De Timisoara à Sofia en passant par Belgrade pour le Nouvel An
Décembre 2019
9 jours
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29
déc

L'hiver étant doux en France comme en Espagne, nous décidons de partir vers l'est retrouver le grand froid, avant d'entamer notre année 2020 qui sera tropicale...

Direction donc Timisoara depuis l'aéroport de Beauvais par WizzAir. Après 2h30 de vol, nous arrivons donc dans la 3eme ville de la Roumanie, proche de la frontière serbe et hongroise.

Nous commençons notre visite dès le matin, sous le soleil. Nous sommes hébergés tout proche de la place de l'Union, une grande place où se démarquent la cathédrale Saint Georges (en travaux) et une église serbe orthodoxe que nous visitons avant le début de la messe.

Union Square 

Le temps de prendre notre petit-déjeuner dans un des nombreux cafés de la ville et le ciel change rapidement : quelques flocons de neige et un vent glacial...

Liberty Square 

Nous marchons donc rapidement dans les rues désertes (dimanche...) jusqu'à la place de la liberté puis jusqu'à la somptueuse cathédrale orthodoxe où nous arrivons pour la messe. Le froid nous fait rester à l'intérieur pour assister à la cérémonie.

Cathédrale serbe orthodoxe 

Nous poursuivons vers le parc le long de la rivière. Nous passons de nombreux bâtiments gris en décrépitude, témoins du passé communiste du pays.

Nous faisons une pause dans un restaurant traditionnel. Au menu, du saindoux orange, un plat de porc et de la polenta. Et oui, avec ce froid, il faut que ça tienne au corps.

Puis, direction la synagogue Fabric, un des monuments emblématiques de la ville, bien qu'à l'abandon...

Synagogue Fabric et cathédrale Millenium 

Nous rentrons en tramway, pour tester. Les rames sont d'époque, mais à l'intérieur, il est possible de payer son ticket directement avec sa carte sans contact... Paris devrait en prendre de la graine !

Timisoara est assez petite (nous en faisons le tour en quelques heures), et, hormis les quelques jolies places, plutôt morne et grise, avec tant d'édifices abandonnés.

En revanche, à la nuit tombée, Timisoara s'illumine et se transforme en une ville scintillante : l'esprit de Noël est bien là ! C'est féerique, on ne sait plus où regarder. Les habitants sont sortis aussi et les rues sont plus vivantes. On en profite pour manger des spécialités au marché de Noël.

Comme des enfants 
Victory Square 
Sur le marché 
30
déc

Avant de partir de Timisoara, nous faisons un passage par le mémorial de la Révolution. Et oui, si le nom de de Timisoara vous dit peut-être quelque chose, c'est certainement pour cela : c'est ici qu'est né, il y a 30 ans, le mouvement d'insurrection contre la dictature de Ceausecu. Ce mémorial retrace, en détail, cette révolution de 9 jours qui a fait de la Roumanie une démocratie. En plus des photos et de quelques légendes en anglais, un film explique clairement l'histoire de cet épisode si important pour les Roumains. Timisoara est alors devenue la 1ere ville libre du pays.

Infos pratiques à Timisoara

- pour le petit-déjeuner : Neata Omelette Bistro

- pour un repas traditionnel : Miorita

- décalage horaire : +1h

- les locaux parlent un minimum anglais ou italien

- navette porte-à-porte entre Timisoara et Belgrade : GEA Tours

En début d'après-midi, un minibus vient nous chercher pour nous emmener vers notre prochaine destination : Belgrade, la capitale serbe. Si nous voulions faire ce trajet en train initialement, nous avons finalement opté pour le bus, car cette ligne de train a cessé d'exister depuis 2 ans...

Les routes sont bonnes. Nous traversons la campagne grise de Roumanie qui me rappelle ma Beauce d'origine. Nous remarquons la propreté du pays (pas un déchet dans les villes ou sur les routes) et les voitures modernes et neuves.

Nous passons rapidement la frontière où j'obtiens un tampon sur mon passeport. Je suis contente car, avec l'Union Européenne, c'est quasiment impossible aujourd'hui d'avoir un tampon du continent européen.

Je viens de quitter mon 70eme pays, nous reculons notre montre d'une heure (heure de France) et il fait déjà nuit noire alors qu'il n'est que 17h...

Nous arrivons enfin à Belgrade après avoir traversé le Danube. D'un premier coup d'œil nocturne, la ville semble moderne et branchée. Le minibus nous pose devant notre Airbnb, à côté de la place Slavija, dans un immeuble vétuste mais un petit appartement très moderne. Et notre hôte parle parfaitement anglais !

Place Slavija 

Tout proche de trouve la somptueuse basilique orthodoxe Saint-Sava, la deuxième plus grande du monde, derrière celle qui lui a servi de modèle, Sainte-Sophie à Istanbul !

Saint-Sava 

Bon, on garde les visites pour demain, parce que là, la priorité, c'est le dîner. Petit fait étonnant ici : on peut fumer en intérieur, ce qui semble d'une autre époque.

31
déc

​Après le petit-déjeuner, nous achetons une carte de transport "Bus Plus" pour la journée. Avec celle-ci, nous pouvons emprunter les bus, les vieux trams et les trolleys bus.

Saint-Sava de jour 

Comme nous avons peu de temps dans la capitale serbe, nous optons pour le "Belgrade free walking tour" qui commence à 11h depuis la place centrale de la ville, la place de la République. Ce tour semble être populaire car nous sommes une cinquantaine de tous les continents à être au rendez-vous.

C'est Jelko, un trentenaire de Belgrade qui guide le tour. Rapidement, nous comprenons que nous avons fait le bon choix en faisant cette visite. Drôle et passionné, Jelko nous amène sur les principaux centres d'intérêt de la ville: le quartier bohème de Skadarska, la vieille ville de Dorcol, la forteresse au coeur du parc Kalemegdan...

A chaque arrêt, il intervient sur un thème en particulier :

  • architecture : Belgrade est très hétérogène de ce point de vue. Du classique au moderne en passant par le style communiste, ce mélange s'explique par son histoire très mouvementée. La ville a été détruite une quarantaine de fois, et bombardée 5 fois pendant le dernier siècle.
  • culture : nous apprenons quelques mots serbes utiles pour ce soir... Kafana, un bar-restaurant traditionnel où se retrouvent les Serbes pour boire l'alcool typique, le rakya, à base de prunes et autres fruits (notre guide nous fait goûté celui que son grand-père fait), après avoir joyeusement dit "jiveli" (santé).
Rakya 
  • langue : ici, l'alphabet cyrillique et l'alphabet latin sont indifféremment utilisés. Le premier est l'original en Serbie, mais le second est celui qui était utilisé en Yougoslavie (la langue officielle était alors le serbo-croate). D'ailleurs, il faut savoir que si aujourd'hui, les 6 républiques de l'ex-Yougoslavie ont des noms de langue différents, toutes parlent en fait la même langue, avec moins de 1% de mots différents... Donc le croate, le serbe ou le slovène sont comme l'espagnol, le chilien et le mexicain...
  • géographie : Belgrade est située à la confluence entre le Danube et la Sava, coupée en deux entre l'Europe centrale et la péninsule des Balkans. C'est cette situation géographique stratégique qui lui a valu une histoire si sanglante et violente, les différents royaumes et pays se battant pour prendre Belgrade.
  • histoire : le moins que l'on puisse dire c'est que la Serbie a une longue histoire mouvementée et je plains les écoliers qui doivent retenir autant de choses... L'origine de Belgrade remonte à l'empire romain : les Romains sont les premiers à avoir bâti une forteresse (à l'endroit de l'actuelle). Puis les Huns sont arrivés. Plus tard, au Moyen-Age, ce sont les Serbes (peuple slave) arrivés du nord qui ont pris la ville et l'ont nommée "Beograd", ville blanche (de par sa forteresse blanche). Les Serbes se sont battus plusierus fois contre les Hongrois pour garder Belgrade. Vient ensuite l'invasion de l'empire ottoman durant 4 siècles, avec quelques disputes contre l'empire austro-hongrois. Enfin, la Serbie devient libre et indépendante en 1878 et Belgrade devient sa capitale. Mais c'est alors que commencent les 2 guerres mondiales : Belgrade est au centre des conflits pendant les deux guerres. Puis, à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale, la Yougoslavie est formée par Tito, et Belgrade devient la capitale de ce nouveau pays communiste. S'en suivent alors de nombreuses années de guerre civile, fomentée par les politiques. La dernière guerre en date est celle du Kosovo en 1999. Et les frontières de l'actuelle Serbie ont bougé jusqu'en 2006, avec l'indépendance du Monténégro. Bref, rien que sur le siècle dernier, la Serbie a connu 4 systèmes politiques différents, de la monarchie à la démocratie en passant par un régime communiste totalitaire. Notre guide, qui a notre âge, est né dans un pays qui n'existe plus et a connu la guerre civile étant enfant... et il n'hésite pas à nous faire part de ses remarques acides quant à Milosevic et compagnie !



Place de la République et Skadarska 

En 3 heures, nous avons un très bon aperçu de la ville et nous sommes très satisfaits d'avoir fait cette visite. Belgrade nous charme, malgré le ciel brumeux et gris.

Forteresse et confluence 

La même entreprise organise, le jour même, un autre tour, sur le communisme, avec la visite du musée de la Yougoslavie. Nous voulons absolument y participer. Pour cela, nous avons à peine une heure pour descendre la rue piétonne et commerçante Kneza Mihaila, trouver un restaurant et manger. Et c'est là que commencent les imprévus...

Il y a, étonnamment, peu de restaurants dans cette partie de la ville et ils sont tous pleins... Finalement, nous en trouvons un qui a quelques tables disponibles. Nous sommes installés à côté d'une table de fumeurs. Et oui, il semble qu'ici les gens fument encore plus que les Français... mais nous n'avons plus l'habitude de la cigarette à table et cela est très désagréable. Comme nous n'avons pas encore commandé (le service semble lent et débordé par l'affluence de clients), nous changeons pour un espace non-fumeurs. Enfin, après 20 minutes, nous passons notre commande... qui après plus de 25 minutes n'arrive pas. Nous ne voulons pas louper notre visite de l'après-midi : nous décidons donc de partir, en réglant notre bouteille d'eau et en annulant la commande. Et là, accrochage avec le restaurateur serbe qui veut nous faire payer l'addition car soi-disant les plats sont prêts et que, je cite, ce n'est pas son problème que nous devions partir. Bref, le ton monte et nous trouvons un accord : il nous fait les plats à emporter. Tant pis, nous mangerons dans la rue, en faisant la visite. Nous retrouvons alors un autre guide sur la place... et celle-ci nous informe que le tour est annulé car le musée ferme plus tôt aujourd'hui... Echec total et grosse déception... d'autant que nous partons le 2 janvier tôt, donc nous n'aurons pas l'occasion de le visiter... Cela confirme notre première impression : il y a beaucoup à faire ici et il aurait fallu, sans doute, une journée de plus.

Dans les rues de la ville 

Bon, nous ne nous laissons pas abattre et poursuivons à pied dans la ville, en passant devant le parlement illuminé, où se préparent les festivités de ce soir.

Parlement 

Avant de rentrer à l'appartement, nous décidons d'aller visiter la fameuse église Saint-Sava qui nous avait émerveillé la veille par son extérieur. Et là, deuxième déception : l'église est en cours de construction et ouvre périodiquement, selon les travaux en cours... Avec ma chance légendaire, elle est actuellement fermée et il n'est possible que de voir la crypte ! Et dire que cette église abrite la plus grande coupole en mosaïque du monde... Bon, c'est sûr, nous devrons revenir à Belgrade !!

Crypte de Saint-Sava 

Après une longue journée à déambuler dans le froid et la brume, il est temps d'aller nous préparer pour célébrer la nouvelle année...

1
janv

Il semblerait que chaque année nous avons un peu la poisse pour la soirée du 31 décembre et jamais rien ne se passe comme espéré. Mais l'important c'est d'être ensemble et de s'amuser, et c'est mission accomplie de ce point de vue !

Notre plan initial était d'aller dîner dans un restaurant pas trop tôt, puis de rejoindre la place du Parlement où il y avait un concert et les feux d'artifice et de terminer dans un bar dansant. Nous avions lu que Belgrade est festive, cela devait donc s'avérer plus facile qu'à Édimbourg l'année passée. Nous avions quelques adresses en tête, repérées sur des blogs, mais pas de plan précis.

Au moment de sortir pour aller dîner, de gros maux de ventre arrivent soudainement. Pourquoi, je ne sais pas...mais je me voyais déjà faire le réveillon alitée. Finalement, au bout d'une heure cela passe. Or le temps de se préparer et de sortir, il était déjà 22h30. Et nous voulions être au Parlement autour de 23h30. Cela nous laissait donc une heure pour trouver un restaurant et manger... Même scénario qu'au déjeuner... Ça s'annonçait mal. Sans compter que tous les restaurants que nous avions repéré entre chez nous et le centre étaient fermés ! Comme si seuls les établissements du centre ouvraient ce soir-là.

L'heure tourne et nous avons le ventre vide... A 23h15, nous acceptons notre destin : ce sera burguer (traditionnel), pizza et popcorn dans la rue !!!! Un vrai repas de gala ! Mais au moins, nous avons le temps de rejoindre le Parlement... Enfin, à l'entrée de la rue, la police fait blocage et une énorme masse de gens s'accumule devant. En un rapide coup d'œil, nous repérons qu'il s'agit d'un contrôle de sécurité chaotique. Hors de question de louper les feux !! Allez, nous fonçons dans la foule, vers les barrières pour passer le contrôle. Et alors qu'arrive notre tour, je suis refoulée car il y a des files spéciales pour les femmes (la fouille se faisant au corps). Fernando lui est déjà passé de l'autre côté. Même les Serbes ne semblent pas être bien au courant et de nombreuses personnes râlent. Je tente tant bien que mal à me frayer un passage vers le contrôle de sécurité des femmes. Ça pousse dans tous les sens. Ça y est, j'y arrive enfin ! Et le contrôle est vraiment ridicule, surtout avec les gros manteaux d'hiver...

Bref, nous sommes du bon côté et nous rejoignons à temps la grande place où un concert de stars locales est en cours, juste devant le Parlement. Il y a du monde, mais ce n'est pas étouffant ni oppressant. Les gens dansent et chantent. Pour nous mettre dans l'ambiance, nous avons avec nous notre petite bouteille de rakya... Ça réchauffe !!!

En attendant les feux 

Nous arrivons à avoir une bonne place au centre pour voir les feux d'artifice... Soudain, nous entendons des pétarades !! Aucun décompte pour commencer, les feux sont tirés de derrière !! Nous avons juste un arbre nu en plein milieu des feux !!! Cela valait le coup de trouver une bonne place...

Bonne année 2020 !!! 

Mais bon, le rakya fait effet et nous rigolons bien.

Nous partons ensuite à la recherche d'un lieu pour continuer à faire le fête. Belgrade, le Barcelone des Balkans, regorge de gros clubs sur des péniches. Mais, ce n'est pas ce que nous recherchons : entre les prix prohibitifs, la localisation éloignée et le genre de grosse soirée (nous ne sommes pas de gros clubbers), nous voulons plutôt un bar festif. Mais les quelques bars devant lesquels nous passons demandent une réservation ou semblent trop tranquilles à notre goût. Après une heure à tourner en rond (la rakya aidant à maintenir la chaleur), nous rentrons à la maison, avec un autre cornet de popcorn !!!

Donc que dire du Nouvel An à Belgrade ? Il y a, sans aucun doute, un très gros potentiel de fête, mais, je pense qu'il faut s'organiser en amont et ne pas le faire à l'improviste comme nous. En tout cas, le feu d'artifice était sympa et l'ambiance dans les rues est bonne.

Bilan : nous avons préféré le Nouvel An à Belgrade par rapport à Édimbourg !

• • •

Notre première journée de 2020

Le lendemain matin, ou plutôt midi, nous prenons le bus pour traverser le Danube et visiter le joli quartier de Zemun, dont le centre ancien est classé, faisait partie de l'empire d'Autriche. Village dans la ville, Zemun a été construit sur les ruines de la ville romaine et est dominée par sa tour de guet. Les rues sont pavées, les maisons colorées et coquettes, l'ambiance y est familiale. Une belle promenade sous le soleil pour découvrir une autre facette de Belgrade.

Dans les rues de Zemun 
Depuis la tour 

Après un passage infructueux dans la gare déprimante de Belgrade (ici on ne peut acheter des billets que pour des trajets partant de Belgrade, alors que nous voulions gagner du temps pour après), nous décidons d'aller dîner dans un "kafana" traditionnel (taverne). Nous n'avons pas tenté la veille car ils étaient complets, mais aujourd'hui, nous aimerions enfin goûter les plats typiques serbes. Direction donc Skadarska, LA rue des kafana... Mais une fois de plus, c'est l'échec : malgré l'heure (avant 19h), les restaurants sont tous complets ou réservés !!! Et impossible de négocier pour laisser la table pour le 2eme service. C'est une vraie déception : dans une ville comme Belgrade, il n'est pas possible de dîner dans avoir réservé. Cela ne laisse aucune place à l'improvisation. Nous terminons donc dans un restaurant quelconque. Et toujours dans la fumée de cigarette qui imprègne nos vêtements. D'ailleurs, les restaurants n'ont aucune aération : quand on y rentre, quelque soit l'heure de la journée, il y a une odeur de tabac froid qui coupe l'appétit.

Donc voilà, gros coup de gueule contre les restaurants de Belgrade ! Demain nous quittons la ville, et espérons avoir plus de chance.

2
janv

Réveil matinal pour nous rendre à la gare routière de Belgrade où nous devons prendre un bus pour Nis (à prononcer "nish" car on est loin de la côte d'Azur). Nous y étions passer la veille pour repérer les lieux et éviter les déconvenues...

Nous arrivons assez tôt pour prendre un petit-déjeuner. 10 minutes avant le départ, nous décidons de nous rendre sur le quai. Nous montrons nos billets au garde qui contrôle les accès. Et là ils nous dit que nous devons nous rendre au comptoir (nous ne comprenons pas pourquoi), où il y a déjà la queue... Bon ok, nous avons encore 8 minutes. Vient notre tour et là on comprend qu'il faut payer un taxe locale de 200 dinars par personne. Sauf que nous n'avons pas assez de liquide (nous venons d'acheter des provisions pour le trajet) et ils ne prennent pas la carte. J'insiste auprès de la dame du guichet en lui expliquant que notre bus va partir, elle hausse les épaules du genre "ce n'est pas mon problème", attitude non empathique qui me rappelle le restaurateur d'il y a 2 jours... Il y a un seul distributeur, occupé et qui est très long. Nous courons dans tous les sens mais c'est la seule option. Quand c'est à moi, Fernando repart faire la queue au guichet... Sauf que le distributeur est très long (je pensais que ma carte avait été avalée) et donc nous louons notre tour. L'heure de départ du bus est arrivée et je viens seulement de récupérer mon argent. Je fonce au guichet, passé devant tout le monde grossièrement en m'excusant et obtiens le laisser-passer pour accéder au quai. Nous continuons notre course vers le bus, plein et prêt à partir. A peine montés, le bus quitte la gare !!! C'était moins une ! Et alors que nous avons des places assignés, un vieux Serbe est assis a notre place et ne veut pas la céder (et ce sont les deux seules places côte-à-côte). Il râle en serbe, j'insiste et il cède.

De notre expérience, on ne peut pas dire que les Serbes de Belgrade soient sympas avec les touristes.

Nous voyageons vers le sud, traversons des paysages givrés sur une route en bon état.

Trois heures plus tard, nous arrivons à la gare routière de Nis. Nous laissons nos bagages à la consigne pour pouvoir visiter les deux attractions majeures à proximité :

  • le camp de concentration où plus de 30000 prisonniers politiques et juifs ont transité et dont la moitié a été fusillés sur la colline de Bubanj à 5km de là
  • la forteresse qui abrite un grand parc, quelques ruines et avec vue sur la ville

Bon, soyons honnêtes, Nis n'est pas une très belle ville : entre son architecture communiste décrépie, ses vieilles voitures, les arbres nus, ses rues mortes, même avec un rayon de soleil, il est difficile d'y trouver un charme. Mais cela nous donne un autre aperçu de la Serbie, loin de la capitale moderne. Et aussi, parce que c'est notre délire d'aller dans des lieux méconnus et improbables. Mais Nis est quand même la 3ème ville du pays et géographiquement, un carrefour reliant les capitales des pays voisins.

Nous nous rendons ensuite dans notre petit bed&breakfast, sur les hauteurs de la ville. La décoration vaut le détour...

Notre charmante chambre 

Puis, direction le centre-ville avec une rue piétonne avec bars et restaurants (qui ont des zones non-fumeurs) pour déjeuner avant de visiter la cathédrale orthodoxe.

Le centre de Nis 
Coucher de soleil sur la ville 
Vue sur la forteresse de nuit

Nis nous réconcilie avec les restaurants serbes : nous avons enfin réservé dans un kafana, les restaurants traditionnels !! Ambiance folklorique avec musique live et plats typiques. Autant dire que la Serbie n'est pas faite pour les végétariens : au menu, boeuf, porc et gibier sous toutes ses formes, avec des pommes de terre et bien sûr, de la rakya !

Soirée au kafana 
3
janv

Ce matin, nous quittons Nis pour notre dernière étape. Direction la gare ferroviaire pour quitter la Serbie ! Nous y allons très tôt pour éviter de nouveaux problèmes, surtout que nous n'avons pas encore nos billets de train (nous voulions les acheter à Belgrade mais ce n'était pas possible). Au guichet, pas de queue et un homme aimable qui comprend notre demande. En 2 minutes, nous avons nos billets pour Sofia, la capitale bulgare, pour 9 euros ! Ce fut bien plus simple que prévu.

Conseils et infos pratiques en Serbie

- à Belgrade, ne pas louper le Free Walking Tour

- pour se déplacer à Belgrade, les transports en commun sont excellents. Nous recommandons la carte Bus Plus d'une journée à 250 dinars, qu'on trouve dans tous les kiosques.

- les Serbes de Belgrade parlent tous très bien anglais; ailleurs, ils le comprennent assez bien

- savoir lire le cyrillique est un gros avantage (même si l'alphabet latin est utilisé)

- réserver les restaurants est quasiment indispensable pour le dîner

- mieux vaut ne pas être vegetarien et aimer la viande de porc

- pas de décalage horaire avec la France

- passeport obligatoire car la Serbie ne fait pas partie de l'Union Européenne

En gare de Nis 

Le train part à l'heure. Nous traversons de nombreux villages d'une autre époque, à une lenteur endormante... Le train s'arrête à toutes les gares (ou bâtiment en ruine servant de gare). Le soleil et le ciel bleu subliment le paysage et les montagnes naissantes.

Entre Nis et Dimitrovgrad 

3h30 plus tard, nous arrivons à la gare de Dimitrovgrad, la dernière avant la frontière. Ici, il faut changer de train : celui-ci n'a qu'un wagon et est d'un autre temps... Nos passeports sont contrôlés avant la départ pour marquer la sortie du territoire serbe.

En gare de Dimitrovgrad 

Rapidement, nous traversons la frontière et arrivons à Kalotina où nous marquons un long arrêt pour le contrôle des passeports et des douanes. Nous sommes enfin en Bulgarie et nous avançons nos montres d'une heure une fois de plus. Le train continue pendant 2 heures vers Sofia, la capitale.

A 18h36 exactement, nous débarquons sur le quai de Sofia, sans aucun retard. Nous trouvons rapidement la station de métro car tout est parfaitement bien indiqué. Dans le métro, de même, nous achetons notre ticket et montons dans la rame sans aucun problème. Tout est simple, propre et moderne.

Métro de Sofia 

A peine 30 minutes après notre arrivée, nous sommes déjà dans notre Airbnb cozy, dans un quartier qui semble sympa. Il est temps d'aller dîner, car le dernier repas remonte au petit-déjeuner.

4
janv

Sofia nous accueille dans le grand froid mais sous le soleil. Notre première impression ce matin, en marchant dans la ville, c'est qu'il s'agit d'une belle ville, avec une belle architecture, dans laquelle il est agréable de se promener. Nous remarquons que la ville semble assez touristique, avec ses nombreux restaurants branchés et ses boutiques de souvenirs, en particulier sur le boulevard Vitosha, piéton et commerçant, donnant sur la montagne Vitosha enneigée culminant à 2290 mètres. Cela est l'une des particularités de la ville : quelle autre capitale européenne peut s'enorgueillir d'une telle vue?

Boulevard Vitosha 

Nous commençons notre découverte de Sofia par un Free Walking Tour (nous avons tellement aimé celui de Belgrade que nous avons pensé que cela était une bonne idée pour Sofia). Comme à Belgrade, c'est un jeune guide bénévole qui nous fait la visite. Ce tour nous permet d'apercevoir les plus beaux lieux de la ville :

  • dans la plus vieille partie de la ville: l'église Sveta Nedeleya, l'église "cachée" Sainte-Petka des Selliers, la place de la tolérance avec la mosquée et la synagogue, les anciens bains de la ville dans un très beau édifice au style bulgare classique. On peut même y goûter l'eau thermale ! Partout, on peut voir des ruines de l'époque romaine.
  • dans la partie plus récente : la statue Sainte-Sophia, l'ancien parlement, la résidence présidentielle où se trouve l'église rotonde Saint-Georges, les jardins de la ville, le théâtre Ivan Vazov
  • dans les jardins royaux avec l'ancien palais et l'église russe Saint-Nicolas
  • nous terminons autour de l'église Sainte-Sophie (de la même époque que celle d'Istanbul mais bien plus modeste) et de la sublime cathédrale Alexandre Nevski, symbole de l'indépendance du pays
Vieille ville : anciens bains, mosquée, églises 
Palais présidentiel, église rotonde, théâtre  et ancien parlement
Ancien palais royal et église Saint Nicolas 
Cathédrale Alexandre Nevski et église Sainte Sophie 

Notre guide nous donne quelques faits historiques et culturels. L'histoire de Sofia rappelle celle de Belgrade : remontant à il y a plus de 6000 ans, l'histoire commence avec les Thraciens puis les Romains. Les tribus slaves et bulgares ont ensuite crée la première Bulgarie au Moyen-Age, avant de se faire envahir pendant plus de 400 ans par les Ottomans. La Bulgarie est devenue libre en 1878 grâce à l'aide de la Russie. La Bulgarie est alors une monarchie quand éclatent les guerres balkaniques puis les 2 guerres mondiales. A la suite de la Seconde Guerre Mondiale (pendant laquelle elle soutient l'Allemagne et elle déclare la guerre aux Etats-Unis et au Royaume-Uni), elle passe sous l'influence de l'URSS et devient communiste jusqu'en 1989. Puis, elle entame une longue période de transition vers la démocratie, jusqu'à son entrée dans l'Union Européenne en 2007. Parmi les faits intéressants et anecdotiques :

  • 85% de la population bulgare est orthodoxe; 14% musulmane
  • l'alphabet cyrillique a été crée en Bulgarie : Constantin et Méthode Cyrille, deux frères philosophes grecs sont chargés de traduire les textes religieux en langue slave, et ont donc adapté l'alphabet grec
  • le lion est le symbole national de la Bulgarie
  • la Bulgarie est un des plus gros producteurs mondial de roses
  • pendant la Seconde Guerre Mondiale, bien que du côté des Allemands, la Bulgarie a sauvé de nombreux Juifs de la déportation, en s'opposant à l'antisémitisme de l'Allemagne: jusqu'à sa mort (suspecte), le roi Boris III refuse diplomatiquement la déportation; puis l'église orthodoxe s'élève contre les directives allemandes. Malgré la déportation des Juifs en territoires occupés bulgares, ce sont des dizaines de milliers de Juifs de Bulgarie qui ont évité un destin tragique.

Architecturalement, Sofia est un petit bijou, loin des bâtiments communistes, gris, en ruine de Belgrade ou de Timisoara. La ville compte de nombreux édifices spectaculaires, au style plutôt classique.

A la suite de nos deux heures de visite, nous continuons avec un autre tour gratuit, le Balkan Bites, une visite qui nous introduit aux spécialités culinaires du pays. De restaurant en restaurant, nous goûtons :

  • la soupe froide tarator, à base de concombre et de yaourt bulgare qui contient une bactérie unique, le rendant particulièrement bon pour la santé
  • le lutenitsa, une préparation à base de poivrons
  • les délicieux mekitsa, des beignets sucrés
  • le siréné, le fromage mélangé au yaourt (chèvre, vache ou bufflone)
  • du côté des boissons, la Bulgarie est, comme la Serbie, un grand producteur de rakya mais également de vins. Entre autres, le Pelin, un vin aux herbes amères.
Dégustations 

Le soir, nous poursuivons notre découverte gastronomique dans une "izbata", la taverne traditionnelle (comme le kafana serbe). Le service est excellent, et on y mange bien : caviar d'aubergine avec différents pains, spécialités de viandes, vin rouge typique, le Mavrud.

Dîner dans l'itzaba 

Bref, vous l'aurez compris, Sofia a gagné nos coeurs : les Bulgares sont souriants et parlent anglais, la ville est adaptée aux touristes, il y a de nombreux cafés et restaurants pour se réchauffer et la ville est belle.

5
janv

Pour notre deuxième journée, nous avons décidé de faire une troisième visite guidée, avec le même guide que nous avions la veille pour le tour dégustatif. Cette fois, il s'agit d'une visite de la ville autour du communisme. Nous n'avions pas pu le faire à Belgrade, alors nous nous rattrapons maintenant. Spécialement parce que ce guide ne semble pas être politiquement correct, ce qui devrait rendre la visite bien plus intéressante.

Nous commençons au pied de l'horrible Palais national de la culture, bâtiment communiste par excellence. Dans le même parc de trouve aussi un bout du mur de Berlin. De là, nous montons à bord d'une voiture Trabant de 1989, fabriquée en Allemagne de l'Est. Il s'agit de l'un des seuls modèles de voiture que les habitants du bloc de l'Est pouvaient se procurer à l'époque : minuscule et faite en coton recyclé (véridique!), c'est la version communiste de la Coccinelle... Bien que peu coûteuse, il était très difficile de l'obtenir. Il fallait s'inscrire sur une liste d'attente, et selon si l'on était un bon communiste ou non , le délai de livraison pouvait atteindre les 15 ans! Nous faisons un tour de quelques minutes vers la vieille ville. La visite se poursuit suivant presque l'itinéraire de la veille, mais avec des histoires sur le régime communiste : la vie des Bulgares à l'époque, l'espionnage, les relations avec la Russie, les dérives des gouvernements, la corruption... C'est édifiant ! Et notre guide, diplômé en droit, est passionnant, d'autant qu'il est très critique, autant sur la période du communisme que sur la période actuelle de "démocratie". L'histoire racontée n'est pas aussi polissée que celle racontée lors du Free Walking Tour. C'est une visite recommandée pour tous les férus d'histoire et de géopolitique.

Après le déjeuner, nous terminons notre visite de la ville, sous quelques flocons, en allant voir les quelques monuments que nous n'avons pas encore vu : la synagogue, le marché central, le marché des femmes et la cathédrale catholique.

Et voilà que se termine notre découverte de Sofia. Nous repartons demain, en fin de journée, alors nous avons encore un peu de temps pour partir à l'aventure...

Nous célébrons notre beau voyage en Europe de l'est et aux Balkans autour d'un dernier verre. Et on se dit déjà qu'on aimerait en voir plus...

6
janv

Décision de dernière minute : nous avons loué une voiture depuis l'aéroport (que l'on rejoint en 20 minutes, en métro depuis le centre...) pour explorer les environs de Sofia. Si ceux-ci sont facilement accessibles en transports en commun depuis Sofia, nous n'aurions pas le temps car notre vol est en fin d'après-midi.

C'est donc en voiture que nous quittons la belle ville de Sofia, direction Boyana, sur le versant de l'imposante montagne Vitosha enneigée. Ici, la neige est bien présente et rend l'atmosphère magique et romantique. Nous visitons l'église de Boyana, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, et datant du XIème siècle. Une petite merveille au milieu des sapins blancs. À l'intérieur, les peintures sont parfaitement conservées.

Eglise de Boyana 

Nous nous dirigeons ensuite vers le monastère de Dragalevtsi. Nous nous engageons sur une route peu dégagée et montante. Au milieu, nous calons et dérapons. Après une longue marche arrière, nous arrivons à repartir en avant. Puis, nous tournons vers une route totalement enneigée. Nous n'avons ni pneus neige, ni le temps de rester coincés (notre vol...). Nous décidons donc sagement de faire demi-tour. Nous voulions monter jusqu'au refuge de Aleko d'où commence une randonnée jusqu'au sommet de la montagne, mais c'est raté. Et il semble que les téléphériques qui vont jusqu'au refuge ne sont pas en fonctionnement.

Nous allons alors vers le lac de Pancharevo. J'imagine que cette région doit être plus animée et vivante en été. Mais en hiver, elle a le mérite d'être embellie par le lac partiellement gelé.

Lac Pancharevo 

Après le déjeuner dans un restaurant local, nous repartons pour l'aéroport où s'achève notre périple balkanique !

Ce fut une agréable surprise et cela nous donne envie d'en voir plus. Et maintenant, retour en France !

Merci d'avoir suivi notre voyage. Notre prochaine grande aventure au Kenya commence dans un peu plus de 2 semaines !

Conseils et informations pratiques à Sofia

- profiter des visites gratuites de Sofia : Free Sofia Tour, Balkan Bites, Communist Tour

- utiliser le métro moderne et rapide pour se déplacer. Le ticket simple coûte 1,6 lev ; il existe des cartes à la journée ou pour 3 jours.

- à Sofia, les Bulgares ont un anglais excellent, aucun problème de communication

- pour manger, direction la rue Shishman avec ses bars, restaurants et cafés

- pour manger local dans une taverne traditionnelle, restaurant Itzaba

- pour les amoureux de la nature, aller à la montagne Vitosha

décalage horaire : +1h par rapport à Paris