les repas sont là aussi délicieux, pris en famille. Nous goutons des meyocos, sorte de pommes de terre grenaille mais dont le goût et la texture s'apparentent aux crosnes.
Le lendemain, il fait très beaux et nous pouvons voir, dans l'axe de la rue, les neiges du Cayambé (5790m), un des 4 plus hauts volcans d'Equateur, et le seul volcan au monde qui soit sur la ligne de l'Equateur. Nous entamons notre première randonnée d'acclimatation: le tour de la lagune Cuicocha (lagune du cochon d'Inde car elle a deux petites îles dont une ressemblerait à un cochon d'Inde, appelé cui du fait de son petit cri (couï - couï). C'est un cratère latéral du volcanc Cotocachi qui culmine à 4944m. Nous démarrons à 3200m avec plus haut à 3623m. La flore est incroyable: 10 espèces d'orchidée (don la petite Dracula) aux fleurs plus ou moins jolies, l'achupaya dont raffolent les ours, des plantes grimpantes dont le taxo dont on fait des jus de fruits, l'arbre à papier (polilépis) dont l'écorce pèle...
taxo - orchidée - lagune et orchidées mauves ou bromélia - petite draculaLes effets de la lumière sur la lagune sont très beaux. Le volcan Cotocachi sort par moment des nuages. En face, nous voyons le Fuya-Fuya où nous irons par la suite et l'Imbabura.
En chemin, nous rencontrons une famille d'Annemasse(près du lac Léman) avec 3 filles de 8, 10 et 12 ans qui terminent un périple de 4 mois en Amérique latine. Nous bavardons en échangeant bons plans et impressions de voyage au long cours en famille.
volcan Cotacachi Nous jouons ensuite aux touristes équatoriens en faisant un tour en bateau sur la lagune. Tour très joli au demeurant. Des "miss" et "mister" avec des écharpes de différents pays d'Amérique du sud se font photographier à l'avant du bateau en prenant des poses. A l'extrémité de la plus petite des deux îles, il y a encore des émanations de gaz. La lagune fait 150m de profondeur. Son eau reste claire malgré le peu de flux.
De retour au village, Maria nous fait découvrir son potager: lupins (chocho) , garance (minuscule graine en épis, un peu comme le millet), mures et physalis (amour en cage) occupent les plus grandes surfaces. Il y a aussi des petits-pois, des citronniers, orangers et mandariniers, des courges, des avocatiers, des piments...Nous aidons à récolter les lupins et à éplucher les physalis.
Nous dégustons jus de mûres et de physalis, confiture de physalis et une boisson épaisse à base de garance, roborative, lors des petits-déjeuners. Nous goûtons à différentes infusions lors des repas (on ne sert pas d'eau froide) .Dîner avec Maria, Miguel et 3 de leurs enfants. Maria est allée à Banos, haut lieu du tourisme équatorien et à la mer à l'occasion de voyages scolaires de sa charmante benjamine de 11 ans. Elle n'a pas aimé la mer, car l'eau pique (et l'aller-retour fait dans la journée était épuisant).
Nous partons déposer les sacs dans un hôtel à Otavalo (pour les mettre en sécurité) puis prenons une piste dans une végétation dense jusqu'à la lagune de Mojanda à 3800m afin de faire l'ascension du Fuya-Fuya (4200m). La végétation change radicalement: c'est le paramo, formé d'herbes sèches, d'achupaya et autres plantes fleuries.
lagune de Mojanda - arbre à papier - cayambeLe paysage est splendide. Vue sur la lagune, le cerro negro, le Cotacachi. En montant nous apercevons le Cotopaxi (5897 m), l'Antisana (5704 m) , loin dans la brume le Chimborazo (6270 m, la plus haute montagne du monde si on part du centre de la terre). Au total 19 volcans peuvent être nommés par Brigitte. Nous apercevons la laguna Cuicocha. Malheureusement, le ciel se couvre rapidement. Il aurait fallu partir plus tôt mais bizarrement, les équatoriens ne sont pas des lève tôt. Les petits-déjeuners sont servis à 7H30, les parcs nationaux ouvrent à 8H00 (et les employés arrivent souvent à 9H00).
achupaya - vers le sommet - arrivés Le souffle est un peu court. la dernière partie, plus raide, fait faire un peu d'escalade. Le Fuya-Fuya est formé de 2 sommets jumeaux. Pique-nique au sommet. Un petit oiseau en profite. Le soleil se cache et le vent se lève. La température change radicalement. Nous redescendons bien plus vite que nous ne sommes montés!
Petit tour au marché d'Otavalo, le plus grand marché d'artisanat d'Equateur. Que de choses tentantes. Je craque pour un pantalon coloré confortable en voyage, des gants en alpaga et un sac tissé que Johanna rapportera. Tant pis pour les pulls...
marché d'Otavalo - cochons d'inde rôtis Nous faisons plusieurs banques pour pouvoir faire la monnaie de 3 billets de 100 dollars. personne n'en veut par peur des faux billets. C'est un peu compliqué. Dégustation de pies à la myrtille ou à la mure puis route vers Quito. Il y a beaucoup de serres pour la culture des roses dont l'Equateur est un des premiers exportateurs .La température nous paraît douce cette fois-ci. Impossible de boire une bière car les élections présidentielles ont lieu le lendemain et la vente d'alcool est interdite.
Ces derniers jours, nous avons eu le même temps: ciel bleu le matin se couvrant au cours de la journée avec éventuelle pluie le soir. Vue dégagée sur le Cayambé et le Cotopaxi. Ce dernier est actuellement en activité. De ce fait, son célèbre cône immaculé est couvert de cendres grises. Nous voyons aussi au passage les 3 sommets (nord, centre et sud) du Ruminahui que nous escaladerons dans les prochains jours. Nous traversons une zone d'élevage avec des vaches à lait et des chevaux. les bêtes sont belles et bien nourries. Un village est spécialisé dans la vente de cochon d'Inde... à manger bien sûr. Ils les font cuire au feu de bois, empalés sur un gros bâton. Ames sensibles s'abstenir, mais c'est très bon. Un cochon d'Inde entier coûte dans les 25 $, c'est donc un mets de fête.
Nous faisons un randonnée sans dénivelé (nos quadriceps et mon genou capricieux apprécient après l'ascension du Fuya-Fuya) aux alentours de 3300 m d'altitude en longeant la rivière Pita. On peut pêcher de petites truites arc en ciel. Belle végétation et petite cascades le long du chemin, quelques oiseaux. Le but de la ballade est la cascade Condor Machay (nid du condor en Quechua). C'est une promenade prisée des habitants de Quito. Il y a de nombreuses familles et des scouts.
Longue route sous la pluie et ans les embouteillages de Quito, puis piste dans un brouillard à couper au couteau pour arriver au petit village d'Isinlivi, à l'hôtel Taita Christobald (papi Cjhristobald). Nous sommes au départ d'un trek couru, la boucle du Quilotoa, qui dure 5 jours. Nous n'en ferons que deux. C'est donc un point de rencontre pour de nombreux voyageurs. Nous dînons avec deux jeunes américains. Ils sont partis sans billet de retour. Elle est kiné et lui infirmier et n'auront pas de problème, comme en Europe, pour retrouver du travail. ils ont vendu tout ce qu'ils avaient. Ils avaient commencé leur voyage par 4 mois en amérique centrale et en Colombie en 2019 mais ont dû rentrer aux USA à cause du COVID. La conversation va bon train. Johanna leur donne des tuyaux pour l'amazonie. Mon cerveau gauche vieillissant à bien du mal à changer le cliquet "langage" de l'espagnol vers l'anglais.
Il y a du WI-FI partout mais capricieux. Charger les potos sur le blog est une véritable école de patience. De plus My Atlas se met en maintenance tous les soirs à 21H pour nous.
Très jolie randonnée pour aller à Chugchilan. Il a plu toute la nuit et ce matin le ciel est couvert. Le sentier est boueux. Nous descendons et longeons la rivière Toachi. Le paysage est impressionnant: champs en pente raide, éboulements. Le sol semble sableux mais les reliefs me rappellent les épaisseurs de cendres creusées par l'érosion sur les flancs du Pina Tubo aux Philipines.
Johanna libère un jeune taureau qui s'était emberlificoté dans sa corde. Je n'aurais pas osé! Les effluves des plantes aromatiques et les nombreuses fleurs agrémentent la marche. De petites fleurs jaunes s'appellent zapatitas (chaussons de bébé). Des fleurs bleues nous font penser à des colibris. Il y a un nombre incroyable d'épiphytes. Des eucalyptus, originaires d'Australie, ont été plantés un peu partout. Ils servent de bois de construction et de bois de chauffage. Mais rien ne pousse sous un bois d'eucalyptus alors que sous les arbres endémiques, il y a des plantes à tous les étages. Les clôtures sont faites d'une plante pour laquelle on plante un simple morceau de branche et l'arbuste pousse.Pique-nique au bord de la rivière. Un sand fly (aranias) arrive à me piquer entre la chaussette et le pantalon. Il le paye de sa vie! Nous remontons sur les crêtes au-dessus d'un canyon impressionnant. Nouvelle descente et marche dans un joli vallon très vert avant de remonter sur la crête pour arriver à Chugchilan.
Ce sont les élections et il y a un monde fou pour un si petit village. Embouteillages, marchands de toutes sortes de nourriture. Femmes et hommes portent un chapeau. Les premières gouttes de pluie tombent lorsque nous arrivons à l'hôtel El vaquero en bois peint de couleurs vives. Il y a un hammam et un sauna et nous nous délassons en compagnie d'un couple de français, ingénieurs agronomes, partis en tour du monde pour 13 mois. Ils habitent à côté de chez nous à Antony, lui joue au badminton en compétition et ilconnaissent la même salle d'escalade! Les sujets de discussion ne manquent pas avec Johanna. Repos dans un hamac devant la chambre.
Femmes de Chunguila, camion de transport - alpagas Décor tout à fait différent ce lundi 21. Nous faisons le tour de la laguna Quilotoa, lac de cratère à 3600 m. La météo nous a promis de la pluie toute la journée. Heureusement, elle s'est trompée et les nuages restent coincés derrière le cratère. Cette lagune est réputée pour ses changements de couleur. Aujourd'hui, elle est vert-noir, vert olive dans les taches de soleil. Des vaches et des brebis paissent sur ses flancs. La nuit, les moutons sont parqués pour les protéger des renards. Du côté extérieur, il y a des champs en pente raide: lupins, pommes de terre, maïs... Les champs sont aussi vertigineux sur les pentes des montagnes alentours. Nous mangeons de myrtilles d'un blanc rosé, plus amères que les bleues. Johanna apprend à un jeune chien qui nous accompagne à en manger!
Le sentier monte et descend sur la ligne de crête, parfois vertigineuse. ls lieux sont toujours très fleuris: lupins violets et blancs, zapatitos jaunes, gentianes andines mauves, fleurs fuschias et rouges...Nous pique-niquons à la partie supérieure du cratère , dans les nuages. Ceux-ci ne quitterons plus mais il ne pleuvra pas. Il fait doux sauf quand le vent se lève. Un caracara, rapace à gorge rouge et jabot noir et blanc nous observe avec intérêt.
gentianes des Andes - caracara Une bergère me demande un dollar quand je photographie ses moutons et un gamin me dit qu'il faut payer quand je photographie un alpaga. Ca commence...
De retour au village, petit tour au marché artisanal. Puis route sous la pluie jusqu'au parc du Cotopaxi. Ils ne veulent pas nous laisser entrer alors que Brigitte a un laisser-passer car nous passerons la nuit dans un refuge. Après allers-retours du gardien et pourparlers, nous pouvons passer. Nous avons la chance de voir un cerf avec une biche et un faon, des caracaras, des mouettes des Andes (c'est bizarre d'entendre un cri de mouette en pleine montagne!) et autres oiseaux. Nous apercevons brièvement les pentes enneigées du Cotopaxi. J'espère qu'il fera beau demain pour l'ascension du Ruminahui ("face de pierre", du nom du général d'Atahualpa le dernier empereur Inca digne de ce nom) nord (il a 3 sommets)! Nous passons la nuit dans un refuge tout confort d'où la vue doit être fabuleuse par beau temps. Belle truite au dîner. Et le WI6FI est exceptionnel (les photos sont chargées en un rien de temps) alors qu'on est loin de tout village.
ave fria - caracara - refuge Déception au réveil, les nuages sont bas. Mais notre guide Diego Solita (un guide de haute montagne, formé à Chamonix)) nous emmène quand même Johanna et moi. Départ à 3750 m. Nous longeons une lagune avec des roseaux et de nombreux oiseaux: foulques, mouettes... Nous montons fans les herbes hautes. La flore est incroyable: lupins, chukirawas oranges, mousses vert-vif, et des plantes aux formes improbables. Faute de vue, on admire ce qui pousse à nos pieds.
Quelques gouttes commencent à tomber. Nous nous abritons sous un abri rocheux pour mettre casques et baudriers. L'escalade commence, pas très difficile mais il faut se méfier des pierres instables et tous est mouillée. Nos gants sont vite trempés. La température varie incroyablement selon que le vent souffle ou pas. Nous atteignons le sommet, à 4 740 m, dans les nuages . Tant pis... Diego dit que nous avons monté comme des chats.
Désescalade puis pique nique sous notre abri; la plaine se découvre devant nous, vert phosphorescent. On aperçoit des chevaux sauvages. Johanna nous rattrape après avoir pris des photos. Cette fois, Diego dit qu'elle est une chèvre!
La pluie se met à tomber fort, pas le temps d'enfiler les pantalons de pluie. puis le soleil revient et nous séchons. Nous apercevons à nouveau les pentes du Cotopaxi.
Nous faisons route vers Riobamba, une des plus grosses villes d'Equateur. En chemin, nous nous arrêtons pour manger des glace, spécialité de la ville de Salceda. Il y a des échoppes tout le long de la route. Je prends une glace à l'avocat, Frédéric à la cacahuète/chocolat et Johanna vanille-mure-narangilla, taxo.La ville n'a pas de charme. Frédéric va chez le barbier. C'est plus que laborieux! Les sud-américains ne sont pas habitués à une barbe aussi drue. Dîner dans un resto asiatico-équatorien: le hamburger est au riz frit, poisson, banane plantain.
Le lendemain, il fait grand beau. Ca tombe bien car nous allons sur les flancs du Chimborazo, le sommet de l'équateur: 6270 m. On le voit depuis la ville.
le Chimborazo Nous atteignons le parc national; Des vigognes y ont été réintroduites (elles avaient été décimées par les colons Espagnols) données par le Pérou et la Bolivie. Elles se sont depuis multipliées et leur population est estimée à 8000 bêtes.
vigognes Nous garons la voiture au premier refuge, à 4 800 m, l'altitude du Mont Blanc! Puis nous montons par un chemin facile au second refuge à 5 000 m puis à une lagune à 5 100m. Personne ne souffre de mal de tête ou nausées. la lagune est à sec. Son fond est couvert de petites pierres de lave rouge vif et noires.
Johanna décide alors de monter aux aiguilles de Wimper à 5350 m. Nous n'avons pas le permis pour et la montée dans les éboulis ne me tente guère. Elle y monte seule pendant que nous pique-niquons. Après l'avoir suivie des yeux au début, nous perdons sa trace (elle a fait exprès de mettre des vêtement de couleur neutre pour ne pas se faire repérer des gardes du parc. Chacun s'inquiète sans trop l'avouer aux autres. Soulagement lorsque nous voyons apparaître une aiguille supplémentaire: ça ne peut être qu'elle. Elle a mis 1H10 au lieu des 2H théoriques. nous arrivons à suivre sa progression dans la descente, qu'elle fait en courant. Sacrée bonne femme!
Johanna petite aiguille à gauche, courant dans la descente Les nuages arrivent progressivement mais nous profitons encore de la beauté du paysage. La végétation est beaucoup plus rare que la veille: feuilles argentée et douces et chukirawas.
chukirawa Nous quittons le Chimborazo en nous retournant sans cesse pour l'apercevoir une dernière fois.Nous nous arrêtons à Colta où les Espagnols ont construit leur première église. Ils pensaient établir là leur capitale mais un tremblement de terre les en a dissuadés et ils sont partis à Quito (du nom des Quitus, peuple équatorien établi avant les Incas).Des cochons d'inde rôtissent là aussi mais sur une sorte de tourniquet. J'aurais bien envie d'y goûter mais ils cuisent au bord d'une grande route et les "prouts" noirs des nombreux bus et camions m'en dissuade. Nous nous rattrapons avec de la pâte de goyave ou de confitures de lait (dulce de leche) accompagnée de café ou de chocolat chaud au goût de fève torréfiée. Il y a diverses échoppes d'artisanat et nous regardons faire une petite sculpture en ivoire végétal, issu de la noix d'un palmier, le tagua. La noix est d'bord plus ou moins débarrassée de sa peau marron (selon le résultat souhaité) puis sculptée puis polie avec les copeaux résultant de la taille. J'achète des porte-clés et un petit lama.
broche à cui - église de Colta - taille de l'ivoire végétal Route vers Guamote. Nous longeons un lac en partie couvert de roseaux et bordé de champs de quinoa (quinua en fait, mais comme d'habitude les français ont déformé le nom). Les épis vont du vert au rouge en passant par le jaune. C'est très joli.
Nous résidons dans une auberge créée par une ONG Belge. Au départ, il s'agissait d'une association caritative tenue par des religieuses. Puis une volontaire belge en a fait un projet beaucoup plus ambitieux: école pour les enfants, ateliers de couture, ateliers d'informatique, ateliers de musique. Ils ont acheté un terrain et créé cette auberge avec un style à la fois européen et équatorien, décorée par une grande fresque retraçant l'histoire des Quichuas et des objets créés par l'ONG. Nous visitons la crèche/école maternelle et l'atelier de couture. Les enfants fabriquent des trousses en briquettes de jus de fruit recyclées. ils mettent dedans un papier avec leur nom et ce qu'ile veulent faire plus tard: policier, militaire, docteur(!). Quand ils les vendent, la moitié de l'argent est pour eux, l'autre moitié est mis de côté pour un voyage scolaire éducatif. Par exemple, ils vont dans un village où les gens vivaient, très mal, de l'exploitation de salines. Un européen leur a dit que leur environnement était propice à l'élevage. Depuis, il font des fromages très différents du fromage frais que l'on trouve dans toute l'Amérique latine , qui se vendent très bien à Quito. Brigitte nous en a acheté pour les pique-niques. les villageois ont diversifié leur production en faisant, entre autres, du chocolat.
J'achète une jolie pochette molletonnée (pour tablette), malheureusement trop petite pour notre ordinateur mais dont j'ai envie.
tableaux naïfs - une des personnes de l'auberge Brigitte a organisé notre tour de façon à ce que nous soyons à Guamote le jeudi... jour du grand marché hebdomadaire qui réunit tous les villages de la région. Le spectacle est fascinant. Nous allons d'abord en dehors du village au marché aux gros animaux. Nous commençons par les bovins. Les taureaux sont aussi impressionnants que les petits veaux sont mignons. Ca meugle de partout. On charge et décharge les camions. Une grande partie des femmes est en costume traditionnel (de plusieurs sortes) les hommes portent chapeau et poncho. Mais il y a aussi des survêtements... Il faut faire attention où l'on met les pieds! Je prends des photos à la sauvette. Certains sont fiers qu'on photographie leurs bêtes.
Nous allons ensuite voir le parc aux ovins et cochons. Ca bêle et grogne à qui mieux mieux. Les femmes luttent contre leurs bêtes. Les truies sont impressionnantes. Il y a un cochon laineux noir. Les gens négocient, palabrent ("Il est maigre ton veau! Il n'est pas maigre, il est beau et si tu n'en veux pas regarde ailleurs!"), les liasses de billets passent de mains en mains.
Petite pause pour manger une galette au fromage.
Puis nous allons au marché aux chevaux et ânes mais il n'y a plus grand chose. 2 camions déchargent des tonnes de bananes plantain.
Nous allons ensuite au marché aux vêtements, légumes, fruits, viandes, poissons, ustensiles en tout genre, huiles, farines, volailles, cochons d'Inde et lapins, rebouteux... De vieux pneus servent d'auge pour les cochons.
C'est un festival de couleurs et d'odeurs. Il y a foule. On se presse dans le calme. Les gens nous regardent avec plus ou moins de sympathie. Que de produits inconnus!
Nous déjeunons à l'auberge puis reprenons la route pour retourner au parc du Cotopaxi. Il faut impérativement arriver avant 17H sinon l'entrée du parc sera fermée...Les Illiniza, dont nous devons faire l'ascension du sommet nord samedi, sont sous une chape compacte de nuages gris. Le Cotopaxi quant à lui, a son "manteau de vent", un nuage blanc qui épouse le sommet. Le volcan se dégage un peu et la lumière du soir est magnifique. Je profite du WI-FI en profitant de la vue. A un moment, on voit enfin le sommet!
Frédéric et Johanna ont mal au ventre mais il me semble que c'est d'avantage dû aux variations d'altitude qu'à un problème de nourriture; ce sera effectivement, et heureusement, terminé le lendemain matin.
colibri Andin - Ruminahui dans les nuages - le Cotopaxi se dégage peu à peu Ce vendredi 25, nous allons monter à cheval. On nous équipe de pantalons en peau de lama et de poncho (en plus de casques classiques). Le ciel est partiellement couvert et il fait froid. Trois heures de chevauchée dans un paysage immense avec des vues intermittentes (entre les nuages) sur différents volcans dont le Fuya-Fuya et le Ruminahui.
Les chevaux sont vifs et agréables. Nous trottons presque tout le temps malgré l'altitude et faisons trois beaux galops. Frédéric assure comme un chef alors qu'il n'a jamais fait d'équitation. Nous revoyons de biches et différents oiseaux. Pause à une source verdoyante. Les chevaux apprécient les herbes aquatiques. Nous passons ensuite près de ruines Incas (3 murs concentriques sur une colline).
Nous rentrons heureux mais fourbus. Pique-nique en plein air, le refuge ne faisant pas salle hors sac.
Puis nous montons en voiture sur les flancs du Cotopaxi à 4...Un lobo de paramo (loup de paramo qui est en fait de la famille des renards), blessé à une patte, vient quémander de la nourriture.
colibri andin - lobo de paramo Nous montons ensuite au refuge à 4864 m. Le paysage est lunaire. Pas une plante. Des pierres de lave grises, noires ou rouille, de différentes taille, provenant d'éruption récentes (même à l'échelle humaine). Nous sommes dans les nuages et le vent est glacial. il est tellement fort que je dois me cramponner à mes bâtons par moment. Nous montons sans difficulté par un chemin en lacets. A l'arrivée au refuge, je suis littéralement congelée et me tape une onglée d'enfer. Dire qu'on pourrait être à la plage sous les cocotiers, à lire un bon livre en sirotant un cocktail! Il faut vraiment être maso... J'ai un besoin vital d'une boisson chaude. J'ai dû me refroidir pendant le pique-nique car je n'avais pas eu de problème les autres jours. Après un grand mug de maté de coca, ça va beaucoup mieux. Un groupe d'anglais d'un certain âge déjeune après avoir fait de l'école de glace. Le refuge est décoré de photos, de drapeaux, d'autocollants. L'ambiance est chaleureuse.
Nous redescendons par un chemin plus raide en courant presque dans les petites pierres de lave. En arrivant à la voiture, les nuages se déchirent nous apercevons enfin la plaine en contrebas (pas les langues de glacier du Cotopaxi, il ne faut pas rêver).
Un magnifique arc-en-ciel salue notre retour au pied du géant.
Nous retournons à la lagune Limpio Pungo que nous avions longé partiellement en allant faire l'ascension du Ruminahui nord.
Nous observons mouettes, canards, foulques.. Des roseaux recouvrent une partie de la lagune. Des chevaux sauvages paissent tout autour. Ils ont beaux mais l'un deux boîte méchamant. Johanna nous intime de ne surtout pas l'effrayer. Nous profitons d'effets de lumière et de nuages magnifiques sur le Cotopaxi et le Ruminahui. Il semblerait que le Cotopaxi éjecte de la vapeur car des nuages blancs, au sommet, tranchent avec le gris alentour.
En sortant du parc (là encore il faut impérativement être à la sortie avant 17H), Johanna cherche un garde pour prévenir qu'un cheval est blessé.
Nous rejoignons le petit village d'El Chaupi où nous dormirons dans une chambre d'hôtes. La journée a été plus que bien remplie et nous sommes fourbus. Nos hôtes arrivent un peu après nous et la maison est glaciale. Ils allument un poêle devant lequel Frédéric et mois lisons en sirotant une infusion de cedron. Pas le courage d'écrire sur le blog ce soir. Johanna quant à elle va aider notre hôtesse en cuisine. Le couple est charmant et aux petits soins. Il s'appelle Vladimir mais est bien équatorien! Ils font des fruits secs de toutes sortes. Des cavaliers passent fréquemment dans la rue. Après le dîner, pas le courage non plus de prendre une douche froide. On s'en passera. On se glisse avec bonheur sous les couvertures qui nous réchauffent vite.
Lever à 6H15 pour faire l'ascension de l'Illiniza (lame de couteau ou lame effilée, je ne sais plus) nord. Le sud est réservé aux glaciéristes confirmés, c'est l'un des sommets les plus techniques d'Equateur. Diego nous accompagne à nouveau. Grâce à lui, nous pouvons entrer dans le parc national à 7H30 au lieu de 8H00. Nous dos et adducteurs se souviennent de la randonnée à cheval...Le temps est magnifique. Je suis à peine habillée que Johanna frappe à la fenêtre pour me montre les lueurs du lever de soleil sur notre futur sommet. Le Cotopaxi est enfin dégagé!
Nous commençons par aller au refuge qui se trouve sur le replat entre les deux sommets. Jolie flore avec lupins, chukiraguas, polilépis (arbre à papier), tapis de gentianes andines, feuilles duveteuses grises à fleurs jaunes...Le chemin monte tranquillement mais sûrement, raviné par les pluies. Un jeune cavalier nous dépasse. La vue es fantastique sur les alentours: le Cotopaxi crache des nuages de vapeur, le Cayambé, l'Antisana, le Corazon (qui a parait-il une forme de coeur justifiant son nom de l'autre côté), les Ruminahui, le Fuya-Fuya, le Cotacachi, etc... sont tous dégagés. Nous révisons leur noms et cherchons ceux dont nous nous sommes approchés (je dois me méfier de mon sens de l'orientation défaillant). Nous atteignons le refuge: départ à 3 900m - arrivée à 4 700m. 800 m de dénivelé en 2H30.
le Cotopaxi fume - polilépis - gentianes - devant notre futur sommet - le refuge entre les " IllinizasA cette altitude, c'est plutôt correct pour des vieux comme nous. Pause de 30 min puis nous enfilons casques et baudriers. L'ascension se fait beaucoup plus raides avec un peu d'escalade et de la boue glissante due à la fonte de névés. Frédéric commence à avoir le souffle coupé. Je l'admire car entre la chevauchée d'hier et l'ascension d'aujourd'hui, il n'est vraiment pas dans sa zone de confort et pourtant il assure sans râler. Le paysage est fabuleux. L'Illiniza sud est couvert de neige/glace, les roches varient du gris pâle au rose au jaune au rouge et au noir. L'illiniza norte a aussi de la neige sur sa face sud. Une petite laguna vert émeraude complète le tableau. Les lointains restent dégagés, avec une mer de nuage vers la côte (là où se trouve la forêt des nuages), à l'ouest. J'ai rarement vu un panorama aussi beau.
Cotopaxi - Illiniza sud enneigé - Illiniza nord - escalade - laguna verte Nous atteignons le sommet à 5 127 m en 5H30 au total 1 227 m de dénivelé). Une croix ornée de différents pendentifs y trône. Un caracara vient tout près de nous. Après quelques photos, nous redescendons ca l'espace est très étroit. des pierres ont été volontairement dégagées car instables. Nous pique-niquons en contrebas. Le caracara nous rejoint et nous lui donnons quelques tranches de saucisson et miettes. C'est vraiment un oiseau magnifique et le voir d'aussi près est émouvant. Il va nous suivre dans la descente.
Nous redescendons par le pierrier ocre en dérapage plus ou moins contrôlé. Lorsque nous rejoignons le sentier, Frédéric dérape et se cogne violemment le flanc G contre une pierre du chemin. Il s'est vraiment fait mal et a le souffle coupé. J'espère qu'il ne s'est pas fait un hématome du rein! Nous redescendons plus lentement; Au total, nous aurons mis 8 heures pour faire l'ascension.
Johanna et "son" caracara - mer de nuages - descente raide - Cototpaxi Une fois de plus, nous arrivons ric-rac à la sortie du parc. Ca devient une habitude!
chuquiragua sous la lune - ??? - polilépisNous retournons à Quito. Ca fait bizarre de retrouver les embouteillages et les immeubles. Nous retournons dîner au même endroit que la fois précédente. le patron nous accueille avec un grand sourire et nous dit que cette fois-ci il peut vendre des bières! Quelle mémoire. C'est sympathique.
Journée "libre" à Quito. Nous allons à Mitad del Mundo, là où passe la ligne de l'équateur. Il y a 3 endroits différents, pas très éloignés: le lieu déterminé par les Incas (Inti Nan, le chemin du soleil), celui déterminé par une expédition française au XVIII° siècle, et celui déterminé avec les techniques modernes. Nous faisons l'aller en taxi car même pour Johanna il est difficile de comprendre comment rejoindre le bus qui ya va. Le chauffeur est intarissable! Il a vécu à Madrid et en Italie. Il fait un temps magnifiques et nous admirons le Cotopaxi, le Cayambe et l'Antisana durant le trajet. Pas mal comme vue pour une capitale!Nous allons visiter un musée (Inti nan = chemin du soleil, nom que donnaient les Incas à l'équateur) qui donne des renseignements sur l'Amazonie, sur les sépultures Quitus (ils se faisaient enterrer dans des jarres, en position foetale, avec leur épouse et concubines, vivantes mais droguées et ils croyaient en la réincarnation), et surtout sur les phénomènes en rapport avec la rotation de la terre. A mon grand étonnement, le vortex change de sens à moins de 5 m de la ligne d'Equateur. Johanna réussit à faire tenir un oeuf sur la tête d'un clou (échec des parents). La guide réussit à nous faire baisser les bras tendus en avant avec 2 doigts, quand nous sommes sur l'équateur. Les tornades (au nord) et cyclones (au sud) tournent en sens inverse. Très instructif! Des totems offerts par différents pays du mondes sont exposés.
Frédéric a très mal au côté G. J'espère que mon sens clinique est bon: je pense que le rein n'a rien mais qu'une côte a été touchée.
Après 2 bus et un copieux déjeuner de spécialités: ceviche de poisson (poisson cru cuit dans le citron), bolone (boule de banane plantain fourrée de couenne de porc), encebollado (soupe de poisson avec chips de bananes et pop-corn), nous allons au jardin botanique. Les différents type de flore du pays sont représentés et expliqués. Des serres exposent des plantes carnivores, des orchidées des montagnes (nous avons eu la chance d'en voir beaucoup), des orchidées des régions plus chaudes, un espace de bonsaïs offerts en remerciement de la protection de juifs pendant la 2nde guerre mondiale, un jardin japonais et un jardin de cactées. On passe un très agréable moment.
Arupo (il y a en a beaucoup dans les rues de Quito) - bromélia - carnivore - bonsaïs - cactéesA Quito, des architectures de différentes époques se côtoient. Retour à l'hôtel. Pas grand chose d'ouvert. Dîner dans un restaurant chinois. Les parts sont pantagruéliques. Nous avons changé d'hôtel pour aller dans celui que j'avais réservé, plus proche du centre. Il est très confortable avec une jolie salle de bains et une fontaines qui est arrêtée la nuit pour ne pas faire de bruit.
Nous retrouvons Brigitte pour la dernière journée ensemble. Nous reprenons la route de Tena. Le temps est maussade et plus nous montons dans l cordillère orientale, plus il s'assombrit ^pour finir par pleuvoir (l'air chaud et humide d'Amazonie butte contre les montagnes. Nous passons un col à 4000m. Tout à coup, Brigitte stoppe la voiture: elle a vu un ours à lunettes qui mange tranquillement ses atchupayas. Nous l'observons un bon moment. Il est loin mais on le distingue bien. Il mâchouille la tige comme on fait avec la canne à sucre, puis il mange la base des feuilles comme nous avec les artichauts (je sais, c'est de l'anthropomorphisme mais au moins on comprend!).
Nous allons dans une réserve faire une petite randonnée le long de plusieurs petites lacs. De nuageux, le temps vire à la pluie. Frédéric fait demi-tour, puis Johanna, le sol étant plus que boueux et aucun des deux n'ayant de vêtement imperméable. Je continue un peu avec Brigitte. Nous avons vu les restes d'un festin d'atchupayas et espérons voir le convive! La pluie s'arrêt transitoirement puis reprend. Petit bosquet de polilépis. Il faut vraiment faire attention à ne pas glisser. Lorsque nous rejoignons Frédéric et Johanna, ils sont frigorifiés, trempés et s'abritent comme ils peuvent du vent derrière la mascotte du parc, un espèce de gros tapir andin en tissu. Nous avions croisé le gardien (il lutte contre le braconnage) qui descendait en quad et nous pensions qu'il leur avait ouvert sa cahute. mais il est reparti et les a plantés là. je suis vraiment désolée.
Nous allons déguster une truite à l'orange. Un poêle à gaz (comme ceux des terrasses de café) réchauffe un peu. On complète avec une tisane d'ibiscus. Les truites sont géantes et délicieuses.
Puis nous allons aux thermes de Papallacta, à 3600 m. Brigitte a décalé la journée pour éviter la foule du week-end. Les lieux sont ravissants: fleurs, colibris orange et vert métallisé. Les daturas côtoient les digitales; attention: toxiques! Les différentes piscines sont de différents températures. Aux extrêmes, l'eau du torrent et une où l'on ne peut entrer qu'après être passé dans l'eau glacé et où tout mouvement donne une sensation de brûlure. Entre les deux, je pense qu'elles sont entre 35° et 40°. Il y en a une dernière, toute petite, où nous avons renoncé à tremper ne serait-ce qu'un orteil tellement elle était brûlante. Les sources proviennent du volcan Antisana, sur lequel on aurait une belle vue par beau temps mais il continue à pleuvoir. On se réchauffe pour de bon. et passons un très agréable moment en passant de bassin en bassin.Puis il faut partir car Johanna doit reprendre le bus pour Tena et retrouver Jalely. Elle ne pourra pas arriver ce soir à Ahuano et passera la nuit à Tena. Les adieux sont émouvants car nous ne la reverrons pas avant juillet 2024! Le bus arrive dans les 10 min, quel timing!
Nous rentrons à Quito. Adieux avec Brigitte qui elle, ira lundi en Belgique voir sa famille et ses amis. Elle nous a vraiment organisé un voyage sur mesure et le bilan est très positif: lieux et hébergements variés, rencontres, ascensions, paysages divers... Et le confort d'un véhicule particulier. Il aurait été impossible de faire ce circuit en bus publics. Nous voici laissés à nous-mêmes: sans guide et sans interprète! Jusque là, tout était facile, maintenant, il va falloir nous débrouiller...
Visite du Quito historique. A 9H00, rien n'est ouvert! Devant le théâtre, il y a une cérémonie militaire avec chants et défilés. Les rues sont bordées de jolies maisons. Elles ont des patios intérieurs bordés de colonnes. Il y a des églises partout. Sur la place centrale, les vendeurs ambulants commencent à arriver: sucreries, gadgets, objets en coton ou alpaga. Je serais bien tentée par une écharpe mais on verra plus tard. Des femmes manifestent devant le palis présidentiel. Elles demandent de l'argent pour des greffes pour leur enfant.
L'église qui la borde est immense avec un grand autel baroque tout couvert d'or. Nous allons visiter San Franciso. C'est la messe en semaine). Comme on connait les paroles, il est facile de suivre. L'atmosphère est recueillie. Un organiste joue. Puis nous montons dans les tours, voir la vue sur la ville. Elles ont été détruites à plusieurs reprises par des tremblement de terre, jusqu'à ce qu'on décide de les laisser à leur taille réduite, telles qu'on peut les voir actuellmeent. Les cloches ne sonnent pas les heures, sinon nous aurions été aux premières loges! Une statue d'ange géante surmonte une colline. San Franciso est un couvent avec plusieurs cloîtres très beau et à l'atmosphère calme après la ville. Un moine marche en lisant son missel. Visite du musée d'art religieux, en général très expressif. J'ai particulièrement aimé un ensemble de peintures à l'huile sur albâtre relatant la vie de Marie. Il y a aussi une ancienne brasserie. On goûte une bière brune, au calme dans un petit cloître avec des arupas (arbres au fleurs roses très beaux), de la même marque que celle bue l'autre soir). Elle est brassée à Quito et semble être celle faite par les frères autrefois. J'ai vraiment beaucoup aimé cette visite.
Nous retournons dans l'agitation de la ville. C'est beaucoup plus animé qu'en début de matinée. Pause gourmande à la "Colonie du chocolat". Nous dégustons des glaces au chocolat noir, une galette chocolat/amandes et un cookie chocolat/noir. Une tuerie! Quatre jeunes policiers se régalent en même temps que nous.
Les différents corps de métiers sont regroupés par rues: libraires, cordonniers, réparateurs de chauffe-eau...
Nous arrivons à la basilique, néogothique mais vraiment belle. Nous montons dans les tours. Des boutiques sont aménagées à chaque étage. La vue est magnifique au sommet. malheureusement, les volcans sont dans les nuages aujourd'hui.Un peu plus bas, nous admirons la rosace qui représente des orchidées de toutes les couleurs. On peut voir l'atelier des verriers qui en effectuent la restauration. Puis nous passons sous la charpente en béton pour rejoindre une autre tour. Les gargouilles représentent des oiseaux.
Déjeuner dans une gargotte pour étudiants et vendeurs ambulants; la patronne est un peu surprise de nous voir commander ce qu'elle propose: un almuerzo avec sopa des patas et tilapia pour moi, poulet panné pour Frédéric accompagné de jus d'avoine à la naranjilla. Johanna serait fière de nous! Cette fois ce ne sont pas des pattes de poulet mais des morceaux pieds de porc (du moins je crois, un peu gélatineux avec une peau grisâtre assez dure). Frédéric me donne galamment ses morceaux! Dans la rue je suis tentée d'acheter la liane avec les fruits blancs acidulés goûtés en Amazonie, mais elle fait près d'1 m et on ne peut pas en acheter un morceau.
Puis nous allons nous reposer à l'hôtel. Nous ressortons en fin d'après-midi. C'est la rentrée des classes. on voit les parents vérifier leur liste, les marchands ambulants vendre livres et cahier. Les monument s'éclairent peu à peu.A 18H, tout s'arrête. A nouveau trop tard pour dîner. Frédéric prend une pâtisserie (seules les boulangeries, les pharmacies et... les salons de coiffure sont ouverts le soir) et moi une tortilla (galette) de banane plantain avec un oeuf au plat accompagnée traditionnellement d'un café. ici les gens prennent un vrai repas au petit-déjeuner et au déjeuner et une soupe quelques chose de léger le soir. La presque pleine une au-dessus de la jolie petite église San Blas éclairée forme un beau tableau.
Ce vendredi 31, départ pour Cuenca, ville coloniale au sud de l'Equateur. Nous rejoignons le terminal Quitumbé au sud de la ville. Coup de chance, l'arrêt de bus est juste en bas de l'hôtel. A un moment, deux chanteurs chantent en même temps, sans aucun ensemble. Neuf heures de bus nous attendent. Joli trajet car les volcans sont à nouveau dégagés. Nous révisons tous ceux que nous avons vus, voir escaladés, du nord au sud. Nous repassons par différents endroits visités avec Brigitte. Arrêt pour un contrôle de police. Des hommes très agités montent dans le bus, nous crient dessus car nous n'avons pas mis nos ceintures. Or elles sont bloquées et ils n'arrivent pas plus à nous les mettre. Ils veulent ensuite que l'on mette nos petits sacs dans les porte bagages. Nous refusons. Puis ils descendent et une dame crie alors qu'on lui a volé sons sac. J'avais bien vu qu'ils n'avaient pas de gilet de policier mais dans l'agitation n'avait pas plus "tiqué" que ça. Le voisin de Frédéric lui demande si on ne lui a pas volé son téléphone (mais il était dans le sac). Nous l'avons échappé belle! On ne s'est pas suffisamment méfié. Déception au passage de Salceda: on espérait que des marchands ambulants nous proposeraient des glaces puisqu'il y a des échoppes partout au bord de la route mais ils vendent d'autres choses. Des rebouteux vantent à plusieurs reprises des produits miracles, efficaces contre tous les maux. Ils parlent beaucoup de stress et de dépression. Après Riobamba, puis Guamoté (la ville du marché), la route plonge dans une vallée. Nous entrons dans une mer de nuage. Puis ça remonte et nous assistons à un magnifique coucher de soleil. Arrivée de nuit. Un chauffeur de taxi mal aimable nous reproche de ne pas avoir de GPS pour trouver l'hôtel que nous avons sélectionné! Nous profitons de la télé du voisin car les chambres ne sont pas du tout insonorisées mais il a les mêmes horaires que nous et le matin il passe une émission sur Queen. Ca nous va bien!
Cuenca est une très jolie ville coloniale. En sortant de l'hôtel, nous arrivons sur une place devant une jolie église blanche. Petit-déjeuner de café, morocho (lait, cannelle et maïs) et empanadas de viento (sorte de beignet soufflé). Les gens s'arrêtent pour consommer avant d'aller travailler.
Visite de la cathédrale et de ses tours. Cette église est du XX° siècle, en marbre, briques et calcaire. Les grandes portes ont de beaux bas-reliefs en bronze.
A côté se trouve le marché au fleur et un lieu sacré, la vierge du Carmel où les gens font la queue pour acheter de l'eau bénite. C'est couvert d'Ex-voto. L'église voisine est dédiée à sainte Marianne de Jésus. Notre fille se plaint de ne pas avoir de sainte à son nom, on l'a trouvée! Il y a un nombre impressionnant d'églises dans cette ville. Dans l'une d'elle une affiche invite les femmes ayant avorté à un groupe de parole. Ils disent: "on vous a dit que c'était la meilleure solution mais on ne vous a pas parlé du grand vide que vous ressentiriez après". Enfin une réaction intelligente sur le sur le sujet!
vierge du Carmel - marché aux fleurs Petite pause sur la place.
Bon moment au marché, toujours haut en couleurs. Au niveau du non alimentaire, on peut acheter des selles et des licols (en plein milieu de la quincaillerie). La spécialité de Cuenca est le Hornado (porc rôti entier). Nous en dégustons un bon morceau avec du boudin noir et du choclo (maïs blanc à gros grains, jeune, dont les grains s'ouvrent à la cuisson). Depuis le temps que j'avais envie d'en manger! Le tout avec un jus d'avocat pour moi, de mure + noix de coco pour Frédéric.
Puis visite d'un musée où sont exposées des poteries des différentes époques précolombiennes. Certaines sont très réalistes et/ou drôles.
Comme à Quito, les murs sont souvent décorés de fresques dont certaines me plaisent beaucoup.Petit tour dans l'un des nombreux marchés artisanaux de la ville; les textiles viennent d'otavalo.Visite de l'ancienne cathédrale, construite sur le site d'un cimetière précolombien.
Pour finir, nous prenons un taxi pour monter à un point de vue sur la ville, au pied d'une petite église. Le ciel est couvert et il fait froid (nous sommes à 2 600 m). Nous allons boire un verre (Canelazo = jus de fruits de la passion chaud avec de l'alcool de canne) dans un café chic. Nous y recevons un message de Johanna disant qu'ils sont bien arrivés à Quito et qu'ils ont le visa pour Alex. Mille fois ouf!!! Nous ne savons pas ce qu'ils auraient fait sinon car leur vol est demain.
Nous redescendons et rejoignons le centre historique à pied. Sur la place centrale, il y a des restaurants d'ouverts (plus touristiques et plus chers). Menu traditionnel: maïtas, soupe de pommes de terre et fromage frais, ceviche (je pense qe c'est du poisson chat). ici on trouve la bière péruvienne, la Cusquenia.
En sortant, nous écoutons deux chanteurs situés sous le kiosque à musique du jardin de la place. Beaucoup de gens écoutent; certains, de tous âges, dansent. La pleine lune brille, c'est très romantique.
Notre voisin de chambre est parti mais a été remplacé par un couple qui, réveillé à 6H15 a entamé e qui nous semble des leçons d'espagnol/ la jeune femme récite à voie très haute tous les fruits puis de nombreuses plantes et recommence à plusieurs reprises. Faites-la taire!
Pour notre dernier jour en Equateur, nous remontons (en bus) à 3 950 m dans le parc national Cajas. Il bruine mais le temps finit pas se dégager un peu. Le paysage doit ressembler au dernier jour passé avec Brigitte à Papallacta sous la pluie (nous n'avions pas vu grand chose).
atchupaya mangée par mon ours à lunettes - feuilles épineuses à la base de l'atchupaya - boucles d'oreille d'IncaDes montagnes sauvages, des lacs, de très jolis bois de polilépis (ou Quenua - j'ai enfin la confirmation qu'il s'agit bien des mêmes arbres que ceux vus lors du tour de la cordillère de Huayhuash au Pérou), des achupayas en pagaille, de la valériane...Des petites fleurs jaunes et rouges ressemblent à de mini montgolfières. Nous n'avons pas vu d'ours.
bois de polilépis - gros plan sur la fleur d'atchupaya Déjeuner de truites dans un joli restaurant avec une belle vue. Un point noir avec une tache blanche attire notre attention. C'est sûr, il bouge. Mon zoom n'est pas assez puissant. Serait-ce un ours? Indifférence totale des gens du restaurant. On doit prendre nos désirs pour une réalité. En voyant les photos agrandies sur l'ordinateur, nous nous apercevons qu'il s'agit d'une roche noire devant laquelle bouge une graminée blanche!!
Repas de truites - fleurs "montgolfières" Au retour, après avoir marché puis attendu en vain un bus pour le retour, nous faisons du stop. Un monsieur et son fils s'arrêtent rapidement. Un couple avec un bébé nous avait déjà descendus du parc au restaurant. A nous "Pékin express"!
De retour au terminal de bus, Frédéric réussit à se faire rembourser les billets retour. Nous sommes repassés par là car ce matin j'ai complètement oublié que nous devions acheter les billets pour le bus de ce soir et le bus pour le parc national partait immédiatement. Petit coup de chaud car on nous dit qu'il ne reste plus qu'une place. Là encore, Frédéric débloque la situation en insistant, et comme par miracle, on nous trouve une deuxième place (mais nous serons séparés et ... près des toilettes). En effet, nous quittons l'Equateur pour le Pérou. On nous annonce une arrivée à 10H du matin pour un départ à 21H00.
Nous allons visiter le musée pumapunga, bel édifice moderne à côté des ruines de la ville Inca. Un étage est consacré aux différentes ethnies indigènes de l'Equateur, un autre aux civilisations préhispaniques et le dernier à la monnaie; l'histoire de l'Equateur n'a pas été de tout repos au XX° siècle!
En repassant à l'hôtel chercher nos sacs, nous confondons deux églises blanches et tournons un peu en rond.
Le bus est très confortable. Un américain nous cède sa place pour que nous soyons côte à côte et se retrouve de ce fait à côté d'une jolie française. Il y a au moins encore un autre français dans le bus. On peut incliner les sièges sans écraser la personne de derrière (même nos sièges qui sont devant les toilettes, ce qui est rare), il y a des plans inclinés pour les jambes, et on nous distribue des Power red et des chips. Bizarrement, un couple a été accepté en supplément et est donc debout.
Comme d'habitude, on ne peut entendre les paroles des films diffusés car elles sont couvertes par le son des téléphones sur lesquels des gens écoutent de la musique ou suivent des vidéos. Quand l'ayudante arrête les films, certaines personnes, elles continuent à mettre le son très fort, sans se soucier de ceux qui veulent dormir.la route se passe sans encombre mais le passage de la frontière prend deux heures, sans que les policiers fassent de zèle exagéré, mais il les bus font la queue.