Conclusion du voyage.
Nous sommes deux voyageurs qui ont accompli ce que tout un chacun est à même d'entreprendre.
Préambule :
Nous sommes partis sereins car nous savions que l'environnement dans lequel nous allions évoluer ne nous était pas hostile. Jamais nous ne nous sommes sentis menacés ou en danger, nous avons voyagé sur une terre de paix et de tolérance.
C'est pour cette raison que nous nous décrivons plutôt comme deux voyageurs. Le statut d'aventurier arrivera peut être un jour 😄
Ce qui suit est un résumé de ce qui aura pu traverser nos pensées durant ce superbe voyage.
Ce ressenti que nous partageons ici est, et restera quelque chose de très personnel. Peut-être pourrez vous y apercevoir quelque signes que l'on peut qualifier d'universel, mais chacun est libre d'y trouver ce qu'il choisi d'y trouver 😊
Toutefois, mes discussions avec les voyageurs que nous avons pu rencontrer ont révélé énormément de points communs de nos perceptions respectives du voyage, ce fût marquant à chaque rencontre. Aurions-nous partagé sans le savoir avec ces humains en transit quelque chose de commun?
Ce que je vais vous décrire ici est le simple résumé d'une sorte de "brut de sensations". Il est possible d'y trouver un flot d'incohérences, un véritable bazar, et une touche de doute. Bref, notre quotidien de voyageurs.
Le voyage a débuté le 15 avril au moment de notre premier pas, et chaque foulée nous a rapproché de notre destination, si tant est que vous en avions une 😄😄😄
Nous aurions pu nous stopper et arrêter de marcher à tout moment. C'est aux alentours de notre centième kilomètre que le chemin parcouru a pris plus d'importance que le chemin à parcourir. Nous n'avions plus vraiment d'objectif en tête, il fallait juste marcher, et se faire plaisir.
J'ai laissé derrière nous une maison vide. Certains m'ont dit que cette situation facilite l'entreprise d'un tel voyage...
J'y ai beaucoup réfléchi, et je n'ai pas réellement réussi a partager ce point de vue 🤔🤔🤔
Voyager comme nous avons voyagé nous a beaucoup appris. Et si nous avons pu vous convaincre de vivre l'aventure pédestre dont vous revez, alors nous avons totalement accompli notre périple.
Peut-être vous demandez-vous ce que nous avons vécu de difficile ou de d'agréable?
J'ai envie de vous répondre ceci : Le plus laborieux, ce fût de vivre les 75 premiers jours de notre voyage. Mais, les 75 premiers jours furent aussi les plus délicieux 💜💜💜
Aujourd'hui, l'essentiel à retenir, c'est qu'il n'y a pas de bon ou de mauvais chemin. Il y a le chemin.
Aussi, patience et acceptation sont les deux éléments indispensables pour enchaîner les journées de marche et prendre plaisir à voyager. Mais tout s'apprend, et s'apprend rapidement, j'en suis témoin 😉
Il aura fallu environ trois semaines pour que le voyage prenne pocession de nos sens. C'est lorsque notre zone de confort s'est éloignée de nous, que notre perception des choses a réellement pris une autre dimension.
Alors le retour à l'essentiel s'est fait naturellement et sans efforts. Nos besoins se sont réduits à la simple observation de ce qui nous entoure. De là, nous sommes entrés dans une dimension où tout est fascinant. Nous sommes entrés dans un univers où un rien est capable de vous occuper durant des heures 😉😄😄
L'ennui qui a parfois su nous tenir compagnie dans notre vie sédentaire, est resté derrière nous.
Dès ce moment, le monde est entré dans nos bagages. La notion du temps et des distances s'est transformée. Tout était à la fois si loin, et... si proche. Étrange sensation.
J'ai alors personnellement commencé à accepter mes intuitions, et à leur faire confiance.
Je ne sais pas comment qualifier ce que j'ai ressenti, mais je me suis rendu compte qu'une forme d'énergie nous a accompagné et assisté pendant toute la durée du voyage. D'une certaine manière, c'est notre environnement qui nous constitue.
Ainsi, nous n'avons jamais été seuls. Et nous avons oublié le sentiment "d'être perdus" : nous n'étions tout simplement pas à l'endroit oú nous pensions être.
Cette perception très nuancée présente une véritable valeur géographique, mais c'est devenu pour moi une sorte de leçon de vie.
J'ai aussi accepté qu'il est parfois nécessaire de faire demi-tour. A quoi bon insister et s'acharner sur un obstacle?
Seule certitude à la clef, il y a toujours un chemin.
Rapidement, j'ai eu le sentiment que notre environnement s'adaptait à notre équipage, ce qui peut paraître surprenant, voire totalement surréaliste...
Mais ce n'est qu'une question de perception des choses, ma perception était celle-ci, aussi bizarre que celà puisse paraître!
J'ai découvert l'étrange sensation qu'il existe une sorte de vitalité commune que nous ne prenons certainement pas le temps de percevoir dans notre quotidien d'homme moderne.
Et c'est la vie dans sous sa forme la plus simple, et la plus pure, que nous avons découvert sur le chemin.
Et c'est à ce moment là que " l'on essaie de trouver la différence entre ce que l'on est vraiment, et ce que l'on pense être". (c'est une pensée de Sarah Marquis, aventurière)
Y trouve-t-on une reponse? Moins sûr...
Ce sont toutes ces questions posées qui mettent en valeur le côté fantastique du voyage à pas lents, et ce sont toutes les réponses que l'on ne sait pas toujours trouver qui donnent envie que le voyage ne s'arrête jamais. 😊
La lecture de l'environnement , avec nos cinq sens en action, devient vite une chose facile. A l'extérieur de notre zone de confort, l'intuition pourrait être qualifiée de sixième sens. Mais en vérité, c'est l'interprétation des autres sens qui devient entière et sincère, sans retenue.
Ainsi, toutes les prises de décision face aux difficultés nous ont amené dans un environnement favorable à notre voyage et à notre équipage.
Je ne me l'explique pas, mais cette intuition bienveillante nous a accompagné et guidé dans des lieux confortables à chaque fois que nous en avions besoin.
Et c'est lorsque que l'on s'y attend le moins, que les plus belles rencontres ont lieu 💜💜💜
Nous avons traversé du premier au dernier jour un territoire aménagé par l'homme. Il y aurait beaucoup à réfléchir sur l'aménagement des paysages de notre beau pays. Entre déserts ruraux et agriculture intensive, villages fantômes et villes surpeuplées, il y a certainement beaucoup de compromis à trouver...
Ce qui est certain, c'est que sans la main de l'homme sur notre environnement, atteindre l'Océan aurait pu prendre des années. Ainsi, à mon sens, modernité et respect de la nature ne sont pas incompatibles.
Par choix pratique pour Oseille, nous avons beaucoup évolué en milieu rural. Et l'observervation la nature me fait penser qu'elle a beaucoup à nous dire.
Je me suis rendu compte que nous ne devons pas cesser de communiquer avec les élements qui nous entourent, car aujourd'hui, la nature se sacrifie certainement pour nous rappeler à elle, et aux erreurs que nous commettons.
Nous cherchons à trouver toujours et encore plus loin ce que notre environnement nous offre sur le pas de notre porte.
Peut-être que ce que nous cherchons si loin, est simplement enfouis en chacun de nous. Mais nous ne savons plus le percevoir.
C'est notre énergie collective que nous devons restituer à la nature, et le monde moderne, géré avec un peu de bon sens, n'est pas incompatible avec cet état d'esprit.
Un couple Vendéen m'a rappelé que la nature est généreuse. Et j'en suis convaincu. Mais il est indispensable de lui rendre chaque jour ce qu'elle a le pouvoir de nous offrir. Ce dernier élément peut être pris comme une leçon 😊😊😊 Qui le veut bien essaiera de l'interpréter à sa manière et de le mettre en pratique comme il peut 👍
Notre voyage était merveilleux. L'accueil que la nature et les hommes nous ont offert restera inoubliable.
Desormais, nous avons pris la mesure que ce dont nous avons le plus besoin est enfoui au fond de nous. A chacun de le révéler.
Ce que nous cherchons à l'horizon est souvent sur le pas de notre porte. A chacun de le trouver.
Pourquoi sommes nous partis? Je ne suis pas certain de vouloir connaître la réponse. Nous sommes juste partis, et puis, nous sommes revenus.
De ce voyage, nous ne rentrons pas changés, mais nous revenons différents.